Aymaerys Yddreigh, la douceur d'une fleurs et l'oeil vif d'un aigle

Par une belle journée d'été, on entendit des cris venant du quartier militaire de Crìfderau Maes dans la magnifique cité de CATHAIRFÁL. En effet, l'épouse de Hoelig Yddreigh, Armalynne, mettait au monde leur premier enfant. Le travail avait déjà commencé depuis l'aube et les sages-femmes du quartier s'activaient autour de la jeune mère qui s'épuisait, à bout de force. Un cri retendit mais c'était loin d'être fini pour la jeune maman.

Sage-femme :- C'est une petite fille mais il y a encore un autre bébé !

En effet, ce n'était pas un mais deux ravissants bébés que les Yddreigh accueillirent dans leur foyer. Des jumeaux qui plus est. Armalyne fut sous le charme de sa fille et de son fils, tout comme son mari qui avait accouru en apprenant la nouvelle. La mère donna le nom d'Aymaerys à leur ravissante fille, lui trouvant un air doux et attendrissant. Quant à son frère, il hérita du nom de son grand-père paternel, Denialig. Les deux enfants grandirent avec tout l'amour que leur portaient leurs parents.

Très tôt, Aymaerys et son frère apprirent l'art du combat, leur père tenant absolument à ce qu'ils sachent se battre en cas d'attaque. C'était très important à ses yeux que son fils et sa fille puissent un jour se défendre. La petite fille se révéla être faite pour le tir à l'arc tandis que son frère semblait être doué pour le maniement d'épées. Aymaerys et son frère faisaient ainsi la fierté de leurs parents et plus particulièrement celle de leur père. Cependant, la petite Aymaerys avait tout l'air d'être différente, aussi bien de son frère que des autres enfants. En effet, il se passait des choses étranges autour d'elle. Il arrivait parfois que ses proches entendent sa voix dans leur tête ou de voir ses yeux s'illuminer comme par magie. Un jour, alors qu'elle accompagnait sa mère et son frère l'année de ses quatre ans, elle disparut subitement. Sa mère, inquiète, la chercha partout et ce n'est qu'en rentrant une fois chez eux qu'elle découvrit avec surprise sa fille dans leur maison. La petite fille s'ennuyait tellement qu'elle avait préféré rentrer chez elle. Il fut étonnant de la voir rentrer seule et sans s'être perdue une seule fois. Ayant vu vent de cette anecdote, Hoelig pensa que sa fille devait être une sorcière mais il ignorait encore de quel ordre. Cela expliquait les étranges lueurs dorés dans le regard bleu ciel de la petite fille ou les moments où sa voix résonnait dans l'esprit de ses parents et de son frère. Bien entendu, après que les voisins aient eu vent de cette nouvelle, ils se méfièrent de l'enfant. Cela ne l'attristait pas tant qu'elle était toujours avec son frère.

En grandissant, elle devint un vrai garçon manqué, trainant sans arrêt avec son frère et les amis de celui-ci. Sa mère se fatiguait de la voir salir sa robe lorsqu'elle aidait son père ou son frère. Elle était plus proche d'eux que de sa mère qui, pourtant, était son modèle féminin mais la seule personne qui pouvait avoir de l'influence sur elle était son père pour qui elle vouait une véritable admiration. Quand venait l'heure de dormir et que Hoelig avait la permission d'être auprès de sa femme et de ses enfants, la petite lui réclamait toujours des histoires mais ce qui l'intéressait le plus dans les histoires que leur conter leur père, ce n'était pas les histoires de princesses sauvées par de preux chevaliers. C'était plutôt les preux chevaliers se battant pour le bien, la justice et la liberté. Elle ne voyait que ça et il faut qu'étant élevée à la même enseigne que son frère qui se prédestinait déjà à reprendre un jour le flambeau, elle adoptait déjà la même idéologie de son père et de ses camarades soldats. Hélas, elle n'était qu'une jeune fille et elle avait très peu de chance pour faire un jour partie des chevaliers au service du roi, ce rang étant uniquement accordé aux nobles de Lanriel alors qu'elle n'en était pas une justement. Elle se maudissait parfois d'être née en tant que fille, ce qui ne lui accordait pas beaucoup d'avantages. Au lieu de jouer à la poupée et d'apprendre à coudre, elle préférait s'entrainer au tir à l'arc et, en cachette, elle apprenait à se servir de ses pouvoirs pour se rendre utile. Oh, bien sur, elle apprit vite à savoir coudre et cuisiner, le tout en observant sa mère. A dix ans, elle savait déjà coudre sans même que sa mère le lui ait expliqué comment il fallait s'y prendre. Aymaerys s'était juste contentée de l'imiter.

Heureusement, vers le milieu de l'adolescence, elle devint plus féminine mais sans pour autant abandonner son désir d'être au service du roi elle-aussi comme son père. Elle fut heureuse quand son frère intégra les recrues de l'armée du roi qu'elle avait déjà pu croiser à plusieurs reprises, notamment sur le terrain d'entrainement. Avec les années, elle était devenue experte dans le tir à l'arc et il était bien rare de la voir rater sa cible. A seulement seize ans et désirant se rendre utile, elle demanda un emploi comme domestique au palais, la seule façon pour elle d'être au service de la famille royale. Elle accomplissait ses taches sans jamais se plaindre, ni même accorder la moindre attention aux remarques désobligeante de certains membres de la noblesse. Certes, elle aurait pu dire sa façon de penser mais jamais elle ne le dirait sans tact. Elle cherche toujours les bons mots pour faire passer ses idées avec respect.

Jusqu'ici, elle n'avait jamais vraiment fait attention aux regards que lui lançaient les jeunes hommes, que ce soit dans la rue ou sur le terrain d'entrainement. Elle ne les avait non plus jamais bien regarder mais tout changea un jour ...

Tout changea en effet par un beau matin de printemps. Elle avait décidé d'aller un peu voir les chevaux qu'elle affectionnait également mais qu'elle ne montait pas souvent. Seulement avec son père ou son frère, sa mère n'aimant toujours pas la voir encore se comporter parfois comme un véritable garçon manqué, ce qu'elle était toujours restée en fin de compte. Elle avait juste un peu grandi et acquit une certaine maturité. Âgée de seize ans, elle était connue pour sa beauté, son agilité à tirer des flèches avec grâce et souplesse en plus de faire parfois usage de la magie bien qu'elle ne l'utilisait qu'en de rares occasions. Elle se dirigeait vers les écuries royales où elle espérait trouver son père ou son frère mais ne les trouva pas. Elle aperçut cependant une magnifique jument dont elle s'empressa d'aller caresser.

- Bonjour toi ! Tu sais que tu es magnifique !

Essendril : - Oh merci ! On ne me l'avait pas déjà dit !

- C'était à la jument que j'en avais !

A peine s'était-elle retournée qu'elle fut subitement à court de souffle. Elle avait devant elle un garçon plus âgé qu'elle, peut-être de quatre années. Mais ce n'est pas ce qui attira l'attention de la jeune fille. C'était le regard du jeune homme, aussi bleu que le saphir et elle se laissa se perdre dans les profondeurs de ses yeux. Elle se sentait comme envoutée. Ce fut la rencontre qui chamboula sa vie.

- Euh ... Je .... je ... Aymaerys ... Yddreigh !

Essendril : - Enchanté ! Moi, c'est Essendril Maronmeth !

A son retour chez elle, elle avait la tête ailleurs et sa mère comprit très vite qu'elle avait du rencontrer quelqu'un. L'adolescente avait comme des étoiles dans les yeux et pendant la nuit, elle n'arrêta pas de penser à Essendril.
Depuis, à chaque fois qu'elle le voyait, elle ne pouvait pas s'empêcher de rougir et de bafouiller, ce qui avait tendance à l'énerver énormément. Elle n'arrivait pas à être elle-même devant l'écuyer de la princesse Izhelinde. Ses yeux, son sourire, sa gentillesse. Tout en lui plaisait à la jeune fille.

Lors d'une bataille, le père d'Aymerys et de Denialig mourut, transpercé par une flèche en plein coeur. Aymerys perdit gout à la vie mais elle reprit rapidement le dessus, ses pensées n'allant que pour son bel écuyer et il lui suffit de le voir sourire pour que sa journée soit ensoleillée. Elle ne perd pas non plus espoir pour devenir un jour une sorte de guerrière au service du roi.