Echo des Plaines : Chapitre VII ▬ Le Retour d'Inasmir


 
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 la fleur de lys — with eléonore hidgard

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MessageSujet: la fleur de lys — with eléonore hidgard   la fleur de lys — with eléonore hidgard EmptyMar 07 Juin 2011, 17:16


Vite, il me fallait faire un pas vers la gauche ! Donnant assez de force à mes membres pour effectuer le rapide mouvement, j'en profiter pour balancer mon bras en avant. La pointe de mon épée alla s'enfoncer mollement dans la cotte de mailles de mon adversaire. Le souffle coupé, ce dernier tituba en arrière, tombant presque à la renverse. Heureusement qu'il ne s'agissait que d'un entrainement, et que nous épées étaient en bois. Le cas contraire, l'homme d'une trentaine d'années seraient en train de vider le contenu de son abdomen sur l'aire d'entrainement, et ça n'aurait pas été joli joli à voir. Comprenant sa défaite, mon opposant baissa la pointe de son arme en direction du sol. J'avais gagné mon duel. En fait, tout reposait sur ma "tactique" spéciale, et qui m'était propre. Au lieu de faire pleuvoir des coups puissants sur mon adversaire, je me contentais d'esquiver et de parer ses coups, en plaçant de judicieux contres. Ainsi, je pouvais rapidement évaluer le point faible de mon adversaire, et m'y engouffrer. Après, tout dépendait de qui combattait en face, et si certains tenaient un bon quart d'heure, d'autres tombaient en quelques minutes, notamment les plus jeunes. Après tout, je n'étais pas beaucoup plus âgé qu'eux, car au contraire, la plupart de ces gardes étaient plus vieux que moi. Mais aucun n'avait subit, dès sa plus tendre enfance, un entrainement intensif de Dragonnier. Et bien peu, avant que le Bouclier ne tombe évidemment, avaient combattu pour leurs vie. A Mhian Dhiaga, les monstres rôdent dans les montagnes depuis si longtemps ...

« C'est tout pour aujourd'hui. Demain, même heure, dernier entrainement. » Tous essoufflés, les gardes prirent néanmoins la peine de me saluer militairement. J'avais beau etre plus jeune, j'étais plus gradé qu'eux. Et responsable de leur entrainement. Heureusement, ma mission ici ne dureraient plus que deux jours, au terme duquel je reprendrais place sur le dos d'Héng. Ce dernier me manquait énormément. Je faisais mon possible pour aller le voir tous les jours, mais il devait voler loin pour trouver de quoi manger, sans que ce soit des troupeaux de Cathairfál. Une fois tous les soldats partis, je plantai mon épée en bois dans le sable recouvrant le sol, et me dirigeai vers la sortie. Au passage, j'attrapai mon épée, bien plus dangereuse que la précédente, que j'avais laissé accostée à un muret. L'avoir à la ceinture me rassurait, me donnait l'impression d’être un peu plus complet. Mais même ainsi, je me sentais étrangement vide. Héng me manquait, je souffrais de ne pas l'avoir à portée de vue, à mes côtés. De pouvoir grimper sur son dos, de me lover contre son ventre chaud. Même son comportement parfois chieur me manquait ! Oui, je ressentais toutes ses émotions, autant qu'il ressentait les miennes, mais rien n'était comparable à se retrouver vraiment ensemble. Essuyant la sueur qui perlait à mon front, j'attrapai ma gourde, buvant de grandes gorgées d'eau fraîche.


une heure plus tard


Sortant de mon bain, je me sentais enfin plus propre, débarrassé de toute la sueur et de la poussière due à l'entrainement. Vigoureusement savonné à l'eau et à mon savon de prédilection, à savoir celui emporté de Mhian Dhiaga, miel-pin, je me sentais d'attaque et revigoré pour la soirée. En sortant de la bassine, j'attrapai un citron, que j'ouvris en deux. A l'aide d'une petite brosse, je me brossai donc les deux avec le fruit, fronçant les sourcils à cause de l'acidité. Prenant ensuite un linge, je m'essuyai tout le corps, jusqu'à me retrouver entièrement, puis je vidai la bassine en marbre. Les rideaux de l'appartement étant tirés, je m'autorisai à sortir entièrement nu de la salle de bain, marchant tranquillement jusqu'à la chambre, où un feu crépitait déjà, délivrant chaleur et odeurs délicieuses. J'adorais l'odeur du bois que diffusait une bonne cheminée. Attrapant des sous-vêtements blancs, je complétai mon habillement par un pantalon brun foncé, et une tunique couleur crème. Il s'agissait de beaux vêtements, fabriqués par les meilleurs artisans de Mhian Dhiaga. Brodés de fils d'or, ils contrastaient un peu avec la couleur de ma peau, naturellement foncée. Ouvrant les rideaux, je vis à la position de la lune qu'il me restait une dizaine de minutes avant qu'Eléonore n'arrive.

J'étais vraiment content de la recevoir à La Fleur de Lys. Cette auberge, située à côté du Palais du Roi était luxueuse. D'ailleurs, mes appartements l'attestaient. Une grande chambre, une salle de bain en marbre blanc, un bureau ainsi qu'un salon, faisant office d'accueil. Le tout décoré avec goût et attention. J'étais vraiment content d'avoir placé mon argent ici. Bien que je ne sois pas habitué à de tels endroits, j'aimais m'offrir un peu de luxe de temps en temps. Après tout, mon poste de chef d'escadrille me donnait droit à un bon salaire. Sortant des appartements, j'empruntai le couloir tapissé, puis quelques escaliers, jusqu'à me retrouver à l'entrée arrière de l'auberge. Cette entrée n'avait d'ailleurs rien du tout à envier à la principale. Mais ne se trouvant pas sur la rue principale, elle offrait un peu de discrétion aux gens logeant à la Fleur de Lys.

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Eléonore Hidgard

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MessageSujet: Re: la fleur de lys — with eléonore hidgard   la fleur de lys — with eléonore hidgard EmptyMer 08 Juin 2011, 07:50

C'était donc d'un pas léger qu'Eléonore s'était éloignée de l'Herboristerie Jaune, assurée d'un rendez-vous pour la soirée, qui n'était pas encore galant, mais pourrait le devenir. Pour l'instant, elle se concentrait sur la rencontre avec l'envoyé d'un blasonné timide qui souhaitait, disait-il, la rencontrer chez lui. La professionnelle n'aimait pas beaucoup cela, mais après quelques paroles échangée avec l'écuyer, une avance pour les "frais" et l'assurance qu'il ne s'agissait bien que d'une rencontre privée entre deux personnes, elle avait finalement accepté. L'entrevue avait durée un peu plus d'un quart d'heure, puis elle avait refermé l'huis de sa maisonnette et s'était occupée d'elle, n'ayant guère plus de deux heures pour se préparer. Faire bouillir un chaudron d'eau, la mélanger à l'eau fraiche de la cuve, s'y délasser plus d'une demi-heure, puis, une fois séchée, enduire son corps de lait d'amandes et d'huiles parfumées, monter, nue encore dans sa chambre et fouiller dans ses malles, une robe qui se prêterait à la rencontre... que déjà la cloche de l'académie militaire sonnait huit heure ! Elle entendit les militaires défiler dans la rue, rentrant au bercail après une journée d'entrainement, tandis qu'elle hésitait entre une robe rouge sombre et une autre, plus claire, écrue et piquetée de fleurettes bleues, roses, jaunes, oranges,.... pour la nuit, elle choisit la rouge. Eléonore gaina ses jambes de bas de soie d'une finesse remarquable qui, s'arrêtant à la mi de ses cuisses, devenaient provoquant alors qu'ils n'évoquaient que sagesse et probité lorsqu'on les apercevait, par le plus grand des hasards, si les jupes se trouvaient relevées pour passer un caniveau ou monter un escalier. Deux jupons, l'un de la même couleur que les bas, crème, l'autre d'un rouge amaranthe, préparèrent le tombé de la robe qui glissa bientôt sur eux. La jeune femme laça sévèrement le corset, ce qui affina encore sa taille et la réduisait à pouvoir être enserrée tout entière des deux mains d'un homme. Cette robe n'était pas outrageusement décolletée, non, mais suggérait par la vue donnée sur les gorges profondes, un corps parfait -ce qui était !- et laissait voir la peau laiteuse et douce de la dame. Ses manches s'arrêtant sous les coudes en de larges évasements, Eléonore prit soin de mettre des gants de satin noir, avant de glisser ses pieds en de fines chaussures cramoisie, exactement de la couleur de la robe. Elle choisit également une petite licorne d'or portée en sautoir, un anneau et un petit rubis pour bagues -d'or elles aussi-, et une paire de boucles d'oreilles représentant elles aussi des licornes, referma son coffret à bijou et le replaça dans sa cachette. Une fois retournée au rez-de-chaussée, elle ferma les volets, passa une houppelande noire de laine et de soie et sortie. Deux fois, la clef tourna dans la serrure, qu'elle rangea ensuite dans son petit sac de cuir ouvragé tenu en bandoulière sous la houppelande, et contenant une bourse, quelques menus effets féminins...

Tout au long du chemin, elle avait sagement éviter de se faire remarquer. Les rues étaient plus ou moins bien éclairées à l'aide de torches disposées à endroits réguliers, car elle n'emprunta que les plus fréquentées. Enfin, l'auberge du Lys fut en vue et elle ne tarda pas à s'engouffrer à l'intérieur, parvenant à une sorte de grand hall, et se présentant à l'homme qui se tenait derrière le comptoir après avoir fait glisser précautionneusement sa capuche sur les épaules, dévoilant un minois tout à fait remarquable sous une chevelure réunie en un chignon laissant savamment échapper quelques boucles d'une résille fine dont les croisements se trouvaient ornés de petites perles laiteuse.

-
Bonsoir monsieur, je suis attendue par le sieur Eloïn Helm...

L'homme n'en revenait visiblement pas de voir femme si belle, mais se reprit bien vite, habitué qu'il était à une clientèle fortunée.

-
Oui madame, je vais le faire quérir.... si vous voulez patienter, nous disposons d'un petit salon...

Eléonore esquissa une courte révérence et le remercia, se laissant guider en une petite pièce réchauffée par un feu devant lequel se tenaient, comme deux gardiens, deux fauteuils confortables couverts de velours à rayures vertes et rouges rehaussés d'or posés sur un tapis épais, ainsi que d'une banquette assortie poussée contre le mur, le tout éclairé par de belles bougies blanches montées sur chandelier d'or... et s'esquiva promptement, la laissant seule. La jeune femme s'assit sur le fauteuil de gauche, comme il convenait, et attendit devant le feu, songeant qu'un si jeune homme, capable de descendre à La Fleur de Lys, devait assurément être fort bien argenté... Le silence aurait pu être lourd mais ne l'était pas, car l'on pouvait entendre, de loin, un ensemble de violons qui, sans doute, animaient le restaurant de l'auberge.
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MessageSujet: Re: la fleur de lys — with eléonore hidgard   la fleur de lys — with eléonore hidgard EmptyMer 08 Juin 2011, 16:21


Arrivé dans le hall d'entrée, je me dirigeai non pas vers la sortie, mais vers le comptoir, derrière lequel se trouvait un employé de l'auberge. Lorsqu'il me vit arriver, le vieil homme redressa les épaules. L’âge commençait à faire son oeuvre sur cet homme, dont le visage commençait à se strier de rides. Néanmoins, il devait travailler ici depuis bien longtemps, à en juger par ses bonnes manières. « Monseigneur Helm. Je viens d'envoyer quelqu'un vous quérir. Une noble dame vous attend. » Quelqu'un était venu me chercher ? J'avais sans doute employé un autre chemin, car je n'avais croisé personne pendant le trajet de ma chambre jusqu'à ici. « Je vous remercie. Pourriez-vous me conduire je vous prie. » Hochant la tête affirmativement, le vieil homme contourna le comptoir. « Veuillez me suivre. » Accompagnant sa demande d'une petite révérence, il s'engagea dans un couloir. Lorsque nous arrivames devant l'entrée d'un petit salon, il se pencha un peu en avant, disparaissant ensuite. Sans doute pour rejoindre son poste à l'accueil de l'auberge.

Le salon, de taille assez modeste, n'en était pas moins bien décoré. Deux fauteuils de velours rayé, de rouge et de vert, étaient postés devant une cheminée allumée. La pièce était éclairée par des bougies blanches, montées sur sur de pièces en or, et je pus encore voir une banquette, semblable aux fauteuils, poussée contre le mur. Bref, l'endroit dégageait une ambiance chaleureuse, parfaite pour attendre quelqu'un. Eléonore se trouvait assise sur le fauteuil de gauche. Je n'arrivais pas à voir comment elle était vêtue, mais je pu apercevoir sa coiffure : un chignon laissant quelques mèches voleter librement, décorées de petites perles blanches. C'était vraiment joli, et d'un raffinement ! Contournant l'autre fauteuil, je m’arrêtai à deux pas d'Eléonore. « Bien le bonsoir. » Me pliant un tout petit peu en avant, faisant ainsi preuve de politesse, je lui présentai mon bras, afin que la noble dame puisse s'y appuyer pour se relever. « Je me vois ravis de vous revoir. »

Par contre, je ne savais pas trop comment se passerait la suite de la soirée. Depuis notre dernière rencontre, je n'avais pas eu beaucoup de temps pour réfléchir à l'éventuelle vrai nature d'Eléonore. Tout dans son apparence et son attitude me laissaient penser à une noble dame. Mais quelques attitudes étranges avaient semé le doute dans mon esprit. Premièrement, pourquoi me donneraient-elle rendez-vous si tard ? Une dame de rang élevé devait bien être mariée à un quelconque noble de la cité, et apparaître publiquement aux yeux de tous, au bras d'un jeune, qui de plus est étranger, cela rependrait des rumeurs sur elle. Mais Eléonore devait s'en ficher, sinon elle n'aurait pas prit un tel risque. Bref, il me fallait faire preuve de prudence, et découvrir ce qu'elle était vraiment ! Personnellement, je n'avais rien à craindre de cette affaire, et ce pour plusieurs raisons. Premièrement, personne, à part quelques gens, dont Eléonore, ne savaient que j'étais un Dragonnier. Et même s'ils décidaient de le divulguer, tant qu'Héng ne se trouvait pas dans les environs, personne ne le croirait. Ensuite, je ne risquais pas de me faire voler au cas où Eléonore serait de ces gens profitant d'entrer dans les appartements de riches personnes pour se remplir les poches : j'avais pris soin de sceller ma bourse dans une boite magique, que seul justement un peu de magie permettrait d'ouvrir. Et à moins que la noble dame ne possède un quelconque don magique, elle ne pourrait pas me subtiliser mes sous. Donc, je pouvais profiter, et m'amuser, non ?


( tu veux qu'ils aillent manger dans un restaurant, où qu'ils fassent monter un repas dans la chambre ? la fleur de lys — with eléonore hidgard 314445 je laisse Eléonore choisir, puisque c'est elle qui a invité Eloin ! ;P )

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Eléonore Hidgard

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MessageSujet: Re: la fleur de lys — with eléonore hidgard   la fleur de lys — with eléonore hidgard EmptyMer 08 Juin 2011, 20:44

Rêveuse, la jeune femme songeait à ce qu'elle avait vécu dans l'après-midi. Tout s'était précipité d'étrange manière, ce riche client, cette rencontre plus qu'improbable à l'Herboristerie Jaune.. avec un dragonnier ! L'écuyer avait promis une belle somme et surtout (!) avancé pas mal pour assurer ma présence auprès de son maître. A cela s'ajoutait ce jeune homme tout vêtu de blanc, à l'air riche, et prétendant être dragonnier... Eléonore avait peine à croire que cela soit vrai. Maintenant, avec le recul, peut-être le garçon s'était-il mis en valeur pour attirer le regard d'une belle femme sur lui ? Tout cela semblait si réel tout à l'heure... mais maintenant, devant ce feu, c'était déjà comme un rêve... Elle n'entendit pas le visiteur la rejoindre et sursauta presque lorsqu'il se présenta sans façon, d'une voix attirante, pourtant :

« Bien le bonsoir. Je me vois ravis de vous revoir. »

Eléonore le regarda et ne songea pas même à se lever tant elle était surprise qu'il soit là. Maintenant vêtu de brun et d'écru, vêtements de belles coupes et brodés d'or, belles bottes et odeur de propreté : qu'il en avait des choses pour lui !!! Cependant, une chose gênait profondément l'habitante du quartier militaire de la capitale : il semblait y avoir confusion. Certes, elle avait tout fait jusque là pour ne pas exposer sa... disons... sa profession, mais il semblait tout à fait urgent, à présent, de le faire. D'abord parce qu'elle n'aimait pas prendre ses clients par surprise, d'autant que, en général, ils savaient à qui il s'adressait. Or ce jeune, qui se prétendait dragonnier, était visiblement si naïf qu'il devait avoir entendu parler de femmes comme elle par sa maman qui lui répétait sans cesse : "ne fréquente jamais ces femmes de mauvaise vie !" en insistant sur des horreurs propre à nouer l'aiguillette au meilleur étalon. Elle sourit légèrement et répondit d'une voix douce :

-
Bonsoir, Seigneur Dragonnier...

Elle n'allait tout de même pas lui révéler qu'elle ne croyait pas vraiment le retrouver ici, dans l'une des plus belles auberges de la capital, et que, par conséquent, il était vraiment riche, malgré son jeune âge. Par contre, Eléonore devait absolument lui dire qui elle était... Et puis, il était évident qu'il se posait moult questions, non ? De la même voix douce mais bien timbrée, puisqu'ils étaient seuls dans le salon et qu'elle estimait urgent de l'informer de certaines choses, elle commença :

-
Sans doute vous demandez-vous comment, une femme telle que moi, peut oser répondre à un rendez-vous nocturne avec un parfait inconnu...

Elle inspira profondément, sa poitrine pointant en avant en un mouvement attirant, mais non provoquant, même si le jeune homme se tenait debout et Eléonore assise.

-
C'est que, voyez-vous, ceci est mon métier. Satisfaire les hommes... comprenez-vous ?

Bien sûr qu'elle comprenait, et lui aussi. D'ailleurs, le regard qu'elle posa sur lui en disait long sur le fait qu'elle le voyait comme un adulte responsable et qu'elle ne l'infantilisait nullement par cette remarque, bien au contraire. Elle avait affaire à un adulte parfaitement au fait de ce qu'il choisirait pour sa soirée. Donc, elle ne préciserait rien de plus. Sans doute se prononcerait-il et qu'alors, elle aborderait la question des tarifs exorbitants demandés pour ses services. En attendant, elle avait posé ses yeux dans le lac des yeux de son éventuel futur client. Cela faisait bien longtemps qu'elle ne ressentait plus rien dans le fait de se donner ainsi à des inconnus, pourvus qu'ils paient, cher. Cependant, là, elle ressentit un pincement au coeur, qu'elle noya aussitôt afin de ne pas se laisser submerger par on ne sait quelle sorte de mièvrerie d'adolescente rêveuse : elle savait que cela lui était définitivement interdit. Non, la société lui avait interdit l'amour. Et maintenant, elle ne faisait que tenir le "rang" auquel on l'avait ravalée, prouvant par là-même combien elle était plus forte que la société qui l'avait si définitivement écartée.

Eléonore était une femme forte. Et fière !
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MessageSujet: Re: la fleur de lys — with eléonore hidgard   la fleur de lys — with eléonore hidgard EmptyMar 14 Juin 2011, 17:26


« Bonsoir, Seigneur Dragonnier ... » Je souris en voyant la surprise qui s'afficha sur son visage. Elle ne devait pas m'avoir entendu approcher. Voir sans être vu, vieux dicton utilisé depuis bien des lustres. D'une voix douce mais où je notais la confiance en elle-même, Eléonore m'annonça calmement : « Sans doute vous demandez-vous comment, une femme telle que moi, peut oser répondre à un rendez-vous nocturne avec un parfait inconnu ... » Effectivement, c'était une des principales questions que je me posais sur cette à présent étrange dame. Mais bien que j'aie un doute sur sa prétendue noblesse, que tout en elle laissait apparaître, sa beauté était par contre bien réelle, ainsi que tous les charmes féminins. Je voyais bien qu'une annonce importante allait être faite. Eléonore prit le temps d'inspirer profondément, ce qui souleva un peu sa poitrine. Malgré moi, je ne résistai pas au coup d'oeil : le décolleté de sa robe rouge sombre me permettait d'apercevoir le début d'une poitrine généreuse, ce qui me fit parcourir un frisson le long du dos. De plus, étant debout, j'avais un bon ... point d'observation. Toutefois, ne voulant pas faire preuve d'impolitesse, je changeai bien vite de point d'observation, me fixant sur ses yeux.

« C'est que, voyez-vous, ceci est mon métier. Satisfaire les hommes ... comprenez-vous ? » C'était donc ça ? Eléonore était une fille de joie. Toutes les pièces de l'énigme s'assemblaient enfin dans ma tête ! Voilà pour quoi elle n'avait aucune mal à donner rendez-vous nocturne à un parfait inconnu. De plus, les rumeurs ne l'atteignaient sûrement pas, vu que quelques personnes devaient être au courant de son métier. Plus personne ne devait s'en soucier. Et ce n'était pas tout. L'apparence d'Eléonore, son apparente noblesse, tout ça jouait un rôle. Je ne la voyais vraiment pas dans les quartiers mal-famés de la cité, traînant autour des auberges regorgeant d'ivrognes et de pauvres gens. A mon avis, Eléonore cherchait plutôt la clientèle aisée, qui la payerait bien. L'éducation y était pour quelque chose : elle s'exprimait avec aisance, avec un ton calme et posé. Elle se maîtrisait à la perfection.

Mais que faire à présent ? Je m'étais finalement douté qu'Eléonore cachait quelque chose, mais pas qu'elle était une fille de joie "de luxe". J'étais un peu déçu, car je m'attendais à un rendez-vous un peu galant avec une magnifique demoiselle. Mais qu'en était-il d'Eléonore ? Qu'attendait-elle de cette soirée ? Pourquoi ne pas continuer avec mon plan original, et lui proposer de manger quelque chose en ma compagnie ? Ensuite, j'improviserais ! Je soutins son regard, prenant conscience que cette révélation n'était pas si mauvaise que ça, au contraire : « C'est donc ça. » Aucunement je n'accusais Eléonore, vu que je ne faisais pas partie de la catégorie de gens classant les filles de joie comme des choses à éviter. Souvent, elle faisaient ce travail non pas par plaisir, mais par nécessité. J'avais voyagé, et vu comment des femmes luttaient pour vivre, pour sortir de la misère. Ne connaissant pas les motivations d'Eléonore, je ne pouvais pas me permettre de la juger. Mais elle me semblait sympathique. « J'avais pensé vous inviter à goûter la cuisine de cette auberge, qui est vraiment exquise. Qu'en dites-vous ?»

Je n'avais rien à perdre, alors autant profiter de cette soirée à fond ! De plus, étant chef d'escadrille du Mhian Dhiaga, je ne risquais pas de ne pas pouvoir payer le solde que me réclamerait Eléonore au cas où les choses iraient un peu plus loin. J'étais jeune, vivre chaque instant comme le dernier, voilà ce qu'on m'avait toujours apprit ! Surtout quand on chevauche un Dragon de la taille d'Héng !

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Eléonore Hidgard

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MessageSujet: Re: la fleur de lys — with eléonore hidgard   la fleur de lys — with eléonore hidgard EmptySam 18 Juin 2011, 07:48

Etre forte et fière était une obligation dans son métier, pour survivre, il fallait vouloir vivre. Et avoir des rêves. Eléonore remplissait toutes les conditions, et ne vendait son corps que pour accéder à une vie meilleure. Bien entendue, pour se marier, elle devrait probablement quitter la capitale, car son "honneur" en avait pris un coup. Sa petite réserve d'or commençait à s'arrondir, et le travail accomplit pour Azazel lui assurait un revenu régulier -qui ne consistait qu'à l'accompagner dans ses recherches hors les murs, puisqu'il était chasseur de prime et ne pouvait s'aventurer seul à l'extérieur-. Eléonore revenait souvent de ces voyages avec quelques nouveautés propres à surprendre ses clients : chansons, musiques (elle jouait de la flute, de la guitare, et se mettait au violon), parfum, histoires... et parfois, une nouvelle technique amoureuse. Elle avait aussi ses blasonnés quasi attitrés, véritables rentes sur pattes dont la belle prenait grand soin.

Mais voici l'instant de vérité, celui où elle avouait au dragonnier la raison de sa venue. Il avait l'air tout frais émoulu de l'école d'officier, et risquait bien de piquer une grosse colère "pour avoir été trompé", etc, etc... préférait-il l'idée d'une veuve de guerre obligée de se prostituer pour subvenir à ses besoins, ou quelque noble dame dont le vit de son époux serait trop souvent en panne, contrainte à chercher son plaisir ailleurs ? Toute fille de joie qu'elle était, Eléonore n'aimait pas mentir. Ou alors, si c'était vraiment nécessaire. Sans en avoir l'air, elle guettait la réaction qui ne manquerait de se peindre sur les traits du jeune homme -visiblement content qu'elle ne l'ait pas entendu arriver... ainsi, il aime surprendre....-. En espérant qu'il ne se mette pas à hurler... je devinais qu'il balançait, pesait le pour et le contre... était-ce qu'il était amoureux et ne se voyait pas avec une autre (les jeunes ont de ces idées ! qui leur passe vite, d'ailleurs...) ? qu'il craignait qu'on ne le vit avec une femme de mauvaise vie (sa réputation avant tout ?!!! mais c'était de la virilité, donc, bon pour lui...), ou qu'il se demandait quel était le tarif, vu l'apparence de qui se trouvait face à lui ? Eléonore ne forçait personne et devant le silence d'Eloin, allait lui dire qu'il pouvait la renvoyer sans crainte (mince alors ! rater une affaire !), quant il se décida à parler (enfin !) :

- J'avais pensé vous inviter à goûter la cuisine de cette auberge, qui est vraiment exquise. Qu'en dites-vous ?

* A la bonne heure ! il parle ?! *

Et ne renonçait visiblement pas à son idée première... quel charmant garçon, qui prenait soin de se montrer, qui plus est, en un lieu public et fort connu de cathairfal. De toute manière, même si quelques uns de ses (potentiels) clients s'y trouvaient, ils ne se vanteraient pas de la connaître, et rares étaient les femmes de la cité à venir dîner ici, donc, aucun risque pour moi... seulement une excellent publicité ! Une femme capable de satisfaire un dragonnier ! ces hommes si exceptionnels qu'ils sont craints de tous... Eléonore lui offrit son plus beau sourire et sa main pour qu'il l'aide à se lever, et l'accompagne à la salle de l'auberge.

Quand même, elle espérait bien aller jusqu'au bout avec lui ! mais d'abord, elle allait profiter de l'excellent repas qu'il lui accordait et se trouvait être la cerise sur le gateau, car non déductible de la prestation, évidemment. La Fleur de Lys était l'une des meilleures auberges de la capitale et même si elle était déjà venue ici pour de riches étrangers, elle ne boudait pas son plaisir. La cuisine y était excellente, la vaisselle de vermeille et de cristal scintillait sous un trop plein de chandelles propres à faire de l'ombre au soleil lui-même... quand au personnel, il était irréprochable, comme tout ici, d'ailleurs. C'est ainsi qu'ils traversèrent les couloirs, bientôt précédé par l'aubergiste lui-même qui multiplia les courbettes afin de les introduire dans son restaurant. Quelques têtes se tournèrent, toutes inconnues à la belle de nuit, certains connaissant vraissemblablement l'état du dragonnier, car il y eut quelques réticences chez certains. Les femmes le dévoraient des yeux, mais voyant une dame la main posée sur son poing, n'en firent que maudire le destin, ou tenter plus encore d'attirer l'attention par des regards par trop soutenus. Il y avait là des militaires, des marchands, des blasonnés...

Mais Eléonore ne jubilait pas. Non. Elle les connaissait, tous... leur désir profond n'était que de la salir, l'avilir, et la haine qu'elle avait d'eux s'en trouva grandement attisée -qu'elle scella en son coeur, évidemment, n'en laissant rien paraître !-. Ainsi accompagnée, elle triomphait littéralement, sa beauté éclatante rayonnant autour d'elle comme une aura, ombrant celles des blasonnées et grandes bourgeoises présentes qui se demandaient sans nul doute qui elle était, voire la prenant pour l'épouse du dragonnier !

* Alors là ! c'est la meilleure ! *

Lorsqu'ils furent enfin installés à leur table, face à face, nappe blanche immaculée, vaisselle de vermeil et coupes de cristal, les conversations reprirent, dont certaines à voix basse -car il se traitait ici nombre d'affaires et les tables n'offrant que des hommes n'étaient pas rares-. Eléonore se pencha un peu et :

-
Il semblerait, monsieur, que vous ayez fait forte impression... mais vous devez avoir l'habitude...

Ce qu'elle venait de dire pouvait lui être retourné sans mal... mais c'était une entrée en matière qui faciliterait grandement la tâche de son client. Et il était nécessaire qu'il se sente tout à son aise en la présence d'Eléonore.
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MessageSujet: Re: la fleur de lys — with eléonore hidgard   la fleur de lys — with eléonore hidgard EmptySam 25 Juin 2011, 21:42


Énorme sourire aux lèvres, Eléonore me tendit sa main. Une fois qu'elle fut relevée, la belle m'accompagna jusqu'à la salle d'accueil, là où le vieil homme se trouvait toujours. Ce dernier se pencha légèrement en avant quand nous lui demandâmes une table pour deux, nous indiquant le chemin à prendre. Un autre couloir, savamment éclairé de bougies à la cire aussi blanche que la neige. Une fois arrivés dans le restaurant, quelques tetes se levèrent pour nous regarder, mais je ne fis pas trop attention. Je commençais à avoir l'habitude que les gens me regardent de travers. Déjà, j'étais un Dragonnier, et les regards qu'on jetait ici à ceux de mon Ordre étaient loin d’être ... amicaux. Mais même avec l'habitude, je n'aimais pas tellement être le centre de l'attention, préférant être celui qu'on ne voit pas, qu'on ne remarque pas. Une fois, un maître Dragonnier m'a dit que je me comportais exactement dans la vrai vie que sur un champ de bataille, où je me faufilais entre mes adversaires, frappant ci et là, sans me faire remarquer. Oh, il y a toujours, dans les armées, quelques guerriers plus ... charismatiques, ceux qu'on voit de loin. Je suis plutôt du genre à graviter autour, distribuant la mort discrètement. Ce n'est que grâce à un savant mélange de plusieurs types de soldats qu'une armée peut être complète, à l'instar de celle de mon Ordre.

Le plus amusant ici, c'était le regard que les femmes jetaient sur moi. La haine brillait parfois dans leurs yeux, montrant la jalousie qui les habitait quand elles regardaient, à mes côtés, la rayonnante Eléonore. N'étais-je pas chanceux de me trouver en si bonne compagnie ? Oh que si. En plus, elle ne prenait pas la fuite en sachant d'où je venais. Une fois assis à la table, qui était recouverte d'une nappe blanche, je pris soin d'admirer le reste. Vaisselle de vermeil, coupes taillées dans du cristal, une bougie illuminant la "scène", tout était propre, en place, et admirablement décoré. Le restaurant en lui-même était également décoré dans les mêmes tons, répandant une ambiance chaleureuse, propice aux conversations de tous types. Une fois que nous fûmes assis, les conversations reprirent, comme si notre arrivée en soit était un évènement. Et après tout, peut-être en était-ce un ? A mon avis, les petites histoires sur un Dragonnier ne tarderaient pas à apparaître dans les conversations de Lanriel. Mais qu'en avais-je à faire ? De toute façon, j'étais là pour entraîner des soldats, et je m'en irais bientot vers Mhian Dhiaga. Cathairfál ne faisait pas partie de mes destinations les plus courantes, alors ce genre de rumeurs ...

« Il semblerait, monsieur, que vous ayez fait forte impression... mais vous devez avoir l'habitude ... » Je regardai Eléonore, soupirant d'amusement. Au début de ma "carrière", si on peut appeler ça comme ça, j'aimais bien que les gens me regardent, murmurant "regarde, un Dragonnier". « Il est parfois préférable d’être discret. » Je souris, espérant qu'elle comprendrait que la gloire et la visibilité ne sont pas toujours si ... avantageux. Cette phrase n'avait aucun rapport avec le métier d'Eléonore, mais j'avais parlé sans trop réfléchir. Il fallait par contre remédier à mon erreur, histoire que la belle demoiselle comprenne correctement mes propos. « Les gens ont peur des Dragonniers. Il les évitent, les craignent. Parfois, que personne ne connaisse mon identité, c'est reposant. Et agréable. »

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MessageSujet: Re: la fleur de lys — with eléonore hidgard   la fleur de lys — with eléonore hidgard EmptySam 02 Juil 2011, 21:19

Eloin conservait son calme et ne sembla pas plus dérangé que cela d'être ainsi le centre de tant d'attention, allant même jusqu'à préciser :

« Il est parfois préférable d’être discret. »

Comme cela était vrai ! la discrétion était tout. Tant de gens couraient après la célébrité, voulaient être reconnus dans la rue. Mais cette superficialité ne pouvait convenir qu'à de petits esprits, des gens de peu qui ne regardaient que l'immédiateté de l'instant, méprisant le long terme et surtout, l'essentiel : le fond d'eux-même. Que vaut d'être regardé si tout est creux et sonne faux derrière une façade qui ne tardera pas à s'écailler. Eléonore ne put qu'acquiescer à cette toute petite phrase. Même si le dragonnier la prononçait certainement en faisant allusion à des théories plus guerrières que celles qui motivaient la fille de joie, fut elle de haut vol.

Le sourire du jeune homme en disait long sur l'expérience qu'il avait du faire de cette sorte d'aura, y renonçant bien vite...

* Si jeune, et déjà si sage... *

« Les gens ont peur des Dragonniers. Il
les évitent, les craignent. Parfois, que personne ne connaisse mon
identité, c'est reposant. Et agréable. »


-
Vous avez bien vite grandi, Maître Dragonnier.

C'était là compliment mais elle se surprit d'avoir ainsi nommé Eloin.

-
Je comprends lorsque vous parler d'incognito et de repos...

La jeune femme comprenait si bien... lorsqu'elle voyageait en compagnie d'Azazel, nul ne savait rien de son métier et la prenait pour honnête femme. Que c'était bon !

* Un jour, c'est ce que je serai ! *

Imperceptiblement, elle se redressa et sa main droite alla caresser le bord de la table, discrète et fine. Voyant approcher une serveuse accorte et jeune encore, sa main retrouva sa place près du couteau. Eléonore savait que la serveuse ignorait tout de son état, aussi n'avait-elle rien à craindre. Les bras de la jeune fille d'environ seize ans portaient un lourd plateau de bois, sur lequel trônaient viandes et légumes en quantité, qu'elle disposa de manière cérémonieuse sur la nappe blanche de leur table. Durant ce temps, Eléanore, ne dit pas un mot, et regarda discrètement le dragonnier. La scène n'en finissait plus de s'étirer, quand enfin, la serveuse repartit, libérée du poids des plats. Une fois éloignée :

-
Est-ce votre première visite en la capitale, Eloin ?

La viande était prédécoupée et Eléonore servit le jeune homme, lui réservant les plus beaux morceaux, puis fit de même avec les légumes avant de se servir elle-même. La flamme des bougies vascilla dans un appel d'air, sans doute provoqué par l'entrée de nouveaux clients... Le bruit des conversations avait retrouvé son niveau sonore habituel, mettant le couple à l'abri de toute indiscrétion.

-
Votre séjour vous apporte-t-il satisfaction ?

C'était là conversation légère, qui s'accordait fort bien avec un repas qu'elle ne devrait gâcher, tout en accordant à Eloin la première place, comme il se devait. Désormais, plus personne ne faisait attention à eux, chacun étant retourné à ses préoccupations. Ne connaissant guère encore le jeune homme, il était difficile à Eléonore d'engager la conversation, mais c'était souvent ainsi...

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MessageSujet: Re: la fleur de lys — with eléonore hidgard   la fleur de lys — with eléonore hidgard EmptyLun 11 Juil 2011, 19:28


« Vous avez bien vite grandi, Maître Dragonnier. » Maître Dragonnier ? Seuls les gens extérieurs à mon Ordre nous appellent ainsi. Maître. Qui suis-je pour avoir pleins pouvoir sur quelqu'un ? Personne. Même Héng ne m'obéit pas aveuglement. Me faire appelle ainsi était ... étranger. Mais j'avais remarqué qu'il en était ainsi dans la capitale de Lanriel. Comme si on utilisait les titres en tant que flatterie. « Je comprends lorsque vous parler d'incognito et de repos ... » Au moins, je pouvais être certain qu'Eléonore savait de quoi je parlais ! Car dans son métier, se montrer discrète devait être un grand avantage. Que les gens vous regardent avec peur, comme les Dragonniers par exemple, est une chose. Mais qu'ils vous regardent avec dégoût et méprise en était une autre. Et à mon avis, les prostituées ne devaient pas être très bien placées dans l'opinion publique. Mais qu'en était-il d'Eléonore ? Après tout, elle ne ressemblait en rien à ces femmes qu'on trouve dans les bordels des basses-villes. Distinguées, propre, cultivée. Je l'avais même prise pour une noble dame de la cité. Décidément, elle était emplie de mystères. D'ailleurs, je vis sa main, du coin de l'oeil, parcourir le bord de la table. Mais ses doigts délicats se replacèrent très vite près du couteau lorsqu'une jeune serveuse s'approcha, plateau à la main.

Le repas promettait d’être délicieux : viandes et légumes étaient savamment posés sur le plateau, répandant une délicieuse odeur. Machinalement, je portai mon attention sur la nourriture, sur la jeune serveuse, bref, j'évitais Eléonore, afin qu'elle ne devine pas que j'avais capté le geste de sa main, quelques instants plus tôt. Lorsqu'enfin la serveuse repartit, la belle demoiselle reprit la parole : « Est-ce votre première visite en la capitale, Eloin ? » Ma première visite ? Oh que non. Ça devait être ... la quatrième. Les deux premières fois j'étais jeune, inexpérimenté, et j'étais venu en compagnie de Dragonniers plus âgés, en tant qu'accompagnant. Ce furent mes premiers contacts avec Cathairfál. Puis je suis venu il y a quelques temps, amener une missive au roi de Lanriel. D'ailleurs, ce fut pendant ce voyage que j'avais retrouvé Sireel, ma bien-aimée. Elle se trouvait toujours à Riacht no Elves, la terre des druides, où je l'avais amenée. A ces pensées, mon coeur se pinça quelque peu. Elle me manquait. Me promener au bord d'une rivière, main dans la main, ou même, voler sur Héng en sa compagnie. Lâchant un petit soupir, je ne pus m’empêcher de sourire en fixant les yeux d'Eléonore. Ils me firent oublier Sireel, et replonger dans l'instant présent. « C'est la quatrième fois que je viens ici. » Sans toutefois donner plus de précisions. D'ailleurs, le fait qu'elle ne me connaisse pas me fit sourire intérieurement : j'avais réussi à passer inaperçu au "commun du peuple" lors de mes précédents voyages. Ce qui pour un Dragonnier, n'était déjà pas si mal que ça. En même temps, Sireel garnit généreusement mon assiette, et je vis bien qu'elle me réserva les meilleurs morceaux. Gentil de sa part. Vraiment. Je la remerciais d'un hochement de tête, ainsi que d'un franc sourire. « Votre séjour vous apporte-t-il satisfaction ? » Oui et non. Me retrouver loin de Mhian Dhiaga était difficile, mais plus difficile encore est de supporter l'absence quasi permanente d'Héng. N'ayant pas le droit de chasser dans les environs de la cité, car trop de troupeaux y paissaient, il était contraint de voler loin pour trouver de quoi se nourrir correctement, et ne venait pas tous les jours par ici. Oui, je sentais toujours le lien qui nous unissaient, mais le contact physique me manquait vraiment, comme si une part de moi-même était absente. « Je n'ai pas à me plaindre. Entraîner les soldats à protéger la cité, voilà en quoi consiste mes journées. Le reste du temps, je ... m'occupe comme je peux. »

Et autant dire que je commençais à connaitre cette cité par coeur ! Les bibliothèques, les bains, les petites ruelles, les principaux magasins, même le palais. Je manquais d'action. De plus, les soldats que j’entraînais ne se montraient pas forcément des adversaires très sérieux, même si quelques uns sortant du lot était intéressants. « Et vous, depuis combien de temps êtes-vous à Cathairfál ? »

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MessageSujet: Re: la fleur de lys — with eléonore hidgard   la fleur de lys — with eléonore hidgard EmptyVen 15 Juil 2011, 12:09

Une femme comme Eléonore ne pouvait ignorer le subtil changement d'attitude de son vis à vis, lorsqu'elle demanda en toute innocence, s'il venait pour la première fois à Cathairfal. Que c'était-il donc passé ? Quel est ce manque cruel qui le fait ainsi réagir. Cependant, elle admira la maîtrise qu'il avait de ses réactions, car peu auraient pu remarquer cette si légère retenue se glisser subrepticement dans la conversation. Et ses soupçons furent confirmés par la manière laconique de répondre du jeune homme :

« C'est la quatrième fois que je viens ici. »

Bien sûr, il n'allait pas s'étendre sur sa mission, sur ce qui l'avait à chaque fois conduit ici... En fine mouche, Eléonore baissa prudemment les yeux, respectant visiblement le trouble d'Eloin, lui cachant ainsi qu'elle avait remarqué son soupir...

* Coeur qui soupire n'a pas ce qu'il désire... *

Et le sourire qui ne manqua pas de l'accompagner en disait si long sur la nature de ce qui le troublait. Une femme. Mais cela n'ennuyait nullement la professionnelle. Elle n'était pas une concurrente, loin de là. Mais cette jeune fille devait être exceptionnelle aux yeux du dragonnier pour le retenir ainsi dans ses pensées. Eléonore nota que ses manières le troublaient, et aussi qu'il avait remarqué hériter des plus beaux morceaux pour son repas, qu'il était traité en seigneur. Les hommes aiment qu'on les berce ainsi d'illusions. Ils aimaient cette supériorité que leur accordait leur femelle. Cela non plus ne gênait pas la belle, qui savait se jouer de cela pour en tirer de bonnes sommes sonnantes et trébuchantes. C'était son métier, de flatter, de satisfaire.

Mais Eléonore avait également remarqué qu'Eloïn ne la maltraitait pas, ne la ravalait pas au rang d'inférieure, et fut sensible à cette retenue, qu'elle comptait bien lui déduire du prix de sa compagnie -elle qui n'hésitait pas à faire payer très cher l'avilissement qu'on lui faisait parfois subir !-. La conversation s'engageait bien, finalement, bien que succinte, elle portait déjà ses fruits car voilà qu'à présent, elle apprenait une chose capitale ! Le dragonnier n'était pas venu par simple visite de courtoisie, ou pour acheter quelque breloque à sa dulcinée, non... loin de là.

« Je n'ai pas à me plaindre. Entraîner les
soldats à protéger la cité, voilà en quoi consiste mes journées. Le
reste du temps, je ... m'occupe comme je peux. »


Eloïn était venu pour entraîner les soldats du roi. Contre quel désastre à venir ? Bien entendu, elle cacha l'éclat de son regard dans la contemplation sérieuse de son verre et l'application du maniement de la nourriture. Une fois qu'Eléonore fut certaine d'avoir éteint ce feu, elle reporta son regard doux et tout à la dévotion du jeune homme dans les pupilles de ce dernier.

-
Pourtant, les occasions de se distraire à Cathairfal ne manque guère...

Elle n'aborda point l'entrainement de la soldatesque, cela ne la concernait pas. mais... pour le reste....

-
Serait-ce que vous préférez demeurer solitaire en ne point profiter de votre présence en la capitale pour faire quelques emplettes... L'on trouve ici mil choses introuvables ailleurs...

Bien entendu, elle eut la délicatesse de ne point parler des femmes d'Eloïn, ni de sa mère, ni de sa fiancée... ne sachant rien d'elles, il convenait en effet qu'il en parla le premier.

-
Des bijoux, des tissus, de l'artisanat... non que je vous pousse à la dépense.

Eléonore porta à sa bouche un fort petit morceau de viande qu'elle mastiqua bouche fermée et petits mouvements de mâchoires avec une distinction qui ne faisait que confirmer celle de l'ensemble de ses gestes.

-
Quant aux distractions, il est ici, plus de vingt théâtres, dont certaines troupes jouent devant le roi lui-même... et il en va de même pour les concerts, les bals... Aimeriez-vous que je vous en informe et vous y introduise ?

Bien évidemment, la professionnelle n'était pas guide touristique mais savait se montrer agréable et désormais, le jeune homme savait son emploi et ne l'avait point repoussé : ils savaient tous deux ce qui se passerait ensuite. Restait à en définir le lieu et l'heure. Cette entrevue privée, avec quelqu'un de la classe d'Eléonore, pouvait être simple discussion, compagnie ou davantage, selon les besoins et envie du seigneur qui l'empruntait un instant. Elle ne put réprimer un frisson : parfois, c'était un très mauvais moment à passer, mais cette fois, regardant le visage beau et la tournure jolie, cela serait un instant.
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MessageSujet: Re: la fleur de lys — with eléonore hidgard   la fleur de lys — with eléonore hidgard EmptyLun 18 Juil 2011, 20:02


« Pourtant, les occasions de se distraire à Cathairfál ne manquent guère ... » Oh que non, il y avait tant à faire et à voir dans cette cité ! Mais j'aurais préféré milles fois traverser des régions inconnues sur le dos d'Héng, dormir à la belle étoile, affronter des hordes de monstres et découvrir d'antiques ruines que de passer mes journées enfermé dans Cathairfál. J'étais comme ça. Et une enfance passée dans les montagnes entourant Mhian Dhiaga ne m'aidaient pas à devenir un citadin. « Serait-ce que vous préférez demeurer solitaire en ne point profiter de votre présence en la capitale pour faire quelques emplettes... L'on trouve ici mil choses introuvables ailleurs ... » Encore une fois, Eléonore ne se trompait pas. En marchant sans réelle destination dans les rues de la capitale de Lanriel, j'avais pu me rendre compte que quasiment toute chose pouvait y être achetée. Des produits de luxe, comme les bijoux par exemple, aux articles plus communs, comme de la nourriture ou des pièces d'harnachement, il suffisait de savoir où chercher. « Des bijoux, des tissus, de l'artisanat ... non que je vous pousse à la dépense. » Je ne pu m’empêcher de sourire à cette dernière phrase d'Eléonore. Elle n'avait aucun soucis à se faire, puisque je savais en général dépenser mes pièces de manière convenable. Oh, j'étais jeune et ne manquant pas d'argent, il m'arrivait de faire quelques folies, mais en général, j'arrivais sans trop de peine à réprimer les désirs d'achats. En général, mes petites extravagances se révélaient des souvenirs des différentes cités visitées. Ou alors, de grandes quantités de vaches, ou de chèvres, qu'Héng ne manquait pas de dévorer. D'ailleurs, tous les troupeaux de Cathairfál ne suffiraient pas à assouvir son appétit ... draconien !

Imitant Eléonore, je coupai un morceau de viande. Celle-ci était tendre à souhait, et je n'eu aucun mal à la détacher du reste de la tranche. Trempant légèrement l'agneau dans une sauce brune, je la portai à ma bouche, après quoi je mâchai la bouche fermée. Je n'étais pas un habitué des grands soupers protocolaires, mais j'avais les connaissances minimales pour ne pas paraître "hors du décors". « Quant aux distractions, il est ici, plus de vingt théâtres, dont certaines troupes jouent devant le roi lui-même ... et il en va de même pour les concerts, les bals ... Aimeriez-vous que je vous en informe et vous y introduise ? » Tiens, ça pourrait etre intéressant tout ça, même si je n'avais que très très peu de fois fréquenté ce genre de lieux ou de spectacles. Disons qu'un guerrier comme moi n'avait qu'à faire d'une bande d'acteurs. Mais découvrir de nouvelles choses ne pouvait pas me faire de mal, au contraire, et autant passer quelques heures à regarder des comédiens et, qui sait, m'en amuser, que de vaquer sans but dans des ruelles bondées.

Piquant un morceau de carotte cuite, je le mâchai en silence, réfléchissant aux propos d'Eléonore. Je me doutais bien que son "travail" ne consistait à revêtir une cape de guide, mais recueillir ses avis et ses conseils était important. Non seulement elle connaissait à n'en pas douter la ville comme sa poche, mais en plus je la trouvais très sympathique, et elle ne m'enverrait sûrement pas dans un endroit qu'elle ne trouvait elle-même pas agréable. « Cathairfál est une ville intéressante. La diversité d'échoppes est vraiment merveilleuse. J'y ai trouvé tout ce dont j'ai besoin. » Quelques souvenirs pour la famille, comme d'habitude. En outre, j'avais acheté quelques habits qui, lors d'éventuelles prochaines visites, me feraient passer pour un habitant de la cité, et pas pour un guerrier étranger. Afin de mieux me fondre dans la masse. « Quant aux distractions, j'ai trouvé assez de lieux intéressants à visiter. Mais nul doute qu'à l'avenir, je visiterai les théatres. Mais le temps me manque, puisque dans deux jours, je devrai quitter Cathairfál et voyager jusqu'à Mhian Dhiaga. » Prenant mon verre de vin, je le portai à mes lèvres. Le liquide rouge foncé était agréablement fruité, en même temps que la note acide me rappelait qu'il ne fallait pas en abuser. Reposant le verre en cristal sur la nappe, je fixai Eléonore. « Ma terre natale me manque, et j'ai hâte de m'y retrouver. Même si votre compagnie m'est des plus agréables. » J’espérais juste qu'Eléonore n'y voyait pas une insulte cachée, car il n'y en avait pas. En fait, j'avais parlé avec sincérité.

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MessageSujet: Re: la fleur de lys — with eléonore hidgard   la fleur de lys — with eléonore hidgard EmptyMer 27 Juil 2011, 20:18

Tout dans ce jeune homme indiquait l'homme sage. Il était prudent, peu dépensier, organisé... pour un peu, s'il avait été plus âgé, par exemple, Eléanore aurait pu penser à se caser, à devenir une "honnête femme" auprès d'un époux aussi avisé. Mais bien entendu, cela ne se pouvait : il était trop jeune, c'était là le premier obstacle. Eléanore imaginait toujours un homme plus âgé qu'elle, entre cinq et dix ans... pas plus, pas moins. Le second était bien plus indistinct... était-il ou non fiancé ? Bah, après tout, cela importait peu à la jeune femme. Elle était là pour gagner de l'argent et ne devait pas mélanger plaisir et travail. La belle s'appliqua dans ses bonnes manières, sans un regard pour les autres femmes, qui bien que "maîtresse" chez elles n'en paraissaient pas moins lourdaudes et mal dégrossies, si l'envie prenait de les comparer à elle. Eléanore n'avait d'ailleurs pas manqué de noter qu'Eloin était lui-même fort bien versé dans les arts de bienséance, car jusqu'à présent, il n'avait commis aucune faute, pas même la plus légère, jusqu'à préciser que malgré son départ annoncé, il appréciait la compagnie de sa vis à vis. Non, tout en lui n'était que finesse, qui ne devait pourtant pas faire oublier qu'il était maître dragonnier, et possédait donc une force d'âme supérieure à tout autre homme ici présent, dans cette taverne et même dans cette bonne ville de Cathairfal...

-
Comme je vous comprends... L'on dit tant de choses sur Mhian Dhiaga...

laissa-t-elle échapper, songeuse. Son assiette ne présentait plus que quelques reliefs que, délicatement, elle continuait de porter à sa bouche, les mâchant soigneusement et discrètement avant de les avaler. D'une main légère, elle tamponna ses lèvres d'une serviette immaculée qui n'en ressortit point tâchée, avant de porter le verre à ses lèvres et laisser le nectar se mélanger aux délicieuses saveurs du repas.

* Décidément, cette auberge s'y connaît en mets et en vins... *

pensa-t-elle. La serviette revint essuyer délicatement les lèvres de la dame avant de retrouver sa place sur le côté de la table. L'assiette était vide, désormais, comme il était de coutume en la capitale. Eléanore savait qu'il fallait laisser quelques restes dans certaines contrées, mais pas ici... cela aurait été faire insulte à leur hôte, et aussi à son futur client, que de laisser entendre que le dîner n'était pas bon, ou que personne n'avait prit la mesure de l'appétit de la jeune femme...

-
Et puis, il ne faudrait pas que ce cher Heng ne ratisse par trop les troupeaux, nous n'aurions plus rien à manger...

elle rit, espérant que son trait d'esprit ne vexerait point le dragonnier, puis se pencha -oh ! très légèrement !- au-dessus de la table pour glisser :

-
Pourriez-vous me parler de votre pays ? Comment est-ce vraiment ? Est-ce comme on le dit ?

* Et qui vous y attend ?... *

Faillit-elle laisser échapper, mais évidemment, Eléanore ne commit point si lourde faute. Après tout, cela ne la regardait pas, d'autant qu'en tant que professionnelle, elle ne gâtait point les mariages, mais au contraire, leur redonnait souvent de l'allant, même si elle les délestait de quelques substantielles ressources.... mais il fallait bien vivre... et tout avait un prix, non ? Et Eléanore était... chère. Pas assez visiblement, puisqu'elle avait ses habitués, qui revenaient souvent, comme pour affirmer sa suprématie en ce qui concernait les choses de.... vous voyez ?
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MessageSujet: Re: la fleur de lys — with eléonore hidgard   la fleur de lys — with eléonore hidgard EmptyJeu 04 Aoû 2011, 14:52


« Comme je vous comprends ... L'on dit tant de choses sur Mhian Dhiaga ... » Et pour cause ! Il s'agit de la forteresse de mon Ordre, son coeur même ! Construite sur les flancs d'un volcan, située dans les Bairr Bàn, les rumeurs la concernant circulent à foison. Mais j'avais l'habitude, aussi je ne questionnai même pas Eléonore sur ce qu'elle savait de ma cité natale. Elle me le raconterait bien un jour, à condition qu'on se rencontre à nouveau. Mais connaissant Cathairfál, j'y étais souvent envoyé en mission. On se reverrait. Imitant ma compagne de table, je m'essuyai les lèvres avant de boire deux gorgées de vin. Ce breuvage était vraiment bon, et si m'en souvenais plus tard, je demanderais discrètement à un employé où je pourrais en dégoter quelques bouteilles, histoire de les offrir à Mhian Dhiaga. « Et puis, il ne faudrait pas que ce cher Heng ne ratisse par trop les troupeaux, nous n'aurions plus rien à manger ... »

Pas mal pas mal, j'aimais son humour. Tout comme la charmante demoiselle, je laissai s'échapper un léger rire. Effectivement, si je le lui en donnait la permission, Héng n'hésiterait pas à décimer les troupeaux de la cité pour remplir sa panse. Et il y aurait fort à faire avec un Dragon à crête avec de l'appétit ! « Pourriez-vous me parler de votre pays ? Comment est-ce vraiment ? Est-ce comme on le dit ? » Décidément, Eléonore s'intéressait vraiment à tout un tas de choses. Mais il s'agissait sûrement de sa curiosité naturelle pour les choses étrangères à ces contrées. Mhian Dhiaga, les Dragonniers, nos montures, ce genre de choses. Bien peu de personnes pouvaient se vanter de connaitre personnellement un membre de mon ordre. Surtout dans cette région de Lanriel.

Avant de répondre à toutes ces questions, je terminai mon plat, comme le voulait la coutume locale. M'essuyant ensuite les lèvres, j'entamai la discussion. « Ne vous inquiétez pas, Héng chasse actuellement à l'est de la cité. » Laissant échapper un petit soupir, je repensai à mon dragon. Qu'il me manquait. Lui sauter dessus en tentant de le surprendre, en vain, ou meme son humeur parfois chiante, tout en lui me manquait. J'avais l'impression qu'il me manquait quelque chose. Mais bientôt, nous serions de nouveau réunis. Fermant les yeux deux secondes, je ressenti à travers notre lien qu'il volait, libre, cherchant un coin pour passer la nuit. Satisfait, j'ouvris de nouveau mes paupières. Espérant qu'Eléonore n'aurait pas surprit ce geste qui lui paraîtrait sans doute très étrange, je continuai notre discussion : « Mhian Dhiaga se trouve sur les Bairr Bàn, une grande chaîne de montagnes. Elle est surplombée par un volcan, et abrite notre Ordre depuis sa création. » Il s'agissait d'une position stratégiquement, car le seul moyen de nous envahir était de grimper jusqu'à la cité, ce qui rendait un siège difficile. De plus, pour ce faire, il fallait encore traverser les montagnes, éviter les crevasses, et surtout, les monstres rôdant dans la région. « Ce n'est pas une région très accueillante pour les étrangers. Beaucoup se perdent dans les montagnes, tombent dans des crevasses. » Marquant une petite pause, je pensais à ces malheureux qui s'aventuraient dans les montagnes, sans jamais en revenir. Seuls des habitants des environs de Mhian Dhiaga s'y aventurent avec des chances de retour. « Et sans compter sur les créatures qui peuplent les Bairr Bàn. »

Espérant ne pas faire peur à Eléonore, j'avais parlé un peu plus bas, comme sur un ton de confidence. Parler de ça me ramenait à ma jeunesse. En effet, ces monstres dangereux ne constituent que peu de danger pour des Dragonniers, qui subissent des entraînements poussés depuis très jeunes. Ce sont souvent, d'ailleurs, les jeunes recrues de l'Ordre qui s'occupent de combattre ces monstres, laissant aux plus expérimentés d'autres missions plus délicates. « Avez-vous déjà visité ces contrées ? »

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MessageSujet: Re: la fleur de lys — with eléonore hidgard   la fleur de lys — with eléonore hidgard EmptyVen 12 Aoû 2011, 20:44

Le repas prenait un tour nouveau : celui de la conversation de salon. Désormais, Eléonore cherchait à en savoir plus sur Eloin, mais de manière courtoise et sans arrière-pensées, du moins, pas visiblement. La jeune femme savait ainsi amené son futur client à de bonnes dispositions, puisqu'elle le mettait sur un terrain qu'il maîtrisait parfaitement. Les hommes sont toujours ainsi, avec cet insatiable besoin d'être reconnu comme le meilleur dans leur domaine, et aussi, de reconnaissance, tout simplement. En ne cherchant à en apprendre que sur lui, son pays, son dragon, sujets auxquels très visiblement le jeune dragonnier tenait et ne semblait avoir de réticences dues à quelques blessures, Eléonore plaçait le chevaucheur de dragon en une position favorable, sans pour autant se déjuger, puisqu'elle faisait montre, jusque là, d'une parfaite maîtrise de l'art de la conversation : une véritable maîtresse de maison.

A ce propos, les quelques mots concernant le dragon semblèrent détendre le jeune homme, ce qui confirma que la belle dame était sur la bonne piste. Ainsi rassurée -mais en avait-elle vraiment besoin ?-, elle put poursuivre tout à son aise la conversation qui n'était pas encore courtoise et n'était pour le moment, que reconnaissance. Eloïn ne manquait pas d'éducation, comme le confirmait ses propos et ses manières, délicat mais masculin, retenu mais affamé...

* Oui... * Songeait la professionnelle : voyons jusqu'à quel point...

« Ne vous inquiétez pas, Héng chasse actuellement à l'est de la cité. »

C'était rassurant, d'un autre côté, elle aurait vraiment voulu faire sa connaissance ! Une petite moue dépitée vint altérer la régularité de ses traits. La servante, ayant remarqué les plats et carafe vides vint les ôter et repartit, sans un mot mais avec un grand sourire pour le dragonnier.

* Petite idiote sans cervelle ! ne t'avise pas de me voler mon pain... *

Mais rien ne paru du mécontentement d'Eléonore, évidemment, qui pour le masquer prit soin de déposer la serviette près de sa main droite. Sa respiration soulevait sa poitrine que l'on devinait serrée sous le corsage immaculé qui dépassait à peine de la robe et laissait présager de son calme mais aussi de son intérêt. A présent, elle écoutait attentivement les réponses lapidaires d'Eloin, se demandant si, finalement, elle s'y prenait bien avec lui, si elle le gênait ou si, tout simplement, il n'était que peu causant, ce qui pourrait s'expliquer de par son métier. En effet, ce statut n'était point fréquent... et demandait courage et fermeté, douceur et persuasion, pas grandiloquence et esprit verbeux. Et de son côté, le dragonnier n'apprit rien de son pays natal à la jeune femme, que ce qu'elle savait déjà. Un de ses "frère" l'était venu trouvé, deux ans auparavant, qui n'avait pas décroché un mot, l'avait monté comme l'on montait sans doute un dragon, avant de la grassement payer et disparaître à tout jamais. Qu'attendait-elle dès lors de celui-ci ? de la galanterie ? certainement pas. Les hommes ne voulaient qu'une seule chose et lorsqu'ils l'avaient eu, il méprisait celle qui le leur avait donné.

Aussitôt, Eléonore se reprocha de telles pensées -si habituelles chez elle- alors qu'elle était en plein travail d'approche et du se sermonner vertement pour reprendre le dessus : une donzelle à l'air revêche n'a jamais gagné sa vie.

* On n'attrape pas des mouches avec du miel... non, seulement avec de la merde. * ne put-elle s'empêcher de terminer. Nouveau sermon à elle-même, et ayant surmonté ses vieux démons :

-
Mhian Dhiaga est donc bien aussi terrible qu'on le dit... mais il est bien quelque chose, chez vous, que je pourrais avoir envie de voir, non ?

Le fait qu'il tente de lui parler de périls et de créatures peu fréquentables ne la rebutaient pas, elle qui voyageait avec un chasseur de primes, mais de cela, elle ne pouvait parler, bien entendu.

-
Pourtant, votre pays semble dégager une beauté sauvage que j'aimerai voir un jour.

Et pourquoi pas à dos de dragon ?!!! mais elle n'osa.

* D'abord, l'argent ! ensuite, la bagatelle. * se reprit-elle. Et là, bien sûr, elle pensait à sa cachette et à son trésor de guerre ! gagné à la sueur de son front, d'une certaine manière... Eléonore eut préféré, et de loin, que ce fut vrai. Le gagner en tant que lavandière lui en aurait fait bien plus de fierté que ce qu'elle était réduite à faire : la putain.

* A cause d'eux ! tous ces hommes ! pas un ne m'a aidée ! tous m'ont salie ! *

Et le pire était que çà les faisait rire. Pourtant, là, elle aussi semblait s'amuser divinement, car elle voulait de l'argent et pouvait tout faire pour cela.

* Pour le moment, il me parle galamment et semble charmant, mais tout à l'heure, lorsque je serai sous lui, alors, il aura le triomphe des mâles parvenus à leur but suprême et il m'humilira. *

Les ailes de son nez se dilatèrent un bref instant, accompagnant en cela les pupilles de ses yeux verts :

* Mais ensuite, ensuite, il me paiera ! et moi, je le remettrai à sa place. *

Voilà donc à quoi songeait la belle alors qu'elle tenait un tout autre discours, fait de gentillesse et d'attention entièrement tourné vers son futur employeur. Mais elle fut tirée de ses rêveries par :

« Avez-vous déjà visité ces contrées ? »

Aussitôt, Eléonore se redressa, davantage encore que son maintien le lui permit et :

-
Non point par chez vous, Eloïn... mais parfois ailleurs, où j'ai beaucoup appris. Musique, poésie, littérature,

Un sourire espiègle sous un regard taquin :

-
Produits de beauté, danse, et bien d'autres choses, à la vérité...
Elle tenta habilement de dévier un peu le sujet de conversation, mais rien n'était moins sûr que d'y parvenir.
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MessageSujet: Re: la fleur de lys — with eléonore hidgard   la fleur de lys — with eléonore hidgard EmptyMar 30 Aoû 2011, 21:29


( raaaaaah, désolé pour le retard ... me ferai-je pardonner un jour ? )

« Mhian Dhiaga est donc bien aussi terrible qu'on le dit ... mais il est bien quelque chose, chez vous, que je pourrais avoir envie de voir, non ? » Si au début elle sembla un peu dépitée, quand je lui avais annoncé qu'Héng se trouvait loin de Cathairfál, la conversation reprit à bon train. Peut-être avait-elle espéré apercevoir mon Dragon ? Il fallait bien avouer que beaucoup de personnes rêvaient d'en apercevoir un, tant ces créatures étaient presque devenus des mythes, des êtres lointains dont les aînés racontaient l'existence autour d'un feu. « Pourtant, votre pays semble dégager une beauté sauvage que j'aimerai voir un jour. » Respectueusement, je laissai Eléonore parler. Je savais que pour des habitants de la Capitale, Mhian Dhiaga était source de mystères et d'aventures. Mais étrangement, les contrées étrangères à la mienne me faisaient les mêmes impressions, surtout quand j'en étais au début de ma courte carrière.

Discrètement, je jetai un coup d'oeil à la poitrine de la belle demoiselle, mais aussitôt, je me repris, conscient que si elle m'avait vu, Eléonore pouvait se faire des mauvaises idées de moi. Contrairement à beaucoup de soldats, notamment les plus endurcis célibataires, je n'étais pas aveuglément attiré par le sexe féminin. Certes, une relation charnelle n'était jamais pour me déplaire, mais j'avais mes propres conditions, que certains pouvaient d'ailleurs juger "d'idéales", et jamais réalisables. Mais je faisais de mon mieux pour les respecter, et ainsi, inconsciemment, me respecter moi-même. « Non point par chez vous, Eloïn... mais parfois ailleurs, où j'ai beaucoup appris. Musique, poésie, littérature, produits de beauté, danse, et bien d'autres choses, à la vérité ...» Tiens, ça ne m'étonnait pas du tout. Quelque chose en elle dégageait ... comment dire. De l'exotisme ? Aucune idée, mais Eléonore n'était pas une prostitué normale, aussi luxueuse soit-elle. D'ailleurs, je compris bien son petit sourire coquin, mais avant de m'aventurer dans ce jeu-là, aussi dangereux soit-il, je voulais terminer la précédente conversation. « Les couchers de soleil sur les montagnes, les bosquets calmes avec les petits ruisseaux, tout ça bourdonnant de vie. » En somme, tout ce qui manquait ici, en plein centre de Lanriel. Des rues bondées, avec une innombrable population. La nature environnante me manquait. Et le tout à dos de Dragon, c'était juste ... magique. « Il suffit d'apprécier la nature et le calme. » Après tout, tout le monde n'avait pas les mêmes intérêts ! « Il y a d'innombrables choses à partager avec un Dragonnier. » J'avais très rarement emmené des "inconnus" sur le dos d'Héng. Et de toute façon, ce dernier n'acceptait pas n'importe qui sur sa croupe ! Il était bien trop fier de lui-même pour permettre au premier venu de le chevaucher. Peut-être pour le manger, mais à part ça, non !

C'est alors que sans faire attention, je sentis un bâillement me monter aux lèvres. Conscient que cela revenait à dire à Eléonore que je m'ennuyais, je m'efforçai de le réprimer, avec, ma foi, succès. J'étais fatigué après une journée d'entraînement, et une bonne nuit de sommeil me ferait le plus grand bien. Ou alors un quelconque moyen de relaxation. Revenant avec les carafes de boissons, la servante en profita pour amener un espèce de gâteau au miel et à je-ne-sais quel autre ingrédient exotique. La fin du repas approchait. Je devais jouer ma dernière carte, espérant faire bonne impression, et surtout faire en sorte qu'Eléonore ne me prenne pas pour une brute assoiffée de sexe : « En parlant de Mhian Dhiaga, j'ai dans ma chambre un liqueur local. Si vous me feriez l'honneur ... et le plaisir, de vouloir en partager un verre avec ma compagnie ... » J'étais à vrai dire un peu gêné, si bien que si ma peau avait été moins foncée, on aurait vu mes joues se colorer de rose.

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MessageSujet: Re: la fleur de lys — with eléonore hidgard   la fleur de lys — with eléonore hidgard EmptySam 03 Sep 2011, 21:00

(on verra comment tu t'y prends par la suite... hi hi hi...)

La soirée doucement s'avançait et les clients changeaient. Les étrangers faisaient place aux habitués et les servantes s'activaient à tout mettre en place pour les nouveaux arrivants, guidant les autres à leur chambre respective, car nul doute que le lendemain serait pour eux jour de labeur. Ils ne venaient pas en ville pour rien, mais avec des marchandises à vendre au meilleur prix. Eléonore observa l'étrange ballet d'un oeil amusé et absent, toute son attention focalisée sur la conversation tenue avec son potentiel client. Il était vraiment très réservé, ou il n'avait pas compris pourquoi elle était là... et la jeune femme se demanda comment tout cela allait finir. La professionnelle s'était montrée tour à tour intéressée, tout à fait sortable, aimable, etc... mais le client, lui, semblait ignorer qu'il en était un... et elle se demanda comment le lui faire comprendre plus expressément, sans lui donner l'impression de le brusquer.

* Il n'est pas puceau tout de même ?!!!! *

A moins que le pauvre garçon ne se soit promis de se réserver pour sa belle et que le voilà tout embarrassé de la situation qu'il avait lui-même provoquée !? Une corbeille de fruits trônait à présent sur leur table et Eléonore opta pour une poire verte, qu'elle savait juteuse. Abandonnant tout à coup ses manières trop bourgeoises, la jeune femme céda à l'envie d'y croquer voluptueusement, espérant ainsi provoquer une accélération dans les décisions que prendrait le dragonnier ! Et voilà qu'il sembla enfin se laisser aller à quelque incursion un peu plus osée, parlant d'abord de tableaux campagnards et finissant, le coquin par dévoiler -enfin !!!- ce qu'il pensait vraiment :

« Il y a d'innombrables choses à partager avec un Dragonnier. »

* C'est pas trop tôt ! j'espère qu'il paie bien, vu le temps que j'y passe... *

Et bien quoi ? cela peut-il choquer que la belle pense ainsi ? Son commerce devait être rentable, comme tous les autres. Aussi, voyant la chose s'engager enfin, risqua-t-elle quelques considérations sur ce qu'elle avait pu vivre en voyage.

-
Mes voyages se font à cheval. Je possède une douce jument qui me porte bien, et j'aime à découvrir paysages et nouveaux villages. Parfois, ne trouvant point d'étape véritable, il m'arrive alors de m'assoupir dans la Nature et découvrir, émerveillée, ses secrets.

Sa voix semblait si douce, aussi douce que sa peau de nacre ou que le jus de sa poire... Elle rit, et cela pouvait aisément rappeler les petits cours d'eau que l'on traversait dans les campagnes :

-
Mais j'aime aussi regarder les étoiles !

Vraiment, ses yeux étincelèrent à cet aspect du voyage.

-
Car ici, nul doute qu'on les puisse bien distinguer...

Secrètement, elle se demanda si le dragon pouvait voler la nuit et la rapprocher de la voute céleste pour les mieux voir, mais n'osa avouer son ignorance au jeune homme qui conduisait si belle monture. Cependant, le voile de ses cils pouvait être un indice sur ses pensées les plus secrètes : le dragonnier avait-il pu mieux voir les étoiles ? Percer leurs secrets ? Le coeur de la belle battait plus fort, donnant à sa tempe la transparence qui révélait la fragile santé ayant conduit Eléonore à ce déshonneur. Et patatra ! tout s'effondra ! voilà que le dragonnier réprimait de son mieux un... baillement ! Ainsi, tout l'art de la conversation de la jeune femme se trouvait-il anéantit par ce mouvement annonçant... l'ennui !!!! Loin de reprocher quoi que ce fut à son "client", Eléonore s'interrogeait férocement sur ce qu'elle avait pu manquer et jeta un coup d'oeil rapide sur ceux qui les entourait :

* Par la Déesse ! merci ! personne ne s'en est aperçu ! *

Ce drôle allait faire perdre sa clientèle à la catin la plus chère de la capitale ! et elle devait à tout prix l'emporter maintenant !!! Bien décidée à gagner la bataille contre le sommeil du soldat volant, elle avança avantageusement, mais sans excès, l'atout de sa poitrine savamment gonflée par force corset et décolleté soigné. Cela devrait suffire à l'éveiller, mais pour en être certaine, Eléonore y ajouta une discrète oeillade. Et voilà que cette balourde de servante apportait un gâteau au miel qui allait finir d'endormir celui qui devait payer ses services à la fausse bourgeoise ! Oh ! comme elle aurait voulu la foudroyer d'un simple regard, mais bien entendu, elle ne le fit pas et ne montra rien du désagrément qu'apportait l'accorte servante.

* Nul doute que cette lourdeaude ferait cela gratuitement ! et que lui, l'esseulé, s'en contenterait bien aisément ! je vais le réveiller, moi ! *

Eléonore sourit discrètement, admirant le dessert, et s'apprêtant à en couper une part à son cavalier :

-
Goûtez à ceci, messire, afin de clore cet excellent repas.

dit-elle en s'approchant imperceptiblement de lui, révélant les fragrances de ses parfums somptueux, et la profondeur de sa gorge qui s'étendait sous le drap immaculé de son corsage. La sagesse du geste n'était guère amoindrit par l'art de la dissimulation d'Eléonore, qui savait y faire passer une attente à nulle autre pareille. Tout autre eut paru dévergondée par ce geste, mais pas elle, qui passait pour une prude bien sage, belle tour de garde à conquérir par mil stratagèmes. Et voilà qu'enfin, le drôle se décida :

« En parlant de Mhian Dhiaga, j'ai dans ma
chambre un liqueur local. Si vous me feriez l'honneur ... et le
plaisir, de vouloir en partager un verre avec ma compagnie ... »


et qu'Eléonore, faussement surprise, suspendit son geste et le couteau prêt à couper le fameux gâteau, spécialité reconnue de la fameuse auberge. Ses yeux s'agrandirent d'étonnement -joué, mais si bien !- et elle balbutia :

-
Vrai.... vraiment ?

N'ajoutant point l'inévitable "sera-ce bien sage" qui eut tout gâché, mais se laissant au contraire, guider et convaincre, comme si l'homme en face d'elle était tout puissant. La jeune femme posa sagement le couteau sur la nappe blanche et se laissa à répondre :

-
Comme il vous plaira, donc....

et attendit qu'il la vint chercher, tirant sa chaise et lui présentant son poing. Le triomphe, bientôt, de se laisser emporter par un dragonnier, au nez des bourgeois les plus fortunés de la capitale, voilà que sa notoriété encore, s'accroîtrait ! Le triomphe... elle le fit fort modeste, inclinant humblement -mais sans excès- le chef, comme rougissante de l'offre qui lui était faite. Et surtout pour ne pas exagérer le rose qui montait déjà aux joues de mon cavalier. Il se devait d'apparaître aux autres bien masculin et fort viril, cela serait d'autant plus remarquable aux yeux des attablés, que le fait que je sorte avec un adolescent rougissant.

* Eh oui... les hommes sont des pions qu'il faut manipuler avec douceur et autorité. C'est ainsi que l'on gagne séant notoriété et richesses ! *

Un dragonnier ! un dragonnier ! c'était bien là sa première expérience avec ce genre de client, mais après tout, un homme est un homme ! et Eléonore se dit qu'il serait bien temps de découvrir ses lubies pour les satisfaire toutes. Et emplir d'autant sa cassette, celle qui lui permettrait un jour, de devenir elle-même une notable incontournable, lorsqu'elle se serait mariée et établit.
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MessageSujet: Re: la fleur de lys — with eléonore hidgard   la fleur de lys — with eléonore hidgard EmptyMar 06 Sep 2011, 22:56


A cet instant, la servante arriva avec un gâteau. Par l'odeur qui s'en échappait, il devait y avoir du miel dans la recette. Une excellente manière de clore cet excellent repas. En plus, Eléonore s'étant un peu avancé, j'avais une vue avantageuse sur sa poitrine. Réprimant mes pulsions, ma foi, masculines, je me concentrai de nouveau sur le gâteau. « Goûtez à ceci, messire, afin de clore cet excellent repas. » Tandis qu'elle coupait le dessert, son parfum m'arriva aux narines. Les douces et raffinées fragrances étaient très ... envoûtantes, si bien que je sentis ma poitrine se relever avec un peu plus de vigueur. Bordel, il fallait que je me maîtrise ! Perdrais-je tous mes moyens face à cette noble dame ? Moi, puissant Dragonnier, chef d'escadrille, chevauchant un Dragon à Crète, me transformant en adolescent découvrant l'amour pour la première fois ? N'importe quoi. D'ailleurs, ça me rappelait une vieille phrase, prononcée par un ancien de Mhian Dhiaga : les femmes sont dangereuses, on ne les contrôle pas, elles sont imprévisibles. Effectivement, les paroles de l'ancien se révélaient exactes : je ne pouvais contrôler mes émotions face à une femme de la beauté et la noblesse d'Eléonore.

Sûrement surprise par ma proposition, Eléonore immobilisa son geste en plein air, la lame à quelques centimètres seulement de la pâtisserie. « Vrai.... vraiment ? » Reposant le couteau, Eléonore devait réfléchir au sujet de ma proposition. Était-ce vraiment très sage ? Sûrement pas. Mais pour ma part, je n'avais rien à craindre. Je n'étais, du moins officiellement, pas engagé. Je n'étais pas une de ces brutes assoiffées de sexe, mais j'avais prendre du bon temps aussi, la jeunesse y était sûrement pour quelque chose. Rien ne m'interdisait donc d'inviter une femme, qui plus est une si charmante dame, à venir trinquer un dernier verre dans mes appartements. « Comme il vous plaira, donc ... » Elle acceptait ! Prenant les devants, je contournai la table, tirant la chaise pour permettre à Eléonore de se dégager. Lui présentant mon poing, je l'aidai à se lever.

C'était une drôle de sensation que de traverser la pièce, encore bien peuplée, au bras d'une dame telle qu'Eléonore. Elle qui était si distinguée et belle, aux bras d'un jeune homme sans notoriété, du moins à Cathairfál. Emmenant Eléonore dans la dédale de couloirs, puis d'escaliers, nous arrivâmes devant la porte de ma chambre quelques minutes plus tard. Pendant le trajet, j'avais préféré ne pas piper mot. Déjà, j'étais peu coûtumier de ce genre de situations, et ne sachant pas trop quoi dire, j'avais opté pour le silence. Ca me faisait un peu penser aux premières escapades nocturnes, en silence, espérant ne pas me faire repérer. Là, c'était un peu pareil : nous marchions tous les deux sans discuter, dans une auberge luxueuse, sans grands mouvements dans les couloirs tapissés.

Posant la main sur le verrou de la porte, je me certifiai, en une fraction de secondes, que personne n'avait ouvert le mécanisme depuis ma sorte : petite précaution magique que j'aimais prendre, histoire d'éviter les surprises. Reculant d'un pas, j'invitai Eléonore à entrer. La pièce était éclairée, comme presque tout l'appartement d'ailleurs, de bougies, sauf dans la chambre, où un feu flambait encore dans la cheminée. Le salon, qui faisait donc office d'accueil, était agréablement meublé et décoré, dans les tons bruns et beiges. En son centre, un grand canapé, assez bas sur pieds, siégeait devant une table basse. Le tout posé sur un tapis à poils longs et soyeux, qu'on pouvait d'ailleurs retrouver un peu dans toutes les pièces. Accompagnant Eléonore jusqu'au canapé beige, je l'invitai à s'y asseoir : « Je reviens tout de suite. » La laissant quelques instants, je marchai jusqu'à ma chambre. Là, je jetai vite encore deux bûches dans la cheminée, avant de préparer la suite de la soirée. Attrapant dans mes affaires le liqueur et deux verres, je retournai au salon. Arrivé auprès d'Eléonore, j'ouvris la petite bouteille en verre translucide. Immédiatement, les odeurs de miel et de gingembre me titillèrent agréablement les narines. Il s'agissait là d'un breuvage à la fois doux et légèrement piquant, un mélange bien surprenant, mais qui passait toujours bien, surtout au chaud et par un temps d'hiver. Du moins pour moi ! Espérons que mon invitée serait du même avis que moi. Lui tendant un verre, je pris place à ses côtés : « A votre santé, et à cette belle soirée. »

( si j'ai trop avancé la chose, je peux changer hein la fleur de lys — with eléonore hidgard Icon_razz )

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MessageSujet: Re: la fleur de lys — with eléonore hidgard   la fleur de lys — with eléonore hidgard EmptyDim 25 Sep 2011, 08:11

Heureusement, lui donner ce rôle de chevalier servant permit au dragonnier de prendre contenance, et surtout, le rôle de meneur dans ce jeu de politesse dont tous savaient où il aboutirait. Enfin, probablement. Il était fort jeune, mais il lui fallait accorder la primauté, la décision de disposer, ou non, d'une femme. Lui rendre confiance à tout prix, afin que, mis en avant, il se sente fort, puissant, dominant, mais en même temps, réserver une part de mystère qui l'attire inexorablement à elle. Eléonore excellait à ce jeu où tout était finesse et délicatesse.

* L'homme et sa croyance en sa supériorité ! *

A aucun moment il ne devait se sentir manipuler, mais toujours décideur de la suite. Sauf pour certains, qui aimaient à être bousculés sans ménagement, et payaient fort cher pour cela.

* Si incompréhensible ! *

Le tout, était d'avoir accès à la bourse du quidam qui la souillerait une fois de plus. Ces idées noires, celles qui, si souvent parcouraient son esprit ravagé d'être réduite à l'esclavage sexuel, revenaient malgré elle et la jeune femme du lutter pour reprendre le dessus et offrir, toujours, belle face et yeux velours...

* Après tout, si j'avais su, j'aurai pu être comédienne ! *

Cette perspective lui tira un magnifique sourire qui se pouvait confondre avec l'honneur d'être ainsi traitée. Eléonore ne manqua pas un regard envieux posé sur le Eloim le chanceux, le bien approvisionné, l'homme de bon goût qui se pouvait offrir le meilleur de la capitale et la professionnelle ne manqua pas deux regards de marchands repérant leur proie, pour lui proposer, sans doute, leur marchandise hors de prix, car ils vendaient des articles de luxe. Elle les narqua du regard et ils le baissèrent précipitemment, gênés d'avoir ainsi été surpris à tenir le rôle de vautour, se disputant les reliefs qu'auraient laissés, peut-être, la tigresse.

Le chemin vers la chambre de son potentiel client se fit en silence, parmi les meubles riches et les chandelles nombreuses qui ornaient cette auberge réputée par-delà les mers -Eléonore l'avait par elle-même vérifié, lorsque, accompagnant Azazel dans ses périples, elle put se rendre compte de l'impact de l'établissement sur les esprits, les fantasmes qu'ils faisaient naître...-. Quelque part, la putain avait atteint les sommets, sommets où nul autre ne pouvait prétendre parvenir. Ainsi, les meurtrissures qui ravageaient son corps et son âme s'en trouvaient elles justifiées.

Et le décorum était à la hauteur ! pièce immense dont une partie plongée dans la pénombre où perçait un feu de cheminée révélait le lit, large et visiblement confortable, alors que l'entrée était largement éclairée de bougies dont la lumière jaune mettait en valeur les traits de ceux qui venaient d'entrer, les rendant plus beaux encore que celle du soleil... Il faisait bon ici, chaud, et les conditions de travail seraient excellentes. Restait à savoir ce qu'attendait d'elle ce jeune homme...

* A-t-il seulement bien compris où nous allons exactement ? *

Quelque part, Eléonore en doutait un peu. Ce cavalier émérite des nuées semblait planer un peu... à moins qu'il ne soit romantique. Sa tête s'inclina légèrement sur la gauche, donnant à la dame un petit air interrogateur et charmé par le lieu. Mais déjà, il l'accompagnait jusqu'à un canapé beige et lui demandait de l'attendre un instant. Obéissante, elle s'assit en un mouvement gracieux et froissement de robes, prenant bien vite soin de cacher ses chaussures sous le tissus, car tout était sujet à découverte chez elle... chaussures à talons et petit noeud charmant, mettant en valeur ses chevilles et ses jambes encore gainées de soie blanche... dont la peau était parfaitement épilée.... offrant une douceur au-delà de tout mot... Il s'éloigna donc, la laissant seule ici, elle qui nota rapidement la richesse du lieu et se promettant de vivre un jour dans un tel luxe et mieux encore. Mais elle voulait quelque chose de sobre, cossu, et léger tout à la fois. Elle avait vu, lors de ses voyages, quelques mobiliers propres à flatter le regard et contenter l'épouse la plus exigeante.

* Oui... un jour proche viendra... *

Elle entendit le feu se jeter sur le bois sec nouveau qu'on venait d'y ajouter et sourit de l'attention du jeune homme.... décidément, il semblait si parfaitement éduqué... qu'il en devenait attirant. Les sombres pensées qui avaient tendus, un instant auparavant, leurs toiles d'araignées dans ses pensées avaient disparues maintenant, et Eléonore vivait désormais l'instant présent. Eloim revint avec un flacon aux reflets dorés qui, à l'ouverture embauma l'air de subtils parfums de gingembre fort prometteurs, qui, répandus dans un verre, lui fut offert. Sa main blanche le prit délicatement, alors que son regard glissait modestement des yeux du dragonnier qu'elle venait de remercier au liquide ambré. Ne se voyant point rejeté, il poussa son avantage et s'assit près d'elle sans qu'elle ne le regarda encore et :

« A votre santé, et à cette belle soirée. »

Elle ne put que répondre :

- [color=cyan]A votre santé, doux sir... et à celle de votre dragon ![/color]

laissant sa voix s'élever un peu, gracieuse et musicale, tandis que ses mots se pouvaient lire de plusieurs manières quant au "dragon" du sieur... à lui d'y entendre ce que bon lui semblerait...


(hrpg : absolument désolée du retard : rentrée oblige ! que de découvertes... et de boulot ! arghhhh ! quelle idée !!!)
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