(3/5) Je m'en irai courir dans le paradis blanc ...

Petit texte présentant rapidement le personnage : son passé, son caractère et éventuellement ses liens importants.

Spoiler:

Des cinq enfants, Nehalennia est la seule qui n'ait reçu aucun don magique, pour autant, son histoire est loin d'être commune. Peu reluisante, sans doute, mais commune, certainement pas.
Tout comme son frère et ses sœurs, elle est née à Vieilleville, près de neuf mois après la fête de Beltane à laquelle sa mère s'est unie à un inconnu choisi par la Déesse, et dès qu'elle fut suffisamment âgée pour être sevrée, on la sépara de sa génitrice pour la placer dans une famille d'accueil.
Jusque là, son destin ne différait pas de celui de tous les enfants de druidesses et elle fut placée dans une chaste famille de singuliers d'Unigol, dans la capitale du pays. Ses parents d'adoption n'avaient alors pas d'enfant et puisque la maitresse de la maison avait passé la trentaine, le couple pensait qu'elle avait passé l'âge d'enfanter. C'est pour cette raison qu'ils acceptèrent de prendre Nehalennia avec eux et s'en occupèrent avec tout l'amour qu'ils auraient donné à un enfant né de leur union.
Elle avait trois ans lorsqu'un petit frère finit par arriver et ce n'est qu'à partir de là que sa mère adoptive commença à véritablement croire en la Déesse et en sa générosité. Parallèlement, c'est aussi à cette période là qu'elle réalisa que Nehalennia appartenait à la communauté des druides et qu'ils finiraient un jour par revenir lui prendre ce qu'ils lui avaient donné, et ainsi lui arracher cette enfant qu'elle aimait de tout son être, comme une mère qui aime sa fille, comme la mère qu'elle était devenue pour elle. Quoiqu'il en soit, elle acheta des livres anciens relatant l'histoire du monde, les légendes et croyances des anciens temps et chaque soir, elle en fit la lecture à sa fille.

Les années passèrent ainsi et, sans que personne ne prenne pleinement conscience du temps, Nehalennia devint une adolescente vive et cultivée. Un jour, alors qu'elle apprenait à son petit frère à écrire et que leur mère les couvait d'un regard affectueux, cette dernière s'aperçut brusquement qu'il était temps. Que Nehalennia était prête. Et que, par conséquent, son départ n'était plus qu'une question d'heures. Elle avait plusieurs fois essayé de lui parler de ses origines et de lui raconter son histoire, l'histoire de sa communauté également - même si, cela, elle l'avait fait en partie en lui faisait découvrir l'héritage culturel des druides - mais, à chaque tentative, sa gorge se nouait, ses yeux s'embuaient et l'émotion la submergeait. Nehalennia la scrutait, yeux dans les yeux, et ne comprenait pas d'où venait le chagrin de sa mère.
Mais les jours passèrent et personne ne vint. Puis se furent des saisons, puis des années, qui passèrent et toujours personne. Lorsque la jeune fille eut quinze ans, ses parents furent certains que les druides ne viendraient plus et que leur enfant n'avait sans doute pas hérité des dons de sa mère biologique. Alors la crainte qui les troublait depuis plusieurs années s'effaça et ils finirent par l'oublier complètement. Nehalennia était définitivement leur.

Et puis, un matin, le bouclier disparut et plus aucune barrière ne protégea les habitants de Cathairfal. Nehalennia avait dix-sept ans. Malheureusement pour eux, les Brennan habitaient tous près de la frontière. Leur maison fut l'une des premières à être attaquée lorsque la nuit tomba.
Au premier cri déchirant les ténèbres de la nuit qu'elle entendit, Nehalennia se réfugia sous son lit et, recroquevillée, elle ne sortit de sa cachette que bien plus tard, longtemps après que les créatures soient parties, au lever du jour. Son calvaire dura plusieurs heures et chaque fois que la vieille maison grinçait, la jeune fille frissonnait de tout son être, pourtant, ce ne fut rien comparé à l'horreur qui l'attendait lorsqu'elle découvrit les corps de ses parents et de son frère dispersés dans la maison. Des visages crispés et plissés sur lesquels on pouvait lire la peur et la douleur. Des corps inertes et abimés. Froids.
Dix-sept ans, c'est l'âge qu'elle avait lorsqu'elle se retrouva seule. Dix-sept ans, c'est l'âge qu'elle avait lorsqu'elle commença à vendre son corps pour s'en sortir.




➳ Nehalennia Brennan
J'ai un peu développé son histoire parce que le personnage m'inspirait, mais libre à vous de l'adapter et de vous l'approprier comme vous le souhaitez, si jamais vous voulez modifier des choses ou évidemment ajouter des éléments, c'est possible.
Je me suis arrêtée à ses dix-sept ans mais comme elle en a vingt-quatre, vous êtes libres de faire ce que vous voulez de cette période. L'idée, c'est qu'elle est devenue fille de joie parce qu'elle ne pouvait pas faire autrement mais elle ne compte pas le rester toute sa vie, elle voudrait s'en sortir.
Et enfin, la dernière petite chose qui me vient à l'esprit, c'est que, pour le moment, elle ne sait rien de ses origines et de sa famille biologique. Je me dis qu'elle ressentira peut-être un peu d'amertume et une certaine jalousie lorsqu'elle découvrira qu'elle est non seulement la seule, parmi toutes ses sœurs, à ne pas être devenue druidesse mais qu'en plus, contrairement à elles, elle n'a ni un travail agréable, ni un avenir certain. Mais tout ça, ça reste à voir avec la personne qui voudra jouer Neha.

Son histoire est plutôt libre, la seule chose que j'aimerai pour elle, c'est qu'elle ait eu un passé assez sombre et qu'elle en ait gardé si ce n'est des séquelles, au moins de mauvais souvenirs. Peut-être une enfance passée à Darya avant d'être initiée au druidisme.
Je l'imagine plutôt torturée, toujours tiraillée entre des choix cruciaux qu'elle seule semble comprendre et qui l'isolent plus encore du commun des mortels. Pas franchement sociable, donc, mais pourtant douée pour s'occuper des âmes en peine, humains comme animaux. Ses savoirs en médecine sont grands, sa sagesse légendaire et pourtant, en dehors de ses fonctions, elle n'est que très peu sûre d'elle, des chemins qu'elle emprunte, des choix qu'elle fait.
C'est d'ailleurs de là que découlerait sa relation houleuse avec Hermione - car Deirdre est la seule qu'elle ait retrouvé jusqu'à présent. Les deux jeunes femmes se ressemblent et pourtant, tout un univers les sépare : Deirdre lui reproche tout particulièrement d'être si tourmentée par ses origines et ses liens familiaux - elle lui en veut de l'avoir retrouvée et pense qu'elle était plus heureuse avant qu'elle n'entre dans sa vie - mais elle la liste de ses travers est longue. S'y mêlent la rancœur et un brin de jalousie. Du côté de Hermione, c'est l'incompréhension totale et si elle s'est tout d'abord sentie blessée par le comportement de sa sœur, elle est déterminée à lui faire ouvrir les yeux, c'est pourquoi elle insiste, tout en sachant que Deirdre ne veut plus entendre parler d'elle.

Tout ceci reste à approfondir. J'avais une idée pour rendre encore un peu plus complexe le personnage mais sachant que c'est délicat à jouer, ce n'est pas du tout obligatoire (on peut toujours trouver une alternative ou oublier complètement). Deirdre pourrait être involontairement tombée enceinte il y a déjà quelques temps. Elle n'aurait au départ pas voulu d'un enfant (ne se sentant pas capable d'en assumer la responsabilité, notamment parce qu'elle se trouvait trop jeune et parce qu'elle était seule) mais, plus le temps passait et plus elle regardait son ventre s'arrondir, plus elle se laissait attendrir et convaincre. Il n'était pas né et elle l'aimait déjà. Malheureusement, suite à un accident, elle aurait perdu l'enfant, laissant dès lors mortes de belles perspectives, abandonnant l'espoir d'en avoir un autre un jour.
En retrouvant Hermione, elle aurait fini par découvrir le secret de celle-ci, à savoir qu'elle avait une fille. Et ses vieilles plaies de se raviver. Et sa rancœur pour sa sœur de s'accroitre plus encore. Hermione avait délaissé le bonheur auquel elle même n'aurait peut-être jamais l'occasion de goûter. Eydis, parfois, était bien injuste.

Rowan fut le cinquième et dernier enfant de sa mère et elle ne se remit jamais tout à fait de sa naissance. Peut-être parce que c'était un garçon et qu'il était ainsi plus robuste que les quatre filles qu'elle avait mis au monde avant lui, peut-être pas. Étonnamment, c'est l'enfant qu'elle garda le plus longtemps à ses côtés mais elle ne lui donna aucun prénom, laissant ce soin à la famille qui l'adopterait car, comme les précédents, elle finit finalement par l'envoyer dans une famille d'accueil. Pour lui, on choisit la maisonnée d'un guerrier de Crìfderau Maes rapidement reconverti en armurier après avoir pris pour épouse une jeune femme du quartier. Elle avait déjà enfanté deux autres enfants lorsqu'ils prirent Rowan sous leur protection, une fille et un garçon mais ce dernier mourut d'une pneumonie quelques mois après l'arrivée de Rowan.
Si la mort de ce frère inconnu ne pouvait affecter Rowan, alors trop petit pour en prendre conscience, elle toucha en revanche ses parents en plein cœur. Étonnamment, pour panser leur chagrin, ils déportèrent tout leur amour sur le plus petit - un peu trop sans doute - et très vite, ils en vinrent à confondre Rowan et leur enfant mort. Des années plus tard, c'est à peine s'ils se souvenaient qu'ils avaient perdu non pas le fils qu'ils avaient adopté mais celui qu'ils avaient vu naitre mais qu'importe, Rowan l'avait remplacé depuis longtemps.

Parce qu'il était le seul fils qu'il n'aurait jamais, le père de Rowan souhaitait vivement le voir devenir le fier guerrier que lui n'avait pas su être. Il devait être invincible pour survivre et c'était à lui que revenaient le droit et le devoir de combler les failles si failles il y avait, aussi l'entrainait-il tous les jours, ou presque, depuis son plus jeune âge. En vérité, c'était loin d'être une tâche contraignante puisqu'il s'émerveillait chaque jour un peu plus des progrès de son fils, de son habileté et de son intelligence. Bientôt, il caressa même l'espoir de voir le nom de sa famille s'élevait dans la société grâce à la main de son fils cadet. Après tout, pareil talent, lui semblait-il, méritait toutes les récompenses du monde, il fallait simplement que Rowan fasse, et puisse faire, montre de ses prouesses.
À force de tentatives et d'accords passés avec les Blasonnés de Dinas Uchel, Rowan fut finalement admis à la cour du roi à ses quatorze ans. Les druides, d'ailleurs, ne vinrent jamais le chercher mais ce ne fut une surprise pour aucun de ceux qui étaient dans le secret. Ils n'auraient pas su dire pourquoi, mais Rowan ne pouvait être un druide, une destinée bien plus scintillante l'attendait. Pour ses parents en tout cas, c'était une évidence depuis de nombreuses années.
De lionceau impatient et crédule, Rowan devint un lion, majestueux et lumineux. Étincelant de lumière. C'était là tout le charisme du personnage. À vingt ans, Rowan n'était ni le plus beau des hommes, ni le plus fort, mais il semblait touché par le soleil lui même, par une flamme indestructible. Par une lumière que l'on ne peut éteindre. Il débordait de vitalité et il inspirait le dévouement, même des hommes plus âgés. Il était une source inépuisable d'éclat.

À Cathairfal, cependant, la chute du Bouclier ne cessait de faire des morts, tout particulièrement parmi les soldats et ces derniers commençaient à manquer cruellement lorsqu'on décida d'envoyer des jeunes bras vigoureux en renfort. Rowan faisait parti du lot. Il avait vingt-deux ans et n'était pas le plus jeune, aussi l'inexpérience de ces jeunes hommes leur fut fatale car c'était une chose de manier l'épée pour s'entraine mais c'en était une autre de se battre pour sa vie.
Chaque nuit, le cauchemar - malheureusement réel - recommençait et les hommes tombaient les uns après les autres. Au bout d'une dizaine de jours, Rowan s'étonnait d'être encore en vie.
Et puis, une nuit, l'espace d'un instant, il diminua sa garde. Il serait mort si un homme, plus âgé, ne s'était pas jeté devant lui au moment critique. L'homme s'affaissa et entraina Rowan dans sa chute. Combien de temps dura son agonie ? Pour Rowan, une éternité. Lorsqu'il croisa le regard du mourant, il comprit. Il s'était sacrifié pour lui car, contrairement à lui, il était jeune et avait toute la vie devant lui. Cette révélation silencieuse ébranla Rowan qui resta longtemps immobile, étreignant le corps inerte de son sauveur et laissant couler les larmes qu'il retenait depuis des années.
Ce n'est qu'une fois relevé et son emprise sur lui à peu près récupérée qu'il tendit les mains vers le cadavre pour lui fermer les yeux. Au contact, une chose inouïe - magique - se produit et Rowan fut entrainé dans un monde qu'il ne connaissait pas, celui des rêves et des visions, même s'il ne le comprit pas tout de suite. Là où il était, il n'y avait aucune trace de lutte ou de sang versé, seulement les yeux bleus d'une enfant aux cheveux d'or qui le regardait intensément. Par un sentiment inébranlable, Rowan sut qu'il s'agissait de sa fille. Il ne le devinait pas, il le savait aussi surement qu'il savait ce qu'il avait mangé la veille au diner.
Cela ne dura qu'un instant avant qu'il ne revienne à lui et seulel la Déesse, alors, aurait pu entrevoir la cohorte de sentiments qui assaillaient le jeune prophète. Mais il se releva et son regard ne cilla pas : il était déterminé. Et invincible.

Invincible... Un mot qu'il avait entendu de nombreuses fois dans la bouche de son père et pourtant, c'était seulement maintenant qu'il prenait pleinement conscience de son sens. Oui, il était invincible et il vivrait pour voir sa fille naitre et grandir. Et un homme qui voulait vivre ne devait pas rester là où la mort devenait l'ordinaire.
Fort de cette conclusion, Rowan concentra ce qui lui restait de forces pour enjamber les corps des hommes tombés au combat et pour transpercer ceux des ennemis qui croisaient son chemin et, ainsi, il finit par s'éloigner du champs de bataille. Lorsqu'il s'arrêta, il était épuisé et loin de Cathairfal.


➳ Rowan Mahoney
Je me suis encore laissée emporter par l'inspiration mais, en vérité, il me semble que je laisse quand même une part assez large pour des rajouts personnels à son histoire, dans son enfance ou pendent les années qu'il a passé à la cour, par exemple.
Rowan est donc un devin qui n'a eu, jusque là, qu'une seule vision - celle de sa fille - et qui l'a poussé à quitter la fuite, mais qui, paradoxalement, lui a aussi donné des ailes. En effet, l'idée, c'est qu'il est sûr que rien ne peut lui arriver puisqu'une vision lui a montré qu'il aurait une fille.
Il ne connait pas sa famille mais je me disais qu'il pourrait peut-être avoir, dans un avenir proche, une vision d'une de ses soeurs qui pourrait le mettre sur la voie.. C'est à voir. Autre idée également, mais pas obligatoire, c'est que l'homme qui s'est sacrifié pour lui pourrait avoir un rapport avec sa vision ou tout au moins, c'est ce que pourrait croire Rowan et il chercherait à en savoir plus sur lui, retrouver ses proches, etc.

A quelques détails près, l'histoire de Lehomel est libre. Du coup, je pense que le plus simple et le plus pratique, c'est encore que je liste ces quelques exigences. Un texte aurait été plus présentable, je m'en excuse, mais si le personnage vous intéresse et que vous avez des questions ou des idées mais que vous n'êtes pas sûr que ce soit plausible, n'hésitez pas à me contacter. Je pense, en plus, que son lien avec Hermione a peut-être besoin d'être précisé... Enfin, c'est à voir.

- Lehomel est né à Cathairfal et a grandi à Cathairfal, plus précisément, à Dinas Uchel.
- Hermione n'est que sa petite sœur adoptive, et même s'il a toujours su qu'ils n'étaient pas vraiment liés par le sang, il l'aime autant que si c'était le cas. Lorsqu'ils étaient enfants, ils avaient un lien très fort. Mais Hermione s'en alla de la maison à douze ans et ils ne se sont jamais revus, même si Hermione donnait des nouvelles, de temps à autres, par courrier. (Reste à voir, du coup, comment leur relation a évolué malgré une si longue séparation)
- Je le vois plutôt comme ayant une forte personnalité, plutôt fier, mais peut-être un peu torturé... (Mais vous faites comme vous le souhaitez, après tout, c'est vous qui vous appropriez le personnage)
- Quoiqu'il en soit, dernièrement, plusieurs mois en fait, il s'est lancé dans une quête impossible que tout le monde pense vouée à l'échec. Ce pourrait être retrouver Inasmir tout seul mais ce n'est qu'une idée. Les raisons qui l'ont poussé à partir sont libres elles aussi, mais s'il recherche Inasmir, ce peut être par exemple la perte d'un être cher ou autre.
- Hermione est retournée chez ses parents mais Lehomel était déjà parti. Lorsque ses parents lui ont raconté ses ambitions, la druidesse a pensé qu'il était sans doute devenu fou pour entreprendre pareil voyage qui se soldera par sa mort. Alors, elle a décidé de le retrouver, sauf que, depuis le temps, elle ne le connait plus vraiment. Physiquement d'abord, saura-t-elle le reconnaitre, rien n'est moins sûr. Quant à sa personnalité, il n'est sans doute plus celui qu'il était enfant.

On peut ainsi, peut-être, relier le personnage torturé à la mort d'un être cher à cause de la chute du bouclier (un meilleur ami, une fiancée, etc. ?) Et tout ceci l'aurait poussé à haïr Inasmir et à vouloir le retrouver. Comme c'est une réaction à son chagrin, tout le monde le penserait devenu un peu fou, tout au moins aveuglé par l'amertume.
Mais ça, ce n'est qu'une hypothèse, pas du tout obligatoire, seulement si ça vous plait et vous inspire.