brawyn ♔ fear the hidden wolf

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Ser Edward se tenait près de lui, serrant quelques parties de son armure, comme un père le ferait avec son fils. Brawyn gardait le silence, perdu dans ses pensées encore une fois. Il fallait qu’il gagne ce tournoi. Il devait en sortir champion. L’honneur de sa famille en dépendait … Non, son honneur à lui. Il regarda le loup sur son bouclier lui sortir les crocs. Le rouge et le noir se mêlait dans l’effigie de la famille Medasan. Il serra le poing, les deux poings, et fixa les yeux immobiles de l’animal qui semblait le juger. Il gagnerait, il leur montrerait qui il était vraiment. Il ne voulait plus être l’ombre de son frère, le deuxième fils du père, le silencieux Brawyn, perdu dans ses livres, mou au combat. Ce n’était plus lui, plus jamais. La mort d’Allahn l’avait renversé, il s’était sentit obligé de combattre pour lui.

La main de Ser Edward vint aggriper son bras pour attirer son attention. Il darda ses yeux bleus vers l’homme qui avait été autrefois son mentor. Sa barbe blanche trahissait son âge, mais la flamme dans ses yeux le rajeunissait d’au moins une dizaine d’année. L’homme lui sourit.

« Ne pensez pas trop, Brawyn. Vous allez vous distraire. »

Brawyn s’humecta les lèvres et hocha la tête, soit pour se convaincre, soit pour chasser le portrait d’Allahn de sa tête. Ils sortirent à l’extérieur de la tente, où Brawyn monta en selle. C’était à son tour dans quelques minutes, le temps qu’un autre chevalier se retrouve séant par terre. Il prit son casque qu’il enfila tout de suite, puis la lance et le bouclier.

« Vous savez, mon jeune seigneur, votre frère n’a jamais gagné de tournois. Votre père non plus d’ailleurs. » « Pourquoi cela? » répondit Brawyn, sans même descendre les yeux vers Ser Edward. Penser à eux ne l’aiderait pas à se concentrer, surtout que son père allait être présent. « Ils ont toujours eut trop de pitié. » Ser Edward sourit de ce sourire complice. Brawyn serra la lance fortement dans sa paume droite et échangea un regard avec le vieil homme. « Cela n’arrivera pas avec moi. » Sur cela, il abaissa son casque et se dirigea vers l’épreuve.

Brawyn ne prit personne en pitié, et n’eut aucun regret à sentir le bout de sa lance déchirer l’épaule d’un frère chevalier. Il n’entendait pas la foule, ne voyait pas la foule, mais à chaque fois, il s’imaginait son frère, de l’autre côté, lui souriant et le défiant de perdre. Brawyn ne perdit aucune manche, et l’image de son frère se dissipa seulement lorsqu’il fut par terre, à genoux devant le roi.

[..]

Il s’était excusé au Roi beaucoup plus tard dans la soirée, lorsque le vin lui rendit la vue bouillante, et que ses jambes ne suffisaient plus à danser une deuxième fois avec Isis. Le banquet était loin de tirer à sa fin et Brawyn fit tout ce qui était en son possible pour subtilement esquiver les demoiselles encombrantes et les poignées de main chaleureuses. Le vent froid joua dans ses boucles lorsqu’il mit pied à l’extérieur pour se rendre dans ses quartiers. Il s’arrêta un moment pour observer la vue du balcon de garde, Cathairfal s’étendant de tout se long devant lui. Le chevalier appuya ses coudes sur la rambarde, respirant un moment. Ses membres meurtris le tiraillaient de chaque côté, et il dû fermer les yeux pour ne pas chanceler. Il sentit ses joues dérougir tandis qu’il profita du silence de l’extérieur.

« C’est un bien drôle d’endroit pour vous endormir, Ser Brawyn. »

Ses yeux s’ouvrirent rapidement et l’adrénaline se remit à couler dans ses veines. Il se tint droit et sûr de lui, son visage de nouveau impassible. La jeune femme vint prendre place à ses côtés pour elle aussi observer la ville. Il dût se retenir pour ne pas la fixer, mais son parfum vint quand même à ses narines. « Vous avez l’œil aiguisé, Ma Dame. Je n’ai point trouvé encore le moyen d’échapper à votre vigilance. » Elle se mit à rigoler et garda ses bras près d’elle, en frissonnant. La galanterie l’exigeant, il enleva ses lourdes fourrures et entourant les épaules de la Blasonnée. Elle sourit et il lui hocha la tête. « Vous savez bien, Ser Brawyn, que je sais toujours tout. » Il eut un petit sourire en coin et empoigna la douce main de la jeune femme. « Saviez-vous alors que j’aurais tout fait pour prendre la place de Ser Wilanh? » Il avait été son champion, et Brawyn avait dû piler sur son orgueil pour ne pas foncer sur le chevalier et lui écraser le visage sur le premier mur avenant.

Il lui offrit en guise de salut un baiser sur la main, et partit gagner ses quartiers.

[...]

Le vent frais le réveilla tôt ce matin-là et il s’extirpa de sa couche lentement, le dos craquant et un grognement dans le fond de la gorge. Il enfila un manteau de fourrure et se dirigea vers le balcon. La ville était encore silencieuse, on entendait seulement le lourd tintement des armures des soldats parcourant la ville. Trois créatures avaient attaqué au début de la soirée, coupant court à toutes activités qui auraient pu être prévues. Il avait fait un faux mouvement, son épaule roulait mal. Il la frotta un moment en continuant son observation du petit matin de Cathairfál. Si le jour se réchaufferait légèrement, il s’étonnait encore de la petite fumée qui lui sortait de la bouche lorsqu’il respirait. Il semblait que la Déesse n’avait pas pardonnée, Sa colère toujours plus vive que jamais. Il aurait pouvoir aimé prier deux fois plus fort pour qu’Elle oublie les folies de son père, mais il savait que jamais rien ne suffirait.

Brawyn avait renvoyé son père au domaine familial, avec sa femme; sa mère. Combien de fois Loikan Medasan n’avait pas éveillé la maison de leur quartier de Caes Madderd en proférant des insanités sur Eydis et en encourageant les rumeurs sur l’ancien dieu Mynkor … Si tous les spécialistes de la ville s’entêtaient de dire à Brawyn que les vieilles blessures de guerre ne guérissaient jamais et que son père était affecté depuis longtemps de ce mal, le Blasonné préférait suivre son instinct. Son père avait toujours été l’un des plus fervents admirateurs de la Déesse. Il leur avait tous inculqué cette religion, et Brawyn savait que la chance qu’il avait eu, il la devait à Eydis. Brawyn n’aimait pas les murmures sur Mynkor qu’il entendait un peu partout, pas plus qu’il n’aimait les écrits qu’il lisait sur ce triste personnage.

Il attendrait des nouvelles de sa mère avant d’aller la voir. Il allait devoir attendre encore un peu avant de revoir les grands arbres verts de son enfance en sortant de sa chambre.

[...]

Les bras croisés sur la poitrine, il tentait de garder une attitude calme alors qu’il fixait du regard les deux silhouettes qui revenaient de l’extérieur de la ville. Brawyn ne donnait pas cher de la peau de l’écuyer qui servait de complice à sa sœur dans trop nombreuses situations. Si on lui avait effectivement rapporté l’affection que les deux jeunes gens se portaient, Brawyn ne se sentait pas d’humeur à la clémence. L’après-midi tirait à sa fin, la soirée commencerait et le décret aurait lieu. Le ciel décidait aussi de s’y mettre, grisonnant de plus en plus pour tourner vers le noir. Tempête il y aurait, c’était certain. Les temps n’étaient plus aux débandades dans les forêts, aux quêtes de bravoure et de dangers. Il avait passé tout l’après-midi à la chercher, et il s’était promis d’être gentil lors de son retour. Mais chez lui, l’inquiétude faisait toujours surface et il finissait toujours par sauter la barrière de son équilibre émotionnel habituellement très stable.

Les bruits des sabots résonnèrent dans de distants échos qui semblaient leur renvoyer la fureur du chevalier. L’écuyer de Ser Edward, Ewan, avait le teint blême en voyant Brawyn et sa sœur se mordillait la lèvre, sachant très bien ce qui allait suivre. Ils s’arrêtèrent près de lui avec un sourd bonjour et Ewan descendit de sa monture afin d’aider Isis à redescendre. Ils se tinrent proches, presque collés, devant le grand frère qui les toisait de son regard désapprobateur. « Isis, rentres. » « Non. Je sais ce que tu … » « Maintenant. »

Ils étaient comme feu et glace, les deux Medasan de la Cour. De ses longs cheveux roux, Isis brûlait toujours de cette même passion de vivre. Âgée de 18 ans, elle semblait toujours éprouver quelques difficultés à gérer ses émotions, contrairement à son frère aîné, la plupart du temps très froid et très distant avec ceux qui l’entourait. Là où Brawyn préférait penser à une stratégie, Isis préférait mener bataille et foncer vers l’inconnu. Cependant, depuis que sa mère avait envoyé la jeune femme vivre à la Cour, sous l’œil attentif de Brawyn, ce dernier avait développé un sentiment de surprotection avec sa sœur. Personne n’osait, mis à part le précepteur de la jeune femme, de lever la voix ou la main sur elle et risquer de s’attirer les foudres du chevalier. Bien entendu, la jeune femme le savait et détestait cette manie chez son frère, mais il ne pouvait rien faire pour s’aider, et il ne changerait pas de si tôt.

Elle le défia du regard, mais l’argumentation n’avait pas lieu d’être. Elle perdrait de toute façon, mieux valait qu’elle parte pour qu’il puisse glisser deux mots à l’écuyer. Elle quitta son champs de vision et Brawyn darda son regard venimeux sur le jeune homme, peu à l’aise d’être devant lui. Il suait presque de nervosité.« Ser Brawyn, pardonnez mon imprudence, jamais je n’aurais dû. J’ai simplement voulu… »

Il ne put finir sa phrase que Brawyn l’empoignait par le collet de sa tunique et le plaquait au mur le plus proche. Le jeune garçon était visiblement effrayé, croyant probablement qu’il allait bientôt rejoindre le dieu des Morts. « Écoutez-moi bien, Ewan, la seule chose qui m’empêche de vous battre est le respect que j’ai envers votre maître d’armes. Si je vous reprends à traîner dans l’entourage de ma sœur et de mettre sa vie en danger, rien ne m’arrêtera. Est-ce que c’est bien clair? » La voix de Brawyn était basse, de loin on aurait pu la méprendre avec un grognement sauvage. Il tenait toujours le jeune homme avec force, une envie pressante de lui cogner la tête contre le mur lui montait dans les tripes. Ewan hocha la tête nerveusement. Brawyn prit une grande respiration, lâcha finalement le petit et recula de deux pas exactement. « Ser Edward vous attends dans la salle d’entraînement. » L’écuyer effectua une rapide révérence et quitta les lieux très rapidement.

Lorsque Brawyn revint dans leurs quartiers, Isis se leva rapidement de son siège et vint vers lui, la rage aux poings, qu’elle tapa violemment sur sa poitrine. Il lui attrapa un poignet et la fixa, tentant de tout son possible de garder son calme et de ne pas crier. « Tu n’as pas le droit! J’ai le droit à mes allées et venues! Je ne veux pas d’une nounou! » Elle se débattait, criait et pleurait à la fois. Brawyn lui imposerait la présence d’une nounou pour la surveiller, comme la jeune femme ne semblait pas être capable d’être assez mature pour ne pas se jeter sur un plateau d’argent aux différents monstres de la région. Il trouverait bien un garde pouvant occuper ce poste pour une modique somme d’argent. Hendricksonn, peut-être. « Je veux retourner à la maison! Tu penses que tu peux agir comme ça! Tu n’es pas notre père! » « Je ne suis peut-être pas père, mais tu es sous ma responsabilité! Si tu n’es pas capable d’agir comme une jeune femme de ton âge et de ton rang, tu seras traitée comme une enfant. »

Elle se dégagea violemment et retourna sur son siège, ses épaules tremblotantes sous l’effet des larmes. « J’écrirai à mère, si cela peut t’égayer. Je lui demanderai de te reprendre. » Il le ferait, cela n’avait aucun doute. Mais ce serait en vain, car il connaissait déjà la réponse de sa mère, pour lui avoir déjà posé. Avec le mari devenu fou, la maison et les terres n’étaient pas très stables, les paysans peu enclins à travailler dans cette insécurité. La ville semblait encore moins sécuritaire, mais Brawyn était le seul maintenant à pouvoir véritablement protéger la jeune femme. Il entreprit de la laisser seule, quand sa petite voix le stoppa encore une fois. « Non. » Elle essuya une larme. Et deux. « Je vais rester. »

L’orage s’abattit sur eux à ce moment et Brawyn entendit les servantes allumer diverses bougies. Il regarda une dernière fois sa sœur avant d’hocher la tête et sortir tranquillement.

|| Bienvenue

Jullanar Osgrey a écrit:

Mouette ? Mouette comme... mouette ?
Qui jouait un certain Adam dans une aventure trépidante et pleine de poussière avec une certaine Deirdre ? *tente le tout pour le tout*

Tanith Ruane a écrit:

Bienvenue sur Echo des Plaines !
Bonne chance pour la suite de ta fiche et bonne continuation parmi nous !

Adrien P. Krenaste a écrit:

|| Bienvenue

Brawyn Medasan a écrit:

Jullanar Osgrey a écrit:

Mouette ? Mouette comme... mouette ?
Qui jouait un certain Adam dans une aventure trépidante et pleine de poussière avec une certaine Deirdre ? *tente le tout pour le tout*

C'est bien moi! En chair et en os!

J'espère qu'on pourra se trouver un petit lien, si tu veux bien.

Mélusine Geoffre a écrit:

Bienvenue sur le forum

Solan Runnarth a écrit:

Bienvenue à toi

Scarlett de Vinter a écrit:

Bienvenue en Lanriel!

Esendril Maronmeth a écrit:

Bienvenue parmi nous !! :)
& bon courage pour la fiche ! (rah Richard )

Izhelindë Hardansson a écrit:

Bienvenue en Lanriel

Ezephine Bassey a écrit:

Bienvenue sur le forum

Jullanar Osgrey a écrit:

Brawyn Medasan a écrit:

Jullanar Osgrey a écrit:

Mouette ? Mouette comme... mouette ?
Qui jouait un certain Adam dans une aventure trépidante et pleine de poussière avec une certaine Deirdre ? *tente le tout pour le tout*

C'est bien moi! En chair et en os!

Haaaaaaaaaaaan ! Je suis trop heureuse de te voir ici.
J'espère qu'on pourra se trouver un petit lien, si tu veux bien.

Elvire Duverney a écrit:

Je ne sais pas trop comment j'ai fait jusqu'à présent pour ne pas voir cette fiche (qui plus est avec le beau Richard Madden choisi en avatar). Un peu en retard donc mais bienvenue sur Écho.

Madwyn Dinaflet a écrit:

omg Mouette *saute dans ses bras*