Echo des Plaines : Chapitre VII ▬ Le Retour d'Inasmir


 
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 Les routes croisées [PV]

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MessageSujet: Les routes croisées [PV]   Les routes croisées [PV] EmptyMer 20 Avr 2011, 01:37


Les routes
croisées


__________________________

    Tout le quartier était survolté. Je l'étais moi aussi, parce qu'à mon tour, une fébrilité qui ne m'était pas coutumière s'était emparée de mon corps. Comme le calme avant la tempête, sauf que j'étais bel et bien un ouragan maintenant. Partout dans le quartier, on racontait qu'un dragonnier était arrivé. Il venait, semble-t-il, en mission. Mon coeur a fait un bond lorsque l'idée qu'il puisse s'agir d'Eloïn m'a traversé l'esprit. Ce brave garçon qui m'avait sauvé la vie avant, qui avait vengé mon honneur, qui m'avait soigné et dont j'étais amoureuse. Je ne pouvais pas me mentir, de toute façon, je me connaissais suffisamment bien pour reconnaître un mensonge qui se formulerait en ma conscience. J'aimais sincèrement ce jeune homme et je l'aime encore. Il n'avait jamais quitté mes pensées depuis notre séparation. Il n'avait, même, jamais quitté mon esprit. Et je ne saurais expliquer pourquoi ou comment. Pourquoi lui, pourquoi moi, comment c'était arrivé, comment cela s'expliquait. Sauf que je ne contrôlais pas le destin. Si Eydis, la grande déesse, en avait voulu autrement, je ne l'aurais jamais rencontrée. Je serai morte alors... Car il avait été le seul, son dragon et lui, à répondre à mes cris d'alertes.

    Ainsi donc, j'avais appris la nouvelle comme tant d'autres. J'ai d'abord songé à partir à sa recherche. Mais je devais terminer ce que j'avais commencée. C'est-à-dire, soigner cette pauvre femme. Il s'agissait d'une bohémienne, sans histoire et sans richesse. Elle n'avait aucun bien de valeur, ne serait-ce que sa pauvre vieille peau qui lui avait été utile dans son jeune temps. Maintenant, les autres catins avaient pris sa place. Les hommes allaient vers elles, oubliant cette laissée-pour-contre qui autrefois, avait été leur favorite. Elle m'a inspiré la pitié et même si je n'ai jamais approuvée ce genre de métier - il y avait tellement d'autres métiers disponibles pour une femme sans livrer son corps - je lui ai tout de même proposé mon aide. Et j'ai refusé un gage en retour. Nous étions toutes les deux dans la même situation ; pauvres. Je comprenais ce qu'elle endurait - ou presque, et comme son visage semblait avoir vu plusieurs hivers, elle méritait plus de réconfort que moi. Je n'ai pas cherchée la cause de son mal bien longtemps ; c'était sa cheville. La pauvre femme souffrait et j'ai même grimacée en apercevant cette vilaine blessure, comme si je partageais ou ressentais la douleur. Une mauvaise chute, m'avait-elle dit. Elle était enflée, teintée d'une couleur mauve. Elle avait trop attendu avant de consulter quelqu'un ; elle n'aurait pas dû ! J'ai donc immédiatement appliquée une petite pommade, faite de fleur ''La reine des prés'' et d'une autre plante ''La prèle'' sur sa blessure tout en massant la peau et l'os. Ces plantes aideraient à luter contre l'inflammation, les douleurs articulaires et à permettre la synthèse du collagène dans le tissu osseux. Un truc que mon père m'avait appris ; ce genre de blessure était fréquente en campagne. De plus, la chaleur de mes mains sur cette ecchymose aiderait à combattre la souffrance. J'ai ensuite enroulée sa cheville blessée dans un vieux tissu que je transportais en grande quantité avec moi et lui ai apportée un bâton - trainant non-loi de nous, qui me semblait solide ; reste de ce qui semblait être un chariot.

    « Ne vous appuyez pas sur votre cheville. Laissez-la se reposer pour une semaine. Par la suite, retirer le bandage, mais conserver ce bâton. Dans deux semaines, votre cheville ne sera plus enflée et vous pourrez marcher de nouveau. Si la douleur persiste, vous pourrez me trouver dans les environs ; je ne quitte pas Cathairfál »

    Elle m'a remercié mainte fois avant de repartir d'un pas claudicant. La voir boiter ne m'a pas plu, bien au contraire. J'avais l'impression de faire un travail inachevé, mais je ne pouvais rien faire de plus pour elle. Je l'ai regardée, je l'ai observée, jusqu'à ce qu'elle disparaisse dans la foule de monde un peu plus loin. J'ai ramassé ma vieille sacoche et je l'ai remise sur mon épaule. Maintenant, j'étais prête. Mais pourquoi ?

    Cela faisait plusieurs semaines, peut-être même des mois, que nous nous étions quittés, Eloïn et moi. La raison ? Mon frère qui avait disparu. J'avais promis que je le retrouverais et le ramènerais à Perllan. Voilà un an que cette promesse traînait. Je ne pouvais plus attendre. La pression s'appuyait de plus en plus sur mon épaule, comme un immense oiseau sur une branche cassante. J'étais déterminée à le retrouver, seule s'il le fallait. Et je pensais que la présence de se dragonnier à mes côtés pourrait me perturber ou me déconcentrer. J'avais peut-être plus peur de sentiments amoureux que je ressentais pour lui que d'un réel ralentissement dans mon parcours. À vrai dire, l'avoir à mes côtés m'aurait rassurée, soulagée...

    Voilà que je perdais la tête de nouveau ! J'ai secoué ma tête et mes cheveux courts et blonds puis je me suis dirigée vers l'est, à l'opposer de toute la foule. Je quitterais la ville, malgré ce que j'avais dit à la vieille dame. Je devais retrouver Arelan, j'en ressentais le besoin, je me sentais prête. Noctis, un ami décédé dans la bataille, m'avait dit que sur les terres australes, se trouvaient des Druides. Et que, peut-être, ils accepteraient de m'aider à identifier les assaillants de mon frère aîné. Je partirais à leur recherche ensuite et je retrouverai Arelan... Mon bâton à la main, j'ai regardé le ciel, songeant à ce que j'allais traverser. Ma main s'est alors déposée sur ma hanche, cachée par jupe, j'arrivais tout de même à sentir la brûlure, la marque de ma honte. Cadeau de mes kidnappeurs, de mes bourreaux. Ils m'avaient marqués à vie à l'aide d'un fer rouge. Impossible aujourd'hui de la faire disparaître...
    J'ai fermé les yeux puis j'ai inspiré profondément avant de reprendre la direction de la sortie du quartier...


Dernière édition par Sireel I. Falaroy le Mer 20 Avr 2011, 12:42, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les routes croisées [PV]   Les routes croisées [PV] EmptyMer 20 Avr 2011, 09:41


Je n'arrivais pas à comprendre qu'il m'aie fallu attendre presque deux heures avant d'etre reçu par le Roi Arsenios Hardansson. Après être passé de salle d'attente en salle d'attente, j'avais patienté dans une sorte d'anti-chambre, pendant longtemps. Ce n'était que lorsque je m'étais décidé à entrer sans permission dans la grande salle qu'un garde était venu et m'avait guidé jusqu'à Hardansson. Et tout ça pour quoi ? Quelques minutes de discussion ennuyantes, du moins pour moi. Ca lui intéressait en quoi de savoir comment allait la communauté des Dragonniers ? Bien, comme à l'accoutumée. Aucun peuple ne le laisserait aller à une attaque contre notre peuple, par peur des représailles. Seules les créatures sauvages rôdant dans les montagnes devaient craindre notre acier et nos Dragons. Finalement j'avais donné au roi le parchemin que les sphères supérieures du Mhian Dhiaga, à savoir le chef des armées et les quatre conseillers, m'avaient confié, avant que l'audience ne se termine. Toutefois, je devais retourner au palais dans trois heures précises, ce qui faisait ... sept heures. Pour quoi faire ? Aucune idée, mais le roi Hardansson voulait me revoir, aller savoir pourquoi.

Ce qui me laissait donc trois heures à ma guise. Mes pensées se tournèrent immédiatement vers Sireel, ma bien-aimée, qui devait se trouver quelque part à Cathairfál. Je ne savais pas vraiment où elle habitait, alors je devais me débrouiller pour l'apprendre. Mais était-elle encore en ville ? Car la première fois que nous avions pu parler, Sireel voulait retrouver son frère, capturé par les monstres attaquant Cathairfál chaque soir. Cela faisait combien de temps maintenant ? Plusieurs mois il me semblait. Les chances de le retrouver en vie étaient minces, mais sait-on jamais, l'espoir demeurant, tout était possible. Et j'avais aussi juré à Sireel que je l'aiderais le jour venu. Mais était-elle partie sans m'attendre ? A cette idée, j'accélérai le pas, pressé de quitter le palais. J'avais vêtu de mes meilleurs habits, mais préférant rester sobre. Une tunique beige, avec des pantalons bruns foncé. Le tout dans une coupe assez élégante. Mais je n'étais pas du genre à parader, et sous tout ça se trouvaient évidemment ma fine armure en cuir, sait-on jamais. Faisant un petit détour par les quartiers qu'on m'avait assigné, je pris ma cape sombre, que j'enroulai autour de mes épaules. Même si normalement le printemps ne devrait pas tarder, l'air était suffisamment froid pour que je me couvre.

J'entrepris alors, une fois dans Dinas Uchel, de demander à plusieurs personnes si elles connaissaient une certaine Sireel Falaroy, qui devait habiter dans les environs. Après quelques longues minutes de recherche, j'appris néanmoins qu'elle guérissait les gens, mais qu'elle n'avait pas vraiment d'habitation. Cela me serra la poitrine. Ma bien-aimée n'avait même pas un toit régulier pour dormir ? Il faudrait que j'aie en temps voulu une discussion à ce point avec elle. Mais ... Sireel avait-elle encore des sentiments pour moi ? Secouant la tête pour éloigner ces pensées, je continuai à la rechercher. « Excusez-moi. Savez-vous où je peux trouver Sireel Falaroy, c'est une guérisseuse. » En plus, cette vieille dame toute décrépie boitait, mais un bandage enserrait sa cheville. Signe qu'elle avait reçu des soins assez récemment. De son sourire édenté, la vieille femme me répondit : « Oui, par là. Il y a deux minutes ! Dépêchez-vous jeune homme, où votre tendre sera partie ! »

Comment le savait-elle ? Aucune idée, mais la remerciant, j'accélérai encore la cadence pour entrer dans la rue indiquée. Et au fond, il me sembla reconnaître Sireel. Son agréable silhouette, ses cheveux blonds. Oui, c'était elle ! Et je vis enfin son visage, lorsqu'elle tourna pour s'engager dans une autre artère de la ville. Vite ! Courant presque, je ralentis lorsque je l'aperçu les yeux fermer, respirant un grand coup, son bâton de marche à la main. Ainsi, elle souffrait toujours de l'agression. Seul le temps, et je l'espérais vraiment, mettrait un fin à cette torture. Et je savais qu'une marque sur sa hanche, faite au fer rouge, la marquait. J'espérais un jour avoir les compétences nécessaires pour la faire disparaître. Oui, c'était dans les cordes d'un Dragonnier, mais je ne maîtrisais pas encore assez la magie pour guérir ça sans risques. M'approchant discrètement, je me plaçai devant elle. Posant une main sur sa délicate joue, j'attendis. « Sireel. »

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MessageSujet: Re: Les routes croisées [PV]   Les routes croisées [PV] EmptyJeu 21 Avr 2011, 00:02

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    Tel que portée par le vent, je m'en allais d'un pas confiant vers la sortie de la ville, plus au sud. Cette appelle de la justice, comme une chanson sifflée à un enfant ou alors comme une insatiable démangeaison sous ma chair que je ne parviendrais pas à soulager qu'en allant de l'avant. Je devais y aller moi-même, ne plus retarder ce long voyage. Accomplir ce pourquoi j'avais quitté la campagne, quittée Perllan, quittée mon père, quittée mes frères. Mon coeur s'est serré lorsque je me suis rappelée la vie que je menais avant... les blagues de mes frères et aux longs moments passés en compagnie de mon père. Je ne savais pas du tout comment ils se portaient... Je n'avais aucune nouvelle depuis longtemps. Il leur était devenu difficile de m'envoyer des lettres maintenant. Je n'avais pas de domicile fixe et me trouver parmi tous ses quartiers, toutes ses rues et toutes ses maisons étaient une tâche que peu de personnes oserait accomplir... Pourtant, je ne les oubliais pas et je songeais à leur envoyer une lettre avant d'atteindre les terres australes. Puisque je savais qu'une fois là-bas, je ne pourrais pas communiquer avec eux...
    J'ai aussi pensée que, pour me préparer à pareille excursion, je devrais m'armer d'objets essentiels. À savoir de provisions. Cependant, je refusais de m'armer davantage. J'avais appris qu'un homme ayant une épée en main, peu importe son rang social, son histoire ou ses richesses, devenait une cible potentielle. Alors que mon bâton était inoffensif à première vue... mais une arme redoutable lorsque j'en avais besoin...

    « Sireel. »

    Je reconnaissais cette voix alors je me suis arrêtée. Il avait si gentilement prononcé mon prénom, comme une caresse, que ce ne pouvait être que lui, que ce dragonnier. Mon coeur à de nouveau fait un bond, puis un second bond, lorsque j'ai finalement aperçu son corps devant moi. Un sourire s'est dessiné sur mes lèvres, malgré moi, alors que sa main réconfortante se déposait tendrement sur ma joue. Aussi doucement qu'il ne l'avait fait, j'ai amené ma main contre la sienne, l'enveloppant de mes doigts. Tout ce que j'avais pu ressentir auparavant, c'est-à-dire de l'angoisse, de la peur ou de la tristesse s'étaient évanouie, comme si mon coeur voulait donner un maximum de place à cette flamme qui naissait et grandissait en moi.
    Mon regard s'est plongé dans le sien. J'avais reconnu son armure et sa cape noire, même si mes yeux ne s'étaient pas encore portés jusque là. Il avait porté un costume semblable lorsque je l'avais rencontré la première fois. Modeste, faite de cuivre, mais solide, je devais en conclure. Selon mes souvenirs, son dragon était énorme et son corps massif était couvert d'écailles pointues et dangereuses. Il ne pouvait pas se permettre d'être blessé par son fidèle compagnon, ou de blesser son dragon. Et son parfum... celui qui avait bercé mes rêves lorsque j'avais été inconsciente pendant un long moment. Il sentait la forêt et les arbres. Les plantes et la nature. J'adorais cette odeur. À vrai dire, elle était devenue mon parfum préféré...

    Finalement, après de longues secondes, j'ai laissé sa main descendre jusqu'à mon cou - à vrai dire, ma main l'a guidé jusque là. Puis, j'ai brisé ce silence :

    « Tu m'as manqué. » lui ai-je avouée.

    Je l'ai serré dans mes bras, subitement, sans attendre plus longtemps. Je connaissais les convenances, certes. Les dames de haut-rang n'auraient jamais agi de la sorte. Malgré tout, je n'appartenais pas à ces gens-là. Et je désirais plus que tout de le prendre dans mes bras. Plus petite que lui, il avait été obligé de se pencher.

    « Je savais que c'était toi... Tout Dinas Uchel en parle... »

    Finalement, je n'ai pu cacher ma joie encore longtemps. Je me suis mise sur la pointe des pieds pour embrasser doucement sa joue et lui offrir le plus beau de mes sourires...

    « Je suis contente de te revoir »
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MessageSujet: Re: Les routes croisées [PV]   Les routes croisées [PV] EmptyJeu 21 Avr 2011, 16:14


Lorsqu'elle m'aperçut, un sourire s'étira sur son charmant visage. Je sentis sa main se poser sur la mienne avec délicatesse, et lorsque je plongeai mon regard dans le sien, j'eu l'impression que tout autour de nous, la foule ne comptait plus, n'était plus que fantômes. Combien de temps restâmes-nous à nous fixer, sans autre mot dire ? Aucune idée, mais j'aurais pu rester ainsi bien longtemps, avant que Sireel ne guide ma main jusqu'à son coup. Puis la voix que j'espérais tant entendre retentit délicieusement à mes oreilles : « Tu m'as manqué. » Et oh combien m'avait-elle également manqué ! Combien de fois avais-je pensé à Sireel avant de m'endormir, et combien de fois mes premières pensées étaient pour elle le matin en me levant ?

Avant que je ne puisse lui répondre, Sireel m'attira à elle, ses bras glissant autour de mon torse. Lui rendant son étreinte, je l'enserrai doucement, reposant mon menton sur épaule, fermant les yeux quelques instants. Que j'avais attendu longtemps cet instant, où je pourrais de nouveau la serrer dans mes bras. Humant silencieusement son parfum, je respirai un grand coup, afin de reprendre mes esprits. Au palais, serrer ainsi en public une gente féminine aurait été très mal vu. Mais qu'en avais-je à faire de tous ces rangs que se donnaient beaucoup trop de monde à Cathairfál ? Pour moi, une personne n'était pas supérieur à une autre, et un roi méritait autant de respect qu'un simple commerçant. Du moins c'était ce que je ressentais. « Je savais que c'était toi ... Tout Dinas Uchel en parle ... »

Là, je ne pus retenir un petit rire enfantin. J'adorais arriver à Cathairfál de cette manière. Faisant poser Héng sur la grande place de la cité, je profitais de l'attention que lui portait la foule pour disparaître en son sein. C'était la troisième fois que je venais seul à Cathairfál, et pour l'instant j'avais toujours fait ainsi. La première fois, une patrouille était rapidement venue à moi, afin de me demander des explications. Un grognement d'Héng plus tard, elle avait détalé sans demander de restes, convaincus par la démonstration de mon Dragon à crête. « Je suis contente de te revoir. » Se perchant sur la pointe de ses pieds, Sireel déposa un baiser sur ma joue, que j'accueilli avec joie. Répondant à son magnifique sourire, je lui dis d'une voix toute joyeuse : « Oui, il parait qu'un Dragonnier est arrivé ce matin. Il parait même que tu le connais, tu dois faire des jalouses ! » Lui adressant un petit clin d'oeil coquin, je savais qu'elle comprendrait ma petite ironie. Je n'étais pas le genre à parader sur le fait que j'étais un Dragonnier, même si j'en étais très fier. Après cette petite blague, je lui déposai à mon tour un baiser sur le front, avant de lui dire : « Tiens. » Plongeant ma main dans ma tunique, j'en sorti un fin fil en argent. Au bout pendait un petit pendentif, également en argent, de la taille d'une phalange, représentant un croc de dragon, que je tendis à Sireel. « J'ai pensé que ça te ferait plaisir. » Entourant ses épaules d'un bras, je me mis à marcher, l’entraînant doucement avec moi : « Et si on allait discuter autour de quelques gâteaux ? »

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MessageSujet: Re: Les routes croisées [PV]   Les routes croisées [PV] EmptyJeu 21 Avr 2011, 17:15

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    C'était une ambiance étrange, mais pas désagréable. Moi qui pensais quitter hâtivement Cathairfál pour reprendre les routes de Lanriel, voilà que je ne voulais plus la quitter aussi rapidement. Quelque chose ou plutôt quelqu'un m'en empêchait. Je ne pouvais pas renoncer un instant à le quitter de nouveau, alors que nos retrouvailles étaient si jeunes, voir naissantes... Et la cause de mon subit entêtement de rester dans la ville était attribué à ce dragonnier, à Eloïn. Le sourire qui s'étirait de plus en plus sur mon visage me donnerait des crampes tôt ou tard, mais il ne pouvait en être autrement. J'étais contente de le voir... Saint et sauf d'ailleurs. Je savais que la vie d'un dragonnier pouvait être dangereux, surtout depuis la chute du bouclier. Inasmir n'était pas le sorcier que j'avais cru si bon. Plus l'hiver se prolongeait, plus j'observais de mes propres yeux tout le malheur qu'il propageait et plus je pensais à Arelan disparu, mon coeur lui vouait une haine sans fond... J'ai chassé ses idées d'un battement de cil pour me concentrer de nouveau sur cet homme qui faisait battre mon coeur...
    Finalement, après de longues secondes ou nos yeux ont parlés à notre place, il s'adressa de nouveau à moi, avec plus d'humour. Mon rire s'est mélangé au sien lorsque j'ai pris conscience de ses paroles. Et le clin d'oeil qu'il avait ajouté ne m'a pas laissé indifférente, je pense même avoir rougi un peu. Quelle idiote je faisais ! Et mon coeur s'est encore accéléré sous ma poitrine lorsqu'il déposa un baiser sur mon front comme une tendre caresse sur ma peau. J'ai brièvement fermé les yeux avant de lever la tête.

    J'ai alors aperçu sa main se plonger dans l'une de ses poches, je ne saurais trop le dire, mais j'ai clairement vu le petit présent qu'il en sortait. Je fus surprise, car c'était bien la première fois qu'on me faisait ce genre de cadeau. « J'ai pensé que ça te ferait plaisir. ». Je lui ai adressé un petit sourire puis j'ai pris le petit collier entre mes paumes. J'ai reconnu un croc, de dragon forcément. Il était de la taille de mon pouce, voir un peu plus petit. Immédiatement, une bouffée de chaleur s'est emparée de moi ; c'était désormais l'objet en ma possession qui avait le plus de valeur à mes yeux. « Il est magnifique. » dis-je en fermant doucement mes doigts contre le petit présent. Le bras du dragonnier a entouré mes épaules - il était plutôt grand et imposant alors que j'étais plus frêle et plus petite et il a avancé en direction de la grande place, à l'opposer de la sortie. Je me suis laissée guider docilement, encore en admiration devant le petit présent qu'il m'avait offert. « Et si on allait discuter autour de quelques gâteaux ? ». J'ai tourné la tête vers la sienne. J'ai grimacé, amusée par la situation. Comment pourrais-je le lui refuser ? Enthousiaste, je lui ai répondu : « Comment pourrais-je refuser ? Allons-y ! »

    Nous avions déjà quittés le petit quartier pour nous diriger vers les petits commerces et les tavernes. J'en avais fréquenté quelques-unes et je connaissais les meilleures de la région. Je savais aussi que d'autres endroits étaient à éviter, car peu de gens fréquentables y allaient. Alors que mes doigts continuaient de caresser la dent du collier, j'ai continué de lui parler : « Que fais-tu à Cathairfál, Eloïn ? ». Ma question aurait pu paraître indiscrète et son absence de réponse ne m'aurait pas dérangée. Je me doutais bien qu'il n'était pas ici de gaieté de coeur. Il devait y avoir des raisons politiques pour l'amener jusqu'ici. T puis, je songeais qu'Héng n'aimait probablement pas être aussi confronter à tant d'hommes. Bien que je n'avais presque pas peur de ce dragon - mais il m'intimidait toujours autant, les soldats et même la population de la cité aurait pu ne pas réagir aussi bien que je ne l'avais fait face à cette immense créature. Les dragons avaient longtemps nourrit nos légendes. Et il était rare qu'ils y jouent les bons rôles... on les associait plus souvent à des tueurs et à des créatures dangereuses sans morales... « Où est Héng ? » lui ai-je demandé suite à toutes ses réflexions sur les dragons. N'étaient-ils pas inséparables ? Bon, je me doutais bien que dans un endroit aussi étroit que la ville, Héng n'aurait jamais pu se déplacer. Pourtant, il ne devait pas être bien loin... « Excuse-moi... je suis trop curieuse... j'en oublie les bonnes manières. ». C'est vrai, je n'avais pas à questionner autant mon bien-aimé. Puis-je seulement le considérer de la sorte ?
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MessageSujet: Re: Les routes croisées [PV]   Les routes croisées [PV] EmptyMar 26 Avr 2011, 11:45


Souriant au fait que Sireel avait apprécié mon simple présent, je continuais à marcher vers la place centrale, ma main toujours passée autour de ses épaules délicates. « Comment pourrais-je refuser ? Allons-y ! » Quittant le réseau de petites ruelles, nous débouchâmes bientôt sur un quartier bien plus commercial et, hum, comment dire, convivial. Ici les marchands n'hésitaient pas à héler les passants, afin de vanter leurs produits et de gagner quelques sous. De produits de la région à babioles venues de contrées lointaines, on pouvait trouver de tout à Cathairfál, véritable plaque tournante dans le commerce de Lanriel. Heureusement nous n'avions besoin de rien pour le moment, et nous arrivâmes dans une zone plutôt occupée par des bars et autres petits restaurateurs. Ou du moins, les étals n'étaient plus autant présent, et les quelques vendeurs se faisaient un peu plus discret, surement conscient que hurler ainsi dans certains quartiers n'était pas très intelligent. « Que fais-tu à Cathairfál, Eloïn ? »

Laissant tomber un petit soupir, je cherchais la réponse adéquate. Lui dire que j'étais venue seulement pour la voir était pur mensonge, mais lui révéler le contenu de ma mission n'était pas envisageable non plus. J'étais un militaire, appartenant au clan des Dragonniers. Ma vie était réglementée par les guerres et les conflits. En temps de paix, nous patrouillions autour de Mhian Dhiaga, tandis qu'un périodes plus houleuses nous chevauchons fièrement nos Dragons, partant à l'assaut de tout ennemi. Quelques secondes plus tard, je trouvai la réponse adéquate à fournir à Sireel. « Je suis venu amener un message à votre Roi, de la part du Conseil de Mhian Dhiaga. » Posant un doigt sur ses lèvres, je lui dis d'un ton légèrement ... coquin : « Je compte sur toi pour rester discrète. » Lui adressant un petit clin d'oeil, je continuai à marcher. Oh, la mission n'était pas secrète, et beaucoup de gens m'avaient vu entrer dans la salle d’audience du roi. Mais peu savaient ce que j'y avais fait, alors autant que ça ne coure pas les rues. Mais j'avais confiance en Sireel, donc rien à craindre de sa part.

« Où est Héng ? » Je souris de nouveau. Beaucoup de gens, notamment ici, nourrissaient des sentiments partagées au sujet des Dragons. La plupart en avaient peur, car dans leurs légendes, ils prenaient la place de monstres assoiffés de sang, faisant des raids sanguinaires dans les contrées en paix. Parfois, ils protégeaient un énorme trésor, que bien peu avaient jamais pu apercevoir. Certaines histoires parlaient de créatures ailées gardant des princesses prisonnières dans des tours, qu'un héros tuerait un jour de sa lance, afin de sauver sa demoiselle. J'avais toujours trouvé aberrant qu'on puisse penser de telles chose de Héng. Mais peut-être était-ce parce que j'avais quasiment grandit avec lui, et qu'on m'avait préparé depuis ma plus tendre enfance à vivre aux cotés d'un Dragon ? Aucune idée. Mais Sireel n'avait plus peur de lui, même si elle se montrait parfois encore un peu intimidée. Mais c'était normal, car elle avait vécu, du moins pendant quelques temps, avec l'énorme Dragon à crête à ses côtés. « Excuse-moi ... je suis trop curieuse ... j'en oublie les bonnes manières. »

Déposant un baiser sur sa joue, afin qu'elle sache qu'elle pouvait poser toutes ses questions, je lui répondis : « Oh, tu as plutôt raison, mieux vaut toujours savoir où se trouve Héng. Pour l'instant, il doit roder autour de la ville, voir s'il trouve de quoi manger je suppose. » Evidemment, il avait l'interdiction de fondre sur quelque troupeau que ce soit, je le lui avais expressément expliqué. Plus tard, la cité mettrait à sa disposition quelques betes, mais pour l'instant, il devait se contenter d'aller chasser de ses propres moyens. Et les plaines entourant Cathairfál ne manquaient pas de gibier, Héng se débrouillerait parfaitement seul. D'ailleurs, je me demandais parfois comment il faisait pour constamment avoir envie de se remplir la panse. Même un petit troupeau de vaches n'aurait pas suffit à la rassasier entièrement. Soudain, une délicieuse odeur de pâtisseries me titilla, et instinctivement, je m’arrêtai. Etait-ce là que voulait me mener Sireel ?

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MessageSujet: Re: Les routes croisées [PV]   Les routes croisées [PV] EmptyMer 27 Avr 2011, 02:27

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    Maintenant, je connaissais les raisons qui amenaient ce dragonnier à la ville. Des questions d'ordres politiques, comme je m'en étais doutée. Mais comme je ne m'intéressais pas à la politique de ma ville, je n'y accorderais pas plus d'importance. À vrai dire, je n'avais plus foie en ce roi. Il n'avait pas voulu m'aider la première fois, il ne m'aiderait pas plus une seconde fois. Et sa dite volonté de vouloir protéger son peuple me paraissait plutôt mensongère. Je n'avais vu aucune amélioration depuis. Et j'étais assez bien placée pour débattre à ce sujet ; je guérissais chaque jour des hommes blessés, des femmes attaquées ou des enfants effrayés. Ajoutons à cela les nombreuses bêtes à demi-dévorée qu'on m'amenait souvent, m'implorant de les sauver. Fort malheureusement, je ne parvenais pas à sauver tout le monde ; les autres guérisseurs de Cathairfál non plus d'ailleurs. Je soulageais leurs blessures et je réconfortais les mourants tel était mon destin pour l'instant...

    Malgré tout, je ne manquerais pas à ma parole et j'ai acquiescé la tête suite à la requête d'Eloïn. J'ai laissé un sourire apparaître sur mon visage alors qu'il me faisait un clin d'oeil et nous avons poursuivi notre chemin. À vrai dire, je menais presque la cadence. Je connaissais une auberge qui, jusqu'à maintenant, ne m'avais jamais déçue. Autant par les repas qu'on y servait, que par l'ambiance chaleureuse de leurs chambres. J'y étais restée à l'occasion, quand le propriétaire ne m'autorisait pas à quitter son auberge. Il était très gentil, sa femme et lui, avec moi. Ils me connaissaient bien puisque je les avais aidés plusieurs fois déjà. En retour, bien que je m'efforçais toujours à refuser leur offre, ils m'offraient une chambre, sans débourser la moindre pièce d'or.

    Les rues que nous traversions étaient toutes animées. Normal, me direz-vous, puisque nous étions à la place des marchés. Des produits importées, de la nourriture volée parfois ou des vêtements tissés de la main même de leur femme, nous étaient proposés. Pourtant, je n'y portais pas attention. Je venais souvent ici, de toute façon et il était bien rare que j'achète des biens superficiels ; je ne disposais que du strict nécessaire. Je ne pouvais pas m'encombrer d'objet divers, n'ayant aucun endroit où les ranger. Ma sacoche de cuivre était peut-être grande, mais elles étaient déjà réservées à tous mes tissus, mes potions et mes herbes pour aider la guérison de certaines blessures.

    Je parlais peut-être trop, mais Eloïn me rassura d'un baiser sur la joue : « Oh, tu as plutôt raison, mieux vaut toujours savoir où se trouve Héng. Pour l'instant, il doit roder autour de la ville, voir s'il trouve de quoi manger je suppose. ». J'ai souri. C'est vrai, un dragon d'une aussi grande taille - et d'une aussi impressionnante musculature, devait forcément ce nourrir. Et je ne pense pas que les petites portions que j'arrivais à dévorer l'aurait rassasié. J'espère seulement qu'il soit prudent, car je connaissais l'importance qu'il avait aux yeux du dragonnier. Ils étaient ensemble depuis si longtemps qu'un lien que je n'arriverais peut-être jamais à comprendre s'était assurément tissé entre-eux.

    Mon bien-aimé s'est alors arrêté. J'ai d'abord froncé les sourcils, songeant que quelque chose n'allait pas, puis une odeur de viande vint me chatouiller les narines. Insctivement, j'ai tourné la tête ; devant nous se dressait fièrement l'Auberge du Tisseur. J'ai regardé mon ami puis j'ai dégagé mes épaules de son étreinte. J'ai glissé ma main dans la sienne puis je l'ai entraîné doucement vers l'auberge. « Sireel ! ». J'ai salué mon ami d'un grand sourire puis je me suis finalement avancé pour le serrer dans mes bras. Ou plutôt, il me souleva du sol. Ce gros bonhomme ressemblait à un ogre. De taille seulement. Il était aussi imposant que ces créatures. Ses cheveux étaient longs et colorés d'un brun qui se teintait lentement de gris. Une barbe touffue lui décorait le visage, tout de suite sous son nez. Son menton était absent, quoi qu'on le savait présent sous ce masque de poil. Ses yeux étaient petits et ses joues étaient dodues et roses. Ses bras énormes m'entouraient, mais ne me faisait pas mal malgré l'intimidante taille de leur muscle. « Je suis contente de vous revoir, Béorf. ». Bien que nous nous connaissions depuis quelques temps déjà, je m'interdisais à le tutoyer. J'avais été élevé ainsi. « Et comment vas-tu mon enfant ? » me demanda affectueusement sa délicate femme qui apparaissait derrière lui tandis que Béorf me déposait sur le sol. « Je vais très bien merci ». Nous nous sommes souri avant que je ne me rappelle. J'ai légèrement reculé puis j'ai de nouveau attrapé délicatement la main d'Eloïn. Je l'ai attiré jusqu'à nous et je l'ai présenté : « Mes amis, voici Eloïn. ». Béorf lui offrit un sourire chaleureux, bientôt imité par sa femme : « Bienvenue chez nous. Les amis de Sireel sont nos amis. Cyrène, prépare une table. Je vous apporte immédiatement un rafraîchissement ! » , nous dit-il, ponctuant sa fin de phrase d'un clin d'oeil espiègle. Nous fûmes amenés par Cyrène. Une table bien choisit. Isolée des autres, presque. La vieille dame nous a quittés lorsqu'elle fut certaine que nous étions bien installés. J'ai déposé mon bâton de marche contre le mur et ma sacoche sur le sol. J'ai essuyée mes mains contre ma jupe puis j'ai gagné la table. J'étais assise face au dragonnier et, déjà, mes joues se teintaient de rouges. Comme si j'étais gênée d'être en sa compagnie... Pour chasser cette rougeur et l'amené à ne rien remarquer, je lui dis : « Ils sont charmants... je l'ai aidé quelques fois et ils sont, depuis, trop reconnaissants... »
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MessageSujet: Re: Les routes croisées [PV]   Les routes croisées [PV] EmptyDim 01 Mai 2011, 19:31


Regardant l'établissement qui se dressait devant nous, je jetai un coup d'oeil à la pancarte annonçant le nom des lieux : L'Auberge du Tisseur. Se dégageant de mon étreinte, Sireel entrelaça ses doigts délicats aux miens, et m'attira vers l'auberge. « Sireel ! » Devant nous se trouvait un énorme homme qui m'était totalement inconnu. Me dépassant d'une bonne tête, voire plus, il était massif, et sa tenue me faisait légèrement penser à ... un ogre. Sans que ce soit dégradant pour lui, au contraire. Sireel, lâchant ma main, se dirigea vers l'inconnu, qui la souleva littéralement du sol. Au moins, ils se connaissaient, et visiblement, il n'avait pas l'air de vouloir du mal à ma bien-aimée. Je m'autorisai un peu à respirer. Avouez que voir une telle force de la nature, car c'était l'impression qu'il me donnait, se diriger vers Sireel, ça m'avait un peu fait peur au début. Détaillant son visage barbu, je notai, encadrés de cheveux bruns grisonnants et d'une épaisse barbe, deux yeux pétillants de vie. « Je suis contente de vous revoir, Béorf. » S'approchant par derrière, une femme, physiquement opposée à Béorf par son aspect plus menu parla : « Et comment vas-tu mon enfant ? » Une fois sur le sol, Sireel s'autorisa une réponse : « Je vais très bien merci. »

Reculant alors jusqu'à revenir à ma hauteur, Sireel s'empara de ma main. Serrant gentiment la main de ma demoiselle tandis qu'elle me menait jusqu'à ses amis, j'attendis qu'elle fasse les présentations. « Mes amis, voici Eloïn. » Je souris lorsque les deux connaissances de Sireel m'offrirent des mines enjouées, auxquelles je répondis par un hochement de tête : « Enchanté. »

« Bienvenue chez nous. Les amis de Sireel sont nos amis. Cyrène, prépare une table. Je vous apporte immédiatement un rafraîchissement ! » Ainsi, ces deux personnes étaient celles qui tenaient l'Auberge du Tisseur. Pas étonnant que Sireel veuille me mener ici, surtout si elle en connaissait les patrons ! En plus, il semblaient forts sympathiques, ce qui n'était jamais de trop dans de grandes villes telles que Cathairfál. Cyrène, la femme de Béorf, nous mena à l'intérieur, jusqu'à une table assez isolée des autres, parfaite pour un jeune couple, me dis-je mentalement.

Une fois seuls, Sireel déposa son bâton, nécessaire depuis son agression, et sa sacoche, et je profitai pour ouvrir le premier bouton de ma chemise, dévoila un peu l'armure en cuir qui se trouvait dessous. Je ne voulais pas étouffer vivant à l'intérieur d'une auberge ! « Ils sont charmants... je l'ai aidé quelques fois et ils sont, depuis, trop reconnaissants ... » Je voyais tout à fait de quoi Sireel parlait. Depuis qu'elle exerçait le métier de guérisseuse "ambulante", elle voyait sans cesse de nouvelles tetes. Et beaucoup de gens étaient reconnaissants envers les guérisseurs, puisque leur "art" n'était pas chose commune, et ceux se dédiant à la santé des autres se faisaient rares. Et Sireel n'était pas le genre de femmes à demander quoique ce soit, et était vite gênée lorsqu'on faisait preuve de générosité à son égard. « Ils ont vraiment l'air bien. Et Béorf a l'air de n'avoir peur de rien ! » Une manière de sous-entendre que j'étais soulagé qu'il connaisse Sireel. En cas de pépin, elle pouvait toujours s'adresser à lui. Pour une jeune femme, les rues sombres étaient parfois dangereuses. Et personnellement, je n'aimerais pas me retrouver en face de Béorf s'il décidait de me mettre une raclée ! « Alors, que c'est-il passé depuis notre dernière fois ? »

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MessageSujet: Re: Les routes croisées [PV]   Les routes croisées [PV] EmptyMar 03 Mai 2011, 02:23

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    Nous étions maintenant assied, Eloïn et moi, à une table que je jugeais plutôt isolée des autres. Malgré ce léger détail, je fus très heureuse d'être plus intime avec mon bien-aimé. J'aperçevais du coin de l'oeil Cyrène qui jettais de furtifs coups d'oeil à notre table tandis qu'elle s'occupait des autres clients de la taverne. Béorf était toujours derrière son long comptoir de bois en pleine discussion avec le boucher du quartier. J'y étais déjà allée - l'un de mes patients avait été généreux ce jour-là et la somme que j'avais touchée m'avait permis de m'offrir un beau morceau de viande, autrement, je n'aurais jamais pu en avoir. Légèrement indisposée par mon long foulard jaune, je l'ai passé autour de mon cou puis j'ai ramené mon regard vers Eloïn. Une fois que nous fûmes bien installés, mon compagnon en a profité pour ouvrir sa chemise. Sans être décent, je comprenais bien la raison ; il faisait bien plus chaud ici et il était beaucoup plus lourdement vêtu que moi.
    Je ne l'avais jamais vu sans son armure d'ailleurs. Il m'était toujours paru beau et soigner. Et ses habits laissaient croire qu'il était haut gradé chez les dragonnier. Je n'ai pu m'empêcher d'être gênée. Moi qui était toujours de ses vieux habits jaunes comme une bohémienne, je n'étais pas ces jeunes femmes de la royauté, belles et riches. Leurs robes étaient si belles, décorés de beaux bijoux et leur cheveux étaient longs, bien coiffés. J'avais les cheveux aussi courts qu'un garçon...
    J'ai baisé les yeux un instant. Fort heureusement, Eloïn chassa aisément ce petit sentiment de gêne en moi lorsqu'il prit la parole : « Ils ont vraiment l'air bien. Et Béorf a l'air de n'avoir peur de rien ! ». J'ai souri et je lui ai répondu : « D'un autre côté, qui n'aurait pas peur de ce brave Béorf Bromanson ». C'est bien vrai, qui n'aurait pas peur d'un homme tel que lui ? Voir même, un géant ! Sa taille aurait tôt fait de dissuader la plupart des autres à le défier et si un idiot voulait s'y risquer, je ne doutais pas un seul instant que ses énormes mains - aussi grande que mon crâne, ne soient capables de broyer son ennemi. J'étais rassurée en sa présence, c'est vrai. Mais je ne voulais pas abuser de lui ou de sa force ou de son hospitaliter ; je ne leur demandais jamais rien. « Alors, que c'est-il passé depuis notre dernière fois ? ».

    Hélas... qu'allais-je pouvoir lui raconter ? La vie paisible d'une simple guérisseuse n'était rien face à celle que menait un dragonnier comme lui ! Ces aventures devaient s'être multipliées depuis notre dernière rencontre. Alors que les miennes étaient atrocement banales et communes...J'ai donc seulement répondu : « Eh bien, la routine... je rencontre des malades, des blessés et je les soigne du mieux que je peux. J'aide les autres, simplement. Il le faut bien dans un monde comme le nôtre... il est si vaste, mais si cruel... ». Je n'aimais pas être pessimiste, mais c'est ce que j'avais constaté voilà tout. On n'aidait personne qui n'ait pas les moyens de payer des soins. Je trouvais cela atroce et injuste. Et, connaissant mon grand coeur et mon sens prononcé pour la justice, j'étais touchée par toutes les histoires de ses malheureux et je les aidais du mieux que je le pouvais. Parfois, lorsque je ne pouvais rien pour eux, je me contentais de les rassurer et de les réconforter jusqu'à ce que la mort ne vienne les chercher. Je restais avec eux jusqu'à la toute dernière seconde. Puis je leur rendais honneur à ma façon...

    J'ai alors eu une pensée vers mes frères et mon père, à Perllan. Je n'y étais pas allée depuis mon retour. Pas une seule visite chez moi. J'en étais incapable et le visage d'Arelan et de mes compagnons morts en route me hantaient souvent. J'en souffrais énormément, car j'avais les remords d'être l'unique survivante. Coupable de vivre ? Non, je n'en étais pas encore là, mais je savais que si je laissais ses mauvais songes me gagner de plus en plus, je finirais par me laisser bercée sur une eau sombre...
    Lentement, l'une de mes mains à glisser jusqu'à ma hanche, caressant du bout des doigts la cicatrice prononcée de cette brûlure. Puis j'ai regardé les yeux d' Eloïn et j'ai souri, je ne devais pas me préoccuper de cela aujourd'hui, j'avais mieux à faire : « Malgré tout, cela m'a permis d'amasser suffisamment pour pouvoir partir à la recherche de mon frère... je comptais partir bientôt. ». Mes mains se sont rejoint au-dessus de la table et j'ai avoué : « À vrai dire, tu m'as retrouvé alors que j'allais vers le marché pour me vêtir plus convenablement... je pars demain pour Riocht na Elves. ». Comme je savais qu'il aurait son mot à dire, je me suis empressée de lui demander en retour : « Et de ton côté ? Tu as sauvé d'autres jeunes filles ? » ai-je dit en souriant.
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MessageSujet: Re: Les routes croisées [PV]   Les routes croisées [PV] EmptyMar 03 Mai 2011, 17:02


« Eh bien, la routine ... je rencontre des malades, des blessés et je les soigne du mieux que je peux. J’aide les autres, simplement. Il le faut bien dans un monde comme le nôtre ... si vaste, mais si cruel ... » Oui, je m’étais toujours souvenu de Sireel comme d’une jeune femme voulait aider les autres. Se préoccuper d’abord des blessés et des malades, et ensuite seulement penser à elle-même. Je trouvais cette manière d’agir honorable, mais pas forcément la plus intelligente qui soit, du moins quand cela s’appliquait à à un soldat. Il est bien beau de foncer sur le champ de bataille pour aller chercher les blessés, tentant de les sauver d’une mort certaine. Mais si on ne fait pas attention, on risque fort d’y laisser sa peau, ce qui n’arrange personne. Mais en tant que guérisseuse, cela n’était pas si grave pour Sireel, vu qu’elle ne risquait pas trop d’être blessée.

Quand elle eut fini de parler, je vis une ombre passer dans le regard de ma bien-aimée. Perdue dans ses pensées, et visiblement pas les plus joyeuses, je gardai le silence, ne voulant pas la déranger. Etant soldat et ayant déjà combattu sur un champ de bataille, j’en avais vu des choses horribles, que je n’oublierai jamais. Mais penser que seuls les guerriers vivaient de telles épreuves était une erreur. Les guérisseurs, comme Sireel, était aussi quotidiennement confrontés à la mort et aux maladies. D’un geste discret, mais que je réussi à percevoir, la demoiselle laissa une de ses mains tomber jusqu’à sa hanche, où je savais se trouver une cicatrice due à son agression. Puis ces moments de doute passèrent lorsqu’elle replongea ses yeux dans les miens, et je ne pus que lui retourner sou sourire, charmé par son visage harmonieux. « Malgré tout, cela m’a permis d’amasser suffisamment pour pouvoir partir à la recherche de mon frère ... je comptais partir bientôt. » Et j’avais promis à Sireel qu’une fois rétablie, je l’aiderais dans sa quête. Et je comptais bien tenir ma parole. Mais dans l’immédiat, cela se révélerait ... compliqué, puisque j’étais en mission officielle du Mhian Dhiaga, et que je ne pouvais pas déserter ainsi. Avant cela, je devais demander une permission de quelques temps à mes supérieurs, afin d’aider Sireel à chercher son frère.

« A vrai dire, tu m’as retrouvée alors que j’allais vers le marché pour me vêtir plus convenablement ... je pars demain pour Riocht na Elves. » Riocht na Elves ? L’ancien Royaume des Elfes, ces vénérables êtres disparus depuis bien longtemps, était désormais le territoire des Druides. Pourquoi voulait-elle aller là-bas ? Il fallait que je réfléchisse à tout ça, mais avant que je ne lui réponde, Sireel continua d’un ton plus joyeux : « Et de ton côté, tu as sauvé d’autres jeunes filles ? » Je ne pus m’empecher de rire à cette allusion à notre rencontre, même si celle-ci ne fut pas des plus joyeuses. J’aimais cette manière qu’avait Sireel de tout à coup changer de conversation, même si celle-ci était plutôt remise à plus tard. « Non non, tu es la seule. » Lui adressant un grand sourire, je continuai : « J’ai gradé officier supérieur, et effectué quelques missions pour le compte de Mhian Dhiaga. » Je n’étais pas du genre à me jeter des fleurs, mais j’étais fier de ce rang, surtout à mon âge. Je savais que la race de Héng, un dragon à crête, me donnait plus de chances que d’autres d’accéder à un poste si élevé, mais si je me trouvais là, c’était aussi grâce à l’entrainement et à la persévérance.

« Je dois retourner au palais pour sept heures. » Je repris un ton un peu plus sérieux, sans toutefois laisser de côté l’air taquin que j’aimais tant adopter avec Sireel. « Demain je devrai repartir pour Mhian Dhiaga. Riocht na Elves est en chemin, si tu veux que je t’y emmène ... » En effet, cela économiserait à Sireel plus de cinquante jours de marche, et un léger détour ne me ferait pas perdre plus d’une journée de vol, ce qui ne représentait rien du tout pour Héng, capable de bien plus que ça. De plus, cela me permettrait de savoir Sireel en sureté, puisque je détestais l’idée de la savoir seule en voyage. Et voyager avec elle serait un bon moyen de passer plus de temps avec ma tendre aimée.

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MessageSujet: Re: Les routes croisées [PV]   Les routes croisées [PV] EmptyMar 03 Mai 2011, 20:30

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    « Non non, tu es la seule. » m'avait-il répondu en ponctuant sa fin de phrase d'un rire sincère que je me suis empressée de rejoindre. Cachant peut-être mal mon jeu - ou alors n'avait-il rien remarquer, j'étais rassurée de l'entendre de sa bouche. J'avoue que ses longs mois passés en son absence avaient été suffisants pour que je m'inquiète face au sentiment qu'il ressentait pour moi. Toutefois, je le voyais dans ses yeux ; il était tout aussi content que moi. Peut-être même plus. Par ailleurs, j'avais entendu de nombreux récits depuis que je travaillais ici - bénévolement d'ailleurs et les légendes sur les dragonniers étaient nombreuses. Par contre, elles n'avaient pas toujours une fin heureuse. Très souvent, le conte s'achevait sur la mort du dragon et par occasion, du dragonnier. Je m'étais refusée d'imaginer Eloïn et Héng comme tête d'affiche de ses légendes. Bien qu'ils étaient valeureux tous les deux, braves et honorables, je refusais de croire qu'ils puissent être blessés par qui que ce soit.

    Il m'adressa un large sourire que je lui rendis alors qu'il me répondait : « J'ai gradé officier supérieur et effectué quelques missions pour le compte de Mhian Dhiaga. ». J'étais contente d'apprendre cette nouvelle. Il passait à des rangs toujours plus supérieurs et ça m'étonnait toujours autant. Pas qu'il puisse atteindre de tel poste, bien au contraire, je ne doutais pas une seule seconde en ses capacités. C'est seulement que rien ne semblait lui être interdit. Il avait la possibilité d'atteindre des rangs hauts-placés, alors que dans la société dans laquelle je suis née, seul le sang expliquait la place occupée par chacun d'entre nous. Je ne pourrais jamais accéder au rang de la noblesse. D'abord, j'étais à Perllan. Le quartier le plus pauvre de Cathairfál. Je ne connaissais aucun habitant de Perllan qui puisse se vanter de posséder une quelconque richesse ; sauf ses marchands de chevaux bien évidemment. Par la suite, j'appartenais à la classe des indigents, les plus pauvres du peuple des singuliers. Ma famille ne possédait aucun bien matériel de valeur. Même pas de bijoux... Le vol n'était donc pas le soucis de mon quartier... Finalement, j'étais une femme. Mes droits étaient limités. Un bon nombre de personnage s'étonnait que je puisse vivre de mon petit métier. Qui plus est, j'étais seule, sans homme pour veiller sur moi ou pour me diriger... J'étais indépendante... Mais que voulez-vous ? J'ai été élevé avec cinq hommes et ma mère m'a toujours appris à me tailler une place parmi tous ses hommes.

    « Je dois retourner au palais pour sept heures. ». Ses paroles m'ont rapidement ramené à l'ordre et je me suis concentrée sur mon bien-aimé. Je n'ai pu cacher ma désolation bien longtemps. Je n'avais pas pensé ses retrouvailles de si courte durée. J'aurais espéré pouvoir passer plus de temps avec mon dragonnier... Mes épaules se sont affaissées. Pourtant, Eloïn gardait ce petit air espiègle sur le visage, ce qui m'encourageait à faire de même. « Demain je devrai repartir pour Mhian Dhiaga. Riocht na Elves est en chemin, si tu veux que je t'y emmène ... ». Une petite étincelle s'est alors emparée de mes iris clairs alors que je répondais plus enthousiaste : « Je ne refuse pas. J'éviterai ainsi deux mois de marche au moins... et le risque d'être attaqué à Riocht na Elves est moins élevé... mais j'accepte seulement si Héng veut bien. ». C'était bien à lui que revenait cette décision, car il allait quand même devoir me porter jusque là. Et je ne voulais pas les retarder. Je savais bien que leur travail était exigeant, m'avoir avec eux pour une journée pourrait les encombrer bien plus que je ne le pensais.

    Au même instant, Béorf s'est approché avec deux chopes en mains. Cyrène le suivait, apportant avec elle un petit plateau de pain chaud. Bien que je me doutais que leur générosité ne s'arrêterait pas là - ils insisteraient encore pour me garder avec eux ce soir dans leur auberge et me donnerait trop de nourriture, je pourrais aisément me contenter de ce pain pour la journée. J'étais habituée à ne pas manger tous les jours. Et je traînais toujours avec moi quelques noix qui, quelques fois, était le seul ingrédient de mes soupes. Je les ai regardés avec sourire et ils ont déposé doucement les boissons et le repas. « Je vous apporte deux chopes de bons rafraîchissements fait maison. Celui que tu préfères Sireel » avait-il précisé avant que sa femme n'ajoute : « Et ce pain sort tout juste de notre four. Si vous désirez autre chose, n'hésiter surtout pas à nous le demander. ». Je les ai remerciés d'un sourire avant qu'ils quittent tous les deux.

    Nous fûmes de nouveaux seuls. Je ne savais pas si l'heure de son départ approchait, mais je me sentais comme pressée par le temps. Je craignais de ne plus le revoir une fois qu'il m'aurait laissé sur l'ancien territoire des elfes. Je ne savais pas ce que la vie me réserverait une fois là-bas. Sauf que j'étais si gênée, moi qui habituellement ne manquait pas de paroles, me voilà sans voix devant lui. Comme s'il me faisait perdre tous mes moyens. « Pourrais-je t'accompagner jusqu'au palais tout à l'heure ? » lui ai-je finalement demander d'une voix mal assurée.


Dernière édition par Sireel I. Falaroy le Mer 04 Mai 2011, 01:23, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les routes croisées [PV]   Les routes croisées [PV] EmptyMer 04 Mai 2011, 00:12


« Je ne refuse pas. J'éviterai ainsi deux mois de marche au moins... et le risque d'être attaqué à Riocht na Elves est moins élevé... mais j'accepte seulement si Héng veut bien. » Je souris à cette condition de Sireel. D'accord, Héng n'était nullement comparable à un chien ou même à cheval, au niveau de l'intelligence. Je le plaçais même parfois plus futé qu'un humain, ou du moins largement égal. Mais je restais son maître, l'ayant "dompté" lors d'un combat au corps à corps. Il m'obéissait. Oui, si tout à coup mon Dragon décidait de me croquer, je ne pourrais sûrement pas l'en empêcher, mais le lien nous unissant étant quasi fusionnel, il n'oserait pas. Et de toute façon, je ne lui demanderais jamais de faire quelque chose qui lui ferait du mal. Et porter une personne de plus ne le gênerait nullement, au contraire. Héng était du genre à afficher clairement, du moins de son point de vue, son appartenance à une espèce supérieure, et adorait jouer là-dessus, bien qu'il ne soit pas vaniteux du tout.

Avant que je ne puisse répondre à Sireel, Béorf s'approcha, posant deux chopes sur la table en bois polis. Sa femme vint quand à elle nous amener un plateau garnit de pain encore fumant, ce qui me mit monter l'eau à la bouche. Depuis les longues heures d'attente au palais, avant d'être reçu par le roi, je n'avais plus rien avalé, et bien que je puisse me passer de nourriture assez longtemps, la vue de ce pain me donna subitement envie. « Je vous apporte deux chopes de bons rafraîchissements fait maison. Celui que tu préfères Sireel » Cyrène s'avança pour compléter les dires de son époux : « Et ce pain sort tout juste de notre four. Si vous désirez autre chose, n'hésitez surtout pas à nous le demander. » Je fus conquis par la générosité de ces gens. Ils n'étaient pas du genre à crouler sous l'argent, et pourtant ils n'hésitaient pas à nous donner tout ce que nous voulions, et ce que nous ne demandions même pas d'ailleurs. Le genre de personne malheureusement rare en ce bas-monde.

Imitant Sireel, je leur offris mon plus beau sourire en guise de remerciement, avant de nous retrouver tous les deux de nouveau seuls. Ce fut ma demoiselle qui rompit en premier le silence un peu gêné qui s'était installé : « Pourrais-je t'accompagner jusqu'au palais tout à l'heure ? » Oh que oui ! J'adorerais ne pas être seul dans l'immensité du palais. Je pouvais quasiment obtenir tout ce que je voulais, étant un "ambassadeur" de Mhian Dhiaga, mais les gens ne me vouaient guère de la sympathie. En effet, les Dragonniers étaient craints pour leur puissance, et personne ne voulait se les mettre à dos. Malheureusement, au lieu de tenter de gagner notre amitié, beaucoup préféraient nous ignorer, nous éviter même. Autant dire que les heures attendues dans l'anti-chambre de la grande salle du palais avait été longue, et solitaire ...

« Avec plaisir. » Je m'imaginais déjà entrer au palais, main dans la main avec Sireel. Peut-être accepterait-elle de dormir dans la même chambre que moi ? On m'avait assigné une suite luxueuse, bien trop grande pour moi. Et de toute façon, j'étais quelqu'un de simple, n'ayant pas besoin de toutes ces choses. Avoir un peu de compagnie, surtout celle d'une amie, était ce qui me manquait le plus quand j'étais en déplacement, même si Héng comblait largement ce vide. Prenant délicatement une tranche de pain, j'en goûtai un morceau. Le gout était vraiment exquis, et l'odeur du bois me poussa à en grignoter encore un morceau. Lorsque j'eu terminé de mâcher, je m'adressai à Sireel : « Vu qu'on a un peu de temps, que dirais-tu d'aller nous promener du côté de Dinas Uchel ? » Je savais parfaitement qu'il s'agissait des quartiers huppés de la ville, mais je voulais m'y rendre avec Sireel pour trois raisons. La première, tout simplement pour le plaisir. Quoi de mieux que de me promener avec l'élue de mon coeur ? Sans stress, rien que tous les deux. Ensuite, elle avait parlé d'aller s'acheter des habits avant de quitter la ville. On trouverait à Dinas Uchel ce dont elle avait besoin. Et pour finir, je savais qu'il y avait là-bas une herboristerie familiale très réputée. Etant guérisseuse, Sireel y trouverait sûrement de quoi se faire plaisir. Je comptais offrir à ma tendre tout ce dont elle avait besoin ou voulait, car lors de mon grade, on m'avait remit un petit paquet de livres, en tant que "récompense". Et vu que je n'utilisais que très rarement cet argent, autant en faire un meilleure usage que celui de prendre la poussière dans ma bourse ! Et puis n'y a-t-il pas un dicton affirmant que "quand on aime, on ne compte pas ?".

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MessageSujet: Re: Les routes croisées [PV]   Les routes croisées [PV] EmptyMer 04 Mai 2011, 02:52

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    « Avec plaisir. » Je lui ai souri, contente d'apprendre que nous serions ensemble plus longtemps. Même si je craignais toujours de ne plus le revoir une fois arrivée dans l'ancienne citée des elfes, je savais que je devais profiter de chacun des instants qui m'étaient offerts en sa compagnie. J'ai donc imité mon tendre ami en prenant à mon tour un petit morceau de pain chaud. Il était délicieux, je n'avais jamais été déçue de la nourriture qu'ils offraient à l'Auberge du tisseur. Le pain fondait sur la langue comme de la neige sur la surface de notre peau. Et leur si fabuleuse boisson, celle que j'adorais tant ; un vin fait du meilleur raisin de Lanriel. Je n'aimais pas particulièrement l'alcool, mais celui-ci était le meilleur que j'aie goûté. Et j'étais incapable de leur refuser un verre. Mais un seul seulement parce que je connaissais bien la chanson quand on abusait un peu trop de ce nectar. Nous mangions tous les deux, cessant ainsi d'échanger quelques paroles un instant. Sauf que je savais bien que notre conversation ne s'arrêterait pas là. Puisque je l'accompagnerais jusqu'au palais, je pourrais le voir une fois la séance avec le roi terminé, j'ose espérer du moins qu'il n'avait rien prévu.

    Alors que l'on terminait notre repas - j'avais refusé de demander autre chose à mes amis Bromanson, mon dragonnier s'adressait de nouveau à moins : « Vu qu'on a un peu de temps, que dirais-tu d'aller nous promener du côté de Dinas Uchel ? » Je n'avais pas conscience de l'heure qui s'écoulait, à vrai dire, je ne savais pas comment la connaître à l'instant. Habituellement, je me fiais sur la hauteur du soleil, mais comme nous étions dans un endroit clos où les fenêtres donnaient la vue sur d'autres petites chaumières qui me cachaient la vu, j'ignorais l'heure. Cependant, je n'ai pas refusé l'invitation d'Eloïn. Nous nous sommes donc levés, j'ai pris ma sacoche de cuivre et mon bâton puis avons quittés l'auberge après que j'aie mainte fois remercier mes amis pour leur hospitalier. Ils ont refusé que je les paie, encore une fois. J'en étais gênée et presque dérangée. Ils ne pouvaient pas me faire vivre éternellement, ils devaient bien accepter mes quelques pièces : « La prochaine fois, vous ne pourrez pas refuser ce que je vous donnerai, j'insiste. » Béorf m'assura qu'ils n'avaient nullement besoin de mon argent et qu'ils préféraient me savoir en santé et en sécurité plutôt que de me savoir dormir dans les petits coins peu fréquentables du coin ; les endroits que j'avais coutume de fréquenter pour dormir. Je n'avais été, jusque là, jamais attaqué par des pauvres gens de la région. On m'avait dérangé un peu, harceler peut-être, mais jamais touché. J'avais toujours su m'en tirer de façon presque diplomatique, moi qui n'aimait aucune forme de violence. Je les ai serrés une dernière fois dans mes bras avant de quitter l'Auberge du tisseur pour quelques temps. Je ne savais pas le moment précis où je reviendrais à Cathairfál.

    Nous quittâmes donc ce petit coin peuplé uniquement d'auberge et de taverne pour nous diriger vers les rues plus marchandes. Alors que l'une de mes mains tenait fermement mon bâton, mon autre main s'était logée dans le creux de la main réconfortante de mon bien-aimé. L'ambiance avait changé. Ce n'était pas aussi tranquille que la rue précédente, on dirait que tous ces gens étaient pressés. J'ai été fauché par des hommes turbulents quelques fois. Mais ils n'étaient pas à blâmer ; ils devaient gagner leur vie ! J'ai simplement adressé un petit sourire à mon ami alors que j'observais les petits kiosques. Je recherchais des habits chauds pour le voyage. Je savais aussi que mon bâton ne me suffirait plus. J'aurais besoin d'armes même si j'espérais ne jamais avoir à m'en servir. Arelan m'avait enseigné à tirer l'arc et à manier de petites lames. Comme nous avancions, j'ai fait part de ce que je recherchais à mon tendre : « Ça ne m'enchante pas, mais j'aurai besoin d'armes plus convaincantes et menaçantes que mon bâton. Je ne veux pas être victime d'autres brigands sur ma route... je veux pouvoir me défendre convenablement... j'ai besoin d'un manteau parce qu'il fera plus froid là-bas » J'ai ensuite regardé la petite bourse que j'avais précédemment pris de ma sacoche puis j'ai conclu : « J'en ai suffisamment... » Parce que je savais qu'il insisterait pour payer, je refusais qu'il paie tout. Je devais contribuer... Il ne pouvait pas, lui non-plus, me faire vivre...
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MessageSujet: Re: Les routes croisées [PV]   Les routes croisées [PV] EmptyMer 04 Mai 2011, 12:31


Le vin était vraiment exquis. Moi qui d'habitude n'était pas friand de l'alcool servit aux soldats, en général du bas de gamme, je bus volontiers ma choppe, et sans aucun doute que lors de mes prochaines visites à Cathairfál, je viendrais me désaltérer à l'Auberge du Tisseur. Ou plutôt, comment se faire un nouveau client avec un simple rafraîchissement. Et puis le pain était également de très bonne cuisine, et Cyrène aurait fait des malheurs avec sa recette si elle venait à être un jour employée au palais. Lorsque les tenanciers de l'auberge, voyant que nous avions terminé notre collation, s'approchèrent, Sireel les remercia. En plus ils refusaient un quelconque payement : « La prochaine fois, vous ne pourrez pas refuser ce que je vous donnerai, j'insiste. » Béorf affirma qu'il n'avait nul besoin d'argent, et je fus une nouvelle fois touché par sa générosité. Il fallait que je fasse quelque chose pour cet homme. Juste avant de lui serrer la main, je glissai deux sous dans ma paume, puis nous échangeâmes une solide poignée de mains. Lorsqu'il sentit les deux pièces, il me jeta un regard désapprobateur, mais en matière de regard, je savais m'y faire. Combien de fois avais-je regardé Héng de cette manière, lui intimant qu'il valait mieux ne pas discuter ? Cette petite "altercation" n'avait duré qu'une poignée de secondes, et ni Cyrène ni Sireel ne semblait avoir remarqué quelque chose. Dans l'instant suivant, je remerciai également nos hôtes, avec, comme il se doit, un grand sourire.

Après avoir serré ses amis une dernière fois dans ses bras, Sireel m'accompagna jusqu'à l'extérieur. Main dans la main, nous marchâmes tranquillement jusqu'à Dinas Uchel, avec environ deux heures de libres devant nous. Peu à peu, l'ambiance dans les rues changea également. Ici, les gens se déplaçaient plus rapidement, pressés par leurs occupations. Et voici que deux badauds, à savoir moi et Sireel, marchions sans préoccupations autres que celle d’être ensemble. Et à chaque fois que nos regards se posaient l'un dans l'autre, des sourires illuminaient nos visages. Ah, les joies de l'amour !

« Ça ne m'enchante pas, mais j'aurai besoin d'armes plus convaincantes et menaçantes que mon bâton. Je ne veux pas être victime d'autres brigands sur ma route ... je veux pouvoir me défendre convenablement ... j'ai besoin d'un manteau parce qu'il fera plus froid là-bas. » Effectivement, tomber de nouveau entre les mains de brigands devait être une des pires choses pouvant arriver à Sireel. Je doutais fortement qu'une lame seule ferait l'affaire contre toute une bande, mais parfois, mieux valait ne pas décourager un combattant. Je voyais bien ma tendre porter une dague, assez petite pour ne pas l'encombrer, légère, mais à la fois assez dangereuse si bien utilisée. Quand aux vêtements chauds, elle en aurait besoin, car plus nous irions vers le nord, et moins les températures seraient clémentes. Sortant une petite bourse en cuir de sa sacoche, Sireel continua : « J'en ai suffisamment ... » Voilà un point sensible. Je savais que ma bien-aimée ne gagnait pas beaucoup, alors que j'étais plutôt dans une situation aisée. Naturellement, je voulais toujours tout lui payer, ce qu'elle refusait la plupart du temps. Sireel ne voulait pas être une dépense pour moi, alors qu'au contraire, cela me faisait plaisir de lui offrir ce dont elle avait besoin. Fronçant les sourcils, adoptant une moue boudeuse, je posai un doigt sur ses lèvres délicates : « Tu t'occupes des habits, et moi des armes. » Le ton amical ne laissait toutefois pas la place à la contestation. J'étais un soldat, habitué depuis ma tendre enfance à porter et à utiliser des armes. Je voulais choisir, avec son avis bien sûr , les lames qu'utiliserait Sireel en cas de besoin. Quant aux habits ... elle en payerait, du moins une partie ... « Par là ? » Tendant un bras à mon élue, tout en souriant, je la conviai à marcher jusqu'à une boutique de vetements. Les quelques présentoirs laissaient apercevoir des manteaux adaptés aux conditions difficiles, tout n'oubliant pas le côté esthétique. Sireel saurait choisir ses habits bien mieux que moi ! Après tout, la gente féminine avait toujours eu ce don, non ?

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MessageSujet: Re: Les routes croisées [PV]   Les routes croisées [PV] EmptyMer 04 Mai 2011, 22:06

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    J'avais refusé qu'Eloïn ne m'aide financièrement. Je n'aimais pas savoir qu'une personne subvienne à mes besoins alors que je pouvais y parvenir par moi même. Certes, je n'aurais peut-être plus aucun argent dans ma bourse une fois mes achats terminés, mais elles auraient été la propriété de personne d'autre sauf moi... Malgré tout, mon bien-aimé m'a arrêté en déposant le bout de son doigt contre mes lèvres. Le ton délicat qu'il avait adopté ne me laissait pas le loisir de répliquer, de contester ou d'insister de nouveau ; j'ai fini par céder à ses paroles pour acquiescer d'un sourire. « Tu t'occupes des habits et moi des armes. » Très bien, qu'il en soit ainsi. Mais si je savais très bien que les armes étaient plus dispendieuses que les vêtements, surtout en ces temps durs, je pouvais me réjouir de contribuer, ne serait-ce qu'un minimum à mes besoins... Je pensais donc au genre de vêtement que j'allais choisir. Je ne pouvais pas garder ses habits jaunes ; ils rappelaient tellement ceux d'une bohémienne qu'on ne me prendrait jamais au sérieux sur la route. Je devais choisir quelque chose de plus conventionnel.

    « Par là ? » À ses mots, mon attention fut guidée vers une boutique de vêtements. En plus de présenter différent manteaux adaptés pour les conditions que je m'apprêtais à affronter, ils offraient aussi différentes tenues plus adéquates. En quelques enjambés, nous fûmes arrivés. Délaissant quelques instants la main de mon compagnon, je me suis concentrée sur la recherche d'un manteau. Il y en avait tant. Je ne m'étais jamais arrêté ici, du moins, je n'y étais jamais entrée n'ayant jamais ressenti le besoin urgent de m'habiller autrement. Autant dire que j'étais plus qu'enthousiaste à trouver un manteau. Deux modèles se sont alors offerts à moi : ils étaient longs tous les deux. Ils semblaient être faits du même tissu, la couleur était différente. Un brun, l'autre blanc. J'ai immédiatement opté pour le brun, car je savais qu'il serait plus facile pour moi de me cacher dans les bois ou dans la noirceur avec une couleur qui rappelait celle de la nature.

    J'espère qu'Eloïn ne soit pas trop ennuyé par cette petite séance. Mais il était préférable que je puisse m'équiper convenablement. Je me suis enfoncée plus profondément dans le magasin pour y trouver d'autres habits. Pour être confortable, je devais malheureusement me vêtir d'un habit plus souple. N'y portant pas attention, j'ai choisi un haut court rouge et une jupe assortie. Mes bottes étaient toujours chaudes et en bon état, alors je les ai gardés. Je suis allée revêtir mes nouveaux habits derrière un rideau, j'ai recouvert mes épaules de mon nouveau manteau puis j'ai fourré mes précédents habits dans ma sacoche et j'ai attaché la petite chaîne de mon tendre ami à mon cou. Une fois prête, je suis sortie et me suis présentée au propriétaire, payant la somme indiquée qu'il réclamait. Je suis retournée auprès d'Eloïn, ayant fait le plus vite possible. Un sourire aux lèvres j'ai demandé : « Alors ? » L'épisode des vêtements étaient terminée. J'avais fait le plus vite possible, n'aimant pas personnellement m'adonner à ce genre d'activité. Maintenant, je savais que le choix des armes reposait sur les connaissances de mon dragonnier. Il en savait davantage à ce sujet que moi. Même si je savais comment manier une lame suffisamment bien pour me défendre, une petite pratique ne serait pas non plus de refus s'il me l'offrait : « Et les armes ? » demandais-je.
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MessageSujet: Re: Les routes croisées [PV]   Les routes croisées [PV] EmptyMer 04 Mai 2011, 23:56


En lâchant ma main, Sireel s'approcha de la boutique en question, et en quelque secondes, se retrouva à l'intérieur. Lorsqu'elle me jeta un coup d'oeil, je lui fis un signe de la main, signifiant clairement "vas-y, je t'attend dehors". Non pas que je ne veuille pas l'accompagner à l'intérieur, mais disons que j'étais peu qualifier en mode féminine pour me prononcer sur les choix de ma tendre. Et puis de toute façon, je la trouvais ravissante en tout temps, peu m'importait les vêtements. Par contre, j'eu pendant ce temps tout le loisir de réfléchir à l'arme que je comptais offrir à Sireel. Une épée était trop lourde pour elle, et un arc trop encombrant au cas où elle en aurait besoin rapidement. En plus d'un couteau caché, dans une botte ou glissé à la ceinture par exemple, une dague serait l'idéal. Peu encombrante, elle se sortait facilement, et bien utilisée, pouvait venir à bout de n'importe quel adversaire, ou presque. Car la fine lame d'une dague permettait de passer entre les imperfections d'une armure, de toucher des points peu protégés. En attendant Sireel, qui s'était enfoncée dans la boutique, et que je n'apercevais plus depuis quelques minutes, j'eu tout le loisir de repérer un vendeur d'armes, un peu plus loin, au bout de la rue. Son magasin était annoncé par une plaque en fer poli, sur laquelle était soudée une belle épée de parade.

Perdu dans mes pensées, j'émergeai quand Sireel quitta le magasin de vêtements. Sur ses épaules se trouvait désormais un long manteau brun, qui à première vue, la protégerait efficacement du mauvais temps. Et la sacoche était visiblement plus remplie qu'à son entrée, preuve que Sireel avait fait d'autres achats. « Alors ? » Lui rendant son sourire, je fis mine de l'observer de la tête aux pieds. « Et les armes ? » Lorsque je fus satisfais, notamment quand je vis mon collier autour de son cou, je m'approchai, et lui déposai un tendre baiser sur le coin des lèvres : « Tu es ravissante. » Puis la prenant par la main, je me dirigeai vers le vendeur de lames. « Je pense qu'une bonne dague fera l'affaire. » Vu que nous étions arrivés devant "l'armurerie", je fis signe à Sireel de m'attendre dehors.

Avant qu'elle puisse me demander pourquoi, je m'engouffrai dans l'établissement. Après une petite conversation avec le vendeur, un homme de bonne stature à la moustache bien entretenue, je me mis à flâner entre les rayons, inspectant lames et armes présentes. Je tenais à faire une petite sélection que je présenterais à Sireel. Ainsi, elle pourrait choisir et essayer les armes qu'elle désirait. Cela me prit une dizaine de minutes, lorsque je ressortis, content de mes découvertes : « Viens, j'ai trouvé. » Je devais avoir un peu l'air d'un enfant heureux, mais après tout, je m'y connaissais en armes, et j'avais trouvé de quoi me rendre heureux. Sur une table se trouvaient trois lames. La première était une petite épée, assez légère pour être utilisée efficacement par Sireel. Le cuir entourant la poignée évitait qu'une main mouillée ne glisse sur la garde. De plus, les runes gravées sur la lame me permettraient, mais ça Sireel ne le savait pas encore, d'y glisser un peu de magie. A côté se trouvaient deux petites dagues, aux formes différentes, mais toutes ayant la même utilité et puissance. « Cette épée est très légère, et je t'apprendrai à l'utiliser. Quant aux dagues, choisis-en une, soit prend les deux. » L'épée était faite d'une alliage spécial, la rendant très légère et réceptive à la magie. Quant au dagues, et bien, elles seraient le dernier rempart de Sireel, tout simplement ! Demain matin, avant que nous ne partions pour le royaume des Druides, j'apprendrai à ma tendre comment utiliser efficacement l'épée, et aussi, pour lui enseigner deux-trois trucs utiles en cas de bataille. J'espérais pas contre qu'elle n'aurait jamais besoin d'utiliser tous ces instruments de morts. Comme pour conforter mes pensées, je m'approchai, l'enserrant dans mes bras, lui déposant un baiser sur la joue.

( tu me dis si Eloïn est trop collant hein Les routes croisées [PV] 803317 )



Dernière édition par Eloïn Helm le Jeu 05 Mai 2011, 15:56, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les routes croisées [PV]   Les routes croisées [PV] EmptyJeu 05 Mai 2011, 02:03

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( Hannn mais non pas du tout, c'est trop mignon Les routes croisées [PV] 741309 )

    À peine étais-je sortie de la boutique de vêtement que mon tendre ami vint me rejoindre. Je lui ai offert un sourire puis il vint déposer un doux baiser sur le coin de mes lèvres. Bien que ce n'était pas un véritable baiser que nous avions échangé, cela avait été suffisant pour que toutes idées noires puissent être chassées. « Tu es ravissante. » m'avait-il dit en prenant de nouveau ma main que j'avais quittée trop longtemps. Il me guida alors en direction de ce que je distinguais être comme une armurerie. « Je pense qu'une bonne dague fera l'affaire. » Je l'espérais bien, car je ne désirais pas l'utilisé plus qu'il ne le fallait. Toutefois, je devais me faire à l'idée ; Inasmir avait rompu ce bouclier, il nous avait retiré cette protection. Désormais, toutes les créatures épouvantables qui avaient nourri les histoires de ma défunte mère pourrait tôt ou tard croiser ma route...

    Lorsque nous fûmes près de la porte, mon dragonnier m'indiqua de l'attendre à l'extérieur, comme il avait précédemment fait. J'ai donc attendu là quelques instants. Une dizaine de minutes pour être plus exacte. Suffisamment longtemps pour que je puisse analyser le voyage que j'allais entreprendre. J'allais de nouveau vivre l'expérience d'une aventurière. Sauf que, cette fois-ci, je ne saurai pas accompagnée. Je serai seule. Comme Eloïn retournerait pour Mhian Dhiaga, je me doutais bien qu'il ne m'accompagnerait pas éternellement. Il avait des devoirs diplomatiques à réaliser de son côté. Ce que je comprenais tout à fait, d'ailleurs. Il n'était pas un dragonnier pour rien et je ne pense pas qu'une singulière telle que moi n'intéresse pas les autres dragonniers hauts-gradés. Je doute même que d'autres, à l'exception de Béorf et Cyrène, se soient douté d'une quelconque union entre lui et moi...
    Cela dit, j'allais être seule face à l'aventure, aux périples, à la mort peut-être ? J'allais rechercher mon frère Arelan. Quoi qu'il lui soit arrivé, je devais le retrouver, je devais apaiser ma curiosité et l'inquiétude qui me rongeait l'estomac chaque soir depuis qu'il n'était plus dans ma vie...
    J'ai ensuite pensée à ma famille, toujours à Perllan. Je ne pouvais pas quitter la ville sans les prévenir. Je songeais alors que, pendant l'entretien de mon tendre et du roi, je pourrais m'adonner à l'écriture d'une lettre leur expliquant ce que je m'apprêtais à faire. Torak, mon autre frère, comprendrait sûrement mon choix. Les jumeaux, s'inquiéteraient forcément, mais le plus à redouter était la réaction de mon père qui pensait retrouver sa fille avant l'été... qui plus est, je quittais la ville en compagnie d'un dragonnier. Cette idée ne lui plairait peut-être pas autant, surtout que je connaissais la peur qu'il avait face aux dragons... Héng était pourtant gentil... quoi qu'énorme.

    « Viens, j'ai trouvé. » Sa voix m'a rapidement ramené à l'ordre et je me suis avancée vers lui. Je découvrais alors trois armes. Mon regard s'est d'abord posé sur une épée. Quoi que plus courte que celle que j'avais vu à la ceinture des gardes de la ville, il n'en restait pas moins que la lame et le manche étaient ceux qui caractérisaient le mieux une épée. Arelan en avait manié une, dans le temps. Beaucoup moins sophistiquée que celle-la, elles avaient pourtant les mêmes fonctions : défendre celui qui la possédait et la contrôlait. Le manche était fait de cuivre ce qui me permettrait d'avoir une bonne prise sur la lame que je manierais. J'ai aussi remarqué de petits symboles gravés sur la lame. Mes doigts les ont .fleuré, presque timidement. Je ne parvenais pas à comprendre ce qu'ils signifiaient, bien sûr, mais j'osais croire qu'il s'agissait de paroles bien-vaillantes.
    J'ai ensuite glissée mon regard jusqu'aux deux petites dagues. Tiens, c'était peut-être plus de mon niveau. Bien que l'épée précédente était assez petite pour être aisément manier, je pensais être plus à l'aise avec deux armes, plus petites, mais tout aussi efficace. « Cette épée est très légère et je t'apprendrai à l'utiliser. Quant aux dagues, choisis-en une, soit prend les deux. » J'ai levé la tête vers lui et puis je n'ai pas pu m'empêcher de déclarer : « Tu n'as pas à faire ça pour moi Eloïn ... » Je n'étais pas du tout habitué à recevoir autant d'attention. Trop pauvres, mes parents n'étaient jamais parvenu à nous offrir autant de choses. À vrai dire, j'avais obtenu aujourd'hui plus de bien que les dix années précédentes et c'est pour dire. Malgré tout, j'étais terriblement tentée de m'armer de l'épée et des dagues. Je ne savais pas ce que cette aventure me réservait et je ne devais pas prendre des risques inutiles...

    Il m'a alors prit au dépourvu en me serrant dans ses bras et m'embrassant la joue. Souriant, j'ai glissé ma tête dans le creux de son cou, que je parvenais difficilement à joindre vu ma petite taille et j'ai glissé mes mains dans son dos. J'avais eu besoin de me réconforter un instant. Et je ne connaissais pas meilleur endroit que ses bras. Finalement, me détachant à peine de son étreinte, j'ai redressé la tête et j'ai simplement soufflé : « Merci »

    Je me suis finalement détachée après quelques instants puis je me suis approchée des armes. J'ai empoigné les dagues et - comme si j'avais toujours su faire ça, je l'ai fait rouler entre mes mains avant de les empoigner d'une drôle de manière. En effet, contrairement à ce que les autres faisait, les lames de mes dagues étaient appuyées contre mes bras et les manches dépassaient tout juste de mes mains. Ainsi, je ne blesserais pas réellement mes ennemis, mais les coups portés pour suffisamment les achever. Plus confiante, je me suis adressée à mon bien-aimé : « Il faudrait peut-être nous rendre au palais maintenant... il ne faut pas faire attendre le roi »
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MessageSujet: Re: Les routes croisées [PV]   Les routes croisées [PV] EmptyJeu 05 Mai 2011, 16:14


« Tu n'as pas à faire ça pour moi Eloïn ... » Pourtant, je ne faisais pas ça par obligation, mais au contraire par plaisir. Et aussi pour que je sois un peu moins préoccupé quand Sireel serait seule en terres de Druides. Mais bientôt, sa moue désapprobatrice tomba lorsque je déposai un baiser sur sa joue. Répondant favorablement à mon étreinte, Sireel semblait ... si menue, et fragile, que je n'avais qu'une envie : la protéger de tout mon corps. « Merci. » Lui répondant par un simple sourire, je changeai d'avis au sujet de sa "fragilité" lorsqu'elle empoigna les deux dagues. Les faisant tourner habilement entre ses doigts, les stoppa mais à l'envers. J'avais déjà vu une ou deux personnes se battre en tenant leurs lames ainsi, et autant dire que c'était une très bonne manière. En fait, en tenant ainsi ses lames, Sireel perdait en puissance, mais gagnait en agilité. Parfais donc pour une combattante comme elle. Contre un combattant pas trop musclé, elle aurait l'avantage, pour peu qu'elle manie bien ses armes. Ce que je vérifierais dès le lendemain. Sa confiance renouvelée, et visiblement satisfaite de ces dagues, Sireel me regarda : « Il faudrait peut-être nous rendre au palais maintenant... il ne faut pas faire attendre le roi. » Contente que le vendeur ne soit pas dans les environs, mais à l'autre bout du magasin, car répandre ce genre d'informations pouvait parfois se révéler délicat, j'hochai positivement la tété. Faisant signe à Sireel de m'attendre là, je pris les trois armes, et me dirigeai "à la caisse". Après m’être "débarrassé" de quelques pièces, j'attendis que le vendeur moustachu emballe soigneusement les armes dans des morceaux de cuirs élégamment cousus. Je ne tenais pas à ce que Sireel se blesse par inadvertance ! De plus, on remarquait rarement, au premier abord, une dague enveloppée de cuir et glissée à une ceinture, ce qui n'était pas négligeable lorsqu'on voyageait.

Une fois à l'extérieur du magasin, je pris Sireel par la main, et nous primes la direction du palais. « Le rendez-vous est dans presque une heure. Nous avons tout le temps. » Mais avant cela, encore beaucoup de choses m'attendaient. Déjà, marcher jusqu'au palais nous prendre un petit quart d'heure. Après tout, pas question de courir jusqu'au magnifique édifice, alors autant profiter de la promenade aux bras de ma bien-aimée. Je devrais ensuite changer de vêtements, afin que le roi ne pense pas que je me présentais à lui comme à une "vulgaire" noble. Je comptais montrer à Sireel la suite qu'on m'avait allouée, afin qu'elle puisse en profiter à sa guise pendant mon absence. En fait, elle pourrait tout ce qu'il lui plaisait pendant que je recevais les ordres du roi de Lanriel. Bien que je ne lui doive pas allégeance, il voudrait surement envoyer en retour une missive pour les instances supérieures de Mhian Dhiaga, alors autant que je me charge de faire le facteur. « Quand j'en aurais terminé avec le roi, que dirais-tu d'un dîner en tête à tête ? Les cuisiniers du palais préparent des petites merveilles. » Je n'étais pas du genre à adorer le luxe et tout ce qui en découle. A Mhian Dhiaga, ma famille était aisée, vivant dans une villa à trois étages, employant une dizaine de personnes. Mais nous avions toujours eu beaucoup de respect pour eux, les traitant comme des personnes employées, et non pas comme des esclaves. De plus, il nous arrivait de cuisiner nous-même la nourriture, et combien de fois n'avais-je pas fait de l'ordre dans ma chambre, préférant m'en charger que de laisser le travail à quelqu'un d'autre ? Pour moi, le pain servit par Béorf et Cyrène était comparable aux plats sophistiqués du palais. Toutefois, puisque j'étais l'invité du roi, pourquoi ne pas profiter un peu, et en faire profiter Sireel ?


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MessageSujet: Re: Les routes croisées [PV]   Les routes croisées [PV] EmptyJeu 05 Mai 2011, 22:10

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    « Le rendez-vous est dans presque une heure. Nous avons tout le temps » m'avait-il répondu alors que nous quittions l'armurerie, après qu'il eu payer ses achats, bien entendu. Je ne pouvais pas contester ses paroles puisque, de toute façon, j'ignorais l'heure exacte. J'étais incapable de la déterminer, parce que mes idées étaient à la fois partagées entre mon bien-aimé et le voyage que je m'apprêtais à faire. Il me serra la main et je l'ai serré en retour tandis que nous prenions de nouveau la route. À vrai dire, nous nous laissions promener à notre gré, je laissais mon dragonnier mener la danse. Bien que je savais où se situait le château, je préférais être en sa compagnie plus longtemps. Et comme il l'avait dit, nous avions encore du temps... « Quand j'en aurais terminé avec le roi, que dirais-tu d'un dîner en tête-à-tête ? Les cuisiniers du palais préparent des petites merveilles. » J'ai levé la tête dans sa direction. Lui adressant toujours ce même petit sourire enchanté, j'ai répondu : « Une invitation ? » demandais-je en levant un sourcil, amusée. Un sourire en coin s'est dessinée sur mon visage et j'ai ajouté : « J'accepte avec joie »

    Oui après tout, pourquoi ne pas en profiter ? Malgré le fait que je n'aime pas être le centre d'attention d'une personne, je devais avouer qu'Eloïn ne baisserait pas les bras et qu'il chercherait toujours à me faire plaisir. Seulement, ne savait-il pas que sa seule présence m'était suffisante ? Ainsi donc, j'aspirais à une soirée en agréable compagnie.

    Alors que nous marchions au travers les rues des différents quartiers de Cathairfál, je ne pus m'empêcher d'offrir de charmants sourires à tous ceux qui me connaissaient et m'envoyait la main. Je les avais, soit aidé, soit j'avais aidé l'un de leur proche. On me connaissait plutôt bien. J'avais la réputation d'être une bonne guérisseuse, d'autant plus que je soignais autant les maux de dents que les blessures majeures. Je soignais même les animaux, ce qui n'était pas rependu chez tous les guérisseurs. Mais un patient était un patient, peu importe la condition ou la race, l'espèce ou la couleur ; je soignais tout le monde. C'était devenu une passion pour moi. J'apprenais de plus en plus chaque jour. Et j'espérais bien connaître de nouveaux remèdes et herbes médicinales en allant vers les terres de druides. Cette aventure pourrait s'avérer intéressante tout compte fait...

    Une gamine vint alors jusqu'à nous. Elle ne se souciait pas de mon dragonnier, malgré tout, elle lui adressa un petit sourire timide avant de venir me serrer. Petite, cette enfant m'arrivait au-dessus du nombril. Sa joue s'est appuyée contre mon bas ventre alors que ses mains entouraient mes hanches. J'ai caressé le sommet de sa tête et, discrètement, j'ai observé si la plaie guérissait. Je fus satisfaite du résultat. La pauvre fillette avait été la victime d'un accident malheureux. Une lame s'était enfoncé dans son crâne. Pas assez profond pour la tuer, cela avait cependant créé des dégâts. J'avais cru ne jamais pouvoir la sauver. J'avais refermé la plaie moi-même et autant dire que cela n'avait été agréable pour aucune de nous deux. Les cheveux avaient repoussé, ils recouvraient la plaie qui déjà, semblait avoir cicatrisé. J'étais fascinée par la capacité de régénération des enfants... Les personnes plus âgées de cicatrisait pas toujours aussi bien, j'en étais la preuve, la marque sur ma hanche guérissait tout juste... Nous n'avons pas discuté très longtemps elle et moi, puisque sa mère l'appelait. Le soleil descendait tout doucement dans le ciel, colorant ainsi les nuages d'un rose orangé.

    Finalement, nous arrivâmes dans les plus riches, nous nous étions rapprochés du palais. Déjà, les habits changeaient. Les femmes portaient de longues robes colorés, ornés de bijoux et les hommes portaient des vêtements tout aussi décorés. Ils marchaient avec élégances, voir peut-être avec arrogance. Je me suis sentie gênée. Après tout, je savais que je n'étais pas de taille à faire compétition contre la beauté de ses grandes dames. Elles avaient de magnifique cheveux longs, soigneusement peignés et coiffer. J'en oubliais presque leurs corps ferment, suffisamment bien nourrit. J'ai serré davantage la main de mon compagnon alors que je le laissais mener la cadence.
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MessageSujet: Re: Les routes croisées [PV]   Les routes croisées [PV] EmptyVen 06 Mai 2011, 01:16


« Une invitation ? » Tout à fait, et son sourire me prouvait bien que Sireel avait parfaitement comprit et reçu mon invitation. De plus, son amusement était visible à son sourcil habilement levé, formant un arc parfait au dessus de son oeil brillant. J'aimais cette petite moue un tantinet provocatrice. « J'accepte avec joie. » Parfait ! De toute façon, n'importe le lieu où nous passerions notre soirée, elle serait excellente à condition que je sois avec Sireel. Alors si en plus nous pouvions dîner en tête-à-tête un délicieux repas, que demander de mieux ? Lui offrant un grand sourire, afin qu'elle comprenne bien que j'étais ravis qu'elle ait accepté mon invitation, je me mis en route vers le palais.

Alors que nous traversions diverses rues de Cathairfál, je fus frappé par une chose qui m'avait échappé jusque là : beaucoup de gens saluaient Sireel à l'aide de grands sourires et de signes de la main. L'interrogeant du regard, je compris rapidement la raison de sa "popularité" : il s'agissait sûrement de personnes soignées par ma guérisseuse. A chaque fois, les gens semblaient vraiment contents de la voir. S'était étrange, mais très agréable, de se balader ainsi. Après tout, quel métier plus louable que de donner son temps à soigner les autres ? Malheureusement, le monde était remplit de guerriers, moi y-compris, semant la mort et la désolation sur leur passage. Lanriel était ainsi, mais je me doutais que cela change un jour.

"L'épisode" le plus touchant fut celui d'une petite fille, d'une dizaine d'années tout au plus, qui après m'avoir adressé un timide sourire, serra Sireel au niveau des hanches, puisqu'elle lui arrivait au niveau du nombril. Une telle preuve d'affection était touchante, et je ne pus m'empêcher de sourire à mon tour devant tant de tendresse. Tandis qu'elle caressait la tête de l'enfant, je vis Sireel chercher discrètement quelque chose, qu'elle trouva rapidement : une plaie en bonne voie de cicatrisation, sur le cuir chevelu de la fillette. Ainsi, elle était aussi passée entre les mains délicates de Sireel. Visiblement, elle était populaire, et aimée, au sein de la population de Cathairfál, ce qui n'était franchement pas pour me déplaire. Après quelques bavardages, la jeune enfant rejoignit sa mère, et nous pûmes continuer notre chemin. En nous approchant du palais, les bâtiments devenaient plus imposants, et plus ... riches. La pierre était remplacée par des briques, ou même, à certaines bâtisses, par du marbre. Le palais n'était plus loin, et lorsqu'il apparut devant nous, je fus agréablement surprit par la vue : derrière l'énorme complexe se détachait un magnifique ciel, coloré de teintes rosées et oranges. C'était vraiment sublime.

Serrant affectueusement Sireel, je continuai à marcher. Ici, les gens marchaient dans les rues comme des paons voulant bien paraître devant les femelles. Ici, on cherchait à impressionner son voisin, à lui montrer ses richesses. Élégamment vêtus, du moins selon leurs modes, les hommes avaient souvent une femme bien habillé, et trop maquillée, au bras. De toute façon, qu'en avais-je à faire, puisque l'élue de mon coeur, la plus belle à mes yeux, se trouvait à mes côtés ? Emprunter la grande porte n'était pas le chemin le plus rapide jusqu'à mes appartements, raison pour laquelle nous longeâmes un peu les murs du palais, pendant quelques minutes, avant de pénétrer par un portail en marbre, du côté ouest. C'était une entrée réservée aux invités, ou du moins leur permettant d'éviter de contourner le palais pour rejoindre leurs chambres. En me reconnaissant, les gardes ne bronchèrent pas, mais jetèrent tout de même un coup d'oeil à Sireel. Serrant un peu sa main, je l’entraînai à l'intérieur. De là, un escalier menait à tous les étages. La porte de ma chambre, au troisième étage, s'ouvrit alors sans un bruit quand je plaçai ma main contre la poignée, libérant une petite charge magique. Bien que j'ai confiance, je préférais prendre mes propres mesures pour m'assurer que personne ne pénétrait ici pendant mon absence. Laissant Sireel entrer en premier dans le salon, je lui tins la porte : « Et voilà. »

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MessageSujet: Re: Les routes croisées [PV]   Les routes croisées [PV] EmptyVen 06 Mai 2011, 02:14

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    Rapidement, satisfaite et soulagée, nous avons quitté les rues surchargées de ce secteur plus riche, plus aisé et plus narcissique peut-être. Puisque je ne connaissais pas ce coin de la ville, j'ai laissé mon dragonnier me guider jusqu'au quartier qu'on lui avait assigné. Je savais bien que le roi devait lui avoir mis un endroit plus que confortable à sa disposition. Après tout, il n'était pas n'importe qui. Il s'agissait d'un dragonnier, qui plus est, haut-gradé. Il avait le statu et les honneurs qui allaient avec ce titre qui lui valait le respect de quiconque. Nous avons longés les mûrs pour parvenir à un portail. J'étais éblouie par la splendeur des lieux. C'est devant ce spectacle que je comprenais l'injustice prononcée de notre société. Alors que des hommes, des femmes et des enfants ne parvenaient pas à se nourrir convenablement chaque jour, d'autre étaient aussi gros que des porcs et mangeaient plus qu'ils ne le devraient. S'en était presque révoltant. Sauf que je n'étais pas ici pour beugler les droits de l'égalité, j'accompagnais mon bien-aimé pour la soirée. Je devais me tenir et faire bonne impression...
    Des gardes étaient postés devant le portail, montant la garde assurément. Ils n'ont pas bougés à notre approche. Ils n'ont même daigné regarder mon compagnon, mais ils posaient un long regard sur moi. On se demandait probablement ce que je faisais en compagnie de ce dragonnier ou plutôt ce qu'il fessait en compagnie de pareille fille.

    Nous sommes tout de même passés sous leur nez, sans qu'ils n'offrent aucune résistance. Eloïn sera un peu plus ma main. Quelques pas plus loin, nous fûmes devant un petit escalier. Nous les avons empruntés pour parvenir jusqu'au troisième étage. Il me guida jusqu'à la porte de ses appartements, ouvrit la porte sans un seul bruit et tint la porte : « Et voilà. »

    J'étais sans voix. Ce qui semblait être le salon, était aussi immense, sinon plus, que la petite chaumière dans laquelle j'avais grandi à Perllan. Et qui plus est, il était beaucoup meublé ! Je suis entrée, estomaquée. Je ne connaissais pas le luxe, à vrai dire, je ne comptais plus les mois qui me séparaient d'une bonne nuit de sommeil sous un toit convenable. Il y avait un silence serein en ce lieu. Je parvins même à entendre le bruit du feu qui crépitait dans une cheminée quelque part dans l'habitat. Mon dragonnier était toujours moi et j'ai entendu la porte se refermer tout aussi doucement. Alors que je pivotais tout doucement vers lui, j'ai déclaré : « C'est... c'est très beau. » J'aurais été tout aussi fière de lui présenter un pareil endroit. Peut-être qu'un jour, je l'emmènerais à Perllan, lui présenterais ma famille et lui ferai explorer les campagnes. En été, on entendait les champs chanter au même rythme que les oiseaux et le vent frais s'engouffrer dans les granges. C'était une nature toute aussi apaisante que cet endroit. Comme il faisait plus chaud ici qu'à l'extérieur, j'ai presque trop timidement, retirer mon long manteau pour le suspendre à mes bras contre mon ventre nu. Mon bien-aimé n'avait pas vu les autres habits que j'avais choisis pour le voyage.
    Ils étaient rouges, couper dans un tissu épais quoi que confortable. La coupe du haut, qui rappelait plutôt une camisole, s'arrêtait un peu au-dessous de ma poitrine et les bretelles se croisaient dans mon dos. Ma jupe qui commençait à mes hanches, juste un peu au-dessous de mon nombril, se terminait à la mi-cuisse. Elle était tout aussi rouge et la ceinture la tenait bien en place. Ces habits n'étaient en rien comparables aux belles robes que j'avais apperçus plus tôt, pourtant, je les jugeais plus confortable et surtout, plus utile pour moi. En effet, ainsi vêtu, j'étais plus légère, je pouvais faire preuve de plus d'agilité et ne pas être gênée dans mes mouvements. Aussi, en forêt, avec une robe aussi énorme que celle des dames de la cité, j'aurais été plus facilement à la merci de mes assaillants... Par ailleurs, ils étaient plus à ma taille.
    Lorsque je fis face au corps de mon tendre, j'ai souri et je n'ai pu m'empêcher d'en faire la remarque : « Ce n'est pas du tout comme Perllan... tout est si... grand »
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MessageSujet: Re: Les routes croisées [PV]   Les routes croisées [PV] EmptyVen 06 Mai 2011, 15:36


Au début, Sireel ne parla même pas, trop occupée à admirer le salon. Je me doutais bien qu'elle ne devait pas avoir vu d'autant de belles pièces dans sa vie, et même moi, j'avais été éblouis lorsque j'étais entré pour la première fois dans ces appartements. Les meubles, lustrés se composaient d'un confortable canapé, d'une table basse, et de deux armoires. Une petite cheminée, pour l'instant éteinte, complétait le ameublement du salon. Sur le sol, des tapis empêchaient le froid de s'infiltrer, et quelques toiles racontant les exploits des guerriers de Cathairfál étaient savamment accrochées aux murs. Le silence régnait en maître ici, dérangé à peine par le crépitement du feu qui devait joyeusement flamber dans la chambre. Se retournant doucement vers moi, Sireel déclara, admirative : « C'est ... c'est très beau. »

J'hochai la tête, affirmativement. Effectivement, bon nombre de familles vivaient dans des espaces bien plus réduits que celui-ci. Mais je n'y pouvais rien, après tout, Mhian Dhiaga ne s'occupait pas des affaires de Lanriel. Dans les territoires de mon clan, tout le monde était beaucoup plus soudé. On n'hésitait pas à partager ses bien avec les plus démunis. Lors d'une catastrophe, une maison qui brûle par exemple, et après avoir éteint le feu, tout le monde participait à la construction d'une nouvelle habitation ! Et en moins d'une journée, on redonnait le sourire aux malheureux ! Sauf qu'à Cathairfál, j'avais parfois l'impression qu'on ne pensait qu'à soit-même. Bref, une autre mentalité, quoiqu'heureusement pas généralisée à toute la population ! Sireel en était la preuve vivante. Doucement, comme si elle avait peur de casser quelque chose, elle ôta son manteau.

Je fus ravis de la voir sans l'épais manteau foncé, puisqu'elle était vraiment belle dans ses nouveaux habits. Soutenu par des bretelles dans son dos, le haut de ma tendre était rouge, s'arrêtant juste en dessous de sa poitrine. Toujours dans la même teinte, une jupe descendait sur ses cuisses, s'arrêtant un peu au dessus des genoux. Elle était vraiment ravissante, et en plus d'être beaux, ces vêtements étaient assez confortables, du moins à première vue, pour un voyage en terre druidique. « Ce n'est pas du tout comme Perllan ... tout est si ... grand. » Effectivement, toutes les pièces étaient bien trop spacieuses pour une seule personne. Mais qu'y voulez-vous, je n'allais quand même pas choisir la taille de mes appartements, déjà que j'étais invité du roi de Lanriel ! Même si je me contenterais de bien moins que ça. « Je sais, c'est énorme. Mais j'ai pas choisis, et on dirait qu'on veut me donner une bonne impression de Cathairfál et de son hospitalité.» Car je savais bien que la politique entrait là-dedans. Je n'étais pas un spécialiste en la matière, mais mon clan était redouté et craint, même par nos alliés, et bien me traiter, du moins le roi l'espérait, lui attirerait les bonnes faveurs du Mhian Dhiaga. Faisant signe à Sireel de me suivre, je la menai à ma chambre. Là encore, la place ne manquait pas. Le sol était tapissé d'épais tapis à longs fils, au milieu desquels trônait un grand lit moelleux. Une fenêtre donnait sur l'intérieur de la cité, et d'un joli jardin intérieur. Le feu crépitant dans la cheminé diffusait une agréable chaleur, et je reconnus sans trop de difficulté l'odeur du pommier. Une excellente flambée. Indiquant la porte au fond, je m'adressai à Sireel : « Ici c'est la chambre. Et là-bas, c'est la salle de bain. Je reviens dans quelques minutes. » Avec un petit clin sourire de coin, un tant soit peu provocateur, je m'engouffrai dans la pièce en pierre blanche et polie à l'extrême. Allumant quelques bouges, je tirai le rideau de la fenêtre donnant sur la campagne. Puis je commençai à ôter mes habits. Je devais être bien propre avant de rencontrer le roi ! Car dans un peu plus d'une demi-heure, j'avais entrevue avec lui !


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MessageSujet: Re: Les routes croisées [PV]   Les routes croisées [PV] EmptySam 07 Mai 2011, 14:00

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    Ainsi, mon bien-aimé me fit visiter les appartements. J'étais toujours aussi impressionnée par la splendeur des lieux. Tous ce meubliez semblait neuf, comme si personne avant lui ne l'avait utilisé. Je me demandais bien qui, parmi tout le royaume, à l'exception des invités et des nobles, pouvait bénéficier d'un tel confort. Une terrible envie de m'élancer vers le canapé pour m'y étendre m'a alors tenté. Mais je devais me contenir de faire pareille sottises dans un pareil endroit ; un tel confort pourrait assurément faire le plus grand bien à mes muscles endoloris par le sol dur le et le climat encore trop froid pour ce début timide de printemps.
    Les yeux d'Eloïn se posaient sur moi, sur mes nouveaux habits, ce qui, étonnement, ne m'a pas déplu. Bien au contraire, j'aimais sentir la caresse de son regard contre ma silhouette si frêle. Dans un sens, ça me rassurait presque. Je l'attirais toujours autant, malgré toutes ses femmes de grandes familles.

    « Je sais, c'est énorme. Mais j'ai pas choisis, et on dirait qu'on veut me donner une bonne impression de Cathairfál et de son hospitalité.» J'ai laissé un petit sourire en coin se dessiner sur mon visage. Bien évidemment, je ne voyais aucune autre raison de donner un pareil appartement à ce dragonnier. Le roi voulait faire bonne impression sur le peuple des dragonniers. Pourtant, ses rues étaient monotones et on pouvait lire la détresse dans les yeux de ses pauvres gens. Bien qu'il soit à l'abri derrière ses remparts et ses murs de pierre, le peuple devait jongler chaque soir avec l'idée que ce serait peut-être leur famille, leur femme, leurs enfants, leurs bétails, leurs biens qui seraient la proie de ses terribles créatures de la nuit. La peur rongeait leur vitalité de vie. Ils étaient tous nerveux, même si certains parvenaient à le cacher mieux que d'autres. Béorf en était la preuve. Il n'était pas effrayé, du moins il n'en laissait rien paraître. Je savais toutefois que, comme tous les habitants, il craignait de voir ses bêtes rôder proche de chez lui... les gens les plus à blâmer étaient ceux des campagnes, comme mon père et mes frères... il n'y avait pas de garde pour les aider. Ils n'avaient que leurs fourches et leurs haches. Leurs chiens de gardes survivaient en général, pas plus de six ans... mais ils étaient blessés entre-temps.
    Ainsi, je suspectais le roi d'agir aussi hypocritement envers les représentants des autres peuples pour que les autres ne voit pas la véritable détresse de Cathairfál...

    Doucement, m'extirpant alors de ses idées, mon tendre m'a invité à le suivre. Il me guida jusqu'à ce qui semblait être la chambre à coucher. Elle était aussi grande que le salon. J'en étais d'encore plus surprise. Le confort était encore plus prononcé ici que dans la pièce précédente. Je n'ai pas pu m'empêcher de regarder cet énorme lit, songeant qu'une famille entière pourrait y dormir. Puis j'ai pensé, était-ce ici que je passerais la nuit ? Avec mon dragonnier qui plus est ? À cette idée, mes oreilles ont rougi. Il attira ensuite mon regard vers une porte au fond de la pièce et me dit : « Ici c'est la chambre. Et là-bas, c'est la salle de bain. Je reviens dans quelques minutes. »

    Je l'ai regardé disparaître derrière la porte, amusée par le précédent sourire en coin. Cependant, je n'ai pas osé le suivre. Je me suis tout simplement dirigé vers la fenêtre pour regarder où elle m'amènerait. Un joli jardin, de magnifiques fleurs colorés. Je n'avais, je pense, jamais vu autant de couleurs réunit. Finalement, je ne m'y suis pas éternisée, je me suis assise sur le lit, attendant le retour de mon tendre...
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MessageSujet: Re: Les routes croisées [PV]   Les routes croisées [PV] EmptyLun 09 Mai 2011, 08:45


Quand la grande bassine fut suffisamment pleine d'eau fumante, je fermai la valve. Je m'étais toujours étonné de cette curieuse invention, que seuls les plus puissants pouvaient se narguer d'avoir à disposition. Par un habile jeu de tuyaux et de pression, la plupart des nobles de Cathairfál avaient accès à de l'eau, parfois seulement froide, d'autres fois déjà réchauffée, en tournant une simple valve. C'était une judicieuse invention, mais je me demandais bien si un jour elle seraient accessible à toute la population. J'en doutais fortement, mais qui sait, dans une futur lointain ? Grimpant les deux petites marches menant à la bassine, je frissonnai de plaisir quand mon pied entra dans l'eau chaude. Je mis quelques instants à m'y immerger complètement, mais une fois que ce fut fait, seule ma tête était au dessus de la surface ! Attrapant le savon, posé dans un petit bac en fer forgé, je me lavai tout le corps. Je ne tenais pas à paraître ou être sale devant le roi de Lanriel !

Une fois le corps savonné, je plongeai de nouveau dans l'eau, histoire de me rincer, et de pouvoir sortir de la bassine. Prenant un linge blanc, plié sur une petite commode, je me séchai rapidement, avant de m'habiller. Je vêtis un pantalon en toile brune, ainsi qu'une chemise blanche. En plein domaine du roi, porter une cotte de maille revenait à dire à mon hôte que je n'avais pas confiance en lui, et que je craignais pour ma vie dans son propre palais. Une sorte de petite offense. Ne tenant pas à ce genre de choses, mon habillement se révéla donc être assez sobre, tout en restant adapté à la situation. Poussant la porte de la salle de bain, je vis Sireel assise sur le lit. Je ne m'étais absenté qu'une dizaine de minutes au maximum, ce qui me laissait peu de temps. Toutefois, je ne devais pas paraître in-courtois aux yeux de ma belle.

Prenant place à ses côtés, je la tirai doucement en arrière. Tous les deux couchés sur le dos, nos flancs se touchant, j'aurais pu rester ainsi des heures ! Me tournant pour la regarder, je replaçai une petite mèche rebelle sur son front, avant de déposer un petit et rapide baiser sur ses lèvres. J'aurais eu envie de m'y attarder quelques instants encore, mais je savais que j'arriverais ensuite en retard pour mon rendez-vous avec le roi ! « Je ... je dois y aller. Je ferai vite. » Sentant une rougeur s'emparer de mes joues, je me relevai, le baudrier contenant mon épée passé à la ceinture, et ouvrit la porte. Avant de la refermer, je ne pu m'empecher de sourire en regardant Sireel. Elle faisait battre mon coeur si ... vite ! J'avais oublié de lui préciser qu'elle pouvait utiliser toutes les pièces de mes appartements, du bureau auquel on accédait par la chambre ou encore de la salle de bain, mais elle devait le savoir. De toute façon, dans une heure, du moins je l'espérais, je serais de retour !


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MessageSujet: Re: Les routes croisées [PV]   Les routes croisées [PV] EmptyLun 09 Mai 2011, 16:22

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    Je n'ai pas entendu longtemps avant qu'il ne revienne. Je l'avais entendu prendre un bain. Un luxe que je n'avais pas connu depuis quelques années, me contentant simplement des ruisseaux froids autour de la ville pour nettoyer mon corps après de longues heures de soin. Je l'avais attendu patiemment, sans bruit, me laissant bercer par le bruit d'un petit feu qui crépitait doucement au creux d'une cheminée. Finalement, lorsque j'ai vu son visage apparaître dans l'embrasure de la porte, je lui ai adressé un petit sourire. Il m'a rejoint en quelques enjambés. Assied à mes côtés, il m'a doucement tiré vers l'arrière. Mon dos s'est tranquillement couché sur le matelas. Je n'étais pas déçue par cette agréable sensation de confort. J'ai laissé ce petit rire amusé grimper dans ma gorge. Mon dragonnier s'est ensuite tourné pour me regarder et j'en ai fait autant. Sa main s'est aventuré jusqu'à mon visage pour écarter une mèche de mes cheveux blonds. Je gardais se sourire sur mon visage, incapable de m'en défaire. Eloïn a tendrement, presque comme une caresse, déposer un petit baiser sur mes lèvres. Malheureusement, ce baiser fut d'une courte durée. J'aurais aimé pouvoir le poursuivre, mais je savais que le temps jouait contre-nous. À regret, je l'ai laissé s'écarter. « Je ... je dois y aller. Je ferai vite. » . « Je t'attendrai » dis-je simplement en le regardant quitté la pièce.

    Je suis restée quelques instants sur le lit, fixant l'endroit où précédemment, mon tendre avait été étendu. Mes joues étaient devenues roses, mes oreilles brûlaient. J'ai alors pensé que pour chasser ce drôle de sentiment, un bon bain me ferais du bien ! Je me suis levée, puis je me suis dirigée vers la salle de bain. Là, j'y ai découvert une grande bassine de bronze. J'en avais déjà vu une par le passé, ce serait la deuxième fois de ma vie que je pourrais y prendre un bain et me nettoyer. Alors, timidement, j'ai retiré mes bottes, puis ma jupe et mon haut pour me trouver nue au milieu de la grande pièce. J'ai fait couler de l'eau, chaude. Lorsque j'y ai passé mes doigts, j'ai apprécié. Je n'aurais pas froid pour une fois.
    Lorsque je la jugeai suffisamment pleine, j'ai tourné les valves et l'eau a cessé de couler. J'ai ensuite levé une jambe, m'accrochant pour bord de la bassine pour m'aider. Mes orteils ont touché la surface de l'eau, un frisson m'a parcouru le dos jusqu'au creux de mon cou. Je suis finalement montée.

    J'en ai profité, j'ai lavé mes cheveux et mon corps. Je sentais le parfum, odeur que seul les riches dégageaient. Je ne m'y suis pas éternisé, bien que la caresse et l'ondulation de l'eau autour de mon corps me relaxait et me faisait un grand bien. Je n'ai pas remis mes vêtements. J'ai fouillé ma sacoche pour en sortir une petite robe. Elle avait appartenu à ma mère. Lorsqu'elle ne jugeait pas important de s'habiller, elle se vêtissait simplement de cette robe. Je l'avais lavé et sa couleur, un mauve très pâle, était restée magnifique malgré le temps. Du bout des doigts, j'ai touché la petite chaîne de mon dragonnier et un sourire en coin est apparu sur le coin de mes lèvres sans que je ne puis l'expliquer.
    J'ai vidé la bassine puis je suis sortie de la salle de bain, rangeant mes vêtements dans ma sacoche puis je me suis avancée vers la petite fenêtre, observant les fleurs et ce jardin... je l'attendais, je lui avais promis.
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