Serwyx l'Archer || Pour vous servir et vous ravir! [Terminée]

Pseudo : Phyllis, Rika…
Âge : Petite devinette : pensez à l’année de la chute du mur de Berlin et vous aurez mon âge !^^
Sexe : Féminin, parce qu’on le vaut bien !
Comment avez vous découvert le forum? Par hasard. Je suis tombée totalement amoureuse du forum, du contexte, des PVs, des lieux… Bref, j’aime !
Ce que vous aimeriez dire pour conclure : J’ai hésité longtemps avant de m’inscrire, mais je n’ai pas su résister… L’appel des plaines était trop fort !^^

« Bah alors Ser, t’es déjà fatigué ? Allez, viens les chercher si t’en es capable ! » Répliqua un jeune garçon aux yeux noirs et aux cheveux bruns. Son sourire moqueur prouvait à quel point il aimait maltraiter son jeune frère. C’était bien plus drôle de martyriser quelqu’un qui ne peut pas se défendre ! Et puis, leurs parents n’étaient pas là pour le voir faire… La relation entre les frères était assez complexe à comprendre. Leur père devait être en plein travail et leur mère devait s’occuper du petit dernier de la famille, Albaz. Les deux parents avaient fort à faire avec leurs garçons, mais ils étaient justes et surtout ils les aimaient. Le seul problème, c’était qu’ils étaient souvent laissés à eux-mêmes, apprenant les choses de la vie comme ils pouvaient. Allez savoir si c’était une bonne ou une mauvaise chose…

A quelques mètres de là, un petit rouquin aux yeux verts reprenait difficilement son souffle, les mains appuyées sur ses genoux. Les larmes aux yeux, le petit garçon de huit ans regarda son frère aîné et marmonna :

« Rends-moi mes billes, Kellon ! Tu n’as pas le droit de les prendre! » Une moue boudeuse se dessina sur le visage du garçon. Etait-ce de sa faute s'il était plus frèle et fragile que son frère? Il n'avait de cesse de résister aux brimades de son aîné, mais il ne pouvait pas rivaliser avec lui. Et bien sur, Kellon trouvait cela très amusant. Ses billes en terre cuite étaient ce qu'il chérissait le plus, notamment parce qu'il était persuadé qu'elles lui portaient chance.

« Alors, attrape-moi ! » Sur ce, Kellon courut jusqu’à l’écurie attenant à l’atelier de leur Père, maréchal-ferrant de son état. Essoufflé, Serwyx essaya tant bien que mal de suivre son frère, entrant à son tour dans la bâtisse qui semblait immense à ses yeux d'enfant. Repérant son frère qui se tenait machinalement contre le mur en face des stalles, il s'avança vers lui d'un air décidé... Mais le brun avait plus d'un tour dans son sac. Sans prévenir, il se déplaça plus vite que le vent et jeta le sac de billes dans le box du grand étalon bai de leur Père... Avec un sourire satisfait, il posa une main sur l'épaule de Serwyx et lui déclara: "Va donc les chercher, si tu les aimes tant!" Puis il s'en alla, laissant là celui qu'il aurait du protégé et consolé, persuadé qu'en provoquant son petit frère, il l'aiderait à grandir...

Horrifié, le petit garçon s'approcha doucement du boxe, des larmes coulant franchement sur ses joues rosées. "Oh non..." Evidemment, il ne pouvait pas ressortir de l'écurie sans ses billes, ce serait laisser son frère gagner! Mais leur père leur avait formellement interdit de rentrer dans le boxe de cet étalon... Prenant son courage à deux, il ouvrit tout doucement la porte, faisant grincer le loquet. Le cheval, énervé et effrayé par le sac de billes qui avait atterri à ses côtés, roulait des yeux et tournait en rond dans son espace. Le coeur battant la chamade, Serwyx entra avec précaution et longea l'un des murs du boxe. Alors qu'il tentait de récupérer son sac, le cheval le repéra du coin de l'oeil. L'instant d'après, l'étalon hennit brusquement et rua, effrayé par ce petit bout d'homme.
Le rouquin hurla, ce qui ne fit qu'accentuer la peur du cheval.
"Mamaaaaannnnn" Sanglota Serwyx, alors qu'il se recroquevillait dans un coin, essayant d'éviter les coups de sabot... Pendant ce qui lui parut une éternité, il resta les yeux fermés, complètement terrifié. Les ténèbres semblèrent l'entourer et les pleurs le secouèrent tout ce temps. Pourtant le maréchal-ferrant Ellys Kelrynion entra en furie dans l'écurie à peine cinq minutes après! D'une voix douce mais ferme, il calma le grand étalon. L'homme à la silhouette massive soupira, l'air anxieux et prit dans ses bras son jeune fils. "C'est fini, bonhomme... Tu comprends pourquoi je vous ai interdit d'y entrer maintenant?" L'emmenant hors de la bâtisse, il jeta un regard noir à son aîné, lequel baissa les yeux, une main sur la joue. Au moins, il n'était pas près d'oublier la gifle qu'il avait reçu... Setylis, une jeune femme aux cheveux bouclés roux arriva l'air terrifié et prit dans ses bras son bout de fils.

Ce jour-là, il y eut plus de peur que de mal. Mais Serwyx garda toute sa vie une peur bleue des chevaux; même si celle-ci s'est atténuée au cours du temps, il n'est toujours pas à l'aise en présence de ces animaux et entrer dans une écurie lui semble plus dangereux que tuer des démons des anciens temps.

La douce Eydis venait de couvrir Landriel de son voile d'étoiles lorsqu'une voix grave en provenance d'une taverne de la Basse-ville fit sursauter les voyageurs de passage.
"Tricheur! Rends-moi mon argent, sale fripouille!" Le gros homme au nez rougi par l'alcool et aux cheveux poisseux de sueur pointait un doigt rageur sur le jeune homme en face de lui. Ce dernier, un sourire malicieux sur le visage, répliqua d'une voix claire: "Mais enfin, messire! Puisque je vous dis que je n'ai pas triché!" Ses cheveux roux semblaient rayonner sous la lumière du feu de cheminée et ses yeux verts brillaient d'une lueur maligne. Se levant à son tour pour faire face à son accusateur, le jeune homme de dix-huit ans attrapa ses dés et les rangea avec précaution dans sa bourse. Qu'il était amusant de plumer de prétentieux nobles! Le jeune chien fou n'avait certes pas de beaux habits, mais il savait prendre soin de lui. Une aubaine que d'avoir eu des parents qui vous ont appris les règles d'hygiène élémentaires. Au moins, il ne ressemblerait jamais à ce porc sans cervelle...
"Vous voulez votre rev..." Un direct du droit le coupa dans son élan. S'écrasant à terre deux mètres plus loin, Serwyx se releva avec difficulté et fit une grimace en sentant le goût du sang. Heureusement pour lui, l'aubergiste n'aimait pas qu'on mette la pagaille dans son établissement et arrêta la bagarre avant de faire sortir l'homme mécontent. Un air mauvais sur le visage, l'éconduit jeta un dernier regard au rouquin avant de lui dire d'une voix sifflante: "Un jour... Je t'aurai!"
Un sourire satisfait s'étira sur le visage de Serwyx. S'asseyant à une table, il commanda une bière d'une voix enjoui... S'il avait eu peur? Bof, ça en devenait presque une habitude maintenant. Et puis, physiquement, il s'était franchement étoffé, alors il avait de plus en plus confiance en lui. Jeune plaisantin, il était insouciant et se sentait presque invincible.

Un mouvement subtile attira son regard. Une des jeunes serveuses lui faisait de l'oeil depuis quelques minutes, et il semblait que la bagarre n'ait fait que renforcer cette attirance. Lui adressant un clin d'oeil, il lui fit son sourire enjôleur. Il n'avait jamais eu de problèmes pour trouver des compagnes d'un soir, et beaucoup l'enviait pour cela. En fait, son succès avait une explication: contrairement à la plupart des hommes qui vont droit au but, Serwyx cherche d'abord à les faire rire, les voir sourire, en gros leur faire oublier le quotidien monotone. Encore aujourd'hui, ce comportement lui vaut de beaux compliments... Certaines ne le font d'ailleurs pas payer, car la part de bonheur qu'il leur apporte suffit amplement. Soupirant d'aise, il sentait que la soirée allait être forte en émotions...

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Les rayons du soleil caressaient doucement son visage. Serwyx bailla, s'étira, avant de se lever de son lit. L'esprit totalement embrumé, il fit une toilette légère grâce à de l'eau d'un pichet, avant de s'habiller très lentement. Aujourd'hui, il s'était levé tôt. Quel exploit, dirait son père! Mais c'était une journée cruciale dans sa vie. Finies les soirées à s'amuser, finie l'insouciance. Aujourd'hui, il allait servir son pays en devenant soldat. Drôle d'idée? Non. Il était simplement persuadé qu'en servant sa cité, il allait enfin découvrir ce qu'il valait vraiment. Son frère aîné Kellon avait repris l'activité de Maréchal-ferrant de leur père. Quant à leur jeune frère Albaz, c'était un rêveur, un poète, qui passait son temps à prier Eydis et à essayer de lui rendre hommage par ses écrits... Ce qui faisait bien rire Serwyx. Dans tous les cas, il voulait se démarquer des autres!

Se dirigeant d'un pas sûr hors de la chambre qu'il occupait depuis quelques temps, il descendit en trombe l'escalier, passant en coup de vent devant la propriétaire, une herboriste. Celle-ci soupira, exaspérée. Quand est-ce que ce gamin finira par mûrir un peu? Certainement jamais! Le jeune rouquin traversa la ville à pied, jusqu'à un camp d'entraînement de nouvelles recrues, situé non loin du quartier des Forts. Cherchant un gradé qui pourrait lui indiquer le chemin jusqu'à la tente des recruteurs, son regard se perdait dans le lointain. Soudain, il aperçut ce qu'il espérait: un homme d'un certain âge qui astiquait son épée avec un chiffon. S'approchant doucement, il demanda poliment:
"Pardonnez-moi, Messire, savez-vous où se trouve la tente des recruteurs?"L'homme au teint halé et ridé le détailla de a la tête au pieds. Quelque part dans son esprit, le soldat était triste que des personnes si jeunes s'engagent ainsi... Et qu'est-ce qu'il était encore chétif! Il soupira longuement avant de lui adresser ce qui devait être pour lui un sourire amical:

"C'est pas compliqué, gamin! T'entends ces cris? C'est le lieutenant qui s'occupe de vous mater. Suis les cris, et tu auras ce que tu es venu chercher..."

Le remerciant d'un signe de tête, il se dirigea vers la source des cris. De plus en plus mal à l'aise, il avait du mal à déglutir. Pourquoi mourrait-il d'envie de s'enfuire en courrant? Secouant la tête, il prit son courage à deux mains et aborda le lieutenant:

"Messire? C'est à vous qu'on doit s'adresser pour être recruté?"

"Pour toi gamin, ce sera Lieutenant et non Messire! Tu veux être recruté? Alors rejoins les autres, et au pas de course! Et on réponds "Oui Lieutenant" lorque je parle, compris?"

"Oui, lieutenant!" Répondit courageusement Serwyx, les mains soudainement moites. Rejoingnant les autres jeunes qui se trouvaient là, il écouta patiemment le discours de leur formateur sur la loyauté, la bravoure, la lâcheté, bref tout ce qu'on pouvait rencontrer dans une armée. Les choses sérieuses ne commençèrent que quelques heures plus tard...

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"Palsambleu! Lèves-moi cette épée, bon à rien!"
Mais rien n'y faisait. Serwyx n'arrivait pas à tenir une épée correctement. Déjà, elle était lourde et ensuite, il se sentait terriblement ridicule. Pourtant, nombre de ses compagnons arrivaient déjà à effectuer les postures les plus simples! Il avait essayé, re-essayé, jusqu'à ce que l'épuisement ne lui permette plus ne serait-ce que de lever l'arme du sol. Respirant bruyamment, il avait l'impression d'être vidé de son eau et perdait le moral. Voyant l'état désolant dans lequel était son élève, il lui lança:
"Bon, reposes-toi quelques minutes..." Le Rouquin ne se le fit pas dire deux fois. Il s'effrondra au sol, s'asseyant sans aucune grâce.

Se tournant vers le champ où s'entraînait les autres jeunes, le lieutenant fronça les sourcils et se demanda à lui-même:
"Mais où est le Capitaine... Je ne vois rien d'ici..."

"Il est là-bas, Lieutenant, juste à côté de cet arbre." Le jeune homme n'avait pas hésité une seule seconde dans sa réponse. Surpris, son supérieur plissa les yeux et se concentra quelques minutes avant d'enfin apercevoir l'homme qu'il cherchait, à l'endroit exact que Serwyx avait indiqué. Un sourire mystérieux se dessina sur le visage du grand soldat. Il posa une main sur l'épaule de son élève.
"T'as de sacrés yeux, gamin... Attends moi ici, j'ai une idée."

Serwyx fronça les sourcils. Devait-il se réjouir de cette soudaine idée? Mais que lui réservait donc son formateur? Pendant quelques minutes, il attendit son retour. Le voyant revenir avec ce qui lui semblait être un arc, le jeune homme fut immédiatement attiré par cette arme qui lui paraissait cent fois plus adaptée à sa morphologie. Un nouveau regain d'énergie apparut en lui et il se leva.
Le lieutenant passa l'arc et le carquois à son élève et déclara avec une voix grave:

"Bien. Si mon intuition est bonne, je pense que ceci te conviendra mieux. Ce serait dommage de gâcher de tels yeux! On essaie?"

"Oui, Lieutenant!" Répondit tout sourire Serwyx. Enfin, il allait pouvoir prouver sa valeur...

Il s'entraîna presque deux heures sans s'arrêter. Il avait refusé de prendre une pause, n'ayant qu'une envie, progresser. Et il allait à une vitesse foudroyante! Ses premières cibles étaient désastreuses, mais par tatonnements, il avait réussi à atteindre le centre. Peu à peu, il s'éloignait, prenant de l'assurance. Il ne s'était jamais autant senti utile de sa vie! Pourtant, son instructeur l'obligea à s'arrêter quelques minutes, le forçant à boire de l'eau et à reprendre son souffle. Il sourit à son élève, satisfait.

"Tu deviendras le plus grand archer de la Cité, voir du monde, j'en suis persuadé!"

C'est ainsi que commença la formidable ascencion d'un Archer au sein de l'armée du Roi...

Cela faisait presque vingt ans. Vingt ans qu'il se battait pour son Roi... Et il avait connu dix ans de peur, de mort, de sauvagerie. Il avait perdu cette innocence et cette naïveté qui l'avait poussé à devenir soldat pour prouver ce qu'il valait. Aujourd'hui, c'est un homme meutri, affecté par la perte d'amis, de camarades, de frères d'armes. Les soldats autour de lui sont pour la plupart très jeunes et insouciants, et même s'il meurre d'envie de les renvoyer chez eux, il sait qu'on a besoin d'eux et fait tout son possible pour les aider à surmonter les épreuves. Le malheur qui a frappé la ville à la chute du bouclier n'en finit pas de miner le moral des troupes. Pourtant, Serwyx garde le sourire et sa bonne humeur apparente allége la peine et l'angoisse des soldats... La carapace qu'il s'est forgée l'empêche de perdre définitivement la raison.
La seule bonne nouvelle en dix ans est qu'on l'a jugé digne de devenir lieutenant. Il s'est formé pendant quelques mois avant d'être officiellement reconnu comme tel il y a un an. Il aime avoir des hommes à ses ordres. Ainsi, il peut suivre leur comportement et on lui obéit sans se plaindre. Aujourd'hui, il est aimé par ceux qui le suivent...

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L'une des nouvelles qui l'affecta terriblement fut le départ de son plus jeune frère Albaz. Il n'arrivait pas à comprendre pourquoi son frère souhaitait tant parcourir le monde.

"Tu me connais, Ser'! Je ne serais jamais heureux en restant ici... La tension qui règne dans la ville est insoutenable pour moi... Tu devrais en faire autant."
"Jamais, mon frère! Jamais je n'abandonnerai cette ville à son sort... Et tu le sais très bien."

Leurs regards s'étaient croisés une dernière fois, tandis que le jeune poète incitait son cheval à se mettre au galop... Combien d'autres ont fui la ville? Des centaines, peut-être même des milliers.

Toujours est-il que Serwyx est un observateur impuissant de ces ténèbres qui attaquent la ville et que la seule chose qu'il puisse faire est se battre sans relâche, nuit après nuit... Ses journées, il les passe à s'entraîner, à entraîner ses soldats ou à préparer les remparts pour la nuit. Depuis peu, il loge dans le Quartier des Forts. Il a peu de temps pour le jeu ou l'amusement, mais il essaie de se réserver quelques heures de calme par jour, histoire de décompresser. La présence de femmes dans le quartier lui permet de relâcher la pression de temps en temps et il a toujours autant de succès. Quelque part, il envie les nobles ou les roturiers qui sont bien terrés chez eux la nuit, tandis qu'il est sur le front. La vie est faite ainsi.
Et voilà qu'en plus, Eydis les abandonne! Il paraît que ce serait leur faute, parce qu'ils n'ont pas célébré telle ou telle fête. Serwyx n'est pas un grand croyant et l'idée d'avoir une force supérieur qui le regarde de haut ne l'amuse pas beaucoup. Et pourquoi est-ce quela déesse ne fait pas disparître les monstres, hein? L'hiver qui n'en finit plus ne fait qu'augmenter le nombre des morts dans ses rangs, alors franchement, il n'a aucune envie de faire des efforts...