Les mysogines de tout poil, S'en donnent vraiment à coeur joie, Parc'que les blondes, femmes fatales, Ils n'y auront pas droit...

▬ Contributions à l'histoire : 1030

Les misogynes de tout poil
S'en donnent vraiment à cœur joie
Parc'que les blondes, femme fatales
Ils n'y auront pas droit...

Les mysogines de tout poil, S'en donnent vraiment à coeur joie, Parc'que les blondes, femmes fatales, Ils n'y auront pas droit... Icnenataliedormer

Les mois avaient filé depuis leur dernière rencontre mais Aislin s'était astreinte à respecter son engagement et avait fait passer à l'assassin royal de nombreux messages codés mentionnant des évènements qui lui semblaient sortir de l'ordinaire. Lorsque la rôdeuse avait appris que sa patronne était arrivée à la cité des dragonniers elle s'était résolue à lui faire un rapport plus circonstancié des évènements en question mais avait prudemment gardé ses distances avec la blasonnée, ne se signalant à elle qu'avec la plus grande discrétion.

Toujours très curieuse elle s'était amusée de voir les dragonniers prendre l'une des femmes les plus influentes de Lanriel de haut et n'avait pas été étonnée le moins du monde que celle-ci parvienne finalement à ses fins. Aislin avait appris à apprécier la femme qui l'employait mais contrairement à la plupart des hommes elle n'aurait jamais l'outrecuidante bêtise de la sous-estimer. Scarlett de Vinter était mortellement intelligente.

Si la présence de la rôdeuse avait perturbé la majorité des dragonniers lorsqu'elle était arrivée à la cité la plupart d'entre eux s'était finalement habitués à voir cette rude jeune femme évoluer en ces lieux comme si elle y était chez elle. Aislin avait même fini par apprendre que certains des hommes lançaient des paris sur la conclusion de ses nombreuses joutes verbales avec leur chef, et que les paris étaient parfois en sa faveur... Malgré les désagréments que lui avait au départ causée la vie en communauté dans une société aussi phallocrate la jeune femme au caractère difficile commençait à s'y sentir à son aise.

Ainsi, lorsque les rumeurs du départ de l'assassin se firent plus persistantes, elle se décida à se glisser discrètement jusqu'à ses appartements. S'étant assurée que nul ne la surprendrait à se rendre chez la dignitaire en visite elle toqua une fois à la porte avec légèreté et attendit qu'on lui ouvre en promenant à nouveau un regard vigilant autour d'elle. La lourde porte de bois ne mit pas longtemps à pivoter. Comme elle s'y attendait Scarlett avait parfaitement saisi que son informatrice ne tarderait pas à la contacter plus directement.

Elle se glissa avec rapidité dans l'embrasure et laissa loisir à l'envoyée du roi de vérifier par elle-même l'absence de toute oreille indiscrète. Aislin comprenait parfaitement la démarche et observa la chambre de sa commanditaire avec intérêt. C'était à l'image de la cité dragonnière, sobre et fonctionnel, sans fioritures inutiles. La rôdeuse se souvint qu'elle avait apprécié ce nouvel environnement de travail d'emblée. Bien sûr à ce moment là elle ignorait encore que la personnalité de Rayner Renfor lui jouerait bien des tours...

Aislin se tourna à demi pour dévisager Scarlett et lui sourit avec sincérité. Les deux jeunes femmes s'étaient croisées plus tôt dans la journée et Aislin s'était alors contentée d'un discret hochement de tête auquel mademoiselle de Vinter avait répondu avec autant de retenue. La mise de Scarlett était relativement simple au jugé de son rang et Aislin en déduisit qu'elle était en toilette de nuit même si elle n'aurait pu en être tout à fait certaine. La rôdeuse avait des compétences qui s'arrêtaient bien avant l'analyse des vêtements des blasonnées. En revanche l'inovation en matière capillaire de l'assassin avait été au centre de bien des conversations au cours des derniers jours puisque, comme de bien entendu, le fait n'avait échappé à personne. Aislin soupçonnait qu'il s'agissait là du caractère provoquant qu'elle avait appris à connaître chez Scarlett et s'était amusée de cette ressemblance entre elles.

- Jolie couleur de cheveux. lança-t-elle négligemment avec des yeux rieurs.

Invité

Une main délicate, gracile presque, se posa sur une encombrante robe de brocart qui gisait sur le lit, seul vestige de la présence de l'assassin qui n'avait pas encore été remisé dans une des nombreuses caisses qui jonchaient encore le passage quelques heures plus tôt. La servante avait préféré vider les lieux lorsqu'elle avait entraperçu l'éclat d'une lame cachée entre les bijoux hors de prix que transportait avec elle l'aristocrate. La chose avait arraché un sourire à Scarlett. Jamais au grand jamais le sang de cette femme n'aurait souillé l'acier damassé... Quand bien même la jeune femme eut voulu sa mort. Ce n'était pas ainsi qu'elle se débarassait des gêneurs et des menaces, potentielles ou déclarées, pour la sécurité de la couronne. Transformer quelqu'un en passoire ou l'égorger était une solution de dernier recours ou d'urgence qui, primo, manquait de classe et, deuxio ne représentait pas la façon la plus discrète de s'affranchir de quelqu'un. Et puis ce sang, tout ce sang. Il tachait les vêtements, s'imprimait dans les marbres et les bois de façon indélébile. Lorsqu'on croyait s'en être enfin débarassé, ses remugles immondes s'attaquaient à votre gorge et s'inflitraient sous votre peau comme une preuve supplémentaire de votre forfaiture. Non vraiment, Scarlett n'aimait pas la violence.

Un coup discret fut donné à sa porte, signe que quelqu'un désirait la voir. Au regard de sa rencontre de la journée, la jeune femme avait déjà une idée qui il pouvait bien s'agir. De toute façon, peu de gens se contentait d'une telle discrétion. Se dirigeant vers la porte, elle l'ouvrit pour laisser le passage à la Rôdeuse qui lui servait depuis peu d'informatrice... Elles s'étaient croisées quelques heures plus tôt dans les rues de cette cité austère mais leurs rangs respectifs et le fait, notoire, que les membres de la Cour ne fréquentaient pas les Rôdeurs les avaient cantonnées chacune dans leur rôle naturels. Tout au plus Scarlett s'était-elle fendue d'un hochement de tête poli mais raide et d'un sourire tout ce qu'il y avait de plus protocolaire. Indiquant à Aislin qu'elle avait besoin de vérifier une ultime fois que personne ne pourrait écouter leur conversation, Scarlett disposa dans divers coins de sa chambre une substance particulièrement irritante avec la féroce satisfaction que si quelqu'un mettait le nez dans ses affaires, au sens littéral du terme, il lui en cuirait.

Adressant un sourire nettement plus chaleureux et humain qu'elle n'en avait servi à tous les dragonniers qu'elle avait pu croiser à Aislin, elle laissa échapper un rire amusé à sa remarque sur sa couleur de cheveux avant de porter la main à son éclatante crinière. Le temps qu'elle retourne à la capitale, le noir corbeau usuel serait revenu et elle retrouverait sa vie et son ordinaire, tels qu'elle les avait laissés.

▬ Oui la plupat des dragonniers ont paru... surpris. Ils ont passé un temps fou à les regarder. Et vous devez le savoir, Aislin, un homme qui a les yeux fixés sur vos cheveux ou sur une... toute autre partie de votre anatomie, ne regarde pas vos mains...

Enfin, ne vous y habituez pas trop. Une fois de retour de Cathairfál, cette couleur ne sera plus. Sa Majesté me trouve bien trop repérable en blonde, même si je pense qu'il trouve, même si il ne l'avouera jamais que j'ai l'air d'une catin de luxe ainsi... Enfin j'imagine que ce n'est pas pour parler de mes problèmes capillaires que vous êtes là. Racontez-moi tout ne vous faites pas languir.

Elle lui indiqua un fauteuil près de la cheminée qui réchauffait sa chambre et posa son séant sur celui qui lui faisait face, attendant le récit de la Rôdeuse.

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La répartie de Scarlett la fit sourire. Aislin avait beau n'avoir cotôyé que peu de blasonnés elle n'ignorait pas qu'aucun d'entre eux aurait pris le risque de se montrer si sincère, surtout auprès d'une rôdeuse...

- On ne peut nier que cette couleur... attire l'oeil. aquiesça-t-elle en jetant un œil au fauteuil que lui indiquait l'assassin.

Celui-ci avait l'air confortable et le feu qui crépitait dans la cheminée diffusait une chaleur appaisante et bienvenue en cette période qu'Eydis avait souhaité froide et difficile. La rôdeuse hésita quelques instants, craignant d'offenser l'assassin si ses frusques habituelles venaient à tâcher le revêtement précieux avant de hausser les épaules avec fatalisme et de s'assoir à la place qu'on lui proposait.

Plongeant le regard dans l'âtre au feu encore vif, Aislin joignit ses doigts devant elle, tâchant de rassembler ses idées pour en brosser un portrait éloquent à sa commanditaire.

- Un certain nombre de choses se sont déroulées depuis notre dernière entrevue, commença-t-elle d'une voix posée, aussi les informations que j'ai à vous apporter seront-elles denses...

Elle laissa passer encore un instant avant de s'adresser à Scarlett en la regardant directement.

- Mes dernières pérégrinations ne font que confirmer ce dont nous étions déjà presque certaines, la colère d'Eydis a frappé toutes les régions de Lanriel de manière également féroce. De nombreuses cérémonies ont lieu à Loch Eydis pour implorer le pardon de la déesse mais j'ignore si ces pénitences porteront leurs fruits... J'ai poussé jusqu'en Occident Lointain au cours des dernières semaines. J'ai servi d'escorte à un convoi de prisonniers avec quelques gardes jusqu'aux fermes prisons de Wlad Hud. La situation est inquiétante là-bas. Outre les conditions de vie extrêmement difficiles qu'on y impose aux prisonniers, la nourriture peine à arriver. Si la situation persiste la capitale risque une famine très prochaine...

Aislin n'était pas sans ignorer qu'elle était porteuse de nouvelles très inquiétantes. Si une famine se confirmait à Lanriel la population risquait de se soulever et la famille royale aurait probablement des difficultés à endiguer une révolution dans sa situation actuelle. Mais la rôdeuse n'était que l'oiseau de mauvais augure. C'était à Scarlett qu'incombait le devoir de trouver des solutions et en cela Aislin la plaignait plus que tout... Comment empêcher un peuple affamé et effrayé par les créatures de la nuit de s'en prendre à ceux entre les mains de qui ils avaient remis leurs vies ?

Mais il y avait encore d'autres nouvelles qu'Aislin se faisait un devoir d'annoncer. Tout s'était passé si vite, et de manière si embrouillée... Ces nouvelles pouvaient être porteuses d'espoir malgré la ténue compréhension des évènements qui avait été la sienne. C'est pourquoi la rôdeuse se sentait aujourd'hui en devoir des les révéler à l'envoyée du roi, par ces temps troublés tout espoir devenait nécessaire aux peuples qui composaient le royaume. Sa voix se fit hésitante tandis qu'elle détournait à nouveau le regard sur la danse des flammes.

- Il se trouve que l'évènement le plus important que j'ai à vous rapporter risque de vous... troubler. Il y a près de deux mois j'ai été enlevée par un être dont chacun de nous connait le nom. Je parle d'Inasmir. Il avait des informations à communiquer à moi-même ainsi qu'à plusieurs autres captifs avant de nous relâcher, nous laissant libre de les rapporter à autrui ou des les garder pour nous... Aujourd'hui, je choisis de vous en faire part.

Portant à nouveau les yeux sur l'assassin de Vinter, Aislin guetta la réaction qui n'allait probablement pas se faire attendre.

Invité

Aislin sembla concéder bien volontiers que le blond n'était pas la plus furtive des couleurs de cheveux, avouant ainsi sa parfaite ignorance de la cour où on croisait régulièrement des excentriques de tout poil à côté desquelles Scarlett serait passée pour une prêtresse d'Eydis. Dans un moment de soulagement intense provoqué par le fait d'être enfin en présence de quelqu'un de confiance après des semaines passés en terrain ennemi, Scarlett failli lui raconter une anecdote de son cru avant de se rappeler que la Rôdeuse n'était pas là pour parler chiffons. Elle l'observa se débattre avec ses propres contradictions quant à l'invitation à s'asseoir sur le fauteuil, prête à la convier verbalement à prendre place en face d'elle si nécessaire. Finalement, la jeune femme parut trouver un compromis et s'assit avant de commencer son rapport. À sa première phrase, Scarlett ne put qu'acquiescer. L'année avait été riche en évènements. À un point tel qu'elle en était venue à souhaiter avoir une vie un peu moins palpitante. Un assassinat de temps en temps, un complot occasionnel pour pimenter la vie de château, bref, la vie qu'avait toujours vécu son oncle...

Elle écouta Aislin lui parler de la situation de tout Lanriel. La colère d'Eydis n'avait pas eu de bornes cette fois et a priori il n'y avait pas eu une seule cité pour rattraper la défaillance des autres. L'enchaînement des catastrophes aurait-il un jour une fin ou les humains étaient-ils condamnés à voir leur monde sombrer dans des ténèbres toujours plus opaques? Quant à la situation de Wlad Hud, elle n'était pas sans ignorer que là-bas les choses allaient de mal en pis... De toute façon, cette région avait toujours été sinistrée. Entre la population carcérale et les créatures qui rôdaient, vivre là-bas était une gageure. Si à cela venait en plus s'ajouter la colère divine et des récoltes toujours plus réduites, Scarlett était prête à parier qu'on entendrait bientôt des rumeurs de pestes et de révoltes venue de l'occident arriveraient sous peu à la capitale. Mais que pouvait-on y faire? Tout marchait au ralenti et la malchance semblait guetter chacun des voyageurs téméraires qui empruntait la route. Elle-même avait eu à souffrir de contretemps sur son trajet jusqu'à Mhian Dhiaga et il était totalement hors de question d'envoyer des renforts aux garnisons des fermes-prisons. On avait par trop besoin d'hommes sur les remparts de Cathairfál. Se contentant de noter mentalement qu'il ne faudrait pas manquer de rapporter la situation à Arsenios, car elle était presque sûre que les généraux tairaient ce genre de "détails", elle hocha la tête pour inviter Aislin à continuer son récit.

Et la jeune femme ne fut pas déçue. Au moment où le nom d'Inasmir fut prononcé, la jeune femme qui s'était naturellement laissée glisser dans le fauteuil jusqu'à trouver une position confortable pour écouter le rapport de son alliée se redressa brusquement. Inasmir donc? Il n'était pas mort ? La chose avait été envisagée au regard de l'âge canonique du vieillard mais elle-même n'y avait jamais vraiment cru. Le sorcier était une carne. Il avait survécu à la Grande Guerre et l'assassin doutait que quoi que ce soit à part l'âge et sa belle mort puisse en venir à bout. Laissant la Rôdeuse terminer sa phrase, Scarlett se prépara mentalement à entendre ce que le traître avait bien pu raconter à son invitée.

▬ Dites-moi tout, Aislin. Tout. N'omettez pas un seul détail. La situation est critique et si Inasmir a refait surface, elle pourrait empirer... ou s'améliorer. Ce vieux fou a toujours été terriblement lunatique mais sa puissance n'est pas à négliger. Je vous écoute...

▬ Contributions à l'histoire : 1030

Le regard scrutateur de Scarlett de Vinter ne trompait pas. Elle croyait Aislin. Et la rôdeuse fut soulagée de se voir prise au sérieux, l'histoire qu'elle avait à raconter était l'une des plus étranges qu'elle ai vécu et de nombreux singuliers étaient peu enclins à prêter foi au récit d'un rôdeur.

- Je me suis éveillée dans une pièce inconnue en compagnie de deux personnes dont je tairais le nom par discrétion. prévint elle en choisissant ses mots avec soin. Un parchemin signé Inasmir nous y attendait nous laissant un message qui m'a semblé pour le moins problématique ou du moins difficile à interpréter. Je n'ai pas douté une seconde que c'était bien de lui qu'il émanait et a priori mes compagnons non plus. La bizarrerie de notre enlèvement nous a poussé à entériner immédiatement l'hypothèse magique. Il nous demandait de réfléchir à la Chute du Bouclier et nous avons eu l'impression à son message que celle-ci n'était pas intentionnelle. Nous avons également appris que d'autres personnes étaient captives tout comme nous. Inasmir nous nommait ses élus bien que nous n'ayons pu déterminer sur quels critères il nous avait choisis.

Aislin restait concise dans son exposé des faits, tâchant de ne pas y mettre trop de sentiments. Scarlett attendait certainement d'elle un résumé aussi pragmatique que possible.

La rôdeuse se tut quelques instants se remémorant ces moments extrêmement difficiles à vivre pour elle. Elle avait été obligée de gérer une claustrophobie assez handicapante avec une réflexion approfondie sur un domaine qu'elle maitrisait très mal : la magie. Et tout ceci en ayant conscience qu'elle était captive du sorcier le plus puissant que Lanriel ai jamais connu. Jullanar et Lundre, les deux noms qu'elle taisait, avaient semblé moins pris de court qu'elle même, plus à même de gérer leurs émotions. Aislin se consolait en songeant que la magie faisait partie de leur quotidien et qu'ils auraient probablement été plus inquiets qu'elle par la présence d'une des fameuses créatures qui avaient été au centre de leur discussion. Quoi qu'au vu de la personnalité de Lundre rien n'était moins sûr...

Elle n'avait pas rencontré à nouveau le fauconnier depuis mais s'était promise de lui rendre une visite de courtoisie d'ici peu. Le jeune homme avait été d'un comportement exemplaire et son excentricité n'avait fait que le rendre attachant aux yeux de la jeune femme malgré une méfiance de départ inhérente à la vie qu'elle menait. Aislin n'avait pas non plus recroisé Jullanar depuis cette aventure mais prévoyait déjà de lui rendre visite dès la prochaine fois qu'elle franchirait les portes de Cathairfàl.

- Mais nous avons fini par le voir. reprit elle, consciente que son interlocutrice attendait probablement la suite avec une impatience. Nous n'avions pas poussé nos questionnements jusqu'au bout et pour ma part j'ai été profondément surprise qu'il vienne ainsi à notre rencontre alors que nous n'avions pas rempli notre part du contrat. Il nous a dit que de nouvelles forces venaient d'entrer en jeu, et lorsque je me suis réveillée à l'endroit même auquel j'appartenais avant d'être enlevée, la colère d'Eydis nous avait frappé. Je suppose donc qu'il doit y avoir un lien entre les deux... Dès que je me suis éveillée j'ai retranscris ce dont je me souvenais sur un parchemin afin que ses paroles restent présentes à mon esprit.

Sans un mot supplémentaire elle sortit l'objet en question de sa ceinture. Le parchemin était aussi grossier que l'écriture, Scarlett pouvait déjà s'estimer heureuse que la rôdeuse ai des notions en la matière. Elle ressentit à nouveau un peu de honte en le lui tendant. Elle y avait retranscris aussi lisiblement qu'il lui était possible les derniers propos que le sorcier leur avait tenu, soucieuse de préserver les informations au maximum, consciente qu'il lui appartenait de les révéler ou pas aux autorités de Lanriel.

- Il semblerait que nous ayons mal appréhendé la situation, à moins que ce ne soit là une ruse. conclut elle en laissant l'assassin à sa lecture.

Invité

Scarlett attendait avec impatience le début du récit d'Aislin. Il s'agissait des premiers progrès réels qu'ils avaient jamais fait depuis la disparition d'Inasmir et la chute du Bouclier dix ans plus tôt. Le sorcier avait parfaitement dissimulé ses traces et même les meilleurs pisteurs royaux n'avaient pu le retrouver. La récompense avait motivé tous les opportunistes du royaume à se lancer aux trousses du vieillard et de sa maîtresse mais sans résultat. Bien sûr, il était arrivé à plusieurs reprises qu'on leur ramène un cadavre plus ou moins frais et plus ou moins mutilé dont les "découvreurs", que Scarlett préférait appeler les assassins, prétendaient qu'il s'agissait du fugitif mais personne n'avait été en mesure d'apporter une preuve tangible du décès ou de la localisation d'Inasmir. Et maintenant Aislin venait lui apporter sur un plateau des informations de première main sur les plans du mage. Se calant dans le fauteuil, la jeune femme écouta sans mot dire ce que son contact ayant à lui raconter étant par trop important pour qu'elle puisse se permettre la moindre interruption. Ainsi donc le légendaire sorcier s'était permis de piocher dans la population un certain nombre d'Elus. Rien d'étonnant à cela si on en croyait les témoignages de son orgueil manifeste. L'oncle de la Blasonnée lui avait souvent raconté à quel point cet homme aimait dispenser ses témoignages et ses égards avec parcimonie afin de renforcer son contrôle sur ceux qui auraient aimé se servir de son aura dans leur intérêt personnel. Inasmir se pensait unique et c'était probablement ce qui l'avait perdu. Il existait des pouvoirs qui le dépassait et l'âge avait sans doute fini par éroder sa puissance magique.
Ainsi donc, il avait voulu éviter d'influencer ses "invités", preuve si il en fallait qu'il n'était pas complètement sénile, qu'il était conscient que si demain un groupe de personne débarquait en Lanriel en s'érigeant en porteur de son message, ces derniers seraient certainement lynchés par une population furieuse et considérés par les autorités comme des individus manipulés par un traître. Et Eydis avait interrompu ses plans en laissant libre cours à sa fureur. Voilà qui était édifiant. Pour autant Scarlett prenait la chose avec des pincettes. Un homme qui avait créé et, apparemment, détruit le Bouclier pouvait aisément venir à bout de l'esprit d'une Rôdeuse... ou d'un Singulier. La jeune femme avait besoin d'en savoir plus. Elle avait besoin de savoir qui se trouvait avec Aislin pour les interroger. Elle avait besoin de noms, de détails. Elle ne pouvait se présenter devant le roi pour lui servir un récit aussi étonnant en se basant simplement sur la bonne foi de son contact. Quittant le refuge de son siège confortable, elle posa ses coudes sur ses jambes croisant ses mains délicates sur lesquelles elle vint poser son menton.

▬ N'omettons aucune possibilité pour le moment Aislin. De mon point de vue, Inasmir est capable de tout mais j'ose croire que si il voulait quelque chose, compte tenu de ses pouvoirs, il serait venu le prendre. Sa démarche est intéressante. Elle pique ma curiosité. J'ai envie d'en savoir plus et je ne doute pas qu'Arsenios voudra en savoir plus mais je ne peux pas me présenter devant mon roi avec les présomptions d'une seule personne aussi intègre soit-elle... Je ne mets pas votre parole en doute, comprenez-moi bien, mais j'ai besoin de disposer de tous les éléments à ma portée. Connaissiez-vous les personnes avec lesquelles vous vous trouviez? Pouvez-vous les nommer? Je vous promets qu'aucun mal ne leur sera fait mais j'ai besoin de recueillir leurs témoignages.

» « Plutôt que de tout voir s'effondrer, j'ai préféré tout détruire. »
» Artémisia, alliée des femmes, ne protège pas des brigands (pv Galahad Caherval)
» Linoë ♣ « C'est au moment où les femmes sont de vrais démons qu'elles nous paraissent des anges. »
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» La dissonance au coeur du chant des oiseaux...