Echo des Plaines : Chapitre VII ▬ Le Retour d'Inasmir


 
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 Araëlle Sil-Emaïs

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Araëlle Sil-Emaïs

Araëlle Sil-Emaïs

▬ Contributions à l'histoire : 357

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MessageSujet: Araëlle Sil-Emaïs   Araëlle Sil-Emaïs EmptyJeu 03 Mai 2012, 22:05

Every great story

has a beginning

Araëlle Sil-Emaïs Bannvqcn
fanpop



Dessine moi ton identité


▬ Par le nom que je porte, Araëlle Sil-Emaïs. Un nom somme toute banal. Mais savez vous que ce n'est pas mon vrai nom ? Araëlle, il l'a gardé... Cela devait sûrement lui plaire. Mais Sil-Emaïs... Ce n'est pas le nom de mes parents. C'est son nom à lui. J'ai essayé de reprendre celui de mes parents mais après 14 ans, il ne m'appartenait plus. Tandis que le sien... j'étais la dernière à le porter et c'était une marque du destin.

▬ Par mon lieu de naissance, Cathairfál. A Dinas Uchel pour être plus précise. En détail, un beau quartier où s'étendent nombreuses belles maisons digne des Blasonnés. Oh c'est vrai... Je suis une Blasonnée. D'origine. Mais le temps a effacé ce prestige qui était le mien.

▬ Mon âge, 29 ans

▬ La personne que je suis, lDessinatrice, par je ne sais quel miracle. Mais parents ne sont que de simples Singuliers. Cet homme en est un également. Je n'étais pas prédisposée à la magie, mais je reconnais que j'en tire une grande fierté et que cela me permet de sortir du lot de ces gens normaux.

▬ Et les responsabilités qui vont avec : Tenancière d'un bordel. Quand vous connaîtrez mon histoire vous comprendrez que peu d'autres choses m'étaient dédiées. Mais ça m'est bien égal. Dans ce bordel dont les règles m'appartiennent, je décide de tout et même de la vie... Quel amusement quotidien.

▬ J'ai voué ma loyauté indéfectible à Mynkor. Pourquoi tabler sur Eydis ? Personnellement, je ne me trouve aucun point commun avec elle. Mynkor me représente bien plus, et il a bien mieux compris selon moi ce qu'est la vie. Il n'y a pas besoin d'altruisme ou de générosité mal placée. Le magie est un don qu'il faut exploiter au détriment des gens normaux. Je suis intimement persuadée que les Héritiers sont les seuls qui pourront me comprendre vraiment.

▬ Miroir, mon beau miroir ne trouves-tu pas que moi, Charlize Theron, je suis la plus belle ?




Votre besace

Il faut dire que ce que je transporte n'est en réalité pas énorme. Ce que j'aurais toujours sur moi et vous pouvez en être sûr, ce sera de quoi dessiner. Peu importe quoi. Une plume, une craie, du charbon.... cela m'est égal. Il me faut simplement quelque chose pour dessiner. Pour le reste, je reconnais peu voyager. Il est vrai que j'ai peu vu le monde mais le monde vient chez moi alors je n'ai nul besoin de voyager pour découvrir ce qui peuple Lanriel. Au fond, je suis bien dans mon bordel. La souillure, la décadence et la désinvolture font partie de ma maison et je m'y accommode très bien. Ca ne sert à rien d'aller voir si l'herbe est plus verte ailleurs, elle ne l'est pas. Mais parfois je me rends en ville, et là disons que je me muni d'un sac dans lequel est fourré quelques affaires : argent principalement, de quoi dessiner bien évidemment et quelques babioles qui généralement ne me servent à rien. Dans les alentours, on me connait bien. Il n'est pas difficile de me repérer, je reconnais ne faire aucun effort pour passer inaperçue. De noir, je suis souvent vêtue, de robes j'ai tendance à préférer, mettant en valeur mes formes il est vrai que je ne vois pas pourquoi m'en priver. Même si mon corps était humblement caché, je suis de celles que la nature a gâtée, donc il est certain que mon corps serait deviné par les curieux et les intéressés quoi que je fasse. D'habitude longues, en été j'ai tendance à porter des robes plutôt plus courtes et plus dénudées. En hiver, je me pars d'un long manteau noir qui sert à me couvrir du froid glacial et mordant que l'on peut rencontrer dans certaines contrées. Je n'ai pas besoin de plus... Vivre dans le froid ne m'est pas inconnu et je m'y suis acclimater désormais. J'aime ce qui est beau et ce qui est sombre.



L'interrogatoire d'Inasmir

▬ Je ne vous apprends rien en vous disant que Lanriel possède un roi, mais ce que j'aimerais savoir c'est ce que vous pensez de lui :
---- Le roi, il n'est qu'un homme, un Singulier qui se croit investit d'une mission au nom d'Eydis: gouverner. Or il n'a aucun pouvoir pour lui permettre d'obtenir cette responsabilité. Que peut-il voir du haut de son perchoir ? Rien. Il ne sait rien de la vraie vie. Des guerres ? Souffrance et mort mais qui ne lui sont pas propres. Bien gardé dans son château d'or et d'argent. Un jour sa place sera prise... Un jour il sera dépêché de son trône qui ne lui appartient pas. Seul un descendant de Mynkor, un Héritier, mériterait ce poste. Des gens dotés de capacités spéciales qui auront une autre raison que le sang pour preuve de leur puissance. Monsieur fait jou jou avec sa fille et son futur promis. Il espère ainsi pouvoir avoir main mise sur le trône en choisissant les futurs détenteurs de ce poste. Mais tout ceci n'est qu'une mascarade. Ce monde n'est qu'un grand échiquier où les pièces maîtresses commencent seulement à prendre place et écraser. L'échec et mat n'est pas si loin... Mais au fond, le roi et sa personne m'indiffèrent. Il peut bien faire ce qu'il veut il n'est rien. Le royaume ne se maintient pas grâce à lui. Un pion qui agit ne reste cependant qu'un pion.

▬ En parlant de seigneurs souverains, évoquons un peu les deux puissances divines de Lanriel
---- Eydis... D'un autre temps j'aurais pu concevoir sa capacité et son utilité. Mais elle ne fait pas de différence entre les êtres et elle n'est qu'une folle qui s'évertue à jouer à la dresseuse de marionnettes. Que pourrait-elle m'apporter dans ma vie ? La beauté ? La sagesse ? La quiétude ? Laissez moi rire. Elle ne fait que s'amuser de nos vies. Mynkor est celui qui a compris. Il est celui en qui il faut croire car lui seul sait ce que veut dire la vie, la vraie, lui seul comprend les souffrances subies et amènent si pas la délivrance l'apaisement que la délectation de la cruauté peut engendrer. Aimons les êtres, la nature, les animaux.... Aimons tout le monde dans un petit paradis rose où fleurit l'espoir et l'amour. Naïveté ! La vie est souffrance, cruauté, mort, désespoir. Elle aura bon s'accrocher aux sentiments positifs du monde, les sentiments négatifs seront toujours les plus dominants. On ne fait pas d'omelettes sans casser des oeufs. Les êtres sont égoïstes. Le plaisir personnel avant celui des autres. Mes parents ont priés Eydis de me ramener auprès d'eux. Mais qu'a-t-elle donc fait pour m'aider ? Rien du tout. Abusée, détruire et reconstruite, je ne suis que le fruit de ma propre personne et de la magie sinistre que Mynkor un jour m'a offerte. Je suis sûr que c'est lui qui a entendu mon désespoir. Eydis a peut-être entendu mais en tout cas, elle n'a rien fait. Elle reste sur son nuage et contemple un monde qui lui échappe. On a tenté de me faire comprend l'importance d'Eydis... Et j'en suis totalement d'accord mais pas comme les Dessinateurs l'entendent. Pour que l'un soit reconnu faut-il reconnaître l'autre. Si Mynkor seul existait peut-être ne me serais-je pas tournée vers lui. Mais maintenant que je sais qu'Eydis censée apporter le bien m'a délaissée aux profits d"autres, elle m'a déçu et non pas reniée mais critiquée, ma dévotion va et reste à Mynkor qui me comprend, lui.

▬ On a tous son petit ego et moi, Inasmir, le sorcier légendaire, n'échappe pas à ce vice. Alors répondez donc à cette question, que pensez-vous de moi?
---- Je pense que vous n'êtes qu'un égoïste notoire. Comme tout le monde, vous avez abandonnez les autres au prix de votre propre confort. Pourrait-on vous en vouloir ? Un être aussi puissant a sûrement du trouver mieux que servir Eydis et protéger des êtres insipides. Telle est la sélection naturelle. Survivra celui qui sera capable de faire face aux souffrances du monde. Les Créatures, infamies, que l'on peut trouver et qui peuvent nous attaquer sont partout. Mais le malheur n'a pas que ces formes. Et nul besoin d'être une ignominie pour être doté de cruauté. L'horreur est partout et au final, dans ma vie, vous n'êtes qu'un nom sans aucune importance. Un sorcier disparu, un mort dans l'histoire, une page tournée ou déchirée qui n'a aucune utilité dans quotidien dessiné à mon image.

▬ La chute du Bouclier aurait secoué toutes les terres mais il y a des gens que cela laisse de marbre, je serai curieux de savoir si vous êtes une de ces personnes
---- Votre curiosité m'est totalement égale, tout comme la chute du Bouclier. Comme je vous l'ai déjà dit, les créatures infâmes peuvent se trouver dans l'être le plus innocent qui soit... Avoir l'aspect est une chose mais l'âme noire est bien plus répugnante que n'importe quelle créatures démoniaques.

▬ Mais dites-moi mon ami(e), racontez-moi donc un peu ce qui fait de vous un être si exceptionnel...
---- Exceptionnel... Un être magique est toujours exceptionnel. Bien différent des pauvres créatures qui peuplent Lanriel espérant une gratitude obtenue par un labeur inutile. Je suis exceptionnelle par mon passé, par ma vie, par la liberté que j'ai su acquérir et par le futur que je me suis créé et que je continue de construire. Je suis exceptionnelle parce que l'intelligence m'a été donnée de vénérer et préférer la bonne déité m'accordant le privilège de m'appeler Héritière. Il - cet homme qui maintenant repose dans le sol pourri de la terre - m'a appris la froideur de la vie, la souffrance et la cruauté qui s'y trouve et comment m'en accommoder et m'en divertir. Manipulatrice, sensuelle tentatrice, je m'amuse de de ce que les autres tentent de récrier. Les vices sont mes occupations premières, il n'en peut être autre en tant que tenancière d'un bordel visité par les plus offrants ou les Héritiers - rares sont les nommés. Les échanges charnelles sont mes récréations mais aussi mes mains mises sur les plus crédules et les plus prompts à la perversité réprimée. Mais bien que ceci est ma vie et que je ne peux l'en changer, sans y tenir plus que de vigueur, je m'accorde des pauses enfantines que m'accordent quelques dessins qui s'amusent à se mouvoir lentement. Les armes seules prennent désormais vie - éphémère-, le reste ne se contente plus que se mouvoir lentement et dans des proportions moindres telles des imaginations chimériques. Mon âme trop noire pour ces enfantillages amenuisent ce premier don offert mais le principal est actif et il n'est pas de mon devoir d'en quémander davantage. Mon équilibre dérisoire me convient. Mon âme a trouvée ses remparts de glace, mon coeur ses parois de marbre. Une montagne me sépare de ma faiblesse d'antan. Nul n'est à l'abri de la déchéance, mais une fois qu'elle s'est répandue en soi, dans ses veines les plus fines, s'en extraire n'est que folie, sans nourrir n'est que délivrance enjouée.

▬ Tous les goûts sont dans la nature, n'est-ce pas? Alors éclairez-moi donc sur les vôtres...
---- N'ais-je réellement de goût que pour la liberté. Enfermée pendant 14 années, c'est une nécessité. N'est plus en vie la personne qui tentera de m'emprisonner. Gérante, c'est moi qui dirige. Les règles sont les miennes, tenter de les défier n'est point conseillé. Oui... Les chaines ne sont réservées qu'aux plaisirs des plus ardus et c'est moi qui les manie avec une dextérité habile et experte. Tenancière certes mais lambiner n'est pas de la partie. Je fais tout autant que mes filles de plaisir. Je me réserve les clients dont l'oeillade suggestive n'obtiendra contentement qu'au travers de mes mains sadiques ou du creux de mes reins endurci. Les plaisirs sont de la partie et dressée pendant des années, je prends désormais avantage des ses ébats passionnés ou virulents. Il est amusant de découvrir ce que les liens corporels délient les langues les plus cloisonnées. Ainsi tenue au courant de la vie du monde, je m'amuse à entendre les faits révélés, parfois d'un ennui déplorable, parfois d'un utilité jouissive. Mais ne vous ais-je menti en annonçant que seul ces loisirs ne m'offrent du plaisir. Un congénère cher à mon coeur ne quitte que rarement mes alentours. Daärim. Tel est son nom, faucon d'allure prestigieuse et d'aisance royale. Ami, confident, cet ailé fait partie de ma vie depuis 10 ans. Intelligent il n'a cessé de me surprendre au fil des années. Agressif quand il faut, chargé de délivrer mes messages privés, assez subtil pour intercepter ceux dont il faudrait obtenir le contenu, d'un pelage brun et noir, le bout des ailes teinté de blanc, ce rapace a quitté les siens pour me suivre. Il a déjoué son fauconnier - ce séquestreur - car dans ses yeux se lisaient notre avenir commun. Il parcourt le ciel de ses ailes déployées et la liberté, tout deux nous étreint de sa volupté. Je n'espère pas m'en séparer un jour et j'abhorre qu'il me quitte mais il semblerait que sa vie persiste toujours et ne veuille pas le quitter dans l'immédiat.

▬ Tout le monde veut quelque chose, il suffit de découvrir ce que VOUS vous désirez.
Ce que je désire ? Je vous l'ai déjà dit, la liberté. Mais ça je l'ai déjà alors que pourrais-je désirer d'autres ? Je ne souhaite rien car j'ai tout : magie, pouvoir, cruauté, des victimes à souhait... Tant que mon bordel tient la route, que mes capacités spéciales m'appartiennent toujours, que Mynkor continue de me soutenir comme il le fait et que Daärim vit, je ne souhaite rien. Cela peut vous apparaître comme un mensonge mais je n'ai pas de réel but dans la vie. Celle-ci continue et se réalise au fil de ses envies et du destin qui est le mien. Des rencontres je n'ai cesse d'en avoir, mon bordel est un va et vient perpétuel de personnalités différentes. J'aime les gens brutes, subtiles, cruels et imaginatifs. Les gens gentils, doux et attentionnés franchissent rarement les portes de mon commerce de chair : ils sont généralement trop coincés pour imaginer pouvoir se coltiner une femme de joie au passé intrépide et aux moeurs d'une élégance rare. Pourtant ces personnes sont les plus intéressantes. Elles ont des choses à raconter, un caractère façonné et fort, des actes spontanés et non-retenus. Ce que je désire réellement c'est simplement continuer ainsi, voir les mêmes gens, réaliser ma vie comme je l'entends et envoyer paître royalement les connards en tout genre. Que d'amusement...

▬ Et les autres dans tout ça.
Seuls les Héritiers m'intéressent vraiment car pour moi ce sont les seuls qui ont clairement compris ce qu'était la vie. Les autres... Ils m'indiffèrent royalement. Certains passent par ma demeure, séjournent dans mon lit, parfois perdent la vie par souhait de mon âme, mais ce n'est que routine. Qu'ils existent ou non n'a que peu d'importance. Ils font fructueusement tenir mon commerce et je ne leur en demande pas davantage. De toute façon je n'existe pas plus à leurs yeux qu'ils existent au mien. La relation est réciproque et me complaît parfaitement. Se faire des amis n'est pas une vertu de quantité mais de qualité, il suffit juste de trouver les bons mais ne jamais oublier que compter sur les autres est une faiblesse, seul soi-même n'est jamais qu'éternellement fidèle.

Spoiler:

Et pour les crédits c'est par ici


Dernière édition par Araëlle Sil-Emaïs le Sam 12 Mai 2012, 20:34, édité 19 fois
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MessageSujet: Re: Araëlle Sil-Emaïs   Araëlle Sil-Emaïs EmptyJeu 03 Mai 2012, 22:17

« Dessine moi ton histoire »


Araëlle Sil-Emaïs Charlizetheron214wallpa


Les mots sont bien plus cruels, totalement adéquats à la narration de mon passé




Etincellante est l'innocence
The End from Across Acheron by Adrian von Ziegler


8 ans

« Papaa ! …. PAPA !!! »
« Hn… Quoi…. ? »
« Faut que tu te lèves ! Y a la fête dehors ! Maman est déjà levée ! »
« Papa est fatigué, chérie. La fête elle sera là plusieurs jours. »
« Tu m’as promis ! »
« D’accord, d’accord. Je me lève aussi… »

J’avais 8 ans. Cette fête je m’en souviens parfaitement. Cela faisait plusieurs jours que l’annonce circulait dans la région, affichée sur les murs et attirant mes regards d’enfant. Par conséquent je tannais mes parents pour qu’on s’y rende dès son arrivée en ville. Je n’étais pas une enfant difficile. Née d’amour, j’étais simplement une enfant joviale, enthousiaste des moindres petites choses de la vie et surtout, je m’amusais d’un rien. En réalité, j’étais simplement heureuse. Mes parents m’aimaient, me le montraient constamment et ils prenaient plaisir à me faire plaisir. En somme, ils étaient de bons parents. En réalité ils le sont toujours, mais c’est moi désormais qui ne suis plus la gentille petite fille qu’ils chérissaient tendrement. Mais une chose à la fois. Il faut suivre ma chronologie pour comprendre. Ainsi, impatiente, je les avais attendus, nous avions déjeuné et j’avais englouti les régals, préparés par nos gens, bien plus rapidement que l’éducation bourgeoise le permettait, réprimande à l’appui. Puis tous trois nous étions rendus à cette petite fête annuelle, accrochée à la main immense à l’époque de mon père qui tentait désespérément de me garder à ses côtés. Parce que j’avais pu y aller l’année précédente, je savais ce qui m’attendait. Théâtre de marionnettes, jongleurs, artisans en tout genre, marchands de bêtes parfois. Cette foire attirait énormément de monde. Obligée de céder à mon impatience, ma main libérée, je faisais des allers retours entre les échoppes et ma famille. Mon amusement était palpable et mes parents souriant contemplaient mon bonheur actuel. Je ressemblais à une jolie petite fille, blonde les cheveux longs laissés détachés jusqu’au milieu de mon dos légèrement bouclés, une robe immaculée parée de petites dentelles aux manches ainsi qu’aux abords de la jupe. Je ressemblais, disait ma mère, à un ange. Peut-être qu’à l’époque cela devait être vrai… De ma chevelure, ma mère en prenait grand soin. Etonnamment, je ne les tenais ni d’elle, ni de mon père, je les tenais de ma grand-mère paternelle cependant décédée avant ma naissance. Ma mère avait des cheveux roux, mon père châtain. Parfois les mélanges parentaux donnent des résultats étonnants. Ma mère était très fière de cette chevelure dorée qu’elle s’amusait à peigner inlassablement et quotidiennement. Comme elle était d’une douceur sans égale, je la laissais faire comme bon lui semblait. Après tout, je passais beaucoup de temps avec ma dame de compagnie, aussi ne ratais-je jamais un instant les moments maternels. Des coiffures surprenantes paraient parfois ma figure, les autres filles en étaient jalouses et moi je m’amusais à les narguer en défilant telle une princesse. Il est amusant de voir de quoi se contente en enfant en bas âge. Mais j’étais d’un rang où la notoriété allait de paire avec l’élégance. L’élégance a désormais fait place à la sensualité, tentatrice et désinvolte. Toujours est-il qu’après quelques échoppes, j’aperçus au loin le théâtre de marionnettes que je voulais tellement voir. Il m’avait marqué et j’attendais avec impatience de revoir s’animer les petits personnages de tissus et de voix saugrenues.

« Araëlle pas si vite ! »

Mais il était déjà trop tard car je m’enfonçais dans la foule sans me retourner ni me soucier de mes géniteurs un brin angoissés par les murs humains qui se dressaient de plus en plus entre nous. L’insouciance et la naïveté sont des caractéristiques récurrentes et surtout typiques des enfants. L’inquiétude, l’apanage des parents. Malheureusement, c’était totalement justifié car je n’atteignis jamais le petit théâtre. C’est un homme que je percutai dans ma folle course. Le temps que je lève les yeux vers l’obstacle de mon désir, il s’était retourné à son tour pour plonger ses iris noirs dans les miens éclaircis. Je m’étais accrochée à son pantalon sous le choc et c’était un autre désormais qui s’imposait. Il était sombre, peu joyeux, et sur son épaule trônait un faucon majestueux. Hébétée, je regardais ces deux espèces qui me dévisageaient sans sourciller. Lui aussi semblait en pleine contemplation. Je ne me souviens pas combien de temps nous sommes restés à nous regarder, néanmoins ce ne fut pas assez long pour que mes parents me rejoignent. Une main se posa sur mes cheveux et y glissa lentement. Je ne le connaissais pas.

« Tu es une belle petite fille… »

Ce sont les seuls mots qu’il prononça. Et moi, sans le savoir, je m’étais jetée dans la gueule d’un loup. Un homme qui allait devenir un monstre, sans encore clairement le savoir. Car désormais, le temps m’a apporté éclaircissement, et la certitude qu’en ce jour il n’avait pas la moindre idée du futur qui nous attendait, me parait d’une clarté sans négociations possibles.

_______________________________________________________________________________

« Qui est ce ? »
« Ma fille. »
« Votre fille ? Elle a l’air pâle… »
« Non elle va très bien. Elle est simplement très fatiguée par le trajet et nous avons tout deux besoins de manger. Donnez nous quelque chose. »
« … Bien. »

________________________________________________________________________________


« Non !!! LACHEZ MOI !!! Je veux rentrer chez moi !! MAMAN ! PAPA !! Où suis-je ?! Je vous en prie… Ils ont beaucoup d’argents ! Ils vous en donneront tout plein si je peux les revoir… S’il vous plaît ! N.. Quoi… Mais… ?! NON !! NON, OUVREZ !! NE ME LAISSEZ PAS ICI !!! OUVREZ !!! »




Cruauté teintée d'effluves charnelles
Sacrament of Tears from Mortualia by Adrian von Ziegler


10 ans.

Je vivais dans un grenier. Je n’avais pas la moindre idée d’où j’étais mais il faisait froid et je devais me couvrir de plusieurs couches pour sentir la chaleur m’envahir. Etonnamment, j’avais de l’espace. Un lit était installé dans la pièce, une petite table et une chaise et j’avais une lucarne, trop haute pour vraiment pouvoir l’atteindre, même avec ma chaise, mais qui me permettait de voir un peu le ciel au dehors. Il était souvent blanc et parfois la petite fenêtre était maculée de neige. Je pense que j’étais dans une contrée où le soleil pouvait être présent mais la chaleur faisait défaut. Encore maintenant, je ne sais pas du tout où se trouvait cette maison isolée. J’étais enfermée dans le grenier et je n’avais le droit de sortir que quand il venait me chercher et c’était uniquement pour aller me laver, en sa présence, ou manger, en sa compagnie. Durant la première année, j’étais terrifiée. Je criais à l’aide constamment et ça n’avait pas vraiment l’air de le déranger. Mes propos quémandaient régulièrement le but de cet enlèvement, ce qu’il attendait de moi. Il ne m’adressait jamais vraiment la parole, et quand il le faisait, c’était simplement pour souligner le fait que désormais j’étais sa fille. Le faucon majestueux que j’avais vu sur son épaule se trouvait souvent dans la maison quand il était là et que je pouvais sortir de mon grenier. Il m’effrayait car il me regardait souvent de cet air de domination que je détestais. Je ne me souviens pas combien de fois j’ai tenté de m’enfuir… de franchir la porte d’entrée. Pas une fois il ne me frappa ou me maltraita. Mais il avait une force de fer et il suffisait qu’il m’immobilise les bras dans le dos et me porte jusque le grenier pour m’y enfermer de nouveau. C’était une routine qu’il accomplissait régulièrement sans jamais s’énerver et moi je ne cessais de le faire en l’insultant sans cesse une fois de nouveau dans ma cage. Il avait l’air de vivre seul… Je priais sans cesse Eydis pour revoir mes parents. Qu’ils viennent me chercher, me retrouvent, envoie en prison cet homme, qu’il soit puni de tout le mal qu’il m’aurait fait et que je ne le revois plus jamais. A cette époque là, je pensais qu’être enfermée était le pire des supplices. J’étais bien loin du compte.

12 ans.

Deux années se sont écoulées encore. Les jours se ressemblaient. Il n’y avait aucun changement… J’avais simplement appris que ce « Il » s’appelait Isaë. Ca ne m’aidait pas beaucoup… Il lui arrivait parfois de me faire sortir et de me demander de rester assise dans la même pièce que lui le soir. Bien sûr, avec le temps, j’avais compris que me faire sortir de mon grenier pour me voir était un plaisir qu’il avait. Alors j’ai commencé à refuser de quitter mon grenier. La première fois il n’a rien dit ni rien fait. La deuxième fois il s’est fait plus insistant. La troisième fois il m’a fait sortir de force. C’est là que j’ai commencée à devenir agressive avec lui. Ce n’était que des batailles vaines qu’il gagnait haut la main. J’avais grandi certes, mais je restais frêle et mince. Et lui avait toujours cette stature d’homme mûr. Je n’avais donc aucune chance. Mais la peur doucement s’évaporait pour faire place à un début de haine, en me disant que finalement personne ne viendrait me chercher et que j’allais devoir trouver un moyen de me débrouiller toute seule. Deux ans c’est long, mais au fond ça passe vite, bien plus vite que ce que l’on ne croit. On apprend à reconnaître des sons typiques. Je savais quand il rentrait alors que j’étais bien plus haut que la porte d’entrée. Je commençais à savoir selon ses pas où il se trouvait dans la maison. Et quand il montait mes escaliers je me tapissais dans un coin sombre et le temps qu’il me cherche, je mettais mon plan à exécution. Je l’ai déjà poussé de toutes mes forces et puis j’ai couru pour m’échapper. Mais la porte d’entrée était fermée bien évidemment et cela m’avait valu des attaques du rapace de maison. Une autre fois j’avais simplement sauté dessus pour essayer de le faire tomber dans les escaliers… Et d’autres plans dans ce style qui n’avait jamais marché. La nuit, il m’arrivait très souvent de pleurer. Après cinq ans, ce n’était pas aussi souvent que les premières années, mais quand ça me prenait, mes larmes s’écoulaient une nuit entière avant de m’emporter dans les abîmes du sommeil, qui traitre m’emmenait au loin pour ensuite simplement me lancer la réalité en pleine figure comme chaque matin. Je ne ressentais aucune rancœur envers mes parents. Ils ne m’avaient pas trouvé, c’est tout. Et personne désormais ne m’aiderait à par moi-même. Un jour, alors que j’étais dans la même pièce que lui, je me suis mise à dessiner… Au départ, c’était simplement pour lui faire du tort car j’avais pris un morceau de bois et je tailladais le sol pour m’occuper mais aussi pour le faire enrager. A la place, il me regarda faire et moi je me rendis compte après un instant que cela était plus un plaisir qu’une punition que j’exécutai. Petite, ma mère me donnait toujours de quoi dessiner et j’adorais ça. Elle me félicitait régulièrement de mes dessins qu’elle disait somptueux pour mon âge. Confrontée à cette nostalgie, je dus arrêter de dessiner et j’exigeai de rentrer dans le grenier. Ce qu’étonnamment il m’accorda. Quelques jours plus tard se trouvait un matin sur ma table des feuilles et de quoi dessiner. Surprise d’abord, je jetai d’abord tout n’importe comment dans le grenier en signe de refus, criant que je ne voulais pas son cadeau. Je restai plusieurs semaines sans y toucher. Mais le désir d’évasion fut plus fort et je dessinai un peu, de temps en temps, pour ne pas donner trop de satisfaction à cet homme. Mais ça m’était agréable…

13 ans

Un changement important s’opéra chez moi. Un changement que subisse chaque femme dans les alentours de cet âge. Cependant, quand moi j’y fus confrontée, je ne savais pas ce que ça voulait dire et paniquée, je refusai tout d’abord d’appeler à l’aide. Comment pouvais-je savoir que mon corps grandissait et que je devenais une femme ? Par fierté, je restai comme ça à dissimuler tant bien que mal ce sang. Je tins plusieurs jours de la sorte. Heureusement, la première fois on sait que le corps n’agit pas avec régularité. Ainsi le premier mois fut camouflé avec beaucoup de difficulté mais il le fut. J’accueillis l’arrêt avec satisfaction et surtout délivrance. Je ne devais plus rien cacher et je ne devais pas passer mes nuits à frotter mon lit comme je pouvais avec le peu d’eau dont je disposais. Mais ce ne fut que partie remise. Le mois suivant ça recommença et là il s’en aperçut. J’ai cru qu’il allait m’emmener et me faire soigner car quand il vit le sang il me regarda longuement et ses sourcils se froncèrent légèrement. Mais il n’en fit rien et deux jours plus tard, une vieille femme venait me rendre visite. C’était la première fois depuis cinq ans que je voyais quelqu’un. J’étais un peu devenu comme un animal et quand elle entra je me reculai si loin dans le grenier qu’elle eut d’abord du mal à me voir. Surprise fut de constater qu’il nous laissa seules, elle et moi. La vieille femme s’occupa de moi et m’expliqua ce que j’avais. Je ne l’écoutais que partiellement… je l’observai sans relâche et finalement je fondis en larmes en l’obligeant à me fournir de l’aide. Elle avait été sceptique concernant l’explication de cet homme et maintenant comprenait mieux pourquoi il lui avait demandé de faire le trajet jusque chez lui. Dans l’immédiat elle ne pouvait rien faire, et malgré mes supplications pour qu’elle ne me quitte pas, elle me fit comprendre qu’elle toute seule était trop vieille pour faire quoi que ce soit mais qu’elle reviendrait avec de l’aide, alors, encore naïve, je m’y raccrochai. Bien sûr, cette vieille femme ne revint jamais. Pourquoi ? Je n’en avais pas la moindre idée. M’avait-elle abandonnée ou alors l’avait-il tuée ? Aucune idée. Mais j’étais de nouveau seule et le seul espoir qu’il m’était permis d’avoir en cinq ans avait totalement disparu après quelques mois. Toute la carapace que je m’étais construite durant ces quelques années s’était effondrée juste à cause d’un infime espoir qui finalement me faisait me retrouver au point de départ.

15 ans

Deux ans plus tard, j’avais acquis en plus du statut officiellement de femmes, les formes qui allaient avec. Bien sûr je n’avais pas encore les mêmes que maintenant, mais déjà mon corps prenait une tournure bien moins enfantine et je ne fus pas la seule à le remarquer. Oh non… Lui aussi l’avait vu. Il me regardait déjà différemment quand je me lavais et moi-même me sentais bien plus gênée…Avant, il regardait principalement mon visage ou alors il ne me regardait pas vraiment. Maintenant, c'était mon corps qu'il scrutait et j'avais la nette impression que ce regard s'insinuait en moi. Si ça n'avait été que le regard, je m'en serais contenté ou du moins, j'aurais réussi à passer au dessus. Mais une nuit, alors que je dormais, il vint dans ma chambre. Il ne venait jamais vraiment la nuit, ou du moins, une fois que le sommeil venait à moi, je ne m'en rendais pas compte. Cette nuit là non plus je ne m'en rendis pas compte, jusqu'à ce que ses mains me touchent. La suite, je vous passe les détails. Mais cette douleur, cette déchirure que je ressentis au plus profond de moi entraîna une cassure dont je ne me suis jamais vraiment remise. Il venait de m'apprendre ce qu'était le sexe, et moi j'avais surtout appris ce qu'était le viol. Peut-être que durant ces quelques années, il avait estimé que j'étais sa fille. Désormais mon statut venait de changer : j'étais une femme dont il comptait abuser. Il me fallut des mois, des années, avant que j'arrête de me débattre, que j'arrête de hurler, et que je subisse sans broncher. Cela ne semblait nullement le toucher. Il continuait inlassablement à pourrir ma peau de la sienne, à contaminer mon air de ses soupires, à empoisonner mes oreilles de ses onomatopées jouissives. Ces prémisses haineuses que j'avais pu avoir n'étaient rien désormais en comparaison de la haine qui s'était réellement insinuée dans mes veines. Il me dégoûtait. Il me répugnait. Et une seule chose trônait dans ma tête : sa mort.




La cage n'est que pierres mais l'esprit reste de marbre
Silent Moon from Requiem by Adrian von Ziegler


18 ans

J'avais fini par reprendre le dessin. D'abord macabres, ils étaient redevenus doux. Ils me montraient un autre monde, un autre univers, une autre vie que je n'aurais jamais. Je m'évadais grâce à eux, surtout que mes capacités avaient beaucoup évolués et même moi je me surprenais à admirer mes réalisations, seuls joyeaux personnels dont je pouvais bénéficier. Je pensais encore à mes parents, je me demandais comment ils m'imaginaient désormais, s'ils pensaient encore à moi. Je n'avais pas tellement changé, mes cheveux étaient simplement beaucoup plus longs. Lui aussi semblait les apprécier. Ils me dégoûtaient profondément. Ce jour là aussi, il me fit sortir de nouveau deux fois durant la journée. Sans que je comprenne pourquoi, il ne me touchait jamais à d'autres moments que la nuit. Je n'allais sûrement pas m'en plaindre. Il faut dire que c'était principalement le soir qu'il voulait ma compagnie. Il devait sûrement travailler. J'avais encore été conviée au repas du soir. Souvent des objets étaient éparpillés mais pour la première fois, je remarquai clairement la paire de ciseaux sur la table. Je la regardai longuement et longtemps et lentement une idée s'insinua dans mon esprit. Cet homme était peut-être fort mais pouvait-il prévoir les impulsions ? Peu de chance. D'un geste vif, je me levai, m'emparai des ciseaux et alors qu'il ébauchait son lever, je saisis mes cheveux et les coupèrent de plusieurs cisaillements assurés avant de lui lancer au visage ces longues mèches déracinées tandis qu'il avançait vers moi d'un air peu enjoué. La suite, je ne l'avais pas du tout programmé mais les ciseaux encore en main, je tentai de les lui enfoncer et par surprise, sûrement autant la sienne que la mienne, les pointes acérées s'enfoncèrent dans la chair de son bras levé pour se protéger. De surprise je les lâchai, les laissant enfoncés, et lui de douleur, il me frappa pour la première fois avec une force non dissimulée. La suite je ne la connais pas. Quand je rouvris les yeux j'étais sur mon lit, dans le grenier, avec une douleur lancinante au niveau gauche de mon faciès. Il ne me fallut pas longtemps pour me remémorer mon acte et pour la première fois depuis très longtemps je ris d'un enthousiasme hystérique. A la suite de ça, je tentai plusieurs fois de le tuer au point qu'il enleva tout élément tranchant de ma portée. Ma haine était devenue virulente car j'avais un nouvel objectif et je faisais tout pour y parvenir.

19 ans

Cette année là fut pour moi remplie de surprise. Bien sûr, il ne se passa pas grand chose, mais pour moi le moindre changement était important. Mes cheveux avaient un peu repoussés mais ils étaient toujours courts et cela me convenait parfaitement puisque lui semblait désapprouvé totalement, même s'il avait du s'y faire. Néanmoins, la première surprise fut de me rendre compte petit à petit que j'avais l'impression de voir du mouvement dans mes dessins. Je ne comprenais pas très bien car ce n'était pas du tout régulier. C'était totalement aléatoire et surtout particulièrement fluctuant. Ce qui était totalement frustrant car j'avais la nette impression que mon esprit me jouait des tours et que je commençais peut-être à perdre un peu les pédales. Mais un jour, contre toute attente - car bien que je restais convaincue qu'il se passait quelque chose d'anormal, je n'avais pas la moindre idée de ce que c'était - un des magnifiques oiseaux que j'avais dessiné eu une de ses ailes qui devint réelle une fraction de seconde avant de disparâitre. Béate je le suis restée un long moment avant que je passe la journée à tenter de reproduire cet évènement sans le moindre succès. Ce fut un bruit sourd près de ma lucarne qui me fit sortir de mes dessins obsessionnels. Tout d'abord je crus que c'était Lui qui m'épiait - fait purement impossible. Mais ce fut un tout autre rapace qui se dressait là et sans aucune difficulté, je reconnu sa race : un faucon. Ce n'était pas du tout le même que celui qui traînait perpétuellement avec Lui. Mais persuadée qu'il me l'envoyait pour me surveiller, je fis tout pour qu'il parte et c'est ce qu'il fit. Cependant, il revint quelques jours plus tard, de la même façon, et cette fois j'eus bon le chasser, il resta là et passa quelques heures ainsi à me regarder. Je ne cessai de le défier du regard, de l'insulter, d'insulter celui que je croyais être son maître, avant de l'ignorer. Il finit par partir tout seul. Mais cette fois, c'est le lendemain qu'il revint. Les jours s'écoulèrent et il finit par venir chacun de ceux-ci. Sa présence commença à me faire sentir moins seul et un jour, je tentai comme je pouvais de lui envoyer un morceau de pain que j'avais volé au repas, tant pis s'il n'était qu'un sbire. Ma surprise fut grande quand quelques jours plus tard, c'est lui qui laissa tomber quelque chose par l’entrebâillement. Mon écoeurement fut total tout comme mon dégoût quand je vis l'oiseau mort, le cou brisé et les tripes en dehors. Le faucon m'observait avant d'émettre un son. Je ne compris que quelques instants plus tard, que lui aussi m'offrit sa nourriture. De là, commença une sorte d'amitié entre ce faucon et moi. Il venait régulièrement me tenir compagnie et étonnamment toujours dans l'après-midi quand mon tortionnaire ne risquait pas de se montrer. Cette présence apaisait mon coeur et, grâce à ça, je pus reproduire ce miracle de création et me rendre compte que j'avais peut-être un don.




Parce que la souffrance n'est qu'éternelle
Requiem for the Nameless Dead from Requiem by Adrian von Ziegler


21 ans bientôt 22

Avec le temps, je m'étais fortement liée avec le faucon qui venait me rendre visite quasiment tous les jours. Il était d'un réconfort sans borne et maintenant, dans ce monde isolé, je pouvais dire qu'il était devenu un ami. Dessiner était devenu obligatoire désormais. Je voulais l'exploiter autant que possible et découvrir ce qu'il pourrait réellement m'apporter. Bien sûr, il était toujours très aléatoire et particulièrement éphémère. Je n'avais que des bribes de dessins qui se mouvaient et seulement très rarement devenaient réels pour disparaître dans l'immédiat. Et quand j'avais de la chance, ça restait quelques instants, quelques infimes secondes avant de s'évaporer de nouveau. Sans que tout ceci soit systématique bien évidemment. Je pouvais rester des jours à dessiner sans que rien n'apparaisse pour ma plus grande frustration. Mais avec le temps, ce besoin de liberté se fit plus important au vu de mes capacités. J'avais besoin de créer pour m'évader et ces évasions me donnaient envie de m'échapper. A cela évidemment se greffait une haine infaillible et l'envie de plus en plus présente de le tuer pour pouvoir partir, car je savais que c'était la seule solution qui me restait pour pouvoir recouvrer un jour un semblant de liberté. Cette pensée était si forte qu'une nuit, alors qu'il me rejoignait dans ma couche, que je sentais son corps se rapprocher du mien, se coller à mon dos, que je sentais ses mains sur ma peau, son intimité quémandeuse d'une jouissance et qu'enfin il décida d'y remédier, remplie de dégoût je me laissais faire, mais pour tenter de supporter, je me mis à dessiner discrètement, grâce à un morceau de mur effrité dont la tranche laissait une trace blanche, et inconsciemment, une dague se profila sur le mur. Lui trop occupé à son plaisir personnel, me vomissant ses susurres à l'oreille, ses soupirs infâmes, ne réalisa pas. Au fond ça ne faisait rien de dessiner... Moi-même je ne pensais à rien, juste à m'évader ou assouvir une pulsion si forte que mon étonnement fut intense quand sous mes yeux, l'arme se matérialisa-en partie- pour tomber dans un bruit imperceptible sur le matelas. Quelques secondes s'écoulèrent avant que je ne réalise et là, d'un geste vif, connaissant le côté éphémère des créations, je m’emparai du bout de dague et sans même hésiter l'enfonça dans le cou de mon assaillant. Le liquide poisseux ne mit pas beaucoup de temps à s'écouler et des spasmes mortuaires agitèrent son corps alors que pris au dépourvu il tentait vainement de ne pas succomber. C'était tout juste car déjà le bout de dague précédemment dessiné disparaissait tandis que vivement je tentais d'expédier le corps mourant de ma chair. A moitié dénudé, il était là par terre, pris de convulsion, me regardant dépourvu, d'un air pitoyable. Et moi, je le fixai sans bouger, prostrée contre le mur, mes genoux contre ma poitrine. Je ne me souviens plus combien de temps je suis restée là... Il était mort depuis un bon moment avant que je n'arrive à bouger. Il fallait que je réalise que tout était terminé... Même si rien ne termine jamais vraiment. Après 13 ans de captivité, j'étais enfin libre. Quand cette pensée fut enfin ancrée, je m'habillai à la hâte avant de courir et pour la première fois, de sortir enfin. Un calvaire terminé ? Non pas vraiment. Devant moi s'étendait une plaine... Une plaine enneigée, dénuée de tout point de repère. Seul une forêt pouvait être visible, mais sinon, rien. Je me retrouvais au milieu de nul part. L'exaltation était trop forte pour que je capitule. Un cheval je me mis à chercher mais ne trouva que des faucons. Mon tortionnaire dressait des faucons...il était fauconnier. Je devais trouver un cheval, il devait forcément avoir un cheval... Quelque chose ! Rien. De rage je libérai tous les faucons avant de m'écrouler à genoux. Je n'avais pas la moindre idée d'où je devais aller, à pieds nus, déjà gelés, je ne voulais pas mourir... J'étais prête à pleurer jusqu'à ce que me fasse sursauter une présence sur mon épaule. Un faucon...mon faucon... mon ami. Le regain d'énergie dont j'eus besoin venait de m'être donné. Après quelques instants, j'avais un bagage de fortune avec de la nourriture et de quoi dessiner, des bottes bien trop grandes au pied et j'étais prête à m'en aller définitivement, en espérant survivre et sans la moindre idée d'où aller.

22 ans

J'étais de retour chez moi. Je ne sais pas comment je m'y suis prise réellement pour rentrer jusque là. Mon voyage est flou, animée par la seule penser d'être libre, protégée par le rapace-ami qui ne me quittait plus. Je me souviens juste qu'après des jours et des jours de marche, je me suis effondrée avant de me réveiller dans un lit au chaud avec une odeur agréable qui m'arrivait aux narines. Mais malgré la faim qui me tiraillait, c'est la peur qui s'insinua en première et il ne me fallut pas longtemps pour trouver une fenêtre et m'échapper. Je ne pense pas qu'on m'aurait fait du mal, c'était même peut-être des gens bien qui m'avaient retrouvé. Mais être enfermée était devenue une hantise et être à l'air une priorité. Il me fallut encore de nombreux jours, voire même quelques mois avant d'arriver à atteindre ce qui auparavant avait été mon chez moi. Je ne sais pas très bien comment mes parents m'ont reconnus, j'avais tellement changé... Mais ce dont je me rendis surtout compte, c'était de la difficulté que j'avais à redevenir le petit ange tant aimé. Le plus dur fut de me rendre compte qu'en réalité, mes parents étaient des étrangers à mes yeux. Je les reconnus, je savais que c'était eux, mais mon coeur les avait totalement oubliés. Et puis, ils avaient refait leur vie. Celle-ci s'appelait Alinnë. Elle avait 9 ans, elle était rousse comme ma mère, elle avait les yeux foncés de mon père. Au fond qu'étais-je devenue ? Et eux... de simples êtres sans aucune capacité, cantonnés dans leur rôle de Blasonnés, ayant eu pour unique souffrance mon enlèvement, pour finalement me remplacer par un autre enfant. Je n'étais plus rien dans cette famille. Ils ne pourraient jamais me comprendre et sincèrement, je n’avais pas envie de leur expliquer. En réalité, je n'étais plus rien nulle part. J'étais morte pour Lanriel. Tout comme Lui dont le corps pourrissait dans sa maison abandonnée... Je n'étais que souillure. J'étais devenue aussi sale que lui, meurtrière par dessus tout. Quand je pris conscience de ce fait, je n'avais plus qu'une seule chose à faire, en tirer parti. C'est comme ça que ma soeur de sang et non de coeur me retrouva à copuler aisément avec un membre du personnel de maison, sans aucune honte ni aucune pudeur. Puisque je n'avais été éduquée qu'à ça, alors autant que j'en fasse quelque chose. C'est à partir de là que je me mis à sonder les hommes et à les pratiquer. C'est vraiment là que j'acceptai le changement insinué en moi depuis des années.



Un don ne change pas une âme
Forevermore from Mortualia by Adrian von Ziegler


23 ans

Pendant 14 ans, les années s'étaient écoulées, les jours se ressemblant. Ici, en un an, un nombre incalculable de changements s'étaient opérés. Au vu de mon comportement de plus en plus désinvolte, provocateur et aux moeurs déplorables, je quittai la maison que j'avais tant cherché à rejoindre. Je n’avais nullement oublié mes facultés spéciales et d’ailleurs, plus je passais du temps avec des simples gens, plus je voyais en mon don, un côté exceptionnel qui n’était apparemment pas donné à tout le monde et surtout pas aux membres de ma famille. Était-ce mon âme noire qui me guidait davantage mais dessiner pour tenter de créer des armes avaient quelque chose de jouissif et la pratique de la mort m’était revenue telle une logique implacable. Deux hommes avaient succombés par mes soins, non sans raison. Ma famille ne me reconnaissait plus et, de toute façon, je ne m’étais jamais vraiment réintégrée. Alors une nuit simplement, je fis mes bagages et partis. Je m’étais fait quelques amis, pas forcément les plus sûrs qui soient, mais assez utiles, qui furent par conséquent ravi de m’héberger un temps, bien sûr contre un prix. Mais les arrangements charnels furent un bon compromis… De toute façon, le seul qui me comprenait vraiment était mon faucon. J’avais fini par lui trouver un nom : Daärim. Il avait l’air d’apprécier. Lui au moins ne me critiquait pas. Il m’accompagnait et suivait mon tempérament, mes envies et son côté carnassier appréciait mes tendances meurtrières. Je n’étais cependant pas au bout de mes surprises… Un début de soirée approchant, je m’étais trouvé un coin tranquille pour dessiner mais cette fois-ci quelque chose de plus serein. J’avais de nouveau besoin de m’évader un peu et le dessin restait un délassement sans fin, même si je n’avais pas davantage appris à le contrôler car cette capacité restait ardue.Toujours est-il que lorsque le dessin se mut dans un frissonnement et qu'une petite plume d'aile de l’oiseau que j’avais dessiné se matérialisa vaguement avant de s'enfuir de nouveau pour ma plus grande frustration, une voix féminine me surprit et me fit sursauter. C’était une magnifique femme, un peu plus âgée que ma propre mère, et son sourire, d’une bienveillance rare, m’aurait presque fait peur si je ne savais pas au fond de moi que la gentillesse pouvait exister.

« Alors toi aussi tu es une Dessinatrice. »

Je dus la regarder comme une ébahie parce que mon expression lui retira un rire amusé qu’évidemment je ne compris pas. Il ne fallut pas longtemps pour qu’elle s’invite à mes côtés, bien qu’impressionnée par Daärim, et qu’elle m’explique ce voulait dire par Dessinatrice. J’appris donc que je n’étais pas seule à avoir ce « don » et qu’elle-même avait cette faculté spéciale - beaucoup plus élaborée que la mienne au vu de l'apparition qu'elle me révéla. J’appris aussi qu’il existait une école et qu’elle était surprise que je n’y sois pas vu mon jeune âge. Enfin elle m’expliqua que j’aurais pu en sortir car nos capacités apparaissaient dans une tranche d’âge dont la limite était 20 ans, et que l’école comprenait 5 années d’étude, officiellement. Je fus particulièrement étonnée d’apprendre que j’avais en réalité un autre chez moi, là où se trouvaient normalement des personnes qui me ressembleraient bien plus que ma famille génétique. Mais sceptique, comprenant au final, le long de son discours où elle voulait en venir, je déclinai son invitation. Alors elle me sourit simplement, doucement, me donnant un lieu où la retrouver si jamais je changeais d’avis. Face à ce faciès émotif, je ne pus refuser d’au moins dire que j’allais y réfléchir. Et bien que quelque part je me disais qu’elle pouvait se brosser pour que je la suive, j’y réfléchis et de plus en plus sérieusement. Je n’avais au fond plus aucun foyer et on m’en offrait un autre ou en plus j’allais apprendre à maîtriser davantage mes capacités. Je ne pus au final décemment pas refuser. Ainsi, après une semaine, car je n’allais pas lui donner satisfaction trop vite, je la rejoignis et elle m’emmena dans ces contrées éloignées, à Loch Eydis au Pálás dearthóirí où se trouvaient un rassemblement de dessinateurs.

26 ans

Cela faisait trois ans que j’étais dans l’école du Palais. Je ne regrettais pas car grâce à elle j’appris beaucoup sur mon don jusqu’alors totalement instable et peu en accord avec mes désirs. Mais j’en appris beaucoup aussi sur les divinités et je me fis mon propre équilibre des puissantes. J’adaptai cet équilibre à ma propre personne…. Eydis m’avait peu offert sa protection, aussi j’estimai que pour pallier, Mynkor y remédia. Il ne fallait pas se leurrer. Certes, lors de la première année je me fis à cette école, mais mon âme était corrompue et tous les beaux discours et les faux semblants ne me firent pas changer ni flancher du chemin que j’avais décidé être mien. Aussi, vite se remarqua, particulièrement auprès des hommes, ma tendance désinvolte et mes mœurs légères. Au bout de trois ans, j’avais acquis énormément de connaissances mais une réputation trônait dans la demeure me concernant. Tout ce joli petit monde était trop beau, trop doux, trop naïf et surtout en dehors de la réalité. Bien sûr je partageais ce dont créatif, ce besoin d’évasion, mais mon âme noircie avait un penchant pour les créations acérées et les lames tranchantes. Daärim n’était pour plaire non plus : carnassier il pouvait en épouvanter plus d’un dont l’image d’un animal de compagnie n’avait pas pour réponse un rapace vorace. Cela m’était bien égal et au final je ne comptais nullement changer pour entrer dans un moule qui ne me correspondait pas. Ceci dit, ça ne me valut pas grand-chose de positif : considérée comme trouble fête, on me congédia de l’établissement et du protocole éducatif. Pour dire la vérité, cela m’était bien égale. J’avais les bases, je pouvais bien m’éduquer seule. C’est ce que je crus quelques temps plus tard, mais bien que j’aie appris beaucoup, je sentais déjà que la pratique me manquait et qu’au final, j’avais des capacités réelles qui demandaient beaucoup de maîtrise. C’est là qu’apparu une autre femme. Elle ne faisait nullement partie de cette école mais elle avait bien compris que je n’y avais pas trouvé ma place. Etonnamment, je ne savais pas trop ce qu’elles avaient toutes à apparaître au moment qu’il fallait, il n’empêche que celle-ci m’aida bien plus que la première encore car elle peaufina mon savoir et m’apporta les années nécessaire en acceptant de devenir mon mentor. Bien sûr ce n’était pas officiel et encore moins pédagogique comme ce l’était avant. Mais ça me correspondait bien mieux. Je préférais les sentiers inhabituels aux routes toutes tracées et dégagées. Pour une raison que j’ignorais, cette femme trouvait que ma fascination pour les armes n’était pas dénuée d’intérêt et voulait exploiter davantage cette envie profonde imposée en moi. Je n’allais certes pas m’en plaindre mais après deux ans et demi, elle me paraissait inconfortable dans ma vie et j’avais envie de quelque chose d’autres, plus malsain. J’avais un pouvoir certes mais je me considérais comme Héritière et il était temps que je m’établisse comme telle. Mes capacités faisaient de moi quelqu’un de différent de ces gens normaux, mais il fallait que je me fasse une place. Et tout comme je l’avais toujours fait, je quittai cette femme du jour ou lendemain, sans remerciement ni aucune explication.


Le futur n'est qu'une suite

The Candle Burns Down​.​.​. from Lifeclock by Adrian von Ziegler


29 ans

Tenancière d’un bordel. Voilà ce que je suis actuellement. Je suis une Héritière, tenancière d’un bordel nommé « Les Chaleureuses » et je reçois des hommes de toute part, j’ai des « filles » pour les occuper, et je reçois parfois plusieurs Héritiers qui cherchent un endroit où conversés tranquille. Cela va faire plus d’un an que j’ai trouvé cette fonction. Comment j’en suis arrivée là ? Je n’en sais rien vraiment… Après avoir retrouvé la solitude, j’ai trouvé une maison non loin de Dinas Uchel. Je ne suis pas dans cette région même, cela m’aurait été impossible vu la renommée du quartier. Cependant, je ne comptais pas aller ailleurs. J’étais revenue à la source et je comptais bien y rester. C’est à cet endroit que tout se passe. Du moins tout ce qui est intéressant. Et puis, ça m’arrangeait d’être un peu en dehors, je n’avais pas du tout envie de revoir ma famille – si je pouvais encore l’appeler ainsi. Pour ma part, je suis persuadée que c’est Mynkor qui m’a poussé à trouver cette maison abandonnée. Elle n’était pourtant pas visible et sans connaître c’était difficile de la trouver, mais en me promenant, mue par une force invisible, je sus quel chemin prendre et je la trouvai, belle, somptueuse, sombre, parfaite. Bien sûr, j’appris très vite que pour la posséder il y avait un prix à payer. Mais ce ne fut pas difficile… Mon corps et une petite prime. J’avais l’habitude de ce genre de négociation et de l’argent j’avais réussi à en mettre de côté d’une façon ou d’une autre. Toujours est-il que j’avais une maison mais aucune décision concernant son identité. Je pouvais y vivre…c’était même certain. Mais je ne comptais pas m’y enfermer seule et sans activité. Il me fallut un mois d’errance cognitive avant que l’idée ne me paraisse comme une illumination et surtout une absurdité : comment n’y avais je pas pensé plus tôt ? Ce que je pouvais pratiquer, cela se résumait à une chose : les hommes. Et de quelle façon, il n’était pas difficile de le deviner. Ainsi, créer un bordel me parut la meilleure des idées. Les débuts furent difficiles car on ne fait pas la publicité d’un lieu d’égarement, de dépravation. Mais, comme je m’y attendais, il n’était pas très compliqué de trouver des femmes en quête d’une opportunité. J’offrais le logement et la sécurité, elles offraient en retour leur corps. Très vite, les hommes de passage furent attirés et de là, le reste fit son chemin tout seul. D’abord peu aménagé, ce bordel prit forme et nom. Nous vivons à plusieurs femmes, toutes renommées. Moi je n’ai pas changé de nom. Pourquoi faire ? J’étais déjà salie au plus profond de mon être, je n’avais plus besoin de changer d’identité, cette vie était la mienne et je ne comptais pas m’en cacher. De fil en aiguille, les Héritiers connurent cet endroit et ils surent surtout qu’une Héritière en était la tenancière. Cela ne me déplut pas car me savoir être une maison d’accueil pour Héritiers en quête de sureté n’était pas du tout pour me déplaire. Il n’en existait pas à l’appel, mais le plaisir en était par conséquent décuplé. Finalement déchet, j’ai réussi à trouver une place dans ce monde grâce à Mynkor. Et je compte bien encore en profiter…




Dernière édition par Araëlle Sil-Emaïs le Mer 16 Mai 2012, 09:22, édité 12 fois
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Octavia Hardansson

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MessageSujet: Re: Araëlle Sil-Emaïs   Araëlle Sil-Emaïs EmptyJeu 03 Mai 2012, 23:11



*lui tapote le dos* nan je crois que tu es condamnée à être addict

re Araëlle Sil-Emaïs 191321
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Izhelindë Hardansson

Izhelindë Hardansson

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MessageSujet: Re: Araëlle Sil-Emaïs   Araëlle Sil-Emaïs EmptyJeu 03 Mai 2012, 23:31

Charlize Theron Araëlle Sil-Emaïs 343874

J'ai ramené une folle en Lanriel xD Re-rebienvenue Minou Araëlle Sil-Emaïs 394338
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Araëlle Sil-Emaïs

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MessageSujet: Re: Araëlle Sil-Emaïs   Araëlle Sil-Emaïs EmptyJeu 03 Mai 2012, 23:41

c'est quoi cette tête Araëlle Sil-Emaïs 314445 ?

Merciii à vous deuux Araëlle Sil-Emaïs 671916
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Jullanar Osgrey

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MessageSujet: Re: Araëlle Sil-Emaïs   Araëlle Sil-Emaïs EmptyVen 04 Mai 2012, 08:07

C'est vrai qu'il nous faudrait peut-être qu'on lance un programme d'aide à la réinsertion dans la société. Araëlle Sil-Emaïs 343874
Je te réserve Charlize, et puis je te souhaite bon courage pour cette nouvelle fiche (et je ne vois pas de raison pour que ton personnage ne puisse pas gérer une maison de plaisirs Araëlle Sil-Emaïs 748815 ).
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http://winter-sonnet.tumblr.com/
Scarlett de Vinter

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MessageSujet: Re: Araëlle Sil-Emaïs   Araëlle Sil-Emaïs EmptyVen 04 Mai 2012, 10:35

Re-bienvenue, addict!
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MessageSujet: Re: Araëlle Sil-Emaïs   Araëlle Sil-Emaïs EmptyVen 04 Mai 2012, 12:05

Merciiiii Araëlle Sil-Emaïs 671916
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Tanith Ruane

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MessageSujet: Re: Araëlle Sil-Emaïs   Araëlle Sil-Emaïs EmptyVen 04 Mai 2012, 15:07

Rebienvenue, junkie d'Echo Araëlle Sil-Emaïs 665203
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MessageSujet: Re: Araëlle Sil-Emaïs   Araëlle Sil-Emaïs EmptyVen 04 Mai 2012, 15:54

merciiiii Araëlle Sil-Emaïs 748815
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Adrien P. Krenaste

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MessageSujet: Re: Araëlle Sil-Emaïs   Araëlle Sil-Emaïs EmptyVen 04 Mai 2012, 19:16

    || Re-bienvenue Araëlle Sil-Emaïs 665203
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MessageSujet: Re: Araëlle Sil-Emaïs   Araëlle Sil-Emaïs EmptyVen 04 Mai 2012, 19:50

Bienvenue sur le forum =)
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MessageSujet: Re: Araëlle Sil-Emaïs   Araëlle Sil-Emaïs EmptyDim 06 Mai 2012, 13:43

merciiii
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MessageSujet: Re: Araëlle Sil-Emaïs   Araëlle Sil-Emaïs EmptyMar 08 Mai 2012, 13:32

Bienvenue à toi sur le forum :)
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MessageSujet: Re: Araëlle Sil-Emaïs   Araëlle Sil-Emaïs EmptySam 12 Mai 2012, 16:10

Rebienvenuuue Araëlle Sil-Emaïs 343874 Araëlle Sil-Emaïs 748815
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MessageSujet: Re: Araëlle Sil-Emaïs   Araëlle Sil-Emaïs EmptySam 12 Mai 2012, 20:35

Merciii !

Je tiens également à dire que ma fiche est finiiie !

*croise les doigts pour que ça aille* Araëlle Sil-Emaïs 748815
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MessageSujet: Re: Araëlle Sil-Emaïs   Araëlle Sil-Emaïs EmptyDim 13 Mai 2012, 11:15

Ta fiche va être corrigée, par contre il faut que je vois deux trois trucs avec les autres parce que je suis un peu rouillée en ce qui concerne les dessinateurs. Mais rassure-toi on ne t'oublie pas!
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MessageSujet: Re: Araëlle Sil-Emaïs   Araëlle Sil-Emaïs EmptyDim 13 Mai 2012, 13:59

Plagiat, cay scandaleux ! Une dessinatrice qui tapine, copiteuse ! Au bûcher ! Araëlle Sil-Emaïs 748815

Plus sérieusement re-bienvenue. Éclate toi bien avec ce TC. Et je t'en prie, file une légion d'mst aux héritiers, ce ne sera que justice. Araëlle Sil-Emaïs 144952
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MessageSujet: Re: Araëlle Sil-Emaïs   Araëlle Sil-Emaïs EmptyDim 13 Mai 2012, 18:12

Merciii Una Araëlle Sil-Emaïs 748815

Tu peux venir dans mon bordel si tu veux Araëlle Sil-Emaïs 314445. T'auras une chouette petite chambre ! Araëlle Sil-Emaïs 748815

ET nan je filerai une mst aux autres mouhahahahaha ! *sort*

T'en fais pas Scarlett je ne suis pas si pressée pas de soucis ! Merciii d'avance ! Araëlle Sil-Emaïs 62595
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MessageSujet: Re: Araëlle Sil-Emaïs   Araëlle Sil-Emaïs EmptyDim 13 Mai 2012, 18:30

Certainement pô, j'ai parlé d'une patronne sympa moi. Araëlle Sil-Emaïs 748815 Et puis je suis en pleine vadrouille en Lanriel, ma petite chambre est loin derrière moi. Araëlle Sil-Emaïs 527532

(Et j'arrête de flooder oui oui, mais sache qu'un lien sera quémandé vile friponne ! )
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MessageSujet: Re: Araëlle Sil-Emaïs   Araëlle Sil-Emaïs EmptyDim 13 Mai 2012, 18:42

pas sympa ? je suis trèèèèès sympa avec mes "filles" Araëlle Sil-Emaïs 748815

bon j'arrête de flooder aussi mais un lien avec plaisiiir Araëlle Sil-Emaïs 62595
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MessageSujet: Re: Araëlle Sil-Emaïs   Araëlle Sil-Emaïs EmptyMar 15 Mai 2012, 10:53

Re, désolée du délai que ça a pris mais j'avais deux ou trois questions précises. Ta fiche me parait bonne mais il va falloir que tu la modifies néanmoins car un dessinateur ne peut pas maîtriser son pouvoir sans avoir reçu une formation. Peux-tu le faire et me prévenir lorsque ce sera bon?
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MessageSujet: Re: Araëlle Sil-Emaïs   Araëlle Sil-Emaïs EmptyMar 15 Mai 2012, 11:36

Aucun souci pour le délai, je sais que je fais un peu dans l'atypique en tant que dessinatrice ! Et puis vous avez pas mal de boulot vous les admins donc aucuuuun problème ! Araëlle Sil-Emaïs 939620

Par contre, le fait qu'elle a été formée trois ans puis eu un "professeur privé" ça ne va pas pour la formation ? parce que du coup je me disais que ça correspondait au 5 ans reçu à l'école.... Mais je peux me tromper bien sûr !
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MessageSujet: Re: Araëlle Sil-Emaïs   Araëlle Sil-Emaïs EmptyMar 15 Mai 2012, 18:45

Araëlle Sil-Emaïs a écrit:
Aucun souci pour le délai, je sais que je fais un peu dans l'atypique en tant que dessinatrice ! Et puis vous avez pas mal de boulot vous les admins donc aucuuuun problème ! Araëlle Sil-Emaïs 939620

Par contre, le fait qu'elle a été formée trois ans puis eu un "professeur privé" ça ne va pas pour la formation ? parce que du coup je me disais que ça correspondait au 5 ans reçu à l'école.... Mais je peux me tromper bien sûr !

Pour le délai c'est surtout moi qui mouline dur en ce moment.

En fait, ce qui pose problème c'est la découverte de son pouvoir avant cette formation. Araëlle maîtrise son pouvoir trop bien pour quelqu'un qui n'en a pas reçu. Du coup il faudrait que tu changes ça.
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MessageSujet: Re: Araëlle Sil-Emaïs   Araëlle Sil-Emaïs EmptyMar 15 Mai 2012, 19:37

ah d'accord !

Le coup de l'arme pour tuer son tortionnaire je peux quand même ?
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