Revenge is a wild justice. ✽ SÍLBHE

CAF-POW

L'aube se levait lentement sur Wlad Hud, peignant le ciel de traînées rougeâtres, le soleil au loin sortait de la terre, éclairant par de fins rayons lumineux ses prairies verdoyantes et réchauffant le visage d'Iphrin et des siens. Ils avaient enfin franchit leur terre promise, là où le sorcier Halden s'était réfugié il y a longtemps de cela. La terre qui était peut-être maudite, certes, mais qui les aideraient à renaître de leurs cendres. Ils n'étaient plus qu'un petit groupe d'une dizaine de sorciers, les quelques survivants d'une persécution des prétendu "plus puissants". Iphrin et Ssalvra Ó'larchset n'étaient pas méchants, tout comme les autres, ils avaient seulement un culte et une magie qui effrayait la populace. Traîtrise, disait-il, transgression de règles fondamentales de la magie, disait d'autre, mais en réalité leurs seules fautes étaient l'amour que le couple se portait et le culte qu'ils vouaient à Halden le sorcier déchus. Ignorant la loi des sorciers qui les séparaient, celle qui interdisait deux d'entre eux de s'aimer, de copuler, de peur d'une progéniture trop puissante, Iphrin et Ssalvra s'unir à Sliabh Órga, là où une petite communauté avait vue le jour. Ils avaient tous les mêmes croyances, les mêmes idéaux et le même amour pour la magie noire. Le bonheur est éphémère braves gens, c'est ce que la communauté lu dans les yeux des défunts lorsque qu'une petite troupe du Roi vint pour les massacrer. Iphrin ramena sa paume sur son ventre rond, une légère brise lui effleurait les joues, elle ne voulait que calme et prospérité pour son futur enfant, ils avaient tous réussit à fuir pour cela. Un nouveau départ.

* * *

"C'est une fille!" Les cris de l'enfant recouvert de sang résonnèrent dans la pièce sombre. Quatre pleine lune s'étaient écoulées depuis leur arrivée à Wlad Hud et déjà la communauté se sentait chez eux. L'endroit était parfaitement idéal ; reculée de Lanriel où leurs têtes avaient étés mise à prix, ici ils se sentaient même protégés par la malédiction, quelle ironie du sors. Ssalvra posa sa paume au-dessus du front de son épouse et y fit ruisseler de l'eau. "Elle se nommera Sílbhe... en mémoire de nos frères de Sliabh"La voix d'iphrin était étranglée par un mélange de souffrance physique -qui fut soigné dès l’instant d’après par la guérisseuse du village- et de bonheur intense qu'elle trouva dans les grands yeux bleus de sa fille. Un grand destin l'attendrait, c'est ce qu'ils avaient pressenti, mais qui n'aurait pas eu cette impression face à son enfant? L'enfant fut enroulé d'un linge et posé dans les bras de sa mère. Elle avait la bouche de son père, les yeux de sa mère disait-on et plus tard une farouche envie d'apprendre. Les Ó'larchset s'étaient promis d'apprendre tout ce qu'ils savaient à leur fille, aidés par les autres sorciers du village, elle était leur première naissance à Wlad Hud et donc leur favorite.

TREIZE ANNÉES PLUS TARD

"Connais-tu la légende de ces ruines Ó hogáin?" Sílbhe tourna la tête vers le garçon plus jeune qu'elle d'une année, elle était assise sur les pierres des ruines de Wlad Hud balançant ses jambes dans le vide. Elle aimait cet endroit, c'est ici qu'elle sentait la présence du Sorcier Halden plus que n'importe où ailleurs, la fillette avait été bercée de sa légende depuis son plus jeune âge, la communauté toute entière lui avait soufflée leur admiration face à cet être. Ó hogáin esquissa un "oui" de la tête, il n'était pas bavard et plutôt assez troyard, tout le contraire de la demoiselle qui s'amusait la plupart du temps à l'effrayer avec les légendes qu'on lui avait transmis, il était naïf et peureux, et c'est sans doute pour cela que ses parents évitaient de mentionner les détails les plus sombres des légendes, Sílbhe quant à elle, ne manquait pas de les lui apprendre avec amusement. "Mais tu ne connais pas les conséquences de la malédiction n'est-ce pas?" La voix de la petite était de plus en plus rauque et mystérieuse. Les yeux du garçon aux cheveux sombres ne quittèrent pas ceux de la gamine, ils étaient accrochés à eux comme si la blonde exerçait une attraction puissante sur celui-ci. "Sens-tu une brise te glacer le sang quelques fois? Une brise qui ne vient de nulle part, une brise qui ressemble à un souffle glacer, un soupire de mort..." Hogáin fut parcouru d'un frisson, il acquiesça, sa mâchoire se décrochait de plus en plus de sa lèvre supérieure, dès que la jeune fille commença son récit des images apparurent dans le crâne du garçon, des images que Sílbhe manipulaient. "Le sorcier Halden est venu se réfugier entre ces murs, tu le sais hein? Autrefois ils étaient encore debout et entiers, il y avait construit une habitation plus loin de notre village, à l'endroit même ou tu es assis, où des humains y vivaient encore. Mais un jour il fut découvert par un petit garçon bien trop curieux qui vagabondait là où il ne devait pas. Halden tua les villageois qui avaient été prévenus, certainement par peur d'être découvert par le Roi ou peut-être tout simplement par soif de sang. Des années passèrent et le sorcier, seul, devenait de plus en plus fou, il était parcouru de spasmes incontrôlables et il se mettait à parler aux morts. Lorsque sa folie eu atteint le maximum, Halden fit relever ses propres morts qui le hantaient de leurs souffles glacer la nuit tombée, ces pauvres villageois innocents qu'il avait tués précédemment" Sílbhe marqua une pause et se rapprocha du garçon, sa voix n'était à présent plus qu'un murmure oppressant. "En les réanimant, le sorcier les condamna à errer sur ces terres pour l'éternité, et il causa également sa propre mort; les villageois par vengeance lui arrachèrent la vie de son corps et la jeta dans la nature." Le garçon s'était mis à trembler, ses yeux s'écarquilla en devinant la suite des paroles de Sílbhe qu'il buvait comme un breuvage. "Il est là Ó hogáin, à caresser de son souffle ton visage qui ressemble tant à l'enfant qui l'a trahis..." Le garçon sursauta en criant, son cri aigu résonna dans la plaine, effrayant quelques corbeaux perchés sur les arbres proches alors qu'Ó hogáin s'enfuyait à toute jambe pour rejoindre le village.

Prévisible...Sílbhe était loin d'être cruelle, mais elle ne s'en lassait jamais de voir le petit courir à toute jambe sous le son de sa voix, sous la vue de ces images qu'elle arrivait à placer dans la tête de celui-ci. Elle n'avait beau avoir que treize années, elle avait un grand talent et les sorciers pouvaient déjà voir en elle la puissance magique l'imprégner. Malheureusement il était beaucoup trop tôt. Foutue temps, elle en avait marre d'attendre! Sílbhe frappa de son pied un cailloux qui ricocha sur le sol granuleux, son regard le suivi pour alors atteindre au loin une silhouette imposante qui la fixait entre deux rochers. La petite fut prise par surprise et tressaillit bruyamment, lorsqu'elle reprit ces esprits la silhouette avait disparu... Une vision ? Elle ne pu le dire ni même le comprendre à cet instant.

* * *

Le bonheur est éphémère, c'est ce que Sílbhe lu dans les yeux de sa mère lorsqu'elle fut une des dernières à s'éteindre dans le village, ses paroles pourtant contredisaient cette pensée, un dernier souffle d'espoir pour sa fille qui regardait son visage pour la dernière fois, les larmes aux yeux, c'était tout ce qu'elle espérait... De l'espoir.... Pourtant, la jeune sorcière âgée de quatorze années compris que la souffrance ne faisait que commencer. La lueur des yeux de sa mère s'éteignit pour ne plus jamais revenir, sur son corps elle portait encore des marques de la maladie, ou peut-être une malédiction? Personne ne pouvait le dire, depuis quelques mois les vies partaient de leur corps une après les autres précédées par une longue agonie, Sílbhe les regardaient mourir sans rien pouvoir faire, elle n'attendait qu'une chose ; y passer à son tour comme son père qui allait bientôt périr... Mais il n'en fut rien.... La maladie ne l'atteignit pas. Ssalvra Ó'larchset était le dernier à mourir, il savait que sa fille allait être seule à présent... Seule face à elle-même, il l'avait vue des années auparavant en vision, mais c'est avec un sourire de sérénité qu'il parti rejoindre sa femme. "Pars mon enfant... Pars au-delà des arbres et trouves la voie...". Les joues de Sílbhe ruisselaient de larmes, elle avait l'impression que son corps se vidait de plus en plus, comme si elle n'était plus qu'un cadavre de souffrance, les jours suivants elle errait parmi les siens, tout autour d'elle puait la mort, la petite cherchait en vain un miracle, un souffle de vie... Se laisser périr pour les rejoindre.... Au-delà des arbres ? À quoi bon? Tout était de leur faute, "aux plus puissants, aux sorcier supérieur" à eux qui avaient chassés et massacrés les leurs... Vengeance ? Oui, pour son peuple, pour les innocents. Elle aurait leur peau un jour... Au-delà des arbres ? Seulement si leurs sangs coulerons par ces propres mains.

CAF-POW

Son corps vivait alors que son esprit s'était éteint, seul une force inconnue guidait ses pas, la transportait dans la forêt et l'amenait à un but précis, Sílbhe n'était plus maître de son corps elle n'était qu'un zombie que la mort avait détruit. Plus les pleines lunes faisaient surfaces et plus ses vêtements tombaient en lambeau, la crasse et la terre se stockaient sur sa peau, parfois même se mélangeait avec le sang de ces plaies. Plus aucune douleur ne pouvait l'atteindre, pas même la douleur physique. Elle sombra ainsi pendant quelques jours dans la folie, les images de ces dernières pleines lunes défilèrent en boucle dans sa tête, comme une carapace de souvenir qui se forgeait autour d'elle, une carapace de souffrance qui formait peu à peu une volonté indestructible...sans même s'en rendre compte la jeune fille devenait de plus en plus puissante, la magie qui était en elle grandissait, se nourrissant de ses images. Vengeance et Sang.

Plusieurs semaines plus tard Sílbhe était revenue d'entre les morts, les yeux emplis de cette haine qui s'était accumulée récemment, c'est entre les arbres qu'elle appris à survivre, lors des nuits glacées elle apprit à se réchauffer, à marcher alors que ces pieds étaient à sang, à voler ce qu'elle trouvait dans les rares maisons qu'elle croisait, sur les cadavres de marchands qu'elle piétinait. Des années passèrent ainsi, elle n'avait qu'un seul but ; aller au-delà des arbres. La jeune sorcière apprit à manier des armes qu'elle fabriquait avec les matériaux qu'elle trouvait sur son passage, c'est ainsi qu'à l'âge de dix-sept ans elle était une guerrière hors pair, d'une précision hallucinante pour son si jeune âge, elle ne pouvait encore manier la magie avec perfection, mais elle la maîtrisait encore un peu plus chaque jour. Pendant toutes ces années elle ne s'était frottée à aucun être humain, d'une part parce qu'ils étaient rares à errer dans les bois et d'une autre, car elle avait appris à les craindre et pourtant durant tout ce temps elle n'était pas seule... elle ne sut dire quel esprit l'accompagnait elle était suivie, protégée, c'est cette chose qui l'avait guidée les premiers jours, une présence pesante, effrayante, mais pourtant si réchauffante... Mynkor... C'est en vision qu'il lui apparut pour la première fois, pour ne plus qu'hanter son esprit, un Dieu ? C'est ainsi qu'il semblait lui apparaître, elle ne connaissait encore rien de lui... Était-il craint par les sorciers pour ne pas avoir eu connaissance de lui ? Plus tard, lorsqu'elle eut atteint "l'au-delà des arbres" elle comprit qu'il était redouté par la populace et vénéré par certains fous en tant que Dieu des ténèbres... Sìlbhe fut partie de ses adorateurs des années plus tard.

CAF-POW

"Mais qui êtes-vous?" Sílbhe ricana devant ce visage emplis de crainte, elle était vêtue d'une longue cape sombre qui cachait son visage, seul le rictus de ses lèvres était visible. "Un fantôme du passé? Une soif de vengeance? Cela importe peu... ils vous réclament Générale... Les innocents que vous avez tués il y a 20 ans."Sa voix résonnait comme un échos, il n'eut pas le temps de prononcer ses paroles que des images apparurent en lui, des images si fortes qu'une douleur intense le parcourut, il grimaçait, gémissait, il ne voyait plus que les souvenirs manipulé par Sílbhe, elle savourait, elle jubilait de cette souffrance. "C'était... Un ordre..." Des maisons en feu, des cadavres éparpillés sur le sol, des enfants, des femmes en pleure et en sang, il était à genoux à présent, luttant contre la douleur intense de son crâne, comme une pression écrasante qui le poussait contre le sol. Sílbhe leva la tête progressivement, ses yeux étaient plissés de plaisir et d'une couleur intensément dorée où brûlait sa puissance magique. D'un mouvement de tête tout se stoppa et l'homme s'effondra, inerte à ses pieds. Les yeux de la jeune sorcière âgée de dix-neuf ans étaient clos, un long soupir la parcourut , elle venait de tuer sa première victime, sa première vengeance contre ce royaume, c'est à ce moment là qu'elle découvrit son plaisir intense de tuer et ce fût également à partir de cet instant que ses yeux gardèrent cette couleur dorée à jamais, elle venait de fusionner avec sa magie, de ne faire plus qu'un, elle sentait le flux redoutablement puissant couler dans ces veines...

Lorsqu'elle ré-ouvrit les paupières, un sursaut parcouru la jeune blonde lorsqu'elle découvrit devant elle la silhouette de sa mère. Iphrin ne prononça aucune parole et pourtant ses yeux lui parlaient... Une souffrance, une longue souffrance... Elle n'avait jamais voulu de cela, de meurtre, de sang. Sílbhe voulu lui parler, la toucher, mais elle avait disparu. La vengeance ? Tout cela n'était qu'un prétexte, une excuse pour sa soif de sang, ce n'était plus que le Dieu Mynkor qui guidait ses pas, bientôt sa famille, les siens ne seront plus dans sa mémoire, seulement les ténèbres s'y logerons. Ces souvenirs l'avaient transformés, aidé par Mynkor, la haine engendre la haine, la souffrance engendre la souffrance, elle ne voulait plus que noirceur, que manipulation et agonie. Elle avait déjà presque oublié une partie de son passé, comme s'il s'effaçait au fur et à mesure pour faire place à autre chose.

Hannnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnn
Mon scénario !

Bienvenue (officiellement) sur Echo des Plaines !
Encore une fois - tu vas finir par me trouver cinglée - je te remercie infiniment d'avoir choisit de jouer mon scénario. Si tu as la moindre question, la moindre hésitation, ma boîte de MP est ouverte !
Bonne chance pour la suite de ta fiche et bonne continuation parmi nous
En espérant que tu t'amuses sur le forum !

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