Un passé trouble pour un avenir incertain...

Une ombre… Au milieu de la nuit noire. Panique, violence, hurlement… et vide. Voilà les plus anciens souvenirs d’Inzilbêth. Le soir où tout aurait dû finir… Celui où tout à commencé. Fille d’inquisitrice, elle était presque prédestinée à cet avenir dont l’enfant qu’elle était n’avait pas conscience. Et pourtant, en achevant sa mère, cette ombre noir qui lui voulait du mal à sans doute précipité son destin. Pas familier, pas sorcière… Qu’est-elle donc ? Il lui faudra attendre l’adolescence pour le découvrir, mais suivant la vie qu’elle a jusque là connue avec sa mère, elle se retrouve ballotée, trimballée, à travers toutes les régions connues. L’amour et la confiance que lui donnent ses parents adoptifs ne suffit pas toujours. Elle a peur, mais ne veut pas se l’admettre. Qui est-elle, que cache son passé dont elle ne sait rien, dont il ne lui reste rien, à part ces cris qui, certaines nuits, reviennent la hanté et la réveille en sursaut, en sueur, haletante, en murmurant un mot qu’elle n’a jamais pu prononcer à vois haute… « Maman… » Un mot chargé de sens et de promesse, qui lui a été retiré en même temps que celle qui devait le porté, ce petit nom naturel et à la fois si affectueux.

Le temps passe et les années la renforce, et la renferme sur elle-même. Adolescente rebelle, rien ne l’empêche de rôder là où elle n’en a pas le droit, découvrant peu à peu la vie et ses duretés. Ses expériences diverses ne se révèlent pas toujours de meilleure augure et la laissent parfois sur le carreau, mais le temps passe et elle s’aguerrie peu à peu, échec après échec, douleur après douleur. Et le passé la hante… Encore et toujours. Elle veut savoir, son cœur et son âme l’exigent, pour s’apaiser, comprendre. Mais une fois la vérité découverte, ne déclenche-t-on pas parfois des catastrophes qu’on ne peut pas contrôler ? Pour elle, Inasmir, son bouclier, et la chute ne sont que des histoires lointaines qui ne la concernent pas. Pourtant, dans ce monde, tout concerne tout le monde, et la folie d’un seul peut mener tout le monde à sa perte. Et ça fait peur… La peur est omniprésente en Lanriel. Les peuples souffrent, les gens meurent, et c’est sans doute ce qui fait le plus de mal à Inzilbêth, bien qu’elle ne sache pas réellement pourquoi ce malaise s’installe en elle quand elle voit de la souffrance.

Des questions, encore des questions, toujours des questions… Et une certitude, celle de ne pas être à sa place… Inzilbêth demande donc audience au souverain. Cet homme, réputé juste et bon, préoccupé du bien être de ses sujets, est un homme avisé. Peut-être répondra-t-il à ses questions… Peut-être… Mais c’est un échec auquel la jeune femme se heurte. Un échec pourtant plein de promesse. Celui d’une réponse, ailleurs, plus loin… Chez les Inquisitrices. Ordre strictement féminin dont, comme tout le monde, Inzilbêth a entendu parler, jamais elle n’aurait pensé se tourner vers ces femmes aussi indépendantes que mystérieuses. Mais si cela lui permet de trouver la vérité, alors oui, cela vaut le voyage. Un voyage long, et difficile, sur lequel elle n’hésite pourtant pas une minute. Elle sait que cela risque d’être périlleux, mais comment aller contre cette force intérieure qui la force à savoir, à comprendre ce qu’elle est et pourquoi elle l’est ? Elle a peur, oui, mais jamais ne l’avouera. Un passé inconnu… Comment aller de l’avant quand on ne sait pas d’où l’ont vient ? C’est peut être, surement même, ingrat envers ces gens qui l’ont élevée comme leur fille, mais tôt ou tard, les enfants doivent voler de leurs propres ailes, et pour Inzilbêth, cela passe par comprendre qui elle est et d’où elle vient.

A cheval, elle traverse des contrés, ayant une impression de recommencer ce qu’elle a fait depuis l’enfance. Les voyages, elle a ça dans le sang, et contrairement à certains que cela épuise, et qui ont du mal à s’en remettre, Inzilbêth adore ça. Découvrir d’autres contrés, d’autres mondes tous différents les uns des autres. Sans le savoir, elle est entrain d’exécuter ce pèlerinage qui détermine la vie de chaque inquisitrice. Et cela lui permettra de comprendre, outre d’où elle vient, ce qu’elle va être. Un grand avenir sera sien… Unigol… Centre de rassemblement, en quelque sorte, des Inquisitrices… Voilà où les pas d’Inzilbêth vont la mener. Le temple est certes, dissimulé, mais de ce qu’elle se rappelle maintenant, quelques années plus tard, ce fut comme si une force intérieure l’avait guidée jusqu’aux portes de l’édifice secret de cet ordre séculaire, rassemblé et hiérarchisé par Inasmir… Les pouvoirs d’Inzilbêth n’en sont que plus forts, et plus affirmés. D’un seul regard, elle force à la confession, et personne ne peut résister à l’aura qui se dégage de la jeune femme, chose qu’elle ne comprend pas avant de rencontrer la Mère Inquisitrice…

La Mère Inquisitrice est une femme forte, mais à la personnalité trouble. Elle fait un drôle d’effet à Inzilbêth, qui sent que rien ne sera simple avec elle. En plus de son statut désormais affirmé, et les vérités qu’elle apprend sur sa mère, la jeune femme est chargée d’une mission étrange, confiée par la Grande Inquisitrice en personne : celle de se rapprocher des dragonniers. Etrange à la vérité, qu’une telle mission lui soit confiée à elle. Elle n’a jamais eus à s’illustrer de quelque manière que ce soit auparavant et n’est pas plus digne qu’une autre. Pourtant, elle sent que la Grande Inquisitrice lui confit cela pour ne pas avoir à le faire elle-même. Sans en tirer de gloire quelconque, bien au contraire, Inzilbêth essaye de s’acquitter de sa mission, tout en ne perdant pas de vue son objectif inavouable et qu’elle doit mener en solitaire : apprendre qui était cet homme qui a tué sa mère, comprendre pourquoi il lui en voulait, et venger celle qu’elle n’a jamais put connaitre… Mais la vengeance aveugle parfois, souvent même, et cela risque de ternir sa mission, si elle se laisse trop emporter. Outre ces deux principales vues, sa qualité d’Inquisitrice la pousse aussi naturellement à rendre la justice où qu’elle passe, et son cœur, jusque là bien gardé derrière des repars qu’elle s’impose, risque d’être mis à nu de plus en plus souvent…

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