La recette magique pour éviter les clichés.

Nous rêvons tous d'inventer un personnage exceptionnel dont tout le monde se souviendra et qui s'acquittera d'une certaine popularité de par son originalité. Loin de vous jeter la pierre, nous considérons que c'est une bonne chose de rendre son personnage unique. D'autre part, et même s'il ne s'agit pas du thème abordé ici, pour créer un personnage, il ne s'agit pas non plus de reproduire exactement le héros du dernier film que vous avez vu.
Le problème, en fait, tient à ce que, bien souvent, à trop vouloir rendre son personnage original, nous en faisons des tonnes ou trouvons des anecdotes ou éléments qui nous paraissent intéressants et incroyablement novateurs, sans penser, en vérité, que d'autres avant nous ont déjà eu cette idée, qu'elle se répète à l'infini, et que, au final, notre personnage tombe invariablement dans les clichés.
Pour y remédier, nous avons donc fait un petit panorama, non exhaustif, de quelques clichés auxquels nous ne pensons pas forcément.
En espérant que cela puisse vous aider à créer le personnage de vos rêves...


Rémi sans famille, ça ne marche justement que dans la série. Car les personnages orphelins, soyons honnêtes, c’est un peu le quidam de base des romans de fantasy. Eragon est élevé par son oncle (l’oncle, c’est aussi la « combine » pour faire disparaître papa-maman d’ordinaire mais ajouter un côté familial) ; Ewilan du cycle du même nom a perdu ses parents ; Ellana du Pacte des Marchombres ; les parents d'Harry Potter sont eux aussi morts avant de connaitre leur fils ; et nous nous arrêterons ici car les exemples d'orphelins sont infinis...


Grâce à la règle ci-dessus, il est fréquent de voir réapparaître les parents du héros/de l’héroïne au milieu du jeu. Des parents au passé glorieux (je n’ai jamais vu de personnage s’apercevoir qu’il était le fils de l’ivrogne et la fille de joie du coin) qui avaient de grands pouvoirs, habilement mixés pour donner ce que l’enfant possède à présent.


Le coup du pendentif, vous connaissez ? L’histoire est simple : le personnage a hérité on ne sait comme d’un pendentif précieux qui recèle un grand pouvoir. Généralement, c’est une demoiselle qui le tient de sa maman. Là encore, les exemples fusent. Le château dans le ciel est un bon exemple : pendentif-clé précieux qui réveille de majestueux golems …


Les personnages jeunes ne peuvent pas tout apprendre, c’est un fait. Savoir écrire, compter, manier une arme, la magie … Ça fait beaucoup. S’il est sûr que le personnage peut savoir lire et écrire, pour une langue étrangère ça se fait plus difficile. Dans une ville cosmopolite comme celle-ci, il faut espérer rencontrer des étrangers pour qu’ils vous aident à apprendre leur langue en plus du langage commun, et de ce fait votre personnage risque bien de ne parler que l’argot.
Quand aux armes/à la magie, tout dépendra du peuple. Mais il va falloir beaucoup de temps à votre personnage. Actuellement, les escrimeurs amateurs s’entraînent quatre heures par semaine. On peut donc penser qu’on s’entraînait plus « à l’époque. » Cinq ou six heures par semaine, pour un niveau moyen. Pour devenir un bon bretteur, un seul moyen : pratique quotidienne et assidue. Avec deux heures ou trois heures par jour, votre personnage risque bien d’être fatigué et de devoir délaisser ses loisirs/la magie.
Magicien de naissance ? Ça risque de tomber dans la dangereuse hérédité, ou dans une histoire d’élu.


Au risque de renforcer les clichés « sexistes » un personnage féminin ou jeune risque de se trouver difficilement une bonne place au sein d’un corps armé. Une armure, c’est casque, gorgerin, cuirasse/gaubert, spalière, canon d’arrière bras, cubitière, canon de bras, gantelet, jambière composée de cuissot, genouillière, grève, soleret. Pas léger, donc. Et vu l’époque, sachant qu’on risque de se prendre des fléches ou une attaque magie sournoise, il vaut mieux sortir couvert. D’ailleurs, même dans le film Braveheart où les écossais montrent leurs fessiers aux anglais pour les narguer, ils restent plutôt bien couverts avec des boucliers qu’ils sont prêts à sortir dès qu’il le faut. Le personnage qui s’en va sans armure, c’est donc utopique.


La grosse brute qui s’attendrit brusquement, le héros habillé de noir au passé tragique, l’ultra-altruiste prêt à se sacrifier pour n’importe qui … Ce sont des personnages qu’on peut trouver un peu partout et qui sont un lieu commun du rpg. Exemple ? Hagrid de Harry Potter, Murtagh d’Eragon, Harry Potter lui-même.


Cicatrice et yeux de couleur étrange sont monnaie courante dans le médieval-fantastique. Le balafré le plus célèbre (même s’il est d’un autre genre) reste Harry Potter. Pour les yeux colorés, nous aurons droit à Ewilan (violet, la couleur « de base »), la Petite Impératrice de L’histoire Sans Fin (ceci dit, vu le personnage dont il s’agit, ça peut se comprendre), etc.