Echo des Plaines : Chapitre VII ▬ Le Retour d'Inasmir


 
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 ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.

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MessageSujet: ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.    ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   EmptyDim 08 Avr 2012, 21:48



































CZESLAW HEL WASYLYSHYN
« une plume dans le ciel, du sang sur les ailes. »

mon premier ♣


NOM ♣ Wasylyshyn.
Origine. Pauvreté. Passé. Trois mots. Trois simples mots qui forment un tout, un unique tout, que personne n'a le droit d'ignorer: la famille. Cette famille, vous ne l'a choisissez pas, vous n'en avez aucun droit. Vous l'a prenez tel qu'elle est, vous grandissez en assimilant leurs valeurs, leurs eusses & coutumes. Vous vous forgez un caractère selon les modèles de votre famille. Et on se souvient d’un nom qui n’en est plus un. Souvenir des voiles sale, brunies, recousues à certains endroits gonflés par le vent. Souvenir d’un navire de guerre qui affichait fièrement son appartenance aux îles, aux pirates. Souvenir d’une enfance entre ciel & mer. Je suis née dans cette famille qui n’en était pas une. Je suis née dans un endroit, où on n’a aucun lien de sang, aucune origine les uns avec les autres, aucune appartenance. Pourtant on se souvient du nom que je porte. On se souvient du grand navire de Wasylyshyn, s’abattant sur l’eau & le domaine de la piraterie avec force, évitant les obstacles, pillant & détruisant tout sur son passage, absolument tout.

Il y avait un étrange mélange de liberté, d’effronterie & de rébellion dans ce nom qui pendant quinze ans fut traqué, lynché, chassé par delà les mers. On traquait ce nom pour cette si précieuse carte que tout le monde désirait, que tous ses amiraux de Port-aux-princes s’arrachaient, se damneraient rien que pour un regard sur une de ses cartes qui menaient aux Iles Pirates, Wasylyshyn était un des gardiens de ses cartes. En effet, il possédait un de ses documents. Il l’a gardé jusqu’à son dernier souffle, il dormait avec, priait Eydis de ne jamais avoir à s’en séparer. Il l’a protégé, davantage que moi. Bien plus que moi, quand il coulait un bateau il ne pensait pas à moi, mais à sa maudite carte. Il aimait cette carte. Et c’était ce qui en faisait une proie de choix pour les amiraux. En plus de ses escroqueries, de ses sabotages, de ses vols, c’était cette carte que tous voulait. Bien plus que son navire, qui fendait la mer, coulait, soumettait les autres navires, c’était seulement cette carte. Ça a toujours été sa carte.

Moi-même, la chaire de sa chaire, le sang de son sang.
Je ne valais pas sa stupide carte. Et ce qu’il reste de cette carte ? Des cendres que j’ai jetées à la mer quand un navire ennemi nous est tombés dessus. C’était mon devoir de la brûler. C’était également mon devoir de mettre un terme aux agissements de mon père, je nous ai vendu. Je nous ai trahis. Il finit sa vie dans des geôles pour une poignée de pièce d’or, un vieux cheval & la sauvegarde de ce qui dormait en moi. La sauvegarde de mon enfant. Je les ai tous trahie pour le sauver lui. Je n’ai que pensée à lui. N’était-ce pas mon devoir de mère de protéger mon enfant ? Sûrement. J’ai eu bien trop peur que mon père jette ou vende mon enfant en connaissant mon don, il aurait pu en tirer un excellent prix, ce que je ne voulais pas. On n’avait aucun droit de me l’arracher. Pourtant Eydis, à elle-même, choisie de me prendre mon premier enfant. Elle a elle-même choisi de me le voler.

Elle m’a détruite. Eydis m’a bousillée une première fois. Une première & elle s’est acharnée.
Aujourd’hui, c’est à mon tour de lui faire mal. C’est à mon tour de la bousiller.

Tu es donc prévenue, sale garce.


PRENOM ♣ Czeslaw Hel.
Prénom typiquement masculin, ma mère voulait un fils. Ma mère ne souhaitait pas de fille. Elle pensait qu’Eydis lui ferait cadeau d’un charmant garçon, qui lui rappellerait mon père à la naissance, qui lui rappellerait cette nuit, lors des feux de Beltane. Ce fut une union entre une fille de blasonné, une singulière riche, éloignée de Cathairfál, & un pirate qui ne l’aimait guère. Et ma mère n’avait pas prévue d’autres prénoms que celui que je porte, elle a donc choisie de me nommer comme un garçon & de me rendre à mon père, le laissant seul, assumer. Qu’avait-elle à assumer de toute façon ? Une battarde qui aurait été noyée ?

Mais ma tendre mère n’a pas choisi ce prénom par hasard, il symbolise « l’honneur » & la « gloire ». Elle voulait un enfant qui lui ferait honneur, malgré ses origines hors mariage. Elle a voulue un battard qui rapporte la gloire en sa mémoire. Elle ne l’a jamais eu. Pourquoi devrait-elle l’avoir ? Elle ne m’a pas assumée à ce que je sache. Elle ne m’a jamais serrée dans ses bras. Je suis destinée à l’ombre depuis ma naissance, je suis destinée à vivre caché. On ne cri pas le nom d’un enfant illégitime, après tout. On lui laisse une misérable chance de survie. Et c’est tout.

Tout le monde se fout d’un enfant battard. On les oublis. On les chasse.
Je suis une battarde. Je vis dans votre ombre. Vous ne me voyez pas. Vous ne me connaissez pas. Et c’est tant mieux. Je suis Czeslaw Hel, mon nom est un nom d’enfant battard. Je suis votre ombre. Ne me cherchez pas, vous ne me trouvez pas. Je suis faite pour la survie. Et la survie ne s’apprend pas dans la lumière. Elle s’arrache dans l’ombre, dans la nuit, dans la pauvreté, dans le besoin. J’arrache ma survie.



LIEU ♣ Dans les calles d’un bateau, naviguant entre Port-Aux-Princes & les îles Marchandes, en Darya.

ÂGE ♣ 25 ans

FONCTION ♣ Devin.

RESPONSABILITÉ ♣ Assassin.


LOYAUTE ♣ A moi-même, à la terre que je foule, au mer que je traverse, au fruit de mes entrailles, à Mynkor, frère d’Eydis & dieu de l'occulte.

TON AVATAR ♣ Mia Wasikowska

BESACE ♣ Le monde ne t’attendra pas.
Je suis souvent amenée à traverser les contrées de Lanriel pour diverses missions que ce soit d’espionnage ou d’assassinats. Il est donc logique que je transporte sur moi toute un joyeux bric-à-brac. Je possède, bien entendue, plusieurs tenues que je change au fur & à mesure des climats, des saisons, des reliefs, jamais d’armures, je ne suis pas une guerrière, je suis un assassin, ce qui prime c’est ma discrétion, ma ruse & la vitesse, la victime ne doit pas avoir le temps de se retourner, de dégainer une arme, de crier, de réagir, en bref la dague doit trancher la jugulaire de l’ennemi de façon efficace & propre. Il n’y a qu’une seule chance dans ses métiers, mieux vaut ne pas la pourrir avec une cuirasse qui fait du bruit, qui vous fait repérer & donc tuer. Je privilégie donc la légèreté de mes tenues, les couleurs discrètes, neutres, le confort à l’élégance & surtout je ne porte aucune robe. Dans mon métier, les filles n’ont pas leur place, on préfère qu’un homme s’occupe d’une tâche d’homme, c’est donc naturellement que je suis un homme pour ceux qui cherchent à espionner leur ennemi, les tuer. Je porte donc des vêtements d’hommes, des braies, des chemises, des capes amples. Et des court qui ne laissent à personne l’occasion de deviner ma féminité, également le peu de poitrine que je porte je le cache par des bandes épaisses qui me serrent la poitrine & me donne d’avantage le torse d’un homme. Oui, je suis un homme à travers mes vêtements, je suis un homme dans le corps d’une femme. J’ai un corps androgyne, des traits fins mais peu féminin & c’est ça qui les empêche de tous se douter que des seins se cache derrière mes vêtements un peu trop grands, mes bottes. Peu de gens ont des doutes, puisque je ne suis qu’une ombre, on ne fait pas attention & c’est peut-être, voir surement, mieux.

Mon métier m’impose d’avoir une arme toujours auprès de moi. En effet, il est difficile de tuer discrètement à mains nues à moins d’être Eydis elle-même. Or je ne suis pas cette dernière, je suis une simple humaine & pour faire un bon meurtre, je me suis procurée une dague. En réalité, avant moi, elle était en possession de mon père & j’affectionne tout particulièrement cette dernière, qui demeure dans son fourreau, son manche est légèrement torsadé, ce qui me laisse une meilleure prise sur elle & surtout, j’ai besoin de la sentir. La sentir, c’est la contrôler. Le contrôle permet de toujours toucher sa cible, & on ne me permet pas de la louper. Avec cette dague, je tue, j’égorge, j’entaille, j’éventre de haut en bas, de gauche à droite, je vous mets les tripes à l'air, les cordes vocales à terre, les poumons devant vos yeux. Et c'est le contrôle de mon arme qui me le permet. Celui qui la manie fait toute la différence. Je fais toute la différence avec cette amie. Et je chérie ma dague, elle est maintenue dans un état des plus agréables, le sang dont elle s’imprègne est toujours nettoyé, elle est souvent affutée & polie. J’ai, après tout, appris à prendre soin de mes instruments de survie. Et ma dague est cet instrument, en plus d’une extension parfaite de mon corps.

Comme mon arc qui devient un troisième bras, une troisième main à mon contact. Extension parfaite de mon corps, pression parfaite & mortelle. Je donne la mort avec cette arme. J’aspire le moindre souffle de vie dans un tir. Je ne permets pas les blessures, je prends la vie, d’une flèche tirée en plein cœur, entre les deux yeux, je tue. Et le bois simple de mon arc, sa rudesse, ses odeurs d’épicéas témoigne de sa provenance, de son fait main. Il ne vaut pas cher, il a été taillé de la manière la plus simple possible. Par un homme un peu âgé auquel j’ai offert quelques pièces en échange de ce vieux morceau de bois, reliée par une simple corde. Il n'est pas vraiment lourd, il est même léger, furtif, agréable sous mes doigts joueurs. C’est un arc parfait pour un assassin, il ne pèse pratiquement rien, il est facile à manier & il touche sa cible là ou il faut. Je ne lui en demande pas plus.

De plus, il me reste ce vieux cheval têtu & chiant comme pas deux. Il ne m’obéit que rarement, & pourtant je ne me résous pas à le tuer pour sa viande, je ne me résous pas non plus à le vendre. Alors je l’ai nommée : Le Cheval. Et Le Cheval me suit, porte ma besace assez large, en toile, qui contient un silex, de la nourriture, une carte & mes vêtements. Cette sale bestiole aussi ne supporte pas les selles alors elle n’en porte pas & je me contente de monter sur elle à crue avec une cape sous les fesses. Je fais comme je peux avec ce que j’ai.







Dernière édition par Czeslaw Wasylyshyn le Mer 25 Avr 2012, 19:07, édité 20 fois
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LES HUIT QUESTIONS D'INASMIR
« la réalité est une prison, votre esprit en est la clé. »

mon second ♣


DIS-MOI CE QUE TU PENSES DU ROI ♣

« A Toi,

Cathairfál. Et son Roi. Cathairfál et ses milliers d’odeurs, de sensations qui engourdies mes muscles, gonflent mes poumons & me gagnent par l’ivresse de ses quartiers. L’ivresse immonde & dégoutante d’une ville qui cache ses secrets, son histoire, dissimule les corps par une blancheur de colombe tapageuse. Une fausse blancheur qui m’attrape par les tripes, gronde, rugit, griffe en moi, en hurlant : Mensonge, Cathairfál, tu mens comme tu respire. Tu mens & tu te cache, t’enrobant dans un manteau de chasteté alors que tu es une pute. Tu triche, tu vis, tu mourras. Et j’ai su en traversant les lourdes portes de ta citadelle, que je refuserai ta sois disant pureté, ta splendeur, que je plisserai le nez face à tes parfums capiteux. Je savais que je détesterai ta supériorité écrasante alors que ton peuple suffoque, étouffe, griffe tes murs d’un sang noir. Chaque nuit, chaque soir, quand le voile d’Eydis tombe, le malheur s’abat, maudissant les rues, froissant les pavés d’une hémoglobine infâme, tuant les mioches, les pères, rendant les femmes veuves avant l’heure. Tu es maudite. Profondément maudite, douce Cathairfál.

Je savais que t’aimer était impossible.

Je te hais comme ton Roi. Ton Roi, cet homme ridicule, Hardansson. Hardansson le « bien-aimé », foutaises. Ce n’est que foutaise enrobé de miel épais & sucré. Il est bon ? Bon envers les blasonnés, ouai. Jamais pour un peuple à l’agonie, jamais pour des êtres qui dépérissent. Combien d’êtres crèvent chaque jour en Lanriel alors qu’ils sont sous la protection de ce chien galeux d’Hardansson ? Combien de détritus de cette société mal foutue outrepassent les limites & se font graciés par « notre » bon roi ? Trop. Et là est tout le problème. Je crache sur ce roi de pacotille pour sa mollesse, je crache sur chacun de ses actes pour rester obstiné jusqu’à l’inconscience en voulant rester entre les murs de Cathairfál, faisant succomber son peuple, laissant le sang de ses sujets teindre la nuit & il reste sourd aux cris. A tous les cris, à toutes les plaintes. Et oui, je le hais jusqu’au tréfonds de mon cœur. Je le hais violemment, purement, & je crois bien que je rêve de doucement caresser sa jugulaire du bout de ma lame pour donner le coup de grâce, le coup de trop. Je rêve de mettre fin à son règne répugnant. Je rêve de le voir mort. Je rêve. Et je l’emmerde profondément. Lui & tout ses foutus représentants. Lui & tout ses enfants pourris gâtés jusqu’à la moelle.

Et je le fuis. Je le fuis comme je respire. Je le fuirai éternellement. Détestant les blasonnés, Cathairfál & les hommes de son espèce. Mais ça n’a pas toujours été ainsi. Il fut un temps ou ça aurait été une autre histoire. Il fut un temps ou Hardansson ne possédait que ma loyauté. Il fut un temps qui est désormais révolu. Aujourd’hui, il ne m’inspire que répulsion, haine & indifférence.

Mais qu’en a-t-il à faire des sentiments d’un assassin ? »

lettre destinée à l'enfant de Wasylyshyn. (jamais envoyée)



ES-TU PROCHE DE MYNKOR OU D'EYDIS ♣

Mon enfant,

Eydis ne t'a jamais aimée selon toi. Elle ne t'aurait pas fait naitre battarde, si elle t'avait aimée. Elle ne t'aurait pas forcée à survivre. Elle ne t'aurait pas laissée devenir devin pour moi, pour nous. T'incomber du fardeau de vivre n'a pas été suffisant pour elle, elle t'a accablée un peu plus, te faisant lentement mais surement chavirer en te donnant ce pouvoir de vision sur passé & avenir. Rien n'avait de secret pour toi. Tu as été touchée par la main d'Eydis, cette garce. Tu es une de ses messagères, une qui porte le don. Tu aurais pu l'admirer, la vénérer de cette intention. Tu n'as fait que lui cracher au visage. Tu aurais pu être libre si elle ne t'avait pas condamnée. Tu aurais pu être quelqu'un d'autre. Quelqu'un qui ne se détourne pas de cette déesse de pacotille. Quelqu'un qui crache au visage de cette sombre idiotie qu'est la religion.

Qu'est-ce que la religion après tout? Des offrandes, un nom murmuré du bout des lèvres, un respect peu fondé. Une légende, Eydis n'est qu'une légende, une songe qu'on s'accapare par tous les noms, on l'appelle, on la vénère, on la caresse, mais on ne la saisit jamais vraiment. On raconte qu'elle est l'ancêtre d'Hardan & donc de la famille royal actuel. Mais tout ça, permet seulement au clergé d'obtenir un droit de regard sur la couronne & ses décisions. Et Eydis est partout sans être vraiment là. On lui dédit des fêtes, des statues, des prières, mais n'est-elle pas cruelle de laisser ses enfants dans la misère tandis que d'autres se vautrent dans le luxe, le plaisir & la richesse. Eydis est une pétasse, c'est simple, net & précis, elle favorise ce qui l'intéresse & ferme les yeux sur ceux qui demandent de l'aide. Eydis regarde quand ça lui plait, lui chante. Elle n'est pas juste, pas bonne.

L'histoire l'a déjà prouvée.
Elle attend simplement qu'on crève. Elle attend simplement de nous broyer comme elle a broyée Mynkor. Comme elle l'a attaquée en premier, elle s'en est débarrassé de son frère jumeau, elle l'a joyeusement piétiné, enfermée au fond d'une boite en guise de coup de grâce. Cette déesse n'est que de la poudre à tes yeux. Un joli fantasme qu'on raconte pour amadouer les enfants, tu n'as pas été de ses enfants. Je ne l'ai pas permis. Je ne l'aurais jamais permis. Eydis ne t'a pas bien traitée comme elle traite les ¾ de la population de Lanriel. Tu t'es battue pour vivre, pour survivre. Tu t'es battue contre ce monde qui ne te voulait pas. Envers & contre tous, tu as arrachée ton souffle de vie. Tu as survécu à ce bras de fer contre Eydis, ignorant qu'elle t'avait accablée d'un plus grand malheur. Ignorant que ce n'était que le début.

Eydis t'a trainée dans la boue comme une de ses filles de joie dont la beauté s'est éteinte. Eydis a été bien vilaine, te brisant douloureusement en t'enlevant la vie qui naissait dans ton ventre, en empoisonnant cet enfant de rien qui devait devenir tout. Elle te l'a enlevé, arrachée de ton ventre. Tu devais être mère d'un enfant pour la première fois, tu es mère d'un enfant mort-né, d'un cadavre gris qui est sorti de tes entrailles. Tu n'avais que 15 ans. Eydis venait de serrer son poing un peu plus fort sur ta main, faisant fléchir ton bras & ton cœur pour la première fois. Sans que tu t'en rende compte, la guerre avait commencée entre elle & toi. Tu avais perdue ta première bataille mais pas la guerre. Ta haine venait seulement de lâcher sa première flamme.

Alors tu as commencée à la provoquer, à la chercher, asticotant cette garce en te mettant en danger, en allant chercher la petite bête, en repoussant la limite. Tu l'as maudite, sentant la rancune effrité cette foi vacillante que tu portais enfant envers elle. Tu l'as cherchée, reprenant de la prise dans ce bras de fer contre la vie. Pourtant ne t'es-tu pas brulée les ailes, ma douce? N'as-tu pas sentie la colère d'Eydis, le frisson de sa vengeance, quand une nouvelle fois encore tu as cessée de saigner & tu as sentie une autre vie germer en ton sein? Si, tu l'as sentie & tu l'as laissée te toucher, tu l'as laisser écraser ton cœur d'une pression de ses doigts divins, tu t'es sentie fléchir, mais pas vaincue. Tu as portée cette vie, en prenant soin & tu as sentie ton ventre se faire plus lourd, plein & rond. Tu as menée à terme cette grossesse, & tu as donnée la vie dans un village de druide, donnant la vie à un fils, qu'on t'a retirée, qu'on a osés te prendre. Eydis t'a tuée à ce moment là. Eydis n'était qu'une Usurpatrice, qui t'avait fait perdre cette seconde bataille. Et ta colère a été un monstre brulant, dévorant tout sur son passage, l'amertume t'a gagnée. Et tu as compris que l'Usurpatrice ne changerait jamais, n'était pas bonne. Mais tu n'as pas renoncée, tu es très loin d'avoir renoncée, tu retrouveras ton fils. Tu détruiras Eydis, qui laissera place à Mynkor. Mynkor représente ton espérance, ta nouvelle foi plus forte, plus juste, plus agréable. Il est cette touche de noirceur que tu désire violemment, purement. Tu ne veux plus de cette Usurpatrice. Tu ne veux plus de cette déesse, ce que tu veux c'est Mynkor.

Et il est grand temps qu'il reprenne sa place dans ce bras de fer contre l'Usurpatrice. Il doit regagner sa place. Il doit se venger. Et tu veux l'y aider. Tu l'aideras. Qu'il en soit ainsi.

Papa.

DIS-MOI CE QUE TU PENSES DE MOI ♣

Insamir, nom autrefois adulé, évoqué avec respect, sous lequel on pliait la tête, affichait des sourires, des accolades chaleureuses & maintenant devenu un nom maudit. Un nom sous lequel on enrage, on se débat, on grogne, on feule comme un animal en colère. On vous maudit, on vous hait, on vous prend pour un vieillard vantard & orgueilleux. On vous prend pour ceux dont les pouvoirs sont grands mais mit entre de mauvaises mains. Vous aviez le monde à vos pieds, la reconnaissance éternelle d'un peuple, l'admiration des Inquisitrices que vous avez réunis. Vous aviez tout. Tout ce que peut désirer un homme en quéte de gloire. Votre nom aurait été écrit avec bienveillance dans tous les livres d'histoire, on vous aurait loué pour votre bonté, si vous n'aviez pas été si imbu de vous-même. Bien entendu, vous avez toujours votre nom dans l'histoire de Lanriel, mais il est différent. Vous êtes devenu un traitre, mon seigneur le très grand sorcier. Vous êtes devenu un paria qu'on traque pour son précieux bouclier, ainsi que votre Inquisitrice. Vous n'êtes plus qu'un criminel dont on cherche la tête pour la brandir devant un Roi en colère. Vous êtes un traitre, un sorcier. Et les singuliers ne vous estiment plus. Ils rêvent de vous réduire en miette, comme toute une partie de la population.

Moi, je ne sais plus sur quel pied danser, sur quoi me fier avec vous. Je ne sais jamais quoi penser. Je ne sais jamais comment jouer avec vous. Faut-il vous détestez? Faut-il vous admirez? Comment faut-il vous décortiquez, puissant sorcier? Faut-il vous pardonnez ou vous jugez sans vous connaître? Je ne vous connais pas ou je ne vous connais qu'à travers mes visions, ma poitrine qui s'alourdit quand je sens la peine d'une famille dont le fils va mourir contre ses monstres auquel vous avez permis d'accéder de nouveau à la ville maudite. Je ne sais pas si je dois vous maudire pour ses morts ou bien vous admirez pas avoir rappeler leurs places au Singuliers? Car, malgré, les morts, vous avez rappeler que la magie est la plus puissante en Lanriel, sans elle, les Singuliers, les rois ne sont rien. Ils sont impuissants, sans nous. Sans nous, être de magie & de puissance, vous êtes destinés à subir. Votre Roi est impuissant car dénuer de la moindre magie. Vos singuliers ne peuvent que tuer sans trouver de solutions. Les vrais maitres c'est nous. C'est nous qui faisons tourner le monde. C'est vous, Inasmir, qui avez mis au point ce bouclier grâce la magie. C'est vous qui avez dresser cette barrière. C'est vous qui donnez votre protection. Et vous qui la reprenez. Vous avez rappeler que nous étions les seuls à décider. Que nous étions les vrais maîtres. Nous, possesseurs de magie sous toute ses formes, nous étions les seuls à décider. Et que si nous le voulions, une pichenette dans le système des Singuliers suffisait à tout faire s'effondrer. C'est pourquoi je vous admire, Insamir. Vous avez joué, aidé, appris, pour finir par vous vengez de ceux qui pensait que votre magie était soumise, acquise. Vous avez montré que vous étiez le seul maître de votre destin, le seul capitaine de votre barque.

Vous n'êtes pas un chien à la botte des Sans-Pouvoirs.
Vous êtes libre.

Mais je vous hais pour chaque visions en mon âme concernant cette chute. Je vous hais pour les morts qui se déchainent dans mon esprit à cause de cette maudite cité de malheur. Je vous hais pour la torture que vous m'imposez. Mes dons semblent devenir fous sont ses corps qui tombent, sous le sang qui éclabousse les murs de la belle capitale, sous les pleurs des mères qui perdent leur unique fils, sous les enfants devenus orphelins, sous les femmes, dorénavant veuve. Moi, je vois toute ses choses. Je vois les hommes qui tombent. Je vois l'hécatombe. Et votre survie me met la haine, c'est vous qui devriez crever sous les griffes des monstres. C'est vous qui devriez sentir les douleurs de ses femmes, de ses enfants, de ses mères. C'est vous qui devriez subir mille fois la blessure d'un chevalier qui meurt en silence, ses doigts retenant le mouchoir de sa fiancée, de sa femme, de sa fille. C'est vous qui devriez vivre tout ça. Vous devriez assumer, mon seigneur. Vous devriez vivre les larmes, le sang, la douleur, la souffrance. Vous devrez vivre les milliers de mort. Vous devriez sentir les os qui se rompent, les cris dans la nuit & vous demandez ; Etait-ce votre frère, votre mère, votre sœur, votre père, votre fils? Vous devriez vous pissez dessus comme les hommes qui tremblent en sentant l'odeur de mort qui s'échappe des monstres. Vous devriez échanger votre place, le sorcier. Et vous demandez ce que vous avez fait & pour quel prix. Vous devriez être à ma place.

Vous demeurez une énigme pour moi, messire. Une sombre énigme, fascinante mais dérangeante. Terriblement dérangeante. Après tout, c'est vous qui transformez mes nuits en bains de sang, n'est-ce pas?


TON AVIS SUR LA CHUTE DU BOUCLIER ♣


Oshy'

Je l'ai vue. J'ai vue Sa Chute. J'ai vue la barrière qui s'effondrait sous les yeux effarés de ses habitants. J'ai sentie la peur, la lâcheté, le courage, l'envie de vivre. J'ai sentie le choc des pas, le grognement d'un monstre dans la pénombre, j'ai sentie la peur dans un cœur. J'ai sentie que je vivais cette peur. Je l'ai sentie me rouler le cœur, me prendre les tripes & me brouiller d'une main sèche & ignoble. C'était dégueulasse. Mauvais. Lent. Mais inévitable. J'ai sentie la fatalité poindre douloureusement le bout de son nez. J'ai eu envie de fuir, de partir, d'oublier, de m'envoler loin. J'aurais crevé d'envie d'être un oiseau, & d'étendre mes ailes. Mais j'étais faite, comme un rat. J'étais faite & je restais pétrifiée, les jambes s’enfonçant un peu plus dans la terre comme les racines d'un arbre centenaire. J'aurais pu être un galet au fond d'une rivière, lourde, écrasant de toute ma masse mes propres jambes qui refusaient le moindre mouvement, qui réfutaient la moindre action. J'étais bloquée, vraiment bloquée. Et la trouille, je ne sais pas s tu l'as déjà ressentie. Elle était là, palpable, juste, froide, mortelle. Il n'y avait que cette trouille de présente. Il n'y avait que cet instant suspendu qui régnait, parfait, égale à lui-même, étrange, peureux. Et c'était comme voir tout au ralenti. C'était comme sentir seconde après seconde les grognements stridents d'une bête s'approcher, sentir chaque fragrances de l'haleine de la bête, chaque détail de son alimentation dans son souffle, que ce soit la chair humaine, le sang chaud & dégoulinant dans les poils du monstre, un morceau de chair encore entre les crocs. Je détaille chaque couleur dans son œil unique, je goutte à son odeur de sueur, de poil, de sale, de sang. Mon ventre me lance, mon cœur me lâche, mes jambes aussi. Et je tombe face contre terre. Face contre le monde. Je prends compte, enfin, de ma taille, de ce que je suis. Rien. Je ne suis rien.

Il pourrait me happer, me dévorer d'un coup de croc, me scier en deux d'une pression de patte. Il pourrait me manger & je n'existerai plus. Je serais morte. Alors j'ai sentie un chagrin terrible me secouer, me trainer dans la boue & me salir. J'ai sentie toute espoir foutre le camps. Tout s'en est allée. Alors les sanglots ont coulés, mouillant des yeux qui n'étaient pas à moi, sentant un poids m'alourdir encore un peu plus. Il n'y avait plus rien. Qu'une miette de ma fierté, qui m'a permis de lever les yeux une dernière fois. J'ai juste lever les yeux pour voir la patte du monstre se lever & me décrocher un coup mortel, avant de sentir des crocs s'enfoncer dans ma peau. J'ai hurlée à la mort, une voix masculine en est sorti. Une voix dont je connaissais la douleur, dont je connaissais la peine. Je connaissais chaque sentiments qui le traversait, je le lisais, je le sentais. Alors que ses os craqués, qu'il crachait du sang & qu'il se sentait dévoré. J'ai tout ressenti. J'ai absolument tout ressenti. C'était tellement réel, j'avais l'impression qu'on me mangeait moi. Mais ce n'était qu'un autre de ses rêves. Ce n'était qu'une vision. La vision d'un cataclysme dans Lanriel.

Je ne l'ai pas dit. Je n'ai pas voulu le dire. Je ne sais pas pourquoi. J'ai laissée faire. J'ai voulue que ce garçon vive la douleur de sa mort. J'ai voulue que Cathairfál soit de nouveau peinte en rouge sang, que ses murs de colombe tremblent sous le joug d'une autre menace, que son Roi ait besoin de nous, êtres de magie. J'ai voulue cette mort, cette souffrance. Je l'ai voulue, cousine. Et je ne sais pas si je dois m'en vouloir de désirer ses morts chaque nuit. Je ne sais pas si je dois m'inquiéter de ses singuliers qui tombent entre les griffes de ses monstres & qui se font déchiquetés. Je pense néanmoins que les singuliers doivent se rappeler de leur place à cause de ses évènements. Je pense que malgré les morts, ils devraient nous donner le pouvoir. Nous sommes les seuls qui pouvons les protéger. Nous sommes les seuls qui somme à même de porter le poids de la magie. Ils doivent nous servir par conséquent. Ils doivent devenir nos esclaves. Ils doivent nous laisser les commande, si ils veulent survivre. Sinon, nous nous obstinerons à les détruire. Nous les détruirons & nous reprendrons ce qui est à nous, n'est-ce pas? Il ne peut y avoir que ce destin, cousine. C'est l'unique solution, l'unique option. Je ne veux pas d'autre option.

Et la chute du bouclier n'est que le début de notre petite révolution, malgré les images de morts qui tournent dans ma tête. La chute du bouclier n'est qu'une bataille. Et je crois que cette bataille, nous l'avons gagnés. Je crois que cet événement à fait prendre compte aux singuliers qu'ils avaient besoin de nous, qu'ils avaient besoin de nos pouvoirs & qu'ils n'étaient qu'une crotte de cheval dans le cosmos, & une crotte est vulnérable. Les singuliers ont enfin compris la notion de fragilité. Et ils savent. Ils savent qu'ils sont fragiles.

Et je veux les faire tomber comme ce bouclier.
Czeslaw.

TU ES UNIQUE, MAIS COMMENT? ♣

Je suis née avec le don de la divination. Cela devrait suffire à me rendre unique, mais pas toute à fait. J'ai certes été bénie par Eydis, ou maudite par cette dernière. Je suis certes, en possession des clés du futur & du passé, je vois ce que vous ne voyez pas & je tire le voile du mystère pour prouver votre histoire ou bien la réfuter. J'ai les clés de votre avenir, je suis la seule à pouvoir faire tourner cette clés dans la bonne porte, je suis la seule à voir ce que vous avez vécu, ce que vous allez vivre que ce soit par la volonté de l'Usurpatrice ou bien de ma propre volonté. Je lis en vous, je vous connais, je dois vous connaître à travers ce que je vois, ce qui m'a été offert. Je n'ai pas d'autres choix. L'éclat or de mes prunelles quand je provoque mon don en est la preuve, la douleur lancinante le long de mon échine, de mes mains, dans ma tête. J'ai l'impression d'exploser, d'imploser de l'intérieur quand mon don se manifeste, quand je le pousse à se manifester. C'est monstrueux, immonde, dégueulasse. Comme si du sang coulait dans ma bouche & que je le recrachais dans un mouvement sec, mais il y a toujours cette amertume sous ma langue. Il y a toujours ce goût de ferreux, cette arôme d'hémoglobine. Alors, oui, ce don, c'est moi. Je suis devin, mais c'est une horreur de l'être. C'est comme si je voyais ce qui ne m'était pas destiné, c'était comme si je goutais à vos souvenirs, que je m'en nourrissais. Je viole votre mémoire & votre futur. Je sais comment vous êtes né, je sais de qui, je sais ce que vous avez vécu & je sais comment vous mourrez. Vous n'avez pas de secret pour mes yeux. Vous n'en avez aucun. Eydis m'a punie en faisant de moi, un devin. Je la punirai en exploitant mes dons pour faire revivre son frère. Je serai son bourreau.

Je suis aussi née dans le sang & le meurtre. Je coupe les fils de vie, je trace les destins, je les démêle & les emmêle de nouveau. Je suis assassin. Je suis votre ombre. Une ombre parfaite qui tranche, égorge, tue, viole vos peaux d'un geste brusque, bref, quasi-parfait. Mon métier est l'art du meurtre, & je me juge comme une artiste quand contre quelques pièces, je glisse une lame sous votre gorge, & je vous tue dans un silence parfait. Discrète, fluide, féline, mes gestes sont assurés, précis, fixes. Je tue & je me fait vœu de rendre votre mort douce. Je me fais vœu de discrétion. Entre mes doigts, jamais de souffrance, juste la mort, froide, inattendue, risquée. Ombre parmi les ombres, je suis celle qui vous apporte votre dernier souffle. Je suis assassin & je pratique l'art du meurtre. Mon art est précieux, risqué, étrange. On vous pointe du doigt parce que vous assassinez, mais on rend grâce à vos talents. On me cherche pour mes talents. Ses talents c'est un art. La boucherie est un art, le sang aussi. C'est une fresque, une sculpture du dernier souffle. Il m'appartient de vous dessinez heureux, malheureux, peureux, ravagé par le poids des années, sombre, doux, aimé, haïs. On me commande, j'exécute. Je ne suis que la main de la mort. Je ne suis que la main du maitre. Cette main a le droit de vie & de mort sur vous. Cette main vous prend à bras-le-corps & vous jette dans les bras des dieux. Cette main n'attend pas, elle vient en temps, & en heure. Et part dans un souffle, un seul : le votre. Elle vous arrache à la vie. Elle vous prend enfants, maris, frères, sœurs, tantes, père, mère d'une seule parole. Elle a tous les droits. J'ai tous les droits. Mort. Vie. Je suis votre bourreau ou votre sauveuse. A vous de choisir qui vous voulez que je sois.

Je suis aussi impulsion, chien fougueux. Je ne suis que lave en fusion, brûlante, agitée, passionnée. Je me bats pour ce que je crois juste, pour ce qui me prend au cou & au cœur. Je vis dangereusement, étrangement. Je cherche l'adrénaline, le sang, le danger. Je goute aux plaisirs les plus simples, alors que je suis un chien féroce, une mère a qui on a arrachée son fils. Je me battrais jusqu'au bout pour lui, pour mes croyances, pour moi dans un tourment éternelle de passions, de violences, de lave. Je suis le propre feu qui court dans mes veines, agitée, violente, capricieuse, désireuse de tout, j'avale la vie, je la gobe, je la mâche. Je suis une gourmande. Je goute à tout. Et ma passion vorace ne sait pas se contenter d'une semi-victoire. C'est tout ou rien. Jamais de milieu. Je suis extrême. Violente. Dérangeante. Désagréable. Je suis une flamme qui menace de provoquer un incendie. Mes passions me poussent à vivre, mais me tue. Je ne fais rien dans la demi-mesure. Ne vous étonnez donc pas de mon tempérament de lave.



TU AIME OU PAS ? ♣

J'aime le goût de la mer sur mon visage, les mains de mon fils qui sert mon doigt fortement, j'aime ce goût de fruits, de sang, de pouvoir. J'aime l'odeur de la terre que je bats d'une foulée, je coule des jours heureux quand elle bourgeonne de vie, je tremble quand elle meurt pour un hiver mordant, je succombe quand elle se laisse assiéger par les feuilles mortes à l'automne. Je pleure quand elle se meurt. Je pleure de ne pas la sentir. Je pleure à l'idée de ne plus connaître la caresse du vent, la brulure du soleil, l'eau qui ruisselle dans son lit, j'enrage à l'idée qu'on me prenne ma liberté. Cette liberté chérie, surement acquise, prise dans une morsure de chien galeux à mon père, je n'hésiterai pas à la voler si elle m'était de nouveau enlevée. Je n'hésiterai jamais à briser mes liens. Je suis mon seule maitre. Et ce maître capricieux, en moi, réclame la nature, les plaines, les déserts, les mers, son fils. Je veux mon enfant. Je veux le regagner. Il n'y a pas d'autres options, jamais. Il est à moi. Il est l'amour qui brûle au fond de mes reins, & qui me pousse à avancer, à monter les marches. Et cet amour, je ne peux vivre sans. Je ne peux vivre sans ce fils qui est un fil de vie, une passion grandissante, une demande de protection dans ce vaste monde qui en demande qu'à le gober. Pour lui, je deviens lionne, louve, animale. Féline, je protège ce que j'aime & je détruis ce que j'abhorre. Qu'importe le temps, qu'importe les raisons. Mes sentiments apportent toujours conséquences, mon amour, également.

Ainsi il m'est impossible de toucher à un cheveu de ceux qui me sont proches. Par contre, mes ennemis ne méritent que ma haine & ma violence. Comme la capitale de Lanriel & son roi, contre tous ceux qui se dressent contre Mynkor, contre Eydis, elle-même, auquel je crache au visage chaque jours, chaque nuits. Déesse impie & sale, elle ne mérite que sa propre destruction, un crachat & un adieu définitif & bref, sans larmes, sans regrets, qu'elle se casse. Mynkor attend son tour depuis trop de temps. Et je la hais comme beaucoup d'autres en ce monde. Et j'aime mes frères, & mes sœurs, je suis prête à tout pour notre cause. J'ébranlerai mille fois Lanriel pour eux, je traverserais la mer si il me le demandait. Je décrocherai la tête d'Arsenios, également. Et j'aime la puissance qui se dégage de Mynkor, sa noirceur, ses ténèbres, sa doucereuse promesse de chaos , de bataille, de division, de trahison. J'aime Mynkor pour ce qu'il est, comme j'aime mon petit Edren. C'est un amour maternelle, sans faille, éternelle.

Et j'aime Lanriel dans son entier, également, que ce soit dans les sables du désert, ou bien dans les bordels des îles pirates. J'aime sa vie, ses plantes, ses plaisirs, ses fêtes, ses fastes. Ce que je n'aime pas c'est qu'il soit dédiée à l'Usurpatrice. Je n'aime pas son regard de conquérante sur les statues. Je n'aime pas que tout lui soit dû. Je n'aime pas sa maudite capitale, ni son roi, ej n'aime pas les blasonnés. Je n'aime rien d'elle, rien de ce qui est trop grand pour le petit peuple. Ce que j'aime c'est le rêve qu'un jour, ils seront nos esclaves. Et nous serons les maitres.


TES DÉSIRS ? ♣

Tout le monde désire quelque chose. C'est une vérité. Mais si moi, je vous disais que je veux plus d'une chose, me croirez-vous? J'ai plus d'un vœu, je souhaite faire quelque chose qui basculera le cours de l'histoire de notre monde dans une direction que je déciderai de prendre. Je souhaite voir les choses changer. J'aimerai que les derniers deviennent les premiers, que nous écrasons Eydis, son Roi, sa maudite capitale dans un poing & que nous asseyons, enfin, notre domination. Nous, adorateurs de Mynkor, rejetés des singuliers, adepte de la magie, adepte de l'art du dessin, prophètes, je veux que nous soyons les premiers. Je veux qu'on nous respecte pour ce que nous sommes : des êtres magiquement supérieurs. Des êtres de magie pure, des êtres qui dépassent les singuliers. Nous sommes les plus puissants. Pourquoi ne pas cracher à la face du monde notre pouvoir? Pourquoi ne pas prendre ce qui nous revient de droit? Pourquoi ne pas prendre conscience que nous avons le monde à nous? Nous en avons la force, & ce destin nous le tracerons, dans les flammes, dans le froid, dans le désert, dans la mer. Peu importe, nous gagnerons ce combat, il ne peut y avoir d'autres solutions. Je ne veux pas en admettre d'autres. Ce que je désire c'est la guerre & que nous la remportons.

Je veux Edren, mon fils. Mon unique fils vivant. Petite chose de quelques mois, je veux le retrouver & arracher le cœur encore battant de ceux qui me l'ont pris. Je veux le serrer de nouveau. Je veux détailler son visage, prendre le temps de voir à combien il ressemble à son père. Petite homme dans un corps d'enfant. Je suis une mère qui a perdue son fils. Je suis en quête de revanche, je suis en quête de ce fils & je traque ses ennemis. Je le sens dans mon cœur de mère, de lionne, ce fils, il faut que je le récupère. Il faut que je le sente de nouveau. Ma peau contre sa peau douce, sa petite vie entre mes mains abimées. J'ai beau ressentir encore les contrecoups de mon accouchement, mon fils est la prunelle de mes yeux, le joyaux de mon royaume. Je le veux, mon petit homme. Et je suis prête à arracher le cœur de ses hommes qui me l'ont pris. Je suis prête à l'impossible. C'est la chaire de ma chaire, le sang de mon sang qui est en jeux. Et le jeu ne fait que commencer, la chasse ne fait que semer ses premières graines, la traque me démange le cœur, fourmille sous mes veines. La dorure de mes yeux ne fait que montrer le chemin à suivre, avec un seul serment, je te trouverai, mon amour. Ce que je veux, c'est mon fils.

J'aimerai également, que mes visions ne soient plus qu'un souvenir, j'aimerai que ce don s'endorme à jamais pour ne plus se réveiller. J'aimerai qu'on me laisse dormir, qu'on me foute la paix avec cette merde, est-ce bien trop demander à cette maudite déesse? Est-ce trop demander d'être libérée d'un si grand fardeau, alors que sûrement je ne saurais pas vivre sans. Je ne saurais pas qu'y suivre, que faire. Je ne saurais pas ou chercher, ou aller. Je ne saurais pas ou frapper, ou tuer. Je ne serais qu'une autre de ses filles, sans vie, sans ce don. Je ne saurais pas ce que je suis. Est-ce que je désire vraiment l'absence de mes pouvoirs?


ET LES AUTRES ? ♣

Dans ce monde de fous & de faux-semblants qui juger comme ses amis & ses ennemis? Y a -t-il un code qui permet de voir ceux qui vous veulent du bien ou du mal? Moi, je n'aime que les Héritiers, je ne juge qu'eux comme mes amis, ma famille. Ils sont les seuls pour lesquels je n'ai pas de secrets, pour lesquels je pourrais faire l'impossible. Pour lesquels, je pourrais défier la Terre entière. Ils valent plus que ce qu'ils croient. Ils sont ce qui se rapproche le plus d'une famille pour moi. Et cette famille est très importante, car tout ce qui compte de magique se trouvent dedans. Et nous savons qu'un jour, nous serons les maîtres. Et j'abhorre la plupart des singuliers, ses derniers ne m'apportant rien de bon, ils m'ont toujours rejetés, de plus ils sont tous pareils. Ils s'offrent tous au plus offrant & croient dominer, mais ce ne sont que des brebis égarées. Les héritiers, nous, se faisons une joie de les remettre dans le droit chemin. Le chemin de la soumission.

Certes nous devons nous terrer pour le moment, mais bientôt, quand les choses se seront calmés, nous frapperons un grand coup & nous nous appliquerons à ce que ce coup retentissent dans tout Lanriel. Nous sommes les Héritiers, il est temps que nous nous montrions.

Concernant les autres peuples, je n'ai aucune animosité, au contraire. J'admire la beauté des dragonniers quand ils crèvent le ciel avec leur fidèle destrier. J'admire leur autonomie & leur refus de servir de chiens à la couronne. Les dessinateurs possèdent un calme qui tempère ma tempête intérieur. J'admire leur création aussi. Les sorciers sont impressionnant, ils rivalisent de pouvoir & d'ingéniosité. Les Inquisitrices ne seront jamais des nôtres, attachées à leur précieuse Eydis, elles ne souhaiteront jamais s'en détourner pour observer l'art de Mynkor & de sa justice. Les druides sont pareils aux Inquisitrices. Tandis que les rôdeurs sont une sous-race de Singuliers, quiconque, ils sont plus intelligent & plus débrouillard.

Tandis que mon propre peuple erre, sans jamais, ou alors sans presque jamais se rencontrer. Nous n'avons aucune structure pour nous accueillir les uns, les autres, aucune hiérarchie. Nous évoluons seuls, toujours seuls, sauf parfois quand des connexions s'établissent & que nous nous voyons dans nos rêves. Mais aucun devins n'ira au devant d'un autre. Nous sommes des êtres solitaires & nous avons chacun notre apparence. Beaucoup préfère se dire normal, se cantonner à un rôle quotidien & oublier ce qu'ils ont vus. Moi, on m'a appris à m'en servir. On m'a appris à l'assumer. Peut-être n'aurait-il pas dû me pousser à autant prendre ce rôle à cœur? Aucune idée, mais je comprends les douleurs des devins, voilà pourquoi je me sens proche d'eux. Voilà pourquoi je n'abandonnerai pas un des nôtres.






Dernière édition par Czeslaw Wasylyshyn le Mar 08 Mai 2012, 10:55, édité 28 fois
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MessageSujet: Re: ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.    ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   EmptyDim 08 Avr 2012, 21:49
























L'HISTOIRE
« l’avenir nous tourmente.»

mon troisième ♣


LES FEUX DE BELTANE

La mer se ruait sur les rochers, s’éclatait paresseusement contre la falaise, ébranlant à peine l’énorme muraille de pierre dressée par Eydis, seule. Et la mer retournait à la mer, se noyant dans les eaux glacées, frôlant les poissons, jouant avec les algues pour abreuver l’oxygène d’un gout rare de sel que, seuls, les habitants de Darya connaissaient. Et les cheveux d’une femme blonde se jetaient dans le vent houleux. Ses mèches s’emmêlent, forment des nœuds entre les doigts joueurs de la brise, pour finir par se retrouver plaquée sur sa douce peau d’albâtre. Les larmes au bord des cils qui dansent entre le froid des eaux, la chaleur des feux de Beltane, les rires qui lézardent & qui la frappent encore au cœur. Elle se laisse, silencieusement bercer par le bruit des vagues qui éraflent la pierre. Elle laisse son corps tanguer au rythme de la marée qui s’approche. Elle voudrait embrasser, s’unir à la mer, oublier, rêver. Oublier ce serment qu’elle se doit d’honorer. Oublier ses obligations, se laisse emporter par les chants, la musique qui lui proviennent de la fête. Elle entend encore le tambour frapper, les pas des danseurs qui s’envolent, le son des violons. Elle ne pensait plus à ce qui avait ébranlé son esprit, elle ne pensait plus à ses devoirs, l’odeur des flammes & de brûler venant chatouiller ses narines. Une envie monte en elle, secoue ses triples. Elle sent s’élargir la terre & le besoin de danser, de cultiver l’instant présent pour le laisser danser, flotter le long de son âme. Elle aurait voulue se noyer dans la danse, prendre son envol d’un tournoiement, glisser le long de l’herbe fraiche. Elle aurait voulue tourner, relever dans un mouvement souple ses jupes, en se laissant emporter par les sons, les saveurs, le grain de peau de cet inconnu. Elle aurait tant voulue laisser se perdre son rire sous ses baisers, tandis qu’il aurait glissé une main sur sa cuisse. Elle aurait tant aimée … Mais qui avait-il pour l’en empêcher ?

Alors, elle se laisse enivrer par les sons imaginaires. Elle laisse son corps glisser, ses mouvements la perdre. Elle tourne, se laisse aller, plie au gré des vagues, s’éprend de la musique qui tourne en elle, frappe des mains. Elle veut s’envoler. Elle veut tomber amoureuse de cette danse, de cette nuit. Elle veut vivre ce moment pour une éternité. Et elle virevolte, virevolte, virevolte. Sa robe tourne autour d’elle, découvrant ses jambes fines, maigres & pâles, elle sent le vent courir au dessus de ses genoux, taquiner l’intérieur de sa cuisse. Elle rit de ce rire qui court sur la falaise & se perd aux oreilles de l’inconnu aux yeux clairs qu’elle enlaçait avant de fuir en larmes. Elle ignore sa présence. Elle ignore la réalité qui la desserre de son poids harassant. Elle se laisse aller. Elle caresse le vide d’un regard, sent le sel sur son visage & la mer qui lui chatouille les orteils. Elle a conscience de ce vide, de ce repos qui la satisferait si elle venait à sauter. Elle pense à le faire. Mais une impulsion la retient, elle virevolte encore. Elle ne fait pas attention aux yeux bleus qui l’observent. Comment le pourrait-elle ? Et elle se sent happer, entrainer par des bras puissants, une haleine chaude qui glisse le long de con sou. Elle sent le gout de l’alcool, de la sueur, du désir, de la passion. La main de l’homme chute dans le creux de ses reins, ses lèvres cherchent les siennes. Elle le sent, elle l’apprivoise, elle le cherche, elle lui répond, elle s’offre. D’abord, elle donne un simple baiser, un gout tendre qui reste sur le palais, elle caresse ses cheveux mi-longs, sales. Il en devient ivre d’envie, il en veut plus. Il cherche une ouverture. Elle résiste. Alors, ils s’enchainent dans un ballet de désir sous le regard rêveur d’Eydis. Ils se cherchent, se fuient, se retrouvent & s’unissent.

Leurs corps se mêlent & s’entremêlent, se déchirent & s’unissent. Ils s’aiment. Le temps d’une nuit, le temps d’une respiration. Le temps d’un enfant. Et tandis que leurs peaux deviennent flammes entre les doigts de l’autre, Eydis sème les graines de l’enfantement. Dans le vent houleux, elle donne le souffle de la vie. Et l’amour brûle, s’éprend de leur passion, se tait en silence. Ils s’unissent encore. Une dernière fois. Une fois de trop.


◮◮◮


A Mademoiselle Blanche Elizez, Blasonnée.
Cathairfal ; Dinas Unchel ; Maison des Elizez.


Ma tendre sœur,

Tu me manques. Souvent en regardant les flots danser, je pense à toi, ma tendre sœur. Je pense à combien tu aimerais Darya & ses odeurs de pêche, de sel, d’algues. Je m’imagine combien tu rêverais de te baigner dans ses eaux glacés, combien tu aurais aimée danser autour des feux de Beltane. Je pense que tu aurais adorée la chaleur, les cris, les odeurs de Port-aux-Princes. C’est une ville animée, prisée des commerçants & des matelots. On y rencontre bien du monde, bien plus que dans Cathairfal. Le marché est bien plus grand que celui de notre ville natale & ici, on vend de tout que ce soit des fines parures ou bien des arcs grossiers. Tu adorais sa richesse, ses accents, ses couleurs, sa vie qui me comble & me rend heureuse. J’aimerai que tu sois avec moi, pour gouter à la chaleur, aux saveurs, aux couleurs. J’aimerai que nous mêlions nos doigts comme quand nous étions enfants & que nous regardions, pensivement, passer les voyageurs. J’aimerai vraiment t’avoir près de moi.


J’aurais voulue que tu goute à la nuit dernière. Quand mes pas m’ont portés près de la falaise, après que père m’ordonne ce que toute blasonnée doit faire : me marier, je suis allée danser, je me suis laissée enivrer par ma tristesse, la musique imaginaire que je déroulais dans mon esprit. Et toute est allée si vite. Il m’a prise par la taille, glissé des mots d’amour à l’oreille. J’ai sentie la pression de son désir, les odeurs de passion, d’alcool. Il m’a déstabilisé du bout de ses lèvres, il m’a envolée d’un baiser. Ce sombre inconnu, je lui ai cédée. Il m’a faite femme, malgré mes engagements. Et son odeur entêtante flotte encore sur ma peau, le grain fou de sa peau brûle encore la mienne. Il m’a marquée, m’a déstabilisée. Il m’a cherchée, je l’ai trouvée. Ainsi fut consumé notre amour d’une nuit. Ainsi, j’ai connue le plaisir d’un baiser, d’une caresse, d’un amour. Surement le seul de mon existence, le seul avant de sentir la bague se presser à mon doigt.

En effet, Père m’a arraché à tes beaux yeux pour traverser la mer & me marier à un de ses marchands de ses îles lointaines qui lui permettra d’obtenir une grande fortune, de renflouer les caisses de notre maison, d’éponger nos dettes. Ou plutôt ses dettes de jeu. Je ne suis qu’un morceau de viande dont il dispose & je le lui fais payer par l’union des feux de Beltane. Il ne m’utilisera pas. Il ne t'utilisera pas non plus. Quitte la maison, va te réfugier ou tu voudras. Ne te laisse pas faire par lui. Moi je vais traverser la mer, rencontrer ce mari, me marier & voir la suite. Mais si tu le peux, je t'en conjure, viens me rejoindre, je passe 8 mois à terre, à vaguer dans Port-aux-Princes, tant que je le peux. Ensuite je prendrai la mer. Ensuite, je ne te verrai plus.

Je t'embrasse, ma douce.
Eleanor Elizez, Blasonnée.


◮◮◮


A Mademoiselle Blanche Elizez, Blasonnée.
Cathairfal ; Dinas Unchel ; Maison des Elizez.


Blanche,

Je ne saigne plus. Rien, plus une seul goutte de sang purificateur depuis un mois. Mes jambes restent vierge de la moindre substance écarlate. Et je demeure inquiète, suspicieuse, & angoissée. J'ai peur, si demain je ne viens pas à saigner, si j'apparais aussi impure que notre mère. J'ai peur de mon ventre, de ce qu'il pourrait dissimuler. De ce qu'il pourrait cacher. Un enfant? Je n'ai pas le droit à cet enfant. Je n'ai pas le droit à cette folle espérance de tenir entre mes bras le fruit de l'interdit. Je n'ai pas le droit. Pourquoi en aurais-je le droit? Qui en aurait le droit? On va me marier. On m'a chassée de notre maison. Je n'ai aps le droit à ça.

Mais si ...

Si c'était un garçon? Si il demeurait à l'image de son père, homme charismatique & chaud, comment pourrais-je m'en séparer? Si j'étais vraiment enceinte, Eydis serait-elle assez cruelle pour m'arracher à mon enfant? Eydis serait-elle assez intransigeante pour m'enlever le fruit d'un amour? Je le pense. Mais si j'étais enceinte, qu'adviendrait-il de moi? Qu'adviendrait-il de l'enfant? J'ai peur que ce soit vraie, Blanche. J'ai peur. Tellement peur de cette idée qui semble être un peu plus palpable chaque jour. Si, seulement, tu pouvais être là. Si seulement ...

Tu as toujours été la plus raisonnée, la plus mature des deux. Alors que c'est moi, l'ainée. Tu aurais été capable de me conseiller, de me dire quoi faire. Tu aurais été là. A ta manière, simplement, purement. Et tu m'aurais tenue la main, en me disant que je saignerai bientôt. mais voilà, tu n'es pas là ... Tu me manque, tellement.

Je t'aime, Blanche.
Eleanor Elizez, Blasonnée.


◮◮◮


A Mademoiselle Blanche Elizez, Blasonnée.
Cathairfal ; Dinas Unchel ; Maison des Elizez.


Blanche,

Je suis enceinte. Je le garde. Je t'aime. Ne le dis pas à papa. Je t'aime tellement.

Ne le dis pas. Surtout pas.
Eleanor Elizez, Blasonnée.


L'ENFANT, LE PIRATE, LA BLASONNÉE


L’eau salée léchait paresseusement la coque sous la lune pleine. La mer écume ses eaux sales, boueuses, dégueulasses &, au loin, une femme se redresse, sentant son ventre peser tout son poids. Elle arrive douloureusement au terme de cette grossesse pénible, dure & éprouvante, comme cette traversée dont elle ne voyait pas le bout. Et chaque soir, sous ses yeux, s’étendaient éternellement & perpétuellement ses eaux de glaces, de givre, d'engagement & de mariage. Mais aussi, cette mer s'ouvrit vers une fin qui était également un commencement. La fin de sa grossesse, le début de cette vie qui sommeillait en elle & qui lui donnait des coups. Et son ventre remontait tandis qu'elle se courbait, achevée par la douloureuse expression de cette existence qui n'était qu'un poison. Poison qui l'empêchait d'ingurgiter le moindre plat sans vouloir vomir. Poison qui la faisait se courber & la rendait un peu plus las, un peu plus fatiguée à chaque mouvement. Poison qui l'empêchait de marcher sur le pont en journée, de gouter à la fraicheur de la mer sur sa peau, parce que l'équipage s'activait & qu'on maudissait une femme enceinte qui se promenait sur le navire. Mais elle espérait, elle voulait que dans son ventre, le fruit qui la dévorait de l'intérieur était un garçon, un petit bonhomme, aussi beau que son père & que dans un espoir fou, elle pourrait le garder, lui faire téter son sein. Elle voulait être mère d'un petit homme. Une fille n'était pas envisageable. Elle ne voulait pas de quelque chose qui lui ressemble, qui lui renverrait sa propre faiblesse, son incapacité à prendre soin de cet enfant. Cet enfant qu'elle pouvait noyer si ça lui chantait, mais non, la vie est un cadeau précieux donné par Eydis, elle-même. Et elle se refusait à rendre à la déesse son précieux présent. Et elle tenait à voir s'épanouir la vie qui fleurissait dans son sein, qui était liée à lui & qui plantait ses racines en elle. Son bébé était en elle, & elle était dans son bébé. Elle trottina le long du pont, resserrant les châles autour de ses frêles épaules, se trainant avec difficulté. Elle savait qu'il n'y en avait plus que pour quelques jours. Elle savait qu'elle portait son enfant très bas & qu'elle tremblait à chaque pas fait. Elle ne voyait même plus ou elle posait les pieds. Son ventre prenant toute la place, prenait sa nourriture, & remontait pour lui bloquer la respiration quand elle avait le malheur de se redresser. Elle voulait que cet enfant la délivre. Et son vœux allait s'exaucer.

Alors qu'elle s'accoudait contre la rambarde du navire, elle sentit un coup de pied, une brûlante décharge dans son corps, son ventre lui tombait brutalement sur les reins. Quelque chose coula entre ses jambes, & son corps se contracta. Elle hurla couvrant le clapotis de l'eau, faisant fuir les poissons, attirant l'attention d'une fille qui leva la tête en dehors de la cale & qui accourra vers la dame. Eleanor se courba d'avantage en entendant les pas, elle serrait les dents, elle savait. Et cette nuit ne lui répondrait pas, elle serait seule. Seule avec la douleur. Seule avec le sang. Entièrement seule.


◮◮◮


« On raconte l'histoire d'une fille belle et fière. », la voix demeurait lointaine, haut perchée, un peu tendre, un peu vaseuse. Cette voix de vieille femme apaisait les âmes, glissait dans la brume, étreignait le cœur de qui voulait l’entendre. Certains marins superstitieux auraient vus ici, la voix d’une de ses créatures envoutantes qui sillonnaient les mers, afin d’attirer les matelots sous les flots afin de les dévorer. D’autres auraient dit que c’était le chant d’Eydis, elle-même. La vérité était toute autre. La voix doucereuse n’appartenait qu’à une singulière un peu marqué par les années, réduite à courber l’échine devant le poids de la vie. Elle ne comptait plus les années qu’elle passait pliée en deux, que ce soit par les fardeaux ou bien par les jours qui s’écoulaient & la tassaient un peu plus à chaque minute. Elle n’était plus qu’une fleur fanée dans le noir. Ses charmes s’étaient consumés & elle le savait. Et quand une fleur se meurt, il faut trouver d’autres remèdes à sa mauvaise fortune. La vieille singulière l’avait trouvée, elle était une employée des blasonnés. Elle allait ou ses maitres allaient. Elle faisait ce qu’ils lui ordonnaient. En échange, elle coulait des jours sans soucis de quiétude douce & tendre, elle comptait finir ses jours ainsi. Et on l’oublierait, lentement mais surement. C’était ainsi. Et elle ne cherchait pas à contredire cet amer destin en chantonnant une berceuse alors que sa barque glissait lentement sur l’eau. Elle chantait sa berceuse de sa voix rocailleuse, tandis que les rames frappaient l’eau durement, provoquant des secousses dans la mer glacée. La vielle femme pressait contre elle, un bébé à la peau fripée, aux lèvres fendues avec un crane qui laissait entrevoir la poussée de cheveux blond. L'enfant semblait se calmer & les marins se demandaient si ils n'auraient pas mieux fait de noyer le bébé quand il avait commencer à pleurer. Prendre cet enfant sur leur barque n'avait pas été une bonne idée, même avec l’appât du gains tendus par cette vieille peau, en échange d'un passage vers une petite île isolée, rocailleuse, qui ne comptait pas d'habitants. Ils auraient surement dû faire glisser une lame sous la gorge de la vieillarde, prendre son or & se tirer. Ils auraient dû. Pourtant, ils étaient là, ils avaient acceptés l'or, embarqués la vieille sans voir que dans son panier tressé, il y avait bien plus que des légumes fripés & des fruits pourris. Ils ne s'en étaient rendus compte quand le panier avait gigoté & hurlé à la mort. Ils avaient immédiatement regrettés, mais ils s'étaient mordus la lèvre retenant leur menace, retenant leur poignards qui les démangeaient contre leur taille. La vieille avait chantée, apaisant le bébé, tandis qu'ils s'approchaient d'avantage de l'île de pierre. Elle fredonnait doucement l'air de la berceuse, quand un des rameurs se leva & entra dans l'eau pour approcher d'avantage la barque. Et l'objet sur l'eau grinçait, quand il fut attachée au ponton. La barque se sentit plus légère quand il fut délaissé de la femme & de son fardeau. Cette dernière jeta l'or aux rameurs. Elle savait qu'ils ne l'attendraient pas. Elle ne voulait pas de leur attente. Elle n'avait pas reçue l'ordre de leur demander de l'attendre. Et ils s'en allèrent, ils ne demandèrent rien, ils ne remerciaient pas, ils partirent simplement. Et la vieille femme resta seule sur le ponton, sentant les gelures de ses doigts lui faire mal à chaque bourrasque. Elle n'aimait pas la mer. Elle n'aimait pas les flots. Elle n'aimait pas ce temps. Elle espérait qu'il viendrait vite. Elle espérait qu'elle pourrait elle aussi s'en aller. Rêveuse, elle se laissa entrainer par la perspective d'une soupe chaude, d'un bout de pain au coin d'un feu & elle ne fit pas attention à ce bruit distinct de branche qui craque, à cette odeur de mousse retournée, de fin. De cette fin qui annonce le commencement. Et elle sentit à peiner la lame rouillée glisser le long de son vieux cou, elle sentit à peine le sang qui coula, ses genoux venant toucher le bois mouillé, & son corps vacilla, bascula. Le choc fut douloureux. Pourtant elle n'avait ni peur, ni souffrance dans les yeux, elle signait sa fin & elle revenait à Eydis. Enfin. Le bébé n'avait plus d'importance & elle vit l'enfant dans les bras de ce grand homme, un sourire vers le bambin, la main encore sur l'arme du crime. Tant pis.

Elle s'en foutait bien de cette gosse après tout.Une gamine battarde. Une enfant de rien. Une gamine qui ne méritait pas son souffle de vie. Qui en aurait quelque chose à faire? Son père apparemment.

Il essuya sa lame contre sa robe rapiécée , observa le bébé dans son panier. Blonde, les yeux encore fermés, elle n'avait pas un an, elle était si petite, si fragile, si douce, si tremblante. Sa fille, sa petite fille. Elle ressemblait déjà à sa mère. Bien sûre, il regrettait que ce ne soit pas un garçon. Il regrettait tout ça. Mais c'était sa fille & si elle ne lui était pas utile, il en ferait quelque chose d'autre. Il trouverait une autre solution, mais se résoudre à supprimer la chaire de sa chaire, il n'en avait aucune envie. Alors il alla chercher sa barque & retourna à son navire. Sa fille n'était pas un fils mais qu'est-ce qui l'empêchait de lui donner un âme de fils avec un corps de fille? Rien. Un sourire s'étira quand il rentra dans sa cabine. C'était son fils, maintenant.








Dernière édition par Czeslaw Wasylyshyn le Mar 08 Mai 2012, 11:05, édité 63 fois
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MessageSujet: Re: ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.    ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   EmptyDim 08 Avr 2012, 21:49



































L'HISTOIRE
« le passé nous retient. »

mon avant dernier ♣


LES SOUVENIRS D'UNE GAMINE.

Eleanor,

Czeslaw grandit, elle va sur ses un an. Et chaque jours qui passent me donne l'impression de te voir en elle. Ses cheveux blond, ses yeux délicats qui s'écarquillent devant la mer qui s'éclate contre les rochers & qui éclabousse son visage tendre. Elle est belle. Elle goute à cette vie qui l'éveille chaque jour. Elle vit, & la chaleur qu'elle dégage étreint mon vieux cœur. Elle me capture de ses yeux mordorés, elle me captive d'un mouvement de tête, d'un sourire, d'une expression sur sa jolie frimousse, d'un rire cristallin. Son rire, je me surprends à l'aimer de plus en plus, à le chercher, à le désirer. Elle a un an & elle pli mon cœur comme du papier, elle en fait ce qu'il lui plait & j'obéis à ses moindres désirs. Princesse de mon navire, princesse de mon cœur, elle règne en maitre sur mes sentiments. Du bout de ses pas elle glisse dans la cabine & j'ai l'impression de voir un savant mélange de tout ce que j'aime en elle. J'ai l'impression que ma petite princesse est un cadeau alors qu'elle est un fardeau pour mon équipage. Alors qu'elle devrait être une bouche en plus à nourrir, elle éclaire mes nuits, mes passions, mes rêves. Elle est ma fille, le sang de mon sang, la chaire de ma chaire & je ne peux pas être indifférent au sang qui court dans ses veines. Je ne peux pas juste la laisser. C'est mon héritière. Et mon héritière aurait dû être mâle, mon enfant aurait dû être un petit homme. Alors j'ai décidée d'en faire mon homme, mon petit homme.

Fini les robes, les flanelles, les tissus, c'est un garçon. C'est mon garçon, chemise d'homme pour une allure d'homme. Cheveux courts, un air de petit morveux accroché aux lèvres. Elle est homme pour moi. Tu ne verrais plus la gamine que tu as mis au monde en elle. Et j'ai de grands espoirs la concernant. Je ne veux pas qu'elle finisse esclave vendue là ou elle pourra être acheté, je ne veux pas en faire une pute dans les îles pirate. Je veux qu'elle devienne mon petit bijou, ma sirène. Cette sirène aveuglante, symbole de mon navire, symbole de ma vie. Je veux qu'elle devienne cette créature enchanteresse qui domine mes hommes, qui les capture comme elle me capture. Je veux qu'elle soit ma Sirène. Une sirène masculine, impitoyable, déstabilisante, je veux qu'elle les matte tous ses hommes. Je veux qu'ils lui obéissent au doigt & à l’œil. Je veux qu'ils la craignent & qu'ils la désirent dans un seul instant. Je veux voir la rage dans ses yeux.

Je veux les flammes dans ses yeux, je veux la passion dans son corps, la brûlure de ses doigts qui claquent. Je la veux intransigeante, brûlante, folle. Je voudrais que tu la vois.

Je voudrais que tu vois le feu qui danse en elle. C'est un volcan, quel volcan !, c'est ma fille. Ma fille est un feu ardent, une braise qui mènera à l'incendie. Une passion qui s'agite. Comme mes propres passions qui menacent de me dévorer, comme cette femme qui est entrée dans ma vie. Ce n'est pas toi, Eleanor. C'est une femme déguisé en homme, qui agite mon cœur. Elle a les cheveux sombre que tu n'as pas, des yeux en amandes qui me percutent. Elle est farouche, sauvage, folle. Garce, elle m'a séduite! Comme tu m'as séduite. Comme tu me séduiras toujours. Tomberais-je pour elle, comme je suis tombé pour ma fille? Si tu pouvais me le dire, Eleanor, je t'en serais reconnaissant. Mais tu n'es pas là & c'est ainsi.

Allistair (lettre jamais envoyée)

◮◮◮


Le goût âcre de la fumée emplit ses poumons, se répand le long de ses narines, insuffle une dose de dioxyde de carbone. Elle tousse. Elle papillonne du bout de ses cils, sent le goût de brûlé, du bois & du sel, ainsi que de l'alcool qui nourrit, abreuve & joue avec le feu. Sur sa langue pâteuse, le goût des cendres, sur sa peau la souillure de l'air pollué, & dans son corps une sensation, une chute, un vertige. Sa vue se brouille, elle respire, douloureusement. Elle croit qu'elle suffoque. Elle croit que son cœur se serre, brutalement. Ses cheveux sales se répandent comme un oreiller sur le plancher trempé. Elle frisonne, la mer frôle ses orteils froids, un pic de douleur. Un gémissement défit ses lèvres & s'échappe dans un murmure. Elle griffe le parquet. Mon corps me répond doucement, je reprends le contrôle. Et un flux d'adrénaline se jette dans mon sang, se consume. Elle se redresse d'un seul bond. Elle tangue, ses jambes trop fine la lâchent, elle glisse ses doigts sur son crâne en tâtonnant, tout en grimaçant, en sentant l'esquisse d'une bosse. Sa main chute, caresse le sang séché dans le creux de ses cheveux, en s'en allant. La saleté se mêlant au sel sur ses vêtements. Elle inspecte d'un mouvement de langue ses lèvres tuméfiées. Les salauds, ils l'ont tabassés. Et elle grogne en relevant les yeux vers les étoiles. Ou ce qu'il en reste, le ciel d'encre crevée par endroit par des colonnes de fumée, tiré par instant par l'éclat orangé, le bruit assourdissant des combats. Elle tente de se souvenir de ce qui a provoqué ce coup, elle tente de se rappeler pourquoi ses bruits, pourquoi cette odeur de fumée, cette bosse. Elle se souvient alors de la violence des hommes plus tôt dans la soirée, quand elle s'était glissée à l'ombre pour observer leurs jeux, pour observer les dés qui roulent, leurs regards fous avec cette boisson infecte qu'ils nomment alcool & qui les rendaient ivre mort. Elle se souvient de leurs violences, de leurs conversations à propos des femmes, de leurs corps, du capitaine, de la boisson, du temps passé en mer. Elle les avait trouvée bizarre, étrange, drôle également. Du haut de ses cinq ans, elle avait trouvée drôle leurs rires, leurs gestes, leurs jeux. Elle avait espéré en sortant de l'ombre, qu'ils la laisseraient jouer. Ils lui avaient crachés dessus, maltraités, jetés dehors, sur le pont. Et puis il y avait eu un bruit, des voix, une cloche qui avait sonnée. Ils s'étaient alors tous rués dehors en brandissant de long sabres. Ils ne l'avaient pas vus, alors elle s'était blottie dans un coin & avait vue toute les horreurs commises sur l'autre bateau & maintenant, elle sentait le fumet du bois calciné, quelqu'un l'avait aspergé d'eau pour la réveiller. Elle el savait, l'eau n'avait pas ce goût de sel immonde. Elle n'avait pas ce goût de vomi, de violence.

Mais elle s'en foutait, ce qui l'occupait c'était ce qu'elle avait vue. Elle avait vue les hommes avec lequel elle vivait, piller, voler, violer les femmes & réduire en esclavage les survivants qu'il restait. Elle s'était sentie mal sans savoir pourquoi. Elle avait eu envie d'effacer de sa mémoire ses images, elle avait l'impression d'avoir compris. Compris qu'elle n'était que la môme du capitaine & qu'elle n'était qu'une gêne pour les compagnons de son père. La Sirène n'avait pas besoin d'elle. La Sirène était un navire pirate d'une violence rare, ses matelots n'étaient que brutes épaisses & regardait d'un mauvais œil cette enfant trop blonde, irréelle, naïve. Pour eux, elle aurait dû être vendue avec des esclaves & apporter à un maître. Mais son père aimait cette fille qui lui rappelait sa mère & qu'il avait décidé de garder pour en faire son héritier. Mais l'enfant venait de perdre son innocence malgré les interdictions de son père. A cinq ans, elle venait de s'éveiller. Elle venait de voir le monde dans lequel elle vivait.


◮◮◮


Maman,

Papa me dit que quand je vais mal, je dois écrire à quelqu'un. Même si la lettre ne sera jamais envoyée. J'ai dix ans & je ne comprends pas bien ce qui m'arrive, je ne comprends pas ce qui m'a frappé. Je ne sais toujours pas comment c'est arrivé. Je l'ai sentie, c'est tout. J'ai sentie la morsure du froid comme si je plongeais dans la mer, comme si je tenais encore le corps froid d'un matelot entre mes doigts. C'était vrai, mortel, dérangeant. J'ai vue la mort comme si j'y étais. Je l'ai sentie me prendre entre ses doigts, me broyer. J'ai sentie l'eau me saisir, entrer dans mes poumons, j'ai tournée la tête & j'ai vue l'or briller, j'ai vue un navire tomber engloutie en partie par les flots alors qu'une partie restait en dehors des flots, pris au piège par la pierre. J'ai vue quelque chose briller alors que je m'enfonçais, engloutis par les flots. J'ai vue une dernière fois l'eau. Je ne me suis pas débattue. J'étais morte. J'étais morte & je l'acceptais. J'acceptais la vision dans les yeux d'un autre. J'ai fermée les yeux, sentie l'eau me prendre. J'étais morte. Et puis, je me suis réveillée, comme si quelque chose m'avait mordue. J'ai vue la mort. J'ai vue les trésors. J'ai vue la mer.

Je crois que j'ai eu l'impression de mourir. En me réveillant, je suis restée comme paralysée, hypnotisée, capturée par l'instant. Il n'y avait plus de bruits, plus d'expressions, plus de mer, plus de mouettes qui chantonnent, juste ma respiration qui reprenait doucement, mon corps tendue, brutalisé, qui se tendait, prêt. Prêt à quoi? Aucune idée. J'ai cligné des yeux, sentant mes cils sur ma joue s'humidifier en cueillant une larme. Je me suis sentie souillée, atteinte, dérangée. Dérangée par cette mort. Et je me suis relevée dans un mouvement sec, en observant mon père. Je lui ai dit, il m'a demandée la direction. Nous l'avons simplement prise. La direction. Et je savais.

Je savais. Je savais simplement ou aller, quoi faire. Ils ont retrouvés les trésors, les corps. Ils s'en foutaient, ils avaient l'or. Et moi je savais qu'au fond de la mer, il y avait ce corps, ses yeux, que je connaissais. J'avais violée les derniers instants d'un être. J'avais pris. J'avais pris ce que seul moi pouvait voir. Je suis la seule à l'avoir vue. Je suis la seule à avoir compris ce qui c'était passé. Un mois, c'était il y a un mois. Aujourd'hui je ne suis plus la gamine du capitaine. Je suis la devineresse de la Sirène. Je suis maître des visions, je possède les clés de l'avenir & je déverrouille les portes qui sont interdites à d'autres. Je suis crainte. De tout le monde. Des pirates. Des putes. Des autres. Je suis maudite pour d'autres, bénite pour mon père. Je possède le Don. Je dois le contrôler. Papa s'en est fait une promesse. Il cherche à provoquer mes visions. Il cherche le mystère de mes pouvoirs. Chaque jours est devenue une incessante traque pour savoir. Chaque jours m'éreinte un peu plus. Père devient violence, rage, hargne. Je le déçois quand je n'ai aucune vision. Je le déçois parce que je suis ce devin qui ne contrôle rien. Je ne peux pas le contrôler. Je n'y arriverai pas.

Je ne peux pas y arriver.
Je ne peux pas laisser ce don m'envahir. Je ne peux pas voir ses morts. Je ne peux pas être l'annonciatrice de ses morts. Je ne peux pas & je ne veux pas. Est-ce que ça fait de moi une personne égoïste? Oui, selon pére. Mais moi, je ne voudrais plus rien voir. Je ne voudrais plus les entendre. J'en veux à père de faire de moi, sa machine. Je m'en veux de le décevoir. Je me hais. Mais je ne peux pas. Je ne peux pas le vouloir.

Et puis, il y a Oshy', soleil de ma vie. Elle me manque tant. Je ne sais plus depuis combien de temps nous nous connaissons. Je ne sais plus depuis combien de temps, je ne la vois plus. Je sais juste que son absence est un crève-cœur. Je sais juste que nous sommes liés. Je ne l'ai pas dit à père, mais je l'ai vue dans ma première vision. Elle était à mes côtés dans cet océan de mort ou il y avait juste la chanson de la mer. Je tenais ses doigts entre les miens. Elle était là. J'aimerai tant lui en parler. J'aimerai tant qu'elle soit là. Je voudrais la serrer dans mes bras, tout lui raconter, je voudrais qu'elle sèche mes larmes. Je voudrais qu'elle me dise quoi faire. Ensemble, aussi, nous nous inventerons une nouvelle vie. Une vie à nous deux. Comme quand nous étions enfant. Elle me manque tellement, mon Oshy. Je n'ose pas lui écrire, je ne connais que trop bien sa grand-mère despotique d'après ses dires. Je ne veux pas non plus la déranger dans son entrainement qui la tue à petit feu. Mais elle me manque. Je pense que je vais céder. Je pense qu'elle me manque bien trop.

Tu me manque aussi. Enfin, je t'imagine souvent dans mes rêves. Je te crée dans mes songes, je susurre ton nom quand je suis seule, trois fois, comme si tu pouvais apparaître. Je le mêle à des « Maman » incessant. Je crèverai d'envie de te connaître, Maman. Alors je murmure ; Eleanor, Eleanor, Eleanor. Tu n'apparais pas. Mais je crois qu'un jour tu m’emmèneras & je serais une autre. Je serais ta fille & pas la déception de papa.

Je t'aime, Maman.
Viens me trouver dans mes rêves.
Ta fille. (lettre jamais envoyée)

◮◮◮


Ses prunelles se révulsent, l'or caresse lentement le globe oculaire de l'adolescente, alors qu'elle sent la morsure cruelle de la douleur dans le creux de son échine, elle se sent broyée d'une main féroce, plus féroce que la poigne de son père qui la retient. La vision se déchaîne, son cœur tressaute, une vague la prend lui promettant l'avenir. La mort lui fredonne une sombre litanie, lui promet des destins, des morts qui l’apaiseraient, qui la dévoraient, mais qui lui redonnerait sa tendre liberté. Cette liberté qui bondit en écho à la vie qui fleurit dans son ventre. Elle sait que les adieux, qu'elle voit, sont les seuls qu'elle doit endurer pour cette vie qui trépigne, bourgeonne, s'agite, grave & se nourrit de son corps, de son être, entrainant l'amour trop grand d'une mère. Elle sait que ses passions sont les seules coupables de cet enfant qui s'éveille dans son ventre. Elle sait que son don, qui la brise, l'empoisonne & l'emprisonne, est la seule issue.

Qu'importe la douleur, qu'importe les hurlements de ses compagnons, elle ne pense qu'à cet être qu'elle rêve de toucher, de saisir tendrement. Elle ne désire qu'être mère, quand elle voit le navire amiral se dresser, crever les vagues, immense, grand, prometteur pour un peuple, maudit pour un autre. Le navire de guerre faisait face au petit navire pirate, menaçant de l'avaler d'une seule bouchée dans son ombre, s'abattant sur les hommes pour les gober & en sucer longuement la chaire. Il ne semait que carnage, douleur, haine parmi les compagnons qui avaient servi sous cet homme qu'elle appelait père. Pourtant ni violence, ni rancœur envers ce père, qui se considérait comme le rejeton de ses eaux, comme la sentinelle de ses vagues, qu'il violait d'une seule poignée, qu'il soumettait comme une maitresse capricieuse qui le mordait encore & dont les stigmates se devinent dans les plis de son sombre visage. Il n'était qu'un cri dans ses yeux dorés, une crevasse béante & ténébreuse se formant à la place de sa bouche, de ses yeux. Et dans les yeux de sa fille, il n'est plus que l'ombre de lui-même, il n'est qu'un visage disloqué. Une mine affreuse. Un regard vide. Un mort qui déambule sur son bateau coulant & qui erre parmi les vivants. Et son équipage, ses compagnons tombent un à un, se glissant dans l'eau noir qui les avalent un à un. Il tente d'aller vers cette mer, il tente de la faire sienne, de se laisser mourir entre ses mains. Mais sa maitresse refuse, se braque, rue de ses hanches, le brusque, le retient, l'éventre, fait semblant & se détourne. Capricieuse enfant, elle se refuse parce qu'Eydis ne lui a pas demandé de prendre cette vie. Parce qu'Eydis lui a interdit de gouter à ses lèvres de menthe, à ce goût de vieux loup. Il a le temps, lui a-t-elle susurrée. Alors, elle le chasse & le jette aux bras des amiraux, en riant. Il a joué, il a perdue. L'océan gagne toujours, il l'a appris. Qui lui en voudrait d'avoir voulu dominer cette impétueuse maitresse? Qui lui en voudrait d'avoir perdu? Lui-même. Et il sent le fardeau le consumer, il sent la culpabilité le prendre, la revanche raisonner à ses tympans. Revanche dans sa prison, dans l'ombre, alors que sa fille glisse ses doigts dans le pantalon d'un amiral. Sur elle, la couleur, le goût, l'odeur, le toucher de la trahison. Sur l'adolescente de 15 ans, une haine de père qui la suivra. Une haine d'homme. Une haine farouche, redoutable, aveugle, qui la menace, qui l'a fait tressauter, craquer, rompre. Cette haine la harcèle, l'agite, & bouleverse son cœur, elle sent déjà l'organe creux se serrer, elle sent déjà ses cauchemars lui remontrer cette vision.

Mais les dés sont déjà jetés. Elle a déjà choisi. Son père n'est qu'un maigre sacrifice, une maigre victime jeté à la nez & à la barbe du roi, le laisser croupir dans sa geôle contre la vie libre de cet enfant qui grandit en elle est un minimum. Elle serait prête à le vendre cent fois de la même manière, à le condamner cent fois à sa prison, à en faire la victime de ses désirs pendant cent ans encore. Pour la jeune femme, c'est son enfant, juste son enfant. Ce n'est qu'une mère habité par la vie de ce fils qui éclot. Ce n'est qu'une louve qui défend son louveteau. Retrousser les babines, mordre la main qui l'a caressée n'est qu'un maigre tribut pour cet enfant. Elle n'est que mère. Tous savent qu'une mère qui défend son enfant est impitoyable, ne recule devant rien, ne cède rien.

Alors quand ses yeux quittent l'or, coule vers le miel brillant, pétillant, elle laisse la morsure de la douleur la quitter, elle lui fout même un coup de pied pour qu'elle se presse, soupir doucement. Elle s'accroche à la rambarde, enfonce ses ongles dans le bois du bateau, presse son regard sur la mer qui secoue doucement le navire. Le calme avant la tempête. La mer clapotait, chantait, glougloutait. Et bientôt elle refermerait son étau sur le navire, l’engloutirait dans ses eaux glaciales. Il ne resterait rien de La Sirène & de son équipage, le capitaine croupirait loin d'elle & elle, elle demeurait libre en attendant que son ventre finissent de s'arrondir, pour cracher son fils dans une douleur monstrueuse. Pourtant, elle savait qu'elle avait les clés pour incliner le destin en sa faveur. Elle savait que son cœur pouvait s'incliner face à la main robuste de son père. Elle ferma ses yeux, pencha la tête par-dessus bord. Elle se mordit la lèvre. S'incliner ou faire face à son choix? Se laisser faire, pourrir sur ce foutu bateau, servir des imbéciles qui la voyait comme un vide-couille ou comme un monstre ou bien, gagner sa liberté, fléchir le destin, élever son enfant, être heureuse malgré ce monde inconnu vaste qui lui faisait face? Elle n'avait que le choix. Elle était maître de son destin, ne restait qu'à le saisir. Elle inspira l'air, sentit un main, une voix faussement douce : «  Qu'as-tu vue, mon enfant? ». Une question habituelle depuis ses onze ans, un jeu qui n'en était pas un. Il faisait semblant de croire qu'elle avait encore onze ans, elle faisait semblant d'être cette gamine paumée qui avait découvert ses pouvoirs avec Oshy'. Elle avait toujours fait semblant, semblant d'être une petite fille innocente & naïve, une gamine facile à manipuler, mais dont le feu était bien présent, dont les passions étaient voraces, agitées, sensibles. Elle rouvrit alors les yeux, regagna le pont du bout de ses pieds, observa son père. Elle avait choisie. «  La route est sûre. Il y a même un navire marchand sur la route, j'ai vue des richesses dans ses cales, des vins, des pierres, des robes, de l'or, beaucoup d'or. ». Mensonge. Elle mentait comme elle respirait, comme un arracheur de dent, comme une mère qui veut élever son fils ou sa fille. Qu'importe ! Elle avait choisie. Elle avait choisie d'être mensonge, traitrise, assassin d'un équipage, de son père. Elle avait choisie de lui être infidèle. Elle était prête. Elle assumerait.

Elle assumerait quand il frotta ses cheveux courts de son énorme main. Elle assumerait quand il lui sourit une dernière fois. Elle assumerait quand il se détournerait d'elle pour aller s'enfermer une dernière fois dans sa cabine, en explorant la carte. Elle assumerait matin, midi & soir. Toute sa vie.

Alors, une dernière fois, l'adolescente de quinze ans s'accouda à la rambarde du bateau, en respirant de manière saccadé, en sentant le vent joué sur sa joue, en sentant la mer qui s'ouvrait devant elle. Elle aurait crevée d'envie d'être un putain d'oiseau, à cet instant. Parce que, non, elle n'assumait pas. Parce qu'il n'y avait pas de calme avant al tempête. La tempête, elle grondait, rugissait dans son cœur & se déchirait dans un tonnerre de rage, de sentiments contradictoires. Elle n'était qu'une tempête de feu qui venait de tout détruire pour tout reconstruire. Tout détruire pour tout reconstruire.







Dernière édition par Czeslaw Wasylyshyn le Lun 07 Mai 2012, 21:37, édité 20 fois
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MessageSujet: Re: ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.    ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   EmptyDim 08 Avr 2012, 21:49
























L'HISTOIRE
« c’est pour ça que le présent nous échappe.»

mon dernier ♣


JUSTE UN ARRÊT SUR IMAGE

Maman,

Il s'en est passé des choses en 10 ans. Tellement de choses. Que ce soit quand nous nous sommes fait attaquer par le navire amiral. La Sirène a coulé emportant au fond des flots des pirates, les cendres de la carte. Père a été fait prisonnier, moi, également. J'ai pu m'en sortir. Ils m'ont libérés, donnés de quoi survivre pendant une courte période. J'ai pris & je ne me suis pas retournée. Je ne voulais pas voir son regard. Je l'ai senti pourtant. Ses yeux comme des poignards affutés, mordants, ils ont transpercés ma chaire & s'y sont plantés. Et je rêve de ses yeux souvent qui s'éveillent dans les ténèbres qui rencontrent de nouveau la lumière & qui hurlent ; Vengeance. Cette vengeance me poursuit depuis 10 ans. Elle est partout, elle me mord, me traite, m'enchaine en coupable. J'ai l'impression d'être étouffé par la culpabilité, les sentiments contradictoires. J'ai l'impression d'être sa déception. J'ai l'impression d'être sa vengeance. J'ai l'impression d'être son ennemie. Comme si la famille s'entredéchirait, lui d'un côté, moi de l'autre. Comme si il m'observait dans mes nuits pour me bondir dessus au bon moment. Je crois que je sens qu'il veut me tuer.

J'ai la trouille, car je le vois.
Dans sa geôle. Misérable, sale, haineux.
Il brûle. D'une rage ardente, tonitruante, vibrante.
Il va me tuer, je le sens, je le sais, je le vis.

Comme cet enfant que j'ai perdu en accouchant pour la première fois. Comme cette vie qui m'a filé entre les doigts une première fois. Je n'ai sentie qu'un corps froid, recroquevillé contre lui-même, petit, frêle, ensanglanté, bleu. Je n'ai eu qu'une idée vague d'un enfant contre moi ce jour là. Je n'ai possédée que l'ombre d'un corps & de seins chargés de lait. Et un immense vide s'est étendue sous mes pieds. Une immense fissure a égratigné mon cœur de mère, l'a violé & l'a doucement réduit en miette. Je venais de perdre mon enfant. Je venais de perdre ce pourquoi j'avais gagnée ma liberté, là, sur le sol froid d'un champ au milieu de guérisseuses d'une caravane marchande. Je n'étais plus rien. J'étais seule. Seule face au monde une dague à la ceinture, les vêtements ensanglantés, la peau du ventre flasque & distendue par la grossesse qui m'avait vidée de tout. J'avais l'impression de n'être rien. Rien face à ce monde. Juste une ombre qui a marché vaguement jusqu'à un village paumé après qu'ils aient enterrés mon enfant dans le chaud. Il n'avait même pas eu le droit à une sépulture. Il n'avait pas eu de nom. Il n'avait rien eu. Et désespérés j'ai avancé, vivant sur de l'argent mendié, de la nourriture offerte avec de la pitié. J'ai vivoté ainsi pendant quelques mois. Puis, j'ai réalisé, lentement, brusquement, en passant la main sur mon ventre; Pas d'enfant.

Juste moi. Moi & les pièces sales que je tenais entre les doigts. Moi & mon odeur de chacal. Moi & la dague de papa. Pas d'enfant.

Prise violente & froide de conscience.
Je n'avais pas d'enfant.
J'avais trahie pour rien.
Eydis s'était foutue de ma gueule.

J'ai hurlée, pleurée, criée, grognée. Je me suis battue & je crois qu'on m'a demandé de me calmer. Je ne voulais pas me calmer. Je ne voulais pas être gentille ; Je venais de perdre mon gamin ; Je venais de vendre mon père ; Je venais de réaliser que j'étais seule. Complétement seule. Je n'avais rien, nada, zéro, niet. Je possédais une dague, des vêtements dégueulasse, dix fois trop grand, ensanglantés, j'étais à la rue à dépendre de ceux qui auraient pitié de moi. Je n'avais aucune envie de me calmer. Je voulais hurler à cette chienne d'Eydis mon désespoir. Je voulais lui dire qu'elle pouvait aller se faire foutre. Je voulais hurler, me battre, crier jusqu'à n'en plus pouvoir. Alors j'ai criée plus fort. Quelqu'un est arrivé, il m'a pris par les épaules. J'ai eu une montée de panique & je l'ai tuée. J'ai simplement enfoncée ma dague dans sa gorge, il n'a pas hurlé, il est tombé raide mort. Simplement mort. Un silence s'est installé. J'avais tuée, pour la première fois. J'ai déglutis difficilement. Et je crois que j'ai vomis. Puis, ce fut le trou noir.

Je me suis réveillé dans une chambre, entre des draps moelleux, des vêtements propres sur le dos. J'étais bien. Tellement bien. Je pouvais mourir à cet instant. Et j'ai sentie une main chaude sur mon front, j'ai soupirée de plaisir. Et j'ai réalisé dans cette respiration que je n'avais rien à foutre là, alors j'ai mordue la main qui me soignait. J'ai griffée le visage qui m'offrait l'hospitalité. J'étais animale. J'étais féline & je lui ai craché dessus. Il a reculé, j'ai bondis. Il m'a rattrapé, il avait la peau mate, une voix qui avait la saveur de la menthe. Il s'appelait Paolo & ce fut mon premier contrat. J'ai tuée pour lui, souvent. De simple serveur, il est devenue patron d'une taverne. Principalement grâce à mon aide. Je suis devenue la Sirène alors, un assassin talentueux dans son art. Car tuer est devenu une forme d'art pour moi. Un meurtre est sacré, on ne le produit jamais de la même manière. On y prête attention, on marque un mort dans sa dernière seconde. Il peut être ce que vous désirez qu'il soit. Une expression, un meurtre maquillé en accident, tout cela m'appartient. Je suis passer maître dans mon art.

Et puis, j'ai redécouvert Oshy, parfois dans mes voyages, on a découvert que nous étions cousine & que nous avions un grand-père en vie. Pauvre de nous, cet homme est cinglé, parle à sa poule qui semble être sa femme, a une fâcheuse tendance à aimer la nudité & est devin. Il est fou, mais tuer sa famille ou la trahir, je me refuse à le faire deux fois de suite. Alors je le laisse me suivre. Je le laisse dans sa folie avant de le refiler à Oshy. Il est agaçant mais pas méchant.

Et puis, il y a eut Kanvaël, simple coup d'un soir, si mon ventre ne s'était pas arrondi à son contact. SI je n'avais pas porté Edren pendant ses neufs derniers mois & si on ne me l'avait pas aussi lâchement arraché. J'aurais oublié ce dessinateur. Je l'aurais chassé. Mais il est le père de mon fils, ce fils que je cherche depuis un mois, avant de cracher à la tronche d'Eydis, qui a la sale habitude de me reprendre ce qu'elle me donne. Alors je cours vers Edren en même temps que vers Mynkor.

Parce que le gong de la vengeance doit sonner. Parce que Edren est la chaire de ma chaire & je me refuse à le laisser à des pirates esclavagistes. Edren est le sang de mon sang & je n'aurais de cesse de courir après lui tant que je ne l'aurais pas dans les bras. Tant que je serais en vie. C'est mon fils, & je suis une mère qui défend sa progéniture. Quoi de plus normal. Je sais que tu trouverai ça fou maman, mais qu'importe. Mon fils, ma bataille. Lui seul compte.

A Bientôt, Maman.
Ta fille. (lettre jamais envoyée)






Dernière édition par Czeslaw Wasylyshyn le Mar 08 Mai 2012, 00:35, édité 10 fois
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MessageSujet: Re: ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.    ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   EmptyDim 08 Avr 2012, 21:52
























L'HUMAIN
« ah ... bha ... moi, quoi. »

mon tout ♣


PSEUDO ♣
Fay.
En faite ça fait seulement quelques mois que j'utilise ce pseudo, vu que ça fait seulement 4 mois que j'ai repris le RP. Avant on m'appelait jesaispluscomment, mais vous savez, vous pouvez m'appeler par mon prénom ou même Czes' donc bon xD.


AGE ♣
16 ans, 17 dans six mois. 17 ans ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   Icon_cool
Je sais que le fo' n'est pas conseillé au plus jeune, mais ça fait tellement longtemps que je tourne autour que voilà, vous voulez bien de moi hein? ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   5249



SEXE ♣
Jamais le premier soir ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   902798.
Mais je plaisante en vraie, je suis une fille xD.


DÉCOUVERTE DU EDP ♣
En faite.
Je tourne autour depuis très longtemps, sans franchir le pas & puis un jour, bha je l'ai franchi xD


LE MOT DE LA FIN ♣
Bha. Euh.
Je dois vous dire ; je suis dyslexique. Je suppose que vous savez ce que c'est? Non, bah en faite,c'est relatif à tout ce qui est orthographe, perception des mots, des sons. Et j'ai quelques difficultés à ce niveau, néanmoins, je cherche à ce que ce soit le moins visible possible. Je me relis, me corrige. Je fais de mon mieux pour que ce soit le plus agréable possible à lire & qu'on puisse remarquer le moins de faute possible. Je ne veux pas de traitement de faveur au contraire, je veux juste le dire, parce que voilà, c'est jamais agréable de le découvrir que plus tard.
Et pis je suis ouverte à toute critique donc bon ♥️.
Ensuite pardonner la longueur, mais pour moi, une fiche se doit d'être parfaite, d'avoir un vrai contenu, une idée, une histoire. Alors j'approfondis un maximum mes persos durant cette étape, donc pardon >.< ...
Et pis je vous aime déjà hein ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   671916

Je m'excuse. Pour la dernière fois, d'être partie comme une voleuse, sans prévenir éè. Je m'excuse sincèrement, j'ai eu des soucis personnels & je ne sais que trop bien que ça ne justifie pas mon abandon lâche. Mais j'aimerai sincèrement finir & jouer Czes', donc siouplait, est-ce que vous m’accueillez toujours? éè









Dernière édition par Czeslaw Wasylyshyn le Mer 25 Avr 2012, 19:05, édité 3 fois
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Solan Runnarth

Solan Runnarth

▬ Contributions à l'histoire : 2568

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MessageSujet: Re: ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.    ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   EmptyDim 08 Avr 2012, 21:55

T'es reviendue ! ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   5249
Rebienvenue à toi et bon courage pour la fiche !
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Jullanar Osgrey

Jullanar Osgrey

▬ Contributions à l'histoire : 4794

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MessageSujet: Re: ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.    ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   EmptyDim 08 Avr 2012, 21:57

Mais bien sûr qu'on t'accueille toujours ici ! ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   671916
Re-bienvenue sur le forum, Czeslaw, je te réserve la belle Mia et te souhaite bon courage pour cette fiche qui s'annonçait (et s'annonce toujours ?) colossale. ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   748815
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Jezabel Lochlainn

Jezabel Lochlainn

▬ Contributions à l'histoire : 81

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MessageSujet: Re: ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.    ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   EmptyDim 08 Avr 2012, 22:03

Quelle fiche, je suis tout à fait impressionnée.
Re-bienvenue apparemment ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   748815 .
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Athran Ildahel

Athran Ildahel

▬ Contributions à l'histoire : 219

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MessageSujet: Re: ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.    ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   EmptyDim 08 Avr 2012, 22:14

...... Mon dieu la fiche qui s'annonce là !

Je te souhaite une rebienvenue selon les dires.

*a hâte de voir la fiche qui est déjà très belle*
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L'Archiviste
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L'Archiviste

Citation :
12

▬ Contributions à l'histoire : 3268

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MessageSujet: Re: ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.    ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   EmptyDim 08 Avr 2012, 22:20

Ooh c'est trop chouette, rebienvenue parmi nous. ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   Herz
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MessageSujet: Re: ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.    ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   EmptyDim 08 Avr 2012, 22:28

    Solan ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   394338 ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   671916 ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   5249 ; Wuuuuui, tu as vue, je suis reviendue à la maison ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   5249
    Merci ♥️

    Merci Jullanar ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   671916
    Et oui, elle s'annonce toujours énorme ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   56663

    Merci Jezabel ♥️
    Ton pseudo est vraiment magnifique ♥️

    Merci Athran ♥️

    Elvire ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   Herz , merci ma belle ♥️
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Wilhelm Nyström

Wilhelm Nyström

▬ Contributions à l'histoire : 742

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MessageSujet: Re: ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.    ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   EmptyDim 08 Avr 2012, 22:38

Ooooh, quelle bonne surprise ! Je suis ravie de te revoir !

Rebienvenue et bon courage pour ta fiche ! ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   671916
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Scarlett de Vinter

Scarlett de Vinter

▬ Contributions à l'histoire : 1999

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MessageSujet: Re: ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.    ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   EmptyLun 09 Avr 2012, 08:54

Re-bienvenue Czeslaw! Bon courage pour ta fiche!
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Madwyn Dinaflet

Madwyn Dinaflet

▬ Contributions à l'histoire : 1982

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MessageSujet: Re: ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.    ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   EmptyLun 09 Avr 2012, 11:07




Re bienvenue ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   144952
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MessageSujet: Re: ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.    ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   EmptyLun 09 Avr 2012, 11:27

Oh MIA, j'adore cette actrice!!!!

Rebienvenue!!
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MessageSujet: Re: ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.    ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   EmptyLun 09 Avr 2012, 13:42

WIL WIL WIL ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   413151 ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   394338 ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   450322 ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   671916 ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   935453 ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   5249 ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   2686 ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   5417 ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   313543 ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   382876 ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   382876 ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   62595 ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   409723 ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   741309 ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   191321 ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   854284 Merci ♥️

Merci Scar' ♥️

Merci Mad' ♥️

Merci Lamia ♥️

MAJ DU 09/04/12
♦️ Histoire 2%
♦️ Besace 5%
♦️ J'avance toute en douceur ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   Icon_wink
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Tanith Ruane

Tanith Ruane

▬ Contributions à l'histoire : 2037

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MessageSujet: Re: ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.    ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   EmptyLun 09 Avr 2012, 13:44

Ma Czeeeeee toute douce de mon coeur! ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   5249
Rebienvenue au bercail! ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   671916 ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   Herz
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Arshan Mahvir

Arshan Mahvir

▬ Contributions à l'histoire : 217

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MessageSujet: Re: ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.    ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   EmptyLun 09 Avr 2012, 15:42

Wahouuuu j'aime les big fiches! ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   671916
Re-bienvenue belle espionne! ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   413151
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MessageSujet: Re: ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.    ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   EmptyLun 09 Avr 2012, 19:36

Ohhh ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   671916
rebienvenue parmis nous ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   Herz
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MessageSujet: Re: ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.    ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   EmptyMar 10 Avr 2012, 11:44

TANITH TANITH TANITH ♥♥♥

Merci Arshan ♥

Merci Eze ♥♥♥

MAJ DU 10/04/12
Besace 100%
Histoire - premier post 25%


MAJ DU 11/04/12
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Izhelindë Hardansson

Izhelindë Hardansson

▬ Contributions à l'histoire : 705

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MessageSujet: Re: ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.    ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   EmptyMer 11 Avr 2012, 08:40

Rebienvenue ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   150679

Oui je suis à la traine ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   748815
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Axl-Nethun Philoen

Axl-Nethun Philoen

▬ Contributions à l'histoire : 231

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MessageSujet: Re: ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.    ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   EmptyMer 11 Avr 2012, 10:16

Re-Bienvenue,
Jolie fiche :)
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MessageSujet: Re: ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.    ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   EmptyVen 13 Avr 2012, 17:30

Merci Iz ♥ & Ax' (ce surnom em fait trop penser à la marque de déo xD)

MAJ DU 12/04/12
Histoire - premier post : 70%

MAJ DU 13/04/12
Changement d'avatar.

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Jullanar Osgrey

Jullanar Osgrey

▬ Contributions à l'histoire : 4794

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MessageSujet: Re: ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.    ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   EmptyVen 13 Avr 2012, 19:10

Ooooh, bah tu abandonnes Mia, finalement, quel dommage ! ❝une plume dans le ciel, du sang sur les ailes.   5249
Je te réserve donc Kristen. :)
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