Echo des Plaines : Chapitre VII ▬ Le Retour d'Inasmir


 
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 Et tout ne fut plus que poussière.

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Eydis

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MessageSujet: Et tout ne fut plus que poussière.   Et tout ne fut plus que poussière. EmptyJeu 18 Aoû 2011, 22:41

Comme d'ordinaire, la vie battait son plein dans les ruelles de Dinas Uchel, même si le jour déclinait et que les commerçants commençaient à ranger leurs étalages. Hommes, femmes et enfants allaient et venaient dans tous les sens, certains pressaient le pas, d'autres se bousculaient, quand soudain la terre trembla. En vérité, ce fut une terrible secousse qui broya les entrailles de la terre et toute la foule présente, comme un seul homme, fut projetée au sol, ventre à terre.
C'était comme si tous les maux de ce monde déferlaient sur Cathairfal. Un cauchemar auquel personne ne pouvait se dérober. Des éclats de pierre volèrent dans tous les sens, des cris à vous glacer le sang vinrent déchirer l'atmosphère muette d'angoisse et une déflagration magique vint transformer la Grande Place en un opaque nuage de poussière.
Il fallut plusieurs longues minutes pour que la place recouvre son calme et que la poussière se dissipe. Dès lors, la foule ne put que constater les dégâts : devant eux, l'adorée statue de la Déesse, ou ce qu'il en restait, s'était brisée en mille morceaux. Dans l'assistance, une vieille femme toute voutée éclata en sanglots en s'en apercevant et alors qu'elle pleurait toutes les larmes de son corps, un homme insignifiant eut la présence d'esprit de se rapprocher des débris : plusieurs personnes, inconscientes ou gémissant, gisaient au sol.
Les secours s'organisèrent lentement et dans l'agitation générale mais on commençait déjà à évacuer les blessés. Soudain, une femme cria « ICI ! Nom d'Eydis, c'est la princesse ! » Izhelindë Hardansson, héritière de la couronne, reposait les yeux fermés dans la poussière. Une vilaine tâche maculait la robe qu'elle portait au niveau de la hanche droite, elle était manifestement blessée. L'effervescence redoubla d'intensité.
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Solan Runnarth

Solan Runnarth

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MessageSujet: Re: Et tout ne fut plus que poussière.   Et tout ne fut plus que poussière. EmptyVen 19 Aoû 2011, 17:50

La vie est paisible à Cathairfal, peut-être trop parfois. L'hiver sans fin ? On s'en accommodait, au final, et même si les récoltes étaient mauvaises et rendaient la nourriture plus chère, la plupart des habitants parvenaient à faire avec. Les monstres ? On avait parfois l'impression qu'au final, ça ne concernait que ceux qui passaient leurs nuits à les combattre. Bref, la vie se faisait presque paisible ces derniers temps et cette rue de Dinas Uchel en était la parfaite illustration, le plus bel exemple d'une vie banale et insouciante, inconsciente peut-être. Solan ne dérogeait pas à la règle, pour une fois. D'habitude, à cette heure de la journée, il aurait surement été à un tout endroit, à faire toute autre chose, en train d'accomplir un contrat ou, à défaut de travail pour le mercenaire, il aurait improvisé, enfilant sa casquette de voleur une fois encore. Ce soir-là, pourtant, il avait dans sa bourse de quoi vivre encore à son aise pour le reste de la semaine grâce à une mission comme on en voyait peu, du genre de celle à la récompense presque trop généreuse. Enfin, il aurait été fou de se plaindre, car cela lui permettait, en plus de manger à sa faim et de boire même sans soif, de se balader dans les rues de Cathairfal sans être inquiété à l'idée de ne pas avoir de quoi se payer un toit pour la nuit. Alors il se retrouvait là, dans cette ruelle, au milieu des enfants qui riaient et des passants qui rentraient chez eux tandis que le Soleil se couchait peu à peu. Solan, pour une fois, avait l'impression d'être en osmose avec le reste des habitants de la Cité, de partager leurs problèmes insignifiants, de baigner dans cette espèce de naïveté collective qui semblait peser si lourd sur Cathairfal ...

Puis la terre trembla. L'espace d'une seconde, deux peut-être, il n'y eut plus rien: plus de rires d'enfants, plus de discussions, plus rien du tumulte citadin habituel, non, plus rien à l'exception du terrible fracas du sol qui remuait plus fort que s'il cherchait à s'arracher du reste de Lanriel. Alors tout le monde fut jeté au sol et, la seconde qui suivit, la petite ruelle paisible eut l'air d'un enfer crasseux où on entendait plus que des cris et des pleurs. Un nuage de poussière vint recouvrir jusqu'aux petits tracas des gens, jusqu'à leur naïveté. L'espace d'une seconde, il n'y eut plus que la peur. La suivante, tout était fini. Les gens se relevaient, Solan fit de même. Le tremblement n'avait pas duré longtemps, mais lui avait semblé durer une heure, une heure durant laquelle il aurait dormi, comme un rêve éveillé dont il ne parvenait qu'à se rappeler d'images confuses et dérangeantes. Personne ne réalisa vraiment tout de suite, les gens ne faisaient que hurler tandis que d'autres pleuraient. Certains, comme Solan, se contentaient d'évoluer à travers le nuage de fumée et poussière, contemplant le désastre auquel il venait bel et bien d'assister, sans vraiment réellement en prendre conscience. Puis, à mesure qu'on se rendait compte, la situation devint plus calme, on s'organisait, on se calmait.

Solan, lui, restait là sans bouger vraiment, à contempler la solidarité qui se mettait en place entre ces gens qui, pour la plupart, ne s'étaient même jamais vus. Étrangement, ça l'étonnait. On lui demanda alors d'aider une ou deux fois à déblayer des débris sous lesquels des gens étaient coincés, parfois blessés. Il errait de gravats en appel à l'aide, emporté par cet élan de bienveillance. Soudain, il entendit un cri, une femme: « ICI ! Nom d'Eydis, c'est la princesse ! ». Au début, il n'y fit pas vraiment attention, pas plus que les autres bons samaritains d'ailleurs. Puis, d'un coup, son sang ne fit qu'un tour. Était-il si bête ? Une princesse, même blessée ou enfouie sous une statue, ça reste une princesse avec son lot de richesse et de bijoux ! C'était comme si son appât du gain avait jailli de sous les décombres de ce drame, transcendant la poussière pour saisir une opportunité pareil. Dans un chaos pareil, l'occasion était presque trop belle et peut-être pourrait-il tirer de ce malheur une petite consolation, qui sait ? Il s'empressa de rejoindre le lieu où gisait la Dame, bien décidé à être le premier sur les lieux. Bien entendu, ce ne fut pas le cas, mais il n'eut qu'à bousculer ceux déjà présents, bien trop déconcerté par la vision d'une femme de si haut rang encombré sous des débris, et pas n'importe lesquels, ceux de la statue d'Eydis qui trônait là quelques minutes auparavant. Solan, lui, n'avait pas le temps de se préoccuper des signes et des prophéties, non, il avait une princesse à secourir, promesse d'un larcin d'une lâcheté sans pareille, mais qui s'en souciait ? Certainement pas lui.

La princesse était bien là. Enfin, il le devinait du moins, il ne l'avait jamais vu avant, alors ... Les occasions de côtoyer la famille royale n'étaient pas nombreuses et il fallait apparemment attendre une catastrophe pareil pour que quelqu'un comme lui puisse rencontrer quelqu'un comme elle, pour que le sous-sol de la pyramide puisse approcher le sommet. Quand bien même, l'étonnement que suscitait la vue de cette femme était un argument suffisant pour le convaincre de l'identité de cette dernière. Ainsi, il commença à dégager les morceaux de la statue qui s'étaient effondrés sur elle, un par un, jusqu'à ce qu'elle soit totalement libérée.

« Vous allez bien ? » demanda-t-il, tandis qu'il passait sa main sous le cou de la jeune femme, s'emparant au passage du collier qu'elle avait autour du cou, le plus discrètement qu'il le put. « Essayez de vous redresser. » ajouta-t-il, poliment.

HRP: Et voila, si jamais il y a besoin d'éditer pour quoique ce soit, ce sera sans problème Et tout ne fut plus que poussière. Icon_wink
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MessageSujet: Re: Et tout ne fut plus que poussière.   Et tout ne fut plus que poussière. EmptyDim 21 Aoû 2011, 17:45

La Grande Place de Dinas Uchel, comme à son habitude, était pleine à craquer. Il y avait là un peu de tout : des commerçants, des vendeurs à la criée, des femmes qui comméraient, des enfants qui jouaient et criaient. Tout cela était des plus banal à Cathairfàl. Malgré l'hiver qui s'éternisait - punition de la Déesse Eydis aux mortels qui ne la vénéraient plus comme il se devait -, les attaques des monstres sur les remparts la nuit, le décompte des morts au matin. Pour Ombeline, la vie suivait également son cours, malgré la mort de son père, malgré la découverte de sa véritable nature et ses prémonitions imprévisibles. Ombeline était une toute nouvelle devin. Sa jeunesse et son insouciance faisait qu'elle tentait de s'en accommoder en ignorant toutes les visions qui l'assaillaient. Mais ce n'était pas aussi facile : ça pouvait lui arriver n'importe quand, et elle en ressortait toujours légèrement étourdie, effrayée et perdue. Ce n'était décidément pas quelque chose avec laquelle on pouvait vivre sans s'en préoccuper.

Cependant, au grand bonheur d'Ombeline, les visions et autres rêves étranges avaient cessé depuis quelques jours. Elle trouvait cela étrange - elle avait presque fini par s'y habituer sans pour autant aimer ça - mais surtout totalement jouissif. Ainsi, elle vadrouillait dans les rues de Cathairfàl avec un air guilleret. Son air préoccupé l'avait quitté - peut-être pas pour longtemps. Lorsqu'on était devin, c'était pour la vie, Ombeline le savait. Elle savait donc pertinemment que ses visions reviendraient tôt ou tard. Alors, autant profiter de l'instant présent. C'était au moins ça que ses visions lui avaient enseigné. La jeune fille était légèrement fatiguée, avait faim surtout. Les temps étaient durs, qu'on le veuille ou non. Elle avait encore maigri, ses vêtements étaient sales. Sa mère vivait au ralenti : elle était comme un zombie qui exécutait les tâches ménagères à la vitesse d'un escargot, les yeux dans le vide, l'expression triste. Voir sa mère dans cet état, depuis la mort de son père, brisait le coeur d'Ombeline. Elle aimait sa mère, bien que celle-ci avait toujours cherché à faire d'elle quelque chose qu'elle n'était pas. Depuis la mort de Diamaird T'sarran, les tentatives de la mère d'Ombeline pour la rendre plus féminine avait cessé. C'était au moins ça. Mais finalement, Ombeline aurait préféré que sa mère continue à la rabrouer sur ses tenues salies par la boue, ses cheveux emmêlés ou ses cicatrices et autres plaies. Tout ce qu'elle demandait, c'était un peu d'attention. Mais l'attention souhaitée ne venait pas, et elle commençait à se dire qu'elle ne viendrait plus jamais. Ombeline était comme orpheline.

Ainsi donc, la Grande Place était bondée. Ombeline n'aimait pas particulièrement la foule : elle se sentait minuscule au milieu de cette masse humaine. Mais un de ses amis, un gamin des rues, lui avait expliqué que c'était dans les foules qu'on faisait les meilleures trouvailles. Il lui avait conseillé de tenter discrètement, dans la mêlée, de voler quelques bourses bien garnies. Au début, la jeune fille avait réfuté l'idée. Elle était bien trop honnête pour voler. Mais elle s'était rendue à l'évidence : sa mère ne travaillait plus et donc, l'argent ne rentrait plus. Les T'sarran allaient finir sur la paille, si Ombeline ne faisait rien. Elle s'aventura donc dans la foule, au début en retenant sa respiration. Puis elle la relâcha d'un coup, et pile à ce moment là, la terre trembla. Ombeline se retrouva à terre en moins de deux, emportée par les secousses - c'était un poids plume. Elle n'hurla pas : elle n'y arrivait pas. Elle resta au sol, les mains devant le visage pour se protéger d'éventuelles pierres. On entendit une déflagration et le calme revint - mais pas dans l'esprit des gens. Ombeline rouvrit les yeux, se redressa et regarda autour d'elle : la Grande Place était réduite à un grand nuage de poussière. Plus de rires, mais des cris, des sanglots, des lamentations. Ombeline resta comme paralysée sur place. Elle baissa les yeux et vit à deux pas d'elle le corps d'une adolescente. Sa tête avait disparut sous une grosse pierre. La petite fille détourna le regard aussi vite qu'elle le put, prise d'effroi. Autour d'elle, les gens commençaient à se remettre et à s'agiter : ils évacuaient les blessés. Ombeline se sentait incapable de réagir. « ICI ! Nom d'Eydis, c'est la princesse ! », hurla une femme près de la statue d'Eydis - qui d'ailleurs, n'était plus. La princesse ! Ombeline, qui détestait les blasonnés, ne put s'empêcher de courir dans la direction de la femme, emportée par l'élan de curiosité. Elle avait toujours voulu voir à quoi ressemblait la princesse. Avec sa petite taille, elle se faufila entre les corps qui s'étaient regroupés autour d'un corps étendu au sol. Ombeline était désormais aux premières loges. Nul doute, qu'avec des habits pareils, cette fille était riche. Tout le monde reconnaissait en elle la prince Izhelindë. La princesse avait les yeux fermés et une tâche de sang maculait sa robe au niveau de la hanche. Un homme s'approcha d'elle pour lui porter secours. Ombeline s'approcha de lui, assez pour entendre ce qu'il disait à la princesse : « Vous allez bien ? », lui demanda-t-il. Il voulut certainement être discret, mais Ombeline le vit très nettement en profiter pour subtiliser le collier de la princesse. Amusée, elle ne dit rien, se contentant de regarder et d'écouter. « Essayez de vous redresser », ajouta-t-il sur un ton poli qui fit sourire la petite fille à ses côtés. Quelle hypocrisie, pensa-t-elle en son for intérieur. Elle tapota l'épaule de l'homme et constata : « On dirait qu'elle revient à elle ». Elle trouva son intervention bien inutile, mais c'était trop tard.


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MessageSujet: Re: Et tout ne fut plus que poussière.   Et tout ne fut plus que poussière. EmptyLun 22 Aoû 2011, 02:28

La grande place de Dinas Uchel, un lieu de vie dont le sol était foulé par bons nombres de blasonnés, mais surtout d'indigents. Il n'était pourtant pas inhabituel d'y apercevoir la Princesse qui prenait régulièrement plaisir à s'y présenter lors de ses diverses virées en ville - lorsque ce n'était pas en-dehors de l'enceinte de la capitale. La course du soleil dans le ciel irisé entamait son déclin, lorsque la jeune femme inspira une longue bouffée d'air frais qui traduisait sensiblement son soulagement d'être à l'extérieur du Palais. La félicité d'Eydis lui avait permis d'échapper une fois de plus au discours prolixe de son père le Roi concernant les affaires royales dont il jugeait comme étant fondamental de lui faire part, puisqu'elle était vouée à lui succéder. L'infortune souhaitait que ses paroles tombassent dans l'oreille d'une sourde, une sourde animée par des besoins radicalement opposés à ceux visant son intérêt envers les diverses spéculations et autres du le pays. À son inverse, Lucius y avait accordé une large attention qui avait sans doute équilibré la patience de son père au point qu'il en oublia l'éventuel sermon qu'il aurait pu lui adresser. Le prince avait cette capacité exceptionnelle nonobstant son jeune âge, d'être l'esprit s'aiguisant sur les activités qui n'intéressait nullement Izhelindë. Cette dernière n'y voyait pas le moindre inconvénient du fait qu'elle n'était pas ignorante : elle savait que lorsque l'heure sera venue, elle assumerait ses fonctions. Mais d'ici à l'avenir, le temps lui était offert sur un élégant plateau d'argent ciselé et elle ne comptait pas le gaspiller sur ce qui pouvait être résolu par le souverain actuel. Vêtue d'une robe princière suffisamment légère pour lui permettre la modestie d'apparaître en complète décontraction parmi le peuple, la jeune femme se mêla à la masse environnante saluant certains visages connus et souriant tendrement à ceux qui se figeaient en l'apercevant. Elle s'arrêta aux rares étalages présentant encore quelques objets digne d'intérêts. Elle savait que pour son plaisir personnel, beaucoup aurait rouvert boutique pour lui dévoiler les plus belles merveilles de leurs collections. Cependant, Izhelindë était plus présente pour le plaisir des yeux que pour véritable intention de s'approprier un produit. La tentation était pourtant bien présente et un instant, elle hésita à s’approprier un veston qui aurait parfaitement sied à son ami Esendril. Elle se résigna cependant à faire ses achats à une autre occasion. Ses pas l'entrainèrent rapidement vers le centre de la place, auprès de la statue représentant les traits de la Déesse Eydis, celle qu'elle considérait comme sa protectrice. Lui faisant face de toute sa monumentale hauteur, la sculpture divine semblait poser sur elle un regard adoucis par les dernières lueurs du jours. Depuis qu'elle était enfant, la princesse conservait ce respect religieux pour tout ce qui s'apparentait à la déesse qui disait-on, avait posé sa bénédiction sur elle depuis sa naissance, lorsque les épidémies menaçaient de la faire dépérir elle aussi. Dans sa contemplation, Izhelindë fronça les sourcils : un mauvais pressentiment s'emparait de ses nerfs. Elle n'aurait su dire ce qui allait se produire, mais une intuition semblait lui murmurer à son oreille la venue d'un danger imminent. Le détail qui l'alertait lui échappait encore. La Princesse n'eut pas l'occasion d'entamer un examen consciencieux qu'un tremblement sous ses pieds bouleversa son équilibre. Malgré les réflexes dont elle était dotée, elle ne parvint pas à conserver son équilibre et comme bon nombre de personnes, elle fut jetée à terre avec une violence inouïe. Puis, le cataclysme pris ses aises : une explosion retenti et Izhelindë eut le temps de relever la tête pour apercevoir l'objet de ses méditations se détruire sur place. Instinctivement, elle couvrit sa tête de ses bras pour réduire les éventuels blessures qui pourraient l'atteindre. Comme si sa réaction était préméditée, un lourd morceau de pierre percuta son flanc dévoilé et une douleur véhémente se diffusa en son être, la faisant se replier sur elle-même en étouffant un gémissement de souffrance. Une seconde douleur, plus aiguë l'atteint à la tête et sans réellement réaliser, la Princesse perdait connaissance parmi les autres victimes du désastre.

Combien de temps resta-t-elle ainsi inerte ? Elle n'aurait su le dire. La souffrance était toujours présente, ce qui en soi la rassurait : elle était en vie. Elle percevait l'agitation autour d'elle, pourtant Izhelindë ne parvenait pas à soulever les paupières malgré ses efforts. Combien de personnes la regardaient-elle étendue parmi les débris ? Elle s'en contrefichait. Elle sombrait, sans que quiconque n'est la pensée de la tirer de l'océan de torture qui la ballotait. Son flanc semblait dissous et les élancements de son crâne lui laissait penser qu'il n'allait pas tarder à s'ouvrir, une guérison quasiment salvatrice à ses yeux. Elle sentie que la pression exercée sur son corps s'allégeait et un intense soulagement engourdis ses membres. Eydis soit louée. « Vous allez bien ? » demanda une voix masculine dont le propriétaire posait ses mains autour d'elle pour l'aider à se relever. Dans cette confusion, elle ne sentie pas la fouille indécente de l'homme qui dans sa serviabilité la délaissait aussi de son pendentif. Elle hocha faiblement la tête, pour toute réponse. « Essayez de vous redresser. » enjoignit-il. « On dirait qu'elle revient à elle » intervint une voix plus enfantine. Les paupières d'Izhelindë se soulevèrent et elle pu constater qu'un rassemblement de personnes se trouvaient à présent autour d'elle. Avec un effort pour émerger de son vertige, la jeune femme rassembla ses forces pour s'exécuter. Ce fut comme si on la déchirait en deux et sa main vint se presser contre sa hanche tandis qu'elle réprimait la grimace qui faillit tordre ses traits princiers. Ne surtout pas dévoiler la gravité de la situation. Se lever ? Elle en était incapable. Pourtant rassemblant l'ensemble de sa détermination, elle parvint à se planter sur ses deux pieds, légèrement vacillante mais cela serait suffisant, l'espérait-elle. Elle s'appuya légèrement sur l'homme qui se tenait toujours à son côté et déclara ;

« Mes blessures sont bénines dispersez-vous ! Porter assistance aux blessés dont les lésions sont plus sérieuses » Sa voix parue parfaitement claire dans le silence qui s'était installée. Puis, peu à peu la foule s’éclaircit et Izhelindë tenta de tenir debout seule. En vain. « Vous n'avez rien ? » s'enquit-elle auprès de la jeune fille qui était restée auprès d'elle, ainsi qu'à l'homme toujours présent. « Je vous remercie pour votre aide, » dit-elle, ne se séparant pas de sa courtoisie. Un élan de douleur la traversa une nouvelle fois, et un vertige violent s'empara d'elle. Elle vacilla ...
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Eydis

Eydis

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MessageSujet: Re: Et tout ne fut plus que poussière.   Et tout ne fut plus que poussière. EmptyLun 22 Aoû 2011, 15:18

La princesse avait repris connaissance. Même si de nombreux spectateurs continuaient de jouer des coudes pour essayer de grappiller quelques mètres et ainsi se rapprocher de l'éminente jeune femme, la première fièvre était passée : on commençait déjà à se disperser et à secourir les autres malheureux blessés.
Mais alors que la princesse échangeait quelques mots avec un homme et une enfant, elle vacilla à nouveau. La scène n'échappa aux regards importuns de quelques citadins et notamment celui d'une jeune femme aux charmantes boucles blondes et dont le visage était parsemé de tâches de rousseur qui, prise d'une soudaine inspiration, pointa le doigt sur Ombeline T'Sarran. « L'enfant ! Attrapez l'enfant, elle a jeté un sort à la princesse ! » s'époumona-t-elle d'une voix stridente qui dépareillait avec la gorge délicate d'où le son était sorti.
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Solan Runnarth

Solan Runnarth

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MessageSujet: Re: Et tout ne fut plus que poussière.   Et tout ne fut plus que poussière. EmptyLun 22 Aoû 2011, 23:19

Personne ne l'avait vu ? Apparemment non. Il prenait de gros risques, Solan le savait, mais chassez le naturel et il revient au galop, comme on dit. Voler un membre de la famille royale, c'était une grande première pour lui et il en tirait, il devait l'avouer, une certaine fierté ... Et il en tirerait forcément un bon prix, aussi ! C'était tout de même la princesse héritière, elle ne pouvait pas porter de la camelote, n'est-ce pas ? Il n'empêche que, si on le prenait avec cet objet sur lui ou si quelqu'un l'avait vu et le dénonçait, il risquait très gros, trop gros peut-être ... Solan savait que le doute ne tarderait pas à l'envahir totalement s'il ne faisait rien pour garder son sang-froid ... Mais quand même, parmi toute cette foule, quelqu'un l'avait forcément vu, non ? Il se maudissait intérieurement avant de repousser définitivement toutes ces interrogations, craignant qu'il n'en devienne nerveux et, surtout, que cela transparaisse sur son visage. Ce qui est fait est fait et n'est plus à faire, il parait ... et puis, si quelqu'un l'avait remarqué, c'était de toute façon trop tard pour s'en inquiéter et il n'allait pas remettre tout simplement le pendentif de la princesse autour du cou, comme ça, comme si de rien n'était ... Mine de rien, se débarrasser d'une telle angoisse n'était pas chose aisée, même pour quelqu'un d'expérimenté. Malgré ça, Solan fut bientôt sorti de sa torpeur par la voix d'une fillette:

« - On dirait qu'elle revient à elle »

« - Eh bien, tu es une véritable petite devineresse ! Bravo à toi !» répondit Solan, amusé par l'évidence que venait de balancer la petite fille.

Ainsi le salut vint peut-être d'Izhelindë elle-même, la jeune femme se réveillant dans les bras de Solan qui lui sourit aimablement, histoire de garder cet air de bon samaritain qui devait lui permettre de lui donner l'air un peu moins coupable, au cas où. Elle commençait à se révéler péniblement, vacillante. Solan vit à nouveau cette blessure qui devait lui donner l'impression qu'on lui arrachait une partie du corps, pourtant il ne dit rien. Apparemment, cette princesse semblait déterminée à montrer son courage, où à faire croire qu'elle en avait, il n'aurait su le dire vraiment. Après avoir crié à la foule à quel point elle était brave, la jeune femme s'enquit de la santé de la gamine qui était restée près d'eux, gratifiant même Solan de sa perspicacité foudroyante, et ce avant de remercier le paria qui ne répondit que par un sourire en coin ... si elle savait que c'était plutôt à lui de la remercier pour le cadeau, certes involontaire, qu'elle venait de lui faire ! La princesse, forte d'une gaillardise à toute épreuve, tenta alors de se tenir debout toute seule, abandonnant alors Solan qui lui servait jusque-là de soutien. Malheureusement, à trop faire preuve de vaillance, Izhelindë faillit soudain s'écrouler sur elle-même, comme un château de cartes aux bases devenues brusquement instables. Solan eut à peine le temps de la rattraper avant qu'elle ne chute vraiment.

« - Hey, pas d'excès de zèle Madame la Princesse ... Vous devez avoir une plaie béante à la hanche, pas la peine d'essayer vous ne tiendrez pas debout. » lâcha Solan alors qu'il offrait son bras à Izhelindë afin qu'elle ait un meilleur appui. « - Restez tranquille où vous allez aggraver la situation. ».

À peine eut-il prononcé ces quelques mots que déjà la foule s'agglutinât à nouveau autour d'eux comme s'ils avaient été attirés par la présence d'un spectacle ou d'une bête de foire ... Oh, ce n'est pas que le malheur de leur princesse semblait les réjouir, non, mais ne semblait pas non plus les peiner, pas autant du moins qu'il n'avait l'air d'étancher une soif de curiosité presque obscène. Probablement voulaient-ils tous une bonne histoire à raconter en rentrant. Si toute la foule murmurait, tout le monde y allant de son petit commentaire, une voix sortit soudainement du lot, une voix stridente, dérangeante: « L'enfant ! Attrapez l'enfant, elle a jeté un sort à la princesse ! ». Le regard de Solan se braqua instantanément sur la femme qui venait de proférer l'accusation et qui pointait du doigt ... la gamine de tout à l'heure, celle dont l'étonnante sagacité avait fait sourire le paria. Inévitablement, ce dernier porta alors les yeux sur Ombeline, à qui il n'avait pas franchement prêté attention jusque-là ... Il fronça les sourcils. Elle ne lui paraissait pas bien dangereuse, cette môme, et elle ressemblait plutôt à une gamine des rues qu'à une sorcière capable de provoquer un tremblement de terre. Fort de cette brillante analyse, Solan eut tôt fait d'oublier la femme qu'il prit alors pour folle, du moins si la foule n'avait pas commencé à s'agiter un peu, l'attroupement grandissant même à mesure que l'accusatrice répétait à qui voulait l'entendre que l'enfant avait jeté un sort à leur princesse. Le pire, pensa-t-il, c'est que ces sots semblaient se demander si elle ne disait pas vrai ... Il arquait un sourcil d'incompréhension alors qu'il fixait la masse devenue grouillante de curieux désireux de voir celle qui aurait jeté le mauvais œil sur Izhelindë Hardansson.

« - Sérieusement ? Arrêtez, c'est qu'une mioche, elle ne ferait pas de mal à un elfe s'ils existaient toujours ... Oh, mais attendez, c'est peut-être elle qui les a fait s'éteindre avec ses pouvoirs de sorcière et sa magie noire ! » dit-il exaspéré, avant de se retourner vers Ombeline: « - Eh bien petite, j'ai l'honneur de t'annoncer que tu as l'immense pouvoir de faire vaciller les princesses. Prends-en bien soin, c'est une grande responsabilité. »

Il haïssait les gens crédules, c'était plus fort que lui. D'autant que ceux-là semblaient en tenir une couche. Si Solan croyait bien évidemment à l’existence des divinités ainsi qu'à celle de la magie, il avait pris pour habitude de se méfier farouchement des prédicateurs de pacotilles et des fins du monde avortées, au même titre qu'il se gardait de considérer ceux qui criaient à au signe ou même à la magie dès que le moindre petit malheur s'abattait sur eux ou sur Lanriel. Et, dans ce cas-là, il avait plutôt l'impression que, si cette foule d'ignares se laissait plus ou moins convaincre, c'était parce que la gamine qu'ils avaient sous les yeux ne ressemblait pas tellement à une petite fille modèle. Néanmoins, ça ne l'étonnait pas: il savait d'expérience qu'il était plus facile d'être pris pour un criminel en haillon qu'en tenue de blasonné. Et ça suffisait à l'agacer.
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MessageSujet: Re: Et tout ne fut plus que poussière.   Et tout ne fut plus que poussière. EmptyMer 24 Aoû 2011, 17:25

« Eh bien, tu es une véritable petite devineresse ! Bravo à toi ! », lui répondit l'homme sur un ton amusé qui fit sursauter la petite fille. Au début, elle crut que l'inconnu l'avait déjà démasqué comme devineresse : ce qui, en soit, était un problème. Ombeline n'était pas très à l'aise - voir pas du tout - avec sa nouvelle étiquette de voyante (c'était un peu le principe, non ?). Elle ne répondit rien, remarquant enfin que ce n'était qu'une taquinerie. Elle observa attentivement la princesse ouvrir les yeux et tenter de se redresser. Aïe, elle avait vraiment l'air mal en point. Ombeline se demanda si elle devait avoir pitié. Elle qui n'était pas du tout fan des bijoux, vêtements de tailleur et autres penchants féminins, ne fut en aucun cas ébloui par l'apparat royal de la princesse. Celle-ci d'ailleurs, se relevait avec difficulté dans les bras de ce qu'elle devait prendre pour son sauveur. Mais Ombeline avait bien vu qu'il avait profité de l'occasion pour lui chiper son collier. C'était très malhonnête, mais comme la petite fille avait plus d'estime pour les voyous que pour les blasonnés - ou les princesses -, cela la faisait sourire plutôt que de réveiller en elle des envies de justice. Ainsi, la princesse Izhelindë se redressa tant bien que mal, s'autorisant une grimace de douleur en appuyant sur sa hanche blessée. Toute royale qu'elle était, elle releva la tête bien haut et cria haut et fort que tout allait bien et que les badauds pouvaient reprendre le cours de leur petite vie dans la fourmilière qu'était Cathairfàl. Ombeline tripota une mèche de ses longs cheveux bruns tout emmêlés, regardant la princesse d'un air partagé entre la moue boudeuse et la pitié. Le petit peuple commençait à se disperser, rassurés de voir leur future souveraine en bon état. Puis la princesse, dans un élan de bonté, s'enquit de la santé d'Ombeline, qui ne répondit que par un sourire circonspect. C'est à ce moment là que la princesse vacilla de nouveau, ses jambes se dérobant sous son poids. Ombeline ne fit rien pour l'aider, se contentant toujours de poser son regard enfantin sur la scène. Par contre, Solan ne se pria pas pour la rattraper juste à temps, l'empêchant ainsi de s'écrouler comme un vulgaire sac de blé sur le sol poussiéreux et sale. « Hey, pas d'excès de zèle Madame la Princesse ... Vous devez avoir une plaie béante à la hanche, pas la peine d'essayer vous ne tiendrez pas debout », susurra Solan à la princesse, qui paraissait essoufflée. Ombeline en profita pour s'approcher un peu plus : elle était terriblement curieuse. « Restez tranquille où vous allez aggraver la situation », reprit Solan en offrant son épaule à la jeune femme en détresse. Ombeline était bien d'accord : Izhelindë avait été sérieusement amochée par le phénomène qui venait de se produire : le tremblement de terre, la détonation. Personne ne pensait encore à chercher d'où cela venait : un sorcier puissant ?, une nouvelle punition d'Eydis ? Ombeline frissonna.

La masse grouillante de gens peu importants avait faillit dégrossir, mais sitôt que la princesse était retombée, ils étaient revenus s'agglutiner, comme des abeilles attirées par un pot de miel. Ombeline ne prêtait attention qu'à la princesse, qu'elle fixait d'un air un peu sauvage. Ainsi, elle n'entendait pas les murmures, les rumeurs qui s'insinuaient déjà. Jusqu'à ce qu'une femme pousse un cri, la montrant du doigt avec un air de folie dans les yeux : « L'enfant ! Attrapez l'enfant, elle a jeté un sort à la princesse ! ». Ombeline lança un regard furibond à son accusatrice. Elle était bien bonne, celle-là ! Evidemment, elle était innocente : blanche comme neige dans cette histoire de sorcellerie. Visiblement, la populace avait besoin d'un coupable pour se rassurer, et cela tombait sur elle ! Elle ne put rien répondre : la femme s'éloignait en arguant la foule, répétant encore et encore qu'Ombeline était une sorcière ayant jeté sa malédiction sur la princesse chérie de Lanriel. La foule l'écoutait, jaugeait la jeune fille qui ne bougeait pas d'un cil, très peu habituée à recevoir autant d'attention. On lui avait toujours dit de se faire discrète : eh bien, c'était raté pour cette fois ! La foule commençait à se presser autour d'elle, répétant ce que la femme avait commencé par dire. Ombeline fut surprise de voir Solan prendre sa défense : « Sérieusement ? Arrêtez, c'est qu'une mioche, elle ne ferait pas de mal à un elfe s'ils existaient toujours ... Oh, mais attendez, c'est peut-être elle qui les a fait s'éteindre avec ses pouvoirs de sorcière et sa magie noire ! », cria-t-il à la foule sur un ton très ironique. Ombeline tentait de regarder tout ceux qui l'entouraient : mais ils étaient très nombreux. En tout cas, elle leur trouvait à tous un air crédule et particulièrement idiot. Solan se retourna vers elle - au moins la foule ne l'avait pas entraîné loin de lui et de la princesse en mauvais état - et lui dit, toujours ironique : « Eh bien petite, j'ai l'honneur de t'annoncer que tu as l'immense pouvoir de faire vaciller les princesses. Prends-en bien soin, c'est une grande responsabilité ». Elle ne put s'empêcher de rire dans la cohue générale - un rire enfantin, non démoniaque - et répondit à l'homme : « Oui, il faut croire qu'on en apprend tout les jours sur soi-même, n'est-ce pas ? ». Bizarrement, alors que les badauds se resserraient autour d'elle, elle n'avait pas peur. Premièrement, parce qu'elle se savait innocente et deuxièmement, parce qu'il y avait cet homme qui lui inspirait confiance sans qu'elle sache vraiment pourquoi, et aussi la princesse, qui dans sa royale bonté ne laissera pas une injustice aussi idiote se produire sous ses yeux. Malheureusement, elle était vraiment mal en point : impossible de dire si elle était capable de rétablir la vérité. Elle coula un regard de biais à la princesse, qui avait l'air ailleurs. Quelqu'un bouscula Ombeline en la traitant de sorcière, et pour toute réponse, la petite fille lui colla son minuscule poing dans le ventre avec un air méchant. Bien sur, il n'avait pas du sentir grand chose, mais c'était le geste qui comptait. Certainement qu'en réagissant ainsi, Ombeline aggravait son cas. Mais il était impossible pour elle de se faire insulter et bousculer sans rien dire. « Je ne suis PAS une sorcière ! », hurla-t-elle sur un ton typiquement vexée. Malgré sa maturité, il ne fallait pas oublier que ce n'était encore qu'une enfant.

[hj : désolée, pas terrible ><]





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MessageSujet: Re: Et tout ne fut plus que poussière.   Et tout ne fut plus que poussière. EmptyMer 31 Aoû 2011, 23:58

À trop pousser sur les limites érigées par son corps, Izhelindë se sentie flancher. Sa volonté d'apparaître sauve face au peuple pour que celui-ci s'occupe de tâches plus importantes envers les hommes à terre l'emportait sur la peur éventuelle qui aurait pu être occasionnée par ses propres lésions. Izhelindë était constituée ainsi : non seulement ses pensées se tournaient vers les autres, mais son orgueil la supportait dans cette action. Elle n'avait pas peur d'avoir échappé de peu à une mort foudroyante. Elle n'avait pas peur car elle n'y pensait pas encore, le plus important ce n'était pas ce qui aurait pu arriver, c'était ce qui s'était passé. La félicité d'Eydis l'avait embaumé en son sein et elle ne s'en sortait qu'avec des égratignures - admettons surtout que lors de ses voyages, elle avait subie bien pire que cela et qu'elle s'attribuait l'obligation de ne pas tomber maintenant. Nonobstant sa détermination, elle vacilla et la scène trembla faiblement sous le vertige qui la saisissait sans le moindre ménagement.

« Hey, pas d'excès de zèle Madame la Princesse ... Vous devez avoir une plaie béante à la hanche, pas la peine d'essayer vous ne tiendrez pas debout. Restez tranquille où vous allez aggraver la situation. ».

Un bras assuré lui permis de ne pas choir au sol et Izhelindë admit intimement qu'elle avait besoin de ce support. Elle assura sa prise sur son avant-bras en une attitude d'acceptation. Des murmures s'élevaient autour d'eux et il ne fut pas nécessaire pour Princesse de poser un regard inquisiteur autour d'elle pour s'apercevoir que la cohue s'épaississait une nouvelle fois, avec à chacune de ses bouches un commentaire sur son état. Lorsque soudainement une voix s'exclama dans la foule paysanne. :

« L'enfant ! Attrapez l'enfant, elle a jeté un sort à la princesse ! »

Le regard cristallin d'Izhelindë inspecta l'assemblée amassée autour d'eux en quête de la femme qui avait osé proférer une telle absurdité. Ce n'était pas tant qu'Izhelindë restait impassible face à quelconque sorcellerie, au contraire, cela avait tendance à la rendre méfiante, néanmoins il était impossible qu'elle nourrisse le moindre doute quant à la présomption de culpabilité que l'on plaçait sur les épaules chétives de l'enfant. À l'instar de l'homme qui lui permettait de soutenir raisonnablement sa fine silhouette souffrant imperceptiblement de soubresauts de douleur, elle posa ses prunelles princières sur celle qui se trouvait dès lors sous le feu d'innombrables regards. Les cheveux emmêlés, le visage maculé, les vêtements crasseux. Des yeux brillants d'une lueur saisissante. Elle ressemblait à une enfant des rues sans particularité aucune, du moins pas celles susceptible de l'abattre. Comment une pensée aussi incongrue avait pu naître ?

« Sérieusement ? Arrêtez, c'est qu'une mioche, elle ne ferait pas de mal à un elfe s'ils existaient toujours ... Oh, mais attendez, c'est peut-être elle qui les a fait s'éteindre avec ses pouvoirs de sorcière et sa magie noire ! Eh bien petite, j'ai l'honneur de t'annoncer que tu as l'immense pouvoir de faire vaciller les princesses. Prends-en bien soin, c'est une grande responsabilité »
« Oui, il faut croire qu'on en apprend tout les jours sur soi-même, n'est-ce pas ? »

L'ironie complice qui s'établissait entre les deux jeunes gens parvint à amuser faiblement la Princesse, qui malheureusement ne fut pas en condition d'appuyer leurs sarcasmes, son énergie se décuplant dans le rude effort de rester sur ses jambes, mais aussi d'aborder un masque d'impassibilité totale ne trahissant pas les élancements de sa hanche. Sous sa robe, elle percevait un liquide poisseux s'écouler le long de sa hanche, jusqu'à ses cuisses qui tremblaient sans que cela ne fut perceptible.

« Ça ne suffira pas, » souffla la princesse pour que seule l'oreille de l'homme auprès d'elle ne perçoive son murmure.

Izhelindë avait une connaissance suffisamment étendue des rythmes que pouvait prendre la foule pour savoir que les évidences démontrées par l'ironie de ses comparses ne seraient pas suffisantes. Les prémices du doute étaient semés, il fallait à présent les anéantir. L'esprit de la jeune femme s'agitait rapidement : premièrement prendre directement la défense de la fillette n'arrangerait pas sa condition. La première évidence énoncée serait que son avis était corrompu. Izhelindë ne se sentait pas la faiblesse de se faciliter la tâche en abandonnant la demoiselle aux convictions populaires qui la poursuivrait. La ferveur d'une foule peut commettre des crimes atroces pour ce qu'elle pense être juste. Qui veut faire l'ange, fait la bête. En pensant bien faire, la foule se condamnerait. Le grondement de l'assemblée s'intensifia et un homme s'octroya le droit de bousculer l'enfant qui se défendit de ses petits poings brandit en une attitude colérique qu'Izhelindë lui concédait volontiers.

« Je ne suis PAS une sorcière ! » hurla la fillette.

Un homme s'empara soudainement du col de la demoiselle et Izhelindë sembla soudainement s'éveiller de l'impassibilité dont elle s'enveloppait jusqu'à présent.

« Reposez cet enfant au sol immédiatement, ou je peux vous promettre que vous ne serez plus en mesure de soutenir quoi que ce soit. » dit-elle d'une voix qui claqua si violemment dans l'air que l'autorité de sa position fut rehaussée. Comme s'il s'était brûlé, il recula sous le regard sévère de la princesse qui repris. « Le seul sort que je devrais craindre, c'est celui que me réserverait Eydis si je vous livrais l'innocence de cette jeune fille. » son regard balaya la cohue, qui courba l'échine. « Ma punition serait minime face à la votre. Quelles sanctions vous infligerait la Déesse si vous condamniez à tort comme vous le faîte à l'instant ? » questionna-t-elle enfin, avec rhétorique.

Nouveau doute, nouvelles hésitations. La masse s'agita, nerveuse. Izhelindë en avait caressé le flux de pensées qui à présent avait matière à réfléchir. L'assemblée était une entité, il suffisait de la manipuler avec soin. Ce qui leur donnait un éventuel délais pour s'éclipser. Elle se sentait faiblir.

« Il faut que je trouve un guérisseur, c'est le moment de quitter la scène. » murmura-t-elle précipitamment dans un souffle entrecoupé.

Spoiler:
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Eydis

Eydis

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MessageSujet: Re: Et tout ne fut plus que poussière.   Et tout ne fut plus que poussière. EmptyJeu 01 Sep 2011, 11:28

« Vous nous quitteriez déjà, princesse ? » Un homme, dans la fleur de l'âge, qui affichait un air narquois et avait l'air de beaucoup s'amuser de la situation présente, s'avança sur le devant de la scène. Lentement et avec beaucoup d'assurance, ses yeux se promenèrent sur l'assistance, s'arrêtant parfois sur quelques visages comme s'il cherchait à lire quelques vérités dans leurs prunelles. Il hocha faiblement la tête en croisant les yeux de la princesse, comme s'il avait deviné sa faiblesse soudaine, mais ne s'y attarda guère.
Il dépareillait et surprenait au milieu du petit peuple de la capitale, lui que tout clamait être un étranger : il avait des traits fins et délicats, la peau brune, des vêtements soyeux et, curieusement, il n'était pas – à l'inverse de toutes les personnes présentes – recouvert de poussière. On aurait dit, finalement, qu'il venait tout juste d'arriver … et pourtant ...
« Peut-être aimeriez-vous savoir que ces deux jeunes gens ne sont pas les blanches colombes que vous semblez croire. » Il fit une pause, ménageant ainsi son effet avec succès avant de reprendre : « Le jeune homme vous a gracieusement délestée de votre bijou de cou. »

Il sourit, dévoilant ainsi des dents blanches étincelantes, et, bizarrement, au lieu de fixer Solan, son regard s'immobilisa sur Ombeline.

« Peut-être sont-ils complices » souffla-t-il pour semer à nouveau le trouble parmi la foule. Mission réussie.
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Solan Runnarth

Solan Runnarth

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MessageSujet: Re: Et tout ne fut plus que poussière.   Et tout ne fut plus que poussière. EmptySam 03 Sep 2011, 22:24

Spoiler:

La foule était de plus en plus agitée, et l'intervention enfantine de la petite fille qu'on avait improvisée sorcière ne sembla pas convaincre plus que ça ceux qui croyaient déjà à ces accusations ridicules. Plus ça allait, plus la situation apparaissait aux yeux de Solan comme "le pire du pire" de ce qui aurait pu se passer ... À vrai dire, il prenait conscience que ce qui lui avait semblé être le délire passager d'une foule encore sous le choc se révélait être en fait un peu plus que ça et, à mesure que la foule se resserrait sur eux, il craignait de plus en plus de se retrouver pris au piège entre ces gens totalement crédules et la fillette qu'il avait soutenue, à tord peut-être. En effet, même s'il était toujours persuadé qu'elle n'était pas plus une sorcière que lui ne l'était, il se demandait néanmoins s'il avait bien fait d'intervenir ainsi, se rangeant fatalement du côté de la petite fille, autrement dit du côté qui n'était ni nombreux, ni en colère, ni dangereux: au final, il aurait surement eu moins à craindre des petits poings d'Ombeline que de cette armée d'imbéciles. Malheureusement pour lui, c'était surement trop tard pour faire volte-face mais cela n'empêchait pas Solan de ne désirer qu'une chose à ce moment: se retrouver transporter à une lieue d'ici, loin de ce conflit dans lequel il s'était engagé bien trop rapidement à son goût.

D'ailleurs, l'intervention de la princesse ne fit que confirmer ses craintes ... Ça ne suffira pas, hein ? Elle aussi, elle en tenait une couche ! Qu'attendait-elle pour intervenir ? C'était l'hôpital qui se fichait bien là de la charité, car, s'il y avait bien quelqu'un en mesure de faire cesser tout ce petit cinéma, c'était bien elle, non ? Vraiment, c'était à se demander si elle réfléchissait ! Non mais ... Bon, toutes ces petites remarques, Solan préféra les taire, évidemment: bien que blesser elle restait après tout la princesse héritière du Royaume et il avait déjà bien assez d'ennuis comme ça sans ressentir le besoin de s'attirer les foudres d'une personne comme elle, le genre de personne pour qui il serait aisé de le faire conduire au gibet en un rien de temps ! Et puis, elle finit de toute façon par sortir de sa torpeur quand un homme eut la bonne idée de venir soulever la fillette par le col, tout fier qu'il était. Solan faillit bien intervenir, beaucoup plus directement cette fois, mais la princesse lui coupa l'herbe sous le pied, prenant finalement la défense de la petite. La jeune femme s'embarqua alors dans un plaidoyer comme seuls ceux de son rang savent en faire, le genre de ceux qui font peur aux petites gens, les font réfléchir ... Pour le paria, ça ressemblait plutôt aux aboiements d'une louve qui tentait désespérément de faire croire au reste de la meute qu'elle était toujours la dominante, un ramassis d'illusions ... Pourtant, cela suffit étrangement à faire douter une nouvelle fois cette foule à l'intérieur de laquelle inconstance semblait être le mot qui régissait toute pensée, tout acte. À croire qu'aucun d'entre eux n'était capable d'être objectif, tous étant tantôt convaincu par la terreur qu'insufflait cette femme étrange, tantôt acquise à la rhétorique de leur princesse. C'était effarant.

En attendant, Solan sentait de plus en plus Izhelindë qui s'appuyait sur son épaule, si bien qu'il crut bientôt devoir la porter tout à fait. Elle aussi sentit probablement qu'elle ne pourrait tenir indéfiniment comme cela et vit alors l'occasion de faire s'en aller ce trio d'infortune à qui elle venait d'ouvrir une porte de sortie en insinuant le doute dans la tête de ses ouailles. L'espace d'un instant, Solan crut réellement pouvoir s'en tirer à si bon compte, il crut réellement qu'ils étaient sur le point de se sortir d'affaire, qu'il amènerait la princesse là où elle le désirerait et qu'il pourrait alors s'en retourner à ses occupations, une histoire invraisemblable ainsi qu'un collier de belle valeur en poche. Mais ça, tout ça, c'était évidemment un scénario idyllique, un rêve, une utopie qui, il aurait du le savoir, ne resterait qu'une utopie tant ils semblaient tout embourber jusqu'au cou dans la malchance. Cette fois, l'élément perturbateur était un homme à l'air si suffisant que c'en était presque dérangeant. Déjà à ce moment, Solan trouvait que ce type avait une sale gueule. Il s'avança, se détachant de la foule qu'il contemplait de temps à autre avec satisfaction, comme s'il se réjouissait du spectacle. Solan écarquilla les yeux quand l'homme ouvrit les yeux:

« Le jeune homme vous a gracieusement délestée de votre bijou de cou. »

Ces quelques mots comme une explosion firent s'affoler le rythme cardiaque du voleur, son sang se transforma en un liquide bouillant dont la température ne faisait qu'augmenter à mesure qu'il tournait, coulait dans ses veines, élevant peu à peu la chaleur de son corps jusqu'à ce qu'il eut l'impression d'être au bord de l'implosion. L'adrénaline, il connaissait, ce n'était pas la première fois qu'il se faisait prendre mais cette fois ça lui parut si ... absurde ? Comment, pourquoi un type était sorti de cette foule, venant maintenant le dénoncer comme si de rien n'était ? Pourquoi ne pas l'avoir fait sur le vif, alors qu'il passait le collier par-dessus la tête de la jeune femme. Il réfléchit: non, il n'avait pu le voir qu'à ce moment puisqu’il avait aussitôt enfoui le bijou dans une poche discrètement cousue à l'intérieur de son habit, sur le flanc droit plus exactement. Il y eut quelques secondes de flottement ... Et maintenant quoi ? Il n'allait tout de même pas laisser s'écrouler la princesse, là , comme ça, avant de s'enfuir à toutes jambes ... Non, ce serait stupide: on le ferait rechercher pour qu'il soit puni. Il savait impossible que quelqu'un comme Izhelindë laisse impunément un voleur qui l'avait abusé si sournoisement s'en sortir, d'autant que tout ça avait eu lieu devant une foule de gens.

« - Quoi ?! Mais on croit rêver ! Je suis juste venu l'aider parce que vous étiez tous trop occupés à vous demander si vous laisseriez ou non du suspense dans vos histoires, vous savez, quand vous raconteriez à tout ceux que vous connaissez comment vous avez vu la princesse si blessée qu'elle était incapable de se lever seule. Et c'est ma bonne foi qu'on met en cause ? » lâcha Solan d'un coup d'un seul, le plus sincèrement qu'il put. Il fallait faire dériver l'attention: « Il est évident que l'urgence n'est pas à la discorde: notre princesse est blessée et la grande place à moitié écroulée, on peut encore entendre des gens coincés hurler ! Les gens ici présents sont intelligents, je me refuse à croire qu'ils vous laisseront semer le chaos si grossièrement ! Nous avons tous mieux à faire, louée soit Eydis ! » finis Solan, en fixant à son tour des yeux au hasard, dans la foule.

Sa petite pirouette allait-elle fonctionner ? Il n'en avait pas la moindre idée, même s'il lui avait semblé être plutôt convaincant dans le rôle du bon samaritain enflammé ... En tout cas, il savait que, si cet inconnu l'avait bien surpris au moment où il s'emparait du bijou d'Izhelindë, il ne pourrait le prouver efficacement qu'en le fouillant, et bien sûr Solan ne se laisserait pas approcher si facilement, il avait déjà un tas de prétextes en tête ... et, au pire, il n'était jamais vraiment trop tard pour se mettre à courir. Néanmoins, voler ce collier lui apparut maintenant comme la chose la plus stupide qu'il n'avait jamais commise ... Avait-il sincèrement pu penser qu'il échapperait aux regards de plus d'une quinzaine de personnes présentes à ce moment ? Eh bien oui, il l'avait cru et, au fond, c'était peut-être bien ça le pire. Puis, son regard vint se poser sur cet homme et, si sa seule envie était de lui sauter à la gorge afin de lui faire avaler sa langue - littéralement, Solan se contenta de le balayer du regard, l'examinant sous toutes les coutures, de haut en bas ... S'il était sorti de l'attroupement, il n'avait rien en commun avec la grande majorité de ceux qui le composaient et, le plus étrange, c'est qu'aucun de ses vêtements n'étaient déchirés, ni même poussiéreux. Ce détail le frappa si violemment qu'il ne put résister à cette opportunité de renverser la vapeur:

« - Et d'où venez-vous, vous ? Vos vêtements semblent neufs. C'est pourtant si fragile, des habits si raffinés ... Vous venez d'arriver, ça se voit: il y a tellement de poussière dans l'air que, même sans être présent au moment du tremblement, vous devriez déjà en être recouvert ! » dit-il d'une voix claire et audible, pour que tout le monde puisse profiter de cette réflexion, avant de se retourner vers cette princesse dont le poids sur son épaule se faisait de plus en plus pesant: « Il suffit, nous devons y aller, encore un peu et vous allez vous écrouler. Ignorez-le, ignorez-les, et partons chez un guérisseur.» reprit-il d'une voix bien plus discrète, d'un ton qui ne devait trahir sa volonté d'échapper à ce cauchemar plus que tout autre chose.

Il n'avait plus qu'à prier pour s'en sortir, une fois encore.

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MessageSujet: Re: Et tout ne fut plus que poussière.   Et tout ne fut plus que poussière. EmptyMer 07 Sep 2011, 14:24

Ombeline aurait pu trouver la situation actuelle cocasse, si elle n'en était pas l'élément principal. Pour la première fois de toute sa jeune vie, la demoiselle se retrouvait au centre de toutes les attentions. Malheureusement, ce n'était ni par admiration ni par bonté d'âme. Le grand nombre de la foule présente à ses côtés la prenait désormais pour une sorcière, ayant voulu attenter à la vie de la princesse Izhelindë. C'était ce qu'une femme avait hurlé en la pointant du doigt : il avait suffit de cela pour que le reste la suive, hurlant à leur tour. Ombeline voyait la foule qui l'entourait comme un troupeau de moutons, près à suivre dès que quelqu'un se présentait à leur tête. Evidemment, tout était faux. Ça arrivait souvent : des innocents étaient accusés à tort, sans aucune preuve. La femme qui avait accusé Ombeline en premier devait avoir quelques problèmes dans la tête, ainsi qu'une bonne dose d'imagination. D'ailleurs, la petite fille ne la voyait plus dans la foule qui se pressait contre elle, Solan et la princesse. Peut-être s'était-elle éclipsée après s'être donnée en spectacle, ou alors elle s'était faite emportée par le mouvement de la masse populaire. Lorsqu'on la bouscula, Ombeline se défendit avec ses petits poings d'enfants : elle avait de la hargne, certes, mais la force d'une mouche. C'était donc peu utile, même son cri qui ressemblait plutôt à un couinement un peu trop fort, un peu trop aigu. « Je ne suis PAS une sorcière ! », disait-elle. Ce n'eut visiblement pas l'effet escompté puisqu'un homme - qui avait des allures de géant aux yeux de la fillette - se détacha de la foule et vint la prendre par le col pour la soulever, un sourire sadique aux lèvres. Ombeline battait des pieds dans l'air comme elle pouvait, de plus en plus énervée. C'était totalement fou ! Jamais elle n'aurait du venir sur cette place, ce jour-ci et cette heure-ci. Elle n'aurait pas du s'approcher de la princesse alors inconsciente et même après, elle aurait du partir avant ... tout ça. Ombeline avait l'impression d'être prise dans du sable mouvant : plus elle tentait de s'échapper, plus elle s'enfonçait. Le destin semblait se refermer sur elle comme un étau. Qu'avait-elle fait à Eydis pour mériter pareil châtiment ? Est-ce que ça avait quelque chose à voir avec son don de voyance, découvert il y a peu ? Elle l'avait tout d'abord refusé, ce don d'Eydis, était-ce pour ça ? Ombeline se le demandait bien.

Ce fut ce moment précis que la princesse Izhelindë choisit pour intervenir. Enfin !, ne put s'empêcher de penser la petite. Elle avait bien cru, un instant, que la blasonnée ne ferait rien pour l'aider. Finalement, la Haute société n'était pas faite que de mauvaises personnes. Izhelindë se lança dans une tirade qui aurait pu passer pour héroïque si elle n'avait pas été princesse, défendant la pauvre Ombeline contre cette armée d'ignorants. Cela fit son petit effet sur la foule, et l'homme reposa l'accusée sur le sol. Le doute semblait s'insinuer dans l'esprit des badauds : la parole de la princesse supplantait largement celle d'une pauvre paysanne. Désormais, Ombeline souriait, sure qu'elle finirait par s'en tirer. Dès que possible - quand la foule serait un peu moins compacte -, elle se faufilerait entre les corps pour quitter cette Place et retournait au quartier militaire, chez elle. Là-bas au moins, elle se sentirait en sécurité et pourrait souffler, contente d'avoir échappé à pareille situation. Entre temps, la princesse blessée s'appuyait toujours avec force sur l'épaule de Solan : avec tout ça, Ombeline avait presque oublié qu'Izhelindë était souffrante. Celle-ci commençait à flancher sérieusement, et annonça qu'elle allait chercher un guérisseur. Tout cela aurait pu se terminer sur cette note pathétique, chacun rentrant chez soi avec une histoire folle à raconter. Evidemment, c'était sans compter le nouveau personnage qui fit alors son entrée sur la scène de la Grande Place.

« Vous nous quitteriez déjà, princesse ? ». Ombeline observa un moment l’énergumène qui se détachait désormais de la foule. Il avait un air pompeux qui déplut immédiatement à la jeune fille, et elle remarqua presque aussitôt qu'il portait des habits coûteux, mais surtout propres. Alors que tout le monde autour de lui, sans exception, étaient recouverts de poussière suite à l'incident. En un clin d'oeil, Ombeline se méfia, voyant les embrouilles arrivaient. Et elle n'avait pas tort. « Peut-être aimeriez-vous savoir que ces deux jeunes gens ne sont pas les blanches colombes que vous semblez croire », fit-il. Ombeline haussa un sourcil ... « Le jeune homme vous a gracieusement délestée de votre bijou de cou », annonça-t-il tranquillement, souriant comme si la situation lui plaisait. Ombeline regarda Solan, se mordit la lèvre. Oui, elle l'avait vu dérober le collier de la belle. Et elle avait pensé être la seule. Elle avait toujours eu plus d'admiration pour les voyous que pour les blasonnés sans tâches. Curieusement, l'homme ne regardait pas Solan mais bien elle. « Peut-être sont-ils complices ». Elle ne l'avait pas vu venir, celle-là. Alors qu'elle aurait pu tranquillement s'éclipser, le sort la mettait de nouveau dans une position délicate ... Si cela avait été justifié, elle aurait peut-être accepté sans rechigner - quoique. Mais là, tout cet enchaînement d'accusations fausses et non fondées la mettait hors d'elle. De nouveau, la foule tremblait sous les conversations chuchotées, les opinions échangés. Le trouble était de nouveau jeté.

Ombeline ne dit rien. Que pouvait-elle dire, de toutes façons ? Solan s'en chargea pour elle. Il sortit la carte du justifier bafoué, accusé à tort et hors de lui. Il se défendit admirablement bien. S'il n'y était pour rien, alors tout le monde pouvait en déduire qu'Ombeline était encore plus blanche que neige dans cette histoire abracadabrante. Solan faisait sa petite impression sur la foule, mais la jeune fille observait du coin de l'oeil la réaction de la princesse. Celle-ci allait bien se rendre compte que son collier n'était plus à son cou. En attendant, Solan continuait de parler haut et fort, s'en prenant désormais à son accusateur, révélant des points intéressants : « Et d'où venez-vous, vous ? Vos vêtements semblent neufs. C'est pourtant si fragile, des habits si raffinés ... Vous venez d'arriver, ça se voit : il y a tellement de poussière dans l'air que, même sans être présent au moment du tremblement, vous devriez déjà en être recouvert ! ». Ombeline ne disait toujours rien. Solan s'en sortait bien, elle comptait en profiter pour s'enfuir discrètement avant qu'une nouvelle personne ne vienne l'accuser à tort. Enfin, Solan finit par tenter le tout pour le tout : il pria la foule de se pousser pour les laisser passer, lui et la princesse, afin d'aller trouver un guérisseur. Fin de la pièce, baisser les rideaux ? Peut-être que cette fois, c'était réellement terminé. Ombeline comptait profiter du sillon fait par les deux autres dans la foule pour quitter la Grande Place et en finir une bonne fois pour toute. « Je vous suis », fit-elle à l'attention de Solan et de la princesse.

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MessageSujet: Re: Et tout ne fut plus que poussière.   Et tout ne fut plus que poussière. EmptyJeu 22 Sep 2011, 19:15

« Vous nous quitteriez déjà, princesse ? » s'enquit narquoisement une voix masculine.

Les prunelles opalines de la Princesse se tournèrent vers le nouveau venu qui abordait sous ses airs nobles un masque de pur satisfaction, comme si la scène fastidieuse qui se déroulait sous ses yeux l'amusait particulièrement. Ainsi, sans le moindre effort, il s'attira son antipathie. Elle n'aurait su dire ce qui lui déplaisait en sa personne : était-ce son allure, le ton caressant de sa voix ou l'arrogance qui se dégageait de ses traits ? Peut-être tout cela à la fois, mais aussi beaucoup plus encore. Le regard de l'étranger se fixa intensément dans le sien, examinant impudiquement la moindre de ses expressions. À cet instant, Izhelindë eut conscience qu'il savait pertinemment dans quel état elle se trouvait, malgré les artifices qu'elle employait pour masquer ses lésions qui s'aggravaient au fil des minutes. Il savait, et il perdurait à exiger sa présence. La question restait à savoir pourquoi. Bien sûr, elle était la Princesse, mais on n'attaque pas un membre de la famille royale sans raison aucune. Les sourcils de la jeune femme se froncèrent, alors qu'elle répondait d'une voix claire :

« Je ne me suis déjà que trop attarder. » répliqua-t-elle avec une sécheresse désertique. « Je vous invite donc à vaquer à vos occupations, tandis que je prendrais soin de mes propres affaires. » termina-t-elle sur une note que l'on pourrait qualifier de définitive.

Son corps entier tremblait à présent : les élancements à son flanc se faisaient de plus en plus déchirants. N'aurait-elle pas eu une minime maîtrise d'elle-même qu'elle en aurait hurlé de douleur. Il y avait aussi ce sentiment particulièrement agaçant qui s'installait sournoisement dans son corps : une sensation désagréable qui laissait penser qu'au fur et à mesure que ses forces s'évaporaient, sa vie s'écoulait le long du flux sanguin qui s'extirpait de sa blessure. Sa prise s'affirma davantage encore sur le bras de son compagnon, ce dernier n'étant sûrement pas loin de la soutenir de son poids entier. D'un geste subtile de la main, elle soutint sa décision de quitter les lieux pour se rendre chez un guérisseur. Contrairement à cet homme, il lui semblait bien plus urgent de soigner sa blessure que de poursuivre une conversation dont elle ne déterminait ni la cause, ni la fin. On cherchait simplement à la retenir.

« Peut-être aimeriez-vous savoir que ces deux jeunes gens ne sont pas les blanches colombes que vous semblez croire. » Izhelindë ne prêta aucune attention à ses propos. Contrairement à ce qu'il semblait penser, elle le caractérisait pas ces personnes de " blanches colombes ". Juste secourable. « Le jeune homme vous a gracieusement délestée de votre bijou de cou. »

Les mâchoires de la Princesse demeurèrent étroitement serrées tandis qu'elle reprenait ce masque princier qui dissimulait la moindre parcelle d'énervement que lui inspirait cet être obséne qui dès lors souriait face à l'effusion qu'il venait de créer. Elle ne s'autorisa aucun coup d'oeil, ni geste vers son cou, ce qui aurait été susceptible d'attiser davantage les cris de stupeur qui s'élevaient une nouvelle fois dans la cohue. Au nom d'Eydis, cela allait-il s'achever ?

« - Quoi ?! Mais on croit rêver ! Je suis juste venu l'aider parce que vous étiez tous trop occupés à vous demander si vous laisseriez ou non du suspense dans vos histoires, vous savez, quand vous raconteriez à tout ceux que vous connaissez comment vous avez vu la princesse si blessée qu'elle était incapable de se lever seule. Et c'est ma bonne foi qu'on met en cause ? » Voleur et menteur de surcroît, songea la Princesse tandis que sa prise s'affirmait d'autant plus. Et si la froide animosité qu'il lui inspirait pour l'avoir abusé de la sorte était vive, elle ne le blâma pas à voix haute. Quand bien même avait-il subtilisé le bijoux - qu'il ne pourrait sans doute pas vendre, puisque le sceau royale était inscrit dessus - quand bien même était-il rusé, voleur, il restait le seul à avoir esquissé un mouvement pour la remettre sur pieds, tandis que cet homme qui se proclamait de vertus dans la moindre de ses paroles, restait debout à contempler sa faiblesse. Le contraste restait affligeant, n'est-ce pas ? Pas pour Izhelindë néanmoins, qui ne qualifiait pas automatiquement un blasonné comme étant " noble ". Elle ne confiait ce titre qu'aux personnes méritantes, ce qui était relativement différent. « Il est évident que l'urgence n'est pas à la discorde: notre princesse est blessée et la grande place à moitié écroulée, on peut encore entendre des gens coincés hurler ! Les gens ici présents sont intelligents, je me refuse à croire qu'ils vous laisseront semer le chaos si grossièrement ! Nous avons tous mieux à faire, louée soit Eydis ! »

Grossièrement certes, mais habilement. Izhelindë s'empêcha de grimacer lorsque le seuil de souffrance qu'elle se sentait capable de supporter fut dépassé. Et ce seuil était extrême. Ses yeux se baissèrent sur le visage de la jeune fille, qui l'observait de ses grands yeux bleus, comme si elle guettait ses réactions. Izhelindë ne laissa pas échapper le moindre détail susceptible d'éclairer le jugement qu'elle tenait envers cet homme qui se disait justicier et indigné. Si la fillette, aussi maligne soit-elle, était capable de capter ce qu'elle en pensait, l'homme qui se trouvait en face d'eux en serait tout autant capable.

« Peut-être sont-ils complices. » ajouta soudainement le quadragénaire.

Les lèvres pâles de la Princesse de pincèrent, tandis ressentait les aléas de la lassitude et de l'exaspération balancer en son être ébranlé. Les tentatives de celui qui se révélait perturbateur était un pur écho à l'absurdité.

« Ces personnes sont peut-être complices en effet. Peut-être que cinq autres personnes dans cette assemblée les succèdent aussi, et alors ? » dit-elle subitement, ce qui souleva la surprise des personnes présentes. Des " comment ça ? " jaillirent de la foule, tandis que certain se regardait suspicieusement. « Il n'en reste pas moins que des voleurs ne sont que des voleurs. On sait tous ce qu'est le but de ces personnages, ils peuvent aussi surprendre en secourant une personne de ma condition. Quant à vous monseigneur, vous êtes un homme de vertus, vous restez une énigme. On ne sait jamais quand un gentilhomme accomplira par ses actes une terribles stupidité, un faux pas. Reste à savoir quand. Il n'y a pas plus méprisable que le masque que vous abordez. Parce qu'il est dangereusement imprévisible. La stupidité que vous commettez monseigneur, c'est d'avoir l'audace d'essayer de me retenir ici même. »

Les prunelles de la Princesse s'étaient soudainement animées d'un feu brûlant, incendiant par ses paroles, et éclairant le fond de sa pensée de par cette flamme hardie qui dansait dans son regard flavescent. Elle allait partir, là tout de suite. Il faudrait être atteint de frénésie pour avoir l'audace de l'en empêcher.

« Et d'où venez-vous, vous ? Vos vêtements semblent neufs. C'est pourtant si fragile, des habits si raffinés ... Vous venez d'arriver, ça se voit: il y a tellement de poussière dans l'air que, même sans être présent au moment du tremblement, vous devriez déjà en être recouvert ! »
« Peut-être êtes vous coupable d'un crime bien plus important qu'un simple vol de collier, » souligna sarcastiquement la Princesse, sous-entendu particulièrement acéré dans sa critique.
« Il suffit, nous devons y aller, encore un peu et vous allez vous écrouler. Ignorez-le, ignorez-les, et partons chez un guérisseur. »

Izhelindë distinguait aisément les accents véhéments d'impatience dans la voix du jeune homme : il tardait que cela se termine pour s'évaporer dans la nature. Elle partageait sa pensée et elle n'eut pas besoin de se faire prier puisqu'elle était déterminée à prendre congé de ces messieurs. Le temps des bavardages inutiles était révolu. Elle n'avait plus la patience de faire bonne figure.

« Je vous laisse le soin de me soutenir jusqu'à ce que nous ayons trouvé un guérisseur. Puis, vous serez libre de repartir à votre existence. » dit-elle. « Du moins lorsque vous m'aurez rendu mon bien. » termina-t-elle dans un murmure seulement perceptible de sa personne.
« Je vous suis »

Izhelindë fit un signe affirmatif à la jeune fille et flanqué de l'homme, se fraya dignement un passage dans la foule. Méfiante, aucun détail n'échappait à sa vue tandis qu'elle boitait irrégulièrement, chaque pas transcendant le paroxysme de la souffrance.
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Eydis

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MessageSujet: Re: Et tout ne fut plus que poussière.   Et tout ne fut plus que poussière. EmptySam 24 Sep 2011, 14:12

Le charismatique quadragénaire ne se défaisait pas du sourire tranquille qui flottait sur ses lèvres et si tout dans son attitude exhalait la confiance et le sang-froid, il sentait toutefois son cœur rebondir follement sous sa tunique. Il n'en paraissait rien.

Il fronça légèrement les sourcils devant l'éloquence soudaine des êtres qui lui faisait face mais, sans se départir de son calme une seule seconde, il balaya l'assemblée d'un geste de la main comme si tout ce qui venait d'être dit n'était que superflu et dérisoire. Il ne prit nullement la peine de répondre aux questions posées mais, en habile orateur, se tourna vers la foule tout en montant sur les débris de la statue afin de se surélever, afin que tous puissent le voir et l'entendre distinctement.

« Vous ne comprenez donc pas ? Votre Eydis bien aimée ne s'est pas contentée de vous tourner le dos. Comme elle le fit jadis avec son frère, elle vous repousse et vous rejette. Eydis ne veut plus ni de votre amour, ni de votre loyauté et pour vous le montrer, elle provoque séismes et malheurs puis détruit les œuvres pourtant construites à son effigie. Eydis ne veut plus de votre culte. Eydis chasse ses enfants.
Regardez autour de vous
, fit-il en embrassant de ses longs bras la place toute entière, tout ici n'est plus que douleur et désolation. Alors cessez de souffrir en silence et posez-vous la véritable question : voulez-vous continuer à vivre sous la tutelle d'une Déesse qui traite indistinctement néfastes voleurs, enfants innocents, et royales personnes ?
Je suis un Héritier de Mynkor et je suis loin d'être le seul à croire et à avoir envie de faire confiance à ce Dieu méconnu et repenti qui jamais ne décevrait ou ne blesserait ses fidèles, lui. Mynkor a cela de commun avec nous tous qu'il fut lui aussi récusé par Eydis, sa propre sœur. Comme nous, Mynkor a souffert, aussi peut-il aisément nous comprendre et partager notre peine... C'est pourquoi, en ces temps nébuleux, Mynkor est revenu vers nous et a entrouvert une voie nouvelle que vous serez peut-être les prochains à découvrir, n'est-ce pas ? »


Sa mission était un parfait triomphe et il n'aurait pu rêver meilleur dénouement, même sous les plus favorables auspices... Aussi se flattait-il non sans orgueil d'avoir orchestré cette mise en scène d'une main de maitre. Et ce profond sentiment ne fit que s'accroitre lorsqu'il posa les yeux sur les trois silhouettes qui s'éloignaient du devant de la scène. De sa scène. Et ses trois marionnettes – l'enfant, le voleur et la princesse – avaient tous trois à merveille rempli le rôle qu'il leur avait attribués, exactement comme il l'avait espéré, mais il avait une toute dernière séquence à leur faire jouer qui lui permettrait, à lui même, de sortir par la petite porte.

« Mes amis, pleurez vos morts et pansez vos blessures mais, surtout, n'oubliez jamais que c'est l'œuvre d'Eydis. Regardez votre princesse – comme elle souffre – et n'oubliez jamais » termina-t-il dans un souffle. Une fois encore, la réaction collective fut précisément celle qu'il avait anticipé : la foule, comme un seul homme, se tourna vers la princesse et détourna les yeux.
Il s'éclipsa de la même manière qu'il était apparu, mystérieusement et soudainement, et personne ne sut expliquer sa disparition : il était là et, la minute d'après, n'y était plus.

La pièce était jouée et les paris lancés, seul l'avenir, désormais, leur dirait cette grande mascarade – ce coup de théâtre ingénieux – avait fonctionné.

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