C'était un roi, une reine et une princesse

"Sa majesté le roi de Cathairfàl Arsenios Hardansson, Deuxième du nom, Souverain du royaume de Lanriel par la grâce d'Eydis !"

Arsenios entra alors dans la salle du conseil, après que l'annonciateur soit sorti. Les membres du conseil s'étaient levés et l'attendaient. On était le matin, il faisait froid, et la salle du conseil peinait à se réchauffer malgré le feu immense et ronflant qu'on avait allumé dans la grande cheminée de pierre, située au fond de la salle. On aurait pu faire cuire un boeuf dans cette cheminée, d'ailleurs.

Il était dix heures du matin. Dehors le ciel était gris, le temps venté. C'était presque un temps à neige, pourtant il se contentait de pleuvoir, d'une pluie fine et chuintante, qui vous transperçait jusqu'aux os, et ne vous laissait aucun répit, vous trempant comme une soupe. Ce matin là, le roi s'était levé fort tôt, vers huit heures, contrairement à d'habitude où il se levait plutôt une heure plus tard. Il s'était habillé, avait lu quelques lettres de diplomates et d'ambassadeurs lui racontant la situation à divers endroits de Lanriel, dans son bureau privé, et était sorti faire une promenade de par les rues de la capitale, poussant jusqu'à Perllan à cheval. Puis il était revenu, et à présent, Arsenios s'apprêtait à ouvrir le conseil royal.

Vêtu d'une chemise blanche et d'un pantalon noir, rentré dans des bottes de cavaleries, le roi portait un pourpoint noir, décoré d'arabesques dorées, et le traditionnel manteau royal, rouge, avec un col d'hermine. A son coté droit, son épée, Naren, était accroché à une ceinture de cuir noir ouvragée. Il s'assit, puis les conseillers le firent aussi.

On annonça l'ordre du jour, puis le conseil commença, chacun défendant un point de vue différent. Il y avait là des généraux, des militaires, un chancelier, des conseillers financiers...et ils avaient rarement le même point de vu sur un sujet. Le roi écoutait l'avis de tous, notait les bonnes idées, proposait les siennes, écartaient les mauvaises, et au final essayait de rédiger une loi juste et équitable, reprenant la plupart des bonnes idées. Si elles étaient compatibles entre elles, bien sur. Sinon, la plupart du temps il tranchait lui-même.

Le sujet du jour ? Les impôts. Un sujet très important. Devait on taxer encore plus la vente de bétail ? Certains disaient oui, certains non. Arsenios finit par trancher, on taxerait plus les ventes de bétail mais aussi la vente de blé pour être juste et que les éleveurs ne croient pas tout payer. Après tout, c'était injuste si une seule part de la société payait pour toutes les autres, n'est ce pas ?

Au moment où ils s’apprêtaient à aborder le sujet de l'ambassade chez les dragonniers, qu'Arsenios avait gardé en deuxième partie pour garder l'attention de tous, on vint le prévenir que sa fille était revenue de son dernier voyage en date. Interrompant le conseil, il sortit de la salle, donnant l'ordre de de prévenir la reine et la princesse qu'il les attendait en salle du trône.

Celle-ci était vide. Arsenios s'assit sur son trône, attendant patiemment qu'Octavia et Izhelindë le rejoignent.


Il voulait cette fois raisonner sa fille, lui dire qu'elle ne pouvait pas en faire qu'à sa tête, et qu'il fallait qu'elle songe à son avenir, et pourquoi pas à être un peu sérieuse...