ELENWË ANA GRETHAN - défions le destin à coups de maître (100%)

EVERY GREAT STORY...
...HAS A BEGINNIN.


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ET LA MIENNE COMMENCE ICI ;

▬ Par le nom que je porte, Elenwë Ana Grethan.
▬ Par mon lieu de naissance, Rocrouge, dans la chaine des Bairr Bán du Septentrion.
▬ Mon âge, vingt-deux printemps.
▬ La personne que je suis, une jeune druidesse.
▬ Et les responsabilités qui vont avec : étant en apprentissage, j'aspire à la connaissance et à la sagesse qui m'est dû mais, en dehors de cela, je travaille à dénicher clients et objets anciens pour Áedán Kinnaird, brocanteur de Cathairfal.
▬ J'ai voué ma loyauté indéfectible à personne sur ce monde. Aucun homme, aucune femme n'a à mes yeux le mérite de ma loyauté. En dehors de ma petite personne et du souvenir de ceux qui m'ont vu grandir comme leur propre enfant, seule la volonté de la déesse importe à mes yeux.
▬ Miroir, mon beau miroir Cintia Dicker

MAIS COMMENT A-T-ON PU...
...EN ARRIVER LA ?


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DITES NOUS TOUT ;

« Elen’ ? Viens par ici ! » Il crie comme si j’étais à l’autre bout de la pièce mais, je suis là, j’ai toujours été là. Concentré sur le violon qu’il répare, papa n’a surement pas remarqué ma présence, derrière lui, depuis quasiment le débout de son ouvrage. J’aime le regarder travailler dans une sorte de silence magistral, le voir donner vie à tous ces instruments comme si sa vie en dépendait. Il ne fait pas cela pour l’argent, bien que cela aussi soit important mais, parce que c’est une chose qui lui tient énormément à cœur. Le voir aussi impliqué me donne l’impression que ses mains sont dotées de magie, qu’elles sont capables de donner la vie à des objets sans cœur, sans âme. Non, je me trompe. Ce n’est pas qu’une impression. Papa donne véritablement une âme à tous les instruments sont confectionne, il les rend non seulement utilisables par d’autres mais, surtout, il les rend uniques. Tous uniques autant qu’ils sont, tous uniques à leur manière. « Excuse-moi chérie, je ne t’avais pas entendu arriver. » « Je n’ai pas voulu vous déranger... » Doucement, j’approche une bougie de façon à ce qu’elle éclaire papa et l’instrument qu’il a entre les mains. « Merci. » Il lève furtivement les yeux vers moi, d’un air aussi distant que paternel. Cela peut paraitre paradoxal mais, j’ai toujours su que cette distance était seulement due au travail qui l’obsède. Je ne lui en veux pas, comme le pourrais-je ? Dans la lumière tremblante de la flamme, je remarque que son plan de travail est toujours aussi ordonné et, malgré moi, je commence à ranger. Il grimace un peu, me fait comprendre d'un geste de la main que ce n'est pas la peine mais, il n'insiste pas. Maman est affairée mais, l'aider à faire le dîner ne m'inspire guère. J'ai toujours préféré souiller mes mains avec les instruments ou, aider à la boutique et, il le sait parfaitement. Accueillir les clients et leur poser mille et une questions sur leur venue et leurs besoins précis, m'aide à comprendre l'histoire de chaque instrument posé sur cette table. Cela me rapproche d'eux, de mon père. Après huit printemps, la musique a toujours été notre seul centre d’intérêt. Mon imagination débordante et mes envies d'évasion lui font peur ou, du moins, le dérangent quelques peu donc, en contrepartie, je m'engage dans sa passion comme s'il s’agissait de la mienne. D'ailleurs, j'aime l'idée folle que je suis née dans un violoncelle, que papa rajustait les cordes pendant que maman criait l'amour qu'elle avait pour moi...

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Chantant dans les rues de Rocrouge ce matin, je virevolte sur moi-même. Cet air, ces couleurs sont tout ce qu’il y a de plus enchanteur. Ils sont la preuve qu’Eydis est parmi nous, dans chacune de ces pierres mais, qu'est-ce qui me prouve que sa puissance va au dehors de notre ville ? Comment savoir qu'elle nous protégera où que nous allions ? On a beau me dire que c'est le cas, je reste septique. Comment peut-on être aussi bonne envers tant de gens ? Il y aura forcément un moment où elle ne pourra pas tous nous aider, non ? Maman n'aime pas que je pense cela, elle me demande de lui faire confiance, de croire en sa sagesse autant qu'en son amour mais, un jour, je partirais. J'implorerais la bonté d'Eydis pour qu'elle m'accompagne dans mon voyage et, ainsi, je verrais par moi même jusqu'où sa générosité peu aller. Loin de moi l'idée qu'elle ne soit pas à la hauteur et, si ma détermination est sans faille, c'est bien ma confiance en la déesse qui me pousse à vouloir découvrir d'autres rivages. Une main posé sur mon arc, je marche d'un pas rapide vers la forêt. « Attends-moi Elen’A ! » Un vent de colère enfantine me frappe au visage. Comment ose-t-il ? « E-l-e-n-w-ë ! Je m’appelle Elenwë ! » Je sais qu’Erwan s’obstine à m’appeler ainsi pour m’embêter mais, naïvement, je tombe toujours dans son piège. Il rit aux éclats, ce qui me fait monter le sang aux joues. Me pinçant la lèvre inférieure, je me tourne vers lui pour le fusiller du regard. « Ne le prends pas de cette manière, tu sais bien que j’aime t’agacer. » Oui et, c’est bien là le problème. Je n'ai pas besoin d'un garçon qui m'apprécie, moi ou ma compagnie, qui me colle sans arrêt. « Que veux-tu ? » « Tu pars en foret ? » Son éternelle habitude à répondre à mes questions par d’autres questions m’agace tout autant que son attitude candide. « Non, je pars en randonnée sur les terres du Roi, pauvre sot ! » Ma main se crispe sur mon arc, ce qui fait sourire Erwan, beaucoup trop tendrement à mon gout. « Toujours aussi en colère, hein ? » Oui, il a tout compris. « Ce n’était pas dans mon intention de t’embrasser l’autre jour, je… » Il n’a pas de temps de finir sa phrase avant que mon poing ne finisse sur son nez. Je regrette aussitôt mon geste mais, hors de question de le faire savoir. Aussi fière qu'un loup sauvage, je le regarde tomber sur les fesses, plus par surprise que par faiblesse. « Hey ?! » « Cela t’apprendra ! » Je lui tourne le dos et, je reprends le rythme de mes pas. « …puis-je t’accompagner ? » « Noooon ! » J’accélère ma cadence jusqu’à sentir le froid me venir fouetter le visage. Pour être honnête, ce n’est pas Erwan que je fuis. J’ai beau être une enfant vive et pleine de joie, j’affectionne aussi les moments de calme et de solitude. Mes promenades dans les bois, ces jeux solitaires me permettent de garder mon imagination, mes rêves intacts.

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Rentrant dans la boutique à reculons, j’inspire très fort, me préparant mentalement au sermon de ma mère. « Bon sang Elenwë, qu’as-tu encore… » « C’est ma faute madame, je l’ai poussé dans un ravin. » Je ne sais pas ce qu’il fait encore là mais, pour une fois, Erwan tombe plutôt bien. Le voyant derrière moi, lui aussi, encrassé de la tête aux pieds, je ne peux m’empêcher d’afficher une moue surprise. Qu’est-ce que lui est arrivé à ce pauvre fou ? S’est-il fait attaquer ou, a-t-il, lui aussi, rencontré un dragonnier imaginaire dans la forêt ? Je ne le saurais pas puisque, sous le regard sévère de maman, il s’en va, me faisant un clin d’œil au passage. Je ne sais pas si je dois le remercier d’avoir mentir à ma mère car, après tout, c’est une chose que l’on ne doit pas faire mais, mon signe de tête semble le combler. Comme quoi, derrière ses airs de brute, il lui arrive d’être serviable… Sous les accablements de ma mère, qui détaille tous les dégâts de mon tour dans les bois, il s’en va et, malgré moi, je regrette presque que son mensonge ne soit vrai. Toutefois, ce n’est pas mon problème majeur. Ce n’est pas la première fois que je reviens aussi barbouillée de mes escapades et, je sens que ce que mon ami a inventé n’a convaincue ma mère qu’à moitié. Je tâche alors de paraitre de plus désolé possible mais, ce n’est pas gagné. J’aime mes aventures, mes rêves vécus dans ces bois. Aujourd’hui, je me suis fais sauver par un preux dragonnier alors qu’une meute de sauvages voulait ma mort. Je suis prête à supporter toutes les conséquences, tous les sermons du monde si ces mêmes rêves perdurent à jamais. Maman s’abaisse à mon niveau et me regarde dans les yeux. « Tu sais ma fille ? Ce n’est pas bien ce que tu fais… » « Quoi donc ? » « Laisser un jeune garçon mentir pour toi, pour te protéger. » « Mais… » « Tu devrais aller t’excuser. » « Mais ! » « Chérie, préfères tu t’abaisser à son niveau, te laisser manipuler par sa gentillesse ? » Elle marque un point et sait parfaitement comment toucher mon égo. Devoir m'excuser est une des rares choses qui ne me plaisent guère mais, j'aime encore moins dépendre de quelqu'un d'autre. Me caressant les cheveux d’un air dégoutée, elle me fait signe d’aller rejoindre Erwan avant qu'il ne rentre chez lui. J’obéis sans trop tarder. Hors de question d'être redevable à qui que ce soit. Pour qui se prend-il ? Je n'ai pas de besoin de lui pour me sortir de mes mauvais draps, je suis capable d'endosser mes problèmes toute seule. S'il croit que c'est en se montrant attentionné et protecteur qu'il m'aura, il peut se mettre le doigt dans l'oeil...

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J'aurais tant voulu être moins fière, moins bornée mais, il y a des choses que l'on ne contrôle pas. Je préfère me dire que, si la déesse me permet de garder ce trait de caractère, c'est qu'il me servira un jour. Je ne sais pas pourquoi ni, pour quoi, je m'en servirais mais, je le sais, il me sera très utile un jour. En attendant, ce n'est pas aujourd'hui qu'il fera couler des larmes sur mes joues. Toutes ces années, il avait été là, près de moi lorsqu'il le fallait, même lorsque mes loufoqueries nous attiraient des ennuis. Nous nous connaissions depuis toujours et, sous prétexte qu'il n'était pas un vaillant dragonnier, je n'ai jamais voulu lui accorder la même importance que j'avais, moi, à ses yeux. Erwan me faisais confiance mais, je n'étais pas assez confiante pour faire de même. J'avais certainement peur de trop m'attacher, de devoir me rendre compte que les choses sont plus simples que ce que l'on croit mais, maintenant, alors que les nuages luttent pour ne pas laisser passer le soleil, je reste là, adossée à la porte de la boutique. Pour une fois, je n'ai pas envie de prendre mon arc et partir en foret comme toutes les après-midis, je n'ai pas envie de rêver. Mon seul et véritable ami a quitté la ville sans un mot et, contrairement à ce que je lui ferais surement croire s'il me le demandait, je ressent comme un manque. Trois coups. Trois petits coups secs derrière la porte me font sursauter et, au comptoir, maman se fige aussitôt. Lorsque j’ouvre la porte, prête à m’enfuir aussitôt pour oublier mon chagrin, un homme me bloque le passage. Il sent la terre et herbe mouillée mais, je me contente de lui sourire, consternée par son visage d’une étrange sagesse. « Elenwë Grethan ? » « C’est moi… » Je pose mon regard sur maman, comme pour me rassurer ou chercher un point de repère. Comment connait-il mon prénom ? Je ne le connais pas. Comment cet étranger peut-il connaitre mon nom ? Elle détourne les yeux, d’un air aussi désolé que mal à l’aise. « Ce n’est pas le moment, vous ne po… » « Au contraire madame, c’est le moment rêvé. » Sa façon de parler à maman me force à froncer les sourcils. Pour qui se prend-il celui-là ? On ne débarque pas chez les commerçants de cette manière, sans travail à leur donner qui plus est. Mes mains posées sur les hanches, je lui bloque le passage à mon tour. « Qui êtes-vous ? » Il rit. « Cela vous fait rire ? » « T’es bien protectrice mon enfant, tu d… » « Je ne suis pas VOTRE enfant ! » Ma réaction est sans doute excessive mais, la journée n’avait pas vraiment bien commencé. Mes nerfs lâchant prise et, mon intuition ne me faisant pas défaut, je sais que cette homme est venu faire du mal à ma famille et, je ne suis pas prête à le laisser faire. Du moins, c’est ce que j’espérais mais, Eydis en a voulu autrement…

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Je n'ai pas eu mon mot à dire, mes parents non plus. J'ai été contrainte de suivre cet homme et, ils ont beau me répéter sans cesse qu'ils ne sont pas mes géniteurs, je n'arrive pas à trouver d'autres noms pour les nommer. Ils sont et resteront à jamais ceux qui m'ont aimé et élevée, ils sont ma famille, mes véritables parents. Dans cette foret qui m'est totalement inconnue, je me sens déboussolée, complètement orpheline. Ce ne sont pas les mêmes arbres, les mêmes chantiers de terre que je prenais quotidiennement mais, cela ne suffira pas à me faire trembler. Je suis bien plus forte que cela et, malgré que mon coeur pleure mon immense peine, je ne ferais voir paraître. Une fois de plus, je garderais mes faiblesses pour moi, pour en faire une force. Je ne me laisserais pas dominer par mes émotions et, si ces druides me disent que c'est la volonté de la déesse que je sois là, je resterais là. Il parait que je suis une druidesse en devenir et qu'ils sont là pour m'aider et me former. Bien, qu'ils le fassent. Toutefois, je ne leur promets rien ; pas de loyauté, pas d'affection, pas de tranquillité. Ils sont venus me chercher, qu'ils me supportent ! Cette situation m'aura au moins permis de répondre à une de mes questions d'enfance : Eydis nous suit bel et bien en dehors des murs de Rocrouge. Elle est présente partout et, sa puissance est bien plus grande que celle que j'avais imaginé. « Tu les révéras un jour, sois sans crainte. » Détachant mes yeux du feu de bois, dans cette forêt de Riocht na Elves, je n'en crois pas un mot. Je ne suis pas prêtre de revoir ceux qui me sont chers donc, autant commencer à faire mon deuil de suite. De toutes manières, les choses ne sont pas toujours comme on voudrait qu'elles soient mais, c'est seulement en quittant sa robe d'enfance que l'on peut en prendre pleinement conscience. Dans le ciel, les étoiles me semblent pourtant plus brillantes que d'ordinaire et, dans un clignement d'yeux, des larmes coulent le long de mes joues, pour la première fois depuis mon départ. Petit à petit, les autres se lèvent les uns après les autres, chantonnant un air que je ne connais pas, pas encore. Assise sur un tronc tombé autrefois, je les regarde avant de leur tourner le dos dans un élan d'arrogance. Je ne suis pas d'humeur à suivre leurs convenances ou, du moins, pas ce soir, pas tout de suite...

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Ils essayent tant bien que mal de me rallier à leur cause mais, je n'écoute que moi, comme toujours. Pour essayer de me donner un quelconque intérêt pour mon devoir, les druides m'ont proposé de garder et protéger les animaux, ce que je fais sans grande conviction. Il y a bien cette petite boule de poils qui me suit partout où je vais mais, je n'ai pas encore compris ce qu'elle me veux vraiment. Elle semble m’apprécier et, pour être tout à fait honnête, elle me fait rire. Son acharnement à courir aussi vite que moi et à m'apprivoiser alors que cela devrait être l'inverse me fait sourire malgré moi et, je dois avouer que cet écureuil me plait plus que ce que je ne veux l'avouer. Si ma formation ne se passe pas sans encombres, il est un des rares qui me donne l'impression de ne pas vivre dans une prison dorée. Moi, qui aimait tant me réfugier en foret, je commence tout juste à en avoir assez de tous ces arbres, de toutes ces feuilles, ces feuillages que je connais désormais par coeur. Je ressens inévitablement le besoin, l'envie de partir, de respirer et, cela, Áedán l'a compris. Druide comme moi, il semblerait que cela ne lui suffise pas non plus, que cela n'égaille pas sa vie au point d'en faire sa seule préoccupation. Brocanteur à ses heures, c'est la distance qu'il entretient avec ce que nous sommes qui m'a poussée à aller vers lui. Quelque part, je crois qu'on se ressemble un peu mais, comment savoir ? Il garde toujours un côté sombre et mystérieux qui me fascinera toujours. Après quelques heures de discussion, j'ai tout de suite su qu'il n'était pas comme les autres. Il ne se force pas, il est lui même et, cela, importe ce que l'on pense de lui. C'est donc tout naturellement que j'ai accepté son offre, de travailler pour lui en tant que chercheuse d'objets rares et anciens. Cela me permet de reprendre la route et m'évader à nouveau mais, surtout, je peux enfin espérer vivre les aventures auxquelles j'aspirais lorsque j'étais enfant. Tous ces objets me rappellent les violons que mon père réparait, ceux qu'il confectionnait de ses propres mains. Ils ont tous une histoire propre et, c'est cette histoire qui me plait chez eux. Il n'est pas rare que je leur parle avec tendresse, plus qu'aux druides qui partagent aujourd'hui mon quotient. J'ai beau savoir qu'ils ne me répondront pas, j'aime l'idée que ces objets sont vivants, d'une manière ou d'une autre. Ils vivent, eux aussi, une vie dont nous sommes tous incapables d'en comprendre le sens. Ils sont tous nés dans un but précis et, mon rôle, c'est de les trouver et aider à trouver leurs chemins...

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VOTRE BESACE ;

J'espère ne jamais avoir à regretter ce que je m'apprête à vous confier puisqu’après tout, ce sujet ne vous concerne en rien. Enfin… Comme vous m’avez l’air bien aimable, je vais faire un effort. Dans ma besace habituelle, il se trouve que je n'y mets pas que des bricoles et de la nourriture ordinaire. Non, mon statut de druidesse me demande d'avoir toujours sur moi un certain type de potions ou ingrédients en tout genre donc, ne soyez pas surpris si, voulant profiter de mon sommeil pour me voler, vous y trouvez des choses étranges par la suite… En ce qui concerne mon rôle de chercheuse d'objets rares et anciens, je serais un peu moins précise. Il est vrai et étrange qu'une aussi jeune femme que moi soit en possession d'objets comme ceux que je transporte parfois mais, peu m'importe. Je ne suis pas et ne serais jamais comme les autres femmes. Mes habits sont loin d'être aussi élégants que ceux que l'on veut m'imposer et, mise à part une robe légère et quelques accessoires, mes vêtements pourraient être celui d'un quelconque homme de mon jeune âge. Il y a aussi les choses que j'ai confectionné moi même avec ce que je trouve dans la nature, comme ma "cape" en peau de loup sauvage. Bien évidement, je ne l'ai pas tué pour la faire. J'ai profité du hasard de sa mort et de la bienveillance d'Eydis pour adapter la chaleur de son pelage à la carrure de mon corps. C'est ainsi que sa tête trône fièrement sur la mienne les jours de grand froid. Pour finir, j'ai une seconde sacoche en cuir, plus petite, mais, je me sers de celle-ci que très rarement. Elle me permet de transporter Draëll, mon fidèle compagnon et écureuil, lors de mes voyages lointains. Je ne sais guère qui elle est confortable mais, ce que je sais, c'est qu'il ne s'en ai jamais plain. Lorsque je ne voyage pas, il se contente de me suivre et de veiller sur moi, du haut de mon épaule gauche. Son pelage se confond avec la couleur de mes cheveux, ce qui le rendrait quasiment invisible s'il ne serait pas toujours en train de fouiner son nez où il ne faut pas. En dehors de tout cela, j'ai en ma possession deux armes légères. Une dague des plus banales, avec laquelle je mange et je me défends en cas de besoin et, un arc en bois d'orme dont je ne me sépare jamais.

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L'INTERROGATOIRE D'INASMIR ;

▬ Je ne vous apprends rien en vous disant que Lanriel possède un roi, mais ce que j'aimerais savoir c'est ce que vous pensez de lui : Dites moi plutôt ce que je devrais en penser parce qu’à mon humble avis, je ne suis pas de taille et préfère ne pas juger un homme de son rang. Si je vous en dis du bien, je passerais sans doute pour une de ces femmes, admiratrices et naïves qui voient en lui le fantasme de l’homme parfait mais, si je vous en dis du mal, je risque fort de m’attirer des ennuis malgré moi. J’imagine que, comme pour tout singulier qui se respecte, il a son bon et son mauvais côté mais, je ne me sens pas réellement concernée par ce qu’il dicte à ses sujets. Déjà petite, je ne faisais les choses qu’à ma tête, selon mes règles comme si la vie elle-même était un jeu d’enfant puis, en grandissant, les lois divines auxquels, nous les druides, devons faire face ont pris le dessus sur celles du roi. Je me dois d’obéir et chérir Eydis avant toute chose ou, du moins, c’est ce que veulent me faire croire ceux qui suivent et guettent l’évolution de mon apprentissage de près. Toutefois, ceux qui m’ont élevé comme leur propre fille, avant que les mon heure ne vienne, étaient entièrement reconnaissants vis-à-vis de leur roi donc, inconsciemment, je suppose de je le vois tout de même d’un bon œil...

▬ En parlant de seigneurs souverains, évoquons un peu les deux puissances divines de Lanriel Toute chose a irrévocablement besoin de son inverse pour survivre. Si l’on veut que le bien demeure triomphant, il lui faut combattre un mal existant. Voilà, c'est aussi simplement que je vois les choses.

▬ On a tous son petit ego et moi, Inasmir, le sorcier légendaire, n'échappe pas à ce vice. Alors répondez donc à cette question, que pensez-vous de moi? Je suis, je dois bien l’avouer, partagée entre admiration et dégout à son égard. Lui, qui était à son apogée, grand et fière sorcier qu’il est, n’aurait pas dû partir ainsi. Après tout ce qu’il avait fait pour les habitants de Lanriel, la moindre des choses était de s’expliquer, prévenir le peuple qui lui vouait désormais un culte, une fascination certaine. Même en fermant les yeux sur sa vanité, je ne peux m’empêcher de penser qu’il a abandonné ceux qui lui faisaient confiance, qui croyaient en lui et voyaient en sa personne un sauveur, un véritable maître sorcier. Quelque part, c’est sa lâcheté qui m’a le plus déçu, ce qui prouve que ma façon de voir les choses n’est pas si erronée : on ne doit jamais faire confiance à quelqu’un, même au plus fort ou docile les hommes. On ne sait jamais lorsqu’il va changer d’opinion donc, autant garder son énergie. Luttons contre ceux qui viennent fièrement et honnêtement nous blesser mais, surtout, ceux qui se disent nos amis. Ce sont ces derniers qui risquent certainement de nous faire tomber par surprise et, le plus rapidement.

▬ La chute du Bouclier aurait secoué toutes les terres mais il y a des gens que cela laisse de marbre, je serai curieux de savoir si vous êtes une de ces personnes Rien ne sert de trembler face au danger qui nous guette, quel qu’il soit. Tant que les habitants de Cathaifàl seront dévoués à Eydis, elle leur apportera la protection qu’ils lui implorent dans leurs prières donc, la chute aura certainement apporté un renfort de croyance inconscient pour toutes les âmes qui étaient, jusque là, errantes ou hésitantes. Pour ma part, je tâche d’accomplir la mission qui m’a été confiée donc, je n’ai pas le temps de me soucier de ce que la chute nous apporte en plus ou en moins dans nos vies. Je passe mes journées à étudier, à approfondir mes connaissances et à voyager pour le compte d’Áedán Kinnaird donc, tant que je m’affaire de la sorte, je suis heureuse et épanouie.

▬ Mais dites-moi mon ami(e), racontez-moi donc un peu ce qui fait de vous un être si exceptionnel... Je suis loin d’être aussi exceptionnelle que vous le pensez. Petite, je rêvais de parcourir le pays, de voyager à en perde l’esprit, de rencontrer de grands hommes, plus précisément un dragonnier capable de faire frissonner mon cœur. Vous voyez, rien de très original. J'avais déjà cette soif d'apprendre, ce gout innée pour la musique et les lettres et, on a beau me dire que je suis une druidesse en devenir, que mon potentiel dépasse les espérances de ceux qui suivent de près mon apprentissage, je reste bloqué sur ma conviction : je ne suis pas née pour vouer ma vie à cela. Comme toute enfant, j’avais de grands projets, des envies. On m’y a laissé croire avec ferveur donc, pourquoi venir me dire ensuite que ma vie se résume à devenir ce que je ne suis pas ? Je sais que mon jeune âge n’aide en rien à mon impatience mais, je suis surtout en colère et attristée. Si quelque chose devrait être exceptionnel chez moi, ce serait cela : mon sentiment de m’être fait avoir par ceux qui m’étaient les plus proches, ceux en qui j’avais une confiance folle et aveugle. Malgré tout mon amour, je ne peux m’empêcher de leur en vouloir. Malgré toute mon amertume, je ne peux m’empêcher de suivre les instructions que l’on me donne. Qu’est-ce qui me reste d’autre de toute manière ? Un jour, soyez-en surs, je finirais par partir de mon propre chef mais, en attendant, je profite de ce qu’on veut m’apprendre. Je suis consciente que cette chance ne s’offrira pas deux fois…

▬ Tous les goûts sont dans la nature, n'est-ce pas? Alors éclairez-moi donc sur les vôtres... Si l’on venait à me demander de choisir deux choses que j’aime éperdument, je répondrais surement l’art généralisée et la pure aventure. La première m’inspire autant que la seconde. J’aime la musique, la mélodie que nous offre la nature comme celle inventé par les hommes. J’aime dessiner sur le sable avec un bout de bois, voir même avec mes doigts. La création est une chose qui ne fascine, ne donne envie d’aller toujours plus loin, plus fort. Souvent, ce que crée l’homme nous prouve ce qu’il est réellement et, moi, j’aime croire que les choses sont véritablement ainsi. J’aime aussi découvrir ce que la belle Dame Nature a à m'offrir, de nouveaux paysages, de nouvelles gens. Cela me permet que garder un esprit éveillé en toutes circonstances puis, à chacun de mes arrêts, j’en profite pour partager ce que je sais aux personnes que je rencontre, toutes celles qui sont prêtes à m’écouter du moins. C’est fou ce que l’on peu apprendre en regardant une veille dame marcher de façon vouté dans la rue, tout aussi bien que l’on peut apprendre d’un enfant qui vous sourit à pleines dents. Le monde est beau tant qu’il ignore les richesses qu’il possède parce que, dans le cas inverse, il se met à se nourrir de ses attributs et fini par s’étouffer. S’il y a une chose que je déteste, c’est que l’on vienne me dire quoi faire, que penser. Vous comprenez surement pourquoi ma formation risque d’être mouvementée à l’avenir. Je supporte que l’on veille m’aider mais, de là à m’imposer des choix, des idées qui ne me sont pas propres… Non, je ne suis pas un animal que l’on domestique.

▬ Tout le monde veut quelque chose, il suffit de découvrir ce que VOUS vous désirez. Je veux mourir en pouvant dire que j’ai, un jour, approché un dragon. Je veux croire en ce rêve d’enfant, cette folie qui m’a permise d’imaginer bien des récits. Je veux aussi revoir mes parents, ceux qui m’ont élevée comme leur propre fille et qui m’ont inondée d’amour parce que, au fond, je resterais à tout jamais leur seule et unique enfant. Je leur dois, quelque part, ce que je suis devenue aujourd’hui…

▬ Et les autres dans tout ça. Les autres, je les apprécie autant que je les méprise. Autant, je suis prête à parcourir le monde avec un groupe qui m’est cher, je suis aussi horrifiée à l’idée de faire que serait-ce un bout de chemin avec une quelconque personne qui ne m’inspire pas confiance. Très enfantines à mes heures perdues, je n’ai pas ma langue dans ma poche et finis souvent par agacer ceux qui ne sont pas prêts à écouter la vérité ou mes chants. Oui, j’aime chanter ou, du moins, j’aime le faire lorsque je n’ai pas un instrument entre les mains. Ma musique est une des choses qui pousse les autres à venir vers moi mais, aussi, c’est elle qui m’aide à extérioriser ce que je pense et vis tous les jours. Je m’inspire de la vie elle-même, ainsi que des personnes que je croise lors de mes voyages, pour mes musiques et mes histoires. Les mots sont aussi une chose qui me rapproche des autres, ils m'aident à les apprivoiser, à m'adapter à tout un chacun mais, aussi, à les manipuler à ma guise. Après tout, qui se méfierait d'une jeune et tendre druidesse ? Personne, me direz vous. Selon moi, seuls les animaux, quels qu'ils soient, sont dignes et capables d'une honnêteté sans faille. Je les aime et admire depuis toujours et, je me tourne d'ailleurs vers eux lorsque j'en sens le besoin et l'envie. Souvent, lors de mes voyages notamment, ils me sont d'une grande et précieuse aide. J'aime me fondre parmi eux, me faire oublier du monde pour vivre aussi librement qu'Eydis veut bien me le permettre.

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L'HUMAIN DERRIÈRE LA LÉGENDE ;

- Pseudo : Swan
- Âge : 22 ans, comme mon personnage dis-donc *-*
- Sexe : Jamais le premier soir mais, on peut faire une exception
- Comment avez vous découvert le forum? Par une recherche acharnée.
- Ce que vous aimeriez dire pour conclure : Hum... Mise à part que je vous aime déjà et que le forum est juste grandiose, je n'ai rien à préciser. Peut-être que si. Je ne suis pas française d'origine donc, si jamais vous voyez que je confonds des mots ou que certaines tornures de phrases se font répétitives, n'hésitez surtout pas à me le dire. Je suis très ouverte aux critiques et ne demande qu'à apprendre. De même, il y aura sans aucun doute des mots que je ne connaîtrais pas mais, ne vous inquiétez pas, google est mon ami et je ne débrouillais toujours pour arriver à vous suivre dans cette folle aventure.