Echo des Plaines : Chapitre VII ▬ Le Retour d'Inasmir


 
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 “The quiet conscience is an invention of the devil.” || R. Maelyne doux poison

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Madwyn Dinaflet

Madwyn Dinaflet

▬ Contributions à l'histoire : 1982

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MessageSujet: “The quiet conscience is an invention of the devil.” || R. Maelyne doux poison   “The quiet conscience is an invention of the devil.”  || R. Maelyne doux poison EmptyVen 01 Avr 2011, 13:46


Sous le mordant glacé de la brise, Madwyn se courbait et pestait, cherchant de la chaleur sous sa grande cape. Il parcourait les rues de la ville avec une certaine délectation, happé qu’il était par l’ambiance de la nuit. C’était comme si les quartiers acceptaient d’exposer leur face caché dés que la lune montrait la sienne. Les secrets les plus noirs se trouvaient dévoilés, les inhibitions tombaient, révélant ainsi l’homme dans son plus simple appareil. Son humanité. Les odeurs elles-mêmes étaient différentes. Le vent charriait des senteurs de soupe chaude et de vin. Les visages les plus exécrables osaient enfin se montrer, à l’abri derrière le voile de l’obscurité. Nul besoin de dire que c’était le moment le plus apprécié pour le jeune sorcier, spectateur de cet immense théâtre qu’était la vie. Il aimait voir l’implacable chute des dominos qu’il avait lui-même poussé du doigt. Ombre parmi les ombres, il se délectait de l’infortune qui ouvrait les portes à tous ses caprices. Il éprouva un certain délice à poser le pied dans le quartier d’Unigol, cette terre qui avait banni la magie à jamais, comme s’il venait de briser une promesse sacrée. Il était le loup parmi les brebis.

C’était d’autant plus curieux pour lui qui avait complètement embrassé sa nature de sorcier et se gargarisait de son pouvoir. Il n’imaginait pas une seconde être autre chose, et il se définissait d’abord comme un sorcier que comme un homme, comme s’il avait constitué une race à part sur ce monde. Il aimait sentir le flux d’énergie courir dans ses veines et exploser au-delà de son être. Lorsque c’était le cas, il se sentait immédiatement apaisé, une sensation de béatitude l’envahissait tout entier et il avait le sentiment que son être tout entier s’allégeait, comme s’il s’élevait à un autre niveau de spiritualité. Que certains puissent ignorer, ou pire dénigrer ce bonheur, le dépassait et il posait un regard curieux sur cette petite communauté insensible et insensée. Posant enfin son regard sur le saint mémorial il éprouvé une certaine satisfaction à effleurer la pierre sans être immédiatement foudroyé sur place. Pour lui ce gros caillou avait une signification bien différente que celle qu’on attachait au caillou. Elle représentait sa puissance. Tournant quelques instants autour de la pierre, il finit par s’enfoncer dans l’obscurité à quelques mètres de là. Il attendait.

***

Sous le poids de son corps le parquet craqua. Madwyn tourna un regard vide vers la forme disloquée qui gisait sur le lit. Il avait encore en mémoire le goût de l’acide qui avait empli son estomac en même temps que la frustration le gagnait. Maussade il se détourna du corps. Il trouva une bassine d’eau en porcelaine de mauvaise qualité et toute ébréchée dans laquelle il trempa ses mains pleines de sang pour les nettoyer. Une brosse l’aida à retirer le sang qui s’était logé sous ses ongles. Fébrile il passa une main dans ses cheveux trempés de sueur. Lorsqu’il passa sa langue sur ses lèvres, elles avaient un goût salé. Sa nuque était humide, un frisson parcourut son échine et il remit sa cape pour chasser le froid qui voulait s’insinuer dans ses os.

Les habitants du quartier d’Unigol, ceux qui y étaient nés, possédaient la singulière particularité de résister à toute magie, sous quelque forme que ce soit. Cette aptitude si particulière n’avait pas manqué de réveiller la curiosité du sorcier, et d’animer sa soif de connaissance. Il avait voulu extirper de sa victime le secret d’une telle aptitude. Mais l’homme était resté muet et il avait périt avant que Madwyn n’ait pu lui arracher un début d’indice. Le jeune homme le mettait sur le compte de son impatience. Trop empressé il avait trop vite flirté avec les limites de l’homme qui avait fini par succomber. Mais ce n’était qu’une perte infime. La prochaine fois, il saurait comment agir. Ce n’était qu’une question de temps avant qu’il ne découvre la vérité. Pour Madwyn tout n’était que question de patience et d’entraînement. Il était persuadé que ceux qui se donnaient la peine pouvaient tout obtenir. Pour le moment il chassa le souvenir du mort de son esprit, et sortit de sa minuscule maison. S’il ne voulait pas d’ennuis, il fallait qu’il s’éloigne le plus rapidement de cette vieille bicoque.

Il traversa les rues à une allure enfiévrée, peu enclin à s’arrêter sur la singularité du quartier qui l’avait tant ravi à son arrivée. Il sentait toujours la sueur dégouliner le long de son torse et mouiller ses vêtements, en même temps que les battements de son cœur ressemblaient à la course effrénée d’un cheval devenu fou. Ses lèvres étaient sèches, le vent froid qui s’engouffrait dans ses poumons lui brûlait la gorge. Il percuta soudain une personne et avec un grognement de bête acculé il la repoussa violemment. Il tourna la tête un instant vers elle, ses prunelles s’animèrent d’un éclat incandescent et il éructa une insulte à son encontre avant de poursuivre sa route.
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Maelyne Alleda

Maelyne Alleda

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MessageSujet: Re: “The quiet conscience is an invention of the devil.” || R. Maelyne doux poison   “The quiet conscience is an invention of the devil.”  || R. Maelyne doux poison EmptySam 02 Avr 2011, 14:13

Le Saint Mémorial. Ce gros caillou, ainsi que le nomment certains, était l'objet de la fascination de Maelyne depuis qu'elle était arrivée à la capitale. Elle venait régulièrement se recueillir auprès de l'immense roche qui lui rappelait sans relâche pourquoi elle avait raison de faire... Et bien ce qu'elle faisait.

Installée en tailleur à quelques mètres de la gigantesque pierre elle se fondait parfaitement au milieu des curieux qui se pressaient à toute heure du jour ou de la nuit autour du Saint Mémorial pour lui rendre hommage.

Son attention fut attirée par l'étrange manège d'un jeune homme à quelques pas d'elle. Lui aussi tournait autour du monument mais contrairement à la plupart des curieux il n'y avait pas de respect ou d'adoration quelconque dans ses yeux, au contraire Maelyne y décela un mélange de défi et de colère qui la fit frissonner. Instinctivement elle le rangea dans la catégorie sorcier même si elle n'aurait pas su dire exactement pourquoi.

Cette animosité excessive lui conférait une aura dangereuse et le sentiment s'accrut encore en Maelyne lorsqu'elle le vit reculer pour se fondre dans l'obscurité. Même si le jeune homme n'était plus visible Maelyne était certaine qu'il était encore là. Elle reconnaissait ce mode de fonctionnement pour l'avoir elle-même souvent utilisé : il traquait quelque chose. Ou quelqu'un.

Son départ soudain la fit sursauter. Le loup avait trouvé sa proie... Maelyne hésita, quelques secondes. Quelques secondes de trop puisque lorsqu'elle réagit enfin le jeune homme avait déjà disparu. La Voix la morigéna. Une certaine anxiété l'assaillait et les deux entités étaient parfaitement d'accord sur l'étrange comportement du séduisant jeune homme qu'elles avaient vu. Leur cœur battit soudain très vite et un voile de sueur recouvrit leur visage tandis que le pressentiment qu'il allait se passer quelque chose de terrible les fit trembler.

Décidée à savoir de quoi il retournait Maelyne s'enfonça dans la ruelle par laquelle elle avait vu l'étrange garçon disparaître après avoir jeté un dernier regard au Saint Mémorial. Il n'y avait aucune trace de lui et Maelyne, guidée par son instinct et par la Voix qui l'encourageait, entreprit de quadriller méthodiquement le quartier donnant aux rares passants une description physique que nul ne reconnaissait.

Plus le temps passait et plus la sorcière était frustrée. Quelque part au fond d'elle Maelyne était persuadée que quelqu'un était en train de mourir. Par sa faute. C'est alors qu'une silhouette déboucha devant elle et la percuta de plein fouet. Elle reconnu l'homme qui la repoussa brutalement. L'insulte ne la fit pas tressaillir. Ne l''interpella même pas. Les yeux fous, le souffle court, la sueur de l'homme et les quelques gouttes de sang mal nettoyées sur ses lèvres le firent bien mieux.

Tétanisée durant quelques secondes elle prit cependant relativement rapidement la décision d'aller dans la direction d'où venait l'homme pour tenter de retrouver sa victime. La lueur d'une masure à la porte encore entrouverte l'attira et le spectacle qu'elle y découvrit la plongea dans l'horreur.

Un cri mêlé de rage et de désespoir mourrut sur ses lèvres. Elle n'avait pas le temps de se laisser aller ainsi, il fallait qu'elle retrouve l'autre. Se précipitant à sa poursuite elle le rattrapa sans peine malgré son pas rapide. Lorsque la silhouette encapuchonnée fut en vue Maelyne perdit pied. Ce que le sorcier, car à présent elle ne doutait plus qu'il en fut un, avait fait la replongeait au cœur de son enfance quand elle avait elle-même été la malheureuse victime d'une expérimentation hasardeuse.

Les digues qu'elle s'était construites cédèrent en une seconde et ses yeux ambrés virèrent à l'or liquide avec la même rapidité, même la Voix habituellement si encline à l'aider à réfréner ses pulsions l'encouragea. Elle sentit le pouvoir picoter en elle, eut l'impression qu'elle se fondait à nouveau en lui. Le réprimer pendant toutes ces années lui avait tellement coûté en énergie... Et à présent c'était comme s'il ne s'était jamais rien passé. Elle le sentait à nouveau en elle, dans sa tête, sur sa peau, sur le bout de sa langue... Elle n'avait pas de pouvoir, elle était pouvoir.

Il lui suffit d'une pensée. Et le jeune sorcier alla s'écraser contre un mur avant de retomber au sol. Maelyne savait qu'elle ne l'avait pas tué sur le coup. Il méritait de souffrir...
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Madwyn Dinaflet

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MessageSujet: Re: “The quiet conscience is an invention of the devil.” || R. Maelyne doux poison   “The quiet conscience is an invention of the devil.”  || R. Maelyne doux poison EmptyJeu 07 Avr 2011, 19:51


Lissant les plis de sa cape, le jeune sorcier continua à maugréer entre ses dents alors qu’il avançait. La nuit semblait plus froide que précédemment, si c’était d’aventure possible, et les rues s’étaient vidées, donnant l’impression à Madwyn d’être quasiment seul sur terre. Il y avait bien quelques lueurs qui brillaient à certains carreaux crasseux et qui extirpaient les dormeurs des bras de Morphée mais pour lui ce n’était autre que des points lumineux censés guider ses pas. Inspirant une grand goulée d’air qui lui picota la langue et réveilla de vieilles douleurs dans ses dents, il laissa ensuite un mince filet d’air s’échapper de ses lèvres. Le pas soudain plus léger il calmait les battements de son cœur à mesure qu’il s’éloignait de la bicoque. Tuer n’était pas quelque chose qu’il affectionnait particulièrement, même si avoir droit de vie ou de mort sur ses pairs lui donnait le sentiment d’être invincible, non c’était d’avantage une nécessité qu’un besoin. Jamais il n’aurait pu laisser cet homme en vie. Pas après ce qu’il lui avait demandé, pas après avoir vu son visage.

S’il y avait bien une chose que Madwyn avait apprise avec le temps c’était que les « autres » adoraient se voiler la face et ils préféraient à la vérité les illusions comme si ces dernières pouvaient préserver du mal qui était fait. Les mensonges plus que l’honnêteté faisaient parti du quotidien de tout un chacun et ils devenaient même une composante importante de toute discussion. Si les raisons d’un tel jeu échappaient au jeune magicien, il avait su néanmoins en tirer parti et au pays des menteurs il était le roi. Nul ne savait mieux que lui déguiser un meurtre sous un sourire affable ou une manipulation sous un geste avenant. C’était devenu pour lui aussi naturel que l’air qui filait de ses poumons.

Chaque pas fait en avant le confortait dans cette opinion et il se sentit presque guilleret alors qu’il allait tourner à un coin de rue. Puis une onde de choc le frappa de plein fouet et il alla s’écraser contre un mur de pierre taillées. Un centième de seconde avant qu’il ne soit projeté de la sorte il avait sentit un rayonnement d’énergie l’envelopper mais tout avait été trop vite pour qu’il puisse s’en prémunir. Il heurta le sol avec un bruit mat et sous le coup eut la respiration coupée. Il happa l’air comme un poisson hors de l’eau et fit mentalement le tour de ses organes. Il pouvait encore remuer ses orteils, ce qui était bon signe, en revanche la chute l’avait sacrément sonné et il peinait à se relever.

Prenant appui sur ses coudes tremblants, il essaya de chasser la fatigue qui l’enveloppait déjà pour se redresser. Dans l’obscurité il voyait deux billes d’or luire, flanquées d’une silhouette malingre et d’une touffe de cheveux qui défiait la gravité. Une femme. Une sorcière. Et le rayonnement de son aura ne lui laissait aucun doute. C’était une sorcière de premier ordre, à la puissance remarquable. Il se souvint enfin l’avoir bousculée et porta sa paume à sa tempe pour dissiper le trouble qui s’agitait devant ses yeux. Retombant sur son postérieur, il se mit à rire. Il dut s’aider du mur pour enfin réussir à se mettre debout. Tous ses muscles crièrent en protestation sous la douleur et il se raidit. Le gravier s’enfonçait dans sa paume.

« J’accepte vos excuses je suis sûr que vous ne l’avez pas fait exprès. » Railla-t-il. Lui qui n’avait pas l’intention de présenter les siennes.

« La paix mon amie. Nous ne sommes pas bien différents. » Dit-il, son regard luisant comme celui d’un chat dans l’obscurité.



Dernière édition par Madwyn Dinaflet le Dim 17 Avr 2011, 17:49, édité 1 fois
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Maelyne Alleda

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MessageSujet: Re: “The quiet conscience is an invention of the devil.” || R. Maelyne doux poison   “The quiet conscience is an invention of the devil.”  || R. Maelyne doux poison EmptyMer 13 Avr 2011, 18:46

Maelyne fut étonnée. C'était si facile... Si facile d'utiliser ce don qu'elle réprimait depuis si longtemps. Cette part d'elle-même qui la rendait monstrueuse. Elle s'avança lentement vers le sorcier qui peinait à se relever. Elle entendit à peine son rire. Le bourdonnement qui encombrait ses oreilles la rendait sourde à presque tout ce qui l'entourait. Seule la Voix parvint à percer ce mur constitué de terreur et de rage mêlés. Maelyne était en état de choc.

Reprenant pied elle parvint à saisir le sens des paroles du sorcier qui la fixait, si sûr de lui alors que la mort marchait à sa rencontre. Maelyne s'arrêta lorsque le bas de sa robe frôla les pieds du condamné. Il ne faisait aucun geste pour se défendre.

Une pluie fine coula sur eux, s'infiltrant dans les vêtements, les plaquant contre leurs corps. Autour d'eux il n'y avait rien ni personne. Les gouttes de pluie glissèrent sur le visage de Maelyne, apaisant ses traits tourmentés. La sorcière du premier ordre aimait la pluie, sentir l'onde purifier son corps lui faisait toujours le même effet.

Baissant à nouveau les yeux elle observa le sorcier attentivement et fut surprise de le trouver beau. Il était jeune et elle se pencha vers lui, remettant en place une mèche qui tombait sur ses yeux de ces longs doigts blancs. Elle resta penchée sur lui et planta son regard dans le sien, y cherchant une réponse qui ne venait pas.

Il suffit d'une petite poussée de son esprit pour que le dos du sorcier soit légèrement plaqué contre la paroi contre laquelle elle l'avait violemment projeté quelques minutes auparavant. Pas suffisamment pour lui faire mal, mais assez tout de même pour qu'il comprenne qu'il était dans son intérêt de ne pas bouger.

Elle combla à nouveau les quelques centimètres qui les séparaient et s'agenouilla devant lui. Son visage était le seul marqueur de la tension qui l'habitait, cillant elle pencha la tête légèrement sur le côté comme un oiseau fragile. Maelyne saisit doucement en coupe le visage du sorcier qui lui faisait face ainsi qu'elle l'aurait fait avec un amant aimé.

L'homme avait réveillé en Maelyne ce qu'il y avait de plus mauvais, elle mesurait soudainement l'étendue de sa haine et le temps qu'elle avait perdu à lui consacrer. La sorcière eut l'impression qu'Eydis lui offrait une chance de rédemption. Dans la même situation que près d'une vingtaine d'années auparavant avait elle tiré enseignement des années qui avaient passé ?

Tout à coup Maelyne se sentit vieille, usée, et abominablement seule. Elle observa une goutte glisser du creux des yeux du jeune homme plein d'avenir qui lui faisait face. Était-ce une larme ou la pluie ? Il était monstrueux. Il ne méritait probablement pas le droit de vivre. Maelyne refusait d'être comme lui. Cela signifiait-il également qu'il lui fallait refuser la magie qu'Eydis avait fait couler dans ses veines ? Était-ce la magie qui rendait les hommes mauvais où l'étaient-ils dès la naissance ?

Le voile terne qui s'abattait sur les yeux de l'autre l'avertit qu'il ne tarderait plus à perdre connaissance. Elle pouvait l'achever. Elle pouvait partir et laisser le destin décider. Cherchant conseil et réconfort elle tenta de se tourner vers la Voix mais seul le silence fit écho à ses pensées. La décision lui appartenait, à elle seule.

Elle pensa à Lundre et ce qu'elle avait vu en lui. Elle pensa à sa rencontre avec Jullanar et son regard doré. Les deux seuls sorciers à avoir croisé son chemin et être toujours en vie depuis qu'elle avait commencé à tuer.

Inclinant le buste Maelyne déposa ses lèvres sur le front de Madwyn et y insuffla sa volonté. La sorcière du premier ordre savoura la sensation de la magie qui enveloppait son corps, qui coulait dans ses veines, et pour la première fois soignait autrui.
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MessageSujet: Re: “The quiet conscience is an invention of the devil.” || R. Maelyne doux poison   “The quiet conscience is an invention of the devil.”  || R. Maelyne doux poison EmptyDim 17 Avr 2011, 22:42



Sitôt debout Madwyn s’écroula à nouveau au sol, ses jambes incapable de soutenir le poids de son corps. Tremblant il s’adossa au mur qu’il avait percuté tout en gardant ses pupilles vrillées sur la silhouette qui s’approchait de lui. Elle avait presque l’air d’un mirage, vision insaisissable qui n’existait que pour lui. A travers sa vision brouillée par la pluie il la vit se pencher sur lui et l’examiner avec attention et il restait planté là, comme un de ces canassons que même le fouet ne parvenait à faire avancer. Il n’eut pas un tressaillement lorsqu’elle allégea son front en y chassant les quelques mèches qui s’y bataillait. Est-ce qu’elle pouvait sentir à quel point sa peau était froide ? Le froid s’était insinué depuis longtemps sous ses vêtements et la pluie glaçait ses os. Les beaux jours se faisaient toujours attendre et à traîner les savates ainsi ils mettaient de plus en plus à mal les enfants, femmes et hommes qui payaient leur ignorance et leur orgueil. Les joues de Madwyn se creusaient d’avantage, rendant encore plus étrange cette drôle de cicatrice qui courrait sur sa joue. Il n’était plus qu’un fantôme.

Il passa sa langue sur ses lèvres craquelées par le froid et inspira une goulée d’air douloureuse. La sorcière qui lui faisait face était une de ces figures étranges qui vous marque et vous attire par sa singularité. Le regard qui était posé sur lui, il était semblable à celui qu’il posait sur les autres. Comme hanté par ce qu’il avait accompli et ce qui lui restait à faire. Il aurait sans doute du avoir peur. Peur de la mort ou de la douleur. Et il souhaitait que ce soit le cas car ce serait la preuve qu’il n’était pas complètement perdu mais qu’il restait un quelque chose auquel il puisse s’accrocher. Mais le néant lui répondit.

Il ferma les yeux et retint un rictus douloureux alors que ses épaules étaient maintenues contre le mur. A la réflexion il se disait qu’il s’était peut-être cassé quelque chose quand il avait heurté le mur. Il risqua un rire bref qui se coinça dans sa gorge. C’était tellement stupide. Tellement loin de ce moment où il tenait la vie de cet homme entre ses mains et croyait être invincible. Il lui fallait le véritable pouvoir pour cela, celui qui le tenait enchaîné à ce mur. Il soupira quand Maelyne prit son visage entre ses mains, un de ces soupirs qui réveille même le tréfonds de l’être. Sa peau était chaude contre la sienne et il ne cherchait pas à se battre contre le sentiment qu’on avait soudain envahi son espace personnel. Elle semblait vouloir satisfaire sa curiosité mais malheureusement pour elle il ne possédait aucune réponse. Il n’était même plus certain de savoir qui il était à cet instant, ni ce qu’il cherchait avec autant d’avidité.

Son visage se rapprocha du sien et il ferma les yeux, sentant son souffle sur sa peau et ses lèvres de plus en plus proches. Il ne voulait pas voir ce moment où on lui volerait une part de lui-même. Aussi fut-il surpris lorsqu’elle embrassa son front. Ses yeux s’écarquillèrent sous la stupeur pour se refermer aussitôt alors qu’un courant d’énergie déferlait dans ses veines. C’était comme un torrent de pouvoir qui s’écoulait en lui et remettait en place ce qui avait été disloqué et pensait ses plaies. Ca courait sur sa peau et dressait le moindre poil de son corps et sous cette puissante poussée ses poumons étaient prêts à éclater. Ce qu’il venait de goûter c’était de l’énergie à l’état pur, un pouvoir si imposant qu’il en restait soufflé. La puissance après laquelle il avait toujours couru en ne parvenant qu’à la toucher du doigt. Puis la sensation disparue et il retint un grognement de frustration, relevant le buste juste de quelques millimètres, ce que lui permettait Maelyne. Ses yeux s’ouvrirent avec brutalité, pupilles rétractées à l’extrême et tout son être se tendit à la recherche d’un contact.

« Pourquoi ? » Souffla-t-il, et sa voix lui parut être celle d’un autre.
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Maelyne Alleda

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MessageSujet: Re: “The quiet conscience is an invention of the devil.” || R. Maelyne doux poison   “The quiet conscience is an invention of the devil.”  || R. Maelyne doux poison EmptyMar 19 Avr 2011, 14:56

Il l'importunait. Il l'a perturbait. Et Maelyne aurait voulu le gifler pour ça. Au lieu de cela elle le regardait. Elle le regardait comme elle n'a jamais regardé personne. Ses yeux sombres et sa chevelure mouillée la fascinaient. Ses pupilles rétractées et ses muscles tendus à l'extrême ne recherchaient qu'une chose. Le contact. Elle ne savait pas si c'était bien mais était est prête à le lui donner. Pour le calmer, parce qu'elle avait besoin de se retrouver. Ses doigts se posèrent à nouveau sur la peau qui s'était réchauffée au contact de la magie. A son contact.

Maelyne redessinait les traits de ce visage qui resterait gravés pour toujours dans sa mémoire. Impossible d'oublier la beauté sauvage de ce jeune homme qui lui apparut soudain dans toute sa fragilité. Tendrement elle posa le doigt sur la curieuse cicatrice qu'elle avait pris soin de ne pas toucher. Maelyne avait voulu le soigner, le rendre à son état d'origine et non pas l'altérer à tout jamais. Elle l'avait senti se tendre lorsque ses lèvres s'étaient approchées de lui, la sorcière en était certaine, il avait eu peur d'être embrassé. Maelyne s'assit à côté du sorcier, leurs épaules se frôlaient. Lentement elle relâcha la pression, peu inquiète à l'idée de ce qu'il pourrait lui faire. Il pouvait la blesser de la pire façon qui soit, Maelyne en réchapperait. Son pouvoir de guérison était là pour ça. Pour lui rappeler qu'elle ne quitterait pas cette vie avant qu'Eydis en ai décidé ainsi.

Pourquoi ? La question flottait dans l'air sans que Maelyne ne puisse vraiment lui trouver une réponse mais elle était consciente que celle-ci importait au jeune homme qu'elle avait voulu tuer. Lundre et Jullanar avaient survécu à leur rencontre parce qu'elle avait retardé le moment de passer à l'action sans toutefois remettre totalement en question l'idée qu'elle devrait probablement mettre fin à leur vie dans l'avenir. Le sorcier qui lui faisait face était sauf à défaut d'être sain parce que Maelyne, pour la première fois depuis qu'elle avait quitté le sanctuaire des mages, avait pris la décision d'épargner quelqu'un. La jeune femme sentait d'une certaine façon que si elle parvenait à comprendre pourquoi elle avait choisi de le laisser en vie alors qu'il représentait ce qu'elle haïssait plus surement qu'aucun des autres sorciers qui avaient croisé son chemin elle parviendrait à apporter une réponse à la personne qui était à côté d'elle.

Tournant la tête elle contempla le profil qu'il lui offrait en silence. Il ne provoquait pas le moindre désir en elle. Maelyne ne désirait les hommes qu'assez rarement, plutôt quand elle chassait ses victimes, et il s'instaurait généralement une relation assez ambiguë entre elle et ses amants. Comme si elle cherchait en eux la même violence que lui avaient manifesté ses agresseurs, comme si elle lui était nécessaire pour effacer ce qu'elle avait vécu. Pour Maelyne douleur et plaisir se confondaient jusqu'à devenir indissociables.

Comment ce petit bout d'homme plus tendu à l'idée d'être embrassé que tué pouvait être la même personne que celui qui avait assassiné un singulier si peu de temps auparavant ? Se demandant qu'elle histoire pouvait l'avoir conduit jusqu'ici, la sorcière réalisa avec un certain choc qu'il n'avait pas tort lorsqu'il lui avait dit qu'ils n'étaient pas si différents. La réplique remontait à quelques minutes seulement mais il sembla à Maelyne que des heures s'étaient écoulées entre la violence de l'affrontement et le calme qui suivait la tempête.

Offrant son visage à la pluie qui continuait son œuvre elle ferma les yeux et savoura les dernières vagues de magie qui pulsaient encore en elle. C'était si bon, cette vieille sensation qu'elle pensait avoir détruite à tout jamais lui apportait une paix qu'elle n'avait plus connu depuis qu'elle avait quitté ses parents.

- Je m'appelle Maelyne. se contenta-t-elle de lui dire.

C'était là tout ce qu'elle pouvait lui offrir. Mais c'était déjà beaucoup.
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Madwyn Dinaflet

Madwyn Dinaflet

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MessageSujet: Re: “The quiet conscience is an invention of the devil.” || R. Maelyne doux poison   “The quiet conscience is an invention of the devil.”  || R. Maelyne doux poison EmptyMar 26 Avr 2011, 19:04




Un soupir mourut sur les lèvres de Madwyn alors que les doigts de la sorcière l’effleurait à peine. Dans ses yeux semblait luire une supplique muette dont il n’avait lui-même pas conscience. La main de Maelyne partit à l’assaut de son visage et lorsqu’elle en redessinait les irrégularités, il semblait au jeune homme qu’elle devinait l’être qu’il était. Elle s’attarda un moment sur la cicatrice sur sa joue qui paraissait être une fossette et qui creusait chaque fois ses expressions et il s’étonna encore de cette singularité sur son visage dont il ne connaissait l’origine. Son esprit avait absorbé le mystère qui entourait l’étrange empreinte. Lui n’osait pas la toucher tant elle lui paraissait irréelle, alors même que son contact était une brûlure sur sa peau. Il croquait de son regard anthracite ce visage qui lui parut si singulier une nouvelle fois. Son menton pointu, ses lèvres tordues par la tension qui l’habitait et devenues blêmes alors qu’elles avaient naturellement la teinte d’un bouton rose, cette peau immaculée aussi délicate que de la nacre, son regard étrange, habité et ces mèches folles plantées sur son crâne. Jamais une présence ne l’avait tant marqué et s’était ainsi imposée à lui et il voulait croire que les vestiges de la magie qui couraient dans ses veines en était la cause. Il clignait des yeux et chaque fois sa surprise était renouvelée, chaque fois son buste se cabrait alors qu’il recherchait l’étreinte de ses bras avec la même force qu’il refusait tout contact.

Il aurait voulu lui hurler combien il détestait être ainsi son jouet et qu’il voulait la voir disparaître. Il n’aimait pas cette attraction qu’elle exerçait sur lui. Il n’aimait pas en être conscient. Et pourtant quand elle s’écarta de lui et disparut de son champ de vision il feula comme une bête acculée jusqu’à ce qu’il ressente à nouveau le poids de sa présence. Sa tête retomba en arrière et ses paupières se tinrent closes sous le poids des émotions qui l’agitait. Petit à petit le sentiment de lui être redevable s’insinuait sous sa peau et il aurait voulu s’écorcher pour s’en débarrasser. Il avait l’arrogance de penser qu’il s’était construit seul et que les personnes qui avaient croisées sa route n’avaient jamais influencé ses décisions. Or il savait qu’après cette nuit il ne pourrait plus tenir le même discours. Pire que ça, pour une des rares fois dans sa vie il était effrayé de ne pas avoir la maîtrise de son destin. Elle l’avait mis à terre avec la même facilité qu’on éprouvait à se débarrasser d’un nuisible. Il ne pouvait laisser le doute qui le frappait maintenant s’ancrer en lui.

« Maelyne… » Souffla-t-il, peu enclin à décider s’il lui importait ou non de connaître le nom de son bourreau. Il était sur des chardons ardents, il lui était impossible de deviner ce qui se tramait dans l’esprit de cette femme et il ne savait donc pas comment ajuster son attitude. Il le pressentait, un mot malheureux pourrait avoir de sérieuses conséquences. Prudent il se dit que cette fois des excuses étaient peut-être de mise. Par chance il pleuvait. Il n’en serait que plus facile d’apporter un peu de véracité à ses propos.

« Elles viennent un peu tard mais je vous présente mes excuses… » Dit-il d’une voix un peu plus assurée, n’ayant pas rompu le contact entre leurs deux corps. « Je… J’avais peur pour ma vie et mes mots ont dépassé ma pensée. » Pour lui la réaction de la sorcière ne pouvait être qu’en raison des insultes qu’il lui avait lancées, raison pour laquelle elle l’avait blessé puis guérit. Une simple mise en garde. Mais à mesure que sa langue se déliait la toile de ses mensonges se tissait petit à petit et il retrouvait son éloquence. Son visage sembla se tordre sous la douleur des souvenirs et il se dit que la pluie sur son visage pouvait très bien faire penser à des larmes.

« Il y avait cet homme qui me devait de l’argent et qui… Je n’ai pas pu m’en empêcher il me menaçait d’un couteau… »

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Maelyne Alleda

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MessageSujet: Re: “The quiet conscience is an invention of the devil.” || R. Maelyne doux poison   “The quiet conscience is an invention of the devil.”  || R. Maelyne doux poison EmptyVen 29 Avr 2011, 13:54

La pluie coulait sur son visage, véritables larmes du ciel sur des yeux qui n'en versaient pas une seule. Les mots de l'autre brûlèrent son âme et un regain de colère amplifia davantage encore la dorure de ses yeux. Le sorcier ne sentait-il pas combien elle était proche de l'abîme ? N'était-il pas capable de voir qu'il ne lui servait à rien de mentir ? Comment l'autre sorcier pouvait-il espérer se justifier ainsi ? Maelyne le connaissait jusqu'au tréfond de son âme et d'une manière bien plus intime qu'aucune inquisitrice ne le pourrait jamais.

Avant même qu'elle n'en eut pleinement conscience une vague de pouvoir s'abattit sur son compagnon et le giffla sans causer de dommages. Il n'était pas question de le blesser, juste de l'avertir. Maelyne pouvait le tuer d'une pensée. Soucieuse de ne pas se laisser entrainer par la rage qui aigrissait son estomac la sorcière régula doucement le pouvoir qui se promenait sur la peau du jeune homme. Peu à peu celui-ci se fit plus caressant, aussi doux et lèger qu'une aile de papillon mais resta présent. Elle découvrait qu'il y avait bien des manières de toucher autrui avec son esprit, jamais elle n'aurait soupçonné pouvoir faire preuve d'autant de douceur avec la télékinésie.

Maelyne était bien en peine de comprendre quel curieux sentiment l'animait à l'égard du garçon. La Voix refit irruption dans ses pensées, lui conseillant de s'éloigner pendant qu'il en était encore temps mais elle ne pouvait lui obéir pour l'instant. L'autre semblait avoir besoin de son contact et Maelyne ne pouvait se résoudre à le lui refuser. Pis encore, elle ressentait elle-même l'envie de rester près de lui, seul d'entre tous qui avait su ouvrir une nouvelle porte en son âme.

Elle lui jeta un nouveau regard et perçut sur son visage toute la tension qui l'habitait. Le masque se craquelait et il n'était plus question de bravade mais d'attraction mêlée de répulsion, de sentiments contradictoires qui assaillaient l'esprit jusqu'à donner l'impression que rien d'autre n'existait ni n'avait jamais existé. Maelyne avait envie de le tuer. Ce désir la tenaillait au plus profond de son être tandis que dans son esprit une voix murmurante parlait de rendre justice et d'anihiler l'être dont elle sentait la chaleur contre son épaule.

Ses doigts fourmillaient pendant qu'elle tentait de trouver une issue à cet imbroglio de sentiments qui l'agitaient. Elle n'était pas habituée à tergiverser ainsi mais plutôt à se laisser guider par son instinct et par la Voix qui l'avait toujours protégé. Son pouvoir opérait toujours sur la peau du sorcier, un mouvement lent et doux aussi rassurant que celui d'une mère berçant son enfant.

Saisissant délicatement son menton elle le poussa à tourner la tête vers elle et plongea son regard dans le sien. Elle essayait d'y lire du regret, de la contrition mais elle ne les y trouvait pas dans ce regard de chat. Elle s'agenouilla pour avoir meilleur accès à la délicate figure et respira l'odeur du jeune homme, inclinant avec grâce le visage vers les mèches brunes détrempées.

- Mieux vaut le silence que le mensonge. lui souffla-t-elle à l'oreille.
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Madwyn Dinaflet

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MessageSujet: Re: “The quiet conscience is an invention of the devil.” || R. Maelyne doux poison   “The quiet conscience is an invention of the devil.”  || R. Maelyne doux poison EmptyJeu 05 Mai 2011, 21:14


En général Madwyn était plutôt fier de ses plaidoyers. Son visage d’ange et son allure un brin enfantine le protégeait des suspicions les plus vives et on était plus enclin à le croire victime qu’instigateur du crime. Cela lui permettait même de rattraper certaines de ses maladresses et de cacher ses attentions sous des atours plus attrayants. Sa curiosité excessive passait pour une soif d’apprendre innocente et ses accès de rage pour des moments de faiblesse incontrôlés. A 25 ans il avait apprit à faire de ces avantages un art et il n’en mesurait que rarement les failles tout persuadé qu’il était que le reste du monde ne voyait que ce qu’il voulait voir. Aussi devant la mine réfléchie de Maelyne il dut se retenir pour ne pas afficher un air satisfait. Le ton de sa voix était suffisamment éploré, la moue de ses lèvres traduisait l’angoisse et l’océan de son regard devait refléter tout son trouble. Aussi fut-il surpris quand le pouvoir de la sorcière s’abattit sur sa joue, laissant une marque cuisante à son égo. Etait-ce comme ça qu’elle consolait les pauvres âmes ?

Le sorcier se crispa et une sensation désagréable coula en lui alors que la gifle se faisait caresse et qu’il sentait le pouvoir glisser sur sa peau. D’abord véritable source de réjouissance, il lui trouvait maintenant un côté bien trop invasif. Il avait l’impression que la vague collait à tout son être et après la gifle qui l’avait reprit comme un chiot, il avait l’impression qu’on essayait de l’amadouer et le dominer. Un courant passa dans sa colonne vertébrale, comme s’il était traversé par un éclair et sa bouche se tordit de dégoût. Pourtant il ne bougea pas, trop conscient de l’emprise qu’elle avait maintenant sur son être. Une vraie flambée de rage le dévora alors qu’il devait se heurter à ses propres limites. Dans un tel combat, il ne pouvait pas sortir gagnant et il en avait parfaitement conscience. Pour autant sa fierté lui interdisait de baisser les yeux.

Ce qu’il ne comprenait pas c’était ces brusques changements, d’un état d’esprit à un autre, comme si la sorcière oscillait entre deux réalités. Voilà qu’elle le caressait comme il imaginait qu’on touchait un amant. Son intrusion était même bien pire à ses yeux puisqu’elle utilisait la magie. Il aimait le picotement qu’il ressentait à la lisière de sa peau et qui lui donnait la chair de poule. L’énergie qui coulait sur lui il aurait voulu l’absorber pour la faire sienne. En contact avec le pouvoir de Maelyne il ne pouvait nier que son propre don était insuffisant. Sa force, son aisance, c’était ce qu’il voulait posséder. Un jour il était certain, tout cela serait à sa portée.

Pour le moment il ne pouvait que souffrir l’injustice de sa posture et la prise de la brunette sur son être. Il lui offrit obligeamment son visage, laissant ses traits subir la fouille minutieuse de la sorcière. Quelle vérité elle semblait y trouver il l’ignorait, il savait juste que le masque qu’il opposait n’avait jamais failli. Pourtant il devait bien y avoir du défi dans ses prunelles car il fut saisit parce qu’elle lui murmurait. Le mensonge ? Son regard vacilla. Sa douce caresse avait-elle était destinée à cacher son intrusion dans son esprit ? Le sorcier se concentra, et fouilla tous les recoins de son être à la recherche de quelque chose qui ne serait pas son essence propre mais rien. Il n’y avait rien.

Agacé il lança une impulsion mentale qui libéra son menton des doigts fins de la sorcière, avec un brin de mépris et de défi. Il tourna la tête de façon à ce que leurs regards se confrontent. Un sourire creusa le stigmate sur sa joue, balayant par là même l’insulte qu’il avait essuyée plus tôt.

« Un assassin reconnaît un assassin. » Souffla-t-il alors que son sourire grandissait. Elle lui était semblable.

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Maelyne Alleda

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MessageSujet: Re: “The quiet conscience is an invention of the devil.” || R. Maelyne doux poison   “The quiet conscience is an invention of the devil.”  || R. Maelyne doux poison EmptyDim 08 Mai 2011, 22:13

Le mouvement d'humeur du garçon n'échappa pas à Maelyne, mais s'il fit grogner la Voix elle n'en prit pas ombrage. Il lui paraissait attendu, prévisible même... Elle lui répondit par un sourire carnassier et caressa du regard cette cicatrice qu'elle n'avait pas voulu dénaturer quelques instants plus tôt, enregistrant la manière dont elle se creusait avec ses sourires.

- Les fous aussi... se contenta-t-elle de répondre avec un léger éclat de rire.

Se confronter au regard acéré qui lui faisait face ne posait pas particulièrement de problème à Maelyne, elle en avait connu de beaucoup plus dérangeant. En revanche le caractère changeant du jeune homme sans la surprendre tout à fait la laissait songeuse. Tour à tour veule et lâche, puis provoquant dans un sursaut de fierté, il ne paraissait pas lui-même savoir qui il était vraiment. Oui, l'Autre et Maelyne se ressemblaient à de nombreux égards, ils avaient du sang sur les mains et le caractère insaisissable de ceux qui n'ont rien à perdre mais Maelyne se refusait à croire qu'elle lui était en tout point identique.

La bruine s'était faite de plus en plus légère avant de s'arrêter enfin et Maelyne constata en frissonnant à quel point toute cette histoire était désagréable. Un cauchemar, c'était un cauchemar, si elle s'éveillait à cet instant elle réaliserait sans aucune doute que le gamin à côté d'elle n'avait été qu'un mirage, et surtout... surtout... qu'elle n'avait pas réactivé ce mystérieux pouvoir qu'Eydis avait choisi de lui imposer. C'est alors que la Voix s'éveilla tout à fait. Jusqu'à présent Maelyne avait plus ou moins gardé plein contrôle, mais à présent que sa volonté faiblissait et qu'elle commençait à douter de ses décisions sa protectrice de toujours était là pour l'affermir et veiller sur elle. Le gosse n'en était clairement plus un depuis longtemps. Il avait tué quelqu'un et cela seul suffisait à faire de lui un adulte. Maelyne avait tué alors qu'elle n'était qu'au sortir de l'enfance et ne s'était jamais plus considérée autrement que comme une adulte depuis ce moment. Donner la mort était une sorte de rite de passage qu'on reconnaissait dans toutes les cultures sans exception.

Mais le fait important, la seule chose importante en fait, c'était la magie. Maelyne après des années d'abstinence avait ouvert la porte à un monde lointain pour se rendre compte à quel point il lui était resté familier. Si la jeune femme avait eu besoin de toucher l'assassin pour le soigner, son pouvoir de télékinésie ne lui avait pas coûté le moindre effort. Elle l'avait renversé aussi facilement qu'on souffle sur une poussière et avec la même nonchalance. Ce pouvoir avait toujours été le plus puissant des trois et pourtant elle se rendait aujourd'hui compte combien elle l'avait négligé même lorsqu'elle en usait régulièrement dans son enfance. La magie avait littéralement fusionné avec son être et Maelyne s'en servait alors comme d'un membre supplémentaire, sans plus y penser qu'à respirer. Alors qu'elle venait à nouveau d'y avoir recours elle réalisait tout à coup la douleur et la frustration qui avaient été les siennes alors qu'elle se retenait de l'employer. C'était aussi illogique que de refuser d'utiliser une de ses mains mais la sorcière du Premier Ordre avait vécu de cette manière des années durant. Amputée d'elle-même sans même en avoir pleinement conscience. Il lui restait tant à apprendre sur ce don qui s'était changé en malédiction.

Le mot juste était : expérimenter. Il lui restait tant à expérimenter... Et voilà que la Voix lui soufflait qu'elle avait un cobaye tout trouvé juste à côté d'elle. Après tout, que ne ferait-elle pas qu'il n'avait déjà fait ? Les yeux indécis de Maelyne se posèrent sur le jeune homme à ses côtés, cherchant dans son regard quelque chose qui lui ferait prendre la bonne décision.
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Madwyn Dinaflet

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MessageSujet: Re: “The quiet conscience is an invention of the devil.” || R. Maelyne doux poison   “The quiet conscience is an invention of the devil.”  || R. Maelyne doux poison EmptyVen 05 Aoû 2011, 19:13



Madwyn préféra ignorer l’ironie de la sorcière. Son esprit n’appartenait pas à un fou. Il savait que sa démarche aurait pu paraître extraordinaire à beaucoup et il plaignait ces êtres limités. L’homme était persuadé que le monde leur offrait toutes les opportunités que leur esprit était capable d’imaginer, il suffisait de savoir saisir les opportunités qui se présentaient. Lui allait plus loin, il provoquait lui-même sa chance et chercher à plier l’univers à ses exigences avec autant de facilité qu’avait pu le faire Inasmir. Cela demanderait seulement un peu de temps, de patience, et de sang.

Refermant sa cape autour de son corps frêle le sorcier coula un regard vers Maelyne qui semblait complètement absorbée par ses propres réflexions. Son visage trahissait parfois une émotion, mais elle était si fugitive qu’il était impossible à Madwyn de la décortiquer et d’en tirer la moindre information. Ce petit jeu commençait à sérieusement l’agacer, comme toujours lorsqu’il n’était pas maître de la situation. Madwyn aimait que chaque aspect de sa vie soit sous son contrôle et il en allait de même pour sa mort. Il se refusait à ce qu’elle soit accordée à une lunatique qui ne savait pas se coiffer. Aussi puissante soit-elle.

Sentant que toute entrave magique avait délaissé son corps, se sentit plus léger. Le pouvoir de cette Maelyne était envahissant, à couper le souffle. Il ne laissait plus la place à aucune pensée cohérente, comme si le picotement si familier de la magie effaçait tout le reste. Madwyn savait que se laisser aller à de telles sensations, était signer sa perte, perdre de vue sa propre individualité. Elle était assez puissante pour effacer toute trace de sa personne et il ne s’était jamais autant sentit en danger alors qu’il flirtait toujours avec ses limites. Il tourna la tête vers la femme qui, toujours silencieuse et immobile le fixait et il sentit alors se tisser sa propre mort. Sa gorge se retrouva entravée et il peina à déglutir. Ce regard là, cette fièvre qui habitait ses prunelles, il ne la connaissait que trop bien. Une bouffée d’adrénaline lui fouetta le sang et il sentit le rouge lui monter aux joues et réveiller ses membres engourdis.

Soudain il était debout, sur ses jambes encore faibles. Son corps ne portait plus aucun stigmate de sa chute et il ne sut s’il devait se réjouir qu’elle l’ait soigné ou si c’était de mauvaise augure. « Je crois qu’on en a fini ici… » Souffla-t-il, lui-même surpris du ton de sa voix. La sorcière était poison, sa présence le rendait faible et pleurnichard. Un gosse. Il n’était rien entre ses doigts. Jamais avant il ne s’était heurté à une quelconque faiblesse. Il savait qu’en étant seulement maître d’un pouvoir de second ordre il n’avait pas les mêmes possibilités que tout autre mage du premier ordre. Mais il s’était toujours échiné à étendre son pouvoir et les difficultés s’étaient faites moindres sur sa route. C’était pour cette raison qu’encore aujourd’hui, personne ne l’avait démasqué et qu’il pouvait si aisément agir. Il se surprit à s’éloigner plus vite qu’il ne le voulait. Le rythme de son cœur battant à ses oreilles. La bile qui montait à ses lèvres avait un goût de peur. Et il détestait ça.

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Maelyne Alleda

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MessageSujet: Re: “The quiet conscience is an invention of the devil.” || R. Maelyne doux poison   “The quiet conscience is an invention of the devil.”  || R. Maelyne doux poison EmptyJeu 25 Aoû 2011, 14:15

Le jeune homme avait peur, Maelyne pouvait presque sentir cette terreur s'imprimer sur sa langue, c'était un goût qu'elle connaissait intimement. La sorcière ne supportait pas qu'autrui la touche mais elle était tactile, très tactile. Un véritable paradoxe fait chair. Tournant à nouveau la tête vers son compagnon d'infortune elle oscilla doucement de la tête avant de la pencher sur le côté. Quelqu'un lui avait dit un jour que cette habitude qu'elle avait d'incliner la tête lorsqu'elle était perplexe lui donnait l'air d'un oisillon fragile. C'était peut être Daef, l'homme qui s'était lui même désigné comme son mentor, ou son protecteur elle ne savait pas très bien. Qui d'autre aurait bien pu lui dire une chose pareille ?

Le cobaye sembla comprendre ce qu'on attendait de lui et Maelyne entendit presque le cœur de son hypothétique victime cogner plus vite dans sa cage thoracique. La jugulaire tressauta sous la pression et la sorcière du Premier Ordre eut envie de poser le doigt dessus, de sentir la vie battre et se débattre. Le sang c'était le pouvoir, c'était la vie. Si elle en venait à le faire couler à flot, à montrer son pouvoir dans sa plénitude, alors il perdrait la vie. Et ce serait définitif. La carcasse qui reposait à côté d'elle serait vide, plus aucune âme ne viendrait l'habiter, plus aucun mal, plus jamais.

Elle le vit soudain se lever d'un bond. Ses jambes le portaient à peine, mais il semblait décidé à s'éloigner, à saisir sa chance... à fuir ? Sa petite phrase aurait pu faire son petit effet, mais elle était adressée à Maelyne et ce genre de considération verbale glissait sur elle sans laisser la moindre trace. La sorcière était instinct, quelques paroles lancées d'un ton grandiloquent étaient impropres à provoquer l'émotion, ce n'était pas de cette façon qu'il la toucherait, qu'il lui ferait comprendre qu'il était vivant à l'intérieur.

- Pauvre petit lapin caché au fond de son terrier, chantonna-t-elle tout doucement pour elle-même, sais tu que le rôdeur viendra te chercher ?

Elle rit avec douceur mais la raideur des épaules du jeune sorcier tarit progressivement l'éclat. Il avançait, un peu trop vite pour que son corps ne s'en ressente pas. Mais il n'y avait pas que de la peur, le teint pâle du garçon lorsqu'il s'était levé ne devait pourtant rien au traitement dont il avait été l'objet. Maelyne l'avait réparé. Du moins, elle avait réparé le corps, pourrait on un jour réparer l'âme qui l'habitait ? Ne valait il pas mieux l'abattre comme un animal devenu incontrôlable ?

Maelyne secoua à nouveau la tête, avec une nouvelle détermination. Pour prendre sa décision il lui fallait savoir... Savoir s'il y avait quelqu'un à l'intérieur. Comment pourrait-elle en être certaine ?

- Attends ! s'exclama-t-elle.

Elle aurait voulu crier, mais l'émotion faisait trembler sa voix et elle n'était même pas sûre que l'Autre l'avait effectivement entendu. Maelyne se leva, se dépêtra de la robe qui s'était enroulée autour de ses cuisses et avança au pas de course jusqu'à sa proie, le contourna et l'attrapa par les épaules pour lui faire face.

- Est-ce que tu es vivant ? lui demanda-telle simplement, laissant les mèches rebelles retomber sur ses yeux sans un geste pour les chasser.

La question appelait une réponse qui tardait à venir. Impatiente elle plaqua l'oreille contre le torse masculin face à elle, écoutant les battements désordonnés d'un cœur qu'elle ne parvenait pas à comprendre.

- Est-ce que tu es vivant ? chuchota-t-elle à nouveau sans savoir si la question s'adressait encore au sorcier.
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Madwyn Dinaflet

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MessageSujet: Re: “The quiet conscience is an invention of the devil.” || R. Maelyne doux poison   “The quiet conscience is an invention of the devil.”  || R. Maelyne doux poison EmptyLun 28 Nov 2011, 13:52



    La comptine de la sorcière colla à ses talons comme une mauvaise nouvelle, s’insinuant sous sa peau et se logeant dans ses muscles, dans sa langue, dans la raideur de sa nuque, augmentant encore son malaise. Il y avait dans l’intonation de sa voix quelque chose d’enfantin mais d’implacable et cela sonnait trop comme une mise en garde ou la révélation d’un pan de son futur. Or Madwyn était trop orgueilleux et trop buté pour vouloir se laisser impressionner ou laisser à un autre le choix de diriger sa vie. Il s’était façonné selon ses propres codes moraux et ne reconnaissait que la loi qui était sienne. Les sentiments, quels qu’ils soient, était quelque chose dont il ne voulait pas se voir affublé. Il avait vu comment l’amour pouvait détruire un homme avec encore plus de facilité que la haine. Il avait vu où menait principes et courage. Il savait. Le rire lui fit grincer des dents, alluma une sourde fureur en lui. De celle qui le rongeait tout entier et annihilait toute sa raison. Il n’était plus que bête dans ces instants.

    Il se figea néanmoins à son appel, et ne sut se rebeller contre son corps qui s’enroulait autour du sien, bien que ce contact le dégoûtât et fit naître une horreur plus grande encore en lui. Elle avait cette façon de le toucher comme s’il était une pâte malléable et une partie de sa chair, le ramenant à elle alors qu’il aurait voulu qu’ils soient deux corps bien distincts, deux raisons séparées. Il cacha à peine son dégoût, grimaçant, et saisit la femme par les épaules mais elle s’accrochait farouchement à lui, de ses mains faméliques. Elle avait l’air d’une araignée tissant sa toile autour de lui. Il se retrouvait figé, attentif au son de sa voix, bien que répugnant son timbre. Il secoua la tête, interdit face à une question qu’il ne comprenait pas. S’il respirait, s’il se tenait debout c’était bien qu’il était en vie non ?

    Puis il ne tint plus, dans cet étau de chair que formait le corps de la sorcière et la peur dans laquelle elle le maintenait. Il la repoussa rudement, soufflant alors qu’il reprenait enfin possession de son être. Son regard étincelait de furie. Si ressentir c’était être en vie alors il ne le voulait pas. S’il devait être soumis à sa part, muselé par sa faiblesse il ne voulait pas. S’il devait se voir être le jouet d’une autre. Il le refusait.

    « Tu n’as donc pas compris ? » hurla-t-il à l’adresse de la silhouette gracile de la sorcière. « Tu n’as pas compris qui j’étais ? » Il se surprit à rire, un rire qui coulait de ses lèvres comme l’immondice d’un tas de détritus. Le rire d’un fou et d’un possédé. Soudain l’air frais de la nuit rentrait des ses poumons avec avidité, lui brûlait la gorge, embuait ses yeux de larmes qui gelait au coin de ses paupières. La rage, elle, brûlait au creux de ses reins, bouillonnait dans sa cervelle, le transportait.

    « Je suis la mort incarnée ! » lança-t-il à la sorcière, avec une évidence qui le laissa coi. Il rit encore, à s’en tordre en deux, surprit par sa voix qui se répercutait dans les allées vides. Il repensa à l’homme qu’il avait laissé mort, à son sang, à son corps étrangement désarticulé et au sentiment de quiétude que cela lui apportait, subjugué par celui de toute puissance. Il serait la perte de tous.


[FINI]
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