Izhelindë ♛ « All you can do is try to know who your friends are as you head off to the war »

Izhelindë



Hardansson

Singulière & Princesse ♣ 23 yo. ♣ Single ♣ Cathairfàl

★ correspondance concernant la vie de la Princesse
Ma chère et tendre amie,
À notre dernière rencontre, vous m'aviez confié votre désir d'en apprendre davantage sur la vie que je mène à la cour depuis ma naissance. Je vous présente mes excuses quant à l'arrivée tardive de cette correspondance, dont le retard fut le pur fruit de mon hésitation. Vous savez très certainement que des choses peuvent être dîtes, et d'autres non, particulièrement lorsque comme moi, nous vivons à la cour. Après mure réflexion, je cède aujourd'hui à vos attentes. Je vous exposerai dans les moindre détails les diverses anecdotes qui jalonnent la vie d'une princesse, pour que votre curiosité brûlante soit enfin apaisée. Vous devrez cependant faire preuve de discrétion. Il incombe de savoir se taire à ceux qui ont connaissance de ce qu'ils devraient ignorer. Je place en vous ma confiance, et j'ai dans l'espoir que je n'aurais pas à vous-en priver.

Je suis née la septième année, du Deuxième Âge. Vous n'êtes pas sans connaissances du fait que cette année succéda aux altérations d'une peste dévastatrice qui fit de nombreuses victimes. Enfant fragile, j'eus la chance de ne pas succomber aux épidémies qui ont rongé le Royaume : j'ajouterais avec véhémence que j'eus l'honneur d'être sous la protection de la Déesse Eydis, et confiée à ses bons soins. Selon les désirs de ma bienfaitrice, je suis l'enfant premier né du couple royal : cela incombe que je suis vouée à succéder à mon père, lorsque le pouvoir devra être transmis. Vous devez sûrement songer que cela est un rang des plus propices à l'amusement, et aux privilèges, mais laissez-moi vous détromper : être la digne Héritière du trône équivaut à vous enfermez dans une cage. Dès ma plus tendre enfance, j'ai été exposé à une éducation visant à me préparer au dessein qui m'était attribué. Ne vous leurrez pas, les enfants n'ont pas leur place à la cour du roi. C'est ainsi que je fus confiée à une nourrice qui s'occupa de moi, comme l'aurait fait une mère attentionnée. En ces mots, je ne blâme pas ma mère, car elle fut aussi présente qu'elle le pouvait, lors de mes premières années. Quant à mon père, il me visitait régulièrement m'a-t-on dit. Vous devez savoir ma chère amie, que mon amitié la plus ancienne se consolida à cette époque, un attachement que l'on observa malvenu, mais auquel mon père ne s'opposa pas. Vous connaissez sans doute son nom, sans pour autant y avoir soutenu une attention, ce qui est selon moi à remédier : il s'agit d'Esendril Maronmeth. Il n'était que de quelques mois mon aîné, et peut-être que sans lui pour me tenir compagnie lors des divers jeux auxquels je m'adonnais, me serais-je lassée de ma solitude. L'affection qui me lie à lui depuis ces temps si lointains fut telle, que jamais plus je ne me suis séparée de lui. Je m'incline devant la félicité qui me permis de tisser des liens si forts avec une personne comme Esendril : il est pour moi mon ami le plus loyal et sa présence à mes côtés me semble plus vitale chaque jour qui passe. J'aimerais pouvoir vous offrir plus de précisions en ce qui concerne ce sentiment sans cesse grandissant, mais je ne puis mettre de mots sur une beauté aussi rarissime que précieuse. Je ne puis qu'espérer pour vous de connaître au moins une fois dans votre vie, une harmonie aussi intense que celle-ci.

J'ai grandis en poursuivant cette éducation que toute princesse digne de ce nom se devait de suivre, pour devenir ce que l'on nomme une femme accomplie. Ne trouvez-vous pas ce terme inapproprié ? Ce me semble être que présomption d'estimer qu'une femme est accomplie, du fait qu'elle possède des connaissances dans divers domaines, qui de surcroît ne sont pas accessible à tous. Je vous délivre un secret en vous révélant avoir l'intime conviction de ne jamais prétendre à avoir atteint ce titre. Les savoirs sont bien trop nombreux et je n'ai pas la prétention de les avoir tous acquis au cours de ma courte existence. À mon sens, la vie est une énigme parsemée d'épreuves que nous nous devons de relever : c'est à notre mort que nous nous accomplissons, c'est l'ultime limite aux dépassements que nous nous imposons à nous-même. Comme vous l'avez sans doute déjà deviné de vous-même, cette perception fut longuement critiquée et ma conduite fut rapidement jugée comme étant insolente. Je nourris l'espoir que vous n'êtes pas de ces personnes qui s'arrêtent aux préjugés de la cour. Si cette espérance est déçue, il me revient l'obligation de vous expliquer un tel comportement qui des années plus tard, est toujours similaire. La Déesse Eydis m'a conféré une éprise totale et dépendante de la liberté. Que cela soit désigné comme étant de l'effronterie, cela m'est égal car je possède toujours le droit de contester cela. Je me complais dans l'attitude indépendante d'une femme qui fait ce qui lui plaît. Que je sois Princesse ou non, cela n'influence pas mes positions, puisqu'il serait vraisemblablement souhaitable pour mes parents, que je souffle cette flamme hardie qui brûle au plus profond de mon être. Cette audace fut amorcée dès mon plus jeune âge et jamais on ne pu prétendre avoir la capacité de réduire au silence mes opinions.

La naissance de Lucius, de cinq ans mon cadet, scella le cercle familial soudé que nous formons depuis ce jour. Notre entente ne s'établit pas de suite, bien que je fus heureuse d'avoir un petit frère. Du fait que nous développions tout deux des caractères particulièrement forts, cela a longuement résulté d'une rivalité fraternelle tenace. Les querelles firent partie intégrante de la vie que nous menions, par les prémices de futilités et nos parents étaient relégués au rang de simples spectateurs de nos sautes d'humeurs. Je vous avouerais ma chère amie, que je regrette profondément l'immaturité dont je faisais preuve autrefois à ce sujet. Certes, j'ai toujours pris grand soin de Lucius, mais nos silences pesants et la froideur de nos rapports comme je me la remémore aujourd'hui, me laisse penser que nous sommes passé à côté des années dont nous aurions pu profiter à meilleur escient. De longues années se sont écoulées sans qu'elles n'altèrent au mieux notre relation. À l'inverse, les aléas du temps ont provoqué la détérioration de celle-ci, et il semblait parfois que nous tenir côte à côte dans la même pièce au-delà de quelques secondes se révélait impossible. À mon souvenir ma tendre amie, vous avez des frères et des soeurs ? Pourriez-vous imaginer pareils rapports avec eux ? Une constante méprise l'un de l'autre, une froideur de glace, et des joutes verbales bien plus blessantes que si nous nous embrochions mutuellement. Vous devez vous questionner sur le comment cela ne s'est pas achevé en un bain de sang, n'est-ce pas ? Ma réponse risque fortement de vous décevoir, mais je ne sais pas moi-même ce qui a pu se produire, il y a de cela quelques années seulement. Nous avons brutalement réalisé que nous étions plus semblable que nous nous l'imaginions, et cette révélation a effacé les différents qui ont jalonné nos liens. Il est malaisé pour moi de concéder à avoir de l'affection pour Lucius, mais à vous je la confesse : j'aime mon petit prince plus intensément que ne pourrais jamais l'admettre. Je suis lasse à présent, il se fait tard. Je reprendrais la composition de cette lettre aux premières heures du petit matin ...

Comme je vous l'avais promis, me voilà derrière ma table pour poursuivre cette lettre qui se fait bien longue. Je ne sais pas réellement où reprendre mon récit ... Les songes qui m'ont agité cette nuit, me poussent à vous faire part d'un conseil qui j'en suis persuadée, trouvera son utilité. Vous faites partie de la cour depuis peu ma chère, et c'est sûrement pour cela que je souhaite vous mettre en garde : soit on y brille, soit on la quitte. C'est une règle que ma très chère mère m'a exposé depuis longtemps à présent. Lorsque j'y suis moi-même entrée à l'adolescence, j'ai connu pour la première fois une reconnaissance de ma beauté : je ne fais preuve en ces mots, d'aucune prétention, mais de franchise. Et dès mes quinze ans, j'eus déjà de nombreux prétendants qui malheureusement n'ont jamais su gagner mes faveurs. Ce refus de me prêter à accepter les avances d'un homme, a irrité la tolérance dont faisait preuve mes parents. Étant l'héritière du trône, il allait de soit que je devrais tôt ou tard choisir un parti favorable à se tenir près de moi tout le long de mon règne futur. Mon orgueil m'a empêché de m'y prendre si vite, et là où ma mère ne voyait qu'obstination malsaine, je ne percevais qu'une sincérité qui me rendait incapable d'agréer aux diverses demandes que l'on m'offrait. C'est à cette époque qu'une ambiguïté s'est installée entre ma maternelle et moi. Je n'aurais su dire quelles étaient les barrières qui s'établissaient entre nous, mais je n'ai pas tardé à comprendre : la jalousie. Voilà ce qui la rongeait, et c'est sans doute pour cela qu'elle mettait tant de coeur à souhaiter offrir ma main, plutôt que de voir un harem se constituer autour de ma personne. Je vous prie de me croire, lorsque je vous dis que cela m'a longuement peiné. Mes rapports avec celle que vous appelez votre Reine, ne sont plus aussi étroits à présent. Sans doute ne seront-ils plus jamais les mêmes.

J'étais et suis toujours plongée dans ma jeunesse, et en tant qu'être humain, il va de soit que je désire en profiter le plus longtemps possible, n'êtes-vous pas d'accord ? Lorsque j'étais encore une adolescente et malgré les interdictions que l'on m'imposait, je quittais discrètement le château pour partir en voyage en Lanriel. J'ai toujours eu une passion pour les nouvelles aventures et les explorations susceptibles d'être effectuées dans le Royaume ! Dépasser les limites de la capitale me semblait nécessaire ! Je n'y voyais pas qu'une simple distraction, pour tout vous avouer. Je peux vous le concéder à vous, c'était une technique pour échapper aux affaires princières, la tension qui régnait encore et toujours entre ma maternelle et moi, mais aussi pour découvrir le Royaume que j'étais sensée gouverner par la suite. Pourquoi devrais-je me proclamer Reine dans les années à venir, si je ne connais pas les moindres recoins de mon domaine ? Ce serait comme prétendre être le maître d'une maison, sans en connaître les pièces. Cette échappatoire résulta de nombreuses disputes avec mon père : il ne souhaitait pas que je quitte l'enceinte du château sans son accord. Entre nous ma chère amie, je préfère s'enquérir son pardon, plutôt que sa permission. Je fis de nombreuses escapades en prenant différentes apparences. Je me révélais habile pour la discrétion, et ce fut là un atout considérable bien que cette capacité ne soit pas compatible dans toutes les situations. J'ai appris beaucoup, bien plus que si j'avais obéi à mon père. Mes fréquentes sorties exigeaient de moi une maîtrise d'une arme au minimum, ce que mon frère combla en m'enseignant les rudiments de l'escrime. Ne perçoit déjà votre froncement de sourcil, et cela m'amuse, mais je peux vous assurer que c'est tellement gratifiant de pouvoir se défendre seule ! Mon père dû être aussi soucieux quant à ma sécurité, car il m'apprit le maniement de l'arc et je devins rapidement une archère particulièrement redoutable. Quoi qu'en disent les hommes sur mon indépendance, mes sujets ne pourront pas prétendre que leur future Reine ne sait pas prendre soin d'elle-même ! Car après tout, comment pourrais-je avoir le pouvoir de protéger une population, si je suis incapable de faire de même avec ma propre personne ? Je ferais une Reine pathétique.

Parlons-en de ce titre, ma chère ... pensez-vous que je devrais me sentir coupable, lorsque je prends les affaires de l'État si peu à coeur ? Lorsque je recherche l'indépendance et la liberté, plutôt que le sérieux et l'étiquette ? Ce n'est pas que cela ne m'intéresse pas, il s'agit simplement d'un besoin de ne pas y faire face trop tôt. J'ai à présent vingt-trois ans, j'ai bien conscience que le temps ne m'a pas manqué pour me préparer à mes futurs devoirs. Je confie régulièrement mes inquiétudes à ce sujet, à Esendril qui a toujours été une oreille attentive, et une épaule consolatrice pour moi. Même si j'avais souhaité lui dissimuler mes anxiétés, je ne doute pas qu'il les aurait perçu tout de même. Qu'en pensez-vous, ma dame ? Suis-je égoïste ? Devrais-je prendre un époux le plus promptement possible ? Je ne sais pas si j'en suis capable. Cela irait contre tout mes principes, et toutes les valeurs que j'ai toujours défendu jusque-là... Oubliez mes tracas, j'y trouverais une réponse seule. Je ne puis m'empêcher d'imaginer qu'il aurait pu en être autrement plus facile, si Lucius, mon tendre prince qui trépigne de prendre ma place, avait été l'aîné. Eydis en a décidé autrement, et la Déesse à ses raisons, que la raison elle-même ignore.

À présent, voilà votre curiosité assouvie. J'espère avoir comblé toutes les interrogations qui pesaient sur votre esprit depuis déjà quelques semaines. Vous connaissez mon existence dans son ensemble et si je ne vous demande pas de les agréer, j'espère que vous comprenez chacune de mes décisions.

J'ai l'honneur d'être, ect ...

An 30, Deuxième Âge.

Wanted ;
★ des liens compliqués et bien construits qui donnent une possibilité de rp par la suite, je n'aime pas avoir un lien juste pour le lien, si vous voyez ce que je veux dire :roll: n'hésitez pas à me demander, proposer certaines choses, on peut toujours trouver des liens sympathiques à jouer ♥. ★

Madwyn Dinaflet