± Blake de Vinter's story ±

Les jardins à l’allure sauvage du domaine familial ont toujours été le théâtre de cette imagination débordante que j’avais lorsque j’étais enfant. J’aimais me cacher parmi les plantes hautes, me croyant ainsi en pleine quête. N’importe quel animal pouvait alors se transformer en la plus affreuse des bestioles qu’il fallait absolument je combatte. Les chiens de mon père devenaient parfois une horde de loups affamés et les chevaux, d’immenses dragons en colère. Je brandissais alors mon épée de bois en hurlant comme un forcené et en courant pour attaquer, effrayant ainsi les animaux et causant parfois un bazar effarant dans le domaine des de Vinter. On me grondait souvent ensuite, mais je ne pouvais m’empêcher de laisser mon esprit s’évader de la sorte sitôt que je recommençais à me créer un monde merveilleux avec la réalité. Bref, j’étais un enfant plutôt turbulent, qui avait soif de jeux et qui était donc incapable de rester en place trop longtemps, mais on ne s’en plaignait pas vraiment; je comblais le silence avec mes babillages incessants et je mettais un peu de vie dans la propriété familiale avec mes histoires abracadabrantes. Je demandais toutefois beaucoup d’énergie à ma gouvernante et à mes parents, mais ils en souriaient plus qu’ils en soupiraient d’exaspération. Étant aussi un enfant curieux, je ne cessais de tirer les robes de mes paternels et de ma gouvernante pour leur poser des questions sur ce qui m’entourait, car même enfant, j’avais déjà un regard observateur et parfois critique. Mes opinions faisaient souvent rire les aînés, car elles étaient encore teintées de cette innocence propre à l’enfance. Ma mère me parlait parfois de ma petite sœur lorsqu’elle ne venait pas en visite et je l’écoutais toujours d’une oreille attentive, conscient que c’était d’un membre de ma famille que l’on parlait. Je crois que cet intérêt montrait que j’aurais aimé la connaître davantage plus tôt, mais la vie étant ce qu’elle est, il a fallut plusieurs années avant qu’un lien plus fort se tisse entre nous…dommage qu’il se soit maintenant brisé d’une façon aussi brusque et cruelle.

J’avais 7 ans lorsque mon père est venu me voir pendant que je jouais avec d’autres petits garçons. Un air grave imprégnant ses traits sévères, je croyais alors que j’avais fait quelque chose de mal et j’arrêtai aussitôt le combat imaginaire que je menais avec les autres petits garçons. Ceux-ci saluèrent mon père et coururent loin de nos jardins. Edric de Vinter alla prendre place sur un banc de pierre et il m’invita à s’assoir près de lui, ce que je fis sans rouspéter, même si j’appréhendais mal la situation. Il me narra alors l’histoire de quelques-uns de nos ancêtres pour me dire ensuite qu’un jour, tout ce domaine allait être à moi et que je devrai être un bon seigneur à mon tour. Pour ce faire, je devrai apprendre le combat des armes et je devrai aussi parfaire mes connaissances intellectuelles et militaires. J’avais écouté père très attentivement et il y eut ensuite un silence que je n’osais briser. Il m’annonça finalement que je devais partir dès demain pour aller apprendre toutes ces choses à l’académie des officiers. Je revis alors ces hommes en armure que j’avais vu, il y avait de cela quelques jours, sortir des remparts. J’ai ensuite regardé l’épée de bois que je tenais bien fermement dans mes mains et j’ai compris bien vite que j’allais bientôt en tenir une vraie. J’étais heureux, mais pour un petit garçon aussi indiscipliné et aussi énergique et créatif que moi, j’allais vivre le pire de mes cauchemars pendant les premières semaines.

Le lendemain, les palefreniers avaient donc attelés des chevaux au carrosse et mon père et moi partîmes pour l’académie. C’est lorsque je me retournai une dernière fois pour regarder la demeure des de Vinter que je compris que je ne reverrais plus la propriété familiale avant un bon moment. Je ne reverrais plus mère ni père, ni Chrysanthe, ma gouvernante, avant très longtemps. J’étais encore un enfant malgré mes 7 ans et cette coupure trop brutale ne me plaisait pas beaucoup. Je tentais toutefois de me rassurer en me disant que j’allais enfin pouvoir être véritablement en mesure de combattre des créatures grâce à mon entrainement. J’allais aussi apprendre des choses, comme l’écriture par exemple. J’avais toujours été fasciné par les mots. Parfois, lorsque j’osais déroger aux règles en m’aventurant dans la bibliothèque de mon père, j’ouvrais les manuscrits qui étaient à ma portée -manuscrits que des copistes avaient soigneusement travaillés- pour ainsi contempler les enluminures colorées qu’arboraient les pages. J’allais toutefois pouvoir bientôt feuilleter des manuscrits provenant d’une tout autre bibliothèque. Après toutes ces pensées pleines de positivisme, je fus plus rassuré. Le carrosse s’arrêta après une heure de route et mon père et moi en descendîmes. Pour la première fois de ma courte vie, Edric de Vinter me gratifia d’un véritable geste d’affection ; il vint simplement poser un baiser sur mon front après m’avoir serré vigoureusement dans ses bras, en me disant qu’il comptait sur moi pour être un élève sage et devenir aussi un guerrier aguerrit. Après quoi, je pénétrai l’enceinte de l’académie des officiers, le cœur battant face à ces impressionnants remparts.


C’est à 17 ans que je revins définitivement au domaine familial. J’étais maintenant devenu un véritable chevalier et la fierté que je vis sur les traits de mon père et de ma mère lorsqu’il vit l’homme que j’étais devenu me rassura et me procura la force nécessaire pour continuer de rester ce bon chevalier que j’avais apprit à devenir. Père commençait déjà à me laisser diriger un peu dans le domaine des de Vinter, ce qui m’aidait à acquérir la confiance qu’il me fallait pour me forger davantage une personnalité de dirigeant. C’est quelques années plus tard que ma sœur et moi commencions à nouer un lien plus fort. Elle gravissait les échelons et la fierté que j’en exprimais était telle que je n’hésitais pas à parler d’elle aux quelques personnes influentes que je connaissais déjà. C’est donc à elle en premier que je me suis adressé lorsque j’ai rencontré celle que je comptais prendre pour épouse. Veliena Luviel, c’était son nom. On dit parfois que l’amour passe par le regard et ce fut le cas pour mon amie et moi lors de notre première rencontre. C’était pendant un banquet que le roi donnait et nous nous étions croisé dans la cour. Rare sont les fois où un noble peut jouir d’un mariage d’amour, mais le jeune homme que l’on avait choisit pour elle était malheureusement mort pendant une escapade dans les contrés dangereuses de Loch Eydis. Je les donc courtisé, désireux d’être uni à celle que j’aimais et cet amour étant partagé, ce fut fructueux. Nous décidâmes que nous allions en faire part à nos parents respectifs, peu inquiet quant à un refus puisque nous provenions tout les deux d’une bonne famille et que nos pères s’appréciaient bien. Tout aurait pu être parfait. Ma vie commençait avec une allégresse et une perfection que certain aurait envié, mais il semblerait que cette liesse dans laquelle je nageais n’était pas fait pour durer puisque j’ai tout perdu. Je suis maintenant condamné à errer avec une haine envers tous qui me pourrit un peu plus l’âme à chaque jour qui s’écoule.


J’avais agité les braises dans l’espoir de raviver les flammes. Je voulais retrouver un peu de chaleur dans mes membres pétrifiés par le froid mordant. Mon compagnon de voyage dormait paisiblement pendant que j’effectuais mon tour de garde. Cela faisait deux jours que nous étions partit du domaine familial et à chaque fois que nous nous éloignons de plus en plus des lieux, cet indéfectible poids que j’avais sur mes épaules s’alourdissait de plus en plus. Ce départ avait toutefois été la plus sage de mes décisions. En effet, a quoi bon resté à cet endroit quand je n’avais plus qu’une sœur que je méprisais et que des cendres pour demeure? Mon compagnon de voyage était le seul soldat à qui j’avais toujours fait confiance et qui m’avait toujours été d’une servitude impeccable. Il avait insisté pour me suivre pendant mon voyage, mais je lui avais clairement fait savoir que nos chemins allaient se séparés à la première halte. J’avais été agacé parce que je n’avais pas pu effectuer mon départ dans la plus complète des discrétions, mais je n’avais pu non plus me résigner à le chasser. Il m’avait toujours été dévoué et je n’étais pas un écervelé ; je ne pouvais plus voyager seul depuis que des créatures arpentaient maintenant les terres pendant la nuit. Le feu retrouva peu à peu son ardeur et je pus m’emmitoufler dans ma cape, fixant les flammes et me laissant happer par cette myriade de pensées peu amènes, qui n’avait cessé de taquiner mon esprit depuis ces derniers jours. Les évènements qui s’étaient passés depuis mon départ récent du domaine familial m’avaient poussé à m’enfermer dans un mutisme profond. Cela faisait deux jours que nous avions pris la route et c’était pénible moralement. Par les regards que mon compagnon n’avait cessé de me lancer, je comprenais qu’il s’inquiétait parce que je ne parlais pas et que la dureté de mes traits trahissait ma blessure récente. J’en étais fortement irrité parce que j’étais son supérieur et que je ne lui devais aucunes explications. Je considérais cette manie qu’il avait de tenté de sonder mon âme comme de l’impertinence. Ce devait être la vive colère qui m’animait ce soir là qui avait empoisonné mes pensées d’amertume à l’égard de celui-ci, car honnêtement, son questionnement avait tout de même été légitime.

Tout avait été de la faute de ma sœur. J’avais l’impression qu’une lame chauffé à blanc m’avait transpercé le corps de part en part et c’était insoutenable. La lâcheté dont elle avait fait preuve me révulsait à un point telle que j’en serrais les dents à chaque fois que je la revoyais me souffler cette sale poudre au visage. Je n’en avais que faire de savoir si j’aurais pu mourir ou non. Au moins, même si j’avais été mort, j’aurais pu au moins lever l’épée pour ma famille et ainsi les défendre. Je me serai éteint pour un noble but et je ne vivrais pas avec ce poids contestant en moi. Je ne cessais d’y penser et l’animosité ne finissait plus de serrer mes entrailles plus j’y pensais. L’amour que j’avais porté à Scarlett s’était pratiquement envolé après ceci, me laissant maintenant pour seul goût celui d’une haine incommensurable. Pourtant, bien que je me fusse entêté à l’abhorrer de tout mon être, une parcelle de cette affection subsistait toujours à l’égard de ma sœur cette nuit là, bien que je savais que tout avait changé. Plus rien ne pourrait être comme avant. Bien que des élans fraternels m’aient habité après ma fuite, le mépris à son égard était toutefois plus fort que l’amour que je pouvais lui porter et le geste qu’elle avait posé avait décidément occis tout espoir que l’on nous revoit en bon terme. Cette nuit là, dans cette plaine sauvage, le Blake que certains d’entre vous connaissiez s’est envolé au détriment d’un être animé d’un ressentiment violent. Seul le désir de me venger compte maintenant et on ne peut me l’enlever. Il s’est greffé à moi et pour m’en départir, je devrai tuer celui qui est la cause de mon malheur. Scarlett devra aussi réparer ses erreurs en donnant des fils à la lignée des Vinter et j’y tiens. Je n’aurai d’ailleurs que faire de ses plaintes lorsque je lui en ferai part. Elle en déjà trop fait pour attiser ma colère.

Je vivais une vie paisible pourtant. J’avais tout pour moi. Une belle amie que je voulais prendre pour fiancée et que j’aimais profondément, des parents aimants, un rang honorable et des hauts faits en arme pour dorer ma réputation, mais on m’a usurpé tout cela maintenant que le bouclier est tombé. Je dois maintenant vivre pratiquement en réclusion, en me disant que j’aurais du écouter mon oncle ce soir là au lieu d’en rire. Ma rancœur va à Inasmir ce coup-ci. Celle que je voulais prendre pour épouse s’est volatilisée avec lui, véritable outrage qui provoque maintenant des émotions plus que noir en mon sein. Une bonne partie de ma famille maintenant décimée et ma vie à tout jamais changée, j’ai peu de gens sur qui compter et même si ma fierté m’interdit de l’avouer, le poids de la solitude devient de plus en plus pénible. Je prie chaque jour la grande déesse Eydis de m’aider un peu dans mon entreprise et bien que je sente qu’elle m’écoute, je sais que le résultat ne dépend plus que de moi. La déesse n’est qu’une aide; guidé par ses commandements, c’est à moi de tracer ensuite ma propre destinée, destinée que j’espère accomplir en bonne et du forme. Je veux œuvrer pour le bien de tous en éliminant le magicien et guidé par ma foi en la déesse, j’espère y arriver. La magie a trop longtemps sali notre monde et je crois fermement que c’est là la clef de tous nos maux aujourd’hui. Puisses-tu seulement être cette lanterne qui nous éclairera grande déesse, car en ces temps sombres, nous avons plus que besoin de ta lumière.

Pseudo : Appelez moi par le pseudo de mon perso tient XD
Âge : 19 ans
Sexe : Féminin
Comment avez vous découvert le forum? Eh bien par Blood's Chronicles =D C'est justement moi qui a accepté la demande de partenariat
Ce que vous aimeriez dire pour conclure : Je cherchais justement un forum médiéval fantastique complet et je suis tombé sur vous. Et puis sur votre fow, mon Orli a un rôle sombre comme je les aimes *__* Z'êtes trop forts Pour ce qui est de ma fiche, je la complèterai au courant de la semaine parce que je suis en examen de fin de session jusqu'à jeudi