Echo des Plaines : Chapitre VII ▬ Le Retour d'Inasmir


 
AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  MembresMembres  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment : -39%
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON ...
Voir le deal
1190 €

Partagez
 

 Un puit pour tous et tous pour un puit

Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité



Un puit pour tous et tous pour un puit Empty
MessageSujet: Un puit pour tous et tous pour un puit   Un puit pour tous et tous pour un puit EmptyVen 09 Sep 2011, 17:07


Voilà déjà plusieurs heures que le soleil dispersait ses rayons bienfaisant mais pourtant la ville semblait encore endormis. Le froid, toujours aussi tenace, ralentissait les esprits et serrait les cœurs. La population était lasse. Lasse de compter ses morts chaque jour, lasse de voir leur travail réduit à néant, lasse que leurs prières ne soient plus entendues. Les quelques personnes présentes affichaient des mines moroses et ne s’attardaient guère.
Flânait dans ces rues somptueuse avait perdu tout son charme depuis que la brise matinale venait vous bruler la peau.
Dans cette foule si clairsemée, Rhewen avancée d’un pas pressé. Un sceau dans chaque main, elle avait hâte d’accomplir sa tâche et de retrouver à la douce chaleur du feu de bois. Il était difficile de l’identifier tant s’enchevêtrement de vêtement qui la recouvrait était dense. Soudain, un coup de vent glacial s’insinua dans son carcan de tissu et fit virevolter ces quelques mèches espiègles. La jeune fille frissonna. Pour se réchauffer, elle souffla sur ses doigts qui avaient pris une vilaine teinte bleuté. D’épais nuages de brume sortirent de sa bouche mais ne lui apportèrent pas le réconfort souhaité. Les fourmillement au bout de ses doigt reprirent de plus belle.
Heureusement le chemin n’était plus très long, et après quelques rues, la petite sorcière fit irruption sur une place. Malgré l’espace réduit et le peu de commerce à proximité, la placette était l’objet de toutes les attentions. Et pour cause ! le petit puit en son centre approvisionnait tout le quartier en cette denrée précieuse et vitale qu’était l’eau. Mais aujourd’hui, l’attraction joviale qu’exerçait cette endroit sur les gens s’était transformé en une animosité presque palpable. Des personnes râlaient, d’autres criaient, certaines pleuraient pour la plupart des femmes et des enfants, tandis que les hommes tentaient de trouver une solution. Du brouhaha générale, la jeune fille perçut quelque bride de mot. « plus d’eau », « gelée », « nous sommes perdus ! » Rhewen se frayant sans trop de problème un chemin vers l’objet de tous les problèmes. Déjà, deux hommes parlaient de descendre briser la glace à coup de pioche. Mais il était évident qu’aucun d’eux ne passerait dans ce tunnel exiguë ! et envoyer une femme, « sans force » n’était apparemment pas envisageable.
Pendant que tout le monde s’activaient pour trouver une solution, la petite sorcière se pencha sur le puit. Elle n’aperçut rien de plus qu’une ombre noir et opaque, ce qui ne fit que renforcer ses doutes. Elle n’avait jusqu’alors jamais réussit à plier les flammes à sa volonté. Il était évident qu’elle serait incapable de le faire à distance et en pareil condition. Mais si elle pouvait toucher la glace peut être que… Rhewen secoua la tête pour chasser cette idée. C’ était ridicule ! Les gens normaux n’aimaient pas les sorciers ! Elle allait être embroché par une fourche en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire !
Un enfant tirait sur la jupe de sa mère en pleurant. Il avait soif et ne serait pas le seul sous peu. La petite sorcière eut le cœur déchiré devant tant de tristesse. Elle pouvait faire quelque chose mais resta muette. Elle pouvait tous les soulager au lieu d’attendre que le roi envoi quelqu’un mais elle ne le fit pas. Elle avait de mauvais souvenir de sa dernière expérience magique seule . Elle les craignait trop pour susciter leur colère. Eux, qui pendant tant d’année avait été sa famille.

Revenir en haut Aller en bas
Tanith Ruane

Tanith Ruane

▬ Contributions à l'histoire : 2037

Un puit pour tous et tous pour un puit Empty
MessageSujet: Re: Un puit pour tous et tous pour un puit   Un puit pour tous et tous pour un puit EmptyVen 09 Sep 2011, 23:57

Un puit pour tous et tous pour un puit 21nikjn

Image © CAF-POW.
Song by Ramin Djawabi
« Un puit pour tous et tous pour un puit »
Réservé à Rhewen & Tanith
Tous droits réservés à Echo des Plaines

« Malheurs à nous ! » s'écriait un vieux mestre de la région tout haletant, comme s'il avait fait la course à travers Lanriel. Il s'affolait au-dessus d'un puits de pierre vide et ses mains caressaient son crâne chauve. Ses yeux horrifiés ne parvenaient pas à se détacher du phénomène inexpliqué. Bientôt, suite à sa réaction, d'autres villageois de Dinas Uchel pressèrent le pas jusqu'à cette source d'eau. Ils étaient tous estomaqués : « L'eau du puits a été gelée, nous courrons à notre perte ! » expliquait le vieil homme même si l'image que leur offrait leur yeux était déjà bien suffisante. Il s'agissait de graves condamnations, qui rapidement furent accompagnées d'autres sanctions. Les voix s'entremêlait et on parvenait difficilement à comprendre ce qu'on racontait. Les villageois présents étaient paniqués et s'alarmaient déjà sur un destin qui s'annonçait très lugubre : « Nous sommes perdus ! » hurlait l'un, « Eydis nous punit de nouveau ! Nous n'avons pas été assez pieux ! » criait l'autre. Le désespoir était tel que même les enfants ressentaient la peur de leur aîné ; ils pleurnichaient eux-aussi, caché sous les robes de leurs mères. D'autres âmes moins égarées mais peut-être pas aussi réfléchit tentaient de trouver une solution au problème : « Il faut que l'un d'entre nous aie briser la glace. » proposa un fermier en visite dans le quartier. Mais son idée fut vite contestée par les autres : « As-tu perdu l'esprit ? Qui pourrait descendre dans un trou aussi étroit ? Les hommes sont trop gros, les femmes et les enfants trop faibles ! Personne n'a le bras assez long pour pouvoir atteindre le fond ! » On cherchait réellement une astuce pour casser cette nouvelle misère. Ils en dépendaient tous, car l'eau des rivières étaient beaucoup trop sales et impropre à la consommation pour ces gens. S'ils ne trouvaient pas de dénouement à cet élément déclencheur, ils y auraient à nouveaux des morts dans la cité...

Tapis dans l'ombre, une Étrangère observait le spectacle. Un sourire amusé s'était emparé de ses lèvres roses alors que ses yeux dors se moquaient de la détresse de ces gens. Bien évidemment, elle n'était pas innocente à ce malheur puisqu'elle avait volontairement congelé l'eau du puits pendant la nuit. Pourquoi donc agir ainsi et conduire les autres vers une mort certaine ? Elle avait le coeur rongé par la haine depuis des années, l'esprit tordu et corrompu par un puissant magicien obscur et surtout, un dégoût fort prononcé pour la société des Singuliers. Ces gens n'étaient que des animaux et comme du bétail, elle n'avait aucun remord à les abattre. Cet évènement n'était pas survenu aléatoirement. Tanith ne s'était pas éveillée au beau milieu de la nuit pour provoquer cette calamité par simple envie. Ce geste était réfléchi et travailler depuis quelques temps déjà. Elle cherchait à attirer l'attention, à semer la pagaille chez le peuple de Cathairfál. Et comme elle l'avait désirée, une petite personne en particulier s'était jointe à la scène. La Sorcière du Premier Ordre l'espionnait depuis des jours, depuis son altercation avec Jullanar. L'Héritière savait qu'à tous les matins, la petite Rhewen, protégée de Jullanar, se rendait au puits pour remplir deux grands sceaux d'eau. Elle avait longtemps chercher un moyen de l'aborder, mais cette tactique lui semblait plus plausible. Il ne fallait pas que la petite soit menacée par la Sorcière, Tanith voulait s'en faire une alliée. Ses yeux dorés laissaient croire que tout comme elle, cette enfant aurait accès à un pouvoir et une maitrise de la magie surréaliste. Un élément fort importante pour le triomphe du Dieu Mynkor...

Immergeant alors de l'ombre, la robe sombre de Tanith s'est mêlée à la foule et tout comme eux, elle affichait un air faussement déçu. Les gens ne la remarquèrent même pas, elle n'était qu'une autre malheureuse qui venait découvrir la terrible image de la colère de la Déesse. Pauvres imbéciles, pauvres hommes, pauvres paysans. S'ils n'étaient pas aussi minables, Tanith aurait peut-être daigné leur venir en aide, mais au lieu de cela, elle préférait les entendre se lamenter, ce son était aussi doux à ses oreilles que ne l'est une berceuse aux oreilles d'un nouveau-né. Le visage de la nouvelle arrivée est dissimulé dans l'ombre d'une grande capuche sombre et elle avançait sinistrement, telle une ombre, vers sa cible. Puis, arrivée à sa hauteur, près du puits, elle se penche au-dessus. Elle admire son travail - ses pouvoirs magiques ne cessaient pas de devenir de plus en plus puissant chaque jour - puis ses yeux glissent jusqu'à cette petite silhouette. D'un ton qui se veut réconfortant, elle lui adresse la parole pour la toute première fois : « C'est affreux, n'est-ce pas ? La Déesse semble très rancunière, en plus de cet hiver interminable, elle s'attaque maintenant à nos ressources... » Cherchant à capter l'attention de la gamine, Tanith cherche à voir ses yeux avant de poursuivre la suite de la conversation : « Comment t'appelles-tu ? »

834 mots


Dernière édition par Tanith Ruane le Jeu 22 Sep 2011, 01:46, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité



Un puit pour tous et tous pour un puit Empty
MessageSujet: Re: Un puit pour tous et tous pour un puit   Un puit pour tous et tous pour un puit EmptyJeu 15 Sep 2011, 22:29


La panique semblait se répandre comme une trainée de poudre. Peu à peu, l’exclamations se firent plus forte. Les pleures plus présents. La foule se serra, se fit plus compact. Un mouvement de solidarité ou de curiosité ? Rhewen n’aurait su dire. elle n’avait jamais été très douée pour comprendre les raisonnements collectifs. Surement parce qu’elle n’en n’avait jamais complètement fait partit ou qu’on ne lui en avait jamais trop donné l’occasion.
Dans ce désarroi, la jeune fille était au comble de l’abattement. Elle se sentait affreusement coupable de ce qui arrivait à ces pauvres gens. Elle aurait vraiment voulut les aider mais elle n’avait plus droit au faux pas. Dame De Vinter l’avait sauvé de la fureur de la population mais l’exploit ne se reproduirait plus. La faim, le froid, les morts, sans parler des bandes de voyou qui pullulaient dans toute la ville, avait rendu les habitants de Cathairfal plus vorace qu’une meute de loup affamée. Il ne suffisait que d’une étincelle pour que les prédateurs la prenne en chasse. Juste d’un brin de magie pour qu’on l’accuse de tous les maux du monde, à commencer par la mésaventure ceux du puit.
Rhewen se mis en marche. Elle ne pouvait pas rester éternellement inerte en proie à son conflit intérieur. Il fallait absolument qu’elle trouve un autre point d’eau. D’ailleurs, elle ne saurait surement pas le seule et les heures d’attente dans la brise matinale allait être longues. Mais cela était nécessaire. Sans eau pour la protéger des flammes qu’elle invoquaient, elle était désemparée, paniquée. Jullanar avait pourtant bien tenté de l’assurer. Mais sans grand succès jusqu’à présent. Elle avait peur. C’était plus fort qu’elle. Sa magie était liée à ses sentiments et elle avait toujours eut du mal à les maitriser.
Les yeux fixés sur l’objet de leur malheur, la jeune sorcière s’éloignait à regret. Dans sa précipitation, elle bouscula quelques voisins sur son passage. Rhewen se confondit en excuse mais ses mots ne rencontrèrent pas plus d’écho que le futile passage d’un rongeur entre les pieds des passants. Ils étaient tous obnubilé par le puit. Qu’importe du moment qu’elle ne leur avait pas fait mal. Se croyant invisible, la jeune sorcière continua son périple à travers la foule. Pourtant tapis dans un recoin de la place, une femme l’avait belle et bien remarqué. Mais Rhewen n’avait pas remarqué sa présence , aussi fut-elle surprise lorsqu’elle entama la discussion. Même si son allure quelque peu austère en aurait effrayé plus d’un, la jeune sorcière accueillit la nouvelle venue d’un sourire polie.

« La rancœur de la Déesse n’est surement pas injustifiée. Mais il est vrai qu’elle se montre plutôt sévère ces derniers temps. Je m’appelle Rhewen et vous ? »

Le visage de son interlocutrice restait caché par sa capuche couleur jais, la jeune fille aurait bien aimé le voir. Mais à en juger par sa posture, elle semblait plutôt jeune. Pourtant elle ne se rappelait pas de l’avoir vu. Bien entendu elle était loin de connaitre toute la population de Dinas Uchel, mais au fil du temps, elle avait appris à reconnaitre les servantes de palais environnant qui venait tout les jours aux mêmes heures puiser l’eau pour leur ménage. Jusqu’à aujourd’hui tout du moins.
C’était d’ailleurs une caractéristique qui l’avait frappé en venant dans de quartier : la monotonie de la vie des gens. Tout semblait parfaitement planifié, ordonné. Rien à voir avec Perlan où tout n’était que cris, mouvement, chaleur et couleur. Et à chaque coin de rue se déroulait un nouveau spectacle propre à ravir l’œil du voyageur. Ici, malgré le savoir faire des artisans, tout était qu’une succession de pierres symétriques et hermétiques. Signe de richesse et de grandeur qui donnait un aspect terriblement froid et stérile à ce haut lieux de la capitale.
Rhewen était pressée de rentrer chez son ainé mais par politesse n’en laissa rien paraitre à la mystérieuse inconnue. Elle attendait patiemment sa réponse. Et puis il y avait quelque chose de troublant chez elle… Une sensation presque familière…


Revenir en haut Aller en bas
Tanith Ruane

Tanith Ruane

▬ Contributions à l'histoire : 2037

Un puit pour tous et tous pour un puit Empty
MessageSujet: Re: Un puit pour tous et tous pour un puit   Un puit pour tous et tous pour un puit EmptyJeu 22 Sep 2011, 02:20

◮◮◮

« La rancœur de la Déesse n’est sûrement pas injustifiée. Mais il est vrai qu’elle se montre plutôt sévère ces derniers temps. Je m’appelle Rhewen et vous ? » Tanith sourit intérieurement. Si elle l'avait d'abord pensé frêle et timide, elle lui répondait franchement et sa petite voix assurée s,élevait parmi le bruyant concert. La petite Rhewen croyait donc que ce nouvel évènement soit justifié par la Déesse. Foutaise ! Tanith se moquait presque de son innocence , de son ignorance. Bien entendu, lorsqu'on connaissait la véritable ennemie de Lanriel, on se doutait bien que de tels paroles pourraient la faire grimacer. Mais il en est autrement, elle ne peut se permettre de perdre son potentielle alliée... Alors elle grimace, paraît triste. Pourtant, Tanith avait volontairement congelé l'eau du puits. En fait, elle se nourrissait de la peur et de l'agonie des autres. Elle voulait leur faire endurer ce qu'elle avait vécu pendant son enfance. Un véritable calvaire d'ailleurs. À peine assez vieille pour comprendre ce qui l'entourait ou les discours qu'entretenaient les adultes, elle était aussi mature qu'un mestre ou qu'un seigneur. À cette époque, la mère de l'Héritère avait contracté une dangereuse maladie. Pas étonnant lorsqu'on songe un instant que sa pauvre mère n'était qu'une catin de Cathairfál et qu'elle ramenait à peu près n'importe qui sous son toit. Pour de maigres compassassions, elle ouvrait les cuisses et se vendait au premier venu et repartait en chasse une fois le jour levée. Était-ce réellement ce qu'une enfant souhaite se souvenir de sa mère ? Aussi répugnante soit cette pensée, Tanith éprouvait encore un terrible vide lorsqu'un soupire lui arrachait un souvenir. Cette femme, l'unique Singulière à pouvoir bénéficier de son respect et de son amour. Sans quoi, tout les autres étaient des vauriens, des animaux... Tanith chasse alors ses images d,un battement de cil et rapporte son attention sur la petite enfant, qui, inconsciemment peut-être, lui rappelle sa propre enfance : « Je suis enchantée de te rencontrer, Rhewen. Je m'appelle Tanith. » conclut-elle d'un sourire.

Malheureusement, dissimulée sous son épais capuchon noir, on ne peut voir son sourire. À vrai dire, dans une situation pareille, on pourrait en venir à la craindre et même à la suspecter. Or pour l'instant, la Sorcière du Premier Ordre est déterminée à faire profil bas et à n'être remarquer que par les personnes souhaités. Tanith décide d'abaisser sa capuche, libérant ainsi son visage, mais aussi son épaisse chevelure noire. Qui plus est, elle dévoile alors des yeux d'un or écarlates, brillant de malice. L'inconnue cherche à la mettre en confiance et s'arme de son plus rassurant visage, celui de la pauvre jeune et jolie femme innocente. Elle ne lui veut aucun mal, en fait, elle serait même prête à la protéger et la prendre sous son aile si elle s'avérait être aussi puissant que lui suggère la couleur de ses iris. Pliant les genoux – une chose que l'on ne vit pas sous le tissu noir de sa robe, elle se penche à la hauteur de la gamine, leurs yeux sont au même niveau. Il en s'écoule pas une seule seconde avant que Tanith ne lui adresse un petit sourire de confiance, qui habituellement, est utile pour attirer la sympathie des autres. Levant un peu les yeux, elle remarque les sceaux de bois qu'elle transporte. Ils sont vides, elle aimerait peut-être les remplir d'eau ? Tanith se souvenait de l'impressionnant nombre de bac d'eau qu'elle avait retrouver chez Jullanar lors de sa visite, d'ailleurs, ces derniers avaient été très utile pour chasser les fantômes de son passé...

La jeune femme mystérieuse lui propose alors, d'une voix douce : « J'imagine que tu as été déçue de ne y avoir trouver de l'eau, toi aussi... ? » elle affiche une moue désolée, mais poursuit : « C'est dommage, je ne suis d'aucune utilité pour cela, je ne contrôle pas le feu... Et mes pouvoirs sont inutiles dans le cas présent, je ne suis d'aucun ressort pour ses pauvres gens...»

668 mots


Dernière édition par Tanith Ruane le Jeu 06 Oct 2011, 03:49, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité



Un puit pour tous et tous pour un puit Empty
MessageSujet: Re: Un puit pour tous et tous pour un puit   Un puit pour tous et tous pour un puit EmptyMer 05 Oct 2011, 19:35


Rhewen ne su discerner la raison du soudain mutisme de la jeune femme. Avez-t-elle était impolie ? Offensante ? Pourtant rien dans ses propos ne laissait prédire une telle réaction. A moins que ce soit simplement son apparence qu’il l’ait renvoyé à de vieux souvenir…Mais d’ailleurs que lui voulait-elle ? Elle n’avait pas l’air d’une servante mais ses vêtements sombres et sobres n’étaient pas non plus les habitudes de la noblesse. Elle lui faisait penser aux voyageurs qui s’arrêtaient de temps en temps à Perlan quérir le gîte et le couvert. Mais là encore elle était dans le mauvais quartier.

« Tout le plaisir est pour moi » répondit-elle d’une voie plus hésitante. »
Il était drôle de voir à quel point vivre avec une personne pouvait changer votre comportement. Cela ne faisait que quelques semaine mais déjà la jeune fille avait emprunté un brin d’assurance et certaines mimiques propres à son enseignante. Jullanar plus que d’être son mentor était devenu un vrai model pour elle. Oh bien sûr elle ne lui en avait rien dit ! Elles avaient d’ailleurs peu parler de leurs vies, la magie restant toujours le sujet principal. Mais un jour, peut être, elle aurait son calme et son charisme mais pour l’heure la petite sorcière était en proie à une multitude de questions.
Si la chute de la capuche fit vaciller son malaise, la vue de ses yeux d’or fit s’écrouler un mur. Le soulagement fut tel que Rhewen ne pu retenir un sourire ravis à la vu de ces deux joyaux aux couleurs incandescentes. Elle avait commencé à croire que cette femme était une marginale, une folle, qui l’avait suivit et désirait l’embrigader dans ses sombres délires ! Mais la vue de sa consœur la réjouissait profondément. Elle comprenait à présent cette étrange sensation qu’avait susciter cette étrangère en elle. Jullanar et Maelyne aussi dégageaient une telle impression de puissance. Mais chacune différente, elle leur était propre, un peu comme le son de leur voix. Au début cela l’avait impressionné car c’était comme un sixième sens qui s’était brusquement éveillé avec sa magie. A présent cela ne l’inquiétait plus. Au contraire elle recherchait cette sensation rassurante qu’elle avait pris l’habitude de côtoyer.
Ainsi, à chaque nouvelle rencontre avec ses ainés, elle appréciait ce sentiment de reconnaissance mutuelle, cette complicité qui les unissait par un lien parfois plus fort que celui du sang : la magie. La solitude, elle en avait eut peur en découvrant sa condition. Mais pourtant il n’y avait jamais eut autant de mains tendu pour l’aider qu’à présent.
Ses yeux ambrés faisaient face au regard profond de Tanith. Elle ne connaissait toujours pas le but de cette discussion mais elle s’en moquait à présent. Être du même ordre était une raison suffisante adresser la parole à quelqu’un tellement l’occasion était rare. Peut-être connaissait-elle Jullanar d’ailleurs ?
Alors que Rhewen ouvrit la bouche pour questionner la mystérieuse sorcière sur ses origines, cette dernière pris la parole. Ses mots lui assenèrent un véritable coup de poignard entre les côtes. La replongeant dans ses angoisses si vite oubliées, balayant d’un revers de main l’euphorie des premiers instants. Mais les faits étaient bien là : ses sceaux étaient toujours vide et elle était toujours aussi incapable de dégivrer le puit !
La petite sorcière se mordit les lèvres. Si Tanith paraissait sincèrement désolée, Rhewen était tout bonnement mortifiée ! Des sentiments d’inutilités et d’impuissance vinrent se mêler aux remords. Elle enviait la jeune femme qui parlait de ses pouvoirs avec légèreté. Elle avait du les découvrir jeune, comme la plus part. Elle devait certainement penser qu’une fille de seize ans devait métriser les siens. Qu’est ce qu’elle aurait aimé lui donner raison…
Rhewen était une très mauvaise cachotière aussi, elle savait que la sorcière de premier ordre avait du apercevoir sa confusion. Et comme il était inutile de nier les faits, la petite sorcière s’expliqua d’elle-même, devançant une hypothétique question.

« Ce n’est pas grave j’irais en chercher dans un autre quartier. Mais l’attente risque d’être longue avec tous ces gens dans la même situation. »

Rhewen marqua une pause, hésitant une ultime fois à faire part de ses faiblesses. Puis se décida enfin. A part être prise pour ce qu’elle était, c'est-à-dire une débutante, elle ne risquait pas grand-chose.

« Ce qu’il y a de plus triste dans tout ça c’est que je possède ce pouvoir mais que je suis incapable de m’en service avec autant de précision et qui plus est à distance…Alors que vous, vous vous en seriez très bien sortit. La déesse aime bien l’ironie apparemment… »

Elle finit sa phrase par un rictus qui se voulait être un sourire. Malgré le détachement qu’elle essayait d’afficher pour ne pas avoir l’air d’une morveuse geignarde devant une difficulté. La jeune sorcière n’en menait pas largue.

Revenir en haut Aller en bas
Tanith Ruane

Tanith Ruane

▬ Contributions à l'histoire : 2037

Un puit pour tous et tous pour un puit Empty
MessageSujet: Re: Un puit pour tous et tous pour un puit   Un puit pour tous et tous pour un puit EmptyJeu 13 Oct 2011, 01:01

◮◮◮

Un silence incongru stagnait dans l'air, comme l'odeur du désespoir. Si l'eau avait été congelée, nul doute que toutes les autres sources connues de Cathairfál allaient éventuellement connaître le même sort. Bientôt, toute la cité des Singuliers en serait privée et, pauvres innocents, ils seraient tous forcés de quittés la ville pour de meilleures chances de survie... si survie il y avait ! Sans paraître s’émouvoir davantage, Tanith Ruane, la terrible Sorcière de Mogaròr, considérait la scène d'un œil morne. Si les autres gens autour d'elle pleurnichaient et chialaient, elle ne s'abandonnait pas au même désespoir, plutôt amusée par la situation dramatique qui se resserrait autour d'eux, tel un étau de fer condamnatoire. Son masque de glace lui empêche cependant le moindre sourire et elle ballait la situation d'un regard faussement éploré. Levant les yeux, elle remarque ensuite l'éternelle hiver se prolonger pour une autre journée. Le ciel gris était devenu aussi lourd qu'un linge humide, bientôt, il s'écraserait sur leurs têtes en des milliers de petits cotons blancs froids. Et il faisait de plus en plus froid. Rapidement, elle sentit les os sous sa chaire se faire mordre par l’haleine de la nature, chacune de ses respirations se dessinent sous ses lèvres en une vapeur opaque et dès lors, l'air ne cesse de se refroidir. Toute grelottante, l'héritière de Mynkor croise ses bras sous sa poitrine dans l'espoir d'y réchauffer ses doigts et ses mains. Le froid de loup les congelait tous peu à peu, et si Tanith n'avait pas volontairement congelé l'eau du puits, bientôt, la nature s'en serait chargée elle-même. Quittant alors toutes attentions et intérêt pour les visages émaciés qui l'entourent, la Sorcière du Premier Ordre glisse son regard jusque sur la petite silhouette frêle de la gamine. Elle y lit alors la détresse. Toutefois, cette peur grandissante n'avait aucun lien avec ce froid ou cette eau gelée, il en était tout autrement ; la dernière phrase invoquée par Tanith l'avait assurément bouleversée.

« Ce n’est pas grave j’irais en chercher dans un autre quartier. Mais l’attente risque d’être longue avec tous ces gens dans la même situation » S'en suivit une pause brève pendant laquelle Tanith observe patiemment la jeune adolescente. D'une certaine façon, elle lui rappelle ce qu'elle avait été, au même âge. Si aujourd'hui il en était autrement, autrefois, Tanith ne savait pas comment maîtriser sa puissante magie. Si bien qu'il lui avait fallu plus de vingt ans avant d'obtenir une maîtrise, disons-le, acceptable voir satisfaisante de la magie. Car encore de nos jours, si elle ne savait faire preuve d'un contrôle parfait, malgré son caractère impulsif, Tanith pouvait encore donner d'étranges élans incontrôlables et violents à sa magie. D'ailleurs, y risquait-elle sa propre vie ... : « Ce qu’il y a de plus triste dans tout ça c’est que je possède ce pouvoir mais que je suis incapable de m’en service avec autant de précision et qui plus est à distance…Alors que vous, vous vous en seriez très bien sortit. La déesse aime bien l’ironie apparemment… » Alors elle acquiesce d'un petit sourire réconfortant, toujours accroupie à la même hauteur que la petite Rhewen, « Il n'y a point d'ironie là, Rhewen. D'ailleurs, je ne pense pas que la Déesse soit d'une aide quelconque dans une situation comme la nôtre ; il faut nous exercer et connaître à maîtriser la magie par nous même. Il m'a fallu bien des années avant de savoir contrôler ma magie et encore aujourd'hui, je ne la maîtrise pas avec perfection. Cela viendra au cours des années. Rappelle-toi Inasmir et le bouclier qu'il a su créer, bien avant que son âme ne soit attirer vers le mal... Aussi, donne-toi le temps de grandir et de vieillir, tu apprendras que l'expérience est souvent la meilleure enseignante » Se redressant alors de tout son long, Tanith ne perd rien de son sourire r.confortant : « Si tu veux, peut-être puis-je t'accompagner au prochain quartier ? Je t'aiderai à y puiser ton eau. Il n'est probablement pas souhaitable qu'une sorcière aussi jeune que toi se promène seule dans les quartiers de Cathairfál, surtout au sein de pareilles tensions... Les gens ont tendances à fuir et haïr ce qu'ils ne connaissaient pas et fort malheureusement, deux personnages comme nous sont les meilleurs auteurs désignés pour des tragédies comme celles-ci... »

Soudainement, à peine eût-elle terminée ses mots, au loin retentirent des volées de cloches qui rebondissent à travers les rues. La Sorcière relève la tête, tout ouïe; que pouvaient-elles bien annoncer ? Non sans rancœur, la Sorcière jette un regard vers la grande rue, bientôt, elle entend les sabots furieux des étalons de chasse se fracasser contre le sol de pierre et le cliquetis inquiétant de l'armure des chevaliers. Son attitude devient plus farouche, plus austère... Elle qui déteste les singuliers, voilà que les ordres du Roi s'étendent jusque dans la basse ville. Et même si Tanith n'avait pas tout à fait prévu un affrontement, elle ne renoncerait pas à se défendre contre l'arrivée de ses guerriers, qui fort probable, l'accuserait à tord de cette situation. Après-tout, elle avait connu un scénario pareil dans un village lointain... Tôt ou tard, sa couverture serait brisée, on raconterait alors qui est réellement Tanith Ruane, l'Héritière de Mynkor. Une bonne chose en somme, mais il était regrettable qu'elle soit brisée en présence de la petite Rhewen. Le visage ainsi redressé, les sourcils froncés ce qui donne encore plus d'éclat à ses yeux enragés, bientôt, des habitants remarquent son regard doré et ils s'exclament, dans la mêlé du fracas naissant : « C'est une Sorcière ! » s'exclamait l'un, « Les yeux du diable ! » s'écriait l'autre, « Emparez-vous d'elle ». Elle se sent davantage menacée lorsqu'un gros bonhomme pointa Rhewen du doigt : « La gamine est sa complice ! » S'en fuit assez, alors, s'interposant entre la foule et l’adolescente, Tanith lève la main et aussitôt, sans qu'elle n'eût prononcer le moindre mot, un jet d'eau percute sur les enragés. Le geste est si brusque et inattendu que d'autres villageois sont entraînés au passage. Puis, rapidement, elle se tourne vers les chevaliers qu'elle voyait se dessiner au sommet de la rue. Sa main se redresse encore, et elle regarde avec intensité la brique sur le sol. Fronçant les sourcils, une fine couche de glace naît alors, piégeant ainsi mortellement les nouveaux assaillants : « Au nom du Roi Hardansson, arrêtez-vous ! » Ils avaient bien remarqué les corps étendus d'hommes et femmes à ses côtés. N'importe quel idiot aurait alors déduit que cette mystérieuse femme sombre en était l'auteure. Sa main ne s’abaisse pas, elle observe seulement les premiers destriers glisser sur le sol, leurs pattes s'écartant violemment. L'un des chevaux heurte la pierre d'une demeure et dans un craquement sourd, la bête pousse son ultime crie de souffrance ; son cou s'était brisé dès l'impact. Une autre bête glisse, et pilant sur le corps meurtrie du chevalier, elle trébuche à son tour, entraînant avec elle d'autres bêtes. Menacées par la glissade, Tanith s’empare du poignet de la fillette pour la sauver juste à temps : L,une des bêtes venaient dans leur direction, n'ayant plus aucun contrôle sur la direction que prenaient ses pattes.

Tanith ne perd pas une seule seconde, elle l'entraîne avec elle, loin de toute cette agitation. Si mauvaise elle était, la Sorcière en tenait pas particulièrement à blesser l'un des siens, du moins, pas sans raisons. Et il s'avérait que Rhewen avait un réel potentiel pour la magie. Aussi espérait-elle qu'aucuns gardes ne l'aie reconnu ; le moindre de ses soucis était que Rhewen prenne tout le blâme de cette confrontation. Son capuchon rabattu contre sa tête, dévorant ainsi les traits de son visage, elle tire en toute hâte le corps de la gamine, malgré ses possibles réticences. Elle bouscule tous les curieux, qui, alertés par tout le bruit, se précipitaient à grand pas vers le puits pour voir quels étaient les causes de ce boucan, mais qu'elles étaient les conséquences. Ayant troublée l'ordre publique de la ville, la Sorcière tenait néanmoins à les éloigner de cette scène pour qu'elles retrouvent un semblant de quiétude... Elle trouve finalement ce coin tant espérer lorsqu'elle rejoint les anciens quartiers où elle avait jadis habitée. Tout était délabré, les maisons étaient en ruines. Personne ne s'y aventurerait jamais, d'autant plus qu'on avait condamné ces quartiers depuis fort longtemps. La tirant jusque dans une petite maison encore debout, mais qui avait subit les intempéries de plusieurs hivers, elle referme les restes d'une porte et elle retire de nouveau son épais capuchon : « Je suis désolée, je ne voulais pas que cela dégénère... je n'ai pas pu faire autrement...»
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité



Un puit pour tous et tous pour un puit Empty
MessageSujet: Re: Un puit pour tous et tous pour un puit   Un puit pour tous et tous pour un puit EmptyJeu 20 Oct 2011, 18:45


Ce fut comme si les craintes de Tanith c’était soudainement réalisées. Au loin, l’habituel fanfare qui accompagne les déplacements officiels raisonnait dans les rues. Plus jeune, Rhewen avait admiré ces hommes vêtu de fer et leurs magnifiques montures se déplaçant au rythme des cuivres et des tambours. Dans ces yeux d’enfants avaient brillé le rêve et l’envie. Ses camarades de jeu et elle, les avaient d’ailleurs souvent poursuivit pour faire durer le plaisir, pour que la magie ne s’arrête pas. Ils couraient toujours plus longtemps, sans jamais ralentir, jusqu’à que leur respiration ne soit plus qu’un râle. Mais toujours leurs petites jambes frêles s’épuisaient et toujours ils perdaient la trace de leurs idoles.
Malgré cet ancien sentiment d’allégresse, un frisson lui parcourrait le dos et la peur lui glaçait le sang. Ils n’étaient plus pour elle ces héros d’antan, qu’elle acclamait à travers la cité. Certes, les gardes ne s’était pas montrés foncièrement mauvais, tout du moins ils avaient eut la délicatesse de ne pas la frapper comme les habitants de son quartier à la révélation de son pouvoir. Néanmoins, elle gardait le souvenir impérissable de la rudesse avec laquelle ces hommes qui étaient venu la trainer jusqu’au palais. Un chien errant n’aurait pas eut un sort différent du sien. Pourtant elle ne leur en voulait pas. C’était de sa faute. Elle avait été des leur depuis sa naissance et les comprenait mieux que personne. Elle les avait terrifié avec sa magie. Et tout à chacun savait, qu’ils haïssaient cette force mystique parce qu’ils ne la concevaient pas comme eux. Mais à cette instant c’était elle qui avait peur, peur d’être à nouveau humilier en public au moment où elle tentait de se construire une nouvelle vie. De voir tous ses efforts réduit à néant. De ne pas tenir sa promesse. Car faute d’être une sorcière d’exception, elle s’était juré de ne plus faire de mal à son prochain. Mais si on l’arrêtait, qu’on l’empêche de poursuivre sa formation, que ferait-elle ?
Une conclusion s’imposait dans l’esprit de la jeune fille : il ne fallait pas rester là. A peine eut-elle le temps d’achever cette pensée que des exclamations s’élevèrent de la foule. Rhewen n’en saisit pas de suite le sens. Un homme corpulent pointa un doigt accusateur sur sa poitrine. Il était vindicatif et agressif. La jeune fille se recroquevilla sous le poids de ses accusations. C’est bon, tout était fichu ! Dans quelques instants ils se rendraient tous compte qu’elle était aussi une sorcière. Ils allaient crier au complot, à la conspiration, toutes les fautes seraient de leur fait et les hommes de main du roi les enfermeraient dans les cachots !
Une ombre noir passa devant elle. Ça y est on allait devoir encaisser des coups. Oh ce qu’elle détestait ça ! Elle n’était pas une guerrière et craignait le douleur. Pourquoi fallait-il toujours en arriver là ? N’y avait-il jamais d’autres moyens de surmonter un différent ? Les yeux fermés, crispée, elle s’apprêtait à recevoir la sanction. Mais son attente fut plus longue que prévu et des personnes se mirent à hurler. Surprise, elle trouva le courage d’ouvrir à nouveau ses iris aux reflets irisés et ce qu’elle vit la laissa sans voix.
Tanith venait de s’interposer entre elle et la foule. Non contente de la forte impression qu’elle avait déjà faite, elle s’attaqua à tous ce qui se trouvait sur son chemin. Son dessin accomplit, elle se tourna vers les gardes qui avaient pressé l’allure à la vue de cette scène pour le moins chaotique. On entendait de toutes part les gens s’égosiller : « Fuyez cette femme est une sorcière ! », « Qu’Eydis ait pitié de nous ! », « Cette femme est possédé par le démon ! ». Mais il était trop tard. Une épaisse couche de glace apparaissait déjà sous leurs pieds. Certains en furent prisonnier et passèrent de vie à trépas sans s’en rendre compte, d’autres glissèrent et trébuchèrent dans un fracas macabre. Les hennissements des chevaux et les cris des hommes lui déchirèrent le cœur. Un des destriers d’écrasa sur la façade d’une maison dans un craquement sinistre. Son sang se mêla à celui de son cavalier et ensemble ils maculèrent le sol glacé d’une rivière pourpre. Tout cela était atroce et pourtant Rhewen ne parvenait pas à détourner son regard. Elle était pétrifiée et anéantit. Elle savait que chaque goute de ce liquide précieux serait payé au pris fort. Elle espérait que la marée que venait de déclencher Tanith ne constituerait pas une déclaration de guerre !
Oh pourquoi c’était-elle donc arrêter pour écouter cette étrangère ? Avec un peu de change, à l’heure qu’il est, elle aurait déjà trouvé un puit assez grand pour résister au gel et serait sur le chemins du retour. D’un mouvement de tête elle balaya cette supposition.

« Arrêtez ! S’il vous plait arrêtez ! »

Sa voix tremblait et les larmes lui montèrent aux yeux. Cette femme était ignoble ! Elle semblait prise d’une incroyable jouissance à voir souffrir humains et animaux. D’ailleurs il était évident qu’elle ne considérait pas plus la vie d’un singulier que celle d’une bête de somme ! Prise entre la colère et la terreur, Rhewen sentit la magie déferler en elle. Ses mains tremblaient sous l’effet de son pouvoir. Elle se sentait submergée par la puissance dévorantes du feu. Ses iris irradiaient à présent une couleur dorée si caractéristique des mages qui manipulent cette substance éthérée. Si elle tendait la main, elle pourrait stopper ce massacre, mais maitriserait-elle la déflagration ? Combien d’autres vie seraient-elle prises si elle agissait et sauvées si elle n’agissait pas ? La petite sorcière ne trouva pas la réponse à ses questions. Car elle n’avait pas le courage, pas la force de s’attaquer à quelqu’un, aussi fou soit-il.

✣ ✣ ✣


La mystérieuse sorcière avait fini sa besogne et emportait à présent Rhewen dans des ruelles sombres qu’elle ne connaissait pas. La jeune fille était dans un état second, choqué de ce qu’elle venait de voir et de refuser de faire. Le teint livide, elle essayer à grand mal de réprimer les nausées qui l’assaillaient. D’ailleurs elle ne s’était que très peu débattu durant leur cheminement dans ces quartiers pour le moins inhospitaliers. Maigres protestations que sa consœur n’avait surement pas remarqué. La petite sorcière retroussa les narines. Une odeur indescriptible planait en ces lieux. D’ailleurs tout ici semblait malsain, vieux et pourri. Voilà bien longtemps que plus personne ne devait fréquenter cette partie de la capitale. Elle n’en connaissait d’ailleurs pas l’existence jusqu’à présent ! Soudain le rythme de leurs pas ralentirent. La sorcière de premier ordre la libéra avant de s’épandre en excuse. Rhewen profita de cette échappatoire pour s’éloigner de cette femme si sombre. Elle recula jusqu’à toucher l’un des murs de la pièce. Le contact de ses vêtements avec la pierre froide ne fit d’accentuer son sentiment d’insécurité. Elle était prise au piège comme une vulgaire proie sans défense. Le seul point positif dans toute cette affaire était que si les choses tournaient au vinaigre, ce n’est pas ici qu’elles mettraient en danger les voisins…
Tanith la fixait avec insistance. S’attendait-elle à une réponse ? Ne trouvait-elle pas qu’elle était allée bien trop loin pour exiger ce genre de choses ? Il était bien trop facile de demander le pardon après les ignominies qu’elle avait commis ! A ce stade, seule la déesse pourrait lui racheter son âme…si tant est qu’elle en ait encore une !



Dernière édition par Rhewen Faynn le Ven 04 Nov 2011, 19:48, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Tanith Ruane

Tanith Ruane

▬ Contributions à l'histoire : 2037

Un puit pour tous et tous pour un puit Empty
MessageSujet: Re: Un puit pour tous et tous pour un puit   Un puit pour tous et tous pour un puit EmptyMer 02 Nov 2011, 15:20

◮◮◮

Une douzaine de gardes en rouge étaient accourus sur la Grande Place. Le vacarme occasionné par les chutes des hommes en armure et le hurlement des paysans les avaient alertés depuis leur tour de garde, plus à l'est. Avec eux se trouvait le maître Thraïn Githens, conseiller du Roi Hardansson, le capitaine Aëthon Farnsworth, un homme minuscule natif de Darya à la peau tannée comme du vieux cuir. Sans que quiconque eût prononcé un mot, le maître Githens parut savoir ce qui s'était passé. : « Emmenez-moi ces individus ! » commanda-t-il avec un geste méprisant. « Pour trouble de l'ordre public et au nom du Roi Hardansson, ces personnages seront conduits face au tribunal de la cour. Je veux les voir devant moi dans une heure. Je les veux vivants » avait-il ajouté, mordant. Les hommes s'exécutèrent immédiatement et, tandis que quelques hommes de main s'échappaient dans toutes les directions, d'autre vinrent porter secours aux blessés; il y avait beaucoup plus de victimes qu'ils l'avaient présagé... Les corps étaient meurtrit, leurs os fracassés en mille morceaux. Les bêtes, d'impressionnants chevaux, n'avaient même pas survécus à leur chute pourtant sans importance. Par Eydis, qu'est-ce qui avait pu les mettre dans un tel état ? Et si les rumeurs qui circulaient déjà parmi le peuple s'avéraient fondées, quel être aussi diabolique possédait une telle puissance en son sang ? Cent questions les tarabustaient, tous. Qui osait donc troubler la quiétude de Cathairfál ? Était-ce une déclaration de guerre ? Ou peut-être, simplement, un mécréant sans vergogne ? Toujours y avait-il là quelque chose de plus troublant qu'une toquade passagère...

Tout au long du parcours, Tanith lutta contre sa colère. Cette amertume qui lui asséchait la gorge, elle n'avait que trop lieu de l'identifié : la peur. Des années durant, elle avait vécu dans le calme que lui inspirait Mogaròr. Elle n'avait jamais affronter autant d'ennemis à la fois, aussi se sentait-elle terriblement menacée. Et cette peur ne cessait de s’amplifier tandis que sa main resserrait son emprise contre le poignet de l'enfant qu'elle tirait. Ce n'était plus seulement pour elle qu'elle avait peur, mais pour l'adolescent qu'elle avait, involontairement, entraîné dans cette mauvaise condition. À quoi avait-elle céder, plutôt près du puits ? À un accès de démence issu de sa peur? Ou à quelque étrange prescience enfouie dans son sang ? Mystère total... Toujours est-il qu'elle entendit sa propre voix s'adresser à la gamine : « Dépêche-toi Rhewen ou ils nous attraperons » Si la distance et les nappes de brouillard empêchaient de les distinguer nettement, la Sorcière du Premier Ordre reconnue les vieilles carcasses de bois de ce que fut, jadis, sa demeure. Elle entraina Rhewen, toujours par le poignet. Et une fois à l’abri du froid, mais aussi des gardes, elle rabaissa son capuchon pour mieux la regarder : « Je suis désolée, je ne voulais pas que cela dégénère... je n'ai pas pu faire autrement... » Elle alla même s'agenouillée devant elle, encadrant ses petites épaules de ses deux mains. La gamine, cependant, ne lui répond pas. Elle l'observe, le regard vide, encore sous le choc peut-être. Puis, se libérant de ses mains, elle recule vers la pénombre. Tanith fronce les sourcils et secoue la tête, incrédule. Pourquoi réagissait-elle ainsi, avec autant de méfiance, voir du mépris ? Elle lui avait sauvé la vie, qui plus est, elle avait prit sa défense face à tous les autres paysans présent au puits. Toujours à sa hauteur, l'Héritière de Mogaròr lui reprocha ce froid : « Ne me regarde pas comme ça. Si je n'avais pas agis, qui sait ce que ces paysans nous auraient fait » Étonnement, elle voit chez cette gamine la même simplicité, la même lumière qu'elle avait perçu chez Jullanar quelques semaines plus tôt. Aucun doute à présent, elle était bien sa petite élève, sa petite pupille. Son rire se teinta de sarcasme lorsqu'en se redressant, elle ajoute : « Tu lui ressemble de plus en plus... »

Ses yeux d'or la dévisagèrent puis s'en détache, parcourant brièvement la petite pièce sombre. Cette petite maison rustique n'avait rien perdu de son charme. Et chaque petit craquement créer par le vent ravivait la flamme de ses souvenirs. Elle s'imaginait sa mère, assise là près du feu, qui grattait ses longues aiguilles les unes contre les autres, lui racontant des histoires. Finalement, ses yeux se portèrent aux effets qu'elle avait laissé sur la petite table de bois, niché dans leur sombre écrin de velours. Une petite chandelle éclairait faiblement la pièce et les sautes d'humeurs de la flamme faisaient scintiller, tour à tour, l'éclat de ses objets. Lorsqu'un frisson lui parcourra le dos, qu'elle frissonna, elle lança simplement à voix haute sans se préoccuper si Rhewen l'écouta ou non : « Il fait froid, je vais allumer un feu... » Dès que les charbons eurent prit, elle remarqua avec satisfaction que Rhewen n'avait toujours pas bougée : « Ne fait donc pas l'idiote, approche. Je ne te veux aucun mal....»
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité



Un puit pour tous et tous pour un puit Empty
MessageSujet: Re: Un puit pour tous et tous pour un puit   Un puit pour tous et tous pour un puit EmptyMar 08 Nov 2011, 20:12


Les mains glacées de la sorcière s'étaient emparée de ses épaules. Rhewen se sentait plus que jamais prise au piège dans cet étaux qui se voulait affectueux. Ainsi, malgré l'apparente supplication de son ainé, elle s'éloigna le plus loin possible de cette femme au cœur si obscur. Sa fuite fut cependant vite interrompue par l'un des murs bancal de la pièce. Il faisait affreusement sombre dans cet endroit, tant et si bien que Rhewen discernait mal les expressions que prenait le visage de la meurtrière. Une fois de plus elle regrettait de ne pas avoir le pouvoir de se rendre invisible. De fuir ce mauvais songe qui semblait ne jamais prendre fin. De retrouver la maison chaleureuse où Jullanar l'avait accueillit.
Pourquoi toutes ces choses devaient elles lui arriver ?
Elle repensait à ces gens morts sur les pavés, les soldats du roi qui accouraient, la panique générale qui s'était emparée de la foule à la vue du jet d'eau que Tanith avait invoqué. Le tout se mélangeant dans un macabre vacarme. Le chaos qui s’était emparé des lieux était complètement irréaliste ! Digne de ces anciens temps de guerre dont on ne parle que dans les livres. Pourtant Dinas Uchel, un quartier riche et calme, la pupille de Cathairfal, avait bien subit l’assaut d’un mage ! La vie des sorciers allait devenir cauchemardesque dans cette ville rongeait par la faim et le froid ! Il était certain qui les prochaines expéditions qu’elle mènerait ne se limiterait qu’au strict nécessaire. D’autant plus que si les gardes l’avaient remarqué, cela nuirait aussi à Jullanar qui était sa responsable.
Le ton de Tanith se durcit soudain. Passant de caresse à fouet en un battement de paupière. La jeune fille se raidit. Cette femme lui glaçait le sang. Le ton doux et plaintif de ses excuses s’étaient envolé. Elle présentait désormais un visage dur et fermé, comme toutes ces personnes aigries de leur existence. L’émotion fit accélérer les battement de son cœur qu’un silence de plomb semblait amplifier. Rhewen déglutit péniblement, ne sachant trop que faire pour se sortir de ce mauvais pas. Il était délicat de parlementer avec un fou. Etrangement cette difficulté semblait s’accroitre avec le pouvoir que ce dernier possédait. Et bien qu’aussi folle soit cette femme, elle n’était pas sotte : elle ne la laisserait pas partir comme ça.

« Tu lui ressemble de plus en plus... »
Rhewen resta interdite quand à l’identité de la personne qu’elle évoquait. Elle ne l’avait jamais rencontré en d’autres circonstances. Elle n’avait pas non plus connaissance que l’un de ses proches fréquente ce genre d’individu. Tanith devait surement délirer, essayer de l’impressionner, de la terrifier pour obtenir ce qu’elle voulait. Mais que voulait-elle déjà ?
La jeune sorcière se redressa et tenta de faire face. Ce n’était pas dans ces habitudes et elle avait fichtrement peur. Une de ces angoisses qui vous ronge l’estomac, qui vous paralyse avant que vous ayez eut le temps de réagir. Mais cette fois-ci la jeune fille avait réagit. Elle était acculée dans une pièce sombre et froide dont elle ignorait la localisation. Personne ne s’inquièterait de son absence avant une bonne heure et elle était surement recherchée. Après tout qu’avait-elle à perdre en faisant face pour une fois ? Aussi elle se grandit et du haut de sa silhouette chétive soutien le regarde d’or de son ainé. Les yeux de Tanith brillaient plus qu’un trésor à la lumière d’une bougie. Elle avait ce regard si profond et mystérieux qu’arboraient les sorciers de premier ordre. Rhewen se sentait infiniment ridicule. Le jaune aussi perçait nettement dans ces iris mais il semblait plus terne, plus jeune, comme une joyau qu’on aurait oublié de polir. La petite sorcière baissa le regard, honteuse et terrifiée par sa consoeur. Le courage n’était décidément pas son fort.

L’espace était quasiment vide hormis quelques effets dispersés ci et là. La maison, ou tout du moins ce qu’il en restait, ne semblait pas habituée depuis longtemps. Pourtant une chandelle disséminait une lumière vacillante sur une table à la boiserie sombre. Rhewen se demanda jusqu’à qu’elle point Tanith pouvait se montrer manipulatrice. L’eau gelée dans le puit où elle allait la puiser et maintenant la chandelle qui les attendait dans cette demeure abandonnée. La seule fausse note à son plan avait résidé dans l’apparition étonnamment rapide des soldats du roi. Un simple contre temps qui lui avait éviter bien d’autres impostures mais qui avait fait couler tant de sang...

Malgré les injonctions de Tanith, Rhewen ne bougea pas d’un poil. La jeune fille appréciait de savoir qu’elle n’allait pas être emprisonnée dans une marée de glace, toute fois il en faudrait bien plus pour la convaincre de retrouver le ton léger de la conversation.

« Vous allez me gardez longtemps ici ? »
Questionna Rhewen d’une voix plus aiguë que d'ordinaire.

Revenir en haut Aller en bas
Tanith Ruane

Tanith Ruane

▬ Contributions à l'histoire : 2037

Un puit pour tous et tous pour un puit Empty
MessageSujet: Re: Un puit pour tous et tous pour un puit   Un puit pour tous et tous pour un puit EmptyVen 25 Nov 2011, 23:40

◮◮◮

Un puit pour tous et tous pour un puit 2e31j6c« Vous allez me garder longtemps ici ? » Entre-temps, la Sorcière avait baisé le regard en direction des flammes, qui, au creux de leur berceau de pierre, s'agitaient doucement, de plus en plus ardentes. Tanith s'était surprise à rêver lorsque, enfin, Rhewen se décidait enfin de camoufler ce silence oppressant. Haussant les sourcils à demi-surprise, à demi-moqueuse, elle planta son regard sur la petite silhouette frêle de la gamine, légèrement dissimulée dans la pénombre de l'unique grande pièce de la demeure. « Pourquoi ? », demanda-t-elle faussement étonnée, « Tu souhaiterais déjà me quitter ? » Elle comprenait toutefois ses motivations. Il ne fallait pas croire que son esprit pervertit et son manque de jugement l'aveuglait complètement. Tanith avait une conservé une certaine lucidité - au contraire de son mentor Vorlun qui, après un certain temps, s'était laissé ronger par la puissance et le pouvoir - ce qui la rendait d'autant plus redoutable et sournoise. Elle avait été bercée d'illusions et d'histoires pendant sa jeunesse, elle avait appris à discerner le vrai du faux, le bon du mauvais, seulement, sa personnalité explosive et impulsive lui donnait l'allusion de n'avoir aucun jugement moral... [color=#67384F]« On s'amuse toutes les deux, non ? ajouta-t-elle, persistant dans son sarcasme, un moue malicieuse égayant les traits de son visage. Aussi insidieuse soit-elle, l'Héritière de Mogaròr prenait un malin plaisir à terroriser les autres. Un autre atout qu'elle avait gagné depuis quelques années. Tanith était tout à fait conscience de ce que le mot ''Sorcier'' éveillait chez les autres peuples plus chétifs. Elle se plaisait donc à jouer sur les mots. Par ailleurs, sa robe ancienne et son corset noir rehaussait l'aspect énigmatique et maléfique qu'elle souhaitait inspiré chez ses compagnons de vie.

La démonstration qu'elle avait fait quelques minutes auparavant l'avait affaiblit. Déjà, elle avait quelques difficultés à reprendre une respiration normale. Rauque, elle soulevait rapidement le haut de son buste et sa gorge, nouée par l'excès de terreur qui lui avait rongé l'estomac, n'aidait pas ses pauvres poumons. Les prunelles dorées de l'enfant la sondèrent, toujours méfiantes, cependant, elle y vit aussi la colère et le méprit. Pourquoi diable lui adressait-elle ses yeux-là ? Ne venait-elle pas de la sauver d'une mort injuste et cruelle ? Ne venait-elle pas de lui porter secours alors que ses animaux allaient se jeter sur elle ? À son tour, son regard devint soupçonneux ; pourrait-elle simplement la raisonner ? Après tout, peut-être que Jullanar avait une emprise sur elle bien plus forte qu'elle ne l'avait présagé. Ainsi se contenta-elle de baisser le regard. Dès lors, toute malice disparu de son visage, elle se contenta seulement d'afficher cette expression horriblement torturée par mille souvenirs : « Tu as beaucoup de chance, Rhewen. À ton âge, je n'avais aucune famille, personne pour prendre soin de moi. J'ai toujours apprit à me débrouiller seule, par mes propres moyens... Je ne connaissais aucun autre sorcier pour m'apprendre ce qu'était la magie et comment la contrôler. Puis il m'est apparut. Mynkor... Il m'a enseigné la magie, lui et son serviteur, Vorlun. Ils m'ont enseigné la puissance et la force... jamais je ne pourrai exprimer ma gratitude, mais je leur suis fidèle et leur doit la vie... » Une fois ses paroles prononcés, c'était comme si son regard fut absorbé par les flammes, comme si l'éclat de ses yeux avaient souhaité se joindre à leurs maîtresses. De ce fait, elle n'accordait plus aucune importance à la gamine. C'était comme ça, lorsqu'elle entrait dans un sujet plus personnel, elle avait tendance à oublier tout ce qui l'entourait, tant bien la mort que la vie. Cet instant envolé, elle souleva le menton et puis déclara d'une voix plus ou moins sévère, sans daigner le moindre regard : « Si tu désirs partir, alors je ne te retiens pas. Sache seulement que dès lors où tes pieds franchiront cette porte, tu auras sceller ton destin à jamais...»
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité



Un puit pour tous et tous pour un puit Empty
MessageSujet: Re: Un puit pour tous et tous pour un puit   Un puit pour tous et tous pour un puit EmptyMar 29 Nov 2011, 20:16


La détermination de la jeune fille s’étiolait au grés des sarcasme de son interlocutrice. Cette sorcière semblait se jouer de ses craintes avec le même plaisir sordide d’un félin qui aurait acculé sa proie. En y repensant, le contraste avec la jeune femme à la voix caressante qui l’avait interpellé plutôt était saisissant. L’attitude réfractaire de Rhewen semblait avoir réveillé les eaux qui dormaient. A présent Tanith faisait fit des apparences. Se révélant sous son vrai jour, elle n’hésiter plus à user de la moquerie et de l’intimidation pour dominer sa consœur. Et il n’en fallait pas plus pour que la jeune fille s’enferme définitivement dans un mutisme protecteur. N’osant plus que jeter de temps à autre un coup d’œil inquiet, craignant une réaction violente de sa part. Mais Tanith ne daignait même plus lui adresser un regard. Tout en elle était hautaine et dédaigneuse à son égard. Elle devait lui paraître si insignifiante, si inoffensive, qu’elle ne se donnait même pas la peine de la surveiller. ..
Mais malgré les ignominies qu’elle venait de perpétrer, Rhewen ne ressentait plus que la pitié pour elle (et une bonne dose de peur). Car cette pauvre femme avait vraiment perdu le sens commun des choses. Ne semblant ressentir aucun remord, ni aucune empathie, elle passait des larmes à un rire moquer en un battement de cil. Elle s’exprimait étrangement, par bride de phrase, dont elle était parfois la seule à en saisir le sens. Oscillant entre l’hystérie et la paranoïa, la sorcière n’hésitait pas à émettre des raisonnements biaisés pour la persuader que ses méfaits étaient totalement altruistes… Qu’Eydis ait pitié d’elle !

Un son rauque rythmait inlassablement la respiration de Tanith. Rhewen n’y avait d’abord pas prêté attention. La précipitation avec laquelle elles avaient quitté les lieux pouvant expliquer cet essoufflement persistant. Mais à présent ce détail était aussi difficile à occulter que les bruits de la forge durant l’élaboration d’une lame. Elle semblait exténuée à un tel point que même ce geste si naturel était devenu une épreuve. Les sorciers n’ont pas un pouvoir illimité, elle le savait. Pourtant elle ne pouvait s’empêcher de se sentir vulnérable face à tant de véhémence. Ces constatations s’arrêtèrent là, car sa consœur avait déjà repris la parole. L’évocation du passé de la jeune femme glaça le sang de Rhewen. Plus que les contradictions qui teintaient son discours, ce qui stupéfia la jeune fille fut la citation de Vorlun. Vorlun le sorcier maléfique, qui avait plongé toute une nation dans une période de guerre et de désarroi avant de disparaitre de la surface de la terre. Tout à chacun le croyait mort et enterré depuis des années. Mais cette femme prétendait le contraire. Elle avait été son élève !
Lui hotter la vie aurait surement été le plus beau cadeau qu’elle aurait pu faire pour Lanriel. Cependant elle en était incapable. Elle n’était pas une tueuse et abhorrait la violence sous toutes ses formes. Elle pourrait tout au mieux mettre en garde les autorités mais est-ce que cela était bien raisonnable ? Après le carnage de ce matin, nulle doute qu’une vrai battue à la sorcière serait organisé. Mais si nombreux soient-ils la jeune fille savait comment cela allait se finir...

Rhewen jeta un regard éberlué à Tanith lors ce qu’elle eut terminé sa dernière phrase. Après lui avoir dit qu’elle avait de la chance, elle la mettait en garde de rejoindre Jullanar. La jeune sorcière chercha un contact visuel pour savoir si la sorcière se jouait encore d’elle ou si elle était sincèrement convaincu qu’un meilleur avenir l’attendait auprès de Vorlun ? Sa curiosité ne fut cependant pas satisfaite. Impassible, elle continuer à lui tourner invariablement le dos. Mais qu’importe, elle était libre et c’était bien là le principal ! Sans un mot Rhewen franchit le pas de la porte. Ses pas étaient lents et mesurer puis rapidement ils s’allongèrent jusqu’à devenir des enjambées. Pourquoi avait-elle autant hésité à quitter les lieux ? Epuisé comme elle l’était, elle ne pouvait pas la suivre ! A présent elle courrait. L’air frais giflé son visage mais une seule chose était essentielle : mettre le plus de distance possible entre elle et cette folle !

La journée était bien avancé lorsqu’elle retrouva le chemin de sa maison d’accueil. La gorge nouée par l’émotion, elle frappa à la porte. Une seule pensée martelait son esprit depuis son évasion. Pourvut qu’elle ne m’en veuille pas.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé




Un puit pour tous et tous pour un puit Empty
MessageSujet: Re: Un puit pour tous et tous pour un puit   Un puit pour tous et tous pour un puit Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Un puit pour tous et tous pour un puit
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Pour me comprendre, Il faudrait savoir qui je suis; Pour me comprendre, Il faudrait connaitre ma vie, Et pour l'apprendre, Devenir mon ami...
» AZRIEL •• Le ciel est notre empire, pour vaincre, ou pour périr.
» Cyan - Pour l'honneur et pour mon frère! [TERMINE]
» NEE'LAHN • Tous les plaisirs sont éphémères.
» ELENWË A. GRETHAN - Tous les chemins mènent à Rome ! Cathairfal plutôt, non ?

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Echo des Plaines : Chapitre VII ▬ Le Retour d'Inasmir :: QUITTER LANRIEL :: Vous serez tous pendus ! :: Miroir aux souvenirs-
Sauter vers: