Echo des Plaines : Chapitre VII ▬ Le Retour d'Inasmir


 
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 J’ai bien remarqué les signes et les paroles qu’il emploie, et j’aurai bien la hardiesse de faire comme lui des miracles.

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Jullanar Osgrey

Jullanar Osgrey

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MessageSujet: J’ai bien remarqué les signes et les paroles qu’il emploie, et j’aurai bien la hardiesse de faire comme lui des miracles.   J’ai bien remarqué les signes et les paroles qu’il emploie, et j’aurai bien la hardiesse de faire comme lui des miracles. EmptyDim 03 Avr 2011, 13:40

Jullanar posa les deux derniers seaux remplis d’eau à côté des bassines, baquets, vases et autres récipients pouvant contenir des liquides. Elle n’avait jamais pompé autant d’eau en une seule matinée et elle était plutôt fière de son œuvre et surtout soulagée que ses allers-retours se terminent. Désormais, il n’y avait plus dans la salle d’exercice que le strict nécessaire. Les meubles avaient été poussés dehors, dans le froid, et tous les livres, papiers et autres babioles, entassés dans la pièce d’à côté. La pièce était quasiment nue, hormis toutes les bassines d’eau alignées en rang d’oignions contre le mur du fond. Il ne manquait plus à Jullanar que son élève…

Rhewen Faynn était arrivée un peu plus tôt dans la matinée, ses maigres possessions avec elle. Jullanar avait été un peu nerveuse à l’idée d’avoir à s’occuper d’une adolescente en pleine découverte de ses pouvoirs mais, en la découvrant sur le seuil de sa porte, elle n’avait pu s’empêcher de lui sourire avec chaleur tout en se disant qu’elle allait entamer quelque chose de nouveau, et qui lui rappelait pourtant son propre apprentissage, avec son père. Il s’agissait d’une première pour la Sorcière du Premier Ordre et, même si elle avait peur de ne pas être à la hauteur ou de ne pas savoir comment parler à une jeune fille comme Rhewen, c’était un défi qu’elle était prête à relever. Ce serait certainement moins évident qu’elle le pensait – mais sûrement moins difficile de d’affronter un troll, des marais maudits ou être enlevée par Inasmir en personne – mais l’idée d’aider une jeune Sorcière à maîtriser ses pouvoirs lui plaisait. Sans compter qu’il s’agissait là d’une Singulière de naissance et que la manifestation soudaine de ses dons était de ces raretés qu’aucun Sorcier intéressé par les subtilités et les aléas de la magie ne pouvait laisser passer. Ainsi, ce serait un apprentissage pour les deux femmes. Jullanar espérait que tout cela se passerait bien.

Lors de son procès, Rhewen Faynn avait manifesté une réticence compréhensible quant à l’apparition de ses pouvoirs. Après de longues délibérations, il avait été décidé que la jeune fille s’acquitterait de ses tâches scolaires auprès des Sorciers pour, à la fin de son apprentissage et en réparation de son crime, servir Cathairfál et le Roi. Il avait donc été prévu que Rhewen irait au Sanctuaire pour ce faire. Mais avec la colère d’Eydis, le voyage n’avait pu se faire et, en attendant que les conditions de voyages soient plus favorables, Jullanar avait proposé de s’occuper de la jeune fille et de commencer son apprentissage.

Ce matin-là, donc, Jullanar avait accueilli Rhewen. Elle n’avait vraiment su quoi lui dire, n’ayant pas eu beaucoup d’occasions d’apprendre à se connaître lors du procès. Aussi lui avait-elle fait visiter la maison, qui deviendrait son nouveau foyer le temps de… eh bien, le temps qu’il faudrait. Et lui avait montré sa chambre à l’étage, celle que Jullanar occupait quand elle était enfant. La Sorcière l’avait aménagée comme elle l’était dans ses souvenirs, une chambre de jeune fille, mais elle avait dit à Rhewen qu’elle pourrait la réarranger comme il lui plairait. Dans l’armoire de la chambre, elle avait laissé ses vêtements d’adolescentes, qui devaient sûrement aller à Rhewen, même si elle avait l’air plus maigrichonne que Jullanar ne l’était à son âge, et qu’elle pourrait porter si elle le souhaitait. Puis elles étaient redescendues et la Sorcière lui avait montré la pièce d’entraînement, où elles expérimenteraient la magie. Et si elle était d’accord, elles commenceraient à travailler dès que Rhewen serait prête. La présentation des lieux faite, Jullanar avait laissé la jeune fille prendre possession de sa chambre, arranger ses affaires ou faire ce qu’elle voulait et lui avait dit de redescendre quand elle se sentirait prête à commencer. Et c’est à ce moment que la magicienne s’était occupée d’arranger la pièce.

Maintenant que tout était prêt et que Jullanar n’avait plus rien pour occuper ses mains ou son esprit, elle tourna un petit moment en rond dans la pièce, se demandant si elle avait accueilli la jeune fille comme il fallait, si elle ne s’était pas montrée trop froide, ne lui avait pas fait peur, si elle la détestait déjà… Elle se mordit la lèvre. Devait-elle aller voir ce que Rhewen faisait ? Elle hésita puis se ravisa. Et finit par s’asseoir à même le sol et à essayer de respirer pour retrouver une certaine forme de calme et de confiance. Assise en tailleur, elle ferma les yeux et vida son esprit…


Dernière édition par Jullanar Osgrey le Mar 09 Aoû 2011, 12:42, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: J’ai bien remarqué les signes et les paroles qu’il emploie, et j’aurai bien la hardiesse de faire comme lui des miracles.   J’ai bien remarqué les signes et les paroles qu’il emploie, et j’aurai bien la hardiesse de faire comme lui des miracles. EmptyMer 06 Avr 2011, 17:21

Le froid était encore et toujours plus saisissant. Eydis semblait ne plus vouloir leur accorder les bienfaits du soleil. Ils devaient partir mais la déesse en avait décidé autrement. Tout le monde se calfeutrait chez soi, on se regroupaient dans les bars,dans les commerces. Les rues étaient presque désertes. Presque parce Cathairfal continuait à vivre malgré les intempérie, malgré ces nuits d'horreur. Seules quelques âmes courageuses s'étaient décidés à affronter l'air glacé. Cependant si Rhewen faisait partit de ces aventuriers d'un hivers interminable, ce n'était pas vraiment un choix. Elle avait hâte de se retrouver au chaud.

La jeune fille avait traversé la ville pour se rendre à la villa de dame Osgrey. Le quartier était l'un des plus prestigieux de la ville. Les façades des maisons en grès s'ornaient de différentes sculptures, cherchant à donner un aspect encore plus imposant, encore plus grandiose. Chacun ventant les mérites des artisans qu'ils avaient payés rubis sur ongle pour réaliser ces prouesses. Pourtant au cœur de Dinas Uchel, la maison qui lui faisait fasse était bien différente. Elle était sobre et beaucoup moins tape à l'œil que ses voisines. Plus petite de quelque mètre, elle se faisait voler les rares rayons de soleil qui perçaient entre les nuages. La jeune sorcière en fut quelque peu soulagé par cette simplicité. Elle ne se sentait vraiment pas à sa place dans cette opulence de richesse .
Rhewen frappa timidement à la porte pour signaler sa présence. Son ainé lui ouvra avec un sourire chaleureux. Elle lui rendit et se laissa guidé par la sorcière. Le jeune fille ne put s'empêcher de remarquer les monticules de livres sur les meubles, non sans une certaine angoisse. Est ce qu'elle allait devoir tous les lire ? Elle redoutait le moment où elle allait devoir expliquer que l'écriture s'apparentait pour elle, plus à une séries de petits dessins sans queue ni tête , qu'à un véritable moyen de communication et d'apprentissage. Souvent les personnes issu de milieu aisés oubliaient que ce qui constituait les rudiments de leur éducation, n'était pas accessible à tous.
Néanmoins elle appréciait beaucoup cet endroit . Les odeurs de bois se mêlaient à celle des vieux livres et de la cire, donnant un aspect chaleureux à la pièce. Le tour du propriétaire continua est un constat s'imposer : on ne devenait pas sorcière du jour au lendemain c'était le travail d'une vie. Tout ou presque dans les différentes pièces qu'elle voyait défiler, semblait rappeler se combat constant vers l'érudition. Rhewen n'en fut guère surprise. La magie ressemblait à un membre que l'on apprenait à découvrir. Un peu comme un enfant qui découvre l'usage de ses jambes pour la première fois mais dont les chutes était bien plus douloureuses...La comparaison la fit sourire car elle soulignait en même temps le coté incongru de cette découverte.
La jeune fille était bien plus sereine depuis leur dernière entrevue. La discussion avec son oncle y était surement pour beaucoup. Quoi qu'elle en dise, elle se sentait moins seule et supportait mieux sa nouvelle condition. Et puis elle savait où ses choix la menait à présent !C'est du moins ce qu'elle pensait...

Jullanar Osgrey avait peu parlé durant la visite. Et Rhewen ,toujours intimidé par sa présence, n'avait guère était plus loquace. Seuls quelques mots de politesse par-ci par-là. Ne la connaissant que trop peu, le jeune fille ne se risqua pas à engager la conversation. Une phrases mal placée était si vite arrivée...Et puis sa consœur n'avait pas trop eut le choix quand à l'accueillir, elle n'avait surement pas envie qu'elle la dérange un peu plus avec ses questions !
La propriétaire des lieux lui laissa un quartier libre pour emménager dans sa nouvelle chambre. Bien que Jullanar lui en ait donné l'autorisation, elle ne comptait pas changer la disposition de la pièce. Rhewen la trouvait très bien ainsi et puis elle ne se voyait pas déplacer ces monstres de bois qui devait peser plus qu'elle ! Elle posa sur le lit ses maigres affaires de voyage. Les contempla un instant. Heureusement que Lundre avait été là pour la conseiller sinon elle s'en serait sortit avec un baluchon ! Avant de décider de les fourrer sous le lit. Là au moins elles ne feraient pas trop tâche dans le décor. Puis, curieuse, inspecta les lieux. La pièce était plus longue que largue .La fenêtre donnait sur la rue, toujours aussi calme. Sous cette dernière était placé le lit accompagné d'une table de chevet. A droite, contre le mur du fond, une armoire en chêne massif et suivant le mur un bureau fait dans le même bois. Le tout laissant un espace sur lequel reposait un tapis aux couleurs pastels.
Elle jeta un coup d'œil inquiet à la porte. De combien de temps disposait-elle exactement ? Ne voyant personne revenir pour lui dire de se dépêcher, elle céda à son envie dévorante de fouiller dans l'armoire. Ce n'était pas très polie, mais c'était bien trop tentant...Elle découvra, avec émerveillement, une bonne dizaine de tenues dont la sorcière lui avait parlé. Rhewen parcourra les étoffes du bouts de ces doigts, appréciant la contacte du textile avec l'extrémité de ses doigts. Soudain elle s'aperçut du silence inhabituelle qui s'était installait. Apparemment dame Osgrey avait fini ce qu'elle était en train de faire. La jeune fille se précipita dans le couloir, elle ne voulait pas abuser de la générosité de son hôte en se laissant désirer. Elle dévala les escaliers quatre à quatre dans un vacarme digne d'une charge de la cavalerie avant de débouler dans la salle d'entrainement. Là Rhewen stoppa net son élan, manquant de peu la chute. La sorcière était là, assise au centre de la pièce, elle venait de rouvrir les yeux . La jeune fille rougit, elle l'avait surement interrompu dans un exercice.

_Désolé, je croyais qui vous m'attendiez alors je me suis dépêchée...
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MessageSujet: Re: J’ai bien remarqué les signes et les paroles qu’il emploie, et j’aurai bien la hardiesse de faire comme lui des miracles.   J’ai bien remarqué les signes et les paroles qu’il emploie, et j’aurai bien la hardiesse de faire comme lui des miracles. EmptyLun 02 Mai 2011, 18:11

Spoiler:

La cavalcade qu’elle entendit dans les escaliers fit sourire Jullanar. Cela lui rappelait sa propre façon de se déplacer quand elle devait commencer ses leçons avec son père. Pour la jeune fille de l’époque, c’était l’excitation de la nouveauté et le désir d’apprendre qui lui faisaient faire autant de bruit dans la maison mais pour celle qui occupait désormais la chambre de l’étage, ce ne devait pas être les mêmes sentiments qui accompagnaient cette course. Quand Jullanar rouvrit les yeux après ce souvenir, et que le bruit s’était tu, elle découvrit la jeune Rhewen dans l’encadrement de la porte, visiblement gênée de l’avoir dérangée.

« Ne le sois pas, viens t’asseoir en face de moi. »

Avec un sourire qu’elle voulait encourageant, elle désigna l’espace vide en face d’elle. Un sol dur et froid devait sûrement paraître à la jeune fille peu engageant pour commencer un enseignement mais pour Jullanar, si elles devaient commencer à travailler sur les dons de Rhewen, il valait mieux éviter tous meubles ou fournitures inflammables. D’où le décor très spartiate et la rangée de baquets remplis d’eau contre le mur. Jullanar ne connaissant pas encore la puissance de sa jeune élève – même si au vu des faits pour lesquels elle avait été accusée, elle en avait une petite idée – elle avait jugé plus prudent d’éviter autant que possible de faire brûler sa demeure.

Une fois que la jeune fille fut assise, Jullanar la regarda un instant, ne sachant comment commencer. Devait-elle entrer tout de suite dans le vif du sujet et établir ainsi la puissance de la petite Sorcière ? Les mages du Sanctuaire avaient un moyen pour déterminer à quel Ordre appartenait les nouveaux apprentis ou, du moins, pour le deviner. Malheureusement, n’ayant jamais eu d’élève auparavant, Jullanar n’avait jamais eu la curiosité de savoir comment ils procédaient. Quant à sa propre expérience avec son père, il lui avait semblé qu’il avait toujours su de quelle puissance elle disposait. Même si l’hérédité ne s’appliquait pas toujours concernant les Ordres, elle-même n’avait jamais douté être autre chose qu’une Sorcière du Premier Ordre, tout comme son père. Néanmoins, pour ce qui était des Singuliers comme Rhewen qui découvraient tout à coup un ou plusieurs dons, l’évaluation de leur puissance était sûrement bien différente de celle des enfants de Sorciers. En tous cas, si la jeune fille se révélait être du Premier Ordre et que, lors de ces prochaines semaines, elle s’exerçait continuellement à la magie, ses yeux prendraient petit à petit la couleur de l’or, ce qui faciliterait bien la tâche de Jullanar pour mieux connaître sa force magique. Si ce n’était pas le cas, elle trouverait bien d’autres moyens pour découvrir tout cela.

En attendant, le silence commençait à s’éterniser et Jullanar ne savait toujours pas par quoi elle devait débuter ce premier tête à tête avec son élève. Finalement, après un petit moment de gêne des deux côtés, la Sorcière essaya de se redonner une contenance et les mots s’écoulèrent d’eux-mêmes.

« Si je te demandais d’allumer le feu dans cette cheminée, saurais-tu y parvenir ? »
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MessageSujet: Re: J’ai bien remarqué les signes et les paroles qu’il emploie, et j’aurai bien la hardiesse de faire comme lui des miracles.   J’ai bien remarqué les signes et les paroles qu’il emploie, et j’aurai bien la hardiesse de faire comme lui des miracles. EmptyMar 03 Mai 2011, 15:26

La jeune fille calma le feu qui saisissait ses joues à grande peine. Sans un mot, elle s’assit en tailleur à l’endroit désigner par son aîné. Le sol était froid. Sa robe fine ne lui épargna pas cette désagréable sensation. Mais elle était habituée à bien pire. A Perllan peu de personnes pouvaient se permettre de chauffer constamment leur maison, préférant à cela, la traditionnelle couverture d’hivers.
Rhewen s’attarda un peu sur le nouvel agencement de la pièce. On aurait dit qu’un véritable molestrom avait ravagé la salle, poussant les meubles contre les murs, écartant le moindre objet inflammable hors de porté des pouvoirs de la sorcière en herbe. Les bassines d’eau savamment alignées au fond à coté d’elle, lui décrochèrent un sourire crispé. Si elle ne réussissait pas à se contrôler, la sanction allait être immédiate : une douche glacée !
Echouer, ce mot la hantait. Ses échecs étaient bien trop coûteux pour qu’elles se les permettent. Son cœur se pinçait toujours quand elle repensait à ce qui était arrivé. A toute cette souffrance, cette haine qu’elle avait généré... Bien qu’acceptant mieux sa nouvelle condition, La jeune fille craignait toujours ce flux d’énergie impétueux qui coulait dans ses veines. Elle avait l’impression que c’était lui qui la contrôlait, se servant d’elle comme d’un catalyseur pour assouvir ses pulsions.

La question de dame Osgrey fit écho à ses craintes. Elle avait essayé de s’y préparer mais son cœur s’emballa. Si elle avait eut le choix elle aurait répondu que non, elle ne s’en sentait pas capable. Mais l’avait-elle vraiment ? Une formation, un pardon, voilà ce qui avait été convenu. De toute façon, à repousser l’échéance, elle finirait pas ne plus avoir la force de se lancer.
La peur se nourrit de l’inconnu. Une phrase si courte mais pourtant si vraie que sa mère lui avait dite il y a des années. A cette époque elle parlait des conflits entre les différents peuples de Lanriel, depuis Rhewen la détournait à loisir.
Elle avait peur de la magie parce qu’elle ne la connaissait pas, peut être qu’en pratiquant elle la découvrirait sous un meilleur jour ?

Rhewen tendit une main tremblante vers l’âtre. Elle se sentait ridicule dans cette position mais ce geste était venu instinctivement. Elle jeta un regard timide vers son instructrice, cherchant une parole réconfortante, un hochement de tête, bref quelque chose qui puisse lui indiquer qu’elle était sur la bonne voie. Mais la jeune fille ne su décrypter l’expression qui se peignait sur le visage de la sorcière. Elle souhaitait peut être qu’elle trouve la solution par elle-même ?
La petite sorcière essaya de se concentrer sur le petit amas de bois, de l’imaginer en train de crépiter, de sentir sa chaleur. Rien ne se passa. Rhewen fronça les sourcils. Son don s’était jusqu’à présent manifesté de manière inopiné, suivant le cours capricieux de ses émotions. Pourtant elle ne se serait jamais doutée que le solliciter de manière volontaire lui aurait été si difficile.
La jeune fille changea d’approche. Au lieu de se concentrer sur la finalité de son exercice, elle chercha en elle un sentiment, du moins le souvenir de celui-ci, qui pourrait déclencher son pouvoir. Elle ferma les yeux, passant en revu plusieurs épisodes de sa vie. Cherchant dans les affectes négatifs puis positifs. S’égarant parfois sur quelques détails inutiles. De longue minutes passèrent avant que l’un d’eux face écho en elle. Elle sentit la magie s’insinuer dans ses veines, palpiter sous sa peau puis se propager dans son corps.
Elle rouvrit ses yeux qui reflétaient l’incroyable spectacle dont elle était le siège. Rhewen fut déçut de voir que le foyer était toujours éteint. En revanche ses doigts étaient à présent recouverts de flammèches qui dansaient joyeusement dans un éclat doré. Une odeur acre l’éleva doucement dans l’air. Ce n’était pas que ses mains mais tout son corps qui s’immolait ! Cela ne lui faisait pas mal. Les flammes l’entouraient d’une chaleur bienfaisante, préférant se repaître se sa robe plutôt que de sa peau.
Pudique, la jeune sorcière n’avait cependant aucune envie de se faire dénuder et ce même si la seule autre personne de cette pièce était une femme ! Elle se précipita donc vers l’un des récipients, tentant au début de contrôler l’incendie. Mais aussi tôt éteint, il se rallumait déjà. Sa respiration s’accéléra. Elle n’arrivait plus à le contrôler ! Des larmes se mirent à couler sur ses joues, silencieuses, se fondant avec l’eau qui ruisselait à présent sur elle.

Rhewen regarda un instant son reflet dans l’une des flaques dont elle avait recouvert le sol. Elle rabattit en arrière les quelques mèches de cheveux dégoulinantes qui lui barrés la vue. La déception et la crainte se lisaient clairement sur son visage. Bien que le feu ne se soit pas montré menaçant, elle en avait eut peur. Elle en avait toujours eut peur…

HJ: pas de problème !
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MessageSujet: Re: J’ai bien remarqué les signes et les paroles qu’il emploie, et j’aurai bien la hardiesse de faire comme lui des miracles.   J’ai bien remarqué les signes et les paroles qu’il emploie, et j’aurai bien la hardiesse de faire comme lui des miracles. EmptyDim 08 Mai 2011, 19:31

Jullanar sentit la jeune fille se crisper en entendant sa question. Elle eut un petit moment d’appréhension tandis qu’elle attendait la réponse de Rhewen jusqu’à ce que cette dernière se tourne vers l’âtre, paume levée sur le fagot de bois. La Sorcière demeura impassible, ne souhaitant donner aucune indication d’approbation ou de dénégation. Cette façon d’utiliser la main comme conducteur de la magie était l’apanage des enfants, des jeunes apprentis et des magiciens des Ordres les plus faibles. C’était aussi comme cela que les Singuliers – et d’autres, d’ailleurs – s’imaginaient que les Sorciers faisaient. Ce n’était pas un geste négatif pour autant. Petite, Jullanar avait elle-même utilisé ses mains pour manipuler le vent. Et certains dons nécessitaient ce contact physique mais quand un Sorcier faisait complètement corps avec ses pouvoirs, peu importe son Ordre, il pouvait alors les utiliser à sa propre volonté et sans aucun objet ou geste conducteur, même si cela faisait toujours plus théâtral. A moins de le guider dans une direction précise ou de faire appel à sa pleine puissance, comme cela avait été le cas des semaines plus tôt lors de son affrontement avec un troll, le pouvoir d’un Sorcier était presque un membre à part entière de sa personne. A-t-on besoin d’une main pour faire fonctionner l’autre ?

Jullanar observa sa jeune apprentie. La main toujours suspendue au-dessus du vide de la cheminée, les yeux fermés, elle semblait intensément concentrée. La Sorcière ne dit toujours rien, se contentant d’étudier la façon dont Rhewen essayait de déclencher son pouvoir. Quand elle rouvrit les yeux, Jullanar ne remarqua rien au premier abord et s’apprêtait à prendre la parole pour dire à la jeune fille que ce n’était pas grave et lui expliquer comment tenter de libérer le feu dans ses veines quand les flammes s’étendirent du bout de ses doigts à son bras puis au reste de son corps. Surprise, Jullanar ne bougea pas durant quelques secondes, regardant les vêtements de Rhewen prendre feu sans que la jeune fille ne semble en souffrir puis elle se recula, redoutant que les flammes ne viennent lécher les pans de sa robe. Quand Rhewen se leva, la Sorcière fit de même, toujours subjuguée par le spectacle qui s’offrait à elle. Jullanar n’avait aucune connaissance proche qui possédait la maîtrise du feu et elle ne se serait jamais doutée qu’un Sorcier pouvait se transformer en torche humaine sans en éprouver une seule brûlure. La maîtrise des éléments était l’un des pouvoirs les plus fascinants car savoir manipuler le vent n’avait rien à voir avec les autres éléments, même si, au final, la méthode pour y parvenir était la même.

Rhewen s’était dirigée par elle-même vers les baquets d’eau et Jullanar n’osa pas aller jusqu’à elle pour l’aider à se débarrasser du feu qui avait pratiquement dévoré ses vêtements. Profitant de sa douche improvisée, elle se dirigea vers l’autre bout de la pièce où trônait une couverture sur les meubles entassés. Elle s’en empara et s’approcha de la jeune fille, désormais trempée, pour lui déposer le plaid sur les épaules avec douceur. Puis elle lui frotta le dos dans une tentative de la consoler. Jullanar espérait que cette expérience ne l’avait pas trop ébranlée ou découragée pour une première séance.

« Allons nous rasseoir. »

Avant d’obéir à ses propres paroles, Jullanar alla chercher un tapis qu’elle déroula sur le sol afin de leur donner une assise plus confortable maintenant que cette première expérience était passée. Un mélange de déception et de peur s’entremêlait sur le visage de Rhewen et la Sorcière regretta un instant de lui avoir demandé une chose pareille alors qu’elle n’avait aucune éducation magique et, par conséquent, n’était pas prête. Pourtant, elle jugeait cette première tentative plutôt fructueuse. Aussi, quand la jeune fille se rassit en face d’elle, Jullanar lui fit part de ses commentaires de professeur.

« Pour être franche, je ne pensais pas que tu y arriverais. Même si ce n’était sûrement pas ce à quoi tu t’attendais, tu as réussi à déclencher ton pouvoir. Sans que je te dise comment le faire. » Elle sourit à son élève. « Peux-tu me dire comment tu y es parvenu ? »
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MessageSujet: Re: J’ai bien remarqué les signes et les paroles qu’il emploie, et j’aurai bien la hardiesse de faire comme lui des miracles.   J’ai bien remarqué les signes et les paroles qu’il emploie, et j’aurai bien la hardiesse de faire comme lui des miracles. EmptyLun 09 Mai 2011, 17:08


Rhewen essuya son visage humide d'un revers de manche,ou du moins de ce qu'il en restait. Elle n'osa pas croiser le regard de Jullanar. Elle avait honte. Elle n'était pas comme tout ces gens qui s'en allait , glaive au poing, affronter le danger. Elle , elle avait toujours fuit. Même quand sa mère avait disparut elle n'avait pas eut le courage de faire ce qu'elle demandait au autres. A savoir partir à sa recherche au delà des murs de Cathairfal.
Pourquoi contrôlait-elle cet élément qui l'effrayait tant ? Elle aurait bien troqué son don contre un autre élément, ou mieux, avoir celui de Lundre, pouvoir soigner les gens ! Mais si l'on pouvait changer de pouvoir comme de chemise ça se saurait !
La jeune fille déglutie pénible, tentant de retrouver un peu de contenance. Bien qu'elle n'ait pas froid, le contact de ses habits trempés lui étaient quelque peu désagréable. Elle accepta donc volontiers la chaleur de la couverture. Docile, elle se rassis à l'endroit indiqué par la sorcière. Le ton de sa voix et ses gestes ne laissaient transparaitre aucune colère. Mais ,comme tout à l'heure, la jeune sorcière eut un mal fou à interpréter les sentiments et intentions de son ainé. Allait-elle lui redemander d'essayer jusqu'à obtention d'un résultat un plus probant ? Trouvait-elle son cas désespéré ? Les sorciers ne maitrisaient-ils pas leurs pouvoirs plus tôt ? Ces questions muettes la taraudaient, mais il fallait être patiente, elle aurait bien ses réponses tôt ou tard.

La petite sorcière attendit que son professeur prenne la parole. Ces révélations la laissèrent dubitative. Elle n'avait rien contrôlé du tout et ,sans les bassines d'eau, elle aurait surement mis le feu à la maison. D'ailleurs, il y avait trois choses qu'elle redoutait avec son don. Tout d'abord, et c'était le plus important à ses yeux, blesser, voir tuer des personnes sous un excès d'émotion. Cela c'était déjà produit et elle n'avait pas vraiment l'envie de retenter l'expérience...
Ensuite sentir ces flammes repter sur sa peau ! Ce chatouillement permanent qui était presque douloureux . Rien que d'y penser ça lui donnait la chaire de poule ! Même lorsqu'elle faisait la cuisine, elle se mettait à bonne distance du foyer de peur d'être la cible d'un projectile incandescent. Ce qui l'obligeait parfois à faire quelques acrobaties pour se tenir à une distance respectable de l'âtre sans laisser bruler les aliments. Ce pouvoir, c'était comme demander à un arachnophobe de se jeter dans une fosse remplit d'araignée !
Enfin elle avait peur de la différence . D'être rejeté, haït pour cette magie qu'elle n'avait pas choisit. Elle avait vécut jusqu'alors comme une singulière. Et bien qu'elle ne percevait plus son don comme une chose négative, elle avait encore du mal à s'identifier en tant que sorcière.
Rhewen releva la tête et contempla sa consœur un instant. Celle-ci lui envoya un sourire rassurant. Les yeux de la jeune fille avait perdu de leurs éclats dorés mais elle sentait malgré tout la présence de la magie, elle palpitait encore en elle . Se dissipant doucement, trainant les pieds, rechignant à quitter ce nouvel espace de jeu.
Comment y était-elle parvenue ? Elle était tenté de lui répondre « comme d'habitude » mais se ravisa. Cette réponse n'était que trop imprécise et pourrait être pris pour de l'impertinence.

_J'ai voulut me concentrer sur les buches pour allumer le feu mais sans succès. Alors j'ai essayé de reproduire ce qui m'était arrivé les dernière fois. Mais ça n'a pas marché au début.

Elle marqua une pose, se demandant si ses propos n'était pas trop confus. Avant de se décider à préciser.

_ Je voulais retrouver les émotions qui l'ont déclenché.


La jeune fille avait été tellement bousculé par sa quête du pouvoir et l'apparition des flammes, qu'elle était à présent incapable de se souvenir de ce qui avait été le déclencheur. Tous s'était plus ou moins mélangé dans sa tête lorsque le feu s'était mis à couler dans ses veines. Elle avait été impressionné par cette sensation que lui procurait la magie. Un peu trop peu être... Rhewen ne parvenait plus à démêler ses souvenirs qui semblaient s'être agglutinés les uns aux autres formant une masse compacte et informe.

_Mais dès que ça a fonctionné je n'ai plus trop fait attention à ce qui se passait. J'ai été surprise, je ne pensais pas y arriver non plus.

Admit-elle dans un sourire timide.
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MessageSujet: Re: J’ai bien remarqué les signes et les paroles qu’il emploie, et j’aurai bien la hardiesse de faire comme lui des miracles.   J’ai bien remarqué les signes et les paroles qu’il emploie, et j’aurai bien la hardiesse de faire comme lui des miracles. EmptyMer 18 Mai 2011, 18:35

Jullanar écouta attentivement son élève. Celle-ci avait débuté par une erreur. Au lieu de se concentrer sur son pouvoir, elle avait donné toute son attention à l’objet qui devait prendre feu. Elle avait sûrement du visualiser dans son esprit les flammes jaillir de la bûche, comme elle-même l’avait fait enfant quand elle avait du apprendre à manipuler le vent. Evidemment, une fois que l’on recevait l’enseignement adéquat, tout Sorcier savait que pour utiliser son don sur quelque chose, il ne fallait pas imaginer son état final mais puiser dans son énergie pour la canaliser, la modeler et la projeter sur la chose en question. Car personne ne peut commander une bûche de s’enflammer ou un rideau de se soulever avec violence. C’est la maîtrise de l’élément qui, seule, peut allumer un feu ou débuter une tornade.

Si Rhewen n’avait pas commencé par le bon bout, elle avait réussi à trouver un autre moyen de parvenir à ses fins. Et elle avait trouvé le bon. Jullanar acquiesça quand la jeune fille eut terminé ses explications.

« Tu as choisi la bonne approche. Comme la toute première fois où tes pouvoirs sont apparus, ce seront tes émotions, fortes, qui te permettront de déclencher ton don. La peur, la colère, dans un premier temps. » Rhewen en passerait donc par ses mauvais souvenirs si elle voulait pouvoir les laisser derrière elle. « Mais tu ne dois pas être effrayée par ce pouvoir, il ne peut pas te faire de mal. Comme tu l’as constaté, la surprise et la panique n’ont fait qu’aviver les flammes et tu as en quelque sorte perdu le contrôle. » Jullanar n’avait pas besoin d’ajouter qu’avec un élément comme le feu, cela pouvait conduire à quelques catastrophes. C’était précisément ce qui avait conduit la jeune fille chez la Sorcière. « Nous commencerons par travailler sur la façon de gérer ton angoisse lorsque tu utilises le feu. Bientôt, tu n’auras même plus besoin d’éprouver une émotion pour déclencher ton don. Mais nous verrons cela en temps voulu. »

Jullanar sourit à sa jeune élève. Cette première expérience suffirait pour la journée et, tant que la Sorcière ne lui avait pas expliqué clairement comment s’y prendre, Rhewen continuerait de ressentir de la frayeur – de se brûler ou de mettre le feu à quelque chose. Aussi se concentra-t-elle sur autre chose.

« La magie est une matière très difficile à enseigner car elle peut se manifester de manière très différente selon les individus. Aucun don, aucune puissance ne se ressemblent. Chacun a sa façon de se préparer et de procéder. Je t’apprendrais comme mon père m’a enseigné il y a longtemps mais nous tâcherons de trouver ensemble ce qui te conviendra le mieux. »

Entre la fin du procès auquel Jullanar avait accepté de prendre l’accusée chez elle avant de l’envoyer au Sanctuaire et l’arrivée de la jeune fille chez elle, moins un certain événement qui avait volé quelques heures de sa vie, la Sorcière avait pensé à ce qu’elle pourrait enseigner à son élève. Elle avait ainsi un début de programme en tête qui permettrait à Rhewen de rejoindre les autres apprentis du Sanctuaire sans être totalement en territoire inconnu. Mais avant de faire peur à son élève en lui déclinant par le menu tout ce qu’elle lui avait prévu, Jullanar estima que la jeune fille avait probablement son mot à dire sur tout cela.

« Est-ce que tu as des questions, Rhewen ? Je sais que tout ceci est nouveau pour toi et que cela doit te paraître effrayant ou incompréhensible. » Elle l’encouragea d’un sourire. « N’hésite donc pas à me poser des questions, même celles qui te paraîtraient stupides. »
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Les mots glissaient sur elle comme un ruban de soie. Doux, léger, insaisissable. Rhewen suivait distraitement le fil du discourt de son ainé. Cette expérience l’avait plus fatigué qu’elle ne s’y était attendue. Elle se sentait vidé. Comme si cette vague d’énergie avait eut raison de ses maigres forces. Pourtant, elle le savait, elle n’était qu’à l’aube de son entrainement. Simples prémisses d’un apprentissage qui s’annonçait dur et long. Comment allait-elle-s’en sortir ? Un frisson parcouru son corps. La jeune fille se recroquevilla un peu plus sous la couverture qui lui réchauffait les épaules. Si seulement il ne faisait pas aussi froid de hors !
Le sourire de Jullanar lui fit chaud au cœur, au moins n’avait-elle pas hérité d’un tuteur aussi rude que son père. Tout en elle respirait l’assurance et la liberté. Rhewen l’imaginait mal calfeutré entre quatre murs à ne rien faire, aussi elle espérait que sa présence ne lui pèserait pas trop…

Quand la sorcière évoqua son père, la jeune fille ne put s’empêcher de penser à sa propre famille. C’était sa mère qui s’était chargée de son éducation. Un bien piètre résultat dirons les mauvaises langues. En effet la petite sorcière ne savait ni lire, ni écrire et avait vaguement quelques notions de calcul. Néanmoins, en fervente partisante de l’apprentissage empirique, elle avait toujours su attiser sa curiosité et aiguiser ses aptitudes manuelles.
En l’espace d’un instant, elle revit les longues soirées d’hivers, où éclairé à la lumière d’une bougie, Laryma lui enseignait l’histoire de Lanriel à grand renfort d’exclamations et gesticulation, illustrant admirablement ce conte emplit de rebondissement. Rhewen était pendue à ses lèvres, passionné par ces récits épiques. Mais petit à petit, bercée par la voix de sa mère, la petite fille s’endormit sur la table de la cuisine.
Plus tard, elle se revoyait à l’écurie de ses grands-parents. Ses oncles l’avaient mise, bon gré malgré, sur le dos d’un petit poney gris. Effrayée, elle était restée cramponné à l’encolure de l’animal pendant plusieurs minutes avant de s’apercevoir qu’il n’avait pas esquissé le moindre pas vers l’avant. Elle les regarda, interdite. Ils l’encouragèrent à continuer.

Elle était forcée de constater, non sans une certaine amertume, que depuis toutes ses années elle n’était pas vraiment actrice de sa vie. Elle se contentait de subir sans broncher l’humeur changeante de la déesse, attendant passivement que la chance tourne un jour de son coté. Pourtant les choses n’allaient pas s’arranger : ses quinze prochaines années étaient déjà toutes tracées. L’apprentissage de la magie puis le service de la royauté.
Bien que, Rhewen ait accepté l’offre, elle redoutait ce qu’elle pouvait cacher. Allait-elle devoir se battre et tuer des gens pour la solde du roi ? Même dans un objectif louable, elle se voyait mal bruler vif des êtres vivants, sentir leurs vies vaciller comme si elle les étranglait avec ses propres mains. Un frisson d’effroi parcouru l’échine de la sorcière. Il ne fallait pas se tourmenter maintenant. Si cela se passait mal, elle essaierait de renégocier en temps voulut.

Lorsque la jeune fille revint à la réalité, le flot de parole de la sorcière de premier ordre s’était tari. Un instant de flottement s’immisça dans l’échange entre les deux sorcières. Rhewen tenta de donner le change avec une question qui la taraudait depuis le début. En priant pour que Jullanar n’ait pas trop remarqué son petit moment d’inattention…

_Je n’avais jamais rencontré de sorcier avant vous. Enfin c’est ce que je croyais.
Un sourire tendre illumina son visage devant l’allusion faite à Lundre. Apparemment la magie était un de ces secrets de famille dont on se gardait bien de parler. Peut-être que ce détail changeait sa prise en charge ? Mais elle doutait. Elevée en tant que singulière, elle ne connaissait rien aux subtilités de cet art. Se venter d’une quelconque ascendance familiale n’allait pas arranger sa situation. Quoi qu’il en soit, il fallait qu’elle finisse sa phrase pour que son ainé saisisse le sens de sa question.
_Est-ce que les sorciers doivent vivre caché ?
Quelque part elle connaissait la réponse. La magie semblait être entourée d’un halo aussi mystérieux que maléfique pour le commun des mortels. Les méfaits d’Inasmir et son récent accident n’avait fait que contribuer à cette hystérie populaire.
Seule Eydis savait à quel point, elle les comprenait…Même s’ils n’étaient si différents qu’eux, ils étaient plus…dangereux, imprévisibles. En commençant par elle, qui menaçait de se transformer en torche humaine au gré de ses émotions. Elle avait l’impression que les jeunes sorciers étaient autant les esclaves leur pouvoir que de leurs émotions. C’était peut-être pour cela qu’ils se réfugiaient dans un sanctuaire, dans cette région des plus inhospitalière ?
Une autre question jaillit de ses réflexions. Songe simple, voir simplet qui pourtant bourdonnait dans sa tête comme une angoisse latente. Son pouvoir allait-il augmenter ?
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MessageSujet: Re: J’ai bien remarqué les signes et les paroles qu’il emploie, et j’aurai bien la hardiesse de faire comme lui des miracles.   J’ai bien remarqué les signes et les paroles qu’il emploie, et j’aurai bien la hardiesse de faire comme lui des miracles. EmptyDim 03 Juil 2011, 13:24

Plus Jullanar observait la jeune fille, plus elle se rendait compte de la chance qu’elle avait eu quasiment toute sa vie. Même si ses parents s’étaient rapidement séparés, vivant à des centaines de lieues l’un de l’autre, elle avait grandi entourée d’amour et chacun lui avait enseigné ce qu’il savait pour la faire devenir ce qu’elle était aujourd’hui. Son enfance avait été heureuse, bien que studieuse et Jullanar ne la regrettait que très rarement. A certains moments de sa jeunesse, pourtant, elle aurait aimé être une petite fille « normale » et pouvoir jouer avec les autres enfants plutôt que d’être leur bête noire et le sujet de leurs moqueries. C’est probablement ce qui lui avait manqué le plus lorsqu’elle apprenait la magie avec son père, à la capitale. Elle passait son temps à s’exercer, à lire et à retenir maintes et maintes choses si bien que, les rares fois où elle se mêlait aux jeunes gens de son âge, elle était le « monstre de foire ». A Eaublanche, en revanche, elle avait toujours été beaucoup plus libre, de faire ce qu’elle voulait, avec qui elle voulait et, d’aussi loin qu’elle s’en souvienne, n’avait jamais été le centre d’une méfiance de la part des autres enfants. Il y avait eu bien sûr des jalousies, des colères et un peu de haine, mais cela n’avait jamais été autre chose que des sentiments d’enfants, la « différence » de Jullanar n’ayant jamais été leurs sources. La jeune femme avait toujours pensé que la tranquillité et l’héritage des Elfes rendaient la région beaucoup plus paisible et plus ouverte que ne pouvaient l’être la capitale et ses habitants. Sentiment qu’elle avait toujours aujourd’hui, même si cela faisait plusieurs années que la Sorcière n’était plus retournée au Riocht.

L’intervention de Rhewen chassa la vieille contrée des Elfes de ses pensées et la ramena dans le temps présent. Bien que la nostalgie et le regret n’aient pas le temps de s’installer, Jullanar sentit qu’ils restaient à la lisière de son esprit, prêts à prendre possession de sa conscience lorsqu’elle la relâcherait. Aussi ne fit-elle pas vraiment attention à la remarque de sa jeune apprentie ni à sa mine plus réjouie. Sa concentration lui revint quand Rhewen lui posa la question qu’elle devait redouter le plus en cet instant. Jullanar ne tergiversa pas plus d’une seconde.

« Non, bien sûr que non ! » La Sorcière sourit à la jeune fille. « Nous n’avons pas à vivre caché. »

En affirmant cela, Jullanar se rendit compte que ce n’était pas tout à fait vrai. Même si une certaine méfiance avait toujours été montrée vis-à-vis des Sorciers, il fut un temps où ils n’avaient pas à craindre d’êtres connus ou reconnus comme mages. Mais la Chute du Bouclier avait changé cette apparente sécurité et, désormais, tous les Sorciers étaient mis dans le même sac qu’Inasmir. Les premières années avaient été dures avec ses confrères et consœurs et Jullanar elle-même avait du s’éloigner de la capitale à plusieurs reprises pour éviter d’être prise pour cible. Aujourd’hui, la méfiance n’était pas éteinte, peut-être était-elle-même plus forte, mais les Singuliers ayant d’autres chats à fouetter – défendre leur propre vie des créatures de la nuit – ils avaient cessés de s’en prendre aux Sorciers. Le comble étant qu’ils les acceptaient bien volontiers quand il s’agissait d’œuvrer pour repousser les monstres au-delà des remparts.

« Malheureusement, nuança Jullanar, les temps actuels font que nous ne sommes pas beaucoup appréciés de la population. » Elle se garda d’insister sur le fait que Rhewen était elle-même une raison de plus de cet état de méfiance – voire de haine – permanente. « Mais nous n’avons pas à nous cacher pour autant. La peur de ce que tu es ou de ce que tu es capable de faire ne ferait qu’alimenter une paranoïa, te rendre plus dangereuse, instable dans la maîtrise de tes dons et pourrait te mener jusqu’à la folie. » Jullanar fit une petite pause en pensant au nombre de Sorciers qui avaient succombé à ce terrible déséquilibre mental. « Evidemment, il existe aussi des Sorciers qui choisissent de vivre au beau milieu de la masse sans jamais se révéler. La plupart du temps, il s’agit de magiciens d’ordres inférieurs, dont les pouvoirs ne sont pas très importants. Certains préfèrent vivre comme n’importe quel Singulier, exercer un métier qui leur plaît et ne révèlent jamais leurs dons. »

« Tu n’as pas à avoir peur, Rhewen. Nous rejoindrons bientôt le Sanctuaire, où tu recevras le meilleur enseignement possible. D’ici là, je veillerais sur toi et je te promets qu’il ne t’arrivera rien. » Jullanar conclut sa tirade d’un sourire qu’elle voulait réconfortant. Sa promesse n’était pas faite en l’air. Elle ne connaissait Rhewen que depuis peu de temps mais elle s’attachait déjà à la jeune fille.

« As-tu faim ? »
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MessageSujet: Re: J’ai bien remarqué les signes et les paroles qu’il emploie, et j’aurai bien la hardiesse de faire comme lui des miracles.   J’ai bien remarqué les signes et les paroles qu’il emploie, et j’aurai bien la hardiesse de faire comme lui des miracles. EmptyLun 11 Juil 2011, 09:51

La réponse fut rapide, presque précipité. Apparemment cette possibilité ne semblait guère envisageable pour la jeune femme mais elle nuança tout de même ses propos avec élégance. Rhewen croisa le regard ambré de son instructrice. Il lui était difficile de l’imaginer se fondre dans la foule sur la grande place de Cathairfal, travailler avec d’autres personnes ou élever une ribambelle d’enfant turbulent, le tout dans le plus parfait anonymat. Dans ces moments simples de la vie, sa beauté et son charisme la différenciaient du commun des mortels. Elle était de ces femmes qui ne laissaient personne indifférent, capable d’enivrer les foules et de faire tomber les murs d’un simple mouvement de main. La magie n’y était pour rien. Tout la prédisposait à être exceptionnelle.
Mais elle, Rhewen, n’était qu’une adolescente dont personne n’aurait jamais entendu parler si la magie n’en avait pas décidé autrement.
A ce dernier constat, le gout amer de la désillusion envahit la petite sorcière. Son apparente quiétude s’était bien vite volatilisée. S’était-elle attendue à ce qu’une miraculeuse solution découle de ses questions et résolve tous ses problèmes ? Si c’était le cas, les choses ne semblaient pas marcher ainsi. Après tout la sorcière du première ordre était son guide pas sa nourrice !

« Tes dons » un pluriel qui ne fit que rajouter de l’huile sur des angoisses bien trop ardentes. Si la plupart des gens se seraient réjouit, il n’avait nul besoin d’être un télépathe pour comprendre que ce n’était pas le cas de Rhewen. Le visage déconfit, elle attendit la fin de la phrase, espérant que son interlocutrice s’était trompée, qu’elle allait se reprendre. Mais ce ne fut pas le cas. La panique entraina alors son cœur dans une danse aux rythmes endiablés. Comment allait-elle faire ? Elle n’arriver même pas à en maitriser un, alors deux !

_Parce qu’il va y en avoir d’autres…


La voix de la jeune fille était vacillante, masquant mal le trouble qui s’était installé en elle. Après avoir déglutit péniblement, elle vrilla ses yeux noisette sur ceux de sa consœur.

_Combien exactement ?


La dernière question de son ainé faillit partir aux oubliettes tant le sujet préoccupait la jeune fille. Elle se rattrapa rapidement. Du moins elle l’espérait car elle ne souhaitait pas froisser son hôte.
Non, elle n’avait pas faim. Mais elle commençait à s’interroger sur le fondement de cette question récurrente. Pourquoi tout le monde s’intéressait subitement à son bon état de nutrition ? Certes elle n’avait pas une carrure très imposante mais n’ayant jamais voulut faire carrière dans l’armée cela ne lui posait pas particulièrement de problème. Tout cela était d’autant plus surprenant qu’elle arborait cette silhouette dégingandée depuis quelques année déjà.
Cette histoire avait débuté avec ses oncles puis ses grand parents qui l’avaient presque rendue malade à lui faire ingérer en un seul repas sa ration quotidienne, et maintenant Jullanar ! Elle avait si mauvaise mine que ça ? Rhewen tendit le cou pour apercevoir son reflet dans l’une des flaques d’eau qui jonchaient encore le sol. Une adolescente au teint blafard la regardait à travers le petit miroir improvisé. La jeune sorcière fit la moue. D’ordinaire, elle n’appréciait pas son image, mais là, elle la détestait complètement. Si le stress et la dénutrition avaient laissé quelques stigmates sur le visage de la jeune fille, ce qui l’horrifiait vraiment c’était l’aspect décharné de son corps. Elle allait devoir se forcer plus que ça si elle voulait y remédier…
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Pensant que cette première leçon serait suffisante pour aujourd’hui, sans compter les émotions qui en avaient découlé, Jullanar avait compté sur la perspective d’un repas pour justement se remettre de cette première incursion dans l’étude de la magie. Mais au vu de la mine bouleversée de son élève et de la question qui suivit cet état, la Sorcière se rendit compte qu’elle était encore loin d’être le professeur et l’hôte qu’elle pensait pouvoir être. Elle avait probablement commencé un peu fort malgré sa connaissance de la condition de la jeune fille. Ce qui n’empêchait pas Jullanar de ne pas être non plus très douée dans le processus de socialisation avec des enfants puisque sa tentative d’apaiser Rhewen avec l’idée d’un bon repas venait de tomber à plat. Jullanar finit d’ailleurs par regretter d’avoir posé cette question quand elle vit son élève se regarder dans les flaques d’eau qui stagnait sur le sol.

La détresse que montrait Rhewen sur son avenir, sur son apparence, creusait encore plus le fossé entre leurs deux éducations. A dire vrai, Jullanar ne se rendait pas compte de la différence énorme qui existait entre elles mais elle la découvrait désormais et sentait que ce serait encore bien plus difficile de s’occuper de la jeune fille que ce qu’elle imaginait. Toutes les deux allaient avoir besoin de s’adapter, de se comprendre et, surtout, de se parler. Jullanar ne laisserait pas Rhewen seule à ruminer des pensées qui deviendraient vite sombres et ferait en sorte de la soutenir au mieux malgré les difficultés annoncées.

La première de ces difficultés allait être d’expliquer à sa jeune élève que le feu n’était probablement pas son seul et unique pouvoir. Jullanar ne pouvait évidemment pas en être certaine mais au vu de ce à quoi elle avait assisté plus tôt, c’était une option plus qu’envisageable. Il ne restait qu’à déterminer la puissance que possédait Rhewen. Jullanar s’accorda une bonne respiration avant de sceller l’avenir de son apprentie.

« Un autre, seulement. » Jullanar laissa passer quelques secondes qui parurent durer un certain temps avant de continuer. « Avec l’exercice que je t’ai demandé tout à l’heure, je suis à peu près certaine que tu fasses partie du deuxième, voire du premier ordre. » Nouvelle pause. « Tu ne le sais peut-être pas, mais les Sorciers sont divisés en cinq ordres selon leur degré de puissance. Ceux du Premier Ordre sont les plus puissants et ceux du Cinquième Ordre sont ceux qui détiennent le moins de pouvoir. Selon l’ordre auquel il appartient, le Sorcier possède un ou deux dons. Dans mon cas, et sûrement dans le tien, c’est deux. »

Jullanar laissa le temps à Rhewen d’assimiler ce qu’elle venait de lui raconter. Elle se sentait terriblement froide en exposant ainsi les faits et commençait à croire sérieusement qu’elle avait bien fait de ne pas accepter la tâche d’enseigner au Sanctuaire quand on le lui avait proposé.

« N’aies pas peur, Rhewen. Il y a de grandes chances pour que ton second pouvoir ne se manifeste pas avant longtemps. Et quand bien même, avec l’enseignement que tu recevras, tu le découvriras d’une bien meilleure manière que le premier. »

Bien que la Sorcière se veuille rassurante, son discours ne devait sûrement pas l’être pour une jeune fille qui découvrait une foule de chose pour un premier jour d’apprentissage et qui devait craindre plus que tout de se trouver une seconde fois dans une situation terrible.
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Une sensation de malaise était en train de s’installer entre les deux femmes. Avez-t-elle était malpolie ? ou ses questions étaient-elles gênantes ? Rhewen n’aurait su le dire. Timide et maladroite, elle avait toujours la désagréable impression de se lancer dans un numéro de funambule à chacune de ses tentatives de sociabilisassions. En même temps, apeurée comme elle l’était par les évènements, elle n’avait pas montré les meilleurs cotés de sa personnalité.
La jeune fille inspira fortement pour se donner du courage. Jullanar était indéniablement une personne gentille et généreuse. Si elle se calmait et l’écoutait avec plus d’attention, au lieu de se morfondre sur elle-même, nul doute qu’elles friraient par se comprendre et s’apprécier. Certes elles étaient différentes, mais c’est de la diversité que née la vrai richesse n’est-ce pas ?
Parler semblait être la clef de tout leurs problèmes, encore fallait-il savoir comment faire. La jeune sorcière n’avait jamais été très éloquente avec les gens de l’extérieur. Seule sa famille savaient à qu’elle point elle pouvait se montrer curieuse et bavarde. Avec eux la gêne disparaissait, effaçant du même coup les barrières que son caractère craintif avait fini par ériger. La sorcière de première ordre avait beau se montrer d’une douceur extrême, il lui faudrait patienter un peu avant que la petite sorcière s’adapte à ce nouveau changement.

« Un autre seulement » et peut-être « pas avant longtemps », deux formules magiques qui lui donnèrent du baume au cœur. Elle avait compris que fuir sa condition ne lui apporterait rien de bon, mais il était si dur de faire face… Jullanar semblait toute fois confiante, elle croyait en sa faculté d’arriver à surmonter tout ça, à se contrôler et que son prochain don serait moins pénible à découvrir. Autant de notes d’espoir qui poussaient Rhewen a être moins défaitiste.
Une chose était sure ces prochaine années, si elle n’allait pas devoir de battre contre des gens, elle allait devoir se battre contre elle-même. C’était peut-être ça le pire ennemis du sorcier ? ne pas réussir à vaincre ses craintes, surmonter ses envies de grandeur et rester ce qu’ils ont toujours été : des hommes ni plus, ni moins.

L’après midi ne touchait pas encore à sa fin, pourtant Rhewen se sentait vidée. Cette brève expérience de la magie avait été aussi épuisante qu’une journée d’expédition à cheval. Les courbatures en moins. Lorsqu’elle utilisait la magie, elle avait littéralement l’impression que ses forces la quittaient pour produire ces phénomènes surnaturel. Peut-être que cela ce changerait avec le temps ? peut-être qu’elle gagnerait en endurance et qu’elle n’aurait plus cette désagréable sensation d’avoir des jambes en coton ? Mais elle le saurait bien assez tôt. Pour l’heure, sa curiosité était largement satisfaite et la seule envie qui lui restait, était d’aller se blottir sous une couverture pour dormir tout son saoul.

La jeune sorcière frissonna . Ses cheveux mouillés et le froid mordant, avait eut raison de la couverture qui recouvrait ses épaules. Eydis devait être terriblement en colère pour laisser ses sujets mourir de froid ou de faim. Rhewen avait du mal à saisir la logique de la déesse, car si la plus part des gens n’avaient pas été assidue aux fêtes en son honneur, c’était parce que le cœur n’y était pas ! Les attaques nocturnes mettaient chaque jour la cité un peu plus en difficulté, ramenant son quota de mort matinal… Pourquoi se détournait-elle d’eux quand ils en avaient le plus besoin ?
La jeune fille était bien consciente que ce n’était pas à elle contester la volonté divine. Elle se contenterait de prier, prier pour qu’Eydis ne les oublie pas, prier pour que les beaux jours reviennent, enfin prier pour que ces tueries cessent…Car c’était bien là, la seule chose qu’elle pouvait faire.

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