Echo des Plaines : Chapitre VII ▬ Le Retour d'Inasmir


 
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 quand on cherche, on trouve — una syrion

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MessageSujet: quand on cherche, on trouve — una syrion   quand on cherche, on trouve — una syrion EmptyJeu 07 Avr 2011, 15:39


quand on cherche, on trouve

Alors que je m’apprêtais à lui demander d'amorcer la descente, Héng agit de son propre chef. Lorsque je senti ses ailes se replier, j'augmentai la pression de mes genoux, et me penchai en avant, le torse collé contre le cuir de la selle. Puis mon dragon à crete plongea dans le vide. Une fois la couche nuageuse transpercée, j'eu l'impression de me retrouver dans un reve. Au milieu des nuages, il n'y avait pas de rayons de soleil, mais une lumière blanche, vive, pure. C'était magique, à chaque fois, bien que j'aie l'habitude de voler à cette altitude. Emmitouflé dans de chauds habits, je ne remarquais meme pas les voluptes de fumée qui s'échappaient à chacune de mes respirations. L'hiver se prolongeait, partout sur Lanriel. Finalement, nous sortimes des nuages, et la capitale de Lanriel apparut à nous. Les gardes de Cathairfál n'étaient pas avertis de notre arrivée, mais toutefois, je savais qu'à priori, ils ne tenteraient pas de nous transpercer avec leurs flèches. De toute façon, bien mal leur en prendrait.

Lorsqu'il arriva à distance raisonnable de la cité, Héng ouvrit de nouveau grand ses ailes, freinant ainsi son vol, descendant en planant jusqu'à la grande place. Je n'aimais pas trop m'afficher de la sorte, mais il n'y avait pas vraiment d'autre terrain d’atterrissage officiel. Lorsque nous venions à plusieurs, nous mettions pied au sol à l'extérieur de Cathairfál. Mais cette fois-ci j'étais seul, et je n'avais pas tellement envie de perdre du temps. Tous les habitants présents sur la place s'écartèrent, car ils avaient peur de Héng. Bientot, une véritable petite foule se tint aux alentours. Mince. Moi qui espérait passer plutôt inaperçu, c'était raté. Alors que je m’apprêtais à descendre du dos de mon dragon, une colonne de gardes, j'en comptais 11, arriva en trottinant. Je décidai de rester encore quelques temps sur Héng. « Si jamais il est interdit de les manger. » Petite blague mentale adressée à mon compagnon, qui m'envoya une petite secousse, mentale également, me signifiant qu'il n'était pas bête. Souriant légèrement, je regardai les gardes s'approcher. Ils s’arrêtèrent néanmoins à une distance respectueuse, la plupart ne voulant pas se trouver trop près de Héng. Leur capitaine, plus grand et portant une insigne montrant son grade, s'avança néanmoins, avant de parler : « Tofgar Mandrake, officier du corps de garde. Qui êtes-vous Dragonnier, et que faites-vous à Cathairfál ?»

Bien que teinté de peur, son ton montrait bien qu'il ne m'appréciait pas plus que ça. « Je suis Eloïn Helm, Dragonnier de Mhian Dhiaga. Et voici Héng. Ce que j'ai à faire ici ne vous regarde pas. Depuis quand faut-il une raison pour venir à Cathairfál ? » Sûr de moi, je ne tenais pas à me faire marcher par les pieds par cet imbécile. Pour qui se prenait-il ? Comme pour accentuer mes propos, Héng poussa un grognement, laissant s'échapper une petite colonne de fumée de ses narines. L'effet escompté fut parfaitement réussi, puisqu'après de brouillonnes excuse, le garde et sa compagnie disparurent, me laissant seul avec la foule. Descendant du dos de Héng, je le laissai s'en aller. Il s'occuperait en chassant et en se reposant, tant que j'avais à faire ici. Si je me trouvais dans la capitale de Lanriel, ce n'était pas juste pour me promener. Un groupe de nombreux brigands avant attaqué un petit village non loin de Mhian Dhiaga. Leurs habitants se trouvant sous notre protection, nous avons facilement repoussé les assaillants. Toutefois, ce crime ne pouvait pas rester impuni, et j'avais été chargé d’enquêter tout ça. Je savais qu'une carte officielle ne me mènerait nulle part, car elle ne montrerait pas les campements de brigands entourant la capitale. Nous savions que les brigands venaient des environs, d'après les indices retrouvés sur eux. Maintenant, restait à savoir où ils se trouvaient.

Me fondant dans la foule, je profitai du fait que Héng attirait encore toute l'attention pour me faire ignorer. Vêtu sobrement d'une armure en cuir, une cape sombre entourant mes épaules, je rabattis la capuche sur ma tête, cachant ainsi en partie mon visage. Après quelques minutes de marche en zigzaguant au milieu de la foule, je choisi au hasard une personne : une jeune demoiselle, à peine plus âgée que moi. Parfait. Arrivant de face, je baissai ma capuche, et en lui souriant légèrement, je lui demandai quelques informations : « Excusez-moi. Je cherche un ... fabriquant de cartes. Savez-vous où je pourrais en trouver un ? »

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MessageSujet: Re: quand on cherche, on trouve — una syrion   quand on cherche, on trouve — una syrion EmptyJeu 07 Avr 2011, 18:12

Cathairfàl n'avait pas changé. Enfin si, en profondeur de nouvelles habitations avaient vu le jour, des façades se voyaient barbouillées de couleurs plus éclatantes et certaines rues se trouvaient plus entretenues que dans ses souvenirs. En surface, les choses restaient identiques. Il s'agissait toujours d'une masse grouillante d'âmes bien pensantes qui regardaient sa personne comme une chose étrangère et déplacée. Le moindre de ses sourires risquait l'interprétation scabreuse et chacun de ses pas se faisait la tête basse. L'assurance n'était pas bien vue de jour et son retour trop frais pour risquer le moindre impair. Retrouver ses anciens contacts se révélaient une tâche plus ardue qu'elle l'escomptait, elle ne pouvait compter sur leur protection pour le moment. Les yeux obstinément fixés sur les pavés qu'elle foulait, elle avança vaillamment dans la ville, faisant fi des commérages qu'irrémédiablement son passage suscitait. Elle tint une heure à peine et finit par se réfugier à l'ombre d'une ruelle. Dans un soupire, elle s'appuya dos contre un mur, les paumes à plat contre la pierre froide et définitivement plus encline à l'accepter que tous ces badauds.

Une masse sombre la survola soudain sans qu'elle ne puisse l'identifier tout à fait. Elle n'avait pas vu grand chose et déjà cette tâche dans le ciel s'était perdue entre les toits. Un instant, elle crut être victime du fruit de son imagination ou à la manifestation de sa fatigue. Son voyage avait duré plusieurs jours. Ses muscles étaient encore noués de son immobilité à bord et cet état était l'une des raisons de sa promenade. Elle enfouit sa tête dans ses mains réprimant le rire qui la menaçait. Elle était si sotte parfois. On lui avait accordé quelques jours sans passe pour mieux appréhender les nuits à venir et que faisait-elle ? Elle furetait en ville, prête à se laisser porter par la moindre apparition rocambolesque.

«  Un dragon ! Un dragon ! »


Elle se redressa tout un coup, osant un coup d'œil dans l'avenue qu'elle avait quitté. Un gamin en trainait un autre sur ses talons, en agitant les bras avec animation et ne cessant de scander sa découverte à tout va. Il était encore jeune et peut-être faisait-il erreur mais nombre de passants suivirent sa frêle silhouette pour vérifier par eux-même une telle annonce. Un dragon... Elle n'en avait jamais vu en vrai, seulement des représentations illustrées ou convoquées par des dessinateurs. Elle-même en avait matérialisé un à ses débuts mais jamais elle n'avait pu comparer son art à un véritable spécimen. La tentation la tenaillait et la peur aussi. Ces créatures étaient imposantes, dangereuses également et pire que tout, reliées au souvenir de sa maladresse.

Ses poings se serrèrent et sa mâchoire se contracta. Elle pouvait dépasser tout cela. C'était une occasion en or, rarissime peut-être, qui était-elle pour bafouer telle opportunité ? Décidée, elle quitta la pénombre rassurante de sa cachette et suivit les retardataires. Elle n'eut pas fait vingt foulées, qu'un homme encapuchonné l'arrêta. Il rabattit rapidement le tissu sur son visage mais la vision de son armure la fit reculer instinctivement. Elle n'aimait pas les guerriers ou ce quil s'en rapprochait. Ils étaient trop souvent liés à l'ordre et aux règles. Ses lèvres se pincèrent légèrement alors qu'elle tentait de regarder par-dessus son épaule. En faisant preuve d'un peu de promptitude, elle pouvait sans mal lui fausser compagnie mais sa demande stoppa net sa réflexion. Ses yeux s'écarquillèrent légèrement. Se pouvait-il qu'il la connaisse ? Non. Son statut de dessinatrice avait affuté sa mémoire visuelle. Elle était plutôt bonne physionomiste et ce type ne lui disait rien. Était-il en contact avec un de ses interlocuteurs habituels ? Trop de questions et si peu de réponses. Mieux valait choisir la prudence.

«  Je... Quel genre de cartes.. rechercher toi ? »

Elle se mordit la lèvre inférieure avec force. Un maudit accent, une maudite langue. Elle reprit précipitamment sa phrase qu'elle prononça sans erreur cette fois-ci. On ne pouvait douter de ses origines étrangères sans toutefois pouvoir les situer avec précision. Elle repoussa une des mèches qui tombait sur son visage et fureta de tous côtés à la recherche d'un garde ou de toute âme suspecte qui pourrait rendre cette discussion suspicieuse. Rien ne semblait signaler pareille présence mais elle ne se montra pas beaucoup plus avenante pour autant. Aborder une prostituée n'était pas une chose courante dans le coin. Leur tête à tête finirait par susciter des messes basses mais elle refusait de le conduire dans un endroit moins fréquenté sans avoir obtenu plus d'informations.

«  Je peux aider. Je connais nombreux chemins. »

Elle n'appuya pas le dernier mot, le laissant libre de l'interprétation. Peut-être la connaissait-il de réputation...
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MessageSujet: Re: quand on cherche, on trouve — una syrion   quand on cherche, on trouve — una syrion EmptyVen 08 Avr 2011, 00:31


La vision de mon armure provoqua chez la demoiselle une étrange réaction : elle recula. A mon avis, elle avait déjà eu à faire aux gardes de la cité, et ne les portait pas dans son coeur. Mais elle devait donc aussi reconnaître que mon armure en cuir ne se rapprochait pas, et de loin, aux protections métalliques des gardes. Et avais-je vraiment l'air d'un garde, tout de sombre vêtu ? Pas vraiment. En se pinçant légèrement les lèvres, mon interlocutrice, qui toutefois n'avait pas encore pipé mot, jeta un bref coup d'oeil derrière moi, comme pour s'assurer que j'étais bel et bien seul. Lorsqu'elle en fut convaincue, elle s'autorisa à parler, non sans un certain mal-aise que j'arrivais à percevoir. « Je ... Quel genre de cartes ... rechercher toi ? » Consciente de son accent, l'inconnue se mordit la lèvre, cette fois avec plus de force. Ainsi elle n'était pas de la région, même si je n'arrivais pas à identifier de quelle région elle pouvait provenir. Il n'y avait pas de mal à cela, à part qu'elle ne pourrait peut-être rien pour m'aider.

Éloignant une mèche rebelle de son front, l'inconnue se mit de nouveau à observer les alentours. Craignait-elle que j'aie de mauvaises intentions à son sujet ? Elle se trompait lourdement, mais après tout, comment pouvait-elle le savoir ? Je fis alors plus attention à sa tenue, et je compris un peu mieux sa réticence à mon sujet : il me semblait qu'elle était une fille de joie, en langage vulgaire une prostituée. Je n'avais jamais eu recours à leurs ... services, mais je n'allais pas ignorer et mépriser cette demoiselle pour autant. Si je savais que la noblesse avait beaucoup d'importances dans les cités telles que Cathairfál, les choses étaient un peu différentes à Mhian Dhiaga. Je comprenais donc pourquoi cette femme semblait gênée que je l'aborde ainsi en pleine rue. Ça m'apprendre à faire plus attention à l'avenir, quand je déciderai d'aborder de parfaites inconnues. Avant que je ne puisse lui donner plus d'informations sur ce que je cherchais, elle prit de nouveau la parole. « Je peux aider. Je connais nombreux chemins. »

Parfait ! Ainsi donc, malgré son accent prouvant qu'elle n'était pas d'ici elle connaissait la cité et ses recoins. J'espérais vraiment qu'elle pouvait m'aider. Car je savais que pour trouver ce village de brigands, il me faudrait un peu de magie. Oh oui, je savais utiliser la magie, mais pas celle-ci. Et je savais que certains cartographes plus ou moins ... légaux, officiaient dans les quartiers un peu moins bien famés de Cathairfál. J'aurais bien pu mener cette enquête de manière traditionnelle, mais j'aurais perdu beaucoup de temps à interroger des imbéciles qui n'y connaîtraient rien, ou à arpenter les environs sur le dos d'Héng. Remarquant que les passants nous jetaient de plus en plus de regards suspicieux, je me penchai un peu vers la demoiselle, ajoutant à voix basse : « Merci beaucoup. Pouvons-nous parler ... seuls ? Je n'aimerais pas que ma demande soit écoutée par de mauvaises personnes. Et ... je ne te veux aucun mal. » Plus pour la réconforter qu'autre chose, car je ne tenais pas à l'effrayer, je lui adressai un sourire franc. Puis je pris la direction d'une petite ruelle désert que j'avais repéré, et où personne n'entendrait notre discussion. J'espérais juste qu'elle accepterait de me suivre.

Une fois que nous fûmes dans la ruelle, je m'assurai que personne d'autre ne s'y trouvait, avant de fermer les yeux quelques secondes. Je profitai pour me concentrer, et faire appel à la magie qui sommeillait en moi. Je frissonnai quand je sentis la puissance irradier, et je lançai quelques incantations à voix basse. Le tout en une demi-douzaine de secondes, et à part un léger picotement au niveau de mon ventre, rien n'avait été visible. Ouvrant les yeux, j'expliquai à l'inconnue : « Nous pouvons parler librement, personne ne nous entendra. Je me présente d'une voix courtoise : Eloïn Helm, Dragonnier de Mihan Dhiaga. A qui ai-je l'honneur ? »

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MessageSujet: Re: quand on cherche, on trouve — una syrion   quand on cherche, on trouve — una syrion EmptyVen 08 Avr 2011, 16:23

A sa décharge, elle dut reconnaître qu'il faisait tout pour la rassurer et se montrer prévenant, pourtant elle ne put retenir le frisson que sa proximité suscitait. Il n'était pas un officier de Cathaifàl, sa tenue ne correspondait pas à leur uniforme mais cette cape et ses manières discrètes ne la rendait que plus méfiante. Elle avait côtoyé nombre de mauvais bougres et celui-ci ne collait pas à l'image type du brigand, elle en était persuadée et pourtant rien à faire, une indicible angoisse la maintenait sur la défensive. Elle inspira silencieusement, captant son regard et tâchant de partir à la quête du moindre indice pouvant la décider. Elle remonta sur sa peau la bande de tissu qui glissait sur son épaule et sur un coup de tête se décida à le suivre. Cet éloignement attira quelques regards avant que des mines réprobatrices viennent fermer les visages et les laissent seuls. Il n'y avait pas à chercher loin ce soudain désintérêt.

Elle pesta contre sa mauvaise fortune et cette idée étrange qui l'avait poussé à revenir ici et puis elle l'observa enfin cet inconnu qui l'éloignait de la foule. Il était un peu plus grand qu'elle, le teint basané et un regard qui la mettait mal à l'aise. Elle n'y décela aucune vilénie mais un semblant de... sauvagerie ou de bestialité. Elle ne savait trop mais ce n'était pas un regard de simples hommes. Dans ses iris, elle voyait les multiples aventures, les dangers et puis la force aussi. Instant furtif car déjà il clôt le spectacle de son âme et la laissa affamée d'en apprendre plus. Sa position l'interpella néanmoins et elle se rapprocha du mur comme pour mieux s'y fondre, de crainte de voir le monstre surgir de l'enveloppe tranquille. Il ne serait pas le premier à cacher une folie sous un corps tendre. Ses ongles s'enfoncèrent dans la pierre, les cristaux se répandirent sur son derme et les battements de son cœur se précipitèrent. Elle anticipait les coups, la vérité et cela anima son être tout entier.

Enfin, il releva ses prunelles vers elle. Les mots tombèrent, dévalèrent jusqu'à elle et elle les gouta du bout des lèvres, sans certitude. Sa prise sur la roche se radoucit. Elle se détendait, jouait avec les minéraux sur ses doigts. Dragonnier... Elle avait bien entendu... Ses mains tirèrent un peu sur ses jupons dans l'espoir secret de les rallonger. Il l'intimidait un peu. Elle n'avait jamais côtoyé un homme comme lui et à cet instant, elle craignait de ne savoir quelle attitude adopter. Il faisait preuve d'honnêteté. Il restait lié à une bête. Elle chassa cette idée.

«  Una... » Le menton haut, elle assura sa voix et répéta. « Una Syrion, quelle carte... » Elle ferma les yeux un instant, se remémorant mentalement les règles élémentaires de conjugaison et acheva « ...Veux... voulez-vous avoir ? ».

Il y avait toutes sortes de marchands dans le coin et chacun avait sa spécialité. Elle-même avait quelques critères de base pour choisir ses clients ou réaliser ses créations. Elle ne comptait pas vraiment vendre une de ses œuvres à Eloïn. Elle voulait simplement apprendre les demandes en cours dans le royaume (du moins s'en persuada t-elle aussitôt) et puis il était un dragonnier. Ce constat revint la tarauder. Il y avait donc bel et bien un dragon. Un vrai. Un réel. Quatre pattes. Deux ailes. Des crocs. Peut-être pourrait-elle l'interroger un peu à ce propos... Ou peut-être inciterait-il son compagnon à la dévorer. Elle renifla et releva son bras pour dompter cette bretelle qui n'en faisait décidément qu'à sa tête.

«  Je dessine. » Elle haussa les épaules. « Un peu. »

Elle détourna subitement son regard à la recherche d'une pierre au profil aiguisé. Une fois, l'objet trouvé, elle scruta le ciel, se rappela le chemin qu'elle avait emprunté jusqu'ici et put sans trop de mal se repérer. Ils n'étaient pas si éloignés des principales échoppes. Leur marche côte à côte ne serait pas la source des commérages d'une ville entière mais bien d'un quartier. Perspective rassurante. Sur la façade, elle traça quelques lignes avec sa roche pour en évaluer la visibilité. Ce serait parfait pour une démonstration temporaire. Avec l'art et la rapidité propre à l'habitude, elle dressa rapidement une carte approximative du coin et cocha cinq rectangles sur son plan.

«  Les meilleurs. »

Sa voix ne trahissait plus aucune angoisse. Le sujet avait chassé ses hésitations et elle affirmait ses connaissances dans le domaine. Elle n'était pas la meilleure oratrice à sa disposition mais au moins possédait-elle le savoir nécessaire pour mieux le conseiller. Un mince sourire enthousiaste sur le visage, elle scruta le visage de son interlocuteur à la recherche de ses impressions et patienta. Un jour, quelqu'un ferait de même avec une tierce personne mais ce jour-là, son commerce serait coché lui aussi.
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MessageSujet: Re: quand on cherche, on trouve — una syrion   quand on cherche, on trouve — una syrion EmptySam 09 Avr 2011, 02:24


Je remarquai bien que l'inconnue n'était toujours pas rassurée. Après tout, je pouvais la comprendre, mes vêtements ne donnant pas vraiment une apparence très ... rassurante ? Oui, ça devait être ça. Et tout le monde n'était pas obligé d'être ouvert à l'inconnu, il fallait bien faire preuve de méfiance en ce bas monde pour survivre et ne pas trop s'attirer d'ennuis. Je savais parfaitement que dans les grandes villes les gens n'hésitaient pas à enfiler une cape sombre et à vaquer dans les ruelles les plus obscures, en quête d'un quelque riche à détrousser, ou pire encore. A présent, la demoiselle se trouvait contre le mur, faisant jouer ses doigts sur la surface imparfaite. « Una » Je vis qu'elle tentait de cacher encore un peu ses jambes en repoussant sa jupe. S'imaginait-elle que je cherchais ce genre de choses ? D'accord, j'étais jeune, et une soirée avec une jolie fille n'était pas le genre de chose qui me déplaisait. Mais jamais en service, et encore moins ici, alors que j'étais seul à assurer la mission. Je savais me tenir, et j'avais depuis ma plus jeune enfance été élevé dans la rigueur et le respect d'autrui. Je ne m'abaisserai pas à profiter de cette demoiselle, qui plus est se montrait plutôt coopérative, en vertu de sa méfiance à mon égard.

« Una Syrion, quelle carte ... » Fermant les yeux quelques secondes, elle sembla réfléchir aux paroles qu'elle allait utiliser. Lorsque ce fut fait, elle continua : « veux ... voulez-vous avoir ? » Quel genre de carte ? Au fond de moi, je n'en avais pas non plus la certitude. Je devais trouver un grand campement de brigands, assez grand pour abriter une petite armée. A mon avis, un tel regroupement ne devait pas passer totalement inaperçu. Ils devaient acheter, ou voler, leurs vivres, et leurs armes provenaient bien d'un quelconque forgeron. Quelqu'un devait avoir vent de leur existence, et je savais que fréquenter les ruelles moins ... propres de Cathairfál augmentait mes chances de trouver quelqu'un ayant vent de tout cela.

« Je dessine. » Haussant les épaules, Una continua : « Un peu. » Après avoir remonté une bretelle, elle s'empara d'une pierre assez aiguisée. Que faisait-elle ? Ne sachant pas trop à quoi m'attendre, je préparai mes barrières magiques, ou du moins les tenait prêtes à agir. Lorsqu'elle regarda le ciel, je compris qu'elle ne cherchait pas à me nuire, et permis à ma magie de se rendormir. Plus Héng était loin, et moins mes sorts seraient puissants, mais même ainsi je pouvais me montrer très dangereux. Testant son caillou contre la façade, et contente des marques laissées, Una se mit à tracer très rapidement une série de lignes. Je fus surpris de l'assurance tout à coup affichée par la demoiselle. Elle devait avoir l'habitude de dessiner pour réaliser en si peu de temps un travail si propre. Sur le mur s'afficha donc une carte du quartier, avec cinq points importants bien en évidence. « Les meilleurs. » Les meilleurs cartographes donc. Mais possédaient-ils le don magique pour retrouver le campement au cas où ils ne savaient pas exactement où il se trouvait ?

Impressionné, je pris alors la parole. « Avant de te demander lequel de ces cartographes est le bon, je vais t'expliquer ce que je cherche. Un groupe de brigands a attaqué un village de Septentrion sous notre protection, et nos preuves nous mènent non loin d'ici. C'est un regroupement nombreux, qui doit exister depuis longtemps déjà. Sais-tu si quelqu'un peut me mener à eux avec une carte ? Si oui, qui ? »


( voilà , j'espère que ça va. Je sais pas si Una va me diriger vers un autre cartographe, ou si elle saura faire ça elle-même. Comme tu veux, et si jamais Eloïn payera bien pour sa carte =D )

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MessageSujet: Re: quand on cherche, on trouve — una syrion   quand on cherche, on trouve — una syrion EmptyDim 10 Avr 2011, 03:20

(Même en Hj, tu tentes de me corrompre ! quand on cherche, on trouve — una syrion 775241 Cela me convient tout à fait. En espérant que ma suite t'ira tout autant. quand on cherche, on trouve — una syrion Icon_razz )

Il s'exprima et déjà l'indignation la gagnait. Un camps de brigands. Elle ne dénonçait pas. Jamais. Elle n'osait même pas y songer. C'était une chose qui la répugnait, l'angoissait et la tétanisait presque. Elle ne pouvait concevoir d'aider à une telle tâche et pourtant elle s'était engagée malgré elle. Les battements de son cœur s'accélèrent, indubitablement. Elle le fixait mais ne le voyait plus car dans son bras la décharge se propageait, incontrôlée, vive et furtive. Ses doigts toujours sur le mur, elle vit son art prendre vie entre eux. Ses doigts effacèrent à peine la craie sous son derme et le quartier déjà se matérialisait entre eux. Il n'était pas aussi clair qu'une manifestation voulue mais on reconnaissait les maisons, les rues et les signes qui le définissaient comme une portion de Cathairfàl. Durant un instant, le sang quitta son visage et tout son corps lui sembla engourdi par l'énergie ainsi gaspillée.

Elle se reprit néanmoins. Le dessin restait en suspension entre eux et elle grognait déjà contre son imprudence. Il allait chercher à décimer des hommes. Toute une colonie. Elle connaissait cette colonie. Elle connaissait son emplacement. Sa mémoire est sans défaut et elle se souvint du type qui contait avec passion la mise en place de sa parfaite autarcie de mauvaises graines. Ils n'avaient pas tous choisi cette voie par vocation, le vol venait parfois par nécessité et elle savait comme cela pesait sur les cœurs de certains. Elle vit leur sourires affables aussi alors qu'elle et d'autres les écoutaient déblatérer comme le chemin allant jusqu'à eux était semé d'embûches et leur meilleure protection. Elle visualisait encore le lac qu'elle avait tracé sous leurs descriptions et directives. Elle sentit jusqu'à la sève qui trainait sur les doigts gras et abîmés par les épreuves. Elle ne les trahirait pas.

Una se redressa. Una affrontait le regard. Elle ne mentirait pas. Elle se contenterait d'omettre l'essentiel. Elle ne pouvait pas aider le dragonnier. Pas ainsi. Elle renonçait à sa compagnie, aux informations qu'il pouvait lui céder et elle ne flancherait plus à présent. Pleine de sa résolution, elle ne releva pas sa réaction face à la démonstration de son pouvoir. Elle savait comme il pouvait sembler insignifiant aux autres, comme elle savait qu'il était un don incompris et sous-estimé. Elle comprit aussi qu'elle venait de se mettre dans une situation périlleuse et elle ne savait comment défaire le nœud qu'elle venait de broder. Personne dans cette ville n'était mieux placé qu'elle pour répondre à sa demande. La délation était bien monnaie courante chez certains marchands mais aucun n'avait eu à tracer la carte qui guidait ces hommes de peu de foi.

«  Ici. Il aidera. »

Son doigt s'était posé sur une des formes vaporeuses. Une maison faite de chaux et à la devanture plus avancée que les autres. Elle se rappelait du cartographe vivant ici, son expérience était grande, son talent plus mesuré. Son ancienneté jouait en sa faveur, les gens avaient confiance en sa longévité et si ses mains tremblaient un peu, son œil restait vif et ses mesures des plus précises. Il ne saurait situer précisément le camps des traqués mais il pourrait sans mal établir une zone de recherches pour Eloïn et ses hommes.

« Nous être là. Toi aller à droite, gauche et gauche. Marcher 50 pas puis gauche. »

Tout en expliquant le chemin emprunté, elle se servit de sa maquette pour lui indiquer la marche à suivre. S'il ne possédait une bonne mémoire auditive, au moins aurait-il en tête cet appui visuel. Elle vérifia rapidement qu'il suivait et tout aussi subitement que la carte était apparue, elle s'estompa pour disparaître tout à fait.

«  Je partir maintenant. »

Elle n'osa pas s'avancer pourtant. Elle ne savait comment il prendrait les choses et s'il comptait la laisser filer ainsi. Elle l'espérait. Simplement. Elle n'avait pas prévu d'armes pour sa sortie et elle n'était pas naïve pour se croire de taille à l'affronter. Son irritation était palpable. Elle affirmait.


Dernière édition par Una Syrion le Lun 11 Avr 2011, 00:42, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: quand on cherche, on trouve — una syrion   quand on cherche, on trouve — una syrion EmptyDim 10 Avr 2011, 20:29


Quand l'explication au sujet de la carte fut tombée, je su que ça ne plaisait pas à Una. Au fond de moi, je sentis qu'elle ne m'aiderait pas, au travers le l'une de ses cartes, à retrouver le campement de brigands. Si ses yeux se dirigeaient toujours sur moi, je vis également qu'elle ne me "voyait" plus vraiment. Ses doigts agiles parcourraient rapidement la pierre de la façade, tandis qu'un plan de plus en plus précis du quartier se matérialisait devant moi. Ainsi, cette femme possédait une certaine forme de magie. Une dessinatrice. Il ne pouvait s'agir que de cela. Je le laissai dans ses pensées, car elle ne se trouvait, à l'instant, plus avec moi, dans cette ruelle, mais quelque part d'autre. Je ne voulais pas savoir de quoi il s'agissait, aussi me fis-je silencieux, attendant quelle revienne. Lorsque cela arriva, Una affronta mon regard, sans ciller, une étincelle de ferme résolution brillant dans ses yeux. « Ici. Il aidera. »

Posant son indexe sur une des maisons représentées sur sa carte, elle m'indiquait donc où je pouvais trouver un cartographe assez doué pour me permettre de retrouver le campement des brigands. « Nous être là. Toi aller à droite, gauche et gauche. Marcher 50 pas puis gauche. » Tout en écoutant ses instructions pour arriver chez le cartographe, qui à mon avis devait plutôt être un dessinateur, je fis de mon mieux pour graver l'image de la carte dans mon esprit. Par pure précaution, je l'envoyais également à Héng, occupé à chasser. En cas de défaillance, il se souviendrait du plan, et pourrait me le communiquer à nouveau. Lorsqu'il reçu l'image que je lui projetais, il l'accepta, puis rompit le lien. Il n'aimait pas tant etre dérangé pendant qu'il dégustait sa proie, à savoir un grand et dodu daim des plaines.

Puis le dessin sur les pierres s'effaça subitement. « Je partir maintenant. » Déjà ? Mais en y réfléchissant, elle n'avait plus rien à faire de ma compagnie. J'avais demandé son aide, elle m'avait aidé. Je devais repartir immédiatement, afin de parler au cartographe, avant d'aller au campement des brigands. S'il se trouvait dans la région, je serais de retour à Cathairfál avant ce soir. Et ... j'avais encore besoin de l'aide d'Una. Et je ne savais pas trop comment m'y prendre, car il me semblait qu'elle appréciait de moins en moins notre discussion. Comment lui faire comprendre que je ne lui voulais aucun mal, et que j'avais encore besoin de quelques renseignements. Oh oui, je pourrais les obtenir auprès de l'autre dessinateur, mais sans savoir pourquoi, j'avais envie que ce soit elle qui me réponde, aussi je lui parlai d'une voix un peu ... mal-assurée.

« Je ... je te remercie, vraiment. Je vais aller voir le cartographe, après quoi je trouverai les brigands. Je dois seulement les avertir de ne plus jamais attaquer un village sous notre protection, sans plus. J'espère revenir à Cathairfál avant ce soir. » En effet, je n'étais pas le genre de personne à parader ou à trop attirer l'attention. Et quand Héng viendrait me chercher sur la grande place, tout le monde saura à quoi je ressemble, et guettera mon retour avec impatience. Il me faudrait donc une chambre tranquille où passer la nuit. « C'est la première fois que je viens à Cathairfál seul, et ... enfin la dernière fois, un Dragonnier plus agé est venu, et nous avons logé au Palais. J'aimerais bien une auberge tranquille, enfin ... j'espère que tu vois pourquoi ? » Lui adressant un petit sourire, j'espère qu'elle me comprendrait. Etre ainsi "lâché dans la nature" n'était jamais facile, surtout pour ma première mission en solitaire. Les autres Dragonniers me manquaient. Nous étions un clan très soudé, et je savais qu'en cas de besoin, je pouvais toujours m'appuyer sur une épaule attentionnée. Et ce soir, Héng devrait voler loin de la cité, pour ne pas se risquer à affronter les monstres nocturnes. Oh, il pourrait en détruire beaucoup avant de succomber, mais je ne voulais pas qu'il prenne de risques en passant la nuit dans les environs. Et sans lui, la nuit serait très longue, et solitaire ...

( moi te corrompre ? non, je n'oserais pas quand on cherche, on trouve — una syrion 543433 et oui, j'aime ta réponse ! =D )

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MessageSujet: Re: quand on cherche, on trouve — una syrion   quand on cherche, on trouve — una syrion EmptySam 16 Avr 2011, 23:37

(Pardon pour le retard. Semaine chargée. ^^)

Ses yeux se fixèrent sur le dragonnier. Le ton de sa voix l'avait prise au dépourvue et toute son attitude maintenant la laissait interdite. Elle relâcha pourtant la tension qui parcourait son corps entier et ses épaules s'affaissèrent à peine alors qu'elle l'écoutait justifier ses actes à venir. Elle n'avait rien demandé. Elle n'espérait même pas qu'il prenne la peine d'expliquer le pourquoi d'une telle situation. L'air un peu revêche, elle se prie à observer fixement un point dans la ruelle attenante plutôt que l'affronter lui. On ne lui rendait pas de comptes. Jamais. Qu'une telle idée puisse effleurer l'esprit d'une personne était une première. Plaisante ou non, elle ne savait trancher. Ses lèvres se pincèrent dans une apparence purement butée et elle ajusta sa bretelle sur son épaule. Le tissu trop lâche nécessiterait un ou deux points de couture pour cesser cet incessant relâchement. Elle soupira discrètement et laissa trainer ses doigts sur la pierre à ses côtés. Elle n'osait plus vraiment le quitter.

Il était resté correct jusqu'ici et si elle ne pouvait tolérer tout à fait sa mission à accomplir, il n'en restait pas moins un étranger dans une ville inadaptée à ses mœurs. Una connaissait cette situation. Elle en déplorait jusqu'au moindre fait et ce, quotidiennement. Elle rabattit une mèche derrière son oreille et inclina la tête alors qu'un sourire étirait ses lèvres et qu'elle se rapprochait de lui. Il jouait avec elle, à peine assez pour lever un soupçon et néanmoins juste assez pour se préserver de tout quiproquo. Ses jupes ondulèrent sous sa démarche et elle se posta bientôt à quelques centimètres du jeune homme. Ses doigts rencontrèrent son torse et allèrent cueillir son col alors qu'elle l'invitait à se pencher un peu à sa rencontre. Il sentait la poussière et le souffre. Elle reconnut aussi une autre odeur sans pourtant parvenir à la nommer. Le vestige d'un vol persistait sur lui et elle inspira cette sensation inconnue et inédite avec délice. Se maintenant sur la pointe des pieds, elle émit un gloussement ravi face à cette découverte et se laissa retomber sur ses talons. Sa réserve fila mais elle n'en perdit pas moins la raison de son rapprochement et débuta une confidence dans un murmure approprié.

«  Je.. pas connaître auberges. »

Voyait-il pourquoi ? Elle en doutait. Elle-même ne comprenait pas trop les raisons de sa demande. S'il avait pu loger au palais autrefois, pourquoi ne pourrait-il y retourner ? Fallait-il un statut particulier pour être inviter dans un tel lieu ? Devait-il prouver sa valeur ou nouer des alliances pour accéder à tel privilège ? Le gîte n'était-il offert qu'au groupe de dragonniers ? L'hospitalité ne naissait-elle que lorsque la menace de plusieurs dragons pouvait se profiler autour de Cathairfàl ? C'était possible. Elle n'en était pas certaine. Una n'était pas suffisamment familière des coutumes locales pour les réciter sur le bout des doigts. Cela viendrait en temps et en heures. Jusque là, il lui faudrait se résoudre à vivre avec quelques mystères irrésolus et de nombreuses interrogations. Ses poumons se gonflèrent sous une inspiration et elle déglutit faiblement alors que son regard fuyait celui d'Eloïn. Elle ne fréquentait pas les auberges. Elle n'en avait jamais eu le besoin et elle se devait de refuser tout travail en dehors du bordel, seule condition à la conservation de sa chambre. Elle ferma les yeux un moment pour réfléchir à sa formulation et se risqua à s'appliquer.

«  Je ne les fréquente pas... »

Elle se détacha de lui et le dépassa pour revenir dans la rue animée. Quelques regards furtifs se portèrent sur elle mais rien dans sa tenue n'indiquait un quelconque indice de dépravation. Elle jeta un œil à gauche puis à droite. Elle fit deux pas dans cette direction et se tourna vers l'allée qu'elle venait de quitter. Elle fit un signe de la main à Eloïn pour l'inviter à le rejoindre. Elle savait comme errer dans une citadelle inconnue pouvait être difficile à gérer parfois. Elle pouvait au moins lui accorder cette main tendue. Une fois auprès du cartographe, elle le laisserait. D'ici là, ils pouvaient toujours chercher ensemble l'endroit idéal où le dragonnier pourrait se reposer cette nuit.

« Nous trouverons. »

Après tout, elle connaissait certains quartiers et saurait sans doute l'orienter vers un lieu peu fréquenté où sa tranquillité serait possiblement assurée.
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MessageSujet: Re: quand on cherche, on trouve — una syrion   quand on cherche, on trouve — una syrion EmptyMar 19 Avr 2011, 00:14


( aucun soucis, je comprend tout à fait =D )

Lorsqu'elle reçut mes explications, Una changea un peu d'attitude, ou du moins le regard qu'elle me portait me semblait bien différent. Puis elle fixa un point connu d'elle seule, un peu plus loin dans la ruelle, préférant ne pas affronter mon regard, qui n'avait rien, je l'espérais du moins, rien de menaçant. Soupirant, Una semblait réticente à rompre le contact de ses doigts sur la pierre froide de la façade, comme si en le faisant, elle perdrait tous ses repères. Ne voulant pas la brusquer, j'attendis qu'elle reprenne la parole, ou du moins qu'elle reprenne ses esprits. Je me doutais bien que me parler alors qu'elle ne maitrisait pas parfaitement cette langue pouvait la mettre mal à l'aise. Mais je devais m'efforcer de me montrer amical et compréhensif. Et ce n'était pas bien difficile, puisque je n'étais pas le genre de type à me faire des ennemis partout.

Finalement, Una inclina la tête, un sourire s'affichant sur son charmant visage. Sourire auquel je répondis spontanément. S'approchant de moi, la demoiselle posa ses mains délicates sur mon torse, faisant jouer ses doigts jusqu'à mon col. Je ne pus réprimer un frisson. De peur ou de plaisir ? Je n'en savais absolument rien, peut-être un savant mélange des deux, qui sait ? Me laissant tirer à sa rencontre, je la sentis humer mon odeur, comme si elle cherchait un quelconque indice qui prouvait ma bonne fois. Ne me croyait-elle pas au sujet de mon statut de Dragonnier ? C'était bien possible, après tout j'avais débarqué de nulle part, m'annonçant comme un chevaucheur de Dragon. Rien n'indiquait clairement mon appartenance au clan de Mhian Dhiaga, à part peut-être mon épée, quoique je faisais en sorte de me montrer discret. Lachant un petit rire typiquement féminin, Una reprit la parole : « Je ... pas connaître auberges. »

Ah mince. Alors je devrais trouver moi-même un logis pour la nuit ! Oh oui, j'aurais pu me diriger au Palais en tant que représentant officiel du Mhian Dhiaga, et disposer d'une suite réservée normalement aux ambassadeurs. Mais mes ordres étaient clairs : faire preuve de discrétion. J'avais déjà enfreins quelque peu cette partie-là en faisait atterrir Héng en plein milieu de la place centrale de Cathairfál, par pure paresse, alors autant limiter les dégâts. Dormir dans une petite auberge discrète me permettra de me faire oublier, et les discussions à mon sujet ne seraient plus que rumeurs au sein du marché de la cité. « Je ne les fréquente pas ... » Una devait donc avoir son propre domicile, ce qui expliquait le fait qu'elle ne loge jamais dans une auberge. Logique.

Me dépassant, la demoiselle fit quelques pas, jusqu'à se retrouver dans une rue bien animée. Le regard perdu sur sa jupe, qui ondulait de manière fort élégante, je revins à moi quand Una me fit signe de la suivre, alors qu'elle se trouvait déjà au milieu de la foule. Sans perdre une seconde, je la rejoignis. « Nous trouverons. » Je souris, touché par le fait que même si elle ne connaissait aucune auberge, elle semblait disposée à m'aider. Déjà qu'elle m'avait dessiné un plan des meilleurs cartographes de la ville, Una me consacrait encore un peu de temps. Il faudrait que je trouve un moyen de la remercier convenablement. Je n'étais pas riche, et même si on m'avait remit quelques pièces pour les "dépenses de service", à savoir le logis ou la nourriture par exemple, payer une personne pour ce genre de choses ne me semblait pas convenable. Il fallait que je réfléchisse à ce point. « Dis, avant que je quitte la ville, après ... après ma mission. Tu aimerais voir Héng ? Heu ... mon dragon ? » Je savais que beaucoup de personnes pensaient que les Dragons ne faisaient que partie des vieilles légendes que l'on raconte au coin d'un feu. Nous étions un peuple plutôt réduit au niveau des effectifs, mais pas au niveau de la puissance hein ! Et nous n'étions pas du genre à arpenter inutilement Lanriel sans but précis. De ce fait, bien peu de gens avaient l'occasion de voir une de ces magnifiques créatures. Souvent, ils n'apercevaient qu'un point noir, haut dans le ciel, les prenant pour un quelconque rapace. S'ils savaient la taille que pouvaient atteindre les Dragons.

Bref, je ne savais pas vraiment comment remercier autrement Una pour son aide. Lui payer un verre ou un repas pouvait aussi etre une solution, mais je ne voulais pas qu'elle pense que je voulais la draguer ! Non pas que je ne la trouvais pas charmante, au contraire, mais ... enfin bref ! L'esprit embrouillé, et avec une petite bouffée de chaleur, notamment au niveau des joues, je réussi à bredouiller : « A moins que je ... je puisse t'aider ... pour autre chose ? » Voyager jusqu'à une ville lointaine très rapidement, ou un quelconque service nécessitant force ou un peu de magie, que sais-je ?

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MessageSujet: Re: quand on cherche, on trouve — una syrion   quand on cherche, on trouve — una syrion EmptyMar 26 Avr 2011, 23:09

Il la rejoignit et dès lors elle s'évertua à maintenir un certain écart entre eux. Ses yeux se plantèrent résolument vers le sol, non pas qu'elle nourrissait le moindre grief à l'encontre d'Eloïn mais les ombres de la ruelle ne les protégeait plus des autres et il lui fallait reprendre son rôle de discrète chose. La ville ne tolérait pas les extravagances des filles de sa caste. Elle accueillit toutefois sa présence d'un mince sourire tout en se montrant silencieuse à sa proposition. Cette dernière était étonnante. Certes, petit à petit, elle comprenait que le dragonnier n'était pas le genre à cataloguer les gens et qu'il se montrait affable avec chacun mais ce comportement restait suffisamment inédit à ses yeux d'étrangère pour la laisser hésitante.

Héng. Le prénom était court mais empreint d'une vraie force. Sa prononciation pouvait se montrer tout autant sèche et douce et elle ne doutait pas qu'une telle bête pouvait se montrer aussi lunatique que le laissait présager son patronyme. Elle se demandait d'ailleurs si l'humain choisissait le nom de son dragon ou si ce dernier le possédait depuis sa venue au monde et concédait parfois à le transmettre à son compagnon. Dans pareil cas, il lui semblait un peu audacieux de divulguer avec si peu de prudence une telle marque de confiance.

Un hennissement la tira toutefois de ses réflexions. Une carriole traversait devant eux. Instinctivement Una se fondit dans l'ombre d'une devanture et offrit la vision de son dos au conducteur et ses passagers. Les femmes n'aimaient généralement pas la voir trainer aux alentours de de leurs hommes et ces même hommes craignaient parfois que leurs batifolages nocturnes parviennent jusqu'aux oreilles de leurs chères épouses. Elle tira machinalement sur le devant de sa jupe, faisant mine de la lisser et gratta son avant-bras pour en chasser la tâche de poussière qui l'ornait. La crasse de la ville semblait s'incruster sur elle à chacune de ses sorties. Parfois, elle craignait d'y découvrir l'annonce de son abandon au lieu. Telle un des vieux murs entourant la cité, la mousse viendrait petit à petit recouvrir la moindre parcelle de sa peau de nacre. La raideur suivrait et le gris terne des siècles passés se déposerait sur son être comme le parfait indice de son inaction.

L'équidé piaffa quelques mètres plus loin et le martèlement de ses sabots s'estompa à mesure qu'il s'éloignait d'eux. Una inspira, souffla et pivota pour reprendre sa route. Elle n'était pas familière de ces montures. Il existait bien quelques uns de ces spécimens sur son île mais ils restaient relativement rare et jamais elle n'avait eu à s'en occuper. Sa peur était enfantine et son admiration bercée par les nombreux récits d'habitués. Elle savait comme les canassons pouvaient être de parfaits alliés comme les instigateurs de violentes chutes. A quelques égards près, son appréhension approchait celle qu'elle cultivait pour les chevaux ailés qu'étaient les dragons. Les étalons ne crachaient certes pas du feu...

« Je... Seulement si Heng d'accord. »

Ses doigts grattèrent sa joue alors qu'une légère rougeur la colorait. Una se sentait un peu sotte à émettre ainsi une telle condition mais elle refusait l'idée d'imposer sa présence à une créature capable de la croquer pour mieux lui exprimer son mécontentement. Ce n'était qu'une précaution et, elle s'en rendit compte peu de temps après, une certaine forme de politesse. Une étrange tension sembla la quitter à cet instant et elle sut qu'elle avait agi au mieux. Peut-être le dragon la laisserait-il poser une main sur ses écailles...

«  Ici ? »

Elle pointa son index vers une porte massive et en chêne. Les fenêtres étaient composés d'un vitrail simple et une pancarte indiquait l'établissement comme auberge. Le quartier était peu envahi et outre les bruits coutumiers au jour, il n'était pas un repère aux grosses festivités. Elle ne savait si cela pouvait convenir à Eloïn mais peut-être celui-ci souhaiterait-il se renseigner directement auprès du patron. Elle porta une main à son front pour protéger son regard du soleil encore tapant malgré la fraicheur ambiante et laissa son compagnon convenir de la marche à suivre. Il s'agissait de sa quête et bien qu'elle lui apporte un furtif soutien pour l'étape Cathairfàl, l'effort n'était que moindre. Il ne lui devait rien, peut-être était-ce la raison de son silence vis à vis de ses propositions. Pour l'heure, elle ne quémandait aucun service ou faveur.
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MessageSujet: Re: quand on cherche, on trouve — una syrion   quand on cherche, on trouve — una syrion EmptyDim 01 Mai 2011, 17:35


Alors que nous marchions dans les rues de la ville, et que chacun de notre côté, nous fûmes interrompus par le hennissement d'un cheval bai, qui visiblement, n'appréciait pas que le meneur de la carriole tire sur ses mords de la sorte. Je remarquai alors qu'Una ne se trouvait plus à mes côtés, mais avait reculé un peu, se "camouflant" dans l'ombre d'une façade mal éclairée. Conscient que je finirais pas me faire écraser par la carriole si je restais immobile, je bougeai jusqu'à rejoindre ma guide. Celle-ci n'était visiblement pas à l'aise lorsque le cocher l'avait regardé, mais j'ignorai la chose, préférant ne pas intervenir. Je n'avais pas vraiment le droit de m’immiscer ainsi dans la vie des gens. Toutefois, si quelqu'un avait reluqué Sireel, ma bien-aimée, de la sorte, je n'aurais pas hésité à intervenir, et à faire détourner le regard du badaud. Lorsque le cheval éloigna la carriole en piaffant son mécontentement, nous pûmes reprendre la route.

« Je ... Seulement si Heng d'accord. »

Je ne pus m'empecher de sourire à cette condition. Non pas que je me moquais d'Una, au contraire, mais je la trouvais si ... innocente. D'accord, les Dragons n'étaient pas des animaux domestiques, loin de là, et je ne pouvais pas affirmer pouvoir lui imposer tous mes ordres. Mais il m'obéissait généralement, car après-tout, ne l'avais-je pas battu au corps à corps pour obtenir son obéissance ? Et une véritable relation, impossible à expliquer, quasi fusionnelle, nous unissait, et se faire présenter une charmante demoiselle ne gênerait pas Héng le moins du monde. Tandis qu'elle se grattait la joue, sûrement pour cacher un peu le sang qui lui montait aux joues, Una pointa une auberge, me laissant le loisir de faire ma première observation. "Au bon sommeil". Rien qu'au nom, cette auberge me plaisait. La façade en pierre polie était "trouée" de vitres simples, flanquées d'une porte en bois massif. De l'extérieur, il me semblait s'agir d'un établissement propre et bien ordonné. En somme, l'endroit parfait. Maintenant il ne restait plus qu'à aller voir l'intérieur. De plus, à part les bruits habituels d'un quartier de jour, il ne me semblait pas qu'il y ait d'autres sources de bruit. Bien, le moment était venu de quitter Una, du moins pour un moment. Je devais aller voir le cartographe, et obtenir la fameuse carte me permettant de faire une petite visite aux brigands. Et aussi réserver une chambre, histoire de ne pas devoir dormir à la belle étoile ce soir.

« Una, je te remercie. Ce soir, avant minuit, rendez-vous vers les portes de la ville. On ira voir Héng si tu veux. » En effet, si mon Dragon se pointait aux abords de la ville, tout le monde voudrait venir voir, de loin ou de près, de quoi il s'agissait. Et je détestais qu'Héng fasse figure de bête de foire. Dans l'obscurité au contraire, à l'abris dans un bosquet ou derrière une colline, Una pourrait l'admirer dans toute sa splendeur, et sans que nous ayons l'impression d’être observés.

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MessageSujet: Re: quand on cherche, on trouve — una syrion   quand on cherche, on trouve — una syrion EmptyJeu 05 Mai 2011, 16:47

L'heure de rendez-vous fixé, elle acquiesça avant de s'éloigner d'un pas tranquille. Elle croisa les bras sur son ventre, rentra un peu sa tête dans ses épaules et se garda bien de croiser les regards. Patienter jusqu'à minuit n'était pas un problème, le souci consistait à fuir ses obligations le temps d'une heure jugée productive pour son art. Eloïn n'avait fait ce choix qu'en toute innocence, du moins le présumait-elle mais cela risquait de compliquer un tant soit peu sa sortie. A moins que cela ne devienne le parfait prétexte pour reporter son invitation. Elle se mordit l'ongle du pouce tout en s'immobilisant dans le coin d'une rue. La perspective d'approcher un dragon était fort. Elle avant tant lu sur eux...

Un dragon cela crache du feu aussi. A minuit, les créatures rodent également. Chose d'autant plus vraie quand on s'aventure à l'extérieur des murailles de Cathairfàl. L'initiative semblait tout d'un coup déraisonnable. L'officier l'escorterait jusqu'à la bête ailée mais cela n'en rendait pas moins l'expédition périlleuse. Et s'ils se faisaient surprendre ? Pire. Si le dragonnier succombait d'une attaque avant d'elle et qu'elle ne devrait son salut qu'à la bonté d'un prédateur ? Un frisson la parcourut et elle secoua la tête de gauche à droite. D'un autre côté, il s'agissait là d'une occasion unique. Elle serait bien entourée et, bien que ce soit tout à fait précipité, elle accordait un certain crédit à Eloïn. Elle n'était pas prête à lui faire totalement confiance mais de là à voir en lui un affreux bourreau aux griffes acérés, il y avait tout un monde.

Après tout, elle n'avait qu'une vie et si ce fait relevait du problème du côté de sa conscience, sa déraison la poussait à se précipiter à cœur perdu dans cette découverte. Cette nuit serait riche d'enseignements. Un dragon... Son esprit caressait tendrement la vision et le sourire qui naquit sur son visage ne s'en détacha pas jusqu'aux premières lueurs du soir. La lune était ronde mais les étoiles rares quand elle se faufila à l'extérieur. Elle s'était arrangée avec une autre fille pour s'octroyer encore un peu de temps de libre mais il lui faudrait revenir avant l'aube.

Telle une ombre, elle glissa dans la ville, chaudement emmitouflée dans une cape noire. Ne sachant si Hèng se poserait dans un lieu facile d'accès ou s'ils devraient crapahuter pour le rejoindre, elle avait opté pour une tenue plus adéquate qui, pour toute personne informée, soulignait ses origines pirates. Un pantalon de toile beige lui tombait jusqu'aux chevilles tandis qu'un foulard blanc faisait office de ceinture. Sur son dos, elle avait enfilé une ample et épaisse chemise qu'un corset de cuir brun venait compléter. Elle resserra les pans de sa cape sur sa personne et progressa. Un nuage de buée blanche naissait à chacune de ses expirations. Una ne craignait pas tant le froid que lorsqu'il s'engouffrait tout contre sa peau nue. Son visage tirait, oppressé par la faible température, et elle accueillit la vision des portes de la ville avec soulagement.

Le dragonnier ne semblait pas encore être sur place. Elle ne le distinguait pas. Elle opta pour un emplacement stratégique, visible mais pas trop, à proximité de la muraille. Ses cheveux détachés battaient contre ses joues. Le temps semblait virer à l'orage ou à la tempête de neige... Allez savoir sur ces terres. Au cœur de l'océan, elle aurait prédit le virage du temps avec justesse mais ici, tout lui semblait encore inconnu et non maîtrisé. Ses réflexes passées reviendraient d'ici quelques jours, semaines ou mois. D'ici là, elle ferait comme tous les autres. Elle rabattit sèchement sa capuche sur son crâne. Eydis ne faisait preuve d'aucune clémence envers leurs âmes impies.

«  Ce n'est pas une heure pour sortir, ma petite dame ! »

Sa tête tourna vers l'heureux propriétaire de la voix caverneuse. Un garde, au sourire affable, la détaillait. Sans doute jaugeait-il la menace qu'elle pouvait représenter. Ses lèvres se pincèrent. Il choisissait bien son moment. Il n'attendit pas qu'elle réponde pour l'attraper par le bras et l'entrainer à quelques pas des portes. Un coup de vent fit tomber son capuchon dans son dos et elle se dégagea de son étreinte assez brusquement. Elle n'était pas en sucre. Que craignait-il ? Qu'une créature tende la patte et l'arrache à la protection de grands et glorieux guerriers dont il faisait partie ? L'éventualité lui fit grincer les dents et elle rebroussa chemin pour mieux camper sa position. Il la fixa, les yeux écarquillés avant que ses épaules ne se haussent et qu'il poursuive sa ronde. Les caprices d'une donzelle ne semblant pas susciter chez lui un excès de zèle.
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MessageSujet: Re: quand on cherche, on trouve — una syrion   quand on cherche, on trouve — una syrion EmptyVen 06 Mai 2011, 00:41


Hochant la tête positivement, Una se retourna, s'éloignant rapidement de moi. Soupirant, car une rude tâche m'attendait, je lui tournai également le dos, m'engageant dans les petites ruelles environnantes. Si je n'avais pas eu le temps de dessiner le plan qu'Una, une dessinatrice, avait tracé sur les pierres polies par le temps d'une maison, j'avais gardé en mémoire l'itinéraire à prendre. Me rendre chez le cartographe ne serait donc pas une difficulté en soit. Le challenge était qu'il accepte de m'informer où se trouvait le campement de brigands que je cherchais.

Quelques minutes de marche furent nécessaires pour rejoindre la bâtisse. Placée dans une ruelle assez discrète, la profession du cartographe était annoncée par une plaque en bois, où était gravée une carte des environs immédiats de la cité. Une belle manière de s'annoncer. Respirant un grand coup, je tirai sur la poignée en métal légèrement rouillé, avant de pousser la porte en bois massif. L'accueil était classique : une pièce rectangulaire, percée de deux fenêtres cachées par d'épais rideaux. L'éclairage se faisait grâce à plusieurs lampes, disposées un peu partout. En plus d'une table où les clients pouvaient visiblement étudier les cartes avant de les acheter, plusieurs présentoirs et tiroirs permettaient de ranger des parchemins. L'accueil, au bout de la pièce, donnait sur une ouverture, l'intérieur caché par une toile en cuir. Je m'approchai de l'accueil, tapotant sur la clochette sensée appeler le maître des lieux. Celui-ci, entendant le tintement délicat, accouru bientôt. Il devait avoir passé la cinquantaine, comme l'attestaient les cheveux gris qui partaient dans tous les sens. Une petite moustache, également blanchissante, un nez pointu, et des yeux brillants de malice. « Excusez-moi jeune homme, je ne vous ai pas entendu entrer. » Pas étonnant, puisque la poignée, à défaut d'être un peu rouillée, était parfaitement huilée. Je lui répondis d'un sourire cordial : « Ne vous en faites pas. Je viens pour une carte. Une carte un peu ... spéciale, et on m'a dit que vous pourriez m'aider. » Là, la curiosité du vieux cartographe sembla s'éveiller. Parfais. Si je voulais qu'il me fournisse ce don j'avais besoin, il fallait que je flatte un peu son ego.

« Et quelle genre de carte ... spéciale, avez-vous besoin ? » Prenant un ton sérieux, il me fixa derrière ses lunettes parfaitement nettoyées. « Je cherche un grand campement de hors-la-loi. » Il haussa un sourcil, me prenant peut-être pour un fou. « Vous savez, en ces temps, les brigands abondent. Il ne sera pas facile de trouver ceux que vous cherchez. » Il n'avait pas tort. Mais j'avais d'autres atouts dans ma manche. « Ils sont très nombreux, et bien organisés. Et assez désespérés pour attaquer un village sans défense. » Là, je vis une petite étincelle briller dans les yeux de mon interlocuteur. Il savait de qui je parlais, j'en étais sûr. Et je ne partirais pas d'ici sans la précieuse carte me permettant de remplir efficacement ma mission ...


peu avant minuit

Enveloppé dans une toile de couleur sombre, je parcourais rapidement les rues de Cathairfál. En ces heures, personne ne s'aventurait dans les rues, sauf pour rejoindre, ou quitter, une quelconque taverne. Et même dans ce cas, on ne trainait pas la patte, se dépêchant de rejoindre l'abris d'une maison accueillante, ou de n'importe quel habita : en ces temps, rester dehors était synonyme de danger et de mort. Depuis la chute du Bouclier, des monstres venus des enfers prenaient d'assaut presque chaque soir les murs de la cité, que les défenseurs gardaient intacts tant bien que mal. J'avais pensé à les aider cette nuit, déchaînant sur les créatures ignobles le feu de Héng, l'aidant de mon épée et de ma magie. Mais je ne pouvais pas prendre ce risque, étant donné ma mission. Si les habitants de Cathairfál avaient vraiment besoin d'aide, ils en auraient fait la demande depuis longtemps.

De plus, j'avais invité Una Syrion à aller rendre visite à Héng. Elle m'avait aidé à trouver un cartographe, en réalité un Dessinateur. Ce dernier m'avait, par magie, dessiné la carte qui me mènerait, demain aux premières lueurs, au campement de brigands. Mais avant ça, il fallait que je rejoigne la grande porte, là où m'attendait Una. « Tu es plus lent qu'un escargot. » Ignorant la boutade mentale d'Héng, je jetai un coup d'oeil à la lune, il ne me restait plus que quelques minutes. Puis au détour d'une ruelle, j'aperçu Una, qui visiblement, venait de se faire éloigner des portes par un garde. J'avais complètement oublié qu'il faudrait trouver un moyen de quitter l'enceinte de la cité ! En ces temps, des gardes patrouillaient partout sur les murs ! Et demander à Héng de venir nous chercher était impossible, puisqu'il se ferait tirer dessus, sûrement prit pour un monstre abyssal.

Una, vêtue étrangement, du moins pour les coutumes de la région, restait élégante. Portant deux doigts à ma bouche, j'émis un petit sifflement, afin de capter son attention. Lorsqu'elle me vit, elle vint rapidement à moi, et je l'attirai par le bras jusqu'à une zone d'ombre, sous un porche en bois. Ainsi, personne ne nous verrait discuter. « Bonsoir. J'avais complètement oublié le problème des gardes. Il faut qu'on arrive sur un des murs. Grâce à la magie, je pourrai nous faire descendre. » En effet, depuis que Héng et moi étions liés, je pouvais avoir accès la magie. Mon élément étant le vent, je pourrais densifier l'air sous nos pieds assez longtemps pour que nous descendions sans trop de soucis l'enceinte de Cathairfál. Par contre, il fallait qu'Una me fasse confiance.


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MessageSujet: Re: quand on cherche, on trouve — una syrion   quand on cherche, on trouve — una syrion EmptyDim 22 Mai 2011, 00:11

Spoiler:

Le sifflement suffit à attirer son regard et celles des gardes. Ce n'était pas vraiment le meilleur moyen de se montrer discret mais au moins Eloïn avait-il capté son attention. En baissant les yeux, elle se pressa vers le dragonnier, prenant sur elle la manière dont elle venait d'être abordé. Una était habituée aux manières plutôt rudes et au manque de délicatesse de certains hommes mais se faire rallier comme un chien, fidèle compagnon de son maitre certes, n'avait rien de très glorifiant à ces yeux. Toutefois, la chose étant relativement courante dans des opérations cadrées, elle mit cela sur le compte de l'éducation militaire du jeune homme. Il s'était présenté à elle comme un officier, après tout. Cela impliquait une certaine rigueur et probablement efficacité. Du moins, le présumait-elle.

Arrivée à sa hauteur, elle releva le regard et accueillit son bonsoir d'un hochement de tête avant d'écouter la suite de son discours. De leur nouvelle position, les soldats ne les discernaient plus mais cela ne signifiait pas que leur surveillance s'était tue. Il était d'ailleurs étrange de remarquer que les entrées étaient si étroitement veillées. Elle comprenait bien le couvre-feu et ses implications mais beaucoup moins celui, d'empêcher le départ d'un citoyen. Après tout, les entrées méritaient davantage leur vigilance. Toute âme de Lanriel connaissait le sort qui pesait sur Cathairfàl aux premières lueurs du crépuscule et peut-être, ses habitudes pirates jouaient-elles en sa défaveur ici, mais elle ne comprenait pas qu'on puisse remettre en question la décision d'une personne souhaitant passer la protection de la muraille.

Qui n'avait jamais rêvé de faire ses preuves ? A Darya, il était courant de voir un jeune homme prendre la mer et affronter seul des dangers pour revenir s'en vanter ensuite. Naturellement, certains ne revenaient jamais mais dans le cas contraire, cela faisait de l'aventurier un homme et son statut était reconnu pour peu qu'il ramenait une preuve de sa vaillance. Les créatures qui sévissaient dans la région n'était pas réputée pour leur clémence, mais il était certain qu'un adolescent survivant à une nuit au-delà des remparts se verrait glorifier. Du moins, était-ce là sa conviction. En y réfléchissant à deux fois, peut-être se fourvoyait-elle. Les réactions des habitants ne correspondaient que peu à ses mœurs. L'enfant se verrait peut-être targuer de fou suicidaire...

« D'accord. »

Una prit une inspiration comme pour mieux lui insuffler l'audace nécessaire à l'entreprise. Elle se confiait aux bons soins de son guide. L'idée que sa survie soit dépendante de la magie d'un tiers ne l'emballait pas vraiment mais comment leur escapade se passerait-elle à l'extérieur si elle mettait déjà en doute la bonne foi d'Eloïn ? Elle n'était pas une grande combattante, ni même une parfaite dessinatrice, le bon déroulement de l'expédition reposait sur son attention et sa diligence. La jeune femme ne pourrait rien sans l'aide du dragonnier. Elle avait beau connaître la topographie des alentours, cela ne faisait pas d'elle une rôdeuse aguerrie.

«  Je devoir faire quoi ? »

Il n'avait précisé sa manière d'opérer et il était difficile pour la pirate d'imaginer comment ils s'y prendraient. Elle n'avait eu qu'un bref aperçu de la magie des vents et l'art lui restait encore trop inconnu pour qu'elle s'essaye aux spéculations. Son esprit était bien trop fertile pour s'y risquer, par ailleurs. La question avait été murmuré alors qu'ils quittaient l'abri du kiosque pour se rapprocher de la haute muraille. Silencieusement, se faufilant comme des brigands, le couple de fraudeurs se frayait un chemin vers l'extérieur. La pierre grise s'effritait un peu sous les doigts quand on la caressait de la paume mais un mur de lierre s'y était développé et pouvait assurer des prises secondaires. La hauteur fit un peu frémir Una. Un mauvais appui et la chute serait douloureuse.

Fort heureusement pour elle, ses nombreuses déambulations enfantines incluaient des escalades audacieuses sur de dangereuses falaises ou versants abrupts. Elle n'en conservait peut-être pas l'aisance mais certains réflexes s'en voyaient préservés. Ainsi, pour se rassurer, elle débuta une courte ascension, prenant bien soin de tester ses appuis avant de s'y reposer totalement. Un rapide coup d'œil, lui avait révélé le chemin, à priori, le plus fiable pour sa corpulence et taille. Une fois suspendue à plusieurs mètres, bifurquer se révèlerait moins évident puisque son champs de vision se verrait réduit par sa proximité avec son support. Elle avala ainsi quelques centimètres puis se laissa choir souplement tel un félin aux côtés d'Eloïn. Ses souliers ne gêneraient pas sa montée et ce constat la rassérénait.

« Je être prête. Vite. »

Una lui adressa un sourire amusé. La lueur d'une lanterne se matérialisait au fil de l'avancée de son porteur. Les tours de garde ne s'étaient pas interrompus et leur pseudo clandestinité se voyait maintenant menacer. Si le départ du dragonnier ne les étonnerait sans doute pas, il en serait surement tout autre en découvrant son choix de sortie, on ne peut plus suspicieux.
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MessageSujet: Re: quand on cherche, on trouve — una syrion   quand on cherche, on trouve — una syrion EmptyLun 30 Mai 2011, 00:15


« D'accord. » Je vis Una prendre une bonne inspiration. Pour elle, la chose devait paraître un brin dangereux, voire complètement fou. Seul quelqu'un pouvant utiliser la magie prendrait la descente d'un mur, surtout de celui-ci, pour de la rigolade. Et encore, il faudrait que je reste concentré pour que tout se passe pour le mieux. Surtout qu'Héng était encore un peu loin, et l'accès à sa magie serait par ce fait un peu limité. Mais je le sentais se rapprocher de seconde en seconde. « Je devoir faire quoi ? » Sans lui répondre de vive voix, car le garde pouvait toujours nous entendre, je fis signe à Una de me suivre. Nous quittâmes alors notre cachet pour nous aventurer jusqu'à la muraille de Cathairfál. S'y rendre ne fut pas trop compliqué, empruntant une ruelle sombre parallèle, afin de nous éloigner un peu du poste de garde. Arrivés devant le grand mur de pierre, nous restâmes quelques secondes sans bouger, quelque peu ... admiratifs. J'aurais pu utiliser la magie pour aider notre ascension, mais je ne savais si j'aurais assez d'énergie pour la descente. Alors autant grimper par nos propres moyens.

Posant ma main sur les pierres froides, je fis la moue. Quelques blocs s'effritaient déjà, usés par les intempéries et surtout le temps. Grimper ne serait pas une mince affaire. Heureusement pour nous, du lierre avait réussi à s'accrocher à la parois, formant un petit "mur" de végétation, et nous permettrait de grimper. Respirant un coup, je me lançai dans l'ascension en même temps qu'Una, qui était visiblement à l'aise dans l'exercice. Cela me soulagea intérieurement, car je savais que bon nombre de femmes n'auraient jamais osé s'accrocher à du lierre pour grimper l'intérieur d'une muraille. C'était courageux de la part d'Una. Mais après tout, peut-être que la motivation de voir et d'approcher un Dragon lui donnait des forces et du courage, qui sait ?

Habitué aux montagnes, ravins et crevasses entourant Mhian Dhiaga, escalader le mur ne fut pas trop compliqué. Après les nombreuses années d'entraînement quasi intensif, j'avais l'habitude. Finalement, nous arrivâmes au sommet, sur ... le chemin de ronde ! Surplombant toute la muraille, il permettait aux gardes de patrouiller sur tous les murs. Et là, un halo orangé s'approchait de nous, signalant l'arrivée d'un garde, ou pire, d'une patrouille. « Je être prête. Vite. » Je fus intrigué par l'amusement visible sur le visage d'Una. Trouvait-elle cette situation ... excitante ? A vrai dire, me retrouver là, à cet instant, me donnait aussi une petite poussée d’adrénaline. Tels des brigands, nous tentions de déjouer les gardes pour ... quitter la ville. C'était pas le contraire normalement ? Mais bon, allez expliquer l'envie de sortir des murs protecteurs de Cathairfál en pleine nuit, avec tous les monstres rôdant dehors. Les gardes ne comprendraient pas.

Bon, mon plan était simple : Una devait s'accrocher à moi, et nous "sauterions" dans le vide. Là, je devrais mobiliser toute ma magie pour que l'air en dessous de nos corps devienne assez solide non pas pour nous opposer une réelle résistance, mais plutôt pour freiner notre course pour que nous arrivions en bas sans nous écraser et nous briser les os. Je voyais plutôt ça comme une plume flottant plus ou moins doucement jusqu'au sol. Et nous étions les plumes. Ou alors, si tout allait de travers, la plume se transformerait en oeuf. Et oui, nous serions les oeufs. Grimpant sur le rebord du mur, je tentai de regarder en bas, mais l'obscurité m'empêcher d'apercevoir le sol. Tendant la main à Una, je lui expliquai la marche à suivre. « Accroches-toi à moi, mais pas à mes mains, j'en ai besoin. Et ... après on saute. Tu peux fermer les yeux. » Petit clin d'oeil à l'appui, je tentai de la rassurer. Ainsi raconté, mon plan n'avait rien de très rassurant, j'en étais conscient, mais j'avais confiance en moi. Il fallait qu'Una en fasse de même. De plus, j'avais précisé avoir besoin de mes mains pour canaliser la magie. Ce n'était pas indispensable, mais ça rendant les choses plus faciles. « Si tu pouvais m'aider ... » Presque instantanément, je sentis la magie gonfler mes veines. Un sourire s'étira sur mon visage, car mon Dragon venait de m'envoyer un peu de ses réserves personnelles de magie. Vu qu'il était un peu loin, cette "cargaison" était la bienvenue, et permettrait que tout se passe bien. « Tu es vraiment inconscient. » L'ironie et la moquerie étaient palpables.

Tandis qu'Una s'accrochait à moi, je jetai un coup d'oeil au garde. Ses contours se précisaient, et dans quelques secondes je pourrais voir clairement son visage. Il fallait vraiment se dépêcher. « Ait confiance. Un ... deux ... trois ! » Sautant dans le vide, je vis appel à ma magie, que je sentis flamboyer autour de moi. La chute libre dura une seconde, avant qu'une enveloppe noire d'énergie ne nous entoure, je soupirai quand je sentis nos corps ralentir. Maintenant il fallait maintenir le flux de magie, et manier l'air selon les besoins. La vitesse diminua encore, jusqu'à que nos cheveux cessent peu à peu de voleter dans tous les sens. Fermant les yeux pour me concentrer pleinement, je sentis les veines pulser sur mes tempes, m'obligeant à inspirer profondément. Finalement, nous touchâmes le sol sans trop de brusquerie, et je pus rompre l'afflux magique. Par contre, et avant de m'enquérir de l'état d'Una, je regardai autour de nous, afin de voir si une quelconque créature se profilait. Par instinct je portais ma main à la garde mon épée, qui en une fraction de secondes me permettrait de frapper, au cas où. Scrutant les environs, je ne vis rien de spécial. Me retourant vers Una, je lui souris, avant de lui demander à voix basse : « Tu vas bien ? »


( dis, en dehors des murs de la cité, c'est directement la campagne où il y a des habitations ? )


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MessageSujet: Re: quand on cherche, on trouve — una syrion   quand on cherche, on trouve — una syrion EmptyMer 27 Juil 2011, 22:30

Spoiler:

Le regard rivé sur la lueur approchante, Una sentit un frisson la parcourir. Comme une décharge électrique, son buste se redressa un peu et elle glissa sa main dans celle d'Eloïn. Ses yeux ne paraissaient pas inquiets mais elle y décela une certaine appréhension. Ce n'était sans doute pas chose courante même pour lui. Cette idée la séduisait. Ses doigts fins pressèrent avec douceur sa paume. La dessinatrice se hissa à la même hauteur que le dragonnier. Il était grisant de se savoir là, surplombant tout Cathairfàl et ses environs. Le vide menaçait à tout instant de l'avaler et chaque courant d'air devenait menaçant une fois perché sur ce rebord. Un instant, ses prunelles se risquèrent à jeter un œil vers le sol mais très vite, elles retrouvèrent Eloïn. Si le vertige ne l'avait jamais terrorisé, elle savait les conséquences qu'il résulterait d'une telle chute.

Diligemment, elle passa donc ses bras autour du cou du dragonnier, ne sachant trop comment se positionner, pour ne pas le déranger durant l'entreprise tout en s'assurant une accroche suffisante afin de ne pas paniquer. Grimper sur son dos était une option envisageable mais cela lui paraissait inadéquat. Elle n'avait plus cinq ans et Eloïn n'était pas son père. D'un autre côté, cette sortie n'avait rien de conventionnelle non plus. Indécise, elle fixa son comparse pour y puiser l'inspiration et finalement opta pour l'étreinte la plus rassurante qu'elle connaissait. Ses bras encadrèrent les hanches d'Eloïn et ses mains s'agrippèrent aux épaules robustes. Elle n'avait plus vécu une telle promiscuité, sans ambiguïté, simplement tendre, depuis Galàan. Ils n'étaient pas comparables néanmoins. Son époux ne semblait pas bouillonner lui. Pendant une infime seconde, elle se demanda s'il s'agissait là d'une conséquence d'un lien avec un dragon, puis ils sautèrent.

Ses jointures se contractèrent un peu sur le vêtement du dragonnier et ses yeux se fermèrent instantanément. Si elle s'était promise de les garder ouverts pour soutenir Eloïn, elle ne put tenir parole. L'air lui fouettait agréablement le visage et une étrange euphorie la saisissait mais, instinctivement, elle se retrouva nicher contre le col de son cavalier. Quand enfin ses pieds touchèrent la terre ferme, elle inspira profondément et relâcha sa prise. Aussitôt, Una s'écarta d'un bon pas et fit volte-face. Un léger frémissement agitait encore ses doigts mais son attention n'était portée que sur les alentours. Elle ne savait si elle s'attendait à voir une créature se jeter sur eux dès leur sortie effectuée mais elle éprouva un grand soulagement de se savoir indemne. La tension qui nouait jusqu'ici ses muscles, se dissipa peu à peu et un sourire s'épanouit sur son visage.

Pivotant pour faire de nouveau face à Eloin, elle acquiesça tranquillement. Cette aventure était étrange, étrange mais palpitante. Cela se voyait-il quand on la fixait ? Elle trouvait amusant de constater que les choses interdites n'avaient rien perdu de leur saveur d'antan. Comme si, au fond, il suffisait de transgresser des règles pour retrouver l'innocence de leur enfance. Les environs revêtaient le voile de l'inédit. Finalement, Una réalisa qu'il s'agissait bien de cela. Depuis plusieurs jours qu'elle vagabondait à Cathairfàl, elle n'avait encore quitté l'enceinte. Son arrivée s'était faite dans la direction opposée et la végétation était devenue plus dense durant son absence à Darya. L'ensemble passait pour plus menaçant dorénavant. De son point de vue, cela nourrissait le folklore avant tout.

A l'approche précipitée de la lanterne qui se rapprochait de leur point de départ, la jeune femme entraîna par la manche Eloin sous le couvert des arbres. De là, on distinguait le garde qui scrutait les ombres non loin de leur cachette. Sans doute, les avait-il discerné sauter sans en être persuadé. L'action peu courante semait facilement le trouble. L'heure tardive et l'alcool ingurgité, pour maintenir le corps au chaud, firent le reste. Il n'y croyait déjà plus. Une fois sa présence éloignée, Una repoussa une branche de sa vision pour scruter la terre proche. Malgré l'obscurité, le clair de lune permettait aisément, à qui avait le regard aiguisé, de repérer des traces. La cartographe sommeillant en elle dut pourtant s'incliner. Aucun passage récent ne s'était fait par ce semblant de sentier. Cela signifiait deux choses. D'une part, qu'aucune créature ne surgirait par ce côté et d'autre part, que le chemin menant à Heng ne débutait pas ici.

En silence, elle s'humecta les lèvres et les mains nouées dans son dos, elle prit appui contre le tronc le plus proche. La forêt la rassérénait plus que la cité. Elle ne savait pourquoi. Simplement, tapie dans l'ombre, tout lui paraissait soudainement accessible. Sa poitrine se gonfla d'un souffle imperceptible. Elle se redressa totalement, gratta sa joue et y déposa inconsciemment une infime trace de sève. Dans sa tête, elle répéta les mots qu'elle s'apprêtait à prononcer pour s'exprimer le plus clairement possible. La chose faite, elle capta l'attention d'Eloïn et le questionna sans parvenir à dissimuler son enthousiasme.

«- Par où, allons-nous ? »

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MessageSujet: Re: quand on cherche, on trouve — una syrion   quand on cherche, on trouve — una syrion EmptyVen 19 Aoû 2011, 14:41


Acquiesçant en souriant à ma question, Una me tira sous le couvert des arbres, afin que nous ne soyons pas repérés par le garde qui s'était rapidement approché de notre point de saut. Tout mon corps vibrait, comme prêt à la bataille. Ou plutôt, comme un enfant qui était en plein dans une quelconque bêtise. Car n'était-ce pas de ça qu'il s'agissait ? Deux personnes bravant les règles de sécurité de la ville pour s'échapper par dessus les murailles ? C'était à peu près ça, en un peu plus dangereux quand même. Car à mon avis, les gardes n'hésiteraient pas à tirer leurs flèches sur n'importe quelle ombre suspecte qui ferait penser à un de ces monstres rôdant autour de Cathairfál. Quelques secondes passèrent ainsi, pendant lesquelles je fis tout mon possible pour ne pas respirer trop bruyamment. C'était difficile, car l'utilisation de la magie aussi loin d'Héng nécessitait beaucoup d'énergie. Finalement, le garde finit par s'en aller, en se disant sûrement qu'il devait arrêter de boire pour ce soir. Non mais, des gens qui sautent par dessus les grandes murailles de la cité. Qui serait assez fou pour l'oser ?

Écartant une branche pour repérer les environs, Una observa la zone qui se déroulait devant nous d'un oeil qui me sembla expert. Elle connaissait la zone, et moi pas du tout. Alors je devais me confier à son jugement. S'appuyant contre le tronc rugueux d'un arbre, comme en attente d'une quelconque action de ma part. Sourire aux lèvres, je me réjouissait déjà des minutes qui allaient suivre. Je pouvais sentir Héng qui s'approchait, le lien qui nous unissait se renforçant à chaque instant. Je savais aussi qu'il devrait bientôt s'arrêter et nous attendre, sans quoi il serait repéré par les sentinelles patrouillant sur les murs de Cathairfál. Une créature de cette taille, ce n'était pas forcément très discret, et malgré la couleur noire de ses écailles, la lune éclairait suffisamment pour vouer à l'échec toute approche. « Par où, allons-nous ? » S'étant éloignée de l'arbre, Una était prête à me suivre. Parfait.

« Par ici. » La campagne rase s'étendait devant nous, et ce à plusieurs lieues autour de la cité. Héng devait se trouver à quoi ... environ mille mètres ? Quelque chose comme ça. Pour arriver à lui, il nous faudrait donc traverser une petite plaine, et à mon avis, nous y serions dans une dizaine de minutes, à condition de ne pas traîner en chemin. Le problème, c'était que marcher vite dans l'obscurité pouvait se révéler fatal pour deux voyageurs isolés. D'une part, je ne doutais pas que des brigands devaient rôder. Mais eux, je ne m'en souciais pas tellement : mon épée au côté, je pouvais leur faire face. Les monstres par contre, ça m'inquiétait un peu plus. Combien étaient-ils ? S'ils nous tombaient dessus en masse, il serait difficile de s'en sortir, à moins d'Héng ne vienne à notre rencontre. Prenant la direction que j'avais indiqué d'un coup de tête à Una, je contactai mon Dragon par voie mentale : « On va rencontrer du monde jusqu'à toi ? » La réponse vint instantanément : « Rien que tu ne pourrais pas manger. » Je soupirai de contentement. En langage Dragon, cela voulait dire que nous ne rencontrerions que des animaux sauvages, ou des trucs du genre. Donc rien de bien dangereux. Héng étant une créature magique et fortement liée à la nature, il pouvait ressentir les présences des environs. Pour le faire moi-même, je devais me concentrer, et rester quelques instants immobile. Lui faisait ça naturellement. Tournant la tête vers Una, je lui commentai tout ça : « Héng n'est plus très loin. Dix minutes de marche. Et le chemin jusqu'à lui est sûr. » Tiens, il fallait encore que je sache quelque chose : « T'as réussi à te cacher ? » Je ressentis le rire mental de mon Dragon, qui devait sûrement prendre cette question pour une sorte d'insulte : « Me cacher ? Mais de quoi ? Je suis derrière une petite colline. » Effectivement, de quoi devait-il avoir peur dans les environs ? Les monstres n'étaient pas là, rien d'humain non plus.


( désolé pour le retard assez conséquent =/ )


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MessageSujet: Re: quand on cherche, on trouve — una syrion   quand on cherche, on trouve — una syrion EmptySam 27 Aoû 2011, 21:17

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D'un hochement de tête pour lui signifier son accord, Una emboîta le pas rapide du dragonnier. S'il était évidemment qu'elle se débrouillait fort bien sur un bateau, il lui semblait parfois que la terre ferme recelait de mille pièges. La nuit n'était pas étrangère à cet état de fait. Prudente, elle avisait le sol à chacun de ses pas et ses mains restaient devant au elle au cas d'une chute ou d'un obstacle telle une branche. Ses années passées à crapahuter refluait doucement mais il était évident qu'il lui manquait un peu de pratique pour des escapades solitaires. Elle doutait d'avoir encore l'endurance nécessaire pour entreprendre un voyage seule. Le loch Eydis lui parut soudainement plus éloigné qu'elle le prévoyait. S'il lui fallait se rendre au sérail, il lui faudrait redoubler d'ardeur et trouver les compagnons qui la pousseraient vers l'avant.

Tout en ne quittant pas des yeux le sillage d'Eloïn, la jeune femme songea aux terres qu'il foulait quotidiennement. Elle connaissait mal les environs de Mhian Dhiaga mais elle savait les montagnes escarpées et traitresses. De plus, la forteresse des dragonniers se situait à proximité d'un volcan ensommeillé. La destination semblait coulée de source pour des dragonniers mais cette contrée austère convenait-elle aux hommes ? Le dragonnier la précédant, n'avait rien de la brute épaisse et sous ses airs bienveillants, Una ne doutait pas de sa vaillance au combat. La vie dans les hauteurs devaient affermir les volontés et se plier aux inconforts d'une terre quasi-recluse. Dans un coin de son esprit, elle ne put s'empêcher de faire l'amalgame avec ses îles pirates. Aucune des deux autarcies ne se pliaient aux lois de Lanriel et si l'appât du gain menait surtout ses terres natales, elle ne savait nommer ce qui faisait avancer les dragonniers. La question flotta entre elle et son avancée.
Si Eloïn se montrait jusqu'ici conciliant, elle n'arrivait pas à ôter totalement sa réserve et le malaise qui lui inspirait.

Tout dans sa stature soufflait la droiture et la force toute militaire. Peut-être était-ce là des traits essentiels pour séduire un dragon et dans pareil cas, cet entreprise était-elle prudente pour elle ? Plus ses pas la rapprochait du mastodonte ailé et plus l'inquiétude la gagnait. Il y avait autour de ces créatures tant de magie et de mystères, qu'elle ne savait comment les appréhender sans maladresse. Dans sa tête, se succédait les scénarios les plus divers quand il lui faudrait saluer Héng par exemple. Fallait-il faire preuve de courtoisie au point de s'imposer une courbette et le vouvoiement. Devait-elle se taire et ne s'adresser au dragon que par l'intermédiaire d'Eloïn ou au contraire, faire preuve de naturel et lui parler comme l'on discute avec un vieil ami. Il lui restait tant de questions et à peine dix minutes pour y dénicher les réponses convenables. Son cœur battait plus fort contre sa poitrine et la moiteur gagnait ses paumes à mesure que les centimètres défilaient.

Redoublant sa cadence, Una rattrapa son guide et accrocha sa manche pour le ralentir et se porter tout à fait à sa hauteur. Ses yeux rencontrèrent les siens et son inquiétude lui parut davantage ridicule maintenant qu'elle souhaitait la partager. Elle déglutit, porta son regard vers le sommet de la colline qu'elle discernait à peine et refit face à Eloïn. Avec gêne, elle relâcha le tissu qu'elle enserrait toujours entre ses doigts et adressa un timide sourire au dragonnier. Il lui faisait une grande faveur en la conduisant ainsi vers son compagnon. Elle-même ne savait pas si elle parviendrait un jour à accorder suffisamment sa confiance pour introduire un étranger au Pálás dearthóirí (sérail des dessinateurs). Elle ne voulait pas faillir au privilège qu'on lui accordait et encore moins heurter un dragon, source de ses premiers fantasmes de dessinatrice. Elle prit une inspiration et interrogea à mi-voix Eloïn.

« - Je... Comment.. Comment doit parler à un dragon ? Que je devoir faire ? »

Elle se frotta le bras qui la démangeait subitement et scruta de nouveau le col. Grossièrement, ne l'attendait derrière cette butte qu'un gigantesque cheval ailé pourtant elle ne pouvait omettre l'ampleur et le majestueux que revêtait cette monture dans les épopées. Ses méconnaissances étaient abyssales. Elle souffla un mince nuage de vapeur et son regard revint vers l'officier. Sa question lui paraissait d'autant plus stupide, qu'elle n'ignorait pas que dragonnier et dragon pouvaient communiquer ensemble sans échanger la moindre parole. Héng rirait-il de ses hésitations, pour peu qu'il suivit l'échange ? Et Eloïn la trouverait-il sotte de s'inquiéter autant sur sa manière d'agir ? Elle ne souhaitait pas les décevoir mais elle craignait d'être incapable de répondre à leurs attentes. C'était d'autant plus incongru qu'elles ignoraient bien ce qu'elles pouvaient être. Peut-être prenait-elle les choses trop à cœur ? Elle ne saurait le dire.
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MessageSujet: Re: quand on cherche, on trouve — una syrion   quand on cherche, on trouve — una syrion EmptyLun 05 Sep 2011, 14:37


Soudain, je sentis quelque chose me tirer par la manche. M'arrêtant, je me retournai, apercevant une Una inquiète. Conscient qu'elle devait être nerveuse, après tout, peu de personnes pouvaient approcher de si près un Dragon, et encore moins en sortaient vivantes ! Mais dans ce cas, elle n'avait rien à craindre. Tant qu'elle restait près de moi, Una ne serait pas mise en danger, ni par Héng ni par quelque autre bandit ou monstre. Souriant timidement, elle lâcha le tissu de ma manche. « Je ... Comment ... Comment doit parler à un dragon ? Que je devoir faire ? » Voilà donc ce qui la stressait peut-être. A vrai dire, je n'y avais pas vraiment réfléchi. Car très peu de personnes s'adressaient, en dehors de moi, à Héng. A Mhian Dhiaga, nous traitions les Dragons avec attention, mais également avec familiarité, notamment entre Dragonniers. Par contre, hors de notre patrie, quasiment personne ne s'adressait à nos montures. Mais je savais que beaucoup prenaient les Dragons pour des simples bêtes de somme, ou de combat. Alors qu'au contraire, ils faisaient preuve de bien plus de noblesse et de sagesse que beaucoup d'êtres humains. « Les Dragons sont plus intelligents et sages que beaucoup d'humains. » J'espérais qu'elle comprendrait. Prendre un Dragon pour un grand cheval ailé, et surtout, le lui dire, signifiait quasiment signer son arrêt de mort. Et autant dire qu'en matière de mort, les Dragons étaient très très doués. Surtout Héng, un puissant Dragon à Crète, une des espèces les plus dangereuses, sinon la plus dangereuse.

Déjà, j'apercevais la colline, et reprenant mon chemin, je commençai à l'escalader, espérant que les craintes d'Una seraient un peu apaisées. Je pouvais sentir la présence d'Héng, là, tout près, et l'envie de courir à rencontre devenait difficilement supportable. Mais je devais faire preuve de retenue. Que penserait Una si je partais comme un enfant qui court à la confiserie du village, en quête de quelques sucreries ? Dans quelques instants, je pourrais de nouveau contempler mon compagnon ailé. J'avais récemment pus le mesurer, et ses dimensions étaient ... enviables. Presque cinq mètres de haut, plus de dix de long. Les ailes ouvertes, il atteignait les huit mètres ! Et je savais parfaitement que ce genre de Dragon continuait à grandir avec le temps. Je me demandais quelles dimensions maximales pouvait atteindre Héng. Seul l'avenir me le dirait.

M'arrêtant alors de nouveau pour attendre Una, je posai une main rassurante sur son épaule. Héng serait bientôt là, je devais la mettre en garde, et la rassurer également. « Héng ne te fera pas de mal, à condition de ne pas le prendre pour un vulgaire animal. Traite-le comme une personne respectée, et tout ira bien. Tu verras. » Lui adressant un sourire amical, je me tournai vers le sommet de la colline, à quelques mètres de nous. Puis je sentis le sol trembler légèrement, de manière presque imperceptible. Il venait de prendre son envol. Puis je le vis. Rasant le sol (à deux mètres quand même), il se détachait du fonds céleste étoilé. Ses écailles noires semblaient briller à la lumière lunaire, et je sentis un frisson me parcourir tout le corps. Il était magnifique. C'était comme si le temps s'était arrêté. Redressant soudain les ailes, il atterrit avec une grâce dont je m'étais toujours étonné. S'arrêtant à deux mètres de nous, il attendit, deux petites colonnes de fumée sortant de ses narines. « Sois gentil hein. » « C'est ta compagne ? » Quoi ?! Si nous étions seuls, je lui aurais adressé quelques coups de poings ! Non mais. Heureusement, je réussi à ne pas laisser transparaître ma surprise et mon gêne. « Imbécile ! C'est juste une amie, elle m'a aidé à remplir notre mission. » Réprimant l'envie de le frapper, de toute façon c'était à peine un chatouillement pour lui, ma tête fut envahie par son rire mental. Il se moquait de moi ! Fermant soudainement mon esprit à mon compagnon, j'attendis qu'il fasse le premier pas. Baissant légèrement la tête en signe de salutations, car Héng ne s'abaissait devant quasiment personne, il attendit ensuite la réaction d'Una. « Voici Héng. Il te salue. »


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MessageSujet: Re: quand on cherche, on trouve — una syrion   quand on cherche, on trouve — una syrion EmptyDim 25 Sep 2011, 19:18

Contrairement à ses attentes, Eloin ne la rassura pas tout à fait alors qu'elle suivait ses pas avec anxiété. Traiter un dragon comme une personne respectée ne sonnait pas aussi claire dans son esprit que cela semblait l'être pour l'officier. Il était évident qu'elle ne devrait pas considérer Hèng comme une bête de somme mais le reste lui paraissait toujours flou. Sans savoir réellement à quoi elle s'attendait, peut-être espérait-elle du jeune homme une astuce pour amadouer la créature magique. Si seulement elle s'était renseignée un peu plus au lieu de se lancer dans cette aventure tête baissée et d'en subir maintenant les angoisses. Elle ne put y réfléchir davantage. La silhouette du dragon s'élevait déjà. Sa respiration se bloqua dans sa gorge. Il était majestueux, plus encore que lors de son survol de la ville dans l'après-midi. Il n'avait rien d'une ombre non identifiable à cette instant. Il était LE dragon et ce constat la ravit instantanément. La masse grandissante fondit vers eux et malgré son poids, c'est avec souplesse qu'il atterrit sur l'humus de la plaine. Son battement d'ailes les souffla et elle lâcha un hoquet surpris mais ravi. Il était impressionnant et si sa stature lui inspirait quelque crainte, celle-ci restait teintée d'un grand respect.

Ses yeux pétillaient de plaisir et si elle conserva le silence un instant, ce ne fut que pour mieux admirer le monstre de beauté qui venait de s'imposer à elle. Ses écailles miroitaient d'un éclat ivoire tandis que sa stature la stupéfiait. Elle n'avait jamais imaginé qu'un dragon puisse atteindre une telle taille et cela renforça l'admiration qu'elle éprouvait maintenant pour Eloïn. Sans connaître les proportions qu'avaient pu avoir Hèng au moment de leur confrontation, elle ne pouvait que reconnaître la force dont avait du faire preuve le dragonnier pour se lier à pareille monture. Hèng était extraordinaire et son regard la conforta dans cette opinion. Il n'y avait dedans ni défiance, ni même hostilité, Una y lisait une certaine sagesse qui se voilà tout d'un coup d'un éclat qu'elle ne put déchiffrer. Elle observa Eloin pour tâcher d'en comprendre le sens mais ne trouva rien qui puisse l'éclairer dans son attitude. Son attention se reporta donc sur Hèng et son salut qui lui coupa tout courage. Le moment tant redouté était arrivé et alors que ses lèvres remuèrent, ses pensées se bousculèrent.

«  Bonsoir. »

Ce fut tout. Tout durant les premières secondes durant lesquelles elle dévora du regard l'imposante créature. Sa raison reprit alors le dessus et son manque de conversation lui vola un éclat de rire amusé et ses mains s'agitèrent en tout sens tandis qu'elle exprimait dans sa langue natale sa véritable impression.

«  C'est comme si Eydis avait concentré force, beauté et magie dans un seul corps. »

Ravie, elle se mordit soudainement les lèvres en comprenant que son charabia n'était sans doute pas compréhensible. Elle ne savait si les dragons possédaient le pouvoir de comprendre toutes les langues ou si, finalement, ils ne faisaient que maitriser celle de leurs dragonniers. Elle reprit donc à l'attention d'Eloïn, d'Hèng et de quiconque se trouverait aux alentours, époustouflée.

«  Magnifique. Hèng est magnifique. »

Un sourire éclot sur son visage. Il lui était difficile de dire avec objectivité qu'Hèng était le plus beau des dragons mais à ses yeux, il revêtait dorénavant ce titre honorifique. Son compagnon ne réalisait pas quel cadeau il venait de lui accorder. Dès lors, elle se promit d'accorder son amitié et ses services au dragonnier. Elle lui dessinerait mille cartes si cela pouvait lui être utile, Hèng les valait bien. Elle regrettait d'ailleurs de ne pas avoir à portée de main de quoi dessiner pour retranscrire au mieux la splendeur ailée qui soufflait quelques filets de fumée face à elle. En repensant à la créature qu'elle avait invoqué dans sa jeunesse, elle réalisait maintenant l'affront qu'elle avait perpétué envers les dragons. Elle n'avait su représenter avec brio pareilles merveilles. Personne ne le pouvait sans en avoir auparavant croisé un. Intérieurement, elle se jura de ne plus commettre pareille erreur et sans bouger d'un pouce, elle tenta de se faire discrète pour laisser Eloïn savourer les retrouvailles avec son fidèle destrier. Elle abusait suffisamment de sa générosité.
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