Cela faisait près de deux semaines qu'Ilbriak voyageait de nouveau seul, sa route et celle de son mentor s'étant séparée. Deux semaines qu'il avait passées à chercher son premier contrat de chasseur de prime, qu'il avait étrangement trouvé grâce à une annonce placardée sur un mur. Elle disait " cherch' chasseur d'prime, bien payée, couards passez'l'chemin. ".
Ilbriak avait rencontré son commanditaire dans la journée, dans un faubourg peu recommandable de Cathairfál, entre deux portes. L'homme lui avait montré un dessin de ce qui était censé être un artéfact elfique disparu depuis des décennies.
Or une rumeur en ville racontait qu'il avait refait surface et l'homme en question cherchait un chasseur de prime qui mettrait la main dessus pour lui.
En effet, cet objet était censé se trouver sur une ile réputée hantée. Et cet homme, un blasonné au vu de la qualité du tissu mal camouflé sous sa cape, ne semblait pas avoir autant de courage que d'argent pensa Ilbriak avec un sourire.
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Ataahua était sa destination, à Ataahua il irait. Il avait fallût au rôdeur près de deux semaines pour rallier la capitale à Port aux princes, d'où il rejoindrait Ataahua, en passant par le marais maudit. Et il fallait maintenant qu'il trouve un bateau qui accepterait de passer près de l'ile redoutée. Pour des pirates, cela ne devait pas être un problème pensa-t-il.
Ce à quoi il n'avait pas pensé, c'était le fait que sans argent aucun pirate ne l'aurait laissé monter à bord de son navire, et qu'aucun marchand n'aurait pris le risque de fracasser son bateau sur les récifs entourant l'île pour ses beaux yeux ...
Deux options s'offraient à lui. Trouver un navire qui allait sur l'ile ou bien, à défaut, trouver un navire qui passait au plus proche, le tout clandestinement bien sûr. Mais la deuxième option impliquait de faire un bout de chemin à la nage, or la réputation de l'endroit en matière de requins et autres dangers marins n'était plus à faire. Dangereux donc.
C'est au détour d'une rue qu'Ilbriak tomba par hasard sur sa chance. Un groupe de pirates sortant d'une taverne attira son attention de par leurs propos.
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Pourquoi le boss veux t-il aller sur cette île maudite ? Dit l'un d'eux.
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Pour trouver un objet magique, j'crois. Un bracelet, ou un truc du genre qui tiendrait les dragons à l'écart du porteur, à'c'qu'il parait... -
Et comment il compte accoster ? On dit que cette île n'est pas visible de tous et ... -
Des conneries de bon'femme ça ! Et pis' le boss à d'jà été sur l'île, il saura la retrouver. "
Bon point, Ilbriak venait de trouver son bateau ; mauvais point, ses passeurs allaient devenir des concurrents une fois sur l'île, comme c'était aussi la mission du rôdeur que de trouver ce bracelet.
Il lui faudrait être rapide, mais surtout discret sur l'île car si ces hommes lui tombaient dessus et s'ils apprenaient qu'il risquait de leur couper l'herbe sous le pied, le jeune homme finirait surement aux requins, après avoir servi de distractions à ces sans foi ni lois.
Discrètement et de loin, le rôdeur suivi ces hommes jusqu'à une embarcation trois mats, surmontée d'un pavillon noir. Il détourna la tête quand l'un d'eux tourna le regard dans sa direction, faisant semblant de s'intéresser de près aux fruits d'un marchand. Puis s'assurant que personne ne le regardait, Ilbriak escalada l'échelle de cordes du bateau. Une fois en haut, il se faufila comme une ombre sur l'embarcation jusqu'à ce qui semblait être une remise inutilisée.
Le trajet sembla durer une éternité au rôdeur, pour qui être sur la mer était une première. Il perdit ses repères très vite et espéra ne pas être découvert avant la fin du trajet. L'activité qui régnait sur le bateau était si importante qu'Ilbriak crût plusieurs fois qu'on ouvrait la porte de la remise. Puis, alors que le rôdeur aurait juré que le trajet avait duré trois jours, il sentit le bateau commencait à zigzaguer. Ils arrivaient au niveau du récif entourant l'île. Cependant, son estomac n'aimait pas du tout ce genre de traitements et Ilbriak commença à se sentir barbouillé. Heureusement, l'embarcation s'enfonça rapidement dans ce qu'il imaginait être le sable de l'île.
Après quelques ordres criés par leur chef, les pirates descendirent. Quand tout fût calme sur le bateau, Ilbriak sorti de sa cachette. Il vît la seule chaloupe s'éloigner, et se dit qu'au final il allait devoir se mouiller tout de même, même si le rivage était tout près. Il s'assura que ses effets étaient bien attachés et plongea du haut du bateau.
