Izhelindë ♥ Blue Bird's Acquaintances

Avant d'être un roi, Arsenios Hardansson est avant tout, pour Izhelindë, un père et elle ne saurait dire à quel point elle lui est reconnaissante de n'avoir jamais oublié son rôle. Malheureusement pour lui, il lui faudra le deviner car elle est bien trop fière pour le lui avouer. Izhelindë l'adore, cela ne fait aucun secret, en tant que chef de famille pour sa proximité avec les siens, et l'admire profondément en tant que roi car, aussi loin qu'elle s'en souvienne, il a toujours gouverné avec justice et justesse. Cependant, son affection ne l'empêche nullement d'avoir des altercations on ne peut plus houleuses avec lui sur divers sujets, à commencer par sa soif de liberté et d'aventures quand son père voudrait la voir à ses côtés. Izhelindë aime à se dire qu'elle n'aimerait pas autant son père si leur relation était un long fleuve tranquille...

Alors même que ses éternelles disputes avec son père sont pour elle une preuve de son amour, Izhelindë reconnait volontiers qu'il n'en va pas de même avec sa mère. Elle y est profondément attachée mais, plus le temps passe, plus sa mère lui donne l'impression de s'éloigner d'elle. Entre elles, il y a en réalité une indéniable ambiguïté qu'aucune des deux n'ignore mais qu'elles cachent pourtant au reste du monde. Lorsqu'elle était enfant, Izhelindë se souvient de la présence de sa mère et de sa douceur, elle se souvient d'elle comme d'un ange prenant soin d'elle, et, chaque fois qu'elle y pense, la princesse regrette ces heureux moments. Ce qui a changé ? L'attitude de sa mère à l'adolescence d'Izhelindë. Celle-ci mit un certain temps à trouver le nœud du problème et lorsqu'elle le découvrit, elle eût peine à le croire, pourtant, il lui fallut bien se rendre à l'évidence : la jalousie s'était immiscée entre elle et sa mère et il en fallait de peu pour qu'elle soit traitée par sa propre mère comme une rivale. Malgré tout, toute l'ambiguïté de cette relation tient au fait qu'en dépit de ça, elles s'aiment.

Son petit frère, son petit prince, comme elle aime bien l'appeler. Si elle passe son temps à se moquer affectueusement de lui, Izhelindë aime plus son frère qu'elle ne veut bien l'admettre. Elle a admis cette réalité il y a déjà plusieurs années de ça, lorsqu'elle s'est rendue compte qu'ils n'étaient plus des enfants. Avant, ils étaient comme chien et chat et il était impossible de les tenir dans la même pièce plus de dix minutes sans qu'un objet de finisse par voler en éclats. Relation difficile, donc, qui ne cessa d'inquiéter leurs parents jusqu'à ce que, du jour au lendemain, l'un se désintéresse de l'autre et inversement. Cette période fut presque plus pénible à vivre pour leur entourage que lorsqu'ils se chamaillaient : à présent, ils s'ignoraient froidement au point de ne plus s'adresser la parole. Ils évoluèrent ainsi dans ce climat épineux pendant deux ou trois ans et, alors que chacun que la guerre finirait par exploser entre les deux héritiers, ils tombèrent dans les bras l'un de l'autre, réalisant brusquement qu'ils se comprenaient mieux qu'ils ne l'auraient cru.

Le fils de sa nourrice, à peine âgé de quelques mois de plus qu'elle, et, depuis toujours, son meilleur ami, et peut-être même un peu plus que ça. Il fut question pour le roi, un temps, de séparer les deux jeunes gens mais c'était sans compter le fort caractère de la princesse qui n'aurait pas supporter la séparation de son plus fidèle compagnon depuis l'enfance. Car il faut bien se le dire, ce jeune homme à qui elle a offert l'ascension sociale, lui est totalement indispensable et, au moins aussi libre et espiègle qu'Izhelindë, Esendril la suivrait jusqu'au bout du monde, pourvu qu'elle le lui demande. Izhelindë, évidemment, se rend bien compte que sa relation avec ce jeune homme sort de l'ordinaire et offense les convenances, et si elle se moque des critiques qu'elle suscite, elle craint pourtant d'être un jour contrainte de s'éloigner d'Esendril. Pour l'instant, elle refuse d'y penser.

Plusieurs années de besognes royales ont rapproché ces deux femmes qui se plaisent à fréquemment se côtoyer. La dévotion et les talents de Scarlett en font une figure appréciée de la princesse qui, lorsque le moment viendra, sera contrainte de faire appel à ses services. Les meurtres n'entrent guère dans les moeurs d'Izhelindë, prise dans une bourrasque utopiste, elle préfère user de diplomatie pour parvenir à ses fins. Mais l'assassine ne se prive point de lui rappeler les causes et le bénéfice de sa présence, argumentant sur l'unique sujet facteur de disconvenance dans leurs échanges. La dialectique de Scarlett est synonyme de désenchantement pour une demoiselle emprunte de concorde et dont la contre-offensive verbale demeure vaine. Bien qu'elle ne veuille point l'admettre, Izhelindë est parfaitement au fait qu'un jour, l'assassine servira sous son règne, et qu'elle se devra d'être prête aux condamnations sépulcrales.

Une belle rencontre au détour d'un paysage et une amitié née autour de la cartographie. Incommensurables furent les heures passées à converser, la première profitant des riches connaissances gracieusement offertes, la seconde appréciant la délicieuse compagnie d'une femme d'esprit en dépit des circonstances. Malgré les risques encourus en dévoilant les méandres de son éducation, Una ne s'est fort heureusement jamais faite plus curieuse que de raison, ce qui leur a permis de forger de solides bases dans leur relation. Preuve en est : malgré le fait qu'elles ne se soient pas vues depuis plusieurs années, jamais Izhelindë ne l'a oubliée et elle nourrit toujours le discret espoir que la Providence lui permette de recroiser un jour sa route. Sa seule crainte demeure que sa vieille amie ne découvre un jour son secret, le pire serait alors à envisager, une hypothèse qui lui poignarde le coeur à sa seule pensée.

S'il y a bien un quidam que la princesse aime à faire cavaler, c'est Azazel. Fidèle partisan de la couronne, elle ne fut guère étonnée lorsqu'il se lança à sa suite pour la première fois dans le dessein de la ramener. Trouble-fête avéré, il prend autant de plaisir à la poursuivre qu'elle n'en prend à le fuir, ce qui semblait être une mission officielle s'est transformé en un jeu sans cesse relancé et dans lequel tous les coups sont permis. Leurs éventuelles et éphémères coalitions ne sont qu'opportunités pour piéger l'adversaire, comme ce fut une fois le cas dans une taverne du royaume qui fut le témoin d'une matoiserie sans précédent. Etendard neutre brandi, le jeune homme s'était lancé dans un flirt explicite malgré le statut de sa proie capturée qui l'incita discrètement à boire jusqu'à plus soif. Enjôleuse à ses heures, elle le convia à partager sa couche cette nuit-ci, pour finalement le laisser sombrer dans la narcose de l'alcool et l'abandonner sur place. Bien qu'Izhelindë en rit encore, elle sait qu'elle risque de subir la vengeance d'Azazel qui n'hésitera pas à la ramener à son père à la moindre occasion. Bien qu'il soit fréquemment la source d'une certaine frustration, elle lui porte son estime pour son infaillible détermination et son charmant toupet.

Izhelindë se souvient de Dreann aussi bien qu'il doit se souvenir d'elle pour des raisons quelques peu différentes. Se côtoyant depuis leur plus jeune âge, l'enfant de l'époque eut la malchance de plaire à la princesse qui en fit un perpétuel martyr. Toute opportunité bonne à saisir, elle n'eut de cesse de le taquiner, le provoquer, le tourmenter, le brimer dans le seul dessein qu'il s'intéresse à elle. Ce jeu prit progressivement fin durant leur adolescence, lorsque la dryade entreprit ses premières escapades hors des enceintes du palais. La kyrielle des années les enchaina à leur destin, ils ne se virent plus qu'à quelques organisations mondaines sans guère s'adresser plus que de furtives mais respectueuses salutations. Ils avaient toujours été disparates, le rigorisme du premier n'enchantant pas la seconde et la désinvolture de l'une ne plaisant pas à l'autre. Même lorsqu'il devint chevalier à la Cours, ils étaient tout deux trop embesognés pour se manifester un intérêt autre que celui que leur léguaient leurs statuts respectifs. Ce qu'ignore la princesse est que son bouc émissaire d'antan s'est vu proposer le rôle de garde-fou et que contre toute attente, il l'a acceptée. Son affection à l'égard de Dreann ne s'est en réalité pas dissipée et une simple conversation suffira à ranimer l'âtre endormi, pour le meilleur... Et pour le pire. Mais à présent que le soldat est investi d'une mission et de l'autorité nécessaire au bon déroulement de celle-ci, peut-être les règles changeront-elles...

Après mainte péripéties, chaperon et chaperonnée se sont rapprochés plus que de raison. A la suite d'une algarade, ils se sont laissés enivrer par leurs sentiments enfouis. Aujourd'hui, ils entretiennent une idylle des plus secrètes, se lovant dans l'étreinte l'un de l'autre, sans jamais avoir encore outrepassé les lisières de la chair. Mais alors qu'Izhelindë est à présent fiancée, la tentation se mêle à l'affliction.

Le jeu du chat et de la souris, mais qui diable est le félin ou le rongeur ? Ce qui aurait pu s'apparenter à une relation des plus superficielles s'est récemment transformée en une course d'intérêts. Fuis-moi, je te suis, suis moi, je te fuis serait leur signe héraldique, provocations et rapports de force en tout genre pour ce binôme emprunt de matoiserie. Elle ignore le fondement de tout cela, mais Izhelindë est intimement persuadée que Galahad connait sa véritable identité bien qu'il n'en ait jamais rien dit. Joueuse avilie dans l'âme, la princesse ne cesse de le bousculer puis de disparaitre avant de réitérer son exploit, et ce bien malgré qu'il l'effraie en certains cas. En cela se forge son intérêt pour lui, elle apprécie son répondant et devine en lui un potentiel incommensurable dont elle pourrait éventuellement se servir par la suite. Elle ne le confessera jamais, mais le jeune homme la fascine par sa différence, et elle juge pertinent de s'en faire un allié plus qu'un ennemi.

Avant d'être une Inquisitrice, elle est avant tout sa tante et une femme de coeur. Toutes deux se sont connues de façon somme toute protocolaire, par une visite officielle de cette petite soeur dont les héritiers n'avaient que trop peu entendu parler. Si aux yeux de la princesse, Ysabell n'eut été qu'une dame usuelle à toutes les autres, une rencontre fortuite lui offrit une toute autre opinion de la justicière. Elles se sont retrouvées au coeur d'un village, mais alors qu'Izhelindë s'attendait à être invectivée d'une fugue de plus, ce fut autour de l'âtre embrasé de leur bivouac commun qu'elles passèrent la nuit à converser en toute authenticité. Depuis, elles ne se sont revues que trop peu de fois selon la plus jeune, qui ne cesse de harceler l'Inquisitrice pour l'inciter à revenir la voir au plus tôt par lettres interposées. Ysabelle est qui plus est l'unique personne à savoir ce qui déchire actuellement la reine et la princesse de Lanriel.

Promise de Lucius, Ezephine est destinée à se lier aux Hardanssaon par voie maritale. Si Izhelindë vient à penser qu'une femme serait une bénédiction pour le jeune prince, elle émet quelques doutes quand à la dite demoiselle avec laquelle elle ne parvient à être totalement elle-même. Son intuition la met en garde d'une menace sibylline, d'une tromperie illusoire orchestrée à l'encontre de sa famille. La princesse ne place aucune confiance en Ezephine, pire encore, elle est persuadée qu'au revers de ses mimiques timorées, celle-ci est bien moins ingénue qu'elle ne le laisse imaginer. Elle l'observe donc, tente de provoquer son malaise pour mieux la percer à jour et protéger son petit frère auquel elle a d'ores et déjà confié sa méfiance.