Igo Loman - Terminé

▬ Par le nom que je porte,
Igo (prénom) Loman (patronyme)
▬ Par mon lieu de naissance,
né à Dorcha Dúil, je suis toujours sur les routes à voyager
▬ Mon âge,
12 ans physiquement, 75 ans au total (j'ai été victime d'un sort qui m'a figé dans mes 12 ans)
▬ La personne que je suis,
sorcier de 2è rang (il voyage parfois seul)
▬ Et les responsabilités qui vont avec :
espion pour les adorateurs de Mynkor, orphelin troubadour/mendiant aux yeux des autres
Premier pouvoir: invisibilité majeure, second pouvoir: enchantement
Souvent sur les routes pour mon travail d'espion, je n'arrive pas à vendre les objets enchantés par mes soins car les gens ne me font pas confiance (j'ai l'air trop jeune)
▬ J'ai voué ma loyauté indéfectible
à Mynkor
▬ Miroir, mon beau miroir
Leo Legrand dans Jacquou le croquant

Ma mère m'a dit qu'ils étaient arrivés aux marais il y a quatre-vingts ans à peu près. "Ils", ma mère et mon père. Ma mère était sorcière de troisième rang et mon père sorcier de quatrième rang. Leur mariage était trop magique et tout le monde voulait les punir, alors ils ont été là où les autres ne les auraient pas suivis, à Dorcha Dúil.

Et je suis né. Dans les marais. La magie m'a pourri la vie dès la naissance.

Au début, je ne me rendais compte de rien. Mes parents m'apprenaient ce que j'avais à apprendre: écrire, lire, calculer, "chasser", me laver, survivre. Ils avaient construit un abri dans les arbres et les animaux magiques nous laissaient tranquilles. Aujourd'hui, je trouve cela étrange mais quand j'étais petit, j'étais heureux quand je jouais avec les feux follets. Le reste n'existait pas.

Il y en avait un qui m'aimait bien. Je l'appelais mon feu follet bleu, il était plus gros que les autres et il venait souvent me voir pour jouer à cache-cache avec moi. Je me souviens que les premiers jours, ma mère était fâchée quand elle le voyait... mais elle a fini par l'accepter. Il m'aimait bien, elle l'avait compris. Moi je l'avais toujours su.

Il y avait un autre feu follet, le feu follet blanc. Lui, mon feu follet bleu ne l'aimait pas, il l'attaquait toujours pour le faire fuir. Je ne disais rien, je ne lui reprochais rien... tant qu'il jouait avec moi...

Le jour de mon anniversaire, le jour de mes douze ans, il n'est pas venu. J'étais déçu. Je l'ai attendu des heures mais il n'est pas venu. Le feu follet blanc est venu à sa place. J'ai fait semblant de rien, je regardais ailleurs. Mais il attendait en sautillant. Quand le soleil a totalement disparu, il a commencé à faire des cabrioles. J'ai ri. J'étais aux anges, j'avais mon cadeau d'anniversaire! Je l'ai suivi.

On a joué à cache-cache aussi, comme avec mon feu follet bleu. J'avais un deuxième ami, c'était le principal, non? On a fini par arriver devant une grande étendue d'eau. Le feu follet blanc a disparu. J'étais perdu. C'était la première fois que j'allais là. Je regrettais mon feu follet bleu. Je l'ai appelé. "Mon feu follet bleu! Mon feu follet bleu!" Mais il n'a jamais répondu.

J'ai arrêté d'appeler, je me suis assis sur un tronc d'arbre pourrissant. Je me sentais malheureux. Je voulais mes deux amis et mes parents.

Je ne sais pas combien de temps je suis resté prostré mais quand j'ai relevé la tête, elle était à quelques centimètres de moi me regardant dans les yeux.

J'ai crié! La peur, quoi!

Elle n'était pas belle mais elle n'était pas laide non plus. A la maison, mon père et moi, on était des hommes. Comme femme, je ne connaissais que ma mère. Je ne trouvais pas cette nouvelle femme bizarre à cause de ses écailles, je la trouvais bizarre parce que c'était une femme.

Elle m'a souri et elle m'a demandé si j'avais un père. J'ai dit "oui, même qu'il est gentil". Elle voulait le voir. Je trouvais que c'était une bonne idée, mon père disait toujours qu'on manquait de bras pour travailler.

Le feu follet blanc est réapparu et on est retourné à notre abri très rapidement. J'étais très excité, j'avais trouvé quelqu'un d'autre à qui parler. Les feux follets, c'est bien et c'est gentil, mais ça ne parle pas! Mon père m'attendait, il était fâché. Ma mère... je crois qu'elle dormait.

J'ai pris mon père par la manche et je l'ai traîné jusqu'à la grande surface d'eau. C'était quand même mon anniversaire et mon père me posait plein de questions sur cette femme. Ca lui semblait 'anormal' mais en même temps il était curieux. Plus de quinze ans à vivre en solitaires, on n'avait pas l'habitude de rencontrer des gens.

Mon père s'est approché de la surface d'eau. Il n'y avait personne d'autres que nous. On était perplexes... Il s'est approché jusqu'à avoir l'eau jusqu'aux genoux. Je n'étais plus aussi confiant, je le suivais en tenant sa ceinture dans ma main. Mon père, c'était tout mon univers.

Mon feu follet bleu est réapparu à ce moment-là. J'ai sauté de joie. Je l'avais enfin retrouvé! J'ai couru vers lui qui m'attendait au bord de l'eau.

J'ai entendu un cri, le cri de mon père. J'ai entendu des mouvements d'eau. Je me suis retourné.

Mon père n'était plus là. Il n'y avait que des rides et des remous à la surface de l'eau.

J'étais tétanisé.

Je ne savais plus bouger. Je ne savais plus fermer ma bouche. Dont aucun son ne s'échappait.

Ils sont réapparus un bref instant. Mon père hurlant et elle grimaçant. Il tendait la main vers moi, il avait les yeux exorbités, exorbités à tomber de son visage.

Ils ont disparu dans l'eau de nouveau.
Là, j'ai compris que j'avais perdu mon père.

Mon feu follet bleu m'a raccompagné jusqu'à notre abri. Cette fois , ma mère était réveillée et elle m'attendait, à la place qu'occupait mon père quelques instants auparavant, quand j'étais revenu de mon jeu avec le feu follet blanc. Elle était maigre, elle était sale. (Mais je ne l'ai compris que plus tard, quand après sa mort, j'ai rencontré d'autres gens.)

Le lendemain, je me suis réveillé tard. Ma mère avait pleuré toute la nuit. Moi pas. J'étais encore aveuglé par la vision de mon père emporté par cette créature femme qui vivait dans l'eau.

Quand je me suis levé, ce n'était pas comme d'habitude autour de moi. Bien sûr, mon père était perdu à tout jamais mais il y avait autre chose en plus. D'impossible à nommer. J'ai descendu l'échelle de corde et j'ai atterri sur le sol.

Ses pieds pendaient devant moi. J'ai levé les yeux et j'ai vu ma mère immobile, les yeux trop ouverts, la langue trop sortie de la bouche. Ma mère s'était pendue.

Ca sentait mauvais. En mourant, ma mère avait déféqué. C'est courant, il paraît. Avant, ma mère était jolie (même si maigre) et elle ne sentait jamais mauvais. Ce cadavre, c'était elle et ce n'était pas elle.

Un trou noir.

Quand j'ai ouvert les yeux, j'étais dans un lit, dans une chambre. C'était la première fois que je voyais des murs de pierres. Il y avait un homme penché au-dessus de moi, de l'âge de mon père. Il m'a parlé (gentiment), il m'a nourri, il m'a lavé. Je m'en foutais. Je voulais mes parents, pas lui.

Pendant des semaines, je n'ai pas dit un mot, pas esquissé un geste. Je voulais fuir la terre pour ne pas sentir ma propre tristesse. J'étais ailleurs. J'étais une poupée morte. J'étais vide. Lui, il continuait. A me parler, à me nourrir, à me laver.

Je le voyais changer mes draps, ajouter de l'huile dans la lampe de ma chambre, cuisiner pour moi, prendre soin de moi. Je le voyais, mais je ne le regardais pas.

Un jour, j'ai vu de l'huile partout.( Il n'y en avait pas, m'a-t-il dit plus tard, mais moi j'en voyais partout.) Je suis sorti de ma chambre, je marchais comme un automate. Je ne savais pas où j'allais mais j'allais et je savais ce que je voulais.

J'ai pris les deux gros récipients qui contenaient les réserves d'huile et je suis sorti de l'habitation. Pourquoi ces récipients étaient-ils là à l'entrée prêts à être pris? Aucune idée. Mais je m'en moquais. Je marchais toujours droit devant moi. J'avais du mal, toute cette huile, c'était lourd. Je suis tombé plusieurs fois. Je me relevais à chaque fois. Je savais que je retrouverais. Les feuilles, les racines, la terre qui s'enfonçait sous moi, je continuais tout droit. Toujours tout droit.

J'ai retrouvé. J'ai versé l'huile tout autour de l'étendue d'eau. J' ai sorti les silex. Le feu très vite.

Elle est sortie. Elle m'a vu. Elle a foncé sur moi. Le feu trop tard.

Je me suis détourné, j'ai cherché du bois pas trop humide. il fallait alimenter le feu, le feu baissait par endroits. Là où j'ajoutais du bois, elle se précipitait pour sortir du cercle de feu. Mais j'étais toujours plus rapide. J'étais une bête. Je voulais la tuer. Je frôlais la mort à chaque fois que je m'approchais des endroits où le feu était moins fort mais je voulais la tuer.

Je haletais, je transpirais. J'avais tellement mal aux poumons que je gémissais parfois. Je ne sentais plus mes mains. Je la regardais, elle se lançait pour sortir du cercle. Mais le feu la faisait reculer. Elle me haïssait, comme moi je la haïssais. On ne se touchait pas, mais c'était un combat à mort.

Je l'ai perdu.

Presque. L'homme est arrivé. Il a levé les deux mains et le feu s'est mis à enfler. Je n'avais jamais vu ça, je ne l'ai plus jamais revu. Un mur de feu s'est élevé jusqu'au ciel. J'ai entendu sa voix pour la première fois:

"Igo, veux-tu que je la tue?"

J'ai rugi:

"OUI! OUI! OUI! QU'ELLE CREVE!"

Le cercle de feu se refermait, l'eau s'évaporait.

"QU'ELLE CREVE! QU'ELLE CREVE!"

Le ciel devenait moins obscur. Je jubilais.

"SALOPE! CREVE!"

Je sautais dans tous les sens. J'essayais de voir à travers le feu. je voulais la voir crever.

"CREVE! CREVE! CREVE!"

Et puis enfin, je l'ai entendue.
Elle hurlait.
Elles hurlaient.
Il y en avait d'autres qui hurlaient aussi. Elle n'était pas seule dans ce marais.

Je me suis jeté sur l'homme, j'ai agrippé sa chemise, je l'ai serrée tellement fort dans mes poings que j'ai cru que le tissu allait craquer. Je l'ai supplié:

"Continue, continue! Elle doit crever, les autres aussi!"

Elles sont toutes mortes.

Depuis ce jour, je n'ai plus jamais vieilli. Enfin, on pense que c'est depuis ce jour.

L'homme s'appelait Lekfyn. Il m'a fait découvrir la magie, la mienne. Je réalisais peu à peu que cette magie m'avait donné, jusque là, une vie de merde (disons les choses comme elles sont).

Il m'élevait, plus ou moins. Il me racontait l'histoire d'un dieu oublié, d'une guerre, de carnages, de suprématie. J'adorais. Les autres aussi allaient savoir ce que c'était, une vie de merde.

Il s'absentait souvent et je l'attendais. Quand il n'était pas là, j'avais mal au ventre. J'avais peur. La peur qu'il disparaisse aussi me tordait le ventre. Il faisait comme s'il ne voyait pas ma peur. Après deux ans d'angoisse, j'en ai eu marre et je suis parti. Je lui en ai quand même parlé avant de le quitter mais à ma grande surprise, il trouvait que c'était une bonne idée.

Il m'a proposé un marché: je lui racontais, à lui ou à ses amis (que je n'avais jamais vus) tout ce qui pouvait être utile pour provoquer la guerre et la suprématie de la magie. En échange, il me promettait le malheur pour tous ceux qui avaient été heureux pendant que moi j'avais été malheureux. J'ai accepté. C'était trop tentant.

Je suis parti, tout seul. Mon invisibilité étant plutôt efficace.
Je suis parti, avec l'impression que Lefkyn m'avait manipulé. Mais je tiens à Lefkyn. Tant pis si... et de toute façon, je déteste les gens qui ont toujours les yeux qui rient. Ils doivent payer pour tous leurs rires.

Les premiers mois tout seul, ça allait. C'était même... paradisiaque, une fois sorti des marais. Je découvrais une autre vie, d'autres paysages. Je découvrais des gens!
Puis je me suis senti seul. Abandonné. Un chien perdu et tout mouillé de pluie du nord. Malgré mes pouvoirs, malgré ma volonté, j'étais soudain aussi fragile qu'une feuille sans son arbre.

Je me suis mêlé à une troupe d'artistes ambulants. Je m'entendais bien avec Cara, une fille de mon âge. Ou presque. Je crois que sa mère m'appréciait aussi. Elles m'ont appris à chanter avec un mini tambour rond entouré de petites cymbales. Elles m'ont dit que j'avais une jolie voix. Aux piécettes que je récoltais parfois dans les fêtes, je me dis qu'elles étaient honnêtes.

Je m'attachais à elles, je me sentais bien tout près d'elles. Il y avait comme de la chaleur en moi quand elles étaient près de moi. Du velours coulait dans mes veines, ça me faisait du bien.

Un soir, j'ai voulu enchanter un piège à lapins pour remercier la famille. Mais ça a mal tourné. Ma magie est parfois... facétieuse. Le piège s'est mis à bouger tout seul et à vouloir mordre le père à l'entrejambe. Il a couru pendant longtemps, à travers tout le campement, les autres membres de la troupe derrière lui, essayant de calmer ce piège à lapins soudain devenu vivant. On a fini par le 'tuer' à coups de marteau.

Je me serais terré dans un trou pour me faire oublier... Depuis, je n'essaie plus d'enchanter les objets potentiellement dangereux.

Une nuit, alors qu'on mangeait à quatre avec le père autour du feu, j'ai dit en rigolant:

"Cara, elle est trop mignonne! "

Le père s'est fâché. Il m'a traité de magicien raté, de chien bâtard, de nain rachitique errant. Je savais qu'il m'en voulait pour le piège à lapins sauteur et mordeur mais je ne m'attendais pas à tant de virulence pour un compliment sur sa fille. Je regardais Cara, j'attendais qu'elle réagisse. Elle n'a pas réagi. J'ai regardé la mère. Elle a baissé les yeux. Alors j'ai regardé le feu.

Lui au moins, il me rappelait de bons souvenirs et ne me critiquait pas. Saleté de pas sorciers.

Je n'ai pas répondu. Une fois le repas terminé, quand la mère fut seule, je suis allé la voir. Je me suis collé contre elle, je l'ai entourée de mes bras. Je lui ai demandé:

"Dis, toi, tu m'aimes, hein."
"Mais oui, mais oui."

J'ai senti le mensonge. J'ai fermé les yeux, pour ne pas pleurer. Je l'ai serrée plus fort. Je la voulais pour moi, je la voulais comme mère.

Le père est arrivé. Elle m'a détaché d'elle. J'ai cru tomber de tristesse. J'ai tenu bon, j'ai tenu debout, j'ai tenu droit.

Je me suis éloigné, j'ai fait semblant de rien...

Trois jours plus tard, le campement était attaqué par une bande de voleurs. Ils étaient plus forts, plus nombreux.

Je devais continuer vers la ville la plus proche. Lefkyn m'y attendait, il m'avait prévenu par télépathie. Je me suis rendu invisible et j'ai quitté le campement. J'entendais les cris, les coups. J'ai mis mes mains sur mes oreilles et j'ai continué seul. Vers Lefkyn.

Ca va faire plus de cinquante ans que ça dure. Cinquante ans figé dans ce corps enfantin, cinquante ans de voyages, d'observations, de furtivité, de chansons, de mendicité.

Quand je chante, je regarde les gens dans les yeux. Si je baisse la tête, on ne me donne rien, on pense que je n'ose pas chanter. Je dois les regarder pour demander leur argent du regard. Et alors je les vois, ces yeux, qui m'effleurent sans s'attarder sur moi. J'y trouve de tout, de l'admiration, du dégoût, de la pitié, de l'attendrissement, de l'indifférence. Leurs yeux sont un charnier.

Alors je lève parfois les miens vers le ciel. Je vois son bleu, ses oiseaux. J'espère que je vais m'envoler comme eux. En espérant, je le fais déjà un peu.

Un jour, ils seront tous malheureux.


J'ai enchanté ma besace et je l'ai appelée Dorinne. Dorinne est donc une petite besace en cuir, assez plate mais qui peut contenir beaucoup plus que son volume! Je peux y mettre plein de trucs et elle reste plate! Par contre, elle a des inconvénients.
- elle mange la nourriture: je ne peux pas y mettre ma viande séchée ou mes biscuits.
- elle garde le poids de son contenu. Si j'y mets 5kg, elle pèse 5 kg.
- elle est collante: si je m'éloigne trop d'elle, elle rampe jusqu'à moi en faisant un drôle de bruit, entre grognement du cochon et ronflement. Un truc du genre: ronif roinf roinf. C'est la honte, quand elle me suit...

Une chemise propre et un pantalon propre si je dois chanter devant un beau public.
Une cape.
Une grande peau et une couverture en laine.
Des élastiques enchantés qui me permettent de tendre un hamac haut dans les arbres.
Des silex et un briquet enchanté. Mais le briquet a des sautes d'humeur, alors je l'utilise peu souvent, je préfère les silex.
Un couteau.
Une carte et une boussole.
De la nourriture sèche (mais pas dans ma besace Dorinne).
De l'eau.
Un mini tambour rond entouré de petites cymbales (que je mets dans Dorinne pour qu'on ne l'entende pas quand je marche).
Parfois, des potions.


▬ Je ne vous apprends rien en vous disant que Lanriel possède un roi, mais ce que j'aimerais savoir c'est ce que vous pensez de lui :
Son pouvoir doit rester morcelé pour que les clans se déchirent facilement face aux adorateurs de Mynkor. Je ne l'aime ni ne le déteste, je veux sa défaite.

▬ On a tous son petit ego et moi, Inasmir, le sorcier légendaire, n'échappe pas à ce vice. Alors répondez donc à cette question, que pensez-vous de moi?
Un sorcier légendaire, hein. S'il peut me donner un corps d'adulte... Sinon, il peut crever. Euh non, après avoir aidé à renverser le roi.

▬ La chute du Bouclier aurait secoué toutes les terres mais il y a des gens que cela laisse de marbre, je serai curieux de savoir si vous êtes une de ces personnes
Ca complique mes déplacements mais ça facilite la désorganisation. J'aimerais savoir comment on en fait un, c'est tout de même utile.

▬ Mais dites-moi mon ami, racontez-moi donc un peu ce qui fait de vous un être si exceptionnel...
J'ai l'apparence d'un enfant de 12 ans, j'ai la physiologie d'un enfant de 12 ans, son cerveau, mais l'expérience d'un adulte de 75 ans.
Depuis ma naissance, j'ai toujours été plus intelligent que les autres alors je reste plus intelligent qu'un autre adolescent, mais il paraît qu'il me reste des traits de caractère enfantins. Possible... en attendant, je me dis que je ne peux pas mourir de vieillesse.
J'utilise souvent la magie, à mon niveau, et à chaque fois que je l'utilise, je me souviens de ce qu'elle m'a fait.
Je suis bon acteur... ou bon menteur, c'est comme on veut.

▬ Tous les goûts sont dans la nature, n'est-ce pas? Alors éclairez-moi donc sur les vôtres...
J'aime bien jouer, j'adore les bonbons. J'aime bien apprendre aussi. Enfin ça dépend quoi... j'aime bien apprendre en jouant, surtout.

▬ Tout le monde veut quelque chose, il suffit de découvrir ce que VOUS vous désirez.
Je veux la guerre parce que je ne supporte pas de voir les autres heureux alors que moi je ne l'ai jamais été. Je veux la guerre au nom de la magie pour que les gens se mettent à la haïr, cette magie qui m'a condamné à un corps adolescent.

▬ Et les autres dans tout ça.
Je suis espion pour les adorateurs de Mynkor. En réalité, je déteste la magie, je voudrais que tout le monde la déteste comme moi.
Je n'aime pas les enfants, je les trouve trop idiots. J'en veux aux adultes, ils me considèrent souvent comme un "pauvre gosse".
Mais si je pouvais retrouver un corps adulte ou d'autres comme moi, je me sentirais peut-être mieux. Je me sens seul, à force... Parfois, je me laisse aller, je vais chercher les bras d'une femme qui n'a pas eu d'enfants pour me faire un peu materner. Ou alors je fais le petit gars auprès d'un type à qui je rappelle son gosse perdu. Puis je m'en vais. Les adultes en manque de fils finissent toujours par m'étouffer.
Et parfois, c'est moi qui m'attache trop à eux. Alors je les abandonne avant d'être abandonné.