Echo des Plaines : Chapitre VII ▬ Le Retour d'Inasmir


 
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 A horse, a horse, my kingdom for a horse ! (Terminé)

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Dreann Aronwë

Dreann Aronwë

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MessageSujet: A horse, a horse, my kingdom for a horse ! (Terminé)   A horse, a horse, my kingdom for a horse ! (Terminé) EmptyVen 21 Oct 2011, 23:58

Il fait froid. Il fait froid et nuit. À cette heure, le quartier d'Unigol semblait vide d'âme car il n'y avait ni bruit ni mouvement, si bien qu'on aurait pu croire que tout le monde avait disparu, comme par magie. Néanmoins, semblant être les deux seuls éléments mouvants de cette énorme et sombre toile, deux hommes à cheval avançaient lentement le long de la rue principale.

« - Tu savais que j'avais grandi ici ? Dans ma famille, on est d'Unigol depuis des générations !» dit l'un d'eux, s'efforçant de parler à voix basse. « Je connais le coin comme ma poche. C'est qu'une question de temps avant qu'on te la retrouve, ta dulcinée. » lâcha-t-il à nouveau, attendant une quelconque réaction de son interlocuteur. Rien ne vint. « Et tu savais que les gens d'ici sont complètement insensibles à la magie ? Enfin, c'est ce qu'on dit. J'ai pas vraiment eu l'occasion de vérifier ... ou alors, on a déjà tenté des trucs magiques sur moi, mais j'm'en suis pas rendu compte ! Ouais, c'est surement ça. »

Dreann soupira. Ne la bouclait-il jamais, celui-là ? Margan était un chevalier, au même titre que lui, mais Dreann avait peine à croire qu'ils étaient destinés à accomplir le même rôle au sein de l'armée du Roi. Oh, ce n'était pas quelqu'un de mauvais, loin de là ... Non, Margan était justement le genre de type bien trop simple pour être animé de quelque mauvaise intention que ce soit. Il avait bien ses tares, comme tout à chacun, mais elles ne provoquaient chez les autre rien de plus que de l'exaspération. Beaucoup d'exaspération, cela dit. Au départ, le jeune homme avait bien tenté de lui répondre, de faire preuve de bonne volonté, pourtant, au bout de ces quelques heures passées à ses côtés, il avait bien vite compris que chaque mot qu'il prononcerait ne ferait que relancer son compagnon pour une heure encore. Alors il se contentait de l'ignorer, essayant tant bien que mal de garder son calme, pour le bien de la mission.

« - Par là. » lâcha Margan, montrant alors du doigt une petite ruelle qui s'écartait de la voie principale. « L'endroit qu'on nous a indiqué est plus très loin. Tu vois, cette ruelle mène à un tas d'autres ruelles qui partent dans un tas de directions. De nuit, c'est facile de s'y perdre tellement qu'on se croirait dans l'intestin d'un troll. » dit-il amusé, bien qu'il n'ait jamais vu de troll de sa vie.

Les deux chevaliers s'engouffrèrent donc dans la ruelle dans laquelle, selon les indications qu'avait obtenues Margan, ils devaient trouver ce qu'ils avaient passés la journée à rechercher avec acharnement. Pourtant, le passage s'avéra bien vite impraticable pour deux hommes et leurs chevaaux. Bien trop bruyant aussi. D'un commun accord, ils décidèrent de mettre pied à terre.

« - Merde, en plein dans une flaque. » jura Margan à voix haute, avant de reprendre, plus bas cette fois: « J'espère qu'elle vaut le coup cette inconnue, j'ai de l'eau plein les bottes, et j'en ai surtout plein le dos de la chercher comme ça à travers toute la ville. »

Dreann lui fit comprendre qu'il était temps de se taire s'ils ne voulaient pas être repérés par celle qu'ils traquaient. Car oui, il s'agissait bien d'une traque qu'ils menaient ainsi depuis deux jours, remuant les bas-fonds de Cathairfal pour la retrouver, cette mystérieuse inconnue qu'on avait surprise s'enfuyant du palais sur le dos d'un cheval volé ... Et pas n'importe quel cheval, puisqu'il s'agissait tout bonnement de celui de Dreann. C'était un cheval de grande valeur qu'on lui avait offert lorsque le Roi l'avait fait chevalier, il allait sans dire que le jeune homme n'était pas prêt à le laisser disparaître dans la nature sans rien faire. De plus, s'il comptait bien récupérer sa monture, on leur avait aussi confié la mission de découvrir l'identité de cette intruse qui était parvenue à s'infiltrer dans le palais royal sans que personne ne la remarque et, pire encore, avait réussit à s'en échapper, se débarrassant sans trop de difficulté des hommes s'étant élancée à sa poursuite. Cette prouesse intriguait Dreann qui avait donc décidé de se charger de la retrouver, cette ombre à la chevelure noire qu'on lui avait décrite de la façon la plus vague possible.

Ainsi, les deux hommes reprirent leur route à travers ce que Dreann ne vit bientôt que comme un gigantesque labyrinthe. Et dire qu'il devait faire confiance à ce Margan pour le guider à travers cette succession de ruelles qui serpentaient tantôt à droite, tantôt à gauche ... Il avait bien du mal à imaginer son compagnon parvenir à retrouver l'endroit qu'on lui avait indiqué dans la nuit et la pluie qui s'était maintenant mise à tomber, rajoutant encore un peu de désespoir au cœur des deux chevaliers. Néanmoins, après quelques minutes passées à tourner de petite rue en encore plus petite rue, Margan s'exclama à voix basse:

« - C'est là que le type a dit l'avoir vue, ta donzelle. » Il sembla réfléchir un instant, comme pour s'assurer de ce qu'il allait dire, et reprit: « Ouais, j'en suis certain. Il m'a décrit un entrepôt, enfin un truc comme ça quoi ... Enfin bref, il a vu une femme qui correspond à la description qu'on nous a donnée. Enfin, c'est surtout qu'il l'a vu avec un cheval de belle race. Dans le coin, c'est pas ce qu'on s'attend à croiser. »

Tout autour d'eux se trouvaient des ensembles de maisons collées les unes aux autres, séparées par ces ruelles minuscules. La plupart de ces bâtisses n'étaient clairement pas réservées à des gens très fortunés, mais le bâtiment qu'avait désigné Margan ressemblait quant à lui à un genre de vieil entrepôt délabré, probablement abandonné il y a longtemps car devenu trop éloigné de l'endroit où l'essentiel du commerce se tenait. En tout cas, Dreann ne serait pas surpris d'y trouver un repaire de voyous ou de contrebandiers. En silence ou presque, il demanda à son compagnon de faire le tour du bâtiment afin de trouver une seconde entrée, et ce dans le but d'investir l'entrepôt des deux côtés et de bloquer une issue éventuelle. Margan s’exécuta et, trouvant un escalier extérieur qui menait à l'étage de la bâtisse, il entra alors, la porte ne lui offrant guère longtemps de résistance vu son état de délabrement.

Dreann, de son côté, ne rencontra pas non plus de difficulté et n'eut pas à pousser bien fort pour ouvrir sans trop de bruit la porte qui menait au rez-de-chaussée. Il pénétra donc à l'intérieur, dans le plus grand silence. L'endroit était plutôt vaste, formant une pièce unique, ce qui confirmait la thèse de l'entrepôt abandonné. Il faisait sombre, presque autant que dehors s'il n'y avait pas eu cette petite bougie, mourante, qui éclairait faiblement la pièce, trahissant par la même occasion la présence d'une personne ici. Dreann s'avançait à tâtons, prudemment, vers la table poussiéreuse sur laquelle trônait la petite chandelle. Il n'y avait aucun bruit. De là où il était, il pouvait voir, sur la table, une ... Un bruit strident transcenda le silence. Il reconnaissait ce son, c'était celui d'une épée que l'on sort rapidement de son fourreau. Puis, il entendit:

« - Qui ... qui va là ?! » Il y eut de nouveau le silence. « Au nom de la Couronne, je vous demande de ... je vous somme de vous rendre sans opposition ! » lâcha ce que Dreann reconnut sans mal comme la voix de Margan.


Dernière édition par Dreann Aronwë le Sam 29 Oct 2011, 10:18, édité 1 fois
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Tanith Ruane

Tanith Ruane

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MessageSujet: Re: A horse, a horse, my kingdom for a horse ! (Terminé)   A horse, a horse, my kingdom for a horse ! (Terminé) EmptyDim 23 Oct 2011, 02:04

◮◮◮

La nuit précédente, ses cauchemars étaient revenus la hanter. Elle s'était vue, errant dans les décombres désertes de Mogaròr, à la recherche de Vorlun. Elle parvenait aux cryptes et, pour la première fois, s'y aventurait. Alertée dans les ténèbres par le raclement de la pierre contre la pierre, elle se retournait et voyait s'ouvrir, un à un, noirs et glacés, les caveaux. Et alors en émergeait, les morts, titubants, bras dressés pour l'attraper. C'est lorsqu'elle sentait la chaire froide de ses meurtriers poignarder son corps qu'elle s'éveilla, nuit de poix, le cœur déchaîné. Et son naja eut beau, d'un bond, venir la rejoindre et lui fourrer son museau par tout le visage, la terreur persistait, tenace et irrépressible. Alors, n'osant se rendormir, elle avait préféré gagner la forêt et y marcher, marcher, marcher, jusqu'à se pointent, à l'est, les premières lueurs de l'aube. Et pourtant, malgré cette naissante clarté, la moindre ombre entrevue éveillait un malaise et c'est bien malgré elle que les anciennes histoires de son mentor l'assaillir; elle entendait presque distinctement l'intarissable marmonnement ponctué par les crépitements d'un feu lointain. « [...] des ténèbres, à cheval, surgirent alors les Ombres. Elles étaient froides, elles étaient mortes, elles exécraient le fer, le feu, le contact du soleil et toutes autres créatures vivantes à sang chaud. Comme elles progressaient vers le sud, montées sur leurs cadavres de chevaux livides et menant les hordes d'assassinés, devant eux tombèrent, un à un, les places fortes, les villes et les royaumes d'hommes. Elles nourrissaient leurs serviteurs défunts avec la chair des nouveaux-nés ... » À ses souvenirs, elle accélérait la cadence de ses pas, effrayée par les ombres qui l'entourait. Les troncs se touchaient, noirs et massifs et les ramures emmêlés formaient un dais impénétrable. Et les corps à corps difformes bossuaient le sol de terre et de vase, ce qui rendait le sol particulièrement instable et dangereux. Pas à pas, elle tâtait prudemment le terrain, elle ne voulait pas perdre pied et risquer de se blesser inutilement. Finalement, parmi l'épaisse fourrure de feuilles et de branches de la forêt de l'Éveil, elle discerna, lointaine, la longue silhouette des remparts de Cathairfál. Tanith éprouva un soulagement indicible.

Dès qu'elle eût atteint l'orée, Tanith longea les murs et évita avec agilité le regard des sentinelles perchés sur les remparts et pénétra dans la ville sans être reconnue, sans être vue même. Ça devenait un véritable jeu d'enfant, et elle était de plus en plus rusée, bourrée d'astuce afin de parvenir à ses fins [...] Le reste de l'après-midi s'écoula comme dans un rêve. Ses allées et venues, ses faits et gestes, ses paroles ou ses interlocuteurs, Tanith eût été fort en peine d'en rendre compte. Elle ne percevait nettement que la présence constante et muette de son naja à ses côtés. Elle la réconfortait. Vers le soir, lorsque la pénombre avalait gloutonnement le ciel de Lanriel, le vent tourna carrément au nord, virulent. On l'entendait couiner contre les murs et les façades et fustiger les parapets quand Tanith, surprise par une averse, se chercha un abri. La pluie ne la gênait pas. Sa dégaine hirsute et ses habits trempés, peu lui importait pour l'heure. Cependant le fond froid de l'air l'accablait et bientôt, elle se trouva secouée de spasmes. Ainsi, les bottes s'enfonçant dans l'eau mélangée à la boue, elle trouve refuge dans en entrepôt abandonnée En y entrant, les traits de son visage crispé de dégoût. Bien qu'elle trouva l'endroit ouvert et désert, ici, le sol sentait la pisse et l'humidité s'y était installée. Pourtant, rien ne l'empêche d'y pénétrer davantage et, abaissant sa capuche d'une main, elle y découvre un confort relatif. Bientôt, elle allume une petite bougie. La flamme vacillante éclabousse successivement le dallage et s'en approche en une vaine tentative de se réchauffer. Ici, il faisait froid. La vapeur de son haleine se mêlait banalement à l'air et le crépuscule se creusait. Le ciel limpide vira peu à peu au noir d'encre; l'orage menaçait toujours.

« [...] Enfin bref, il a vu une femme qui correspond à la description qu'on nous a donné. Enfin, c'est surtout qu'il l'a vu avec un cheval de belle race. Dans le coin, c'est pas ce qu'on s'attend à croiser » De saisissement, Tanith se redresse violemment. Elle pivota vers l'arrière, d'où semblait provenir la voix. À la seule idée d'émettre un son, Tanith sentait sa voix se prendre dans sa gorge. Et lorsqu'elle entendit les pas cerner la cachette, preste comme un serpent, elle réagit, s'inclina vers la gauche, elle se précipite vers ce qui semble la carcasse d'un escalier. Les planches menaçaient de s'effondrer, elle préfère néanmoins les escalader. Dans son dos, des bottes ébranlaient maintenant le sol elle avait la sensation d'être talonnée dangereusement. Hors d'haleine, Tanith se laissa affaler contre la paroi froide de bois et tendit l'oreille... : « Qui ... qui va là ?! Au nom de la Couronne, je vous demande de ... je vous somme de vous rendre sans opposition ! » Elle serre les dents et les points. Il en manquait plus que cela, faire face à des chevaliers du Roi. Cependant, sa voix trahissait son courage, il était nettement effrayé. Toutefois, elle ne pouvait pas affirmer qu'il fut seul; il lui avait semblé discerner plusieurs ombres à l'étage du bas, aussi l'obscurité était-elle sa meilleure alliée à cet instant. C'est lorsqu'une ombre se discerna devant ses yeux qu'elle leva machinalement la main. Immédiatement, ses yeux irradièrent d'or et le corps du pauvre chevalier fut propulsé plus loin. Dans sa chute, il s'écrasa contre les planches et, malheureusement pour lui, le poids de son armure acheva les dernières planches de l'escalier. Sa chute n'en fut que prolonger. Son armure se fracassa dans un vacarme assourdissant contre la dalle. Si cette chute ne l'avait pas tué, elle lui avait, assurément, broyer les os. Il n'avait plus grand espoir de s'en rétablir complètement...

« hmmprff » sa respiration sifflante éveilla son esprit, à présent levée, elle vit là son unique chance de sortie; les autres - s'il y en avait - seraient tous accouru au secours de leur compagnon. La porte du fond, la porte par laquelle elle était entrée serait dégagée. Prenant ses jambes à son cou, Tanith, agilement, parvint à sauter en bas en évitant la moindre blessure. Une autre prouesse qu'elle avait acquise à Mogaròr, où enfant, elle avait à de nombreuses reprises escaladée les tours et montée sur les toits. L'air froid lui fouette le visage, malgré la noirceur des lieux - ce qu'elle réalisait subitement - elle savait que la sortie était proche...
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Dreann Aronwë

Dreann Aronwë

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MessageSujet: Re: A horse, a horse, my kingdom for a horse ! (Terminé)   A horse, a horse, my kingdom for a horse ! (Terminé) EmptyLun 24 Oct 2011, 15:04

La voix de Margan s'éteignit à nouveau et il n'y eut plus un bruit. Dreann resta sans bouger, le regard braqué vers le plafond et l'oreille à l'affût du moindre bruit. Il entendit le plancher de l'étage supérieur qui craqua à plusieurs reprises, probablement sous les pas de son compagnon. Il n'entendit plus la voix de Margan. Une fausse alerte peut-être ? Bien qu'il n'avait jamais été amené à participer ensemble à une même mission avant celle-ci, Dreann n'aurait pas été surpris d'apprendre que son équipier d'un jour était plutôt du genre à être facilement angoissé. Jetant un dernier coup d’œil autour de lui pour s'assurer que la pièce était bien vide d'intérêt, Dreann décida de monter à l'étage pour voir l'ombre de quel meuble ou le grincement de quelle fenêtre avait bien pu faire paniquer Margan. Visiblement, il n'y avait pers ...

« Merde ! » jura le chevalier, surpris à la vision de son compagnon qui venait de s'écraser sur le sol, traversant littéralement l'escalier de bois.

Dreann resta interdit de tout mouvement tandis que son esprit peinait à donner un sens logique à ce qui venait de se produire. Le temps semblait s'être arrêté alors que tout son cerveau tournait à plein régime pour tenter d'expliquer la situation: si le poids de l'armure en maille que portait Margan expliquait aisément pourquoi l'escalier avait pu céder, il fallait néanmoins que le choc de départ eût été d'une force particulièrement violente pour qu'il soit déstabilisé et qu'il chute à une telle vitesse ! Ne trouvant pas de réponse satisfaisante à ce mystère, Dreann se porta jusqu'à Margan. Il était inconscient et c'était peut-être mieux ainsi: son souffle s'était mué en un sifflement inquiétant et sa tête saignait abondamment. Le choc avec le sol avait été violent et Dreann imaginait mal que son compagnon puisse s'en sortir sans de graves séquelles. Alors que faire ? Si tout chevalier était formé à la médecine d'urgence, de premiers secours, l'importance des blessures de Margan surpassait de loin les compétences de DreannCherchant à le délivrer de son armure sans succès, Dreann entreprit de le traîner jusqu'à la sortie, initiative qui n'eut que pour résultat d'arracher un horrible cri de douleur à son compagnon qui ouvrit les yeux une demi-seconde avant de sombrer à nouveau. Dreann était à court d’idée.

Soudain, le regard de Dreann fut attiré vers les escaliers du haut desquels il vit une ombre qui les surplombait. Instinctivement, il bondit en arrière tant que bien mal quand elle se jeta du haut des marches, atterrissant précisément à l'endroit où était Dreann à la seconde d'avant, juste à côté de Margan dont la respiration sifflait toujours atrocement. Sans perdre un instant, le chevalier dégaina son épée du fourreau qu'il portait à la hanche et, d'un geste vif, il déploya son bras pour que la pointe de sa lame ne soit plus séparée de la gorge blanche de cette inconnue que d'un ou deux petits centimètres. Le bras tendu, le souffle court afin de ne pas trembler, Dreann examinait cette femme qui semblait être tombée de la nuit elle-même. Quelque chose l'intriguait, le dérangeait: c'était comme si ... comme si de la noirceur s'échappait de tout chez elle, du sombre de son vêtement à l'ébène de sa chevelure, en passant par le noir de ses yeux. Elle avait quelque chose d'attirant aussi, de la même manière qu'on est attiré par l'eau quand on ne sait pas nager ... Par le feu, aussi.

« - Un seul mouvement et vous êtes morte. » dit-il, sérieusement, mais sans qu'il n'y ait l'air d'avoir de méchanceté dans sa voix.

C'était parfois déconcertant d'entendre Dreann qui, prêt à tuer si la situation l'exigeait, ne semblait être animé par aucune émotion négative. Il ne s'était jamais laissé transformer par ces situations dans lesquelles il n'était pas rare pourtant de voir les meilleurs hommes être aveuglés par l'idée de faire couler le sang. L'adrénaline n'avait pas ce genre d'emprise sur lui et le simple fait de faire son devoir suffisait à le pousser à l'acte qu'il répugne pourtant. Néanmoins, cette fois-là, les choses étaient plus difficiles à déterminer ... À vrai dire, Dreann avait dû mal à imaginer une femme dont la corpulence n'avait rien d'extraordinaire parvenir à propulser ainsi un homme en armure. D'un autre côté, il y avait cette impression qu'elle dégageait et qui lui hurlait quelque chose qu'il ne parvenait pourtant pas à identifier clairement.

« - Qui êtes-vous ? » demanda-t-il posément, avant de reprendre: « Qu'est-ce que vous lui avez fait ? »

Son regard se porta alors sur Margan qui agonisait toujours. Dreann était inquiet pour lui, car, si cette femme était responsable de ses blessures, Dreann ne pouvait se contenter de lui tourner le dos afin de secourir son compagnon ... D'ailleurs, il redoutait la possibilité d'avoir à combattre: lui n'avait emporté qu'un plastron en cuir bouilli qui avait l'avantage d'être beaucoup plus léger que les grosses armures de plates ou de mailles, mais qui était beaucoup moins résistant. Alors, son attention se porta à nouveau sur cette inconnue qu'il menaçait toujours de la pointe de son épée. L'obscurité les enveloppait tous deux. Il était impossible qu'elle bouge sans qu'il ne lui transperce la gorge. Il était prêt à agir.
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Tanith Ruane

Tanith Ruane

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MessageSujet: Re: A horse, a horse, my kingdom for a horse ! (Terminé)   A horse, a horse, my kingdom for a horse ! (Terminé) EmptyLun 24 Oct 2011, 16:40

◮◮◮

Hors d'haleine, épuisée et affamée, cependant, elle courrait toujours avec le même acharnement, dans l'espoir d'atteindre cette maudite porte. Déjà, elle sentait l'air froid se glacer contre sa peau blême. De longues mèches noirs lui fouettaient le visage, balayées par le souffle sinistre du vent. « Dépêche-toi, mon enfant », l'encourageait la voix lugubre de Vorlun, « ...tu es presque arrivée, cours, n'arrête surtout pas...» Une main ferme s'agrippait au bas de sa robe; elle évitait ainsi de s'y prendre le pied. Une chute pourrait à jamais sceller son destin et réduire à néant les efforts de son maître. Reprendre une éducation chez une autre Sorcière serait pénible, d'autant plus qu'il y gaspillait beaucoup d'énergie; son esprit en était des plus affaiblie. Sa pupille, Tanith, était son seul espoir de voir un jour la volonté de son dieu exaucé. * Soudainement, elle est freinée dans son élan, une arme pointée sous la gorge. D'ailleurs, elle sentit la lame de son ennemi s'enfoncer dans sa peau. Elle leva le cou, redressa la tête, prise au dépourvu. Elle ne pensait pas être arrêtée. En fait, pas aussi facilement. Cette Sorcière n'en était pas à sa première altercation avec un chevalier. En avait-elle blessé une dizaine depuis son arrivée dans la Cité, sa réputation commençait à lui nuire sérieusement. S'immobilisant complétement, elle prit les menaces de son assaillant au sérieux : « Un seul mouvement et vous êtes morte » Et pourtant, il n'avait pas la même férocité dans la voix comme les autres chevaliers ayant croiser sa route. Elle fronça les sourcils, à demi-intriguée, à demi-agacée. Elle n'aimait pas être menacée d'une épée, presque privée de sa magie; elle se sentait aussi vulnérable qu'un chaton sans sa mère.

Le chevalier l'observa un instant, quelques secondes suffisantes pour que l'agacement de Tanith se change en colère. Et les gémissements du mourant n'aidaient en rien Tanith à se calmer. En fait, une étincelle de satisfaction égaya même son regard d'or, quelque seconde seulement, car elle savait qu'il lui fallait être la plus impénétrable possible. Ce chevalier n'entendait peut-être pas à rire... « Qui êtes-vous ? » lui demanda-t-il presque trop calmement avant d'ajouter : « Qu'est-ce que vous lui avez fait ? » Les mots se glacèrent dans sa gorge. Elle aurait aimé lui japper une quelconque excuse, lui inventé un scénario, s'afficher encore plus vulnérable qu'elle ne l'était. Mais il en était autrement. Tanith Ruane se contenta de dévisager cet étranger. Jamais n'avait-il essuyé de regard glacial à son égard, il était seulement cette figure autoritaire que le Roi s'efforçait à inspirer à tous et chacun. Tanith sentait toujours le baiser froid du métal sur sa peau, elle. Elle toussota. La tâche de s’éclaircir la gorge parut absorber quelques minutes la Sorcière de Mogaròr, qui finalement, laissa sa voix briser le silence : « Je suis Tanith Ruane, de Mogaròr... » Elle réalisa alors à l'instant qu'il n'avait probablement pas encore vu la couleur de ses iris. La pénombre était telle qu'elle ne parvenait pas à voir se découper parfaitement la silhouette du chevalier face à elle. Elle profiterait donc de l'obscurité plongeante des lieux comme ultime protection; les Sorciers ici, n,avaient jamais bonne réputation, peu importe leur nom. « Votre compagnon allait m'attaqué, je me suis défendue »

Le dit compagnon commençait à gémir et le regard de Tanith glissa jusqu'à sa silhouette échoué sur le sol. Il était dans un état lamentable. Elle devinait même la couleur écarlate du sang du pauvre bonhomme se répandre sur le bois. Le peu qu'elle en discernait lui laissait croire que ses jambes étaient broyées, devenues irrécupérables. Sa chute ne lui avait peut-être pas été fatal, cependant, jamais il n'en sortait indemne. Ainsi il savait ce qu'il en coûtait de défier une Sorcière du Premier Ordre. D'ailleurs, fallait-il que cet autre chevalier subisse le même sort pour comprendre ? La pression de l'épée contre sa gorge devenait désagréable. Son regard revient donc brutalement vers le chevalier et elle y plante ses yeux pétillants de malice. Dans un souffle, la voix beaucoup plus rugueuse, le cou toujours levé, elle lui fait remarquer : « Vous perdez un temps précieux, sir. Votre ami nécessite les soins d'un guérisseur, voyez son état... il mourra si vous ne l'aidez pas... »
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Dreann Aronwë

Dreann Aronwë

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MessageSujet: Re: A horse, a horse, my kingdom for a horse ! (Terminé)   A horse, a horse, my kingdom for a horse ! (Terminé) EmptyJeu 27 Oct 2011, 00:15

Tanith Ruane de ... Mogaror ? Dreann eut un moment d'hésitation tandis que l'image d'un petit fort isolé aux allures de crypte ou de tombeau lui vint à l'esprit. À vrai dire, il n'y avait jamais mis les pieds et n'avait donc jamais eu l'occasion de voir ce qu'était vraiment cette forteresse. Néanmoins, on lui en avait fait, comme à beaucoup d'autres habitants de Lanriel, une description d'un endroit inspirant la crainte et l'effroi, glaçant le sang de ceux qui ont assez de cran pour poser les yeux sur ce château abandonné depuis une éternité déjà. Dreann raffermit ses positions alors qu'il analysait l'information qu'elle venait de lui délivrer. En effet, si les rumeurs qui couraient au sujet de Mogaror étaient fondées et que cette Tanith ne lui avait pas dit un vulgaire mensonge, cela donnait naissance à un tas d'autres interrogations au sujet de cette inconnue ... Ne dit-on pas que cette forteresse est désormais fréquentée par les adeptes de cultes obscurs, certains d'entre eux étant même capables de magie ? Si c'était bien le cas, le mystère de la chute de Margan était maintenant totalement résolu. Néanmoins, cela ne présageait rien de bon pour la suite des évènements. Après tout, s'il ne doutait pas de ses talents de bretteur, Dreann avait toujours eu tendance à ne jamais sous-estimer la magie, domaine qui lui était totalement étranger et dont il ne connaissait au final que très peu de chose, si ce n'est son aspect fondamental: cela pouvait être redoutable. Après tout, c'est bien la magie qui avait protégé Cathairfal durant toutes ses années, réussissant à vaincre là où des centaines d'hommes, lui y compris, échouaient chaque nuit. En attendant, il valait mieux préserver son jeu pour plus tard: qui sait comment Tanith pourrait réagir si Dreann faisait part de ses soupçons si rapidement ?

« - Vous savez, cette ruine dans laquelle nous nous trouvons n'a ni des murs très solides, ni un plancher très épais. » confia-t-il, avant de reprendre sans tarder: « J'ai entendu Margan vous sommer de ne pas résister. La seconde d'après, il passait à travers cet escalier. »

Visiblement, elle mentait et Dreann tenait à ce que cette Tanith ne le prenne pas pour plus bête qu'il ne l'était. Ainsi, le chevalier ne doutait pas un instant qu'elle était celle qui avait attaqué la première et, même si ce n'était pas le cas, c'était probablement parce qu'elle avait forcé Margan à agir le premier, bien que Dreann doutait de la capacité de son compagnon à prendre une pareille initiative. D'ailleurs, Margan continuait de souffrir le martyr: c'est du moins ce que laissaient deviner les gémissements plaintifs qu'il poussait, interdit de tout mouvement par ses blessures et probablement trop saisi par la douleur pour avoir une pensée vraiment cohérente. Dreann devinait le regard de Tanith qui fuyait sur sa victime agonisante maintenant, tout comme il devinait étrangement qu'elle ne semblait pas plus perturbée que ça d'avoir grièvement blessé un homme, un chevalier qui plus est, symbole de l'autorité royale. D'ailleurs, la dernière remarque de la sorcière parvint à faire naître un soupçon de colère, de dégoût peut-être, dans le cœur de Dreann. Alors comme ça, elle osait se servir de ce pauvre Margan dont la vie semblait s'échapper à mesure que son souffle sifflait un peu plus horriblement à chaque fois ? Il était clair maintenant pour Dreann qu'il n'avait pas affaire à une simple mendiante poussée par le froid à s'introduire dans cet entrepôt miteux.

« - Et vous mourrez s'il meurt. » affirma Dreann du même ton posé que lors de sa première menace.

Malgré le calme apparent qu'il affichait volontairement afin de ne pas laisser penser à cette Tanith qu'elle avait le dessus, Dreann ne pouvait nier que ce dilemme auquel il faisait face se faisait de plus en plus oppressant ... Après tout, il était question de la vie d'un homme ! Qui sait s'il n'était pas encore temps de le sauver ? Il avait beau être un chevalier médiocre, il n'en restait pas moins humain. D'un autre côté, on leur avait affecté une mission qu'ils étaient chargés de mener à bien et s'il s'avérait que Margan était déjà condamné, laisser filer Tanith serait peut-être le synonyme d'un échec définitif. À vrai dire, le chevalier ne voyait pas bien comment il pouvait se sortir de ce pétrin sans avoir à faire un sacrifice ... Renforçant soudainement sa prise sur l'épée qu'il pointait toujours dans le creux du cou de la jeune femme comme pour s'assurer de sa volonté, Dreann ne put s'empêcher de jeter un dernier regard à Margan dont les râles continuaient d'être plus déchirants encore. Puis, ramenant ses yeux sur Tanith:

« - Tanith Ruane de Mogaror, au nom du Roi, je vous arrête pour soupçons de vol de biens appartenant à un chevalier, d'intrusion illégale dans l'enceinte du palais royal et de délit de fuite, ainsi que pour les faits avérés d'utilisation illégale de la magie, ainsi que d'attaque sur un chevalier du Roi. » dit-il, toujours calmement.

Rapprochant encore la lame de la peau du cou de Tanith, Dreann réfléchit à comment procéder. À vrai dire, les rares fois où il avait eu besoin de procéder à ce genre d'opérations, il était accompagné de plusieurs autres soldats, ce qui lui avait grandement facilité la tâche. Cette fois-là, il devait s'assurer que Tanith ne puisse pas utiliser sa magie sans qu'elle ne finisse une épée au travers de la gorge. Malheureusement cela impliquait d'abandonner à son sort son infortuné compagnon qui continuait d'agoniser dans de grands gémissements plaintifs. Gardant avec précaution les mains de la sorcière dans son champ de vision, Dreann fit un pas sur le côté, son épée effleurant toujours sa prisonnière, et reprit:

« - Ne tentez pas de résister, cela vaut mieux pour nous deux. » dit-il avant d'ajouter:
« Avancez. »

Dehors, la pluie continuait de tomber. Les ruelles d'Unigol étaient toujours désertes.
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Tanith Ruane

Tanith Ruane

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MessageSujet: Re: A horse, a horse, my kingdom for a horse ! (Terminé)   A horse, a horse, my kingdom for a horse ! (Terminé) EmptySam 29 Oct 2011, 04:26

◮◮◮

Le silence s'éternisait, s'éternisait tant que la terrible Sorcière sentit la peur l'envahir de nouveau. Seulement, elle, avoir peur ? La chose semblait impensable, de la part d'une femme qui, réduit à vivre dans l'humidité et la puanteur d'une forteresse ancienne, à manger d'étranges aliments, tandis que ce chevalier avait festoyé toute sa vie, ne connaissant que le luxe et le confort. Et devant une attitude si posée, Tanith s'interrogeait; elle venait de pulvériser un chevalier, avait condamné tout espoir de le voir un jour monter une monture à nouveau. Elle avait anéantit la vie de cet homme et son compagnon était aussi impassible que la glace, il ne semblait même pas, du moins extérieurement, ébranler par la nouvelle condition de son frère d'arme. Ne l'entendait-il pas geindre comme un nourrisson privé de sa mère ? « Vous savez, cette ruine dans laquelle nous nous trouvons n'a ni des murs très solides, ni un plancher très épais... J'ai entendu Margan vous sommer de ne pas résister. La seconde d'après, il passait à travers cet escalier » Dès lors, une malice égaya les traits de la Sorcière. Il n'était peut-être pas aussi bête qu'il n'y paraissait. Un défi de plus, ce que Tanith ne refusait jamais. Toujours est-il qu'elle était menacée du bout de son épée, la caresse glaciale de son arme contre sa peau devenait de plus en plus gênante, il lui fallait s'en débarrasser... « Et vous mourrez s'il meurt » Sa voix se rependit, comme un écho, dans tout l’entrepôt et la Sorcière plongea subitement son regard dans le sien. Elle persista dans son scepticisme et ricana amèrement : « Et serez-vous ce bourreau, messire ? » Par pure provocation, elle leva même le cou, dénuant ainsi davantage sa gorge. Par expérience, elle savait que rare était les hommes capables de tuer leur victime, davantage lorsque celle-ci plongeait son regard dans le vôtre. N'y a-t-il rien de plus perturbant que de voir l'étincelle de la vie quitter à jamais le regard d'un ennemi sou le jeu de sa propre épée ? Espérait-elle, au moins, que dans un tel cas, son visage le hanterait jusqu'à la fin de ses jours...

Les yeux du chevalier glissèrent jusqu'à la silhouette fracassé de son compagnon. Pendant ce temps, Tanith s'efforçait de réfléchir. Bien que la tension était devenue palpable, il lui fallait trouver une façon de se dégager de l'emprise du chevalier. Or elle doutait sincèrement pouvoir atteindre une distance suffisamment éloignée, pour lui jeter un sort en plus d'être protégée de la lame de son épée. Il lui fallait attaquer à proximité, malheureusement, ce qui impliquait un grand danger. En plus d'être légèrement touché par sa magie, elle pourrait être blessée par l'arme redoutable de son adversaire. Les gémissements du chevalier, comme disloqué, devinrent plus persistant, il avait besoin de soin au plus vite, qu'attendait-il donc ? « Tanith Ruane de Mogaròr, au nom du Roi, je vous arrête pour soupçons de vol de biens appartenant à un chevalier, d'intrusion illégale dans l'enceinte du palais royal et de délit de fuite, ainsi que pour les faits avérés d'utilisation illégale de la magie, ainsi que d'attaque sur un chevalier du Roi » Dès cet instant, le regard d'or de la Sorcière poignarda violemment le chevalier. Elle méprisait cette autorité, qui, à défaut de n'avoir aucun pouvoir persistait tout de même à tenir les autres peuples sous sa tutelle. Tanith Ruane était de ses sorcières qui en se laissait pas intimider par des êtres aussi misérables. Et certaines de ses accusations lui paraissaient insensées, voir injustes. Immédiatement, furibonde, ses yeux irradièrent d'or. Elle sentait, encore une fois, la magie se rependre dans son corps comme de la lave brûlante. Ses mains tremblaient dangereusement, elle ne maîtrisait pas ses émotions ce qui avait, souvent, des répercutions désastreuses. La Sorcière ne se laisserait pas capturer aussi facilement, elle défendrait sa vie. À la manière d'un fauve, elle regardait, posée, le chevalier la contourner pour, cette fois, se trouver à ses côtés, de manière à ce que son épée ne quitte pas la peau de la Sorcière. Elle acquiesce d'un signe de tête, malicieuse, comme si elle s'avouait vaincue. Seulement, elle lui réservait encore bien des surprises... « Ne tentez pas de résister, cela vaut mieux pour nous deux » Elle adorait inspirer cette crainte chez tout le monde, elle semblait encore plus redoutable qu'elle ne l'était réellement... « Avancez »

Et elle obéit, trop docilement... Elle a tout juste le temps de sentir la pluie contre sa peau avant d'être inonder par le courage; son estomac se resserrait et ses poings se serraient davantage. « Sauve-toi ! », claque alors la voix de Vorlun dans son esprit. À ses mots percutants, Tanith arc le bras et parvient à donner un coup de coude au chevalier. Directement dans les côtes, cela suffit pour lui couper le souffle un instant. Elle se dégagea de son emprise, recula de quelques pas, elle leva la main dans l'espoir de pouvoir lui jeter un sort qui pourrait lui débarrasser pour de bon de cet étranger. Malheureusement, le chevalier devait avoir une certaine expérience dans les délits de fuite, car malgré le souffle rauque, il s'était ressaisit plus rapidement qu'elle l'avait espéré. Elle s'empressait de se concentrer pour lui lancer un sort. Seulement, la détonation ne se fait pas entendre et elle grimaça aussitôt. Les évènements se déroulèrent alors rapidement, comme de l'eau tomber du ciel qui venait se fracasser contre la dalle. La Sorcière recula d'un pas mal assuré, voir presque chancelant. La lame se retira de son corps et Tanith se sentit faiblir. Subitement, surprise par son attaquant, il l'avait touché. Mortellement peut-être, il était cependant trop tôt pour l'affirmer... Au niveau des reins, une blessure écarlate se dessinait sous le tissu sombre de sa robe. Elle porta sa main jusqu'à sa blessure, l'embrassa du bout des doigts. Tanith fut choquée de voir autant de sang sur sa chaire. Les mots se gèlent dans sa gorge, Incapable de dire un mot, elle sentait les forces quitter son corps... « NOOOOOOOOOON ! », hurle alors Vorlun. Sa précieuse pupille s'était fait touchée. Il avait, lui aussi, sentit l'horrible brûlure de la lame. Il avait eu ce désagréable chatouillement lorsque la lame s'était extirpée de son corps. « Tanith, mon enfant ! » Le grognement de son mentor lui donna l'énergie suffisante pour poursuivre son attaque. Elle plaque l'une de ses mains contre la blessure, pressant la paume de sa main, sa main se colora de rouge. Son autre bras se leva difficilement. La magie s'y concentra, mais faiblement. Dès lors, le toit fragile de l'entrepôt céda sous le poids d'une force invisible. D'immenses blocs se détachèrent pour se fracasser contre le sol, en un brui assourdissant. La masse importante obligea le chevalier à reculer et Tanith, du côté opposé, put profiter de ce moment déstabilisant pour s'élancer dans une autre direction. Chaque pas, chaque élancements de jambe, chaque souffles lui arrachaient d'horribles grimaces douloureuses. Bientôt, elle fut forcée de s'arrêter pour prendre appuie contre la façade d'un mur. Les forces l'abandonnaient, pour de bon, elle craignait mourir, comme un chien, sur la dalle. Glissant contre la parois, ses cheveux plaqués contre son front et ses épaules, elle est recroquevillée, souffrante. Sa mâchoire se crispe et cette fois, elle ne retint pas un hurlement. La douleur devenait insoutenable... il lui avait forcément perforé quelque chose... « Ma dame ? » demanda alors une voix qui lui était à peine audible. Faiblement, elle tourne la tête pour apercevoir l'air terrifié d'un chevalier. Elle s'affole, ses pieds glissent contre la pierre en une veine tentative de rejoindre le buste de la Sorcière. Le chevalier se penche à ses côtés, jette son épée sur le côté et se penche à ses côtés : « Vous êtes blessée, laisser-moi vous aidez... » Elle ne résiste pas longtemps, à contre-coeur, elle laisse ses mains glisser jusqu'à ses cuisses et lui révèle ainsi la cause de sa douleur. Il grimace, il s'agit forcément d'une blessure plus grave qu'elle l'aurait espéré... « Je vous amène voir un guérisseur... » « Non » répliqua-t-elle, le souffle court, « Ammenez-moi à l'orée de la forêt de l'Éveil... Je connais quelqu'un qui pourra me sauver » « C'est beaucoup trop loin, allons ma dame... » « Je vous en prie... messire » Son regard se plonge dans celui du chevalier. Elle affiche la plus piteuse mine - quelque chose de peu difficile dans le cas présent, souffrant réellement - et l'implore du regard. Le chevalier ne résiste pas longtemps, car bien que mystérieuse, elle a un certain charme. Il l'aide à se lever, la soulevant presque, il la guide jusqu'à sa monture. Là, il l'a fait grimper et monte derrière elle. Servant d'appui, il l'a colle contre son torse et faiblement, Tanith regard vers l'avant, s'assurant d'être guidée à destination souhaitée...

Lorsqu'ils parvinrent à l'orée de la forêt, Tanith est à présent beaucoup trop faible pour lâcher un seul mot. Elle peine à garder un oeil ouvert, la douleur s'était engourdie, seulement elle voulait à présent dormir, se reposer; elle n'avait jamais autant souhaité glissée dans les bras du sommeil. « Ne dort surtout pas mon enfant, sinon, tu ne te réveilleras pas... » Le chevalier la transporte comme une poupée de chiffon, entre ses bras, elle est si vulnérable qu'il pensa un instant qu'elle était morte en route. Cependant, un petit gémissement émit par la sorcière lui fait comprendre l'inverse. Il avance vers les bois et souffle, plus pour lui même que pour la dame : « J'espère que vous savez ce que vous faites...» Il s'arrêta alors, subitement. Dans l'ombre des arbres se dessina une ombre. Grande, majestueuse, elle dégageait aussi quelque chose de sinistre, de dangereux. « Déposez-la immédiatement, chevalier. Je m'occuperai d'elle... » « Qui êtes-vous ? » demanda-t-il. « Cela ne vous regarde pas ! », tonna-t-il, « Maintenant, déposez-la » La Sorcière gémit de nouveau, il s'exécute donc. Puis il attendit... « Vous n'êtes pas invité à connaître la suite. Retournez donc en patrouille... » Il ne bougea pas. Finalement, lorsque la silhouette sembla s'avancer de quelques pas, il l'a sentit plus menaçante, il tourna donc les talons, à contre-coeur, son sentiment d'abandonner cette femme lui poignarda le cœur...
L'ombre se pencha et caressa le visage de la Sorcière : « Mon enfant... »

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28/10/2011
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