Echo des Plaines : Chapitre VII ▬ Le Retour d'Inasmir


 
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 Je rougirai quand je te verrai, Et quand je te parlerai, Mais quand les lumières seront éteintes, Je te dirrigerai sans crainte...

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Maelyne Alleda

Maelyne Alleda

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MessageSujet: Je rougirai quand je te verrai, Et quand je te parlerai, Mais quand les lumières seront éteintes, Je te dirrigerai sans crainte...   Je rougirai quand je te verrai, Et quand je te parlerai, Mais quand les lumières seront éteintes, Je te dirrigerai sans crainte... EmptyDim 30 Jan 2011, 22:54


Je rougirai quand je te verrai, Et quand je te parlerai,
Mais quand les lumières seront éteintes, Je te dirigerai sans crainte...


Je rougirai quand je te verrai, Et quand je te parlerai, Mais quand les lumières seront éteintes, Je te dirrigerai sans crainte... Icnehelenabonham1 Je rougirai quand je te verrai, Et quand je te parlerai, Mais quand les lumières seront éteintes, Je te dirrigerai sans crainte... Icnejamesmcavoy


Maelyne n’avait pas eu à chercher longtemps une nouvelle proie. Des bruits lui étaient parvenus selon lesquels un sorcier du Cinquième Ordre s’occupait de faucons à la capitale. Le trouver n’avait pas été long… Trouver un moyen de le surprendre s’était cependant avéré légèrement plus difficile.

En effet, Maelyne et la Voix avaient un mode opératoire bien précis. Elles choisissaient en général des sorciers mâles issus d’un ordre trop peu puissant pour leur porter ombrage et l’observaient pendant quelques jours. Inévitablement ceux-ci finissaient par se rendre dans une taverne quelconque et il leur était facile d’y pénétrer à leur tour et de les séduire rapidement avant de les emmener dans une chambre où toute résistance était anéantie par l’alcool ingurgité au cours de la soirée. Dans le processus Maelyne allait souvent bien plus loin que la simple séduction. Elle tenait à se prouver que ces hommes méritaient de mourir et quel meilleur moyen de le prouver que de montrer qu’à l’image de tous les autres ils étaient des être bestiaux seulement guidés par le sexe ou le pouvoir ? Maelyne représentait les deux, c’est ce qui la rendait si désirable à leurs yeux, c’est ce qui les condamnait à mourir.

Mais Lundre Soleren s’avérait bien plus « résistant » qu’elles ne l’auraient pensé. Le jeune homme semblait bien moins guidé par ses instincts ou ses désirs que les autres. En deux semaines il n’avait pas mis une seule fois les pieds dans une taverne ou un endroit quelconque de débauche.

Maelyne était venue chaque jour l’observer de loin. Elle le regardait soigner les oiseaux et leur parler avec une tendresse qui lui semblait presque incongrue sur un visage masculin. La Voix dans sa tête lui intimait de ne pas laisser sa vigilance s’endormir mais la curiosité de Maelyne à l’égard de ce sorcier croissait. Contre toute règle de prudence elle avait décidé de pénétrer sur son terrain. Jamais auparavant elle n’avait eu besoin de faire cela mais il lui semblait que si elle voulait approcher sa proie elle n’avait pas d’autre choix. La vie de Lundre semblait tourner de manière quasi exclusive autour de ses oiseaux.

En cet instant présent Maelyne observait le visage du jeune homme. Sa tignasse brune ne parvenait pas à rendre plus sévère un visage auquel des traits extrêmement doux conféraient une allure perpétuellement innocente. Penché sur un oisillon qui semblait blessé Lundre avait un air très concentré sur le visage et manipulait le blessé avec de petits gestes précautionneux.

Il leva le regard avec surprise à l’approche d’une jeune femme blonde et ils se parlèrent avec entrain en souriant. Pendant ce temps la Voix mettait en garde Maelyne contre des pensées qui partaient dans un sens contraire à leurs habitudes. Se rabrouant mentalement la sorcière secoua la tête. Ses vertèbres craquèrent et elle se sentit mieux. Il était temps pour elle de faire ce pour quoi elle était venue.

Lorsque la blonde s’éloigna Maelyne vérifia une dernière fois que sa robe la mettait en valeur et se toucha les cheveux d’un geste consciemment aguichant. Elle s’approcha du jeune homme d’une démarche féline et attendit qu’il lève les yeux sur elle pour lui lancer son sourire le plus éclatant.

- Bonjour monsieur Soleren, dit elle, j’aurai besoin de faire parvenir rapidement un parchemin à l’un de mes amis…


Dernière édition par Maelyne Alleda le Mer 09 Fév 2011, 22:31, édité 2 fois
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Lundre Soleren

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MessageSujet: Re: Je rougirai quand je te verrai, Et quand je te parlerai, Mais quand les lumières seront éteintes, Je te dirrigerai sans crainte...   Je rougirai quand je te verrai, Et quand je te parlerai, Mais quand les lumières seront éteintes, Je te dirrigerai sans crainte... EmptyLun 31 Jan 2011, 22:16

Avait-on déjà vu plus adorable qu’un oisillon ? La réponse était évidemment négative. Lundre aurait d’ailleurs longtemps débattu sur ce fait en compagnie de la cliente qui était venue lui apporter un oiseau tombé du nid. Les choses n’avaient pas difficiles à reconstituer : il n’était pas rare qu’un oisillon se débarrasse du reste de la couvée pour garder nourriture, place et attention des parents. Le petit qu'on lui avait porté avait sans doute été mis hors du nid par un aîné belliqueux. Le fauconnier n’en avait été que plus déterminé à soigner la petite créature blessée : les relations fraternelles qui se terminaient mal, très peu pour lui. Il allait compenser ce traumatisme dans la vie de l’oisillon en s’en occupant dans les règles de l’art. Il ne manquerait de rien, comme ses congénères. Il possèderait même un nom. Mais quand Lundre se serait décidé à lui en offrir un, il n’avait pour l’instant guère d’imagination. Ce serait Tchiptchip III. Car tous les poussins font « Tchiptchip » ou quelque son s’en approchant, et qu’il y avait déjà eu deux autres « Tchiptchip ». Ainsi que Six « cuicui ». Est-il nécessaire de préciser qu’il donnait ces surnoms en catimini, sauf lorsqu’ils lui échappaient en public et détruisaient par ailleurs tout espoir de bonne réputation ?

En cachette, il se dépêcha d’utiliser ses pouvoirs pour s’occuper de l’oisillon. Il prétexta devoir chercher un tissu doux pour y enrouler l’oisillon et le maintenir au chaud afin de se retirer dans la volière. Contact, yeux jaunes, sort de soin. Il redescendit tranquillement avec l’oisillon enveloppé dans un tissu assez doux pour respecter son petit corps. Si Tchiptchip III décidait de faire ses besoins, Lundre devrait encore faire son plus beau sourire à une lavandière pour qu’elle accepte de rendre l’étoffe aussi propre qu’elle ne l’était. Tout en nourrissant le volatile recroquevillé dans son tissu, le sorcier devisa gaiement avec sa cliente, lui assurant que si l’oiseau semblait aller déjà mieux, c’est uniquement parce qu’il commençait à se sentir en confiance. Il n’allait tout de même pas dévoiler ses pouvoirs à n’importe qui. Fût-ce quelqu’un aimant les oiseaux, ce qui permettait déjà de monter dans son estime. La cliente rassurée sur l’état de santé de l’oiseau –oui oui, elle pouvait apporter un peu de nourriture à l’occasion, il se chargerait de la donner au petit et ferait quelques économies-, elle s’en alla en lui souhaitant une bonne journée. Chic, il allait enfin pouvoir montrer Tchiptchip III à ses nouveaux amis ! Lundre regarda attentivement l’oisillon et s’apprêtait à lui parler pour le mettre en confiance quand il remarqua que le carillon tintait d’une manière fort étrange. Déjà un autre client ? Il se serait bien plaint de ne pas avoir le temps de veiller au bon voisinage de ses oiseaux quand il se rappela que les clients, c’était fort sympathique car ça possédait entre autres le mérite de vous répondre. Les oiseaux se contentaient de quelques onomatopées qu’il se chargerait d’interpréter selon son bon vouloir.

Il releva donc la tête et perçut du coin de l’œil un mouvement de cheveux. Tout autant qu’il perçut un large sourire, chose rare chez une dame, et … Disons un mouvement plein d’entrain. Non, en fait, c’était une façon presque agressive d’avancer le buste et les attributs féminins. D’instinct, il se recula, l’oiseau dans les mains, regard courroucé et méfiant. Mais il avait gardé assez de bon sens pour se ressaisir rapidement et donner l’illusion que, non, il n’avait pas le moins du monde reculé. Qu’est-ce qu’elle voulait ? Ah oui, une lettre. Il se décrispa un peu en se disant que cette façon de marcher était sans doute une habitude quelconque et qu’avec un aussi gentil sourire, on ne pouvait pas tenter une moindre entreprise de séduction, non ? Il se souvenait d’un jour où quelques connaissances avaient tenté de lui organiser un rendez-vous avec une sorcière aux mœurs légères qui avait été intéressée par sa réputation d’inaccessibilité. Réputation qui s’était confirmée lorsque, après avoir cherché une échappatoire pendant plusieurs secondes où il était resté muet en regardant désespérément autour de lui, il avait lancé le premier prétexte qui lui paraissait pour s’enfuir. Désolé, je dois manger une pomme. S’il ne s’était pas enfui sur ces dires, il serait sans doute resté pétrifié de honte. Il l’avait été. Revenu en hâte à la fauconnerie où il s’était enfermé de l’intérieur. Depuis lors, on lui avait présenté bien peu de monde, et il n’était pas si mal dans son ermitage au milieu des volatiles.

L’aguicheuse cliente s’en rendrait vite compte, si son intention était de faire comprendre au fauconnier qu’il l’intéressait. Il n’était pas encore prêt, voilà tout. Peut-être le serait-il très tardivement. Peu importe. Il inventait là des scénarios abracadabrants. La demoiselle avait dit qu’elle venait pour une lettre, rien d’autre à comprendre, bien qu’elle soit très jolie.

« … Bonjour ! » serina-t-il d'une voix presque enfantine, synonyme pour ceux qui le connaissaient d'une bonne humeur et d'un manque d'inspiration quand à la façon de saluer différemment une énième personne.« Avez-vous déjà écrit le parchemin ? Auriez-vous une quelconque préférence pour la rapidité de l’envoi ? Et bien évidemment, où se trouve votre ami ? »
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Maelyne Alleda

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MessageSujet: Re: Je rougirai quand je te verrai, Et quand je te parlerai, Mais quand les lumières seront éteintes, Je te dirrigerai sans crainte...   Je rougirai quand je te verrai, Et quand je te parlerai, Mais quand les lumières seront éteintes, Je te dirrigerai sans crainte... EmptyMar 01 Fév 2011, 14:21


La sorcière du Premier Ordre fut surprise par le mouvement de recul du fauconnier à son approche. Cela avait été presque imperceptible mais elle aurait pu jurer qu’il avait semblé affolé… Pourtant elle s’était composé une attitude extrêmement amicale. Il s’était repris et Maelyne pouvait voir dans ses prunelles une lueur qu’elle connaissait bien. Il l’a trouvait jolie. Mais elle eu beau chercher, elle ne trouva nulle trace de désir.

Le ton enfantin avec lequel il lui exposa ses services vint compléter le tableau de l’oiseleur qui tenait d’une main le petit animal et la regardait avec candeur tout en semblant parfaitement absent. Elle se demanda à quoi pouvait bien penser cet excentrique petit sorcier.

D’ailleurs, avait elle été bien renseignée ? Depuis le début de la traque elle ne l’avait jamais vu faire preuve de la moindre magie. Peut être cachait il ce qu’il était ? Et s’il n’utilisait pas ses pouvoirs, comme elle ? La Voix trancha dans sa tête, il était impensable qu’un être disposant d’un quelconque pouvoir ne l’utilise jamais. Il pouvait tout aussi bien être un excellent acteur et garder secrète sa nature dans quelques mauvais desseins.

Désarçonnée par l’attitude de son vis à vis elle cessa de poser et devint plus naturelle. Le sourire qu’elle lui offrait ne faiblit pas mais son attitude se fit moins provocatrice tandis qu’elle doutait d’elle même. Elle se sentit vulnérable face à ce jeune homme qui semblait de son côté au comble de la timidité. Lundre Soleren demeurait une énigme à ses yeux. Peut être n’aimait il pas les femmes ? La Voix posait des hypothèses et tentait de les analyser. Le sourire de Maelyne s’accentua. Ce drôle de petit bonhomme ne lui rendait décidément pas la tâche facile.

_ J’ai effectivement déjà écrit le parchemin, s’entendit elle lui répondre l’esprit ailleurs, il s’agit de l’envoyer à une de mes amies assez rapidement.

Elle lui donna ensuite un nom et une adresse en l’observant toujours attentivement. Il semblait de bonne humeur et elle le vit couler un regard tendre vers l’oisillon toujours enveloppé dans son tissu.

_ Il est très mignon. commenta-t-elle avec sincérité.

Elle repensa au singe qu’elle avait invoqué cette fameuse nuit de carnage. Lui n’avait pourtant pas grand chose de mignon. Et pourtant elle brûlait de le faire apparaître à nouveau sans pouvoir s’y résoudre. Elle s’était promise de ne plus utiliser de magie, mais plus le temps passait et plus elle la sentait bouillonner en elle, menaçant chaque jour un peu plus de faire céder les digues qu’elle avait imposé à son esprit. La Voix l’encouragea à se calmer et à revenir au présent. Ce n’était pas le moment de repenser à tout cela. Il ne fallait pas flancher.

La sorcière sortit le parchemin de sa besace et s’approcha du comptoir pour le remettre à Lundre. Ce faisant elle trébucha sur une aspérité et se rattrapa de justesse au rebord abrupt, s’écorchant la main. Le sang affleura rapidement à la peau et perla. Elle fit une grimace, l’écorchure brûlait.

_ Décidément, plaisanta-t-elle, je suis d’une maladresse !
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Lundre Soleren

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MessageSujet: Re: Je rougirai quand je te verrai, Et quand je te parlerai, Mais quand les lumières seront éteintes, Je te dirrigerai sans crainte...   Je rougirai quand je te verrai, Et quand je te parlerai, Mais quand les lumières seront éteintes, Je te dirrigerai sans crainte... EmptyMar 01 Fév 2011, 20:47

Une amie. Dans cette région-là. Lundre hocha la tête, l’air absent. Il voyait déjà à quel oiseau il confierait cette tâche. Il n’était sceptique que pour le sort de l’oisillon qu’il avait entre les mains. Inutile de vouloir le présenter aux autres s’il devait en envoyer un aussitôt. D’autant qu’il ne pouvait pas tenir deux oiseaux si différents en même temps. Fallait-il confier Tchiptchip III à cette inconnue, l’affaire de quelques instants ? Il n’eut pas le temps d’y penser plus. Maelyne glissa que l’oiseau était mignon, le fauconnier eut aussitôt un sourire satisfait et porta un regard énamouré sur le petit volatile. Bien sûr, qu’il était mignon. Même en grandissant, l’oisillon resterait adorable. Du moins aux yeux de Lundre qui sentait qu’il s’y attachait déjà.

« Je pense que … »

Il ne put en dire plus. Maelyne avait une fois de plus avancé brutalement. Mais elle n’y était cette fois pour rien. En la voyant s’écorcher, Lundre eut un geste instinctif. Il posa délicatement l’oiseau, prit la main de la jeune femme dans les siennes et se concentra. C’était naturel, presque impérieux. Sitôt qu’il voyait une blessure, il fallait qu’il tente de la soigner. Il retrouvait les gestes habituels. Entourer la blessure, effleurer du bout des doigts la plaie, respirer doucement, retenir son souffle, et laisser la magie s’écouler hors de lui, avancer comme le filigrane doré qu’il s’était toujours représenté. Le mince cheminement magique traverserait son corps, affluerait dans son bras, se concentrerait finalement dans ses doigts où il se déverserait tranquillement, jusqu’à la plaie. Pas de raison pour que cela échoue : n’avait-il pas l’habitude de faire cela depuis maintenant des années ? Toujours le même rituel, qui le ramenait à un état de conscience particulier. Cet apprentissage, résultat de longs mois de travail, qui permettait aux animaux d’effectuer une tâche. Ni plus ni moins. Il savait que tout allait bien marcher, que la petite plaie se résorberait. Et la main qu’il tenait doucement le sentait aussi. Il leva les yeux vers la jeune femme, voulant communiquer une parole rassurante : qui sait si elle avait déjà entendu parler de magie ?

C’est alors que le fauconnier prit conscience de la frontière qui séparait ses actes et l’espoir de garder sa magie secrète pour mener une vie peu singulière de Singulier au milieu des Singuliers. Il ne reconnaissait pas ces yeux. Ce n’était pas l’une des rares personnes connaissant ses pouvoirs. Elle n'était nii de sa famille, ni des rôdeurs ou sorciers avec qui il avait voyagé quelques années auparavant. Ni même Jullanar, qui avait senti aussitôt qu’ils possédaient une certaine magie en commun mais n’aurait jamais utilisée cette information à mauvais escient, consciente qu’ils étaient amis. Cette cliente qui venait d’entrer, qu’il connaissait depuis seulement quelques minutes ne savait rien de lui. Ne devait pas savoir qu’il possédait une quelconque magie. Qui sait si elle n'allait pas trahir ce secret ? Qui sait si elle n'agirait pas différemment, rejetant sur lui la faute d'Inasmir comme c'était trop souvent le cas, le rendant coupable d'un crime qu'il n'avait pas commis ? Il planta un regard plus dur dans les prunelles ambrées de la jeune femme. Comment s’appellait-elle, déjà ? Maeylne, ou Maylene. Il ne savait plus. C’était stupide, exposer ainsi son pouvoir … Autant faire une annonce publique et rajouter « petit mage curatif » sous l’enseigne « fauconnerie ». Il retira brusquement ses mains et cessa de regarder l’inconnue dans les yeux.

« Un instant. » marmonna-t-il

Il s’accroupit, reprit l'oisillon dans ses mains, et ouvrit la porte d’une petite cage qu’il avait placée sous le bureau qui lui servait de comptoir faut de place. L’oiseau en sûreté, il chercha dans la poste gauche de son veston le mouchoir dont il ne se séparait jamais. Parce que sa mère tenait à ce qu’il garde toujours de quoi éponger quelque chose, pourquoi pas du sang, sous prétexte qu’il faisait un métier « dangereux », même si les oiseaux avaient l’air « bien élevés ». Il sourit légèrement à se souvenir, avant de se rappeler qu’il avait faillit révéler ses pouvoirs à une inconnue. Plutôt elle oublierait cet évènement, mieux ce serait. Si elle n’était pas sorcière, sans doute ne se rendrait-elle-même compte qu’il avait failli utiliser la magie. Il reprit délicatement la main blessée dans l’une des siennes et maintint une petite pression autour de la blessure, qu’il avait « protégée » d’un mouchoir. Lundre adressa un sourire timide à … Maylene ? Maelyne ?

« Je crois que la plaie devrait arrêter de saigner … Je suis désolé que vous vous soyez coupée. »

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Maelyne Alleda

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MessageSujet: Re: Je rougirai quand je te verrai, Et quand je te parlerai, Mais quand les lumières seront éteintes, Je te dirrigerai sans crainte...   Je rougirai quand je te verrai, Et quand je te parlerai, Mais quand les lumières seront éteintes, Je te dirrigerai sans crainte... EmptyJeu 03 Fév 2011, 20:50


Le mouvement de Lundre la surprit et lorsqu’elle le sentit prendre sa main entre les siennes elle eut envie de se retirer brutalement. Maelyne n’aimait pas qu’on la touche sans qu’elle n’ai initié les choses, elle se sentait toujours agressée lorsque ça arrivait. Ses sourcils froncés ne cachaient pas grand chose du courroux qui venait de la saisir mais le sorcier ne les voyait pas car il était toujours penché sur sa main.

Elle sentit tout à coup une sensation inhabituelle. Familière et étrangère tout à la fois. Lundre sembla tout à coup extrêmement concentré avant que son expression ne passe tout aussi soudainement à la désorientation. Maelyne pouvait presque lire dans son esprit le conflit qui l’agitait.

Silencieuse elle attendait de savoir quelle partie de lui gagnerait sans même penser à retirer sa main. C’était la première fois que Maelyne sentait ça. Une magie qui s’approchait d’elle positivement. Jamais elle n’avait senti de magie dirigée vers elle depuis son enfance et cette sensation nouvelle la laissa sans voix. Pourtant cela ne dura qu’un instant avant de disparaître de façon aussi brutale que c’était arrivé.

Lundre leva un visage torturé vers elle et planta son regard dans le sien avec une dureté dont elle ne l’aurait pas crû capable. La Voix hurla dans sa tête et elle eut un sursaut de peur avant de se reprendre. Lundre avait un pouvoir curatif elle venait de l’apprendre et elle savait que les sorciers de son ordre n’avait qu’un don supplémentaire qui touchait à l’apaisement. L’homme ne pouvait pas lui faire de mal magiquement, c’était une quasi certitude.

Il se détourna brusquement mais Maelyne avait eu le temps de lire la peur dans son regard. La peur d’être démasqué ? C’était trop tard pour ça. Elle savait qui il était. Elle était bouleversée. Lundre et elle avait le même pouvoir. Certes le sien était bien plus développé que celui du sorcier, au point même de devenir sa malédiction personnelle, mais Lundre s’en servait pour faire du bien autour de lui. Maelyne n’avait jamais tenté de diriger ça vers une autre personne. Elle subissait sans jamais contrôler.

Il lui tournait le dos et s’affairait avec l’oiseau. Maelyne supposa qu’il avait besoin de reprendre contenance et de trouver une bonne excuse pour son attitude. Le jeune homme n’avait pas fixé ses yeux avec la même expression que celle que l’on lui réservait parfois et Maelyne comprit avec étonnement qu’il ne s’était probablement même pas rendu compte de qui elle était.

- Ce serait le bon moment. commenta la Voix.

Et elle avait raison. Le petit sorcier penché derrière son comptoir était une proie facile. Maelyne n’avait qu’à sortir sa dague et il en serait fini de ce perturbant petit bonhomme qui la regardait avec un mélange d’admiration, de peur et de colère. Pour la première fois depuis une éternité la sorcière du Premier Ordre avait de l’empathie pour quelqu’un.

Lorsqu’il se releva avec un mouchoir et qu’il attrapa sa main pour l’en envelopper Maelyne n’eut aucun mouvement de recul. Elle se contenta de le regarder en penchant la tête avec curiosité. La petite phrase pleine de culpabilité et d’insécurité mêlées de Lundre la fit sourire. Elle le laissa quelques secondes essuyer le sang de sa main avant de la dégager lentement.

- Lundre… se contenta-t-elle de dire avec douceur.

Elle avait abandonné le nom de famille pour le prénom avec naturel. Maelyne attira son attention sur la main qu’elle laissa entre eux.

Les fines écorchures finirent de se refermer sous leurs yeux. La peau retrouva bientôt son grain habituel, lisse et propre elle semblait n’avoir jamais été blessée.

Elle releva les yeux vers lui avec la même appréhension qu’il avait manifesté quelques instants plus tôt. Incapable de parler elle attendit qu’il prenne l’initiative.
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Lundre Soleren

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MessageSujet: Re: Je rougirai quand je te verrai, Et quand je te parlerai, Mais quand les lumières seront éteintes, Je te dirrigerai sans crainte...   Je rougirai quand je te verrai, Et quand je te parlerai, Mais quand les lumières seront éteintes, Je te dirrigerai sans crainte... EmptyLun 07 Fév 2011, 22:00

Lundre. Le prénom avait été presque susurré et le sorcier se figea. Il n’y était pas habitué et n’aimait guère ce genre de marques d’affection. S’attacher aux autres, c’était normal. Que d’autres s’attachent à lui devenait une responsabilité et invariablement quelque chose de désagréable. Sauf exceptions. Entendre Maelyne, cette presque inconnue, l'appeler d’une voix si douce mit le sorcier mal à l’aise. Désagréable. C’était tout simplement désagréable.

En voyant la jeune femme soigner si facilement sa plaie, Lundre resta coi. C’était presque effrayant, cette différence de puissance. Il lui semblait parfois que les Singuliers se retrouvaient totalement démunis face aux autres peuples qui vivaient sur le même continent. Les pouvoirs d’un sorcier de son ordre paraissaient déjà grands, si bien que ceux du premier ordre paraissaient extrêmement menaçants aux yeux du fauconnier. Maelyne ne pourrait pas utiliser ce pouvoir contre lui, c’était certain. Mais qui sait ce qu’elle était capable de faire, avec … Son autre pouvoir ? Maintenant qu’il était à peu près certain que ce n’était pas un brun clair mais bien le jaune caractéristique des sorciers de premier ordre qui emplissant les yeux de la sorcier, Lundre était un peu inquiet. Qui sait ce qu’elle pouvait également faire ? Même Jullanar, qui avait l’air on ne peut plus douce, pouvait facilement maltraiter son prochain.

Ce qui était nettement plus embêtant avec les dons de cette puissance c’est que le sorcier ne pouvait s’empêcher d’éprouver une fascination malsaine à leur égard. Le porteur prenait subitement moins d’importance. S’il avait pu Lundre se serait accaparé ce genre de dons une semaine pour faire des tests quitte à délaisser ses oiseaux, et l’expérimentation pure reprenait le dessus. C’est un peu comme lorsqu’ils avaient cherché, Cyan et lui, jusqu’où le pouvoir de guérison d’un sorcier de cinquième ordre pouvait aller. Les « parties de chasse », leurs petites excursions dans les recoins plus sauvages de Perllan n’avaient eu qu’un but : voir quelles créatures blessées ils pourraient soigner. Voyant que l’entreprise se mettait toujours en place trop longuement, ils avaient préféré pratiquer les tests sur eux-mêmes. Coupures à tour de rôle. Lorsqu’elles étaient plus difficiles à soigner et risquaient de créer un signe distinctif, attention particulière pour recréer la même blessure chez l’autre. Et c’était ce côté malsain que Lundre retrouvait avec un entrain qu’il n’appréciait guère. On a beau vivre au milieu de ses zoziaux et leur prodiguer moult attention, on ne se débarrasse pas facilement d’un petit fond de cruauté. Peut-être aurait-il aimé tout contrôler. Lorsque l'on regardait la puissance des sorciers du premier ordre, qui sait si ceux qui possédaient ce pouvoir n'étaient pas en mesure de devenir presque immortels, de sauver qui bon leur semblait de l'au-delà ?

Il s’efforça de reprendre contenance, d’enlever de son regard l’éclat étrange qu’il avait du prendre. Maelyne n’était pas là pour ce genre d’expérimentations. Il n’aurait même pas du y penser : songer à l’utiliser ou ne serait-ce que l’entraîner dans ce genre d’essais d’où elle ressortirait forcément épuisée en ayant utilisé son pouvoir pour soigner à outrance diverses plaies, ce n’était absolument pas ce qu’il aurait du souhaiter à quelqu’un qu’il connaissait à peine. Se retrouver dans cet état, si prompt à manipuler son prochain, imaginer par quelles ruses il parviendrait à obtenir ce qu’il voulait d’autrui était bien différent des habitudes du fauconnier. Il ne se reconnaissait guère et le décalage entre ses valeurs et les pensées qu’il avait eu le chamboulait La présence de Maelyne le mettait mal à l’aise également, par peur de la blesser.

Il releva timidement les yeux vers elle. Les rabaissa presque aussitôt : comment penser la regarder en face lorsqu’il avait songé à autant de situations où elle n’aurait été qu’un instrument, somme tout qu’un jouet pour satisfaire sa curiosité ? Il aurait aimé lui dire de partir, de ne plus revenir, pour qu’elle ne lui rappelle pas, par sa simple présence, qu’il aurait pu à ce point devenir mauvais. Et pourtant …

« C’est un pouvoir formidable que vous avez là.
» murmura-t-il d’une voix émue, sans oser la regarder. Ne plus y penser, ne plus y penser ... Non. Il en était incapable. Tout autant que de la regarder. Tant pis, il valait mieux revenir à un sujet ô combien conventionnel qui éviterait tout malentendu. Elle n'aurait plus de raison de rester. « Je crois que vous aviez une lettre à envoyer ? »


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Maelyne Alleda

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Je rougirai quand je te verrai, Et quand je te parlerai, Mais quand les lumières seront éteintes, Je te dirrigerai sans crainte... Empty
MessageSujet: Re: Je rougirai quand je te verrai, Et quand je te parlerai, Mais quand les lumières seront éteintes, Je te dirrigerai sans crainte...   Je rougirai quand je te verrai, Et quand je te parlerai, Mais quand les lumières seront éteintes, Je te dirrigerai sans crainte... EmptyMer 09 Fév 2011, 20:50


Maelyne garda les yeux intensément fixés sur Lundre, attendant silencieusement qu’il réagisse. C’était à lui de prendre l’initiative désormais. Elle le voyait s’interroger et son langage corporel lui apprit instantanément qu’il venait juste de réaliser qu’elle pouvait être une menace pour lui.

En cet instant Maelyne Alleda pouvait lire en Lundre Soleren comme dans un livre ouvert. Et ce qu’elle apprit de cette lecture ne fut pas de son goût. L’intérêt du sorcier pour la femme pulpeuse qu’il avait en face de lui avait complètement disparu et Maelyne se sentit presque trahi lorsqu’elle constata que son regard curieux faisait d’elle un objet.

Elle avait bien comprit qu’il ne s’agissait absolument pas de sexualité. Pour Lundre Maelyne était un objet de pouvoir, de puissance. Une expérimentation ? Le fil de ses pensées paraissait se dérouler très loin d’eux et la sorcière pouvait voir le trouble qui l’habitait soudainement, comme s’il se souvenait de choses honteuses.

Une fois encore le petit sorcier la conduisait vers des souvenirs qu’elle avait tenté d’enfouir au plus profond de son être. Elle reconnaissait dans son regard une soif de connaissances et une volonté de possession qu’elle avait autrefois bien connu. Ces mêmes sentiments avait un jour conduit un autre sorcier à accomplir des expériences monstrueuses sur une de ses semblables qui était encore une enfant. C’était cet homme qui avait fait d’elle une abomination. Et son visage se posait en surimpression sur celui de Lundre.

Elle sursauta en voyant l’éclat des yeux de Lundre se ternir. De quoi ? De culpabilité ? Maelyne était certaine que Lundre avait pensé à la ramener au rang de bête de somme comme cet autre sorcier dont elle n’avait jamais su le nom. D’une certaine manière cela la ramenait à son quotidien, c’était plus habituel. Et c’était le signe que Lundre méritait de mourir. Ne serait-ce que pour l’empêcher de céder à ses envies coupables.

En Maelyne la Voix jubilait. Il pouvait bien tenter de reprendre son air timide mais elles savaient qui il était au fond de lui. Il n’arrivait plus à croiser leur regard et Maelyne s’en réjouit parce que s’il avait osé lever les yeux vers elle à nouveau il y aurait lu sa propre condamnation et peut être même celle de toute son espèce. Maelyne n’avait aucun esprit de corporation et elle regrettait d’avoir faibli, d’avoir songé ne serait ce qu’un instant que l’un d’entre eux puisse se montrer différent.

Et en même temps le Lundre qu’elle avait rencontré quelques minutes auparavant lui manquait… La sorcière aurait aimé pouvoir se bercer d’illusions et croire qu’il existait des êtres véritablement doux, incapables de faire le moindre mal à quiconque. Elle sentait que la Voix compatissait avec elle, qu’elle lui prodiguait du réconfort et de la consolation dans cet instant difficile. Elle avait au moins une véritable amie, une jumelle prête à tout pour la défendre. Jamais la Voix ne la laisserait aux mains d’un personnage comme Lundre. Avec la Voix Maelyne serait toujours protégée.

La phrase de son vis à vis la ramena à l’instant présent. Mal à l’aise elle ressentit brusquement l’envie irrépressible de sortir, elle avait besoin d’aller regarder le ciel pour retrouver la maîtrise d’elle même. Elle tendit le parchemin à Lundre et tourna les talons sans demander son reste. Le fauconnier avait déjà toutes les informations dont il avait besoin pour l’envoyer.

- Nous nous reverrons bientôt Lundre. dit elle arrivée à la porte en lui adressant un joli sourire de façade.

Et elle ignorait elle-même si elle venait de lui faire une promesse ou une menace…
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