ARANKA ▽ you would have a queen, terrible as the morn, treacherous as the seas, stronger than the foundations of the earth. {e.c.}

Every great story

has a beginning

merveille créée par © valley of the dolls

Et la mienne commence ici

▬ Par le nom que je porte, Aranka Séraphinus ;
▬ Par mon lieu de naissance, sur les côtes de Darya, dans une des nombreuses pêcheries ;
▬ Par mon âge, quarante-et-un hivers — je suis née durant l’an 89 du Premier Âge II ;
▬ Par la personne que je suis, une Inquisitrice ;
▬ Et par les responsabilités qui vont avec, Mère Inquisitrice de Cathairfál ;
▬ J'ai voué ma loyauté indéfectible à la Justice et à Lanriel ;
▬ Miroir, mon beau miroir : Cate Blanchett.

« Mais comment a-t-on pu en arriver là ? »

DITES NOUS TOUT

Chapitre premier.
L’écume blanchâtre des vagues se déposait avec vivacité sur le sable de la côte, la mer salée visiblement moins paisible que d’ordinaire. Au loin, l’on pouvait apercevoir les quelques bateaux de pêche des paysans de Darya voguer sur l’étendue d’eau dont on ne voyait pas le bout. La mer semblait ne jamais s’arrêter, s’étendant jusqu’à de lointaines contrées inexplorées. Le vent soufflait une brise puissante et fraîche, faisant virevolter les haillons de lin des femmes de pêcheurs, qui s’occupaient quant à elles d’éviscérer les prises de leurs maris. Certains bateaux étaient immobiles, tâchant méticuleusement, et avec un savoir-faire ancestral, de récupérer leurs filets. Ils tanguaient dangereusement mais les hommes à bord savaient exactement ce qu’ils faisaient. Aucun pêcheur commun n’était plus expérimenté qu’un pêcheur de Darya. Les habitants des îles vivaient de leur débrouillardise et des produits de la mer. Et malgré leur renommée, il n’y avait pas plus pauvres que ces hères en Lanriel. Tous le savaient, certains s’en accommodaient plus que d’autres. Certains décidaient de fuir, pensant pouvoir échapper à leur triste sort. D’autres en revanche se battaient d’arrache-pied, tentant vainement de provoquer leur chance. Seulement, la majorité se contentait honteusement de ce qu’ils avaient, ne s’intéressant aucunement au monde extérieur ou aux riches contrées qui s’étendaient par-dessus les mers. La pauvreté entraînait naturellement la solidarité entre les habitants des nombreuses pêcheries. Malheur à ceux qui ne souhaitaient pas se mélanger. Les reclus étaient traités comme des parias et on les laissait davantage à leur misère. Dès potron-minet, la journée s’annonçait ordinaire, si ce n’était le temps incertain qui allait sûrement mettre en difficulté les pêcheurs.

Un peu plus loin des côtes, vers les terres, une foule se rassemblait avec hâte, alertée par des cris. Sur le sol boueux gisait une jeune adolescente, recroquevillée, maculée de traces de sang. Elle avait, semble-t-il, erré des bords de mer jusqu’au petit hameau dans un état second de transe. Quand elle avait repris conscience des événements, elle n’avait pu s’empêcher de hurler son désespoir. Sa mère s’était précipitée pour l’étreindre, tâchant vainement de la rassurer. Personne ne comprenait réellement ce qui s’était passé. De petites plaies parsemaient sa peau sale rendue davantage sombre par la boue séchée. Des tâches violacées étaient visibles sur ses poignets, comme si l’on avait voulu la retenir de force. Son visage tuméfié laissait percevoir la tristesse et la culpabilité. Oui, elle se sentait responsable de ce qui lui était arrivé.

On sait qu’c’est toi l’maraud ! Violeur, bâtard ! La foule manifestait leur révolte devant une petite bicoque en piteux état. Un des hommes s’empara d’une fourche qu’il tenta de planter à travers la porte qui résistait tant bien que mal contre les assaillants. Derrière, les meubles avaient été entassés pour empêcher les révoltés de pénétrer la maisonnée. La femme s’était réfugiée sous la table tandis que le mari tâchait de rester sur ses gardes, armé d’une pauvre pique en bois. u.c.

Mes possessions

Je possède un destrier blanc, élégant et robuste. Je suis sur son dos durant chacun de mes déplacements. Il supporte aisément mon poids plume, d’autant que je voyage toujours léger, ce qui le fait tenir extrêmement longtemps. Une besace qui contient un peu de nourriture (morceaux de viande séchée, pain rassis, petits fruits), une carte et une boussole. En ce qui concerne les vêtements, je suis vêtue selon les circonstances. La plupart du temps, j’arbore des robes d’apparat aux couleurs vivres — bleues, orangées, jaunes — ou tout simplement blanches, symbole de la pureté et de la justice. On me confond ainsi souvent avec une noble dame de haut rang, mon statut de Mère Inquisitrice n’étant révélé que lorsque la situation le nécessite. Quand le temps se fait frisquet, surtout dès potron-minet, j’ai toujours une lourde cape en fourrure et à capuche pour me tenir chaud ou me protéger d’une tempête — ce qui est souvent le cas ces temps-ci à cause des colères de notre Déesse Eydis. Pour combattre, j’ai évidemment mon armure argentée ainsi que mon épée longue et mon bouclier blanc, tous marqués à l’effigie de Cathairfál. Enfin, il me reste une chevalière carrée en or surmontée d’un rubis, présent de feu la Mère Inquisitrice Erriel Sirwë sur son lit de mort lorsqu’elle m’a supplié de reprendre le flambeau de notre ordre.

Mes relations

En tant que Mère Inquisitrice, je suis hautement respectée par mes pairs mais également à travers tout Lanriel. Bien que la plupart du peuple ne sache aucunement à quoi je ressemble, chacun connait au moins mon nom. Ainsi donc, j’ai de nombreux alliés insoupçonnés qui seront très certainement près à me venir en aide si un jour je me trouvais dans le besoin. Mes relations entretenues avec la famille Hardansson me vaut également le privilège d’être constamment escortée par un cavalier royal. Outre cela, je suis une diplomate aguerrie et j’entretiens pour se faire de nombreux contacts avec les autres factions, qu’il s’agisse de l’armée des Dragonniers, de l’ordre des Druides ou encore du cercle des Sorciers. Enfin, j’entretiens des rapports tous particuliers avec mes Inquisitrices, notamment avec la jeune Islinss-Fay. Je suis à l’écoute de mes semblables et je serai prête à tout pour protéger mes consœurs et le peuple de Lanriel.

L'interrogatoire d'Inasmir

▬ Je ne vous apprends rien en vous disant que Lanriel possède un Roi, mais ce que j'aimerais savoir c'est ce que vous pensez de lui ? La Mère Inquisitrice que je suis est, par son rang et ses obligations, amenée à côtoyer de près la famille royale. Notre Souverain est un homme bon et robuste. Lanriel en ressort davantage imperturbable. J’ai juré fidélité à la famille Hardansson et au Royaume de Lanriel, pour la Justice et la protection de nos terres, j’ai donc voué une entière confiance à sa Majesté Arsenios. J’ai eu l’occasion de le rencontrer maintes fois et nos relations brillent par le respect réciproque qui nous lie et l’admiration que nous nous portons. Aussi longtemps qu’il restera sur le trône, je le soutiendrai et le conseillerai de la meilleure façon qui soit. Sachez toutefois que je puis me permettre parfois de montrer mon désaccord dans certaines situations. La voix de la Justice se porte à travers la mienne et je gage être sage et impartiale.
En ce qui concerne le reste de la famille royale, j’ai également eu le privilège — usons de bonnes manières — de rencontrer notre Reine Octavia. Nos entrevues deviennent davantage un devoir qu’un plaisir, je me dois de le reconnaître. Bien que je réussisse brillamment à masquer mes émotions derrière un masque impénétrable, il se fait difficile de ne point faire remarquer à notre Souveraine son manque flagrant de générosité. Nous sommes deux femmes de haut rang, certes, mais nos origines divergent. Elle est issue d’un milieu très aisé, ce que je respecte parfaitement, je ne peux cependant apprécier sa façon de penser que toutes les choses de Lanriel qu’elle désire lui sont dues. Elle ne donne rien de sa personne qui ne soit pas récompensée d’une manière ou d’une autre. Un comportement aussi méprisable qu’indigne de son rang. Peut-être son teint serait-il plus rayonnant si elle se montrait plus généreuse…
Quant aux enfants du couple royal, je n’ai pas eu la chance de les rencontrer souvent. La jeune Izhelindë me semble être une Princesse terriblement rebelle qui doit donner du fil à retordre au Suzerain. Elle gagnerait à se montrer davantage discrète et à faire honneur à ses obligations. Pour le petit Lucius, il me semble être un Prince sensible et fougueux. Sa passion et son engouement démesuré pour les projets qui lui tiennent à cœur ne lui forgeront pas une personnalité aussi impressionnante que celle de son père. S’il veut un jour lui ressembler, j’ose espérer qu’il saura prendre en maturité et en force de caractère.
▬ En parlant de Seigneurs souverains, évoquons un peu les deux puissances divines de Lanriel. Pardon ? Les deux puissances divines ? Mynkor ne peut outrageusement pas être considéré comme une divinité. Inutile de me regarder avec ces yeux ahuris, j’ai conscience d’être l’une des rares personnes à parler aussi aisément de ce fourbe. Je n’ai aucunement peur de lui. Eydis est la seule Déesse sur qui nous pouvons compter. Elle est la mère-créatrice. La mère de notre monde, la mère de notre peuple. Nous sommes ses humbles serviteurs. Nous ne sommes que de simples mortels sur ces merveilleuses terres. Nous nous devons de la respecter, pour tout ce qu’elle nous a offert. Sans notre soutien et notre amour, elle ne saurait nous protéger comme il le faut. La colère d’un dieu peut être destructrice, et s’il y a bien une chose que nous devons éviter, c’est de s’attirer les foudres d’Eydis. L’intelligence veut qu’on ne morde pas la main qui nous nourrit. C’est une question de bon sens : honorez-la et elle saura en être reconnaissante… déshonorez-la et elle saura vous le faire payer. Ce n’est que justice. Le jugement dernier nous attend, tous autant que nous sommes. Il faut simplement faire en sorte de le retarder en agissant avec sagesse. Malheureusement pour nous, le manque de piété de notre peuple a conduit Eydis à nous maudire. Peut-être ces punitions météorologiques et cette malchance permanente sauront convaincre nos hommes et nos femmes de recouvrer leur dévotion religieuse. Du moins, je l’espère de tout cœur.
▬ On a tous son petit ego et moi, Inasmir, le sorcier légendaire, n'échappe pas à ce vice. Alors répondez donc à cette question : que pensez-vous de moi ? Mon cher Inasmir… Votre nom inspire autant le respect que le profond dégoût. Nous, les Inquisitrices, ne pouvons nier votre généreuse et sage implication pour nous réunir et nous unifier. Vous étiez sans doute, à cette époque, un sorcier bon et robuste. Feu la Mère Inquisitrice, Erriel Sirwë, vous appréciait à votre juste valeur et vous était reconnaissante de l’avoir nommée à ce poste. Seulement, elle a aussi toujours été en proie aux doutes quant à votre sincérité et vos ambitions… grandissantes. Elle ne pouvait vous vouer une confiance aveugle malgré vos actes. Vous êtes un alchimiste de renom, capable de grandes avancées en la matière. Vous êtes sans aucun doute le plus grand sorcier que Lanriel ait connu. Vous nous avez offert un somptueux cadeau pour notre protection : le Bouclier de Cathairfál. Pour ces qualités, je vous salue humblement. Malheureusement, les hommes sont faibles, l’ambition obscurcit nos jugements. Vous vous êtes fourvoyé. Vous vous êtes perdu dans votre propre avidité. Vous êtes devenu orgueilleux et cupide. Et pour toutes ces raisons, je vous maudis. Absolument rien ne peut excuser ce que vous avez fait. Vous avez plongé notre cité dans un tourment sans précédent. Vous avez semé le chaos et la discorde au sein de notre peuple. Votre Bouclier était un cadeau empoisonné. Vous en aviez le contrôle absolu. Et quand l’occasion se présenta, vous nous avez châtiés en rompant votre sortilège. Cet acte odieux a causé la mort de centaines d’innocents en faisant de nous des proies faciles pour les créatures de Lanriel. J’ai juré à Dame Sirwë de rendre justice. Et en tant que Mère Inquisitrice, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que vous répondiez de vos actes devant le Royaume de Cathairfál. Une sentence se doit d’être rendue. Quelque soit le déroulement de votre hypothétique procès, sachez qu’il se termina dans le sang. Quand bien même la culpabilité me rongera, je saurai que j’aurai rendu justice. Au nom du peuple, de Lanriel et de notre Déesse Eydis.
▬ La chute du Bouclier aurait secoué toutes les terres, mais il y a des gens que cela laisse de marbre, je serai curieux de savoir si vous êtes une de ces personnes ? Vous avez votre réponse juste au dessus, maudit sorcier. La chute du Bouclier de Cathairfál a été une catastrophe cruelle que vous avez vous-même infligée à notre peuple. La mort de ces innocents n’était aucunement justifiée. C’était un acte immoral et hautement répréhensible. Dans ma grande bonté, j’ose espérer que vous éprouvez au moins quelques regrets.
▬ Mais dites-moi mon amie, racontez-moi donc un peu ce qui fait de vous un être si exceptionnel... Tant de gens scandent à tout va que je suis une femme exceptionnelle… Je dois certainement cette distinction à mon rang de Mère Inquisitrice. J’ai marqué mon temps et mes consœurs par ma sagesse et mon impartialité sans faille. Intransigeante en ce qui concerne la justice, j’ai toujours fait passer le bien-être des autres avant le mien. Le choix de Dame Sirwë, sur son lit de mort, pour décider de celle qui reprendra le flambeau inquisiteur se porta naturellement sur moi. Je suis dévouée à ma tâche, louée soit Eyris de me soutenir dans mon œuvre. On m’appelle «la force tranquille de Cathairfál». C’est sûrement l’une de mes plus grandes qualités. Je suis également une cavalière expérimentée. J’apprécie tout particulièrement l’équitation. Voyager à dos de cheval me fait éprouver un sentiment intense de liberté. Je me sens légère, dépourvue de toute obligation. Et outre ces compétences équestres, je suis une fine bretteuse, sachant tirer mon épingle du jeu sur un champ de bataille comme n’importe quel soldat de l’armée royale le ferait. J’ai appris, depuis ma plus tendre enfance aux côtés des Inquisitrices, à manier la lame. Armée de mon épée longue et de ma targe blanche, arborant une armure argentée, je deviens ainsi le symbole indestructible de la justice. Telle une Walkyrie, tel un Séraphin, tel un Paladin, je me fais main châtieuse et inquisitrice de notre Déesse Eyris.
▬ Tous les goûts sont dans la nature, n'est-ce pas ? Alors éclairez-moi donc sur les vôtres... En tant que Mère Inquisitrice, je n’ai que peu de temps à accorder à des loisirs. Mes fonctions incombent de sacrifier ma vie personnelle pour faire respecter l’ordre et la justice à travers Lanriel. Pourtant, lorsque je me l’autorise, j’apprécie particulièrement la lecture. Les livres sont une telle source d’inspiration. Ils me permettent de m’évader mais également d’enrichir ma culture. Manier les mots est une compétence extrêmement importante pour les Inquisitrices. Lire accorde donc la possibilité d’élargir ses connaissances littéraires et de se montrer davantage persuasive en discourant. Et quand je ne lis pas, je m’emploie à m’entraîner à l’épée contre des mannequins en bois ou je m’évade sur mon destrier. Je prie Eydis chaque jour, tout comme je me délecte des délicieux mets et breuvages que nous offre notre monde. Pour autant, même si j’assume parfaitement être issue d’une classe pauvre, j’ai su apprécier le port de magnifiques robes coûteuses. Des plaisirs simples qui m’échappent de mes obligations le temps d’un instant.
▬ Tout le monde veut quelque chose, il suffit de découvrir ce que VOUS vous désirez. J’ai prêté serment. La justice est la seule chose qui m’anime. Je désire vous arrêter, Inasmir, et tous les sorciers divergents qui pourraient se révéler être un fléau pour notre peuple. Je désire arrêter quiconque se montrera cruel, quiconque commettra un crime, quiconque répandra de nouveau le chaos sur nos terres. Sachez que ma détermination est sans faille. Et jusqu’à ma mort, vous n’aurez pas fini de me craindre, soyez-en sûr.
▬ Et les autres dans tout ça ? Par ma fonction de Mère Inquisitrice, et comme j’ai su le prouver depuis tout ce temps, je suis certainement la femme la plus impartiale, sage et intransigeante qui soit. De ce fait, chaque homme, chaque femme, chaque enfant a droit à sa chance. Si quelqu’un s’avise de la gâcher, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour découvrir la vérité. De cette vérité découlera la justice. Car la justice permet de maintenir Lanriel sur pied. La personne qui sera jugée recevra la sentence qui lui est due, selon ses actes et ses desseins, à l’échelle de ce qu’elle a commis. Tout être a droit d’être remis sur le droit chemin. Si j’ai l’intime conviction qu’il y a encore une possibilité de sauver une âme meurtrie et rongée par les regrets, alors je saurai me montrer clémente. Toutefois, mon intransigeance légendaire me connaît aussi de très lourdes sanctions dont les habitants de Lanriel ont encore souvenance. En somme, chaque être humain de notre monde est traité avec égalité par ma personne. Je dois cependant reconnaître que je deviens de plus en plus méfiante à l’égard des sorciers depuis votre trahison, Inasmir.

L'humain derrière la légende

Pseudo : Queen.
Âge : Vingt ans.
Sexe : Avec plaisir.
Comment avez-vous découvert le forum ? Sur un top-sites.
Ce que vous aimeriez dire pour conclure : Forum tout simplement magnifique. Un univers qui m’a charmé dès le départ et je dois bien avouer que je suis littéralement abasourdie et admirative du travail que vous avez abattu pour arriver à un tel résultat. Bravo à toute l’équipe administrative et aux joueurs qui font vibrer ce royaume par leurs écrits fantastiques. Ça promet de beaux récits à vos côtés.